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Métaprogramme DID’IT DIET IMPACT & DETERMINANTS: Interactions and Transitions DETERMINANTS ET IMPACT DE LA DIETE : Interactions et Transitions Document directeur janvier 2012 A L I M E N TAT I O N A G R I C U LT U R E E N V I R O N N E M E N T
Ce document directeur a été élaboré par une cellule de coordination constituée par Patrick Etiévant et composé de Jean‐Michel Chardigny et Sylvie Issanchou (département Alim‐H), Christine Leterrier (département PHASE), Hervé Monod (département MIA), Catherine Renard (département CEPIA) et Vincent Requillart et Séverine Gojard (département SAE2), avec l’aide ponctuelle d‘Isabelle Bordier pour les aspects internationaux (MRI) et Marine Godaux pour les aspects européens (DARESE Europe). Il s’appuie très fortement sur les conclusions de l’expertise collective « Les comportements alimentaires – quels en sont les déterminants ? Quelles actions, pour quels effets ? » présentées par l’INRA à la DGAL en juin 2010. Les travaux de cette cellule sont facilités depuis mai 2011 par l’affectation de Claire Gaudout (Alim‐H) comme chargée de médiation scientifique au métaprogramme. Les attendus du métaprogramme DID’IT sont de : Apporter des connaissances permettant d’identifier des offres et des environnements favorables à une meilleure alimentation dans des situations ou des environnements caractérisés Créer et pérenniser des communautés de recherches transdisciplinaires sur les relations entre l’alimentation, le bien‐être et la santé Elaborer des méthodes d’évaluation des effets des politiques publiques Permettre de mieux cibler l’information apportée aux consommateurs sur l’incidence de paramètres environnementaux sur leur comportement et leur santé. Développer des outils de modélisation prédictifs de l’évolution de la santé dans des situations de transition alimentaire 1. Lettre de cadrage Les objectifs du métaprogramme DID’IT fixés dans la lettre de cadrage au chef du département Alimentation humaine sont de : Comprendre, modéliser et prédire les effets dynamiques et complexes des déterminants du comportement alimentaire o Physiologie, offre, stratégie des acteurs publics et privés, environnement économique et social, réseaux sociaux o Composition et structure des matrices alimentaires o Facteur évolutif du poids des déterminants Etablir et modéliser les relations de causalité entre les pratiques alimentaires et la santé pour évaluer l’impact des interventions et fournir des recommandations pour les politiques publiques o Observation des cohortes, accès aux biobanques o Utilisation des techniques de génotypage multidimensionnel à haut débit 2. Contexte et positionnement institutionnel Contexte socio‐économique L’alimentation joue un rôle central en matière de santé publique. Elle est à la fois facteur de risque et facteur de protection. Bien que les pratiques alimentaires aient connu de fortes évolutions au cours des dernières décennies, on constate aujourd’hui que : Le modèle de l’ « alimentation plaisir » à la française évolue, mais reste original et reconnu dans un contexte mondial (temps de préparation, temps passé à table, nombre de repas pris à la maison, 1
convivialité et verbalisation de la nourriture), de même que la plus faible prévalence ou moindre évolution de certaines maladies chroniques comme l’obésité. Les habitudes alimentaires qui conduisent à ces maladies chroniques s’établissent précocement, avec des répercussions à long terme, mais aussi des prévalences accrues de nombreuses maladies métaboliques dès le jeune âge. Les transitions alimentaires consécutives à des changements géographiques ou sociaux‐ économiques, ainsi que l’évolution du mode de vie, constituent également des évènements critiques pour l’apparition de déficiences alimentaires. L’alimentation dans les pays développés, et plus particulièrement des classes défavorisées de la population et de certaines communautés, ne permet pas toujours d’obtenir un statut nutritionnel satisfaisant malgré les actions de prévention déployées, démontrant le besoin de développer des stratégies complémentaires pour l’améliorer. Dans un contexte d’allongement de la durée de vie, l’alimentation est identifiée comme un des facteurs permettant un maintien de la santé et l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées. De nombreuses actions ont été entreprises de manière peu coordonnée et avec des résultats mitigés par les Etats, l’OMS et des entreprises afin de juguler la montée de l’obésité. Les exercices de prospective (AGRIMONDE 1 & GO) et l’observatoire de la consommation et de la qualité des aliments (OQALI) apportent des éléments et posent des questions sur les impacts potentiels des évolutions constatées ou prévisibles sur l’infléchissement des régimes et sur leurs impacts. Le développement des aliments à allégation santé modifie l’offre et pourrait influencer le comportement des consommateurs. Parallèlement, en France, l’effet des chartes d’engagement volontaires de progrès nutritionnel signées par des industriels modifie également l’offre dans le sens souhaité par le Plan National Nutrition Santé mais les impacts restent à démontrer pour les différents comportements observables et pour les différentes populations ciblées. 2
