Document d'objectifs Natura 2000 de l'Asse Inventaires écologiques, enjeux et orientations de gestion appliqués aux chiroptères
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Master BGAE Spécialité Ingénierie en Ecologie et Gestion de la Biodiversité Mars-Septembre 2009 Document d’objectifs Natura 2000 de l’Asse Inventaires écologiques, enjeux et orientations de gestion appliqués aux chiroptères Audrey Pichard Sous la direction conjointe de Nicolas Borel et Benjamin Allegrini, Naturalia Site Agroparc, Rue Durrell –BP41223 84911 Avignon Cedex 9
Remerciements Je remercie tout d’abord « mon lot d’hommes », pour m’avoir fait une petite place au bureau… Les pauvres se sentaient tellement seuls sans une fille … Individuellement, Nico, ou « l’expert fruits et légumes », mon maître de stage préféré, pour son aide précieuse et son investissement, et pour avoir essayé de me convertir à la bota l’espace de quelques jours… A Ben, « ma nounou de terrain », que je remercie pour tout ce qu’il m’apprend, pour m’avoir emmené partout, et sans qui je n’aurais jamais fait ce stage. A Eric, pour ses aides diverses, sans les citer ce serait trop long ! Et pour son soutien passager… Promis, dès mon retour je te fais un gâteau ! A Guy, le plus gentil… Merci à Mathieu, « le maitre des saucisses », pour les longues nuits de captures laborieuses. Et enfin, je remercie bien entendu « le grand chef », Olivier pour m’avoir fait confiance et permis de faire ce stage… Merci à Philippe pour toutes ses informations. A toutes les personnes qui m’ont aidé et apporté des informations lors de mes prospections de terrain ou mon travail. Merci aux quelques personnes qui ont participé à la Nuit Européenne de la chauve-souris. Merci aux P’tits rhino, seuls compatissant à notre recherche de colonies… Merci à Raphaël pour ses aimables prêts d’Anabat et sa capture exceptionnelle, entre autre… Enfin un grand merci à tous les membres du GCLR qui m’ont initié aux chauves-souris…
Lexique DOCOB : DOCument d’OBjectif FSD : Formulaire Standard de données DDEA : Direction Départementale de l’Equipement et l’Agriculture CEEP : Conservatoire-Etude des Ecosystèmes de Provence GCP : Groupe Chiroptère de Provence Espèce d’intérêt communautaire : Espèces qui, sur le territoire européen des Etats membres des Communautés européennes, sont: - soit en danger, excepté celles dont l’aire de répartition naturelle s’étend de manière marginale sur ce territoire et qui ne sont ni en danger ni vulnérables dans l’aire du paléarctique occidental ; - soit vulnérables, c’est-à-dire dont le passage dans la catégorie des espèces en danger est jugé probable dans un avenir proche en cas de persistance des facteurs qui sont cause de la menace; - soit rares, c’est-à-dire dont les populations sont de petite taille et qui, bien qu’elles ne soient pas actuellement en danger ou vulnérables, risquent de le devenir. Ces espèces sont localisées dans des aires géographiques restreintes ou éparpillées sur une plus vaste superficie; - soit endémiques du territoire considéré et requièrent une attention particulière en raison de la spécificité de leur habitat et/ou des incidences potentielles de leur exploitation sur leur état de conservation.
S OMMAIRE I. Introduction........................................................................................................................... 1 Etat de l’art ............................................................................................................................. 1 Présentation de la structure d’accueil ..................................................................................... 2 Contexte de l’étude................................................................................................................. 3 Hypothèses et objectifs ........................................................................................................... 4 II. Matériel et méthodes ........................................................................................................... 5 II.1. Phase de préparation ....................................................................................................... 5 II.2. Gestion et concertation ................................................................................................... 5 II.2.1 Gestion d’ensemble .................................................................................................. 5 II.2.2 Le diagnostic socio-économique .............................................................................. 5 II.3. Inventaires des espèces de chiroptères ........................................................................... 6 II.3.1 Espèces cibles ........................................................................................................... 6 II.3.2 Moyens humains et calendrier .................................................................................. 7 II.3.3 Méthodes d’échantillonnage des chiroptères ............................................................ 8 II.3.4 Traitement et analyse des données ......................................................................... 10 III. Résultats ........................................................................................................................... 11 III.1. Résultats bibliographiques .......................................................................................... 11 III.2. Inventaire et cartographie des espèces de chiroptères ................................................. 11 III.2.1 Campagne de terrain : ........................................................................................... 11 III.2.2 Cas particulier du Petit rhinolophe ........................................................................ 15 III.2.3 Enquête publique .................................................................................................. 17 III.3. Gestion, concertation ................................................................................................... 