La psychomotricité est-elle une discipline scientifique ? Quelques pistes de réflexion - Lirias
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A.N.A.E., 2018; 153; 001-009 LA PSYCHOMOTRICITÉ EST-ELLE UNE DISCIPLINE SCIENTIFIQUE ? QUELQUES PISTES DE RÉFLEXION La psychomotricité est-elle une discipline scientifique ? Quelques pistes de réflexion M. PROBST*, C. MAÏANO** * Département des sciences de la rééducation, KU Leuven - Université de Leuven, Belgique. ** Département de psychoéducation et de psychologie, Université du Québec en Outaouais, Saint-Jérôme, Canada. Correspondant : Michel Probst, KU Leuven, Departement of Rehabilitation Sciences, Herestraat 49, bus 1510, 3000 Leuven, Belgique. Email : michel.probst@kuleuven.be RÉSUMÉ : La psychomotricité est-elle une discipline scientifique ? Quelques pistes de réflexion La psychomotricité est une approche centrée sur la personne ayant pour objectif d’améliorer son bien être et de lui redonner du pouvoir en intervenant sur le psychique et la motricité. Cette conception de la psychomotricité est reconnue en France comme spécialité mais est-elle partagée au niveau international ? Dans les pays anglo-saxons, le terme « psychomotricité » est peu répandu mais d’autres professions (avec ou sans le terme psychomoteur) sont comparables à la psychomo- tricité. De nos jours, la plupart des interventions sont basées sur les résultats issus de recherches scientifiques. La recherche n’est pas seulement cruciale pour acquérir une identité professionnelle, mais aussi pour évaluer la qualité des soins. Par conséquent la recherche se concentre sur les effets et la qualité des interventions psychomotrices, les mécanismes sous-jacents, les éléments efficaces des techniques utilisées et l’intérêt des interventions pour le client, son environnement et les professionnels de la santé. Les cliniciens prenant des décisions sur la base des préférences du client, sur l’expertise du clinicien et les meilleures preuves scientifiques disponibles seront tou- jours avantagées. Finalement quelques pistes de réflexion concernant les interventions fondées sur les faits scientifiques, la collaboration avec des autres professionnels et l’importance des facteurs communs sont proposées. Mots clés : Psychomotricité – Attitude scientifique – Qualité des soins – Collaboration – Facteurs commun. SUMMARY: Is psychomotor therapy a scientific discipline? Some reflections Psychomotor therapy is person-centred approach to optimize wellbeing and empowering the indi- vidual by bringing together physical and mental aspects. Recognized in France as a specialty but is it the same internationally? In the Anglo-Saxon countries, the term “psychomotor therapy” is not so widespread, but other professions (with or without the term “psychomotor”) are compar- able to the French psychomotor therapy approach. Nowadays most of the intervention are based on findings from scientific research. Research is not only crucial for acquiring a professional identity, but also for assessing the quality of care. Consequently, the research focus on the qual- ity of psychomotor interventions, the underlying working mechanisms and the effectivity of the interventions. Clinicians making decisions based on client preferences, their expertise and the best available scientific evidence will always deliver good care. Finally, some reflections about the practice of evidence-based interventions, the collaboration with other professionals and the importance of the common factors are proposed. Key words: Psychomotricity – Scientific attitude – Care quality – Collaboration – Common factors. RESUMEN: XXXXs xxxxx. Palabras clave: XXXXXX. Pour citer cet article : PROBST, M. & MAÏANO, C. (2018). La psychomotricité est-elle une discipline scientifique ? Quelques pistes de réflexion. A.N.A.E., 153, 000-000. A.N.A.E. N° 153 – MAI 2018 1 © copyright Anae
M. PROBST, C. MAÏANO 2 A.N.A.E. N° 153 – MAI 2018 © copyright Anae
LA PSYCHOMOTRICITÉ EST-ELLE UNE DISCIPLINE SCIENTIFIQUE ? QUELQUES PISTES DE RÉFLEXION À la lecture du titre on peut soupçonner une certaine généralement le terme thérapie (psychomotor therapy) ou résistance et un doute des auteurs vis à vis de la physiothérapie (psychomotor physiotherapy) à celui de psychomotricité en tant que discipline scientifique. psychomotricité. Toutefois, il n’existe pas de réponse simple et unique à cette question. Cet article a pour objectif de clarifier On retrouve également les idées de la psychomotricité certains éléments de confusion et de proposer quelques dans la méthodologie de Sherborne, Basic Body Awareness pistes de réflexions visant à promouvoir la psychomotricité Methodology, la kinésithérapie pédiatrique et la kiné- comme discipline scientifique. sithérapie en santé mentale. DÉFINITION DE LA PSYCHOMOTRICITÉ Du point de vue historique, on peut conclure que ces différentes approches ont été influencées par les mêmes théories, même s’il y a différentes applications, comme Le Larousse 1 définit la psychomotricité comme