Contexte scientifique Les relations entre comportement alimentaire et santé de la population font l’objet de nombreux travaux de recherche depuis plusieurs décennies. Deux grands types d’approche ont été utilisés jusqu’à présent pour étudier les pratiques alimentaires : les approches globales qui sont basées sur des données d’observation du panier des ménagères (à l’échelle des années) et des disponibilités alimentaires (échelle de la décennie, du siècle) et les approches sur les individus avec des possibilités d’interventions nutritionnelles. Depuis les années 1990, des cohortes longitudinales ont été ainsi mises en place qui ont permis la caractérisation discrète des régimes des individus et le suivi de leur santé. Les approches expérimentales ont permis l’évaluation de déterminants pris isolément, mais peu de manière conjointe comme les travaux menées à l’INRA il ya une dizaine d’années sur le rapprochement des déterminants économiques et sensoriels. Les déterminants majeurs qui ont fait l’objet d’études sont la qualité de l’offre, l’accessibilité de cette offre (physique et pécuniaire), les taxes, la présentation et l’information, l’éducation et le milieu social, la psychologie des consommateurs, la régulation physiologique. La majorité des approches mécanistiques ont été, quant à elles, centrées sur le rôle de nutriments pris isolément sur la régulation des systèmes physiologiques. Par contre la démonstration de ces effets dans le cadre d’un régime alimentaire s’est révélée souvent décevante en raison du nombre de facteurs de confusion liés aux différences entre individus, à la complexité des régimes et à la latence des effets observés. Des approches de type bénéfice‐risque ou coût‐bénéfice de l’alimentation ont pour cela été mises en place mais de manière limitée et des structures médicalisées adaptées aux essais nutritionnels sur l’homme sain ont été crées (1er CRNH en 1992). L’expertise scientifique collective sur les comportements alimentaires1 commanditée par la DGAL constitue une base solide de connaissance et d’analyse pour la mise en place de ce métaprogramme. Elle a en particulier souligné l’intérêt de leviers possibles peu considérés à ce jour pour expliquer et prédire les comportements et leurs évolutions. L’approche des comportements alimentaires par l’analyse de facteurs pris isolément ne permet pas une prédiction de ces comportements, ni de leurs évolutions. De nouveaux déterminants biologiques pourraient aider à mieux comprendre les différences de réponses à l’alimentation : (épi)génétique et microbiote intestinal. Le poids des facteurs sociaux et du plaisir alimentaire a été sous‐estimé dans les tentatives d’explication des comportements alimentaires. Les données épidémiologiques visant à expliquer les pratiques alimentaires et leur effets sur la qualité de vie sont dispersées et de qualité souvent insuffisante. Ces données sont particulièrement insuffisantes pour des populations fragiles (en dessous du seuil de pauvreté, personnes hospitalisées, personnes âgées en institutions, communautés d’outre mer, migrants vers les cités …). Les pratiques alimentaires changeant peu au cours de la vie, il existe des périodes critiques plus favorables à l’apprentissage et à l’éducation, notamment l’enfance, mais aussi la vieillesse. Les répercussions de la mise en place des politiques publiques sont difficiles à évaluer. 1 P. Etievant, F. Bellisle, J. Dallongeville, C. Donnars, F. Etilé, E. Guichard, M. Padilla, M. Romon‐Rousseaux, C. Sabbagh, A. Tibi (éditeurs), 2010. Les comportements alimentaires – Quels en sont les déterminants ? Quelles actions, pour quels effets ? Expertise scientifique collective, synthèse du rapport, INRA (France), 64 p. http://www.inra.fr/l_institut/expertise/expertises_realisees/expertise_comportements_alimentaires P. Etievant, F. Bellisle, J. Dallongeville, C. Donnars, F. Etilé, E. Guichard, M. Padilla, M. Romon‐Rousseaux, C. Sabbagh, A. Tibi (éditeurs), 2010. Dietary behaviours and practices – Determinants, action, outcomes. Executive summary of the collective scientific expertise conducted by INRA (France). http://www.international.inra.fr/the_institute/scientific_expertise/expert_reports/dietary_behaviours 3
Les effets à moyen et long terme des politiques de taxation/subvention sont difficiles à prévoir. L’environnement des repas est un facteur primordial dans les quantités consommées: le lien entre les spécificités du repas français et le contrôle pondéral n’a pas été suffisamment étudié. Positionnement institutionnel Le métaprogramme DID’IT s’inscrit dans les défis et chantiers prioritaires du document d’orientation de l’INRA au titre du développement de systèmes alimentaires sains et durables et des approches prédictives pour la biologie. La nature des multiples déterminants des comportements alimentaires, les lacunes de connaissances et les besoins de recherche sur leurs effets légitiment l’initiation par l’INRA d’un métaprogramme visant à éclairer ces questions par des approches transdisciplinaires pour contribuer ainsi au bien‐être et la santé des consommateurs tout au long de la vie. 3. Les enjeux du métaprogramme L’objectif général est de fournir des éléments de connaissance et de compréhension des comportements et des effets des pratiques alimentaires, dans la perspective de contribuer au bien‐être et à la santé des consommateurs tout au long de la vie. Pour atteindre cet objectif, nous devons répondre à un certain nombre d’enjeux scientifiques, sociétaux et managériaux comme cela est schématisé ci‐après. Enjeux manageriaux Création d’une Prise en compte de communauté scientifique multidisciplinaire pérenne l’éthique Prendre le leadership Connecter des bases international de données Education et information des Prédire l’impact des consommateurs interventions Enjeux scientifiques Enjeux sociétaux Construire la qualité Fournir des éléments Identification et de connaissances et de évaluation de des aliments compréhension des nouveaux marqueurs comportements et des effets des pratiques Efficacité des alimentaires Modélisation de l’impact interventions de déterminants sur les publiques comportements 4