17 III.3.1 Enjeux au niveau des activités humaines .............................................................. 17 III.3.2 Premiers éléments sur les enjeux hiérarchisés ...................................................... 19 IV. Discussion ......................................................................................................................... 19 IV.1. Répartition des espèces sur site ................................................................................... 16 IV.2. Biais méthodologiques ................................................................................................ 17 IV.3. Réflexion sur les objectifs de conservation ................................................................. 18 V. Conclusion .......................................................................................................................... 20
Partie I Introduction Etat de l’art L’Europe, consciente que ce n’est qu’en intégrant la conservation de la biodiversité dans les politiques, a pris l’initiative de développer un outil pour la préservation des espèces et des habitats naturels : le dispositif Natura 2000. L’objectif étant d’ « enrayer la perte de la biodiversité à l’horizon 2010 et au delà » (Com, 2006). Natura 2000 est un réseau écologique d’espaces naturels représentatifs de la biodiversité européenne, visant à assurer la survie à long terme des habitats les plus remarquables et des espèces les plus menacées d'Europe. L’ambition de Natura 2000 en France étant de concilier les activités humaines et les engagements pour la biodiversité dans une synergie faisant appel aux principes d’un développement durable (DREAL, 2009). A terme, 20% du territoire national devait être concerné par ce réseau. La création de ce réseau répond à une obligation de moyens qui incombe à la Communauté Européenne en vertu de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique adoptée au « Sommet de la Terre » de Rio de Janeiro en 1992. Il s’appuie sur une base réglementaire définie par deux directives, la directive «Habitats-Faune-Flore» (92/43/CEE) définissant des Zones Spéciales de Conservation (ZSC) et la directive «Oiseaux» (79/409/CEE) définissant des zones de protection spéciale (ZPS) de conservation des espèces d’oiseaux menacés, vulnérables ou rares. La directive « Habitats-Faune-Flore » répertorie plus de 200 habitats naturels, 200 espèces animales et 487 espèces végétales présentant un intérêt communautaire. Pour chaque site Natura 2000, un COmité de PILotage (COPIL), représentatif de l’ensemble des acteurs (collectivités, élus, associations, administrations, scientifiques…) est désigné par arrêté préfectoral. Ce COPIL est chargé de conduire et suivre les phases d’élaboration et de mise en œuvre du DOCument d’OBjectif (DOCOB). Pour ce faire, il désigne un président et un opérateur chargé de la rédaction du DOCOB. Le DOCOB, fruit d’une concertation entre les acteurs et partenaires locaux est un document de référence ayant valeur de plan de gestion adapté au contexte Natura 2000 et précisant l’état initial de conservation des habitats et des espèces et les objectifs de conservation du site Natura 2000. Par la suite, est désignée une structure animatrice chargée de mettre en application le DOCOB. La France a choisi pour cela une démarche contractuelle et volontaire. Les structures opératrices disposent de financements européens pour réaliser les DOCOB et passer des contrats avec les acteurs locaux. 1
Le territoire français compte actuellement 33 espèces de chauves-souris. Toutes ces espèces sont protégées au titre de la directive « Habitat-Faune-Flore » (Annexe IV). Douze espèces présentes sur le territoire français métropolitain sont considérées d’intérêt communautaire (figurent à l’Annexe II de la directive « Habitat-Faune-Flore ») ce qui signifie que leur présence justifie la désignation de Zones Spéciales de Conservation (Directive européenne « Habitat-Faune-Flore », 1992). Les chiroptères sont des mammifères dont l’écologie est très sensible et sont notamment affectés par les bouleversements d’origine anthropique (BIOTOPE et al. 2008). A l’heure actuelle, deux principaux types de menaces pèsent sur ces animaux : la disparition ou la modification des gîtes et la transformation de leur domaine vital (routes de vol et terrains de chasse) (SFEPM, 2008). Leur conservation repose donc sur la mise en place d’une politique de protection et de gestion de leurs habitats. Présentation de la structure d’accueil Fondé il y a plus de 10 ans par Olivier Peyre, Naturalia est un bureau d'étude basé sur Avignon et spécialisé en environnement et plus particulièrement sur les écosystèmes naturels ou modifiés, leur faune et leur flore. Quatre spécialistes ayant chacun un ou plusieurs domaines de compétences sont salariés à temps plein. Les principales activités de l’entreprise reposent sur la conservation des milieux naturels, de la faune et de la flore qui leur sont associées. Ainsi, Naturalia réalise : - des inventaires d'espèces (Exemple : Synthèse bibliographique : bilan de l’état des connaissances faunistiques de la Vallée de la Durance (84-13-04-05), - des diagnostics et bilans écologiques et environnementaux (Exemple : Etude sur la fragmentation de l’espace. Etude de cas en région PACA. Etude co-réaliser avec Hervé Gomila, GCP), - des études d'impacts (Exemple : Projet ERIDAN - Développement des capacités de transport de gaz naturel entre St Martin de Crau (13) et St-Avit (26)), - des évaluations d'incidences de projets ou programmes sur les sites Natura 2000 (Exemple : Evaluation des incidences du projet construction du pont de Cavaillon (84) sur les sites Natura 2000 « Durance »), - du conseil pour la conduite de projets (Exemple : Assistance scientifique et technique pour l’élaboration du dossier scientifique en vue de l’élargissement de la ZPS «Plateau de l’Arbois».)… 2
Figure 1 : Carte de localistation du site de l’Asse et des sites Natura 2000 alentours.
