Détente verticale Approche individualisée de l'entraînement basée sur le profil force-vitesse - INSEP
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Sciences du sport La reprise du sport après une blessure : l’apport de la psychologie page 4 RéflexionSport Scientifique & technique # 27 Décembre 2021 Détente Entraînement La force utile, verticale une nécessité de terrain page 38 Approche individualisée Entraînement de l’entraînement Pierre Paganini : basée sur le profil « Créer un équilibre entre momentum force-vitesse et continuité » page 58 page 22
Rédaction #27 décembre 2021 Réflexions Sport INSEP – 11, avenue du Sciences du sport 4 Tremblay La reprise du sport 75012 Paris après une blessure : http://www.insep.fr l’apport de la psychologie Par Coline Régnauld et Alexis Ruffault Renseignements : reflexions.sport@insep.fr Détente verticale : Directeur de la publication : approche 22 Fabien Canu individualisée Comité d’édition : de l’entraînement Anne-Marie Courtaud basée sur le profil Stéphane Fukazawa- force-vitesse Couckuyt Par Jean-Benoît Morin et Pierre Samozino Serge Guémard Gaël Guilhem Sébastien Le Garrec Véronique Leseur Jean-François Robin Patrick Roult Thierry Soler Florentine Valton Entraînement 38 Responsable éditoriale : La force utile, Anne-Solweig Gremillet une nécessité de terrain Relectrice-éditrice : Par Xavier Mondenx Raphaëlle Lamy Rédacteurs : Christopher Buet Pauline Raul François-Xavier Mas Graphiste-maquettiste : Myriam Bierry Les Défis de l’Olympisme, entre héritage et innovation Plateforme de diffusion Approches historique, sociale et managériale du mouvement olympique numérique : Calaméo® Sous la direction de Nicolas Chanavat, Arnaud Waquet et Arnaud Richard, de l’Académie Crédits photos : nationale olympique Couverture : ©iStockphoto Éditeur : INSEP-Éditions Intérieur : ©IconSport – Collection : Savoirs Sciences ©iStockphoto – ©RiBlanc – Date de parution : février 2021 ©Keystone – ©X. Mondenx ISBN : 978-2-86580-259-3 Nombre de pages : 246 p. No 27 – e-ISSN : 2265-5441 Prix : 24 €
58 Entraînement Pierre Paganini : « Créer un équilibre entre momentum et continuité » Interview Christopher Buet 74 Technologies, recherche et développement du labo au terrain... Le type de surface sportive influence le comportement des muscles et des tendons lors d’un mouvement de réception Les stratégies de récupération du sportif de haut niveau : focus sur la quantité et la qualité du sommeil Déterminants mécaniques sur et hors glace #27 décembre 2021 dans le sprint en patinage chez des joueuses de hockey sur glace 78 Focus Livres DVD Les parutions INSEP-Éditions Revue disponible uniquement en ligne : Calaméo® Sports à haute intensité Ont contribué Mieux comprendre la performance à ce numéro : pour mieux l’entraîner Xavier Mondenx Sous la direction de Christine Hanon Jean-Benoît Morin Avec la collaboration de Mathieu Nédélec Claire Thomas-Junius et Caroline Giroux Éditeur : INSEP-Éditions Jérôme Pérez Collection : Savoirs Sciences Giuseppe Rabita Date de parution : mars 2019 Coline Régnauld ISBN : 978-2-86580-238-8 Nombre de pages : 384 p. Alexis Ruffault Prix : 35 € Pierre Samozino
La reprise du sport après une blessure : l’apport de la psychologie Par Coline Régnauld, Psychologue et préparatrice mentale, pôle Médical / unité Psychologie du sport Alexis Ruffault Chercheur en psychologie appliquée au sport de haut niveau à l’INSEP, pôle Performance / unité Recherche et laboratoire SEP.
E lle est redoutée par tous les athlètes et par tous les entraîneurs, elle peut anéantir des années de travail en un claquement de doigts ou de genou : la blessure. Un arrêt de la pratique souvent difficile à surmonter, et une reprise à réaliser avec précaution, en tenant compte de facteurs aussi ©iStockphoto bien physiques que psychologiques.
