Discours de Son Excellence Monsieur Ali BONGO ONDIMBA Président de la République Gabonaise

 
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Discours de Son Excellence
             Monsieur Ali BONGO ONDIMBA
         Président de la République Gabonaise
               A l’Occasion du Forum des Dirigeants

              36e Conférence Générale de l’UNESCO

Comment l’UNESCO contribue‐t‐elle à l’édification d’une culture de
                            paix

                 et au développement durable ?

                    Paris, le 26 Octobre 2011

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Madame la Présidente de la Conférence Générale,

Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Madame la Présidente du Conseil Exécutif,

Madame la Directrice Générale,

Excellences Mesdames et Messieurs,

La 36e Conférence Générale de l’UNESCO et son Forum des Dirigeants nous
offre l’opportunité de nous exprimer, pour la première fois, devant notre
prestigieuse Organisation Internationale dédiée à la Culture et au Savoir.

Je suis particulièrement honoré de votre invitation, et je vous en remercie.

Madame la Directrice Générale,

Je tiens aussi à vous féliciter d’une part, pour votre élection à la tête de
l’Organisation, et d’autre part, comme première femme à accéder à cette
fonction. D’autant plus qu’au Gabon nous avons toujours été sensibles à la
place qu’occupe la Femme dans la société gabonaise.

En guise d’hommage, je dois rappeler, que ce sont deux femmes qui ont
conduit sans heurt la délicate période de la transition dans mon pays suite au
décès de mon prédécesseur, Feu le Président Omar BONGO ONDIMBA. L’une,
Présidente du Sénat, a assuré l’intérim de la Présidence de la République,
l’autre Présidente de la Cour Constitutionnelle.

Je voudrais aussi rendre un vibrant hommage à la mémoire du Professeur
Wangari MAATHAI, militante inlassable en faveur du développement durable
et première femme africaine Prix Nobel de la Paix 2004, qui nous a quitté
récemment.

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Madame la Directrice Générale,

Le thème retenu pour cette Conférence à savoir, je cite : « Comment l’UNESCO
contribue‐t‐elle à l’édification d’une Culture de Paix et au Développement
Durable ? » nous interpelle à juste titre car les problématiques identifiées
constituent des axes majeurs de notre programme de société.

Je voudrais réaffirmer devant cette Assemblée, l’attachement du Gabon aux
valeurs cardinales qui ont porté, dès 1945 notre Organisation sur les fonts
baptismaux, autour de l’idéal de Solidarité, de l’Education et de la Culture au
service de la Paix.

Madame la Directrice générale,

Excellences Mesdames et Messieurs,

En novembre 2003 à Libreville, le Gabon organisait de concert avec l’UNESCO,
une importante Conférence internationale sur le thème je cite : « Le dialogue
interculturel et la Culture de la Paix en Afrique Centrale et dans la Région des
Grands Lacs ».

Cette rencontre avait souligné la nécessité d’intégrer la diversité culturelle, le
dialogue interculturel et l’Education dans les stratégies de renforcement de la
Culture de la Paix.

C’est le lieu ici, de rappeler que cette culture de la Paix que nous avons héritée
de mon prédécesseur, Feu le Président Omar BONGO ONDIMBA a toujours
guidé notre action.

Il a toujours affirmé et ce à juste titre, que l’Afrique devait d’abord privilégier la
Paix pour faire face aux trop nombreux défis auxquels elle est confrontée. Ce
contexte de Paix dans lequel nous vivons aujourd’hui, les Gabonais ont
l’obligation de le préserver.

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Ce sont ces fondements de notre Culture politique qui sous‐tendent mon
action, en particulier dans la matérialisation de mon ambition de faire du
Gabon un pays émergent.

Notre programme de société qui s’articule autour de trois piliers que sont : un
Gabon des Services, un Gabon Industriel et un Gabon Vert intègre
indéniablement les nobles objectif de l’UNESCO.