Naturalia étudie et propose également des méthodes pour la gestion des milieux naturels (Exemple : Réhabilitation de sites de reproduction du Pélobate cultripède dans le Nord Vaucluse). Contexte de l’étude Le site de l’Asse (Figure 1) a été intégré au réseau Natura 2000 depuis le 25 janvier 2008 (DREAL PACA, 2009). Ne disposant pas d’association communale volontaire, la DDEA des Alpes de Haute Provence (opérateur) a été choisi pour réaliser le document d’objectif (DOCOB). N’ayant pas les compétences nécessaires pour la réalisation de l’ensemble de ce document, un marché, soumis à appel d’offre, a été diffusé. Naturalia, bureau d’étude en environnement, a été choisi pour en élaborer le DOCOB dans son intégrité, ce qui comprend : - La a réalisation des diagnostics écologiques et socio-économiques, - La définition des enjeux hiérarchisés, - La proposition d’une stratégie de conservation. Le budget réservé pour cette étude a été de 82624 euros TTC. Au regard des espèces visées dans le FSD (Annexe 1), les inventaires naturalistes se concentrent principalement sur les habitats naturels et les chiroptères, et secondairement sur les poissons, le Castor d’Europe, l’Ecrevisse à pattes blanches et les insectes (cf Annexe 1). Présentation du site d’étude A l’interface entre climat méditerranéen et montagnard, le site de l’Asse se situe au cœur des Alpes de Haute Provence. Ce département est reconnu pour sa richesse faunistique et floristique, ce qui lui a valu la création de 27 sites Natura 2000 (entièrement ou partiellement dans le département). Le site de « l’Asse » (FR9301533) est bordé de cinq sites Natura 2000, il permet donc de renforcer la cohérence du réseau sur ce secteur (Figure 1). Ce site est un Site d’Importance Communautaire (SIC), désigné au titre de la directive Habitats. Avec une superficie de 21890 ha, le site s’étend sur le territoire de 20 communes. Il recouvre l’ensemble de la rivière « Asse », et de ses bassins versants, depuis sa source (en amont du Verdon) jusqu’à son embouchure avec la Durance (Figure 1). L’Asse est une rivière encore libre de tout aménagement hydraulique ce qui favorise un fonctionnement naturel et lui donne une configuration de lit en tresse typique des faciès méditerranéens. Cette rivière a donc un rôle fonctionnel majeur dans le réseau hydrologique. 3
L’Asse (Mézel)
La richesse de ce site est caractérisée par un nombre élevé d'habitats naturels qui accueillent de nombreuses espèces d'intérêt communautaire, essentiellement de chauves-souris. Sept espèces inscrites à l’annexe II de la directive « Habitat-Faune-Flore » sont répertoriées sur le FSD (document de référence sur les espèces potentiellement présentes au regard des grands ensembles sur le site). Les habitats de l’annexe 1 les plus représentés sont les forêts mésophiles, les landes et garrigues, les pelouses sèches ou d’altitude et les prairies humides. Le travail réalisé au sein de la structure d’accueil s’est situé à plusieurs échelles. La première phase a été la mise en place d’une stratégie d’action dans la réalisation du DOCOB de l’Asse. La seconde phase du travail a été de participer à la réalisation des inventaires des chiroptères et des activités socio-économiques sur ce site. Enfin, l’achèvement de ces deux premières phases a permis de soulever des axes de conservation qui seront proposés dans le DOCOB. Hypothèses et objectifs Cette étude vise à dresser un état initial de la présence et de la répartition des espèces, de leur état de conservation, et des activités socio-économiques sur le site. Il en ressort que l’objectif majeur est de définir les enjeux sur le site et les activités anthropiques potentiellement favorables et défavorables aux espèces, en particulier à long terme, dans le but de proposer des mesures ou des orientations de gestion appropriées. Conformément au contexte du site et aux habitats et espèces listés dans le FSD, nous pensons retrouver de forts enjeux au niveau des milieux forestiers et agricoles. Dans cette étude, nous aborderons la démarche Natura 2000 au travers du DOCOB de l’Asse. Nous verrons comment se déroule l’élaboration d’un DOCument d’OBjectif, et tenterons de donner un exemple de gestion conservatrice à travers le cas des chauves-souris. 4
Tableau I : Quantification du travail par volet d’étude Volet d’étude Nombre de jours prévus Cartographie des habitats Natura 2000 30 Chauves-souris 42 Poissons et Ecrevisse à pattes blanches 19 Castor d’Europe 7 Invertébrés : Lépidoptères, Odonates 9 : 6, 3 Total DOCOB 130 Figure 2 : Diagramme précisant l’intervention des personnes participant à chacune des tâches Rédaction DOCOB Coordination des Réunions inventaires écologiques : Diagnostic socio- d’organisation N.Borel économique Natura 2000 A.Pichard MRE GEEM Naturalia Consultants Inventaires Inventaires M.Faure indépendants piscicoles entomologiques B.Allegrini Cartographie A.Pichard des habitats
Partie II Matériel et méthodes II.1. Phase de préparation Cette partie du travail est essentielle pour cibler les inventaires de terrain et faire une première analyse du site. Un premier travail de recherche sur les espèces et habitats, la configuration du site, ses paysages, ses activités, a été fait à l’aide des documents existants (FSD, Atlas des paysages des Alpes de Haute Provence, DOCOB…) et d’audit de personnes. Par la suite, un second travail de recherche internet a permis de déterminer tous les acteurs locaux utilisant ou intervenant sur le site Natura 2000. II.2. Gestion et concertation II.2.1 Gestion d’ensemble II.2.1.1 Organisation du travail : Conformément au planning fixé par la DREAL PACA et la DDEA des Alpes de Haute Provence, Naturalia a estimé à 22 mois de travail la réalisation de la totalité du DOCOB de l’Asse, soit à partir du mois de mai 2008 jusqu’au mois de février 2010. Au regard des espèces et habitats répertoriés dans le FSD, le travail a été découpé comme tel pour la recherche