[sciences du sport] Une chute, une mauvaise réception, l’ac- psychologiquement. La blessure, chez cumulation de fatigue, un échauffement certains, pourra laisser place à l’incer- mal négocié, un mouvement adverse trop titude, au sentiment de vide, à la perte appuyé, une seconde d’inattention… tant de motivation, avec des cicatrices aussi de grands faits et de petits détails qui bien visibles qu’invisibles. À l’inverse, font la cruauté et la beauté du sport, qui d’autres feront passer la blessure de font basculer un match, une course, un pire ennemie à amie bon gré mal gré, combat, qui font passer un athlète du s’en servant comme source de remise terrain à l’infirmerie, de la lumière des en question positive, voire de progrès, podiums à l’ombre de la rééducation. afin de revenir « plus vite, plus haut, plus fort » selon la devise chère à Coubertin. Djibril Cissé ou Yoann Gourcuff en foot- Mais alors pourquoi tant de disparités ball, Samir Aït-Saïd en gymnastique, entre les athlètes ? Marion Rolland en ski alpin, Paul George en basket, Thibaut Pinot en cyclisme sur route, Juan Martín Del Potro en tennis, Pauline Ferrand-Prévot en VTT, ou encore Teddy Tamgho en athlétisme : la liste des Du soin à la reprise : athlètes aux palmarès prestigieux mais dont la carrière a été jalonnée, freinée le rôle de la réathlétisation ou brisée par des blessures, est longue, si D’après Brown (2005), il y a deux types ce n’est infinie. On pourrait qualifier cer- de sportifs : ceux qui ont été blessés, et tains de ces grands noms de « maudits du ceux qui ne l’ont pas encore été. La blessure sport », d’autres de « phénix du sport », fait en effet partie de la vie de tout athlète, renaissant de leurs cendres pour s’en- son risque de survenue est d’autant plus voler vers d’autres médailles dorées. élevé que la pratique du sport est intensive Qu’elle soit légère, grave ou à répé- (Sumilo et Stewart-Brown, 2006), ce qui tition, la blessure reste un événement peut avoir d’importantes conséquences traumatisant pour tout athlète, une expé- sur la santé de l’athlète. rience douloureuse qui vient bousculer Mais qu’est-ce qu’une blessure ? Le son quotidien, son rapport au corps et nouveau consensus de 2020 du Comité au temps, ses objectifs et ses rêves. Elle international olympique la définit comme signifie bien souvent un arrêt brutal « une lésion tissulaire ou un autre dérè- de l’entraînement, de la compétition, glement des fonctions physiques normales, de la vie d’athlète de haut niveau. Ce dû à la pratique d’un sport, résultant d’un sont alors des jours, des semaines, des transfert rapide ou répétitif d’énergie ciné- mois que l’athlète va devoir accepter tique » (Bahr et al. 2020). D’après la lit- et gérer aussi bien physiquement que térature, on qualifie la blessure comme 6 Réflexions Sport # 27 - décembre 2021
[sciences du sport] étant à l’origine d’un arrêt de l’activité d’au un premier temps pris en charge par les moins trois jours dû à une surcharge. Par ail- kinésithérapeutes. Leur travail consiste à leurs, en médecine du sport, la gravité de la soigner la partie lésée du corps en utilisant blessure est, la plupart du temps, mesurée des techniques manuelles couplées à du en durée de perte de temps, c’est-à-dire matériel professionnel afin de guider les le temps durant lequel l’athlète n’est pas différentes phases de guérison que sont disponible pour l’entraînement à intensité la cicatrisation, la régénération, le renfor- habituelle et pour la compétition, à partir cement, la proprioception, et ce jusqu’à de la date de début de la blessure jusqu’à retrouver une mobilité permettant à ce que l’athlète soit entièrement dispo- l’athlète un retour à l’entraînement et à nible pour reprendre l’entraînement et la la compétition. compétition. Lorsqu’un athlète se blesse, il doit entrer dans un circuit de prise en charge où il va rencontrer plusieurs acteurs médicaux et paramédicaux ainsi que des préparateurs physiques (réathlétiseurs) qui vont lui permettre un retour au sport ... on qualifie la adapté et durable. Ce circuit comporte blessure comme étant trois grandes étapes : le soin ; à l’origine d’un arrêt de la rééducation ; la réathlétisation. l’activité d’au moins Le médecin du sport est le premier trois jours dû acteur que l’athlète blessé va rencontrer. Il a pour mission de poser un diagnostic à une surcharge. sur la blessure et d’identifier sa nature afin de proposer un protocole d’examen et de soin adapté, permettant à l’athlète Parallèlement à la période de réédu- de retrouver le plus rapidement et dura- cation ou à l’issue de celle-ci, en accord blement possible sa mobilité ainsi que avec l’équipe médicale, l’athlète pourra ses capacités sportives d’avant blessure. effectuer une étape de réathlétisation sur Un entretien clinique va ainsi permettre plusieurs séances afin de reprendre gra- d’identifier les différents déterminants duellement l’activité physique. La réathlé- et facteurs de risque de la blessure mais tisation est réalisée à partir d’un protocole aussi d’évaluer l’impact de cette dernière permettant à l’athlète blessé une reprise sur la carrière de l’athlète (arrêt de l’en- d’activité précoce, efficace et sécurisée de traînement, de la compétition, etc.). Une sa pratique. Cet accompagnement, indivi- fois le diagnostic posé, l’athlète est dans dualisé, a pour objectif de travailler sur la décembre 2021 - Réflexions Sport # 27 7