C’est ainsi que nous mettons un accent singulier sur :

D’une part, le renforcement des capacités humaines à travers un système
éducatif performant en adéquation avec les besoins du pays, et une offre de
formation diverse et décentralisée, et, d’autre part sur une gestion plus
rationnelle de nos ressources naturelles capable de concilier la protection de
l’environnement et le développement économique afin de rendre celui‐ci
durable.

Toutefois, comme je l’ai déjà souligné, le programme de développement sur la
base duquel j’ai été élu doit reposer sur trois piliers que sont la Paix, la
Démocratie et la Bonne Gouvernance.

Madame la Directrice Générale,

Excellences Mesdames et Messieurs,

Nous observons que le monde évolue au rythme de tendances et de
dynamiques contradictoires. En effet, la mondialisation malgré les opportunités
qu’elle offre transforme notre planète jour après jour.

Cette mutation, vous en conviendrez, expose nos pays aux effets négatifs et
pervers du développement qui se traduisent aujourd’hui par les trop
nombreuses crises, sociales, économiques et environnementales auxquelles
nous assistons.

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Aussi, l’Afrique qui vient de célébrer les cinquantenaires des indépendances,
doit encore faire face à de nombreux défis qui mettent la Paix et son
Développement en péril.

Il convient de rappeler qu’en 1992, la Déclaration de Rio établissait que
l’élimination de la pauvreté était la condition d’un développement durable
pour tous. En cette fin d’année 2011, force est de constater que nous sommes
encore très loin de satisfaire cet engagement, et que les objectifs du Millénaire
ne seront certainement pas atteints dans les délais prescrits.

Dans ce contexte, nous pouvons légitimement nous interroger sur les stratégies
à mettre en œuvre pour faire face à l’expression d’un réel désespoir des
peuples qui se traduit par les revendications sociales et politiques qui se
manifestent à travers le monde.

Face à cette réalité, notre grand défi est celui de rénover la gouvernance
globale. Cette gouvernance refondée doit nous permettre d’infléchir le cours
de la mondialisation afin qu’elle prenne un visage plus humain, capable de
réduire les fractures économiques, sociales, technologiques, culturelles et
morales.

Car, celles‐ci tendent à ancrer et à amplifier les divisions entre les nations mais
aussi entre les peuples.

A titre d’exemple, je citerai le fossé qui sépare la Communauté Internationale
dans le cadre des négociations sur le changement climatique et pourtant tout
le monde s’accorde à reconnaître la très haute priorité qu’il faut accorder à
cette question pour la sauvegarde de notre planète.

Madame la Directrice Générale,

Excellences Mesdames et Messieurs,

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Le Gabon, à plusieurs égards se sent particulièrement concerné par ces
différents défis.

 Mais, que peut faire, que doit faire notre Organisation dans le contexte que je
viens de décrire?

Je voudrais ici, souligner combien l’adhésion de nos Etats à l’UNESCO a été un
moment symbolique et fort de nos indépendances.

En effet, en nous admettant en son sein, cette Organisation posait un acte
déterminant dans sa quête de liberté et de paix dans le monde.

C’est pourquoi, Madame la Directrice Générale, je tiens à vous assurer de notre
adhésion, à la vision que vous avez définie pour votre mandat.

Nous nous réjouissons de l’accent que vous mettez sur la gouvernance globale,
la culture de la paix, la justice et le développement économique et social
durable, basé sur le savoir, la science et l’innovation, dans un environnement
préservé.

Le développement des pays les plus vulnérables, c’est à dire les plus affectés
par les diverses crises, nous obligent à surmonter les difficultés actuelles du
système multilatéral. Pour ce faire, l’Afrique doit pleinement retrouver sa place
dans le concert des nations afin qu’elle puisse se consacrer prioritairement à la
Formation et l’Education qui restent et demeurent les plus grands défis à
relever.
C’est pourquoi, nous pensons que l’UNESCO peut davantage contribuer au
développement durable d’une Afrique qui doit nécessairement se transformer
en priorisant et en structurant mieux son action en matière de Formation
d’Education, de Science et de Culture.