par exemple la danse (voir Laban, Dalcroze, Espanak, l’« ensemble des fonctions motrices considérées sous et autres), la relaxation (voir Schultz et Jacobson), la l’angle de leurs relations avec le psychisme ». Toutefois, psychanalyse (voir Freud, Fenichel, Frenci, Groddeck, il n’existe pas une seule et même définition de la psycho- Reich et autres), la philosophie et la phénoménologie motricité, ce qui ne facilite pas le développement d’une (voir Heidegger, Husserl, Sarte, Merleau Ponty, Buyten- identité propre. Cela s’explique par le fait que la psy- dijk et autres), la gymnastique suédoise (Per Hendrik chomotricité s’appuie sur plusieurs disciplines comme la Ling, Jahn), l’activité physique, la perception du corps médecine (par exemple, la psychiatrie ou la neurologie), (l’image du corps, le vécu corporel ; Gindler, Selver) et la psychothérapie (par exemple, la psychanalyse ou les les thérapies à médiation corporelle. thérapies systémiques), la philosophie, la pédagogie, la psychologie génétique, la kinésiologie… qui ne La psychanalyse, qui forme une des bases de la psycho- partagent pas toujours une même vision. motricité en France est aujourd’hui controversée dans plusieurs pays, parce que sa théorie n’a pas suffisamment En France et dans plusieurs pays romans, la psy- été confirmée empiriquement. Cela ne veut pas dire que chomotricité est reconnue comme une spécialité. Elle la psychanalyse n’a aucun sens ou signification, mais s’intéresse à l’être humain en intégrant le psychisme (les que l’absence de recherche empirique en complique la émotions, l’imagination, la cognition) et la motricité (les reconnaissance. mouvements, le tonus, la posture) en vue de s’adapter à son environnement. Toutefois, cette conception de En résumé, du fait que la psychomotricité s’appuie sur la psychomotricité est-elle partagée au niveau interna- différentes disciplines qui ne partagent pas toujours tional ? une même vision, il n’existe pas une seule et même définition. Par ailleurs, le terme n’existe pas ou est peu répandu dans la langue anglaise et l’utilisation hétéro- Dans plusieurs pays européens (la France, l’Allemagne, gène qui en est faite selon les pays ne facilite pas non la Suisse, etc.), on distingue deux types de psychomo- plus le développement d’une identité propre. Il n’est tricité : la thérapie psychomotrice qui s’oriente vers pas évident pour la psychomotricité de trouver sa propre la santé publique et l’éducation psychomotrice qui est identité puisqu’elle est issue d’origines variées, de déve- reliée à la pédagogie, l’éducation et au développement. loppements historiques différents, et de l’influence de Toutefois, dans les pays anglo-saxons, le terme « psycho- théories diverses qui ne partagent pas toujours une même motricité » n’existe pas ou est peu répandu. On ne peut vision. pas, pour autant, dire que dans ces pays la psychomotri- cité n’existe pas. Partant de la prémisse théorique d’une vision holistique de l’homme et de l’influence mutuelle LA SCIENCE du mouvement, de l’émotion et de la cognition diffé- rents pays ont développé des pratiques comparables à la Le terme science qui vient du latin scientia est défini psychomotricité (avec ou sans utilisation de ce terme). dans le Larousse2 comme un « ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de phéno- Dans la littérature internationale, le terme « psychomo- mènes obéissant à des lois par les méthodes expérimen- tricité » est également utilisé par d’autres professions tales ». Plus spécifiquement, le terme science se réfère comme, par exemple, l’ergothérapie, la logopédie ou à la connaissance relative à un sujet d’étude particulier l’orthophonie et la kinésithérapie. Par ailleurs, le terme acquis à partir d’une recherche, d’observations ou par « psychomotricité » est employé différemment en la pratique. La psychomotricité appartient au domaine Norvège (Ekerholt & Bergland, 2004), en Belgique des sciences humaines. Mais peut-on vraiment parler (Flandre ; Probst & Vandevliet, 2003) et aux Pays-Bas d’une science de la psychomotricité ? La réponse à cette (Probst & Bosscher, 2001). Dans ces pays, on associe question est purement de nature académique. Les 1http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/psychomotricit%C3% 2 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/science/71467?q= A9/64859?q=psychomotricit%C3%A9#64132 science#70678 A.N.A.E. N° 153 – MAI 2018 3 © copyright Anae