[sciences du sport] condition physique et les facteurs de force, Le profilage : de mobilité et de puissance de l’athlète, afin de lui permettre un retour plus rapide une photographie instantanée à dimensions et durable à la performance de haut niveau physiologique, biomécanique et psychologique tout en diminuant le risque d’aggravation Après la réathlétisation, l’athlète de la blessure ou la survenue de nouvelles. peut également bénéficier d’une Ce retour à la performance s’effectue en séance de profilage à partir de trois étapes successives : différents tests d’indicateurs physiques. Le profilage regroupe le retour au sport un ensemble de moyens préparation physique générale paramédicaux qui vont être mis en œuvre afin de rétablir le retour à l’entraînement mixte complètement l’efficacité préparations physiques générale et motrice ou fonctionnelle de spécifique l’athlète en le rapportant au contexte de sa discipline. Il est le retour à la performance composé de différents exercices qui permettent d’avoir une photographie instantanée de Le travail de réathlétisation ne s’axe pas l’athlète afin d’élaborer avec exclusivement sur la partie du corps lésée les staffs concernés, un travail mais également sur les différents para- de prévention optimal des déséquilibres et des risques de mètres de la condition physique globale blessures. du sportif, de manière à offrir une prépa- ration physique adaptée, destinée à lutter contre les déséquilibres, les compensa- Les équipes médicales et paramédi- tions et les facteurs de rechute, prévenant cales travaillent de concert pour offrir une les risques de nouvelles blessures. prise en charge individualisée de l’athlète destinée à limiter le temps d’arrêt complet de la pratique mais aussi tout risque de rechute. Toutefois, si cette prise en charge contient différents indicateurs de suivi physiologiques, biomécaniques ou encore ... limiter le temps médicaux sur l’évolution de la rémission d’une blessure, les avancées scientifiques d’arrêt complet de la soulignent que les athlètes blessés peuvent atteindre des capacités fonctionnelles pratique mais aussi tout leur permettant un retour au sport avant même d’être psychologiquement prêts à risque de rechute. le faire. De plus, de nombreux athlètes ne 8 Réflexions Sport # 27 - décembre 2021
[sciences du sport] parviennent pas toujours à retrouver leur Les facteurs personnels que sont : niveau de performance pré-blessure, et ce (1) l’expérience de l’athlète (blessures phénomène peut être attribué à des fac- antérieures, blessure actuelle et sa teurs psychologiques (J. Taylor et S. Taylor, sévérité, origine perçue de la blessure) ; 1997). Il était ainsi intéressant de porter (2) les différences individuelles en notre attention sur ces différents facteurs termes de personnalité, motivation et psychologiques déterminant la blessure, tolérance à la douleur ; afin de tendre vers une prise en charge des athlètes pluridisciplinaire et complète, (3) les facteurs démographiques (âge, pour un accompagnement optimal. genre) et physiques (santé physique, troubles alimentaires ou consommation de compléments). Vers un modèle intégratif Les facteurs situationnels qui biopsychosocial correspondent : (1) au sport pratiqué (type de sport, La littérature scientifique sur les déter- niveau de compétition ou encore statut minants de la blessure montre que les en tant qu’athlète) ; contraintes liées à la pratique du sport (2) à l’environnement social (relation avec de haut niveau induisent diverses réac- l’entraîneur, les coéquipiers ou le support tions sur le plan psychologique telles que social) ; du stress, mais aussi des difficultés d’ajus- (3) environnemental (disponibilité, tement ou encore l’adoption de comporte- accessibilité aux infrastructures) de ments à risque par les athlètes. Le modèle l’athlète. intégratif biopsychosocial de la blessure Ces facteurs situationnels peuvent influen- en sport de Wiese-Bjornstal et al. (2018) cer ses réactions cognitives, émotionnelles permet une approche multifactorielle et et comportementales après la blessure. pluridisciplinaire de la blessure (Fig. 1). Lors de la survenue de la blessure et D’après ce modèle, plusieurs facteurs tout au long du processus de rééducation, régulateurs interagissent les uns avec les l’athlète évalue cognitivement de nom- autres et influencent les réponses cogni- breux paramètres tels que la cause de la tives, émotionnelles et comportemen- blessure, la vitesse de récupération, son tales de l’athlète à la blessure. Certains niveau de performance actuel en compa- facteurs identifiés trente ans auparavant raison à ses coéquipiers et adversaires, par Andersen et Williams (1988) dans leur mais également ses capacités à faire face modèle « stress-blessure » sont désormais à la blessure ou le soutien social disponible intégrés comme des prédicteurs de la sur- perçu. Ces paramètres peuvent évoluer au venue de blessures : cours du processus de rééducation et leurs décembre 2021 - Réflexions Sport # 27 9