bibliographique et les inventaires de terrain (Tableau I) Naturalia s’est entouré de professionnels extérieurs ayant les compétences régionales nécessaires pour réaliser sérieusement les inventaires faune et flore pour le DOCOB de l’Asse (Figure 2). II.2.1.2 Méthode de réalisation : Les DOCOB étant des documents réglementaires, leur cadre de rédaction et de réalisation est définie dans différents guides méthodologiques. Le CCIB (Cahier des Charges des Inventaires Biologiques), réalisé par la DREAL PACA en concertation avec le CSRPN, donne les orientations en termes d’inventaire et rendus cartographiques. Le « Guide pour une rédaction synthétique des DOCOB », document établi par l’ATEN selon les nouvelles recommandations de la DREAL PACA, oriente la conception d’un DOCOB. II.2.2 Le diagnostic socio-économique L’originalité du dispositif Natura 2000 français vient de sa démarche de concertation. Outre la nécessité d’identifier les activités humaines sur le site, l’intérêt est aussi d’impliquer les 5
Tableau II : Liste des acteurs impliqués dans la gestion du site Natura 2000 Asse Domaine Acteurs rencontrés d’intervention Fédérations Départementales des chasseurs et des pêcheurs, Chambre d’Agriculture des Alpes de Haute Provence, ONEMA, Socio-professionnel ONF, CRPF, ONCFS, Conseil Général des Alpes de Haute Provence Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports, Agence de Développement Touristique, Activités récréatives Réserve géologique des Alpes de Haute Provence
acteurs locaux dans la protection de leur territoire. Entretiens privés, réunions publiques, conférences, diffusion de plaquettes d’informations, ou simple discussion sont autant de moyens de communication mis en oeuvre pour sensibiliser le public à la démarche Natura 2000. II.2.2.1 Premier état initial : Afin de réaliser un inventaire complet des activités sur le site, tant professionnelles que récréatives, les maires de chaque commune ont été rencontrés individuellement dans un premier temps. Par la suite, l’ensemble des acteurs locaux du territoire ont été rencontrés (Tableau II). II.2.2.2 Les ateliers thématiques : La phase «concertation » du DOCOB prévoit des rendez-vous nommés « ateliers thématiques », dont l’objectif est de réunir un maximum d’acteurs locaux, afin de débattre des problématiques soulevées lors de nos rencontres individuelles. Compte tenu du contexte géographique du site, les problématiques identifiées sur le site lors des rencontres sont extrêmement différentes entre la partie aval, qui ne concerne que l’Asse et sa ripisylve, et la partie amont, qui a été étendue aux bassins versants de l’Asse. Nous avons donc choisi de fractionner les rencontres en trois thématiques: Secteur Thématique Aval Conservation des espèces de l’Asse aval Aval Gestion hydraulique de l’Asse Amont Conservation des milieux naturels par les activités de montagne (élevage, chasse, pêche, sylviculture, loisirs…) Ces réunions, qui seront reconduites prochainement, sont un lieu d’échange entre les différents acteurs, dont la finalité est de nous permettre de cerner les problématiques et les actions de gestion les plus pertinentes afin de proposer par la suite des contrats Natura 2000. II.3. Inventaires des espèces de chiroptères II.3.1 Espèces cibles Le DOCOB Natura 2000 fait l’état des lieux des espèces inscrites aux annexes II et IV de la directive Habitats. Parmi les espèces inscrites à l’annexe II de la directive « Habitat-Faune- Flore », 7 sont signalés dans le FSD (Tableau III). 6
Tableau II : Espèces cibles : inscrites à l’annexe II et listées au FSD Population Espèces Présence sur le site relative (2 Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus) Etape migratoire C Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) Etape migratoire C Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii) Etape migratoire C Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) Etape migratoire C Petit murin (Myotis blythii) Etape migratoire C Grand murin (Myotis myotis) Etape migratoire C Reproduction. Hivernage. Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) C Etape migratoire Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) Etape migratoire C (2) Population relative : taille et densité de la population de l'espèce présente sur le site par rapport aux populations présentes sur le territoire national (en %). A=site remarquable pour cette espèce (15 à 100%); B=site très important pour cette espèce (2 à 15%); C=site important pour cette espèce (inférieur à 2%); D=espèce présente mais non significative.
Les inventaires des chauves-souris se déroulent en hiver et en été. Les prospections hivernales sont ciblées sur les cavités (grottes, tunnels, aqueducs…) et nous permettent d’identifier les gîtes d’hivernage. Les prospections estivales sont plus conséquentes. En effet, la période estivale étant la période d’activité des chauves-souris (période de reproduction) elle est le moment idéal pour identifier la fréquentation du site par les différentes espèces (identification des territoires de chasse, recherche de gîtes de reproduction…). II.3.2 Moyens humains et calendrier Calendrier des prospections : Mois novembre 2008 mai 2009 juin juillet août Jours Du 24 au 27 7,8,11 29,30 Du 1er au 31 Du 3 au 14 Contraints par un calendrier limité en temps à cause du climat montagnard (Laguet, 2008), ces prospections estivales ont réellement débuté à partir du début du mois de juillet. Trois personnes étaient chargées de participer à la réalisation des inventaires, dont une coordonnait l’ensemble de ce volet d’étude. 7
Forêt mésophile Prairie humide © B.Allegrini Rivière Asse De haut en bat : Barbastelle d’Europe (Barbastellus barbastella), Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii), Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), Grand murin (Myotis myotis), Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), Murin de Capaccini (Myotis capaccini).