M. PROBST, C. MAÏANO personnes qui bénéficient de la psychomotricité n’obtien- Les kinésithérapeutes en santé mentale jouent un rôle clé dront pas de gain dans la réponse à cette question. Ce dans l’équipe interdisciplinaire. La kinésithérapie dans la qui est important à retenir c’est que la psychomotricité santé mentale est fondée sur les preuves scientifiques et cli- évolue, qu’elle satisfait aux demandes scientifiques inter- niques disponibles » (voir André-Vert et al., 2015 ; Probst nationales, que les psychomotriciens ont développé une et al., 2015 ; Probst & Skjaerven, 2017). attitude scientifique et que la psychomotricité répond aux exigences de qualité des soins de santé. Les psychomotriciens devraient collaborer avec les autres professionnels qui s’intéressent au corps et au Les psychomotriciens ne sont pas les seuls profession- mouvement. Cette collaboration ne nuira pas à leur nels à travailler sur le corps et le mouvement. Ainsi, dans développement, bien au contraire. Elle ouvrira plus de cette quête d’une identité propre, les psychomotriciens portes qu’elle n’en fermera. Elle permettra de créer des peuvent parfois donner l’impression de se sentir menacés opportunités de changements et d’apprentissage de nou- par d’autres groupes de professionnels (par exemple, les velles manières de faire. Dans une société en évolution psychologues ou les kinésithérapeutes aussi appelé phy- constante et rapide, il est préférable, pour des disciplines siothérapeutes dans d’autres pays). Toutefois, les raisons en développement et avec des ressources humaines et de ce sentiment de menace ne sont pas claires. financières limitées, de mutualiser leurs énergies et de rechercher des points de ressemblances. Au cours des 20 dernières années, la psychothérapie et la kinésithérapie se sont davantage intéressées au corps et au mouvement et leurs pratiques dans ce domaine Aujourd’hui, le psychomotricien travaille dans une pra- ont énormément évoluées, entre autres en raison du tique clinique et il doit se familiariser avec une attitude développement des neurosciences. Concernant la psy- scientifique. Cela signifie qu’il doit : développer ses com- chothérapie, de nouvelles pratiques comme la psycho- pétences adaptatives, ses habilités à penser hors du cadre et à thérapie psychocorporelle, la thérapie psychocorporelle sortir de sa zone de confort ; accepter l’apprentissage et relationnelle, la psychothérapie corporelle intégrative à vie ; et éviter l’isolement. Avec l’apprentissage et la sont apparues et elles sont devenues assez populaires. formation tout au long de la vie, les psychomotriciens En ce qui concerne la kinésithérapie cela a conduit à des sont invités à : élargir leur point de vue ; prendre du spécialisations au niveau national et international comme temps pour lire des articles et des ouvrages spécialisés la kinésithérapie pédiatrique qui s’intéresse au dévelop- en lien avec le travail clinique ; assister régulièrement à pement moteur des enfants et la kinésithérapie en santé des journées d’études et des congrès ; et contribuer à la mentale qui s’intéresse aux personnes avec une santé recherche scientifique. mentale labile ou avec des problèmes psychiatriques. Toutefois, bien que ces professions s’intéressent au corps et au mouvement, il existe des différences avec la psy- LA RECHERCHE chomotricité, mais il y a aussi beaucoup de similitudes et de ressemblances. Afin de démontrer ces similitudes, La recherche est nécessaire dans le développement nous allons nous appuyer sur la définition internationale des traitements ou des thérapies et elle fait partie de de la kinésithérapie en santé mentale proposée par Probst la science. La recherche attribue de la valeur à une et al. (2015, 2017) : « La kinésithérapie en santé mentale intervention en recueillant des informations fiables et est définie comme une spécialité au sein de la kinésithéra- valides de manière systématique et en effectuant des pie. Elle est réalisée dans différents contextes de la santé comparaisons. Cela permet de prendre des décisions et de la santé mentale y compris en psychiatrie. plus éclairées ou de comprendre les mécanismes de La kinésithérapie en santé mentale est centrée sur la per- causalité ou les principes généraux (Øvretveit, 1998). sonne et elle est destinée aux enfants, adolescents, adultes La recherche comprend plusieurs niveaux. Le premier et personnes âgées ayant des problèmes de santé mentale niveau concerne une description claire de l’intervention, bénins, modérés, graves, aigus et chroniques, et dans diffé- c’est-à-dire une explication du problème, le fondement rents contextes : soins de santé primaires ou spécialisés, en de cette intervention, les objectifs et les interventions. Si hospitalisation ou en ambulatoire. Les kinésithérapeutes ces informations sont disponibles, cette intervention peut ayant une spécialisation en santé mentale contribuent à potentiellement être considérée comme efficace. Le deu- la promotion de la santé, aux actions de prévention de la xième niveau concerne la « théorie de l’intervention » ou santé, aux traitements et à la réadaptation individuelle ou les arguments théoriques sur la base de preuves circons- en groupe. tancielles indiquant qu’il est plausible que l’intervention Les kinésithérapeutes en santé mentale créent une relation fonctionne. Si c’est le cas, l’intervention peut être consi- thérapeutique afin de fournir une évaluation et des services dérée comme prometteuse. Si les effets sont démontrés, spécifiquement adaptés à la complexité de la santé mentale le troisième niveau est atteint. Finalement, le quatrième au sein d’un environnement favorable en appliquant un niveau de preuve concerne l’efficacité de l’intervention. modèle biopsychosocial. La finalité de la kinésithérapie Une intervention peut être considérée comme efficace si dans la santé mentale est d’optimiser le bien-être et l’auto- la recherche expérimentale (en particulier les essais nomie de l’individu par la promotion, la sensibilisation au randomisés contrôlés) prouve que le résultat est unique- mouvement corporel dans tous ses aspects en réunissant ment attribuable à l’intervention et non pas à d’autres les éléments physiques et mentaux. influences. 4 A.N.A.E. N° 153 – MAI 2018 © copyright Anae