[sciences du sport] Dans ce modèle, un stresseur est un événement pouvant provoquer un stress, c’est-à-dire un déséquilibre pour l’athlète entre la perception de la difficulté d’une situation et la perception de ses capacités à y faire face. La blessure est donc un stresseur. AVANT BLESSURE RÉACTION AU STRESS Personnalité Histoire des stresseurs BLESSURE Réponse à la blessure sportive et processus de rééducation Évaluations cognitives • Ajustement des objectifs Blessure • Évaluation de la réadaptations • Histoire • Gravité • Type • Cause perçue • • Sensation de perte État de récupération ou de soulagement • Coping cognitif FACTEURS PERSONNELS Différences individuelles Psychologique • Personnalité • Perception de soi • Motivation • Tolérance à la douleur • Identité de l’athlète • Capacité à faire face • Habilités psychologiques • Humeur • Histoire des stresseurs Démographique • Genre • Âge • Ethnie • Statut socio-économique • Expériences sportives précédentes Physique Résultats • Utilisation de compléments alimentaires • Trouble de la du comportement alimentaire • Conditions physiques rééducation • Psychosocial • Physique • Adhésion au processus de rééducation • Utilisation de stratégie PST • Utilisation ou rejet de support social • Comportements à risque • Effort et intensité • Simulation • Coping comportemental Figure 1 – Modèle intégratif biopsychosocial de la blessure en sport (adapté de Wiese-Bjornstal et al. 2018). 10 Réflexions Sport # 27 - décembre 2021
[sciences du sport] évaluations cognitives vont jouer un rôle important sur les réponses émo- tionnelles et comportementales que l’athlète va fournir face à la blessure, à savoir : Capacités Interventions à faire face Les réponses émotionnelles telles que : – la peur de l’inconnue ; – la frustration ; – la colère ; – ou, à l’inverse les attitudes positives. Les réponses comportementales Sport telles que : • Type • Niveau de compétition • Période de – l’adhésion aux séances de réédu- la saison sportive • Statut dans l’équipe cation et de réathlétisation ; FACTEURS SITUATIONNELS • État de récupération • Statut étudiant – les comportements à risque ; Social – ou encore les capacités à faire face à la situation. • Influence des coéquipiers • Influence des coachs Ces deux types de réponses évo- • Dynamique familiale • Influence de luent tout au long du processus de soin. l’équipe médicale • Soutien social disponible • Éthique et philosophie sportive Environnemental • Environnement de rééducation Des facteurs stables : • Accès à la rééducation l’anxiété et les compétences émotionnelles Ce modèle intégratif identifie • Peur de l’inconnu • Tension, colère, divers traits de personnalité stables, dépression • Frustration, ennui • Attitudes et qui semblent être impliqués dans le perspectives positives • Douleur • Coping émotionnel risque de survenue de blessure et dans la reprise post-blessure. Au cours de sa vie, chaque individu éprouve de l’anxiété, définie comme un « état décembre 2021 - Réflexions Sport # 27 11
[sciences du sport] émotionnel négatif qui s’accompagne de un sentiment d’appréhension et de ner- nervosité, d’inquiétude et d’appréhension, vosité chez l’athlète, faisant naître chez lui associé à une activation de l’organisme » un sentiment de stress. D’après Lazarus et (Weinberg et Gould, 1997). Il s’agit donc Folkman (1984), le stress est « une relation d’une réponse complexe mêlant les particulière entre la personne et son envi- dimensions cognitive et somatique. La ronnement évaluée par la personne dimension cognitive correspond aux comme excédant ses capacités et mettant attentes négatives quant à la situation en danger son bien-être ». En effet, moins (p. ex., inquiétude, concentration sur soi l’athlète estimera avoir les capacités et et sur les autres), tandis que la dimension les ressources nécessaires pour contrôler somatique se traduit par des réactions phy- ou non la situation, plus il sera stressé. Au siques et physiologiques (p. ex., tensions cours de sa carrière, l’athlète est réguliè- somatiques et hyperactivité du système rement exposé à des situations qu’il peut nerveux autonome). Cheng et al. (2009) percevoir comme stressantes. Cette expo- identifient une troisième dimension – la sition au stress crée un état de vigilance régulation –, qui représente le potentiel