Dans cette optique, nous aurons en particulier à : Identifier et connecter les bases de données pertinentes dans les domaines de la qualité des aliments, des comportements et pratiques alimentaires, des données génétiques et de phénotypage comportemental et métabolique des sujets accessibles inclus dans des protocoles menés dans les CRNH et dans diverses cohortes (études d’intervention, études épidémiologiques longitudinales en France et à l’étranger dont les pays du Sud ou les départements et territoires d’outre mer) Mettre en synergie des approches économiques, psychologiques, sociales, nutritionnelles, d’ingéniérie et de sciences des aliments dans l’explication complexe des pratiques alimentaires des individus ou de populations. Dans le cadre de ce métaprogramme, le terme « pratiques alimentaires » est utilisé dans un sens large. Il inclut l’approche physiologique de la prise alimentaire, le régime alimentaire qui représente la nature, la qualité, la diversité et la quantité des aliments consommés, mais aussi la manière dont ils sont préparés, ainsi que les dimensions économiques, sociales et culturelles liées à l’approvisionnement, au choix des produits, à l’horaire et à la structure des repas. Lever certains verrous notamment concernant le phénotypage des sujets de cohortes, mais aussi la mise en réseau des données Produire des connaissances et des modèles permettant d’éclairer les actions publiques et privées visant à améliorer la qualité de l’offre, les comportements alimentaires ou les statuts nutritionnels en synergie avec d’autres initiatives (au niveau français le plan obésité, le Fonds Français pour l’Alimentation et la Santé, le PNA) Vulgariser les connaissances et les diffuser au bénéfice des consommateurs Impulser des approches coût ‐ bénéfice ou bénéfice – risque dans l’explication des choix alimentaires et de leurs conséquences sur la santé et la qualité de vie Intégrer dans la conception et l’évolution du programme une réflexion éthique de la recherche sur la consommation Les approches à privilégier sont les approches systémiques. Pour l’offre, il s’agira de privilégier les approches par les régimes plutôt que par celles, plus traditionnelles, des nutriments ou des aliments. Pour les comportements et leurs effets sur la santé, la mise en synergie des données de l’épidémiologie et de celles de la biologie (notamment utilisant la métabolomique) sera soutenue. Pour les effets des comportements sur le bien‐être et la santé, les projets intégrant divers modèles et niveaux d’observation en relation avec une grande fonction physiologique (digestion, vasculaire, musculaire et osseux) sont recherchés. L’orientation du métaprogramme et le choix des questions scientifiques s’accompagneront au niveau du comité de coordination et des porteurs de projets d’une action spécifique dont l’objectif sera de garantir en particulier le respect éthique des délivrables. Pour cela, la cellule de coordination a impliqué dès le début deux experts ayant participé à la réflexion « alimentation » du comité d’éthique INRA‐CIRAD, afin de préparer le contenu d’une saisine qui devrait intervenir en amont du lancement des projets. Les projets de recherche viseront plus particulièrement à répondre à l’augmentation significative des pathologies métaboliques chroniques non transmissibles (cf plan d’action de l’OMS 2008‐13) liées à la surnutrition et/ou aux déficiences nutritionnelles. Enfin, les projets s’attacheront à étudier des populations particulières présentant des risques plus grands au développement de ces pathologies : population d’étudiants à faible revenus, enfants de familles présentant des cas d’obésité ou de surpoids, personnes âgées isolées… L’ouverture vers des pays offrant des possibilités d’observation de comportements alimentaires et/ou de 5
leurs effets sur la santé contrastés par rapport à ceux observables dans les pays économiquement développés sera recherchée. La difficulté reconnue de la construction de l’interdisciplinarité sera l’objet d’aides spécifiques lors du financement des projets. 4. Interdisciplinarité et intégration multi‐échelles Les comportements alimentaires sont complexes et leurs déterminants d’origines multiples, à la fois physiologique, psychologique, socio‐économique et culturelle. De plus, les effets de l’alimentation sur la santé présentent une grande variabilité et sont en général décalés dans la vie de l’individu. Enfin, on constate une disparité et l’absence d’homogénéité des données disponibles sur ces déterminants et les effets observés. Cette réalité complexe montre la nécessité de mettre en œuvre des approches transdisciplinaires pour comprendre les liens entre déterminants, comportement et qualité de vie. La mise en place de ce métaprogramme doit favoriser le développement de ces approches et leur mise en cohérence. Au sein de l’INRA, les départements AlimH, CEPIA, MIA, MICA, PHASE et SAE2 ont toute leur place dans le métaprogramme DID’IT, mais d’autres départements peuvent être concernés en particulier au niveau de la qualité et de l’accessibilité de l’offre. L’intérêt de cette interdisciplinarité est illustré par le schéma ci‐dessous qui rappelle des résultats obtenus par la mise en œuvre coordonnée d’approches préconisées par des économistes et des sensorialistes, et ayant démontré pour la première fois une interaction directe de l’information des produits sur la perception et l’appréciation de leur goût, interaction par ailleurs modulée par l’attente du plaisir associé au produit. Psychologie expérimentale Micro-économie Analyse sensorielle Epidémiologie Phénotypage sensoriel Génotypage Prix, marque Perception sensorielle D3 D1 D2 Préférences D3 D1 + D2 De même, l’intégration multi‐échelles qui permet d’aborder un sujet du niveau moléculaire au niveau comportemental associe nécessairement les compétences de plusieurs départements pour démonter des liens indémontrables à chacun de ces niveaux. L’exemple de droite donné ci‐dessus décrit un travail en cours associant des épidémiologistes, des physico‐chimistes et des sensorialistes, et visant à expliquer des comportements alimentaires de groupes de consommateurs vis‐à‐vis de la consommation de différentes catégories d’aliments amers par l’expression spécifique de certains récepteurs au goût. 6