LA PSYCHOMOTRICITÉ EST-ELLE UNE DISCIPLINE SCIENTIFIQUE ? QUELQUES PISTES DE RÉFLEXION La littérature internationale et les données bibliogra- le terme psychomotor therapy, 15 pour psychomotor phiques se réfèrent à la pyramide scientifique pour physiotherapy, 5 pour psychomotricité et 15 pour évaluer les recherches scientifiques (voir figure 1). La psychomotricity. Pour les termes thérapie psychomo- pyramide scientifique comprend, d’une part, les écrits trice ou éducation psychomotrice, aucun article n’a été scientifiques visant à synthétiser les résultats, et d’autre trouvé. Cette analyse quantitative des écrits scientifiques part, les études empiriques. Les écrits scientifiques visant nous révèle, aujourd’hui, que dans le domaine de la à synthétiser les résultats (les méta-analyses et les recen- psychomotricité il y a peu de recherches et qu’il est par sions systématiques des écrits) constituent le plus haut conséquent difficile pour le moment de conclure que la niveau de preuve, et les études empiriques (essais contrô- psychomotricité est une discipline scientifique en tant lés ou randomisés-contrôlés ; études de cohortes ou de que telle. suivis ; études de cas ; études transversales ou études croisées ; rapports d’observation, etc.) représentent un niveau de preuve plus faible. L’analyse qualitative des résultats obtenus via les bases de données Web of Science et PubMed, confirme tout d’abord que le terme psychomoteur a plusieurs sens et Figure 1. La pyramide scientifique pour évaluer les recherches scienti- fiques. qu’il est employé dans des domaines divers avec une signification bien différente de celle utilisée en France. Par ailleurs, le nombre de publications recensées dans les bases de données confirme un intérêt limité des Méta-analyses et recensions sytématiques recherches internationales pour la psychomotricité. Une des écrits des solutions pourrait-être, par exemple, d’homogénéiser la terminologie utilisée entre les différents domaines ; mais est-ce vraiment réaliste ? Essais contrôlés ou randomisés-contrôlés Pour répondre aux conditions internationales concernant la qualité des interventions, la psychomotricité doit s’en- Études de cohortes ou de suivis rétrospectives gager à faire plus de recherches afin de démontrer qu’elle ou prospectives est bien une discipline scientifique en tant que telle, et que les interventions qu’elle propose peuvent être recon- Études de cas ; études transversales, ou nues comme valides et efficaces. croisées ; rapports d’observation ; avis/consensus d'experts... Le terme recherche est associé à des méthodes statis- tiques souvent complexes et évoque hélas souvent un cauchemar pour les cliniciens. Il existe une certaine aver- sion chez les cliniciens pour la recherche. Cette aversion Une analyse superficielle de la recherche internationale est une réaction naturelle et humaine, bien souvent reliée concernant la thérapie/éducation psychomotrice a été à son niveau de formation et à sa personnalité. Tel que réalisée à partir des bases de données bibliographiques présenté dans l’encadré 1, il existe entre autres quatre Web of Science et PubMed. Elle permet d’illustrer les types de personnalités chez le clinicien par rapport à la défis de la recherche en psychomotricité. Web of Science recherche. est une base de données internationale permettant d’ef- fectuer des recherches bibliographiques dans le domaine Encadré 1. Les personnalités et la recherche. des sciences humaines et de la santé à partir de mots- clés. Elle permet également de générer des indicateurs « J’ai assez d’expérience. Je n’ai pas besoin de recherches dans ma bibliométriques (analyse statistique des publications). pratique. » (la personnalité de l’expert) Les résultats de cette recherche bibliographique, effec- « Je ne peux pas l’utiliser. Cela ne me concerne pas. » (la person- tuée le 1er février 2018, a permis d’identifier 4 216 nalité bornée). références pour le terme psychomotor, 32 pour le terme « Je ne comprends pas la recherche. Ou, je ne suis pas assez formé psychomotor therapy, 29 pour le terme psychomotricity, 6 pour comprendre la recherche. » (la personnalité honnête). « Je pense que la recherche est écrite pour les chercheurs. » (la pour le terme psychomotor physiotherapy, 3 pour le terme personnalité cynique) psychomotricité et 0 