qui augmente le risque de se blesser. Et d’adaptation de l’athlète à une situation lorsqu’il fait face à une blessure, l’athlète de compétition. En effet, leurs travaux ont va traverser différents états psycholo- permis de constater que la dimension de giques, que ce soient le stress, l’anxiété, la régulation a des effets sur la performance peur ou encore le doute. La façon de réagir sportive, c’est-à-dire que plus l’athlète face aux différentes émotions éprouvées, perçoit qu’il contrôle la situation, plus ses agréables ou désagréables, sera différente performances seront élevées. d’un athlète à un autre, selon sa person- nalité et ses précédentes expériences. D’autre part, on distingue deux formes Les recherches montrent que les états d’anxiété (Spielberger, 1972) : psychologiques résultant de l’exposition à une situation stressante sont fonction 1. L’anxiété trait des compétences intrinsèques des indi- qui est liée au sentiment d’appréhension, vidus à gérer leurs émotions. d’inquiétude et de nervosité que l’athlète ressent habituellement ; En 1920, Thorndike souligne l’impor- tance de « l’habileté à identifier ses propres 2. L’anxiété état états internes, motivations et comporte- qui est un état émotionnel lié à une ments (ainsi que ceux des autres), et à inte- situation particulière, provoquant un ragir avec autrui de manière optimale sur sentiment d’appréhension, de tension, la base de ces informations ». La variété d’inquiétude à un moment précis. des modèles théoriques empêche de trouver un consensus quant à la défi- Par exemple, une compétition impor- nition des compétences émotionnelles ; tante, avec de forts enjeux, peut créer toutefois, un consensus relatif se dégage 12 Réflexions Sport # 27 - décembre 2021
[sciences du sport] ... si un athlète a identifié être préoccupé, la capacité de compréhension des émotions lui permettra de bien comprendre ce qui le préoccupe... autour de l’idée que, selon Mikolajczak et plus efficacement afin que celles-ci al. (2009), « les compétences émotionnelles n’impactent pas sa performance. désignent les différences dans la manière dont les individus identifient, expriment, La seconde dimension est la compré- comprennent, utilisent et régulent leurs hension des causes et des conséquences émotions et celles d’autrui ». Elles jouent des émotions, ce qui implique deux com- donc un rôle important dans la santé posantes : l’accueil des émotions et mentale et physique, mais aussi dans la l’identification des besoins qui leur sont performance au travail et les relations sous-jacents. Par exemple, si un athlète sociales d’un individu. Cinq dimensions a identifié être préoccupé, la capacité ont été identifiées : de compréhension des émotions lui per- mettra de bien comprendre ce qui le pré- La première dimension est l’identifi- occupe (p. ex., ne pas avoir le niveau). cation des émotions, qui est essen- Cette habileté lui facilitera ensuite la tielle pour l’adaptation de l’individu capacité à se réguler. à son environnement. Un athlète qui n’a pas de bonnes compétences émo- La troisième dimension est l’expression tionnelles saura s’il se sent bien ou des émotions, qui repose sur la capacité mal mais aura des difficultés à iden- d’acceptation et d’écoute véritable tifier s’il s’agit d’anxiété, de frustration des émotions d’autrui. Selon Kennedy- ou encore de joie. Deux prérequis sont Moore et Watson (1999), le fait d’ex- indispensables afin de lui permettre primer ses émotions permettrait à d’identifier efficacement ses émotions : l’individu de réorganiser cognitivement l’ouverture aux émotions, c’est-à-dire les représentations de son expérience accepter de ressentir des émotions, et émotionnelle. Lors de la reprise de l’en- la richesse du vocabulaire émotionnel traînement après une blessure, il est afin d’évaluer l’intensité des émotions. nécessaire que l’athlète communique Ainsi, si l’athlète identifie des tensions ses émotions à son entraîneur ou son musculaires ou encore des inquiétudes préparateur physique, qu’elles soient comme étant des symptômes de l’an- positives ou négatives, afin qu’ils aient xiété liés à la reprise de la compétition toutes les informations et puissent après une blessure, il peut alors anti- ajuster, si besoin, la prise en charge afin ciper et gérer ses émotions beaucoup de ne pas mettre en difficulté l’athlète. décembre 2021 - Réflexions Sport # 27 13