5. Périmètre Le métaprogramme pourra aborder les problématiques et objets d’étude suivants : Les comportements et pratiques alimentaires, leurs évolutions et déterminants. Une attention particulière sera portée à l’offre de produits, qu’il s’agisse de la disponibilité, des caractéristiques intrinsèques tels que composition, caractéristiques sensorielles, conditions et facilité d’utilisation, mais aussi de leur prix La régulation physiologique et psychologique de la prise alimentaire et ses liens avec la santé. Des liens avec des équipes s’intéressant aux comportements addictifs ne sont pas exclus. La prévention du risque des pathologies chroniques d’origine nutritionnelle Les mécanismes éclairant le lien entre alimentation et régulation des grandes fonctions physiologiques de l’homme L’ontogenèse du comportement alimentaire, en particulier les mécanismes agissant précocement, du stade fœtal à l’enfance, ainsi que la recherche de facteurs susceptibles de moduler les habitudes acquises. La modulation de cette régulation par des facteurs environnementaux du mangeur ou des caractéristiques de l’aliment Les populations soumises à une transition alimentaire (pays émergents, migrants ruraux vers les cités). La qualité de l’offre en termes nutritionnels et sensoriels Les approches bénéfice‐risque dont les effets synergiques ou contraires des nutriments et des toxiques sur la régulation physiologique et la santé L’analyse des approches coût‐bénéfice des politiques publiques pour améliorer le statut nutritionnel des citoyens Sont exclus par contre de ce périmètre : Les approches analytiques sur les effets d’un nutriment, les études des effets d’un déterminant spécifique et isolé sur les comportements et la santé dans la mesure ou elles font l’objet de financements dans le cadre des soutiens apportés par les départements. Les situations de pénurie alimentaire, dénutrition sévère dans le sud (nécessitant une intervention alimentaire d’urgence) Les comportements alimentaires extrêmes dont l’anorexie, l’orthorexie, le binge‐drinking… Les populations désocialisées car leur accès est trop difficile dans le cadre du métaprogramme La structuration nationale des outils de phénotypage de l’Homme, la construction et le portage de cohortes. Les surcoûts de l’utilisation de ces outils associés aux expérimentations dans le cadre du métaprogramme sont par contre inclus. 7
6. Priorités scientifiques A partir de l’analyse des conclusions de l’expertise collective sur les comportements alimentaires de 2010 coordonnée par Patrick Etiévant, la cellule de coordination a dégagé trois axes de recherche principaux, dans lesquels des questions de recherche ont été identifiées pour leur originalité, le positionnement qu’elles pouvaient apporter aux équipes dans un contexte concurrentiel, et leur importance socio‐ économique. Ces questions ont été ensuite proposées et travaillées par un groupe d’une quarantaine de chercheurs issus d’équipes des cinq départements les plus directement concernés par le métaprogramme et en configuration de travail interdisciplinaire. Les formulations ici proposées des axes et des questions intègrent l’ensemble de ces réflexions. • Axe 1: Eclairer les mécanismes expliquant la relation statistique entre pratiques alimentaires et santé Note préliminaire : les modèles animaux peuvent être utilisés si nécessaire pour répondre à ces questions de recherche. Question 1.1. : Quels biomarqueurs* robustes et prédictifs sont liés aux effets complexes des régimes alimentaires sur l’homéostasie énergétique ou le statut oxydo‐réducteur et sur les déviations de ces systèmes vers des altérations de la santé ? Ces biomarqueurs permettent‐ils d’identifier des leviers d’action pour améliorer la santé au travers de l’offre alimentaire ? *Biomarqueur = indicateur d’un état physiologique Le contexte est lié au besoin de biomarqueurs ou d’association de biomarqueurs permettant de prédire des dérives métaboliques dont l’impact sur la santé est avéré dans le périmètre du MP. Les déséquilibres liés à la masse grasse et à sa répartition ainsi que le stress oxydant constituent des facteurs de risques génériques pour un ensemble de pathologies ciblées. Les approches intégrées de nutrition devant être proposées le plus en amont possible des pathologies, des biomarqueurs précoces doivent permettre le développement d’une offre adaptée pour limiter les conséquences des dysfonctionnements. Question 1.2.Le contexte du repas module‐t‐il les signaux sensoriels, nerveux et endocriniens générés par l’aliment ? Quelles sont les conséquences sur la prise alimentaire à court terme ? Quelles sont les conséquences sur le poids et la composition corporelle à plus long terme ? Le contexte est compris comme l’environnement physique ou social du repas ainsi que l’état émotionnel de l’individu (stress, attentes relatives au repas, etc.). De nombreux travaux montrent l’impact négatif d’éléments distracteurs agissant lors du repas. Très peu d’études apportent des explications mécanistiques à ces observations et on ne sait pas à quel(s) niveau(x) agissent ces distracteurs (est‐ce que, par exemple, ils modifient les signaux sensoriels et/ou, la satisfaction associée à la consommation et/ou l’apprentissages des effets post‐ingestifs des aliments consommés au cours du repas ?.) Question 1.3. : Lors du repas, comment le plaisir lié aux aliments ou à l’environnement influence‐t‐il les choix et la prise alimentaire ? Quels mécanismes neurobiologiques sont mis en jeu ? Quelles conséquences cette composante peut‐elle avoir sur la consommation lors des repas ultérieurs ? La composition du repas dans des pays comme la France en plusieurs plats successifs est considérée comme un élément favorable à une prise alimentaire raisonnable alors que la variété des goûts de tels repas pourrait limiter la satiété sensorielle spécifique et induire une surconsommation. Est‐ce que cette variété de sensorialités entraîne une satisfaction plus grande et augmente le rassasiement limitant ainsi les consommations inter‐repas ? Des approches comparatives avec des pays adoptant des modèles de repas très différents pourraient être une piste de recherche intéressante dans cette perspective. 8