pour les termes thérapie psychomo- « J’essaie d’intégrer les données de recherche dans ma pratique. » trice et éducation psychomotrice. (la personnalité ouverte) PubMed, la version gratuite de MEDLINE, est une Néanmoins, la recherche est nécessaire pour acquérir une base de données bibliographiques en sciences biomédi- identité professionnelle et pour être reconnue comme cales. En employant le thésaurus de référence (Medical une discipline scientifique, c’est-à-dire du point de vue subject headings ou MeSH, psychomotor) comme filtre de du client, des professionnels de la santé et des autorités/ recherche aucune référence n’a été proposée. Par contre, décideurs. lorsque l’on effectue une recherche à partir de tous les termes (all terms), la base de données répertorie Du point de vue du client, la recherche est nécessaire 80 107 références pour le terme psychomotor, 45 pour pour rendre l’intervention transparente, non seulement A.N.A.E. N° 153 – MAI 2018 5 © copyright Anae
M. PROBST, C. MAÏANO pour le client et le clinicien mais aussi pour son envi- Encadré 2. Définir les objectifs par l’emploi de SMART/SMARTER ronnement, pour la prise de décision et pour donner une acronyme (Doran, 1981). rétroaction adéquate pendant l’intervention. Spécifique : les objectifs spécifiques doivent être simples à Du point de vue du professionnel de la santé la recherche comprendre, clairs et précis, et en lien avec le ou les besoins de la peut être utilisée comme un instrument thérapeutique personne qui demande de l’aide. pour : optimiser l’intervention ; informer les collègues Mesurable : les objectifs doivent être mesurables. Plus spécifique- et les autres professionnels ; soutenir le rôle de la psy- ment le niveau de départ (le seuil) et le niveau à atteindre. chomotricité et développer son identité ; visualiser les Atteignable : les objectifs doivent être acceptables, raisonnables ou changements qui peuvent survenir au cours du processus appropriés. Ce critère est important pour l’adhésion à l’intervention. Réaliste : les objectifs doivent être réalistes, accessibles et naturel- thérapeutique ; et le plaisir intellectuel. lement réalisables. La personne doit être en mesure de les atteindre. Temporellement défini : les objectifs sont délimités dans le temps. Évaluer : une évaluation constante des objectifs est essentielle pour Du point de vue des autorités/décideurs, la recherche les atteindre. permet d’identifier la rentabilité et la pertinence des Réajuster : après l’évaluation, une adaptation ou un réajustement soins offerts. La psychomotricité doit prouver scientifi- des objectifs est nécessaire. quement les fondements de ses interventions et démon- trer son apport significatif pour la personne qui demande de l’aide. Par suite les grandes lignes de la recherche seront axées sur En santé, l’évaluation de la qualité des services est deve- les effets et la qualité des interventions psychomotrices, les nue un enjeu important. Il existe beaucoup de moyens mécanismes sous-jacents, les éléments efficaces des tech- différents permettant d’évaluer la qualité des services. niques utilisées et l’intérêt des interventions pour le client, L’un des plus reconnus et utilisé concerne celui de la son environnement et les professionnels de la santé. qualité des soins de santé (« Health Care Quality ») proposé par l’Institut de médecine américain (2001). Cette évaluation de la qualité des services comprend six La recherche a directement et indirectement une influence domaines (traduction libre, p. 5-6). sur la qualité de l’intervention psychomotrice. En géné- « - Sécurité : éviter de nuire aux patients grâce aux soins ral, pour répondre à des qualités minimales, la recherche destinés à les aider. doit satisfaire à plusieurs critères : 1) le but ou les objec- - Productivité : fournir des services fondés sur des connais- tifs doivent clairement être définis et si possible utiliser sances scientifiques à tous ceux qui pourraient en béné- des concepts communs ; 2) la procédure de l’intervention ficier et s’abstenir de fournir des services à ceux qui ne est énumérée pour maintenir la continuité ; 3) l’interven- sont pas susceptibles d’en bénéficier (en évitant la sous- tion est soigneusement planifiée et elle doit mener à des utilisation et la mauvaise utilisation). résultats objectifs ; 4) les limites de l’intervention sont - Centré sur le patient : offrir des soins respectueux et adap- rapportées ; 5) les données sont analysées à partir de tés aux préférences, aux besoins et aux valeurs du patient, méthodes d’analyse appropriées ; 6) la validité et la fia- et garantissant que les valeurs des patients guident toutes bilité des données colligées est soigneusement vérifiée ; les décisions cliniques. et 7) les conclusions sont limitées à ce qui été évalué. - À temps : réduire le temps d’attente et parfois les délais préjudiciables tant pour ceux qui les reçoivent que pour ceux qui soignent. Cette liste peut faire peur et dissuader de nombreux - Efficace : éviter le