[sciences du sport] La quatrième dimension est la régulation Il est important de noter qu’un déficit des émotions, qui est un processus com- au niveau de l’identification et de l’ex- plexe intervenant lorsqu’un individu est pression des émotions n’est pas sans confronté à une émotion dysfonction- conséquence sur la santé physique, psy- nelle (c’est-à-dire en désaccord avec les chologique et sociale. De plus, si l’athlète objectifs de l’individu et/ou inappro- a des compétences émotionnelles déve- priée au contexte). Ainsi, la régulation loppées, il aura de meilleures capacités à recouvre l’ensemble des processus par faire face aux situations stressantes et à lesquels une personne va modifier diffé- réduire les signes d’anxiété liés au stress. rents paramètres de l’émotion (valence, En effet, il a été observé dans plusieurs intensité, durée ; Gross et Thompson, études que des compétences émotion- 2007). Un athlète qui ressent de la peur à nelles élevées permettaient notamment l’idée de reprendre l’entraînement après une plus grande estime de soi et une une blessure peut, grâce à la régulation diminution du risque de développer des des émotions, augmenter son plaisir en troubles psychologiques, avec également se projetant sur le fait qu’il va pouvoir pour effet de diminuer la réactivité neu- recommencer à s’entraîner après une roendocrinienne au stress (Mikolajczak et longue période d’arrêt, ce qui lui per- al. 2007). mettra d’appréhender plus facilement son retour au sport. La cinquième dimension est l’utilisation S’adapter : les stratégies des émotions. De façon générale, les émotions influencent la perception, de coping (faire face) les souvenirs ou encore la façon dont les informations sont traitées. Elles et l’impulsivité jouent également un rôle sur les juge- La blessure se révèle être un évé- ments, l’interprétation des événe- nement stressant pour l’athlète, provo- ments, les décisions prises et les actions quant des changements importants dans mises en œuvre. Il est donc nécessaire sa vie et sa gestion du quotidien. Il fait face pour l’athlète blessé de connaître et à de nombreuses incertitudes quant à sa repérer ses émotions (p. ex., la peur de rémission, l’impact que cette blessure aura se reblesser), afin de pouvoir s’en servir, sur sa saison, sa place au sein du collectif et ainsi optimiser son fonctionnement, sportif, ses objectifs ou encore sur ses ou de s’en libérer lorsqu’elles peuvent finances et sa vie personnelle. Ainsi, face compromettre son jugement ou sa à une blessure, l’athlète va devoir élaborer performance. des stratégies d’adaptation, ou de coping, pour réduire le stress et ainsi répondre aux exigences de sa situation de sportif 14 Réflexions Sport # 27 - décembre 2021
[sciences du sport] de haut niveau. Selon Lazarus et Folkman stressante). Par ailleurs, un athlète ayant (1984), les stratégies de coping repré- tendance à être anxieux aura davantage sentent « l’ensemble des efforts cognitifs recours à des stratégies orientées vers et comportementaux constamment chan- l’évitement, notamment le déni, le désen- geants que déploie l’individu pour gérer les gagement comportemental ou encore le exigences spécifiques internes ou externes, blâme. Or, l’utilisation de ces stratégies évaluées comme consommant ou excédant d’évitement peut être considérée comme ses ressources ». inadaptée, rendre l’athlète plus vulnérable, et ainsi l’amener à adopter des comporte- ments à risque tels que le désengagement du processus de soin, le blâme de soi ou ... appréhender plus des autres, ou encore l’utilisation de subs- tances illicites. facilement son retour Outre des stratégies d’adaptation effi- au sport. caces, des études ont démontré qu’un niveau de compétences émotionnelles élevé permettait de modérer certains comportements à risque chez les ath- lètes de haut niveau, notamment dus à L’athlète peut faire appel à de nom- l’impulsivité. Par exemple, des études breuses stratégies de coping, notamment ont montré que des compétences émo- orientées vers la tâche, avec pour objectif tionnelles développées permettent de d’affronter directement la source de stress réduire la probabilité d’adopter des com- ou les pensées et affects qui en découlent. portements à risque pour la santé comme Les stratégies orientées vers la tâche sont la consommation excessive d’alcool et de soit centrées sur les émotions, ce qui substances, ou encore les conduites dange- permet de gérer les réponses émotion- reuses (Brackett, Mayer et Warner, 2004 ; nelles induites par la situation, soit cen- Trinidad et Johnson, 2002). Confronté à trées sur le problème, ce qui permet de des situations stressantes, un athlète réduire les exigences de la situation et peut avoir des difficultés à se contrôler et d’augmenter ses propres ressources pour y avoir des comportements entraînant un faire face. Ainsi, les processus d’adaptation risque accru de blessure ou de reblessure. passent aussi bien par l’action (efforts com- Lorsqu’il fait face à des émotions néga- portementaux : résolution de problème, tives, l’athlète peut être amené à prendre recherche d’informations, recherche une décision dans l’urgence et à agir sans d’aide, consommation de substances) prendre le temps de réfléchir ou de penser que par des processus de pensée (efforts aux conséquences de ce qu’il fait. Il peut cognitifs : réévaluation de la situation également avoir tendance à rechercher décembre 2021 - Réflexions Sport # 27 15