Axe 2: Comprendre les comportements et leurs évolutions Note préliminaire : les modèles animaux peuvent être utilisés si nécessaire pour répondre à ces questions de recherche. Question 2.1. Comment se forment les préférences et les habitudes alimentaires chez l’enfant ? Perdurent‐elles chez l’adulte ? Quels sont les facteurs susceptibles d’influencer le comportement alimentaire du jeune ? On s’intéressera aux facteurs alimentaires et environnementaux (sociaux, culturels, offre, publicité, stress de la mère gestante, éducation, …) pendant les périodes pré et post‐natales. Quels sont les apprentissages et les mécanismes physiologiques, épigénétiques en particulier, qui sous‐tendent la mise en place des préférences alimentaires ? Quelles sont les dynamiques temporelles de ces préférences (périodes sensibles pour l’acquisition, stabilité, extinction, transmission trans‐générationnelle, etc.) ? Compte tenu des liens entre l’alimentation et certaines pathologies et sachant qu’il est difficile de changer les habitudes alimentaires de l’adulte il semble souhaitable que l’enfant acquiert le plus tôt possible des habitudes alimentaires en accord avec les recommandations nutritionnelles. Il est donc important de connaître le rôle des expositions et environnements précoces, voire anténatal, dans la mise en place du comportement alimentaire, tant en matière d’acceptation de divers aliments et donc de variété du répertoire alimentaire qu’en matière de régulation de la prise alimentaire. Question 2.2. Comment interagissent les facteurs guidant les choix des consommateurs ? Comment les hiérarchiser ? Des approches systémiques sont nécessaires pour appréhender plus finement la complexité et la diversité des comportements, et elles nécessitent des méthodes innovantes pour organiser des bases de données et en extraire de l'information. Parmi les facteurs pris en compte, on pourra s’intéresser aux facteurs liés à l’aliment (goût, habitudes de préparation culinaire et d’assaisonnement des plats, emballage, étiquetage, prix, …) et/ou régime, à l’environnement social et culturel (milieu social, offre alimentaire, coût de l’accès à l’alimentation, publicité,…) et au consommateur lui‐même (éducation, revenus, état de santé, psychologie, …). Il sera bon de s’intéresser à des populations particulières qui encourent des risques et à des populations en situation de transition. • Axe 3: Modèles globaux d’aide à la décision et modèles prévisionnels Question 3.1. : Comment améliorer les politiques nutritionnelles en prenant mieux en compte la diversité des individus et des situations ? Dans un premier temps, l’amélioration des politiques suppose une évaluation précise des mesures déjà prises, en accordant une attention particulière à leurs effets sur certaines populations cibles. Une analyse détaillée des réponses de ces populations aux mesures existantes, et surtout des freins rencontrés pour la modification des pratiques, devra être conduite afin de mieux comprendre les conditions d’acceptation par les populations cibles. Le détail des conditions de vie devra être pris en compte : les variables classiques de revenu et d’éducation, mais aussi les situations de travail (horaires décalés, travail posté, temps de trajet domicile‐travail…). Le poids relatif des différents prescripteurs devra être restitué, en fonction des différentes populations : médecins, pouvoirs publics mais aussi prescripteurs marchands (auteurs de livres de recettes ou de régimes, publicité…).. En parallèle, on s’interrogera sur l’incidence de l’offre et de sa mise à disposition par la distribution, sur les consommations de certaines fractions de la population. Les ménages ne sont pas les seuls en cause dans la mise en œuvre des politiques nutritionnelles : le rôle des industriels et distributeurs devra être intégré dans l’analyse. Question 3.2. : Comment évaluer les coûts et les bénéfices des interventions publiques ou privées pour l’amélioration de la santé ? On prendra en compte les réactions des firmes, en particulier en matière de prix mais aussi de composition des produits ou de développement de nouveaux produits. 9
Il est nécessaire de systématiser l’évaluation des effets des politiques, qu’il s’agisse d’évaluation ex ante ou ex post, en établissant leurs effets positifs et négatifs. Le recours aux méthodes d’évaluation coûts‐bénéfices doit permettre d’aller jusqu’à des estimations des coûts sociaux par vie épargnées. 7. Verrous identifiés Plusieurs verrous sont d’ores et déjà identifiés, et il faudra pour en lever certains établir des partenariats externes forts. L’identification et la mise en réseau des bases de données dans les domaines de la qualité des aliments, des comportements et pratiques alimentaires, de la santé, du phénotypage des participants à des études d’intervention au sein des CRNH et/ou à des cohortes : ANSES, INSERM, InVS, FFAS. Cette mise en réseau est incontournable pour le déroulement du métaprogramme et devrait susciter une forte attractivité. L’accès à des données comportementales sur des populations pauvres, les migrants, les personnes âgées et hospitalisées. Les capacités de phénotypage fin à moyen débit (5000 sujets par an) : CRNH, INSERM, CEA Le couplage des approches épidémiologiques et individuelles par un accès approprié et suffisant à des échantillons biologiques : CRNH, CIC La disponibilité de méthodes expérimentales plus prédictives de la « vraie vie » (ex. analyse d’enregistrements comportementaux) : STAPS, TIFN La qualité et la fréquence d’échantillonnage des données disponibles de suivi des comportements, et la compatibilité et la propriété des données issues de différentes sources Les délais d’apparition de certaines pathologies et donc le besoin d’identification