II.3.3 Méthodes d’échantillonnage des chiroptères II.3.3.1 Recherche bibliographique : Une première consultation bibliographique a permis d’évaluer l’état de l’existant sur le site et ses abords. La publication « Inventaires des Chauves-souris de la Réserve naturelle de géologie des Alpes de Haute Provence » (Noblet, 1995) et la base de données de Naturalia ont apportés quelques éléments sur le secteur. Une consultation auprès des structures environnementales ou naturalistes est venue compléter nos informations : - ONF des Alpes de Haute Provence (Daniel - Philippe Favre, chiroptérologue dans le Reboul) département - CEEP (Lionel Quelin) - Alexandre Haquart, chiroptérologue dans le - PNR Verdon (Dominique Chavy) Var (Biotope) - GCP (Emmanuel Cosson) II.3.3.2 Repérage Dans un second temps, un premier passage hivernal au cours du mois de novembre 2008, dans le but de répertorier les espèces et gîtes d’espèces en période d’hibernation, a permis une lecture des habitats et du contexte écologique du site. II.3.3.3 Communication Avant toute prospection estivale, nous avons conduit une campagne de recherche par affichage public incitant les résidents à nous informer de l’éventuelle présence de chauves- souris dans leurs habitations. Cette même campagne à été insérée à la lettre d’information du site e l’Asse (cf Annexe 7) et diffusée auprès des mairies et administrations. II.3.3.4 Prospections estivales des Chiroptères L’objectif des inventaires Natura 2000 est de déterminer et de situer les espèces qui utilisent le site, que ce soit en période de reproduction ou d’hivernation. Il s’agit donc ici d’identifier les gites et les terrains de chasse. Les techniques d’inventaires ont donc été adaptées à cette demande (CCIB, 2007 ; Mitchell-Jones A.J. et McLeich A.P, 2004). Sachant que les chiroptères sont des animaux à large domaine vital nous avons aussi échantillonné en périphérie du site. Les inventaires estivaux des chauves-souris se déroulent sous forme de : Prospections de jour : Elles sont ciblées sur la recherche de colonies dans les gîtes en cavités, sous les ponts, tunnels ou bâtiments. Les bâtiments ont été prospectés par commune, lorsque cela était possible (Figure 3). Les principaux bâtiments visés sont les cabanons agricoles ou les vieilles maisons. 8
Figure 3 : Carte de l’effort d’échantillonnage des prospections de jour
Nous avons aussi demandé une autorisation de visite des bâtiments communaux (églises, écoles et autres bâtiments). Toutes les communes ayant répondu favorablement ont été visitées (12 communes sur 20 au total), et les prospections dans les autres communes se sont limitées aux ponts, cabanons, bâtiments privés. Au total, 217 gîtes potentiels ont été prospectés (Figure 3). Afin de récolter de plus amples informations sur les gîtes potentiels, nous avons interrogé les personnes vivant sur place lors des prospections. Prospections de nuit : Les prospections de nuit permettent de détecter les espèces fréquentant le site, de déterminer leurs habitats de chasse et d’en estimer la fréquentation. L’analyse de la configuration biogéographique du site a permis d’adapter l’effort et la stratégie d’échantillonnage par grands ensembles (Tableau IV). La majorité de la zone est couverte par le milieu forestier (35% du recouvrement total), les pelouses occupent 15% du recouvrement, les prairies 10% et la rivière et sa ripisylve 15%. Les cultures n’occupent environ que 5% sur le site mais sont très représentées en bordure de la partie aval. Pour chaque point d’échantillonnage, le milieu a été identifié et relevé à l’aide de la typologie d’habitat mise au point par le Museum National d’Histoires Naturelle dans le cadre du programme vigie-nature. Les méthodes utilisées pour les inventaires de nuit sont : - La capture à l’aide de filets (Figure 4, Figure 1 Annexe 3) dont l’intérêt est de confirmer la présence des espèces sur les lieux de rassemblement (plans d’eau, corridors…). Les chauves-souris sont des animaux protégés par la loi, qui en interdit la capture. Par conséquent, Naturalia dispose des autorisations préfectorales nécessaires à cette pratique. L’identification des espèces s’est faite à l’aide de la clé de détermination des chauves–souris de Dietz (2004), document le plus récent sur ce sujet. La capture des individus en main permet d’identifier les espèces à l’aide de critères de mesures bien spécifiques. La capture d’individus est la méthode la plus fiable pour la détermination d’espèce et permet aussi la recherche d’indices biologiques de l’espèce sur site (recherche d’indices de reproduction). - L’acoustique : les chauves-souris sont des animaux qui se repèrent en émettant des ultra- sons, l’étude de leurs cris d’écholocation est par conséquent une méthode très utilisée pour déterminer les espèces (Barataud, 2002). Il existe différents détecteurs d’ultra-sons utilisés par les chiroptérologues : 9