[sciences du sport] de nouvelles expériences qui pourraient rôle important dans la réponse compor- s’avérer dangereuses, ou encore avoir tementale de l’athlète face à la douleur : des difficultés à rester concentré sur une il peut alors décider de l’affronter (p. ex., activité qu’il perçoit comme difficile ou en effectuant efficacement ses séances ennuyante (p. ex., lors de la réalisation de rééducation, en reprenant son entraî- d’exercices répétitifs et peu ludiques avec nement sportif) ou de l’éviter (p. ex., en des effets qui sont dilués dans le temps). repoussant son retour à l’entraînement, en manquant une séance de rééducation), ce Au cours de la prise en charge médicale qui induit une limitation de l’exposition à et paramédicale de l’athlète, de nouveaux la douleur et une impossibilité de calibrer facteurs psychologiques vont apparaître et la sensation douloureuse, entraînant une connaître des évolutions au fur et à mesure perception de la douleur exagérée. De des séances de rééducation et de réathlé- plus, si l’athlète ne perçoit pas d’amélio- tisation, et surtout au fur et à mesure que ration de son état physique (retour de sa l’athlète récupère ses capacités physiques, mobilité, douleurs moins importantes), il faisant face à de nouvelles préoccupations. risque de moins adhérer au processus de soin, retardant son retour à l’entraînement Perception de la douleur et à la compétition. et anxiété de reblessure La perception de la douleur est diffé- ... l’anxiété de rente d’un athlète à l’autre, notamment en fonction des expériences douloureuses reblessure est un facteur passées et du type de blessure (Flint, 1998), mais sera aussi évolutive entre le début psychologique susceptible et la fin de la prise en charge. D’après le modèle « peur-évitement » (Lethem et al. d’influer les résultats 1983), la perception de la douleur implique de rééducation et de deux composantes : une composante sen- sorielle, qui se réfère à la sensation de réathlétisation... douleur, et une composante en lien avec la réaction émotionnelle, pouvant conduire à un évitement respectivement des acti- vités physiques et d’une expérience dou- loureuse. Ainsi, différents facteurs tels que De même, l’anxiété de reblessure est les stratégies pour faire face à la douleur, un facteur psychologique susceptible d’in- l’expérience personnelle de la douleur fluer les résultats de rééducation et de ou encore la personnalité vont jouer un réathlétisation, et ainsi de provoquer un 16 Réflexions Sport # 27 - décembre 2021
[sciences du sport] risque accru de blessure (Walker et compétition plus élevée et ont tendance à Thatcher, 2011). Elle représente un frein se concentrer majoritairement sur la partie psychologique chez les athlètes blessés du corps blessée plutôt que sur les indices qui retournent au sport, et fait partie pertinents dans leur performance (Wadey de leurs préoccupations les plus impor- et al. 2014). tantes (Podlog, Dimmock et Miller, 2011 ; Wadey et Evans, 2011 ; Walker et al. 2010). L’anxiété de reblessure est une réponse À l’approche de la reprise : l’engagement et les croyances émotionnelle négative avec des manifes- tations cognitives (pensées et images néga- tives) mais aussi somatiques (sensations de nausée et de tension). Ces symptômes de l’athlète peuvent apparaître si l’athlète perçoit un Cette nervosité peut représenter un risque de reproduction ou d’aggravation de frein dans l’engagement de l’athlète lors sa blessure. Ainsi, s’il se considère comme de sa reprise, et notamment menacer sa susceptible de se blesser à nouveau, il aura motivation à reprendre l’entraînement et tendance à chercher à se protéger. À l’in- la compétition. En effet, se projeter dans verse, s’il se considère comme ayant peu la reprise de sa pratique peut être un pro- de risques de se blesser à nouveau, il n’aura cessus difficile pour certains athlètes car pas tendance à chercher à se préserver ils doivent faire face à l’inquiétude et à dans l’effort (Walker et Thatcher, 2011). l’incertitude concernant leurs capacités Il a également été suggéré que, lors de la à retrouver leur niveau pré-blessure. Ils reprise de la compétition post-blessure, doivent aussi faire face à des pressions certains athlètes ressentent une anxiété de internes ou externes afin de respecter le délai de retour au sport imposé (p. ex., compétition, qualification, etc.). En effet, des études ont montré qu’un athlète peut reprendre l’entraînement et la compétition Teddy Tamgho (triple-saut), blessé pendant le championnat de France en 2016.©IconSport afin de satisfaire des motivations externes telles que la culpabilité de laisser tomber ses coéquipiers, ou en vue de répondre aux attentes de son entraîneur (Podlog et Eklund, 2005), agent ou encore sponsors. Selon le modèle intégratif biopsychosocial de la blessure en sport (Wiese-Bjornstal et al. 1998), le type de motivation (interne ou externe) guide le comportement de l’athlète et peut affecter les résultats mais décembre 2021 - Réflexions Sport # 27 17