et de validation de marqueurs prédictifs Les capacités internes d’analyse intégrative et d’approche des systèmes, notamment de l’homéostasie énergétique et du stress oxydant La construction d’aliments modèles aux caractéristiques découplées L’hétérogénéité des situations et des individus Compétences mathématiques mobilisables dans les domaines suivants : o Bases de données: mutualisation, connexion, plate‐forme o Planification, échantillonnage, optimisation dans l'acquisition et le traitement de données o Apprentissage sur des données en grande dimension o Modèles et inférence statistiques pour données hétérogènes o Modélisation intégrative, couplage de modèles La nécessité de lever tout ou partie de ces verrous en fonction des questions scientifiques posées sera clairement indiquée dans l’appel à manifestation d’intérêt afin d’assurer leur prise en compte par les équipes de recherche et le soutien de leur résolution. 10
8. Positionnement national, européen et international Ce positionnement a été examiné selon deux facettes. Tout d’abord par l’analyse des programmes et projets nationaux et européens traitant de certains aspects du métaprogramme DID’IT, et en particulier des programmes coordonnées par des agents INRA et d’autre part au travers d’une analyse bibliométrique du corpus bibliographique de l’expertise collective sur les comportements alimentaires (1840 articles). Ce travail se poursuit actuellement par une identification des réseaux et des chercheurs ou unités travaillant sur des thématiques proches de celles évoquées par les questions de recherche que nous proposons. L’analyse des auteurs principaux ayant publié dans le domaine ainsi que des réseaux de collaborations déjà constitués nous serviront à identifier des experts pour le comité international et l’évaluation des projets ainsi que les collaborations souhaitables pour renforcer nos approches des questions à traiter. Nous avons identifié une quarantaine de programmes en cours ou récemment terminés traitant soit des déterminants des comportements alimentaires, soit de leur lien avec la santé. Il doit être noté qu’aucun programme en cours ou terminé ne correspond aux questions de recherche retenues et proposées pour le métaprogramme DID’IT. Néanmoins les participants de certains de ces programmes pourront être identifiés comme partenaires pertinents dans les projets contribuant au métaprogramme, en particulier lorsqu’ils apporteront une expérience manquante enrichissante. Graphe 1 : Exemple de réseau des collaborations de l’INRA avec les principales institutions étrangères dans le cadre de l’ESCO (analyse de co‐publications) 11
Graphe 2 : Auteurs les plus cités dans le document de l’ESCO « Comportements alimentaires » (auteurs INRA entourés d’un ovale noir) Un travail de compilation de l’ensemble des acteurs à prendre en compte dans le cadre de chaque question de recherche est en cours. Le graphe 3 donne un exemple de mapping pour la question de recherche concernant la formation des préférences alimentaires. Graphe 3 : exemple de mapping pour la question de recherche sur la formation des préférences alimentaires 12
Dans le cadre du séminaire de socialisation du métaprogramme de novembre 2011, les mapping préparés pour chaque question de recherche ont été complétés. Ils serviront de base pour le choix du comité international et la mobilisation d’experts. Les analyses SWOT conduites au cours du séminaire permettront également d’identifier des stratégies de partenariat. 9. Partenariat et collaborations Afin de répondre aux objectifs du programme, l’INRA se doit de favoriser les partenariats au sein de l’institut lui‐même mais également de rechercher des partenariats extérieurs riches d’expériences complémentaires. Ces partenaires sont en cours d’identification pour chaque question de recherche comme nous l’avons expliqué dans le chapitre précédent. Un certain nombre de partenaires socio‐ économiques et scientifiques académiques apparaissent d’ores et déjà comme incontournables. Partenaires socio‐économiques Il s’agit d’associer le plus tôt possible les porteurs d’enjeux qui seront les principaux bénéficiaires des délivrables du méta‐programme DID’IT. C’est d’abord vers les consommateurs qu’un partenariat doit être établi. Dans un premier temps, les représentants des consommateurs pourront s’exprimer sur les orientations du métaprogramme lors de la consultation qui sera faite auprès du conseil national de l’alimentation. Ce sont ensuite très naturellement les grands industriels qui sont sollicités dans un partenariat de collaboration scientifique. Notre objectif est d’abord de les informer de l’existence et du contenu du programme, ainsi que des formes de collaborations possibles, au travers de structures auxquelles ils contribuent comme la FFAS, la plateforme Food for Life France et Europe, mais aussi au travers de manifestations organisées spécifiquement à cet effet. Les PME et PMI seront de leur coté approchées au travers de structures et organisations dans lesquelles des chercheurs INRA sont impliqués à des titres divers: Institut CARNOT Qualiment, comités techniques (ACTIA, Comités Techniques de filières…), pôles de compétitivité (Vitagora, NSL, Valorial) Ce sont enfin les acteurs des politiques publiques qui seront sollicités. Comme pour les consommateurs, la consultation se fera avant le lancement de l’appel à projet au travers du CNA, mais une contribution de chercheurs en sciences politiques sera recherchée. Il est essentiel de la même manière de présenter le métaprogramme dans les principales institutions internationales centrées sur l’alimentation. Cette action a été amorcée avec la FAO et l’OMS, mais doit être poursuivie au niveau d’Organisations Non Gouvernementales et de fondations privées. Partenaires académiques et scientifiques au travers de collaborations Un partenariat solide pourra d’abord être mobilisé au travers de nombreuses UMR associant l’INRA à l’INSERM, au CNRS, CEA, écoles d’agronomie, Universités et CHU. Les Centre Régionaux en Nutrition Humaine seront, avec les Centre d’Investigation Cliniques, des plates‐formes d’expérimentation privilégiées pour les essais nutritionnels sur l’homme sain et le phénotypage des sujets de cohortes. Les ITMO d’Aviesan et ALLENVI seront sollicités pour faciliter l’émergence et l’accès aux outils stratégiques (cohortes, bases de données avec l’ITMO Cardiovasculaire Métabolisme Nutrition), la levée de verrous méthodologiques partagés (métabolomique avec l’ITMO Technologies de la Santé ), pour l’identification de partenaires en Sciences Humaines et Sociales (ALLENVI) et pour l’affichage auprès de l’Agence Nationale 13