Tableau IV : Tableau récapitulatif des milieux échantillonnés Milieu Méthode acoustique Capture forêt de feuillus 2 1 forêt de résineux 6 6 forêt mixte 1 1 prairie de fauche 4 0 ripisylve, dont lit mineur 13, dont 11 12, dont 11 milieu agricole 2 2 urbain 2 0 Figure 5 : Dessin d’un filet de capture Figure 6: Photographie d’un détecteur Anabat SD1
⇒ Le PETTERSSON D240X (Annexe 3 Figure 3), fonctionne selon deux modes : l’hétérodynage et l’expansion de temps. L’hétérodynage transforme le signale, perçu à la fréquence d'intensité maximum. L’expansion temporelle étire le signal dans le temps (x10), il devient alors possible d’entendre des détails du son. ⇒ L’ANABAT SD1 (Figure 6 et Annexe 3 Figure 2). Ce détecteur enregistre les ultrasons en un mode appelé « division de fréquence » (il transforme tout le domaine ultrasonore en sons audibles et conserve l’amplitude du signal transformé qui est équivalente à celle du signal ultrasonore original). Il permet d’enregistrer de manière automatisé et en continue. Bien que ce soit un outil construit pour la détermination d’espèce, certains auteurs s’accordent à dire que ce détecteur n’est pas adapté à ce type de mission (Fenton, 2000). Cet outil a donc été principalement utilisé pour estimer la fréquentation sur le site et détecter les espèces dont l’identification n’est pas compromise par ce procédé (cas des Rhinolophes). L’analyse des signaux enregistrés se fait à posteriori sur ordinateur à l’aide du logiciel AnalookW. Pour la détermination des signaux, plusieurs documents ont été utilisés (Haquart, 2008; Barataud, 2002). II.3.4 Traitement et analyse des données II.3.4.1 Cartographie des résultats Les informations collectées sur le terrain ont été reportées sous SIG, à l’aide du logiciel couramment utilisé pour la réalisation de cartographie professionnelle, MapInfo 8.0. Les documents suivants ont été nécessaires pour le traitement de données : bd ign 2004, carte bd occsol CRIJ 2006, carte du périmètre Natura 2000, carte des communes de l’Asse. II.3.4.2 Outils de bioévaluation Afin de déterminer l’enjeu de l’espèce sur le site, nous utilisons la méthode établie par le CSRPN Languedoc-Roussillon de hiérarchisation des enjeux sur le site à l’aide d’une analyse multi-critères. Elle prend en compte la situation de l’espèce au niveau régional, son statut au niveau national et sa représentativité sur le site (cf Tableaux I à III Annexe 4). 10
Figure 7: Carte des données historiques des inventaires de chauves-souris inscrites en annexe II de la directive Habitats Figure 8 : Carte de la répartition totale des espèces inscrites en annexe II de la directive Habitats
Partie III Résultats Cette partie illustre les résultats obtenus sur les trois aspects traités dans ce document: synthèse bibliographique, inventaire et cartographie des espèces ainsi que la phase de concertation. III.1. Résultats bibliographiques Le site d’étude a fait l’objet de très peu de publications, toutefois nous avons pu obtenir des informations à l’aide de documents comme l’étude « Inventaire des Chauves-souris de la Réserve naturelle de géologie des Alpes de Haute Provence » (Noblet, 1995) le DOCOB FR 9301540-« Gorges de Trevans », le DOCOB FR9301530-« Cheval Blanc », le DOCOB FR9301589-« Durance ». L’étude bibliographique nous a apporté peu d’informations sur le site en lui-même, mais plus en périphérie. Notons la concentration de données au niveau du site Natura 2000 des Gorges de Trevans (Figure 7). III.2. Inventaire et cartographie des espèces de chiroptères III.2.1 Campagne de terrain : Nous avons recensé sur le site 24 espèces de chauves-souris, dont 7 inscrites à l’annexe II de la directive Habitats et 56 contacts ont pu être dénombrés. Ci-dessous la synthèse des résultats (la priorité étant donnée aux espèces de l’annexe II, nous ne donnerons qu’une description rapide des espèces de l’annexe IV) : Nom de l’espèce Statut Méthode de Répartition sur le site détection La Barbastelle d’Europe, bien qu’aucun gîte n’ait été recensé, semble bien représentée sur le site. En effet, huit contacts sur le site et en périphérie et deux individus capturés ont été obtenus sur le site ou à proximité en période de capture, Barbastelle d’Europe II, IV reproduction (Figures 8). (Barbastella barbastellus) détection Ces informations ne nous renseignent malheureusement que sur le passage ou les habitats de chasse de l’espèce. Notons tout de même que les observations se situent pour la plupart à l’interface entre forêt et milieu agricole (prairie ou champ cultivé) (Figure 9). 11
Figure 9 : Carte de la répartition de la Barbastelle et du Petit rhinolophe Figure 10 : Carte des gîtes de Petits rhinolophes observés.