gaspillage, y compris le gaspillage cliniciens, mais cette peur n’est pas fondée. La structure d’équipements, de fournitures, d’idées et d’énergie. d’une intervention est conforme aux conditions susmen- - Équitable : fournir des soins qui ne varient pas en qua- tionnées et contient toujours les éléments suivants : des lité en raison de caractéristiques personnelles telles que le objectifs clairs et pertinents qui répondent à la demande sexe, l’origine ethnique, l’emplacement géographique et le d’aide ; une planification claire étape par étape sur la statut socioéconomique. » démarche à suivre ; une attention suffisante aux pièges possibles ; une évaluation réalisée à partir de méthodes présélectionnées ; et un réajustement des objectifs fixés. Lors de l’évaluation de la qualité des services, l’impor- tance accordée à chacun de ces domaines n’est pas la même. Généralement, l’emphase est presque exclusive- Une des ressources qui peut aider le psychomotricien ment mise sur la productivité et la sécurité tandis que très à être le plus concret possible pour la personne qui peu d’attention est mise sur l’efficacité. recherche l’aide et son environnement est le SMART/ SMARTER (voir l’encadré 2). Il s’agit d’un acronyme venant du domaine du marketing permettant de définir L’utilisation d’interventions fondées sur des faits des objectifs à partir de sept éléments à respecter (voir (« evidence based » ; Sackett et al., 1996, 2000) est deve- l’encadré 2). nue la norme dans les soins de santé. Naturellement, il y a le pour et le contre. Toutefois, cette approche doit se porter garante de la qualité des soins et exclure les inter- ventions douteuses. En effet, il existe une multiplicité d’interventions, avec ou sans fondements théoriques ou scientifiques, qui ont été reprises sans discernement par 6 A.N.A.E. N° 153 – MAI 2018 © copyright Anae
LA PSYCHOMOTRICITÉ EST-ELLE UNE DISCIPLINE SCIENTIFIQUE ? QUELQUES PISTES DE RÉFLEXION les cliniciens. Les collègues qui emploient ces interven- interne renvoie à des considérations qui restent limitées tions peuvent nuire au développement de la psychomo- et restreintes au groupe de collègues pour lequel une tricité et de la profession. subjectivité incorporée (in build subjectivity) est créée. En psychologie, on parle de l’effet de halo ou de biais cognitif ou de jugement. C’est une perception sélective D’une part, cette approche scientifique fondée sur les d’informations qui vont dans le sens de ce que l’on faits est importante pour le futur (Saterfield et al., 2009). cherche à confirmer. Autrement dit, cela consiste à seule- Comment la psychomotricité pourrait-elle devenir plus ment voir ce que l’on veut bien voir. Le défi est que ce ne fondée sur les faits ? D’autre part, il ne faut pas trop sont pas ses propres collègues qu’il faut convaincre, mais se focaliser sur ce type de recherche. Il faut aussi être bien les autres professionnels. L’évaluation par ses pairs capable de relativiser certains faits. En effet, les résultats est rassurante car tout le monde connaît tout le monde. fondés sur les faits ne sont pas toujours appropriés et Toutefois, cette évaluation comporte le désavantage applicables tels quels dans la pratique. Ce n’est pas parce de rendre parfois aveugle le clinicien quant aux points qu’on ne peut pas montrer l’effet d’une intervention faibles de ses interventions. En effet, ce qui est évident donnée qu’il n’y a pas du tout d’effet (Altman, 1995). pour nous ne l’est pas nécessairement pour les « autres De plus, ce type d’approche peut-être plus pertinente » ou pour les personnes extérieures à notre domaine pour les administrateurs que pour les consommateurs comme par exemple les politiciens, les directions et (Nicholls, 2018). autres professionnels de santé. Même lorsqu’on est submergé de données scientifiques, les préjugés émotionnels déterminent presque toujours le choix. Rarement, une décision est prise sur base de résul- La réflexion externe renvoie aux personnes qui sont tats d’études scientifiques. En tant que clinicien, il faut totalement extérieures au domaine et qui ne craignent utiliser son bon sens et prendre des décisions basées sur pas de critiquer une autre approche. Une solution serait les préférences du client, son expérience et les meilleures de partager le contenu avec d’autres disciplines afin preuves scientifiques. Les cliniciens prenant des décisions d’être confronté et critiqué, mais aussi de recevoir d’une sur la base de ces trois facteurs seront toujours avantagés manière constructive des remarques et des idées qui (Haynes et al., 2002). donneront la possibilité de mieux étayer l’intervention. Dans le prolongement de ce raisonnement, les idées des sciences sociales et humaines semblent indispensables L’IMPORTANCE DES FACTEURS COMMUNS pour la psychomotricité. Toutefois, la collaboration avec d’autres disciplines est une condition sine qua non pour Le modèle des facteurs communs (Lambert & Barley, développer sa profession ; éviter l’isolement ; construire un 2001 ; Wampold, 2001) est de plus en plus pris en cadre de qualité au sein d’une équipe pluri-, inter- ou trans- compte dans la psychothérapie (Horvat et al., 2011) et disciplinaire et pour rechercher la meilleure intervention la physiothérapie (Miciak et al., 2012 ; Brunner, 2018). Il vise à mettre en évidence les variables responsables Les psychomotriciens ont-ils des arguments objectifs du changement thérapeutique. Le modèle des facteurs pour prétendre que la conscience des sens, du corps et communs prévoit que les interventions psychologiques du mouvement sont leurs propres moyens d’interven- générales (par exemple, l’alliance client-clinicien, les tion ? Ces notions ont, dans l’histoire du monde occi- structures thérapeutiques, l’alliance du thérapeute avec dental, intéressé beaucoup de penseurs, qu’ils soient la théorie...) déterminent pour 30 % l’efficacité de la philosophes, médecins, physiciens, mathématiciens, his- psychothérapie. Les procédures thérapeutiques spéci- toriens, psychologues ou sociologues. Les psychomo- fiques expliquent pour seulement 15 % l’effet total de triciens sont incontestablement une des options parmi la psychothérapie. Les autres 55 % sont déterminés par d’autres pour offrir de l’aide à la personne ayant des les influences extra-thérapeutiques (40 % : rémission troubles psychomoteurs. Le champ conceptuel de la spontanée, support social, etc.) et par les attentes du psychomotricité recouvre les notions fondamentales client (15 % : l’effet placebo). Le modèle des facteurs suivantes : le corps, la psyché, l’espace, le temps et la communs peut être contesté et il doit encore être l’objet mémoire. La question qu’il faut se poser est : qui des pro- de recherches approfondies. Il n’y a pas d’arguments fessionnels de la santé est à court terme le mieux placé, pour supposer que ces résultats de la psychothérapie ne pour offrir les meilleurs résultats positifs à la personne seraient pas valables pour d’autres professions de santé qui demande une aide spécifique ? telle que la psychomotricité. LA FORMATION À LA PSYCHOMOTRICITÉ LA VISION SUR L’ESPRIT ET LES GROUPES PROFESSIONNELS DE COLLABORATION Dans l’aspiration de bâtir son identité, la formation à la Dans de petits groupes de profession de santé, on psychomotricité et les groupes professionnels jouent un observe une certaine forme de corporatisme et d’auto- rôle important. Ils doivent : 1) encourager les étudiants satisfaction. Dans ces professions il y a peu de temps et les professionnels en psychomotricité à clarifier les pour des réflexions internes et externes. La réflexion pratiques qu’ils utilisent (c’est-à-dire, les réponses aux A.N.A.E. N° 153 – MAI 2018 7 © copyright Anae
M. PROBST, C. MAÏANO questions « pour qui, quand, comment et pourquoi ? ») ; La psychomotricité n’a pas pour premier objectif de trou- 2) permettre aux psychomotriciens d’apprendre les ver une solution, elle consiste à entamer un dialogue entre uns des autres, et les uns avec les autres, de comparer le client et son corps. Elle est un diamant brut et précieux les connaissances expérientielles, de les évaluer et de dans les soins de santé. C’est pour cette raison que les psy- les intégrer dans les meilleures pratiques ; 3) faire en chomotriciens doivent développer une attitude scientifique sorte que les psychomotriciens intègrent les nouvelles pour soutenir et appuyer leur pratique. connaissances dans leur processus de réflexion et de développement. Les données issues de la recherche peuvent être utilisées dans la pratique sans trop de dif- ficultés ; 4) coopérer entre professionnels, en tant que cochercheurs, ou avec les personnes ayant la même expé- rience pour répondre à des problèmes similaires, et pour décrire, systématiser, innover, appliquer et évaluer leur pratique. Les données issues de la recherche permettront de développer leur identité. RÉFÉRENCES CONCLUSION ALTMAN, D. G. & BLAND, J.M. (1995). Absence of evidence is not evidence of absence. British Medical Journal, 311, 485. La psychomotricité a de l’avenir. Elle doit surtout se ANDRE-VERT, J., PAGUESSORHAYE, D., DEMONT, A., GUE- MANN, M., MAMBRIANI, A., PROBST, M. & MATTHIEU, P. (2015). concentrer sur les qualités des soins et sur le client plutôt La WCPT, son assemblée générale, ses sous-groupes, ses réseaux. Kiné- que sur le clinicien ou la spécialisation. Les interventions sithérapie, la revue, 15, 68-79. doivent être clairement décrites, y compris les effets BRUNNER, E. (2018). Common factors perspective in physiotherapy for secondaires. Les avantages allégués des services doivent chronic low back pain. Doctoral dissertation. Leuven: KU Leuven. être explicitement énoncés et scientifiquement validés. DORAN, G.T. (1981). There’s a S.M.A.R.T. way to write management’s Les influences individuelles doivent être exclues empi- goals and objectives. Management Review, AMA FORUM, 70(11), 35-36. riquement. Les techniques psychomotrices sont impor- EKERHOLT, K. & BERGLAND, A. (2004). The first encounter with tantes, mais le