de la Recherche des thèmes intéressant la communauté scientifique (étude des déterminants environnementaux de l’Obésité, ARP obésité couplée au plan présidentiel Obésité porté par l’ITMO CMN). Les principales organisations européennes avec lesquelles l’INRA a signé des protocoles d’accord seront sollicitées à la fois directement lors de séminaires de travail thématiques, et lors des réunions d’échanges de visions stratégiques organisées régulièrement entre les directions (TIFN, IFR Norwich, DIfE Potsdam, mais aussi avec d’autres institutions (EMBRAPA). Au niveau européen, il conviendra de réactiver les réseaux existants (consortiums) et bénéficier des avancées des programmes européens terminés ou en cours. L’émergence d’une Joint Programming Initiative « Healthy food for a healthy life » et d’une KIC Food (Knowledge and Innovation Communities) constituent des opportunités fortes d’affichage des enjeux du métaprogramme en ouverture vers l’Europe. 10. Gouvernance et échéances 10.1 Management Pour la conception et la mise en œuvre du métaprogramme, le directeur du métaprogramme s’appuiera sur deux structures : Le comité international du métaprogramme, présidé par le directeur scientifique en charge de l’alimentation, est composé d’experts reconnus à l’international, choisis pour couvrir les disciplines incontournables, de représentants de porteurs d’enjeux ainsi que d’un représentant du conseil scientifique de l’INRA. Il aura pour mission de valider l’orientation et l’évolution des objectifs du métaprogramme, les choix de projets au regard des enjeux au sein des différents axes et des expertises rendues, les besoins de recrutement de personnel titulaire et non titulaire. Le comité international veillera en particulier à inscrire les projets dans une dimension internationale. Le comité pourra apporter son soutien dans l’élaboration de la stratégie du métaprogramme (identification des nouveaux fronts de connaissance, des grands thèmes émergents, des opportunités de partenariat international…) et dans sa mise en œuvre (offre de collaborations, introduction auprès des instances de décision,…). La cellule de coordination du métaprogramme sera composée du directeur du programme et du noyau de réflexion initial choisi pour sa connaissance approfondie des départements les plus immédiatement impliqués, des équipes et de filières alimentaires, auxquels s’ajouteront des scientifiques choisis pour leur implication dans le portage de programmes internationaux en lien avec les questions de recherche du métaprogramme. La cellule de coordination d’une dizaine de membres au maximum s’appuiera sur la cellule nationale d’appui aux métaprogrammes autant que nécessaire. Elle sera chargée du management du programme et de la mise en œuvre et du suivi des actions proposées et validées. Une chargée de médiation scientifique du département Alim‐H assure l’appui de la cellule de coordination. 10.2 Elaboration et initiation du métaprogramme Les grandes lignes du projet ont été choisies sur la base de l’expertise collective sur les comportements alimentaires. La lettre de cadrage de la direction générale a été présentée aux conseils scientifiques de départements volontaires : Alim‐H, CEPIA, MIA, SAE2. Le présent document directeur a été élaboré par le groupe de travail sur la base de l’expertise collective et des propositions et commentaires des conseils scientifiques de ces départements. Les étapes clés pour l’élaboration et l’initiation du métaprogramme sont les suivantes : Le document directeur a été finalisé après son approbation au conseil scientifique de l’INRA en tenant compte des propositions émises à cette occasion par le conseil. Un appel à manifestation d’intérêt sera rédigé sur la base des propositions faites par la cellule de coordination et des contributions et idées développées au cours du séminaire de socialisation du 14
métaprogramme. L’appel sera lancé en janvier 2012 et les réponses attendues pour mi février 2012. Les propositions reçues dans le cadre de l’AMI seront analysées en février 2012 selon une grille de recevabilité établie par la cellule de coordination (cf critères de sélection de projets en paragraphe 11). Une interaction entre les rédacteurs et la cellule de coordination pourra intervenir pour favoriser les rapprochements entre des propositions proches ou complémentaires si nécessaire. Un séminaire de co‐construction en mars 2012 permettra des échanges entre disciplines et aidera les porteurs de projets à consolider leurs propositions. Les chercheurs dont les propositions auront été jugées conformes d’après les critères de recevabilité fixés et les plus « matures » devront soumettre des projets complets détaillés d’ici fin avril 2012. Les projets reçus seront soumis à évaluation externe par deux experts chacun. Début juillet 2012, les projets seront évalués sur dossiers et à partir d’expertises extérieures par le comité international qui sera réuni à cette occasion. L’objectif est de prioriser les projets et de faire des propositions permettant leur amélioration. La cellule de coordination procédera à la programmation des projets sur la base de ces travaux, attribuera les soutiens financiers nécessaires et proposera pour arbitrage des profils de postes et de postdocs après interaction avec les départements concernés. 