Madame la Directrice Générale,

Excellences Mesdames et Messieurs,

Le Gabon s’efforce dans le cadre de la mise en œuvre de notre programme de
société en cours depuis deux ans, à contribuer à atteindre les objectifs de notre
Institution. C’est ainsi que dans le domaine de la culture nous œuvrons à la

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relance des activités du Centre International des Civilisations Bantous
(CICIBA) et à la protection du patrimoine linguistique des Pygmées.

A ce sujet, je lance un appel à une large mobilisation scientifique et culturelle
pour le soutien et la participation effective de tous à cette initiative d’intérêt
continental et international.

Nous souhaitons ardemment à travers ce projet, valoriser et mieux protéger
nos traditions et nos cultures. Car, il ne peut y avoir de culture de paix sans
compréhension mutuelle qui repose sur la connaissance et la reconnaissance
de nos cultures et celles des autres.

Dans le domaine de la Formation et de l’Education, vecteurs de paix et
principaux piliers de la lutte contre les vulnérabilités des populations, plusieurs
initiatives ont été menées.

A titre d’illustration, j’ai pris la décision à l’occasion de la commémoration du
centenaire de l’arrivée du Docteur SCHWEITZER au Gabon, de mobiliser les
énergies et les compétences internationales pour redonner un souffle nouveau
et vigoureux à la Fondation qu’il nous a laissée en héritage.

C’est ainsi qu’une structure hospitalo‐universitaire verra le jour à Lambaréné
ou il a exercé et s’est éteint, pour former nos médecins et soigner nos
populations.

Les travaux du Forum de la Jeunesse qui se sont récemment tenus au Gabon,
ont permis de mieux appréhender les attentes de nos jeunes et de mieux
connaître les voies et moyens de leur autonomisation. En effet, seule une
jeunesse responsable et bien formée assurera l’avenir de nos pays dans un
climat de paix indispensable au développement.

Rassembler des hommes et des femmes pour œuvrer au développement d’un
pays oblige à n’exclure personne.

C’est pourquoi, il me plait de rendre un hommage particulier à la Première
Dame du Gabon, qui a œuvré pour faire du 23 juin de chaque année la Journée
de la Veuve et de l’Orphelin. En effet, leur niveau de précarité exige de notre
part, attention et protection de notre part.

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Enfin, dans le domaine de la gestion durable des ressources, le Gabon s’est
engagé dans un programme de lutte contre le changement climatique dont la
quintessence sera présentée à la Conférence de Durban en décembre 2011.

Pour soutenir cet important programme, un Complexe d’Observation Spatiale
s’ouvrira au cours de l’année 2012. Il permettra d’offrir à plus d’une vingtaine
de pays autour du Gabon, un outil moderne d’acquisition d’images satellites
dans l’objectif de mettre en place et de suivre les politiques d’aménagement
des territoires et d’exploitation des ressources naturelles.

Ce projet né d’une coopération entre pays développés, pays émergents et pays
en voie de développement, reste un exemple de solidarité entre les nations et
les peuples, seule à même de répondre efficacement aux grands enjeux qui
mettent en péril l’avenir de notre planète.

Madame la Directrice Générale,

Excellences Mesdames et Messieurs,

J’entends œuvrer pour que le Gabon continue de tenir activement son rôle au
sein de notre Organisation, afin que notre coopération soit mutuellement
bénéfique et fructueuse. L’UNESCO demeure pour le Gabon un partenaire
privilégié dans son œuvre de construction pour son développement.

Cependant, ce développement ne saurait se réaliser que dans un contexte de
Paix et de Partage.

C’est le sens que je donne à la stratégie du développement d’un Gabon
Emergent qui apporte sa contribution à la préservation de notre
environnement, tant est fort dans l’esprit de toute Gabonaise et de tout
Gabonais, le lien indissoluble entre Nature et Culture.

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Madame la Directrice générale,

Excellences Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie de votre attention.

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