Les quelques contacts dont une capture d’un individu laissent supposer que l’espèce est capture, Minioptère de Schreibers II, IV présente sur le site (Figure 8). Aucune colonie (Miniopterus schreibersii) détection n’est identifiée à ce jour sur le site. Toutefois le manque de cavité est un facteur limitant. L’espèce est présente sur le site. En revanche Murin à oreilles échancrées II, IV détection aucune colonie n’a été identifiée. (Myotis emarginatus) La capture d’un individu atteste que l’espèce est capture, présente sur le site. Toutefois elle y semble rare. Petit murin (Myotis blythii) II, IV Pourtant le site présente des habitats de chasse détection potentiels (prairies). Durand la phase d’inventaires, l’espèce n’a été contactée que deux fois. Toutefois en couplant ce capture, résultat avec les données bibliographiques, nous Grand murin (Myotis myotis) II, IV pouvons distinguer sur la carte une concentration détection des observations au centre du site (Barrême). La présence d’une colonie peut être supposée. Il s’agit de l’espèce phare du site, avec une quarantaine de gîtes (hivernaux et estivaux) au total, 556 individus recensés entre 2000 et 2008 et 219 durant l’été 2009 répartis en 33 gîtes découverts lors des prospections. C’est l’espèce capture, pour laquelle nous avons obtenu le plus de données Petit rhinolophe II, IV détection, Et la seule dont nous avons détecté la présence en (Rhinolophus hipposideros) gîte gîte à plusieurs reprises (Figure 10). Notons que les observations par détection (soit en chasse), sont pour la plupart situées en milieu agricole ou à végétation rase ou arbustive. Des observations subsistent en milieu forestier, mais à proximité d’un milieu ouvert telle qu’une prairie ou un milieu à végétation clairsemée. Le Grand Rhinolophe a été noté deux fois sur le site et est connu en hibernation en périphérie du Grand rhinolophe détection, II, IV site. Aucune colonie de reproduction n’est connue (Rhinolophus vue sur le site. Le manque de cavités est également un ferrumequinum) facteur limitant sa présence sur le site (cf Bd Cavités). L’analyse de la bibliographie a permis de Murin de Capaccini (Myotis II, IV gîte mentionner une donnée d’un individu en capaccini) périphérie du site. Aucune colonie n’a été recensée sur le site. Le Murin de Bechstein n’a pas été détecté sur le Murin de Bechstein (Myotis site. L’état des populations ne peut donc pas être II, IV Aucune estimé suite aux inventaires de terrain. Or l’espèce bechsteinii) figure à l’inventaire du site des Gorges de Trévans et probablement sur le site du Cheval-Blanc. Deux nombreux contacts ont été obtenus. C’est Murin de Daubenton (Myotis IV Capture, gîte une espèce commune le long des réseaux daubentoni) hydrologiques. Pipistrelle pygmée Détection, Cette espèce est régulièrement contactée et semble IV commune sur le site. (Pipistrellus pygmaeus) capture 12
Quelques contacts épars sont signalés sur Murin de Natterer (Myotis IV capture l’ensemble du site. Cette espèce ne semble pas rare nattereri) Cette espèce a été détectée une fois au centre du Murin de Brandt (Myotis IV détection site, en ripisylve. Il s’agit d’une des espèce les plus rares de Provence. Murin à moustaches (Myotis Il est noté en quelques points et ne semble pas rare IV capture sur le site. mystachinus) Oreillard gris (Plecotus L’Oreillard gris a fait l’objet de 7 contacts IV capture principalement en zone forestière. Des femelles en auritus) gestation ont été capturées. Oreillard roux (Plecotus L’Oreillard roux n’a été que peu capturé. L’espèce IV capture semble assez rare. austriacus) L’Oreillard montagnard, quant à lui, a été capturé Oreillard montagnard IV capture à trois reprises dans la partie amont du site, en (Plecotus macrobularis) altitude et en zone forestière principalement. Vespère de Savi (Hypsugo capture, Le Vespère de Savi a été contacté régulièrement IV sur le site. C’est une espèce commune. savii) détection Noctule de Leisler (Nyctalus détection, La Noctule de Leisler est contactée régulièrement, IV elle est commune sur le site. Leisleri) capture Noctule commune (Nyctalus L’espèce a fait l’objet de cinq contacts. Elle est IV détection connue des SIC des Gorges du Verdon et du noctula) Cheval blanc. Pipistrelle de Nathusius Capture, Cette espèce a été capturé tard en saison, au IV moment de la dispersion, et contacté a plusieurs (Pipistrellus nathusii) détection reprises, mais sans être abondante. Sérotine commune L’espèce est abondante sur le site. IV détection (Eptesicus serotinus) Molosse de Cestoni L’espèce a été contactée plusieurs fois sur le site, IV détection sans y être abondante. (Tadarida teniotis) Pipistrelle de kuhl détection, Cette espèce est régulièrement contactée et IV semble commune sur le site. (Pipistrellus kuhlii) capture Pipistrelle commune Détection, Cette espèce est régulièrement contactée et IV semble commune sur le site. (Pipistrellus pipistrellus) capture III.2.2 Cas particulier du Petit rhinolophe Lors des prospections, 164 gîtes potentiels ont été prospectés (cabanons agricoles ou d’entrepôt, maisons habitées ou non, ruines avec une toiture, gîtes ONF, petites grottes). Sur ces 164 lieux de prospection, 22 étaient occupés de Petits rhinolophes (Figure 11). Les plus 13
Figure 11 : Typologie des gîtes de Petit rhinolophe 5% 10% 36% 15% 15% 21%