[sciences du sport] aussi ses expériences cognitives, émo- que son entourage pense de ses com- tionnelles et comportementales. Ainsi, il portements. Par exemple, un athlète est possible d’observer des athlètes qui blessé peut percevoir que ses parte- font retarder leur reprise en n’adhérant naires d’entraînement pensent qu’il pas, ou partiellement, au processus de devrait attendre pour reprendre l’en- prise en charge de leur blessure ; ou bien traînement ; il pourrait aussi percevoir des athlètes qui, au contraire, vont tout que d’autres sportifs de haut niveau faire pour reprendre le plus vite possible adoptent également un protocole de en cachant parfois certaines douleurs et réathlétisation. préoccupations. Le contrôle comportemental perçu, En 1991, Ajzen a développé la théorie quant à lui, correspond à la perception du comportement planifié qui met en que l’individu a de sa capacité à adopter relation les déterminants de l’adoption de un comportement. Par exemple, un comportements pro-sociaux. Des liens ont athlète peut penser que sa reprise de été observés entre les croyances liées au l’entraînement ne dépend pas de lui, comportement, l’intention de l’adopter et ou au contraire qu’il est le principal l’adoption de celui-ci. Ainsi, plus l’athlète décisionnaire. aura confiance en sa capacité et sa déter- mination à réaliser ses séances de soin, à reprendre l’entraînement et la compé- tition, plus il aura de facilités à mener à son terme le travail de rééducation et de réathlétisation. Parmi les croyances liées au comportement, Ajzen en a identifié trois principales : Les attitudes comportementales, qui correspondent aux jugements que les individus portent sur le comportement à adopter. Par exemple, un athlète blessé peut penser que les séances de réathlé- tisation sont bonnes ou bien mauvaises, que la reprise est dangereuse, ou au contraire bénéfique. Les normes sociales perçues, qui sont les perceptions que l’individu peut avoir concernant l’adoption du com- portement par les autres, ou bien de ce ©iStockphoto 18 Réflexions Sport # 27 - décembre 2021
[sciences du sport] ... évaluer si l’athlète charge pluridisciplinaire et intégrative, il fait face à des difficultés convient de prendre en compte l’aspect multifactoriel de la blessure, avec des dans sa reprise du sport, déterminants psychologiques et leurs mécanismes sous-jacents, de plus en plus de l’entraînement et de la étudiés et à identifier individuellement, afin d’accompagner au mieux l’athlète performance... dans son retour à la performance. Un travail sur le long terme qui nécessite une méthodologie précise, encore peu systé- matisée et mise en œuvre sur le terrain. En France, Thierry Dumaine (responsable Ces croyances, si elles sont majoritai- de l’unité d’Accompagnement à la perfor- rement positives, permettent aux individus mance à l’INSEP) a sollicité l’expertise de d’avoir l’intention d’adopter tel ou tel com- psychologues et chercheurs en psycho- portement. L’intention comportementale logie du sport pour travailler sur la création est définie dans la théorie d’Ajzen comme d’une batterie de questionnaires psycho- la probabilité que perçoit un individu métriques permettant d’évaluer les diffé- d’adopter un comportement dans un laps rents indicateurs psychologiques liés à la de temps donné. Ainsi, en mesurant l’in- reprise du sport afin de savoir si l’athlète tention d’un athlète de reprendre la com- blessé est prêt à reprendre l’entraînement pétition, par exemple, on peut savoir s’il et la compétition. À l’issue d’une revue de se sent prêt à performer de nouveau au littérature dont vous avez eu un aperçu, plus haut niveau. plusieurs indicateurs ont ainsi été iden- tifiés pour permettre d’évaluer si l’athlète Des questionnaires fait face à des difficultés dans sa reprise du sport, de l’entraînement et de la per- psychométriques : un outil formance, mais aussi pour savoir si sa prise en charge nécessite de faire appel d’évaluation à la reprise à d’autres ressources ou experts issus de divers champs disciplinaires (p. ex., en La prise en charge médicale et para- modifiant certains exercices pendant la médicale des athlètes de haute perfor- réathlétisation, ou en orientant les ath- mance se doit d’être complète, et cela lètes vers des psychologues ou prépara- même avant que l’athlète ne soit blessé, teurs mentaux), afin d’offrir un protocole via notamment un profilage, des séances de prise en charge adapté, individualisé et de réathlétisation préventive, une réédu- sécurisé, permettant un retour à la perfor- cation et une réathlétisation post-blessure. mance optimal, tant sur le plan physique Mais dans l’optique d’offrir une prise en que psychologique. décembre 2021 - Réflexions Sport # 27 19
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