10.3. Animation Un séminaire de socialisation visant à préparer l’appel à manifestation d’intérêt a réuni une quarantaine de chercheurs INRA choisis pour leur expertise et leur vision large du 14 au 16 novembre 2011 à Nice. Une information sera faite ensuite aux autres départements de l’INRA, aux responsables des institutions identifiées comme partenaires souhaités et auprès des porteurs d’enjeux sur le contenu et sur l’opportunité de collaboration offerte par le métaprogramme. A la suite de la première réunion du comité international fin du premier semestre 2012, des réunions de ce même comité seront organisées tous les 12 mois pour le suivi et la réorientation du programme. Un colloque scientifique international sera organisé dès 2013, puis tous les deux ans, pour créer et consolider une communauté scientifique large sur les objets d’étude du métaprogramme. Ces colloques seront couplés aux réunions du comité international. Des Ecoles‐chercheurs pourront être organisées selon nécessité lors de la mise en place ou au cours du déroulement des projets. Une école‐chercheurs sur la nature des délivrables et les moyens de leur diffusion auprès des porteurs d’enjeux sera organisée vers le mois de septembre 2012. 11. Mode de sélection des projets Il est clair que les objectifs fixés sont ambitieux au regard des forces mobilisables. Il sera donc nécessaire de faire des choix parmi les projets résultant de l’appel à manifestation d’intérêt qui sera proposé aux unités. Nous avons donc identifié une série de critères qui pourront servir à élaborer une grille de sélection : Adéquation du projet avec l’une des questions de recherche du métaprogramme La pertinence de la cible par rapport aux enjeux actuels et futurs de santé publique 15
La reconnaissance pour un leadership international L’ interdisciplinarité L’accessibilité aux données La généricité des approches La qualité scientifique Les délais inhérents à l’observation longitudinale des effets de l’alimentation sur la santé nous imposeront pour certaines actions de nous appuyer sur des projets déjà initiés pour lesquels l’INRA assure une responsabilité. Le métaprogramme permettra d’amplifier ces projets en mettant en synergie les objectifs et les dynamiques, en y associant de nouveaux partenaires, en ouvrant de nouveaux champs ou volets de recherche, en y affectant des moyens humains. 12. Critères de succès Sur la base des enjeux décrits dans ce document, les critères suivants de succès du métaprogramme peuvent être retenus : Nombre de programmes européens ou internationaux coordonnés et nombre de publications associant plusieurs disciplines et/ou des équipes de pays différents Pérennité des communautés interdisciplinaires crées (amplification des collaborations en cours, échanges de chercheurs, création d’équipes de recherche interdisciplinaires…) Fourniture d’éléments d’aide à la décision pour les pouvoirs publics et sollicitation d’expertise par les pouvoirs publics dans le domaine Soutien du métaprogramme par les industriels (développement de partenariats interdisciplinaires, prise en compte des recommandations du métaprogramme dans les cahiers des charges des filières,…) Diffusion de l’information à l’égard des consommateurs (site web, forums d’information, interventions sur demande…) Intégration avérée de l’éthique dans la mise en place et le déroulement du programme 16
Glossaire Transition alimentaire La transition alimentaire correspond à tout changement dans le temps du régime alimentaire lié en particulier à des migrations (campagne vers la ville dans les pays émergents), à une modification de l’offre (apparition de plats cuisinés prêts à consommer, type de distribution…) ou à l’évolution de la vie (sevrage, mise en couple, décès du conjoint en fin de vie,…). Pratiques alimentaires Dans le cadre de ce métaprogramme, le terme « pratiques alimentaires » est utilisé dans un sens large. Il inclut l’approche physiologique de la prise alimentaire, le régime alimentaire qui représente la nature, la qualité, la diversité et la quantité des aliments consommés, mais aussi la manière dont ils sont préparés, ainsi que les dimensions économiques, sociales et culturelles liées à l’approvisionnement, au choix des produits, à l’horaire et à la structure des repas. Abréviations AGRIMONDE 1 & GO prospective sur les agricultures et les alimentations du monde à l’horizon 2050 menée par l’INRA et le CIRAD ANSES Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail CEA Commissariat à l’Energie Atomique CEPIA Département Caractérisation des produits issus de l’agriculture CIC Centre d’investigation clinique CIRAD Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement CNA Conseil national de l’alimentation CRNH Centre de recherche en nutrition humaine DGAL Direction générale de l’alimentation DROM‐COM Départements et régions d’outre‐mer – Collectivités d’outre‐mer EMBRAPA Brazilian Agricultural Research Corporation FFAS Fonds français pour l’alimentation et la santé INRIA Institut national de la recherche en informatique et en automatique INSERM Institut national de la santé et de la recherche médicale 17
InVS Institut de veille sanitaire IRD Institut de recherche pour le développement JPI Joint Programme Initiative KIC Knowledge and Innovation Communities MIA Département Mathématiques et informatique appliquées OQALI Observatoire de la qualité de l’alimentation NSL Nutrition‐Santé‐Longévité PHASE Département Physiologie animale et systèmes d’élevage PNA Programme national pour l’alimentation SAE2 Département Sciences sociales, agriculture et alimentation, espace et environnement STAPS Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives SUSFOOD Réseau de la recherche européenne sur l’alimentation durable TIFN TI Food and nutrition (Waageningen) 18
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