gros effectifs se situent dans les cabanons (plus d’un tiers de l’ensemble des gîtes), les anciennes maisons ou maisonnettes inhabitées ou les pièces inoccupées de maisons habitées. III.2.3 Enquête publique L’enquête par affichage a permis de découvrir deux gîtes à Petits Rhinolophes, l’un d’une trentaine d’individus, l’autre d’une quinzaine, et un gite à Pipistrelles de Kuhl. III.3. Gestion, concertation III.3.1 Enjeux au niveau des activités humaines Les rencontres lors du diagnostic socio-économique ont permis dans un premier temps d’identifier les problématiques et les secteurs à enjeux potentiels. Les inventaires de terrain viennent compléter ces premières informations. A ce jour, les problématiques identifiées sont principalement centrées sur l’agriculture et la sylviculture. Activité Description de l’activité En aval : - principalement céréalière (maïs, blé, tournesol). Les enjeux se situent donc au niveau de l’entretien des cultures et du caractère intensif de l’activité (Figure 12). Bien qu’apparemment l’utilisation de produits phytosanitaires ne soit pas abusive, ces produits polluent les cours d’eau, qui nuit à l’entomofaune. De plus, de façon à Agriculture gagner en taille de parcelle, le remembrement est souvent pratiqué. Dans la partie amont : - elle se concentre sur l’élevage, principalement ovin, et les milieux agricoles sont représentés par les prairies de fauche, ou des pelouses d’altitude pâturées. Ces milieux sont souvent de bonne qualité mais parfois sur-pâturés, entrainant une banalisation de la flore et ainsi la raréfaction de l’entomofaune. Avec 35% de recouvrement forestier, la sylviculture est l’activité essentielle du site. Une grosse partie de la forêt est réservée à l’exploitation et l’essence exploitée est principalement du Pin noir. Cependant, la place est petit à petit laissée à la régénération des feuillus, sans pour autant en abandonner la culture du Pin noir. Sylviculture Une prise en compte de la biodiversité se met en place dans gestion forestière. Le plan d’action 2005-2012 prévoit donc de réserver d’importantes surfaces à l’évolution vers le vieillissement des massifs et au renouvellement naturel. Le maintien des essences feuillues, des clairières et des trouées de végétation sont autant d’objectifs envisagés en faveur de la biodiversité. Activités La moto est une activité qui se pratique sur tous les chemins, de façon diffuse. motorisées 14
Figure 12 : Carte des zones agricoles à enjeux
Spéléologie L’absence de cavités favorables rend la pratique de la spéléologie limitée sur le site. Cette activité n’est donc pas pratiquée sur le site. La fréquentation touristique est modérée et ne se ressent qu’en seconde partie de la Tourisme période estivale. Ces activités ne font donc pas l’objet d’une attention particulière dans les enjeux. III.3.2 Premiers éléments sur les enjeux hiérarchisés III.3.2.1 Evaluation des enjeux : A la suite des inventaires sur le site, nous pouvons estimer les enjeux pour la plupart des espèces (Tableau V) III.3.2.2 Bioévaluation de la population de Petits rhinolophes : A l’aide du document du CSRPN LR définissant une méthode pour la hiérarchisation des enjeux (cf Annexe 4 Bioévaluation des populations), nous attribuons une note régionale de 3 à l’espèce. La représentativité du site par rapport à la région est d’environ 15%, soit 4 points. En couplant cette valeur avec la note régionale, nous obtenons une note finale de 7. Ce qui signifie que cette espèce constitue un enjeu fort sur le site. 15
Tableau V : Evaluation des enjeux pour les espèces inscrites à l’Annexe II et au FSD Etat actuel des Enjeux sur Espèces populations sur le Problématiques le site site Aménagements Fort Petit rhinolophe Très bon Pratiques agro-sylvo-pastorales Fort Barbastelle Bon Pratiques sylvicoles Aménagements Modéré Petit murin Peu d’informations Pratiques agro-pastorales Aménagements, Modéré Grand murin Moyen Activités pastorales Minioptère de Aménagements Modéré Peu d’informations Schreibers Démoustication Non Murin de Bechstein Aucune information Pratiques sylvicoles évaluable Murin à oreilles Aménagements. Faible Peu d’informations échancrées Pratiques agro-sylvo-pastorales Grand rhinolophe Aménagements. Peu d’informations Faible Activités pastorales Aménagements Murin de Capaccini Aucune information Gestion des milieux aquatiques d’eau libre Faible Démoustication
Partie IV Discussion IV.1. Répartition des espèces sur site Les connaissances écologiques sur le groupe des chiroptères sont encore faibles, ce groupe était encore peu étudié jusqu’à présent. Leur rythme d’activité, leur moyen de déplacement et leur rapidité sont autant de facteurs qui compliquent l’échantillonnage (Tillon, 2008; Jones et al., 2000). Ainsi, des moyens comme la capture d’individus et la détection ultrasonore ont été développés (Ministry of Environment, Lands and Parks, Resources Inventory Branch. 1998; Bat workers manual, 2008). Bien que l’identification sur critères morphologiques ou acoustiques soit usuelle (Dietz, 2004; Barataud, 2002; Jones et al. 2000), des incertitudes persistent. Toutefois, de nombreux efforts commencent à être mis en œuvre (suivi télémétriques, suivi de colonies, développement de méthodes acoustiques…) par les Universités, des structures associatives, des bureaux d’études… pour améliorer les études de ce groupe. Cette difficulté d’échantillonnage est accrue en milieu forestier (Lustrat, 1997), milieu auquel on s’intéresse depuis peu de temps (Penicaud, 2000). L’activité des chauves-souris en forêt est très aléatoire et dépendante de la disponibilité en proies, elle-même dépendante des conditions climatiques, des peuplements… (Tillon, 2008). De plus, ce milieu fermé, dont les lieux de rassemblement sont rares et difficilement accessibles (points d’eau, corridors), rend complexe la capture mais aussi l’écoute (cf §IV.2). De même la recherche de gîtes, arboricoles et inaccessibles (Penicaud, 2000), à chiroptères « à l’aveugle » n’est pas envisageable. L’expertise en milieu forestier doit donc se limiter aux suivis (Tillon, 2008). Le milieu montagnard est tout aussi complexe, soumis à de grandes fluctuations, et dont l’activité chiroptérologique évolue très rapidement durant l’été (Barataud, 2001; Laguet, 2008). Au regard de nos inventaires, il est donc tout à fait possible que certaines espèces soient passées au travers de notre échantillonnage. L’étude révèle tout de même des effectifs intéressants de Petits rhinolophes, qui utilisent le bâtit comme gîte de reproduction, comme le signalaient Cosson et.al (2003). Le rôle des cabanons dans la conservation de cette espèce est démontré puisqu’ils représentent plus du tiers des gîtes utilisés par l’espèce. La Barbastelle représente aussi un fort enjeu sur le site. En effet, au regard de la population régionale, dont le nombre de données est de 157 (GCP in 16
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