succès de toutes les techniques dépend Norwegian psychomotor physiotherapy. Scandinavian Journal of Public du sens de l’alliance du client avec le clinicien (Frank & Health, 32, 403-410. Frank, 1991). FRANK, J.D. & FRANK, J.B. (1991). Persuasion and healing: a compa- rative study of psychotherapy. Johns Hopkins University Press. La principale préoccupation du clinicien est d’acquérir HAYNES, R.B., DEVEREAU, P.J. & GUYATTT, G.H. (2002). Physi- une attitude scientifique en se posant entre autres les cians and patients choices in evidence based practice. Evidence does not make decisions, people do. British Medical Journal, 324, 1, 350. questions suivantes : la qualité de vie du client est-elle plus satisfaisante à la suite de l’intervention ? L’inter- HORVATH, A.O., DEL RE, A.C., FLUCKIGER, C. & SYMONDS, D. vention va-t-elle augmenter le niveau et les capacités du (2011). Alliance in individual therapy. Psychotherapy, 48(1), 9-16. client ? Le client est-il prêt à poursuivre l’intervention de INSTITUTE OF MEDICINE (2001). Crossing the quality chasm: A new manière indépendante ? Le client est-il satisfait de l’in- health system for the 21st century. Washington, DC: National Academy Press. tervention ? En effet, la voix de la personne qui demande de l’aide occupe de plus en plus une place cruciale dans LAMBERT, M.J. & BARLEY, D.E. (2001). Research summary on the therapeutic relationship and psychotherapy outcome. Psychotherapy, les soins de santé. Leurs expériences et leur satisfaction 38(4), 5. à l’égard des soins gagne de l’importance. Les clients satisfaits sont plus susceptibles que les autres d’obtenir MICIAK, M., GROSS, D.P. & JOYCE, A. (2012). A review of the psy- chotherapeutic ‘common factors’ model and its application in physical des bénéfices de leur intervention. Leur satisfaction est therapy. Scandinavian Journal of Caring Sciences, 26(2), 394-403. un indicateur fiable de la qualité des soins offerts (Moons, MOONS, P. (2018). Prems and proms in de stem van de patiënt in de 2018). La personne n’est pas simplement un destinataire gezondheidszorg. Karakter, 61, 24-27. des soins, elle devient coproductrice de ses soins. Voilà NICHOLLS, D.A. (2018). The end of physiotherapy. London: Routlegde. pourquoi certains cliniciens ont peur que leur liberté thérapeutique soit compromise, mais ceci est de nouveau ØVRETVEIT, J. (1998). Evaluating health interventions: an introduction to evaluation of health treatments, services, policies, and organizational une crainte infondée. C’est le devoir du clinicien de trou- interventions. Buckingham Philadephia: Open University Press. ver un équilibre entre l’avis du client, l’expérience du clinicien et les résultats issus de recherches empiriques. PROBST, M. (2017). Physiotherapy in mental health. In T. Suzuki (Ed.), Clinical physical therapy (pp.179-204). Zagreb, Serbia: InTech, Open Au final, c’est le psychomotricien qui prendra la décision Access. concernant l’intervention à prioriser. PROBST, M. & BOSSCHER, R. (2001). Ontwikkelingen in de psychomo- La satisfaction des clients est de plus en plus considé- torische therapie. Zeist: Cure & Care publishers. rée comme un domaine de recherche important. Dans le PROBST, M., KNAPEN, J., POOT, G. & VANCAMPFORT, D. (2010). futur, la recherche interventionnelle sera centrée sur les Psychomotor therapy and psychiatry: what’s in a name? The Open Com- caractéristiques individuelles d’un client, l’allégeance du plementary Medicine Journal, 2, 105-113. clinicien, l’alliance du clinicien et du client et sur les PROBST, M. & SKJAERVEN, L.H. (Eds.) (2017), Physiotherapy in facteurs communs. mental health and psychiatry: a scientific and clinical based approach. London: Elsevier. 8 A.N.A.E. N° 153 – MAI 2018 © copyright Anae
LA PSYCHOMOTRICITÉ EST-ELLE UNE DISCIPLINE SCIENTIFIQUE ? QUELQUES PISTES DE RÉFLEXION PROBST, M., SKJAERVEN, L., PARKER, A., GYLLENSTEN, A., SACKETT, D.L., STRAUS, S.E., RICHARDSON, W.S., ROSENBERG, IJNTEMA, R. & CATALAN, D. (2015). Provisional definition of physio- W. & HAYNES, R. B. (2000). Evidence-based medicine: how to practice therapy in mental health. Newsletter IOPTMH, 6, June. and teach EBM (2nd ed.). Edinburgh & New York: Churchill Livingstone. PROBST, M. & VANDEVLIET, P. (2003). La Thérapie psychomotrice SATERFIELD, J., SPRING, B., BROWNSON, R., MULLEN, E., appliqué aux patients psychiatriques adultes dans une perspective fla- NEWHOUSE, R., WALKER, B. & WHITLOCK, E. (2009). Toward a mande. Bulletin européen en activité physique adaptée, 2(1). transdisciplinary model of evidence-based practice. The Milbank Quar- terly, 87(2), 368-390. SACKETT, D.L., ROSENBERG, W.M., GRAY, J.A., HAYNES, R.B. & RICHARDSON, W.S. (1996). Evidence based medicine: what it is and WAMPOLD, B.E. (2015). How important are the common factors in what it isn’t. British Medical Journal, 12(7023), 71-72. psychotherapy. An update. World Psychiatry, 14(3), 270-277. A.N.A.E. N° 153 – MAI 2018 9 © copyright Anae
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