Programmes d'action de prévention des inondations (PAPI) - De la stratégie aux programmes d'action Cahier des charges
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Programmes d’action de prévention des inondations (PAPI) De la stratégie aux programmes d’action Cahier des charges Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement www.developpement-durable.gouv.fr
Programmes d’action de prévention des inondations (PAPI) Sommaire p. 4 Le contexte Historique Le bilan des PAPI 2003-2009 Le nouveau dispositif La terminologie p. 6 Les objectifs du nouveau dispositif Faire émerger des stratégies locales explicites et partagées de gestion des inondations sur un bassin de risque cohérent Renforcer les capacités des maîtres d’ouvrage Optimiser et rationaliser les moyens publics mis à disposition de la réalisation de ces programmes p. 7 L’articulation avec les politiques existantes L’articulation avec les autres politiques publiques L’articulation avec les PAPI existants et les plans grands fleuves L’articulation avec le plan national submersions rapides (PNSR) Vers la mise en œuvre de la directive inondation p. 9 Les principes de la nouvelle démarche PAPI Le périmètre La démarche complète Les démarches à l’état d’intention p. 11 Le contenu des dossiers PAPI Le projet de PAPI L’analyse coût-bénéfice (ACB) L’organisation de la gouvernance de la démarche PAPI p. 17 La labellisation Les critères de labellisation Les modalités de labellisation p. 18 Les annexes Annexe 1 – L’instruction des dossiers Annexe 2 – La gouvernance des PAPI Annexe 3 – Le financement des projets Annexe 4 – L’analyse coût-bénéfice : éléments attendus p. 27 Glossaire Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
es programmes d’actions de prévention vention des inondations portés par les collectivi- contre les inondations (PAPI), lancés en tés, quels que soient leur envergure et leur degré 2002, ont pour objet de promouvoir une de maturité. C’est pourquoi le présent cahier des gestion intégrée des risques d’inondation en vue charges distingue trois types de PAPI : PAPI com- de réduire leurs conséquences dommageables sur plet, petit PAPI (d’un montant total inférieur à la santé humaine, les biens, les activités écono- 3 M€), et PAPI d’intention. miques et l’environnement. Outil de contractuali- sation entre l’État et les collectivités, le dispositif Le renforcement PAPI permet la mise en œuvre d’une politique de la gouvernance des PAPI globale, pensée à l’échelle du bassin de risque. Une grande importance est donnée au dévelop- pement d’une gouvernance locale renforcée, de- Le nouvel appel à projets PAPI doit permettre le vant favoriser l’implication des parties prenantes maintien de la dynamique instaurée par le pre- et l’émergence de maîtres d’ouvrage au niveau mier appel à projets de 2002. Il est élargi à l’en- du territoire du PAPI et, plus largement, du district semble des aléas inondation, à l’exclusion des hydrographique. Le PAPI d’intention peut ainsi débordements de réseau. Il constitue également constituer une première phase permettant le dé- un dispositif de transition devant préparer la veloppement de connaissances et d’un mode de mise en œuvre de la directive inondation (DI). Il gouvernance adapté en vue de mener par la suite s’inspire donc aussi bien des précédents projets un projet global. PAPI et du bilan qui en a été fait que du futur cadre de la politique de gestion des inondations L’évaluation économique tel qu’il est défini par la DI. Ainsi, certaines mo- de la pertinence des mesures dalités de la nouvelle démarche PAPI présen- L’analyse coût-bénéfice (ACB) est actuellement tent un caractère de nouveauté fort par rapport assez peu utilisée en France pour les décisions re- au précédent appel à projets PAPI. latives à la prévention des inondations. Il s’agit pourtant d’un outil indispensable permettant Le processus de labellisation partenarial l’aide à la décision, la transparence du choix des Les projets candidats à la labellisation PAPI seront projets et l’évaluation de leur efficacité. C’est examinés par un comité partenarial au niveau na- pourquoi les projets candidats à la labellisation tional ou local, regroupant entre autres des repré- PAPI devront nécessairement procéder à l’ana- sentants de l’État et des collectivités locales. Ce lyse des coûts du programme au regard de ses processus s’inscrit dans un cadre d’appel à projets bénéfices attendus et fournir les résultats de cette permanent et non plus dans le cadre d’un appel analyse. à projets unique. Le nouveau label PAPI constitue une garantie de L’intégration du PAPI au sein qualité du projet envisagé ; les projets labellisés d’une politique de gestion intégrée bénéficieront donc du soutien prioritaire de l’État. des milieux et du territoire En lien avec la volonté de développer une gou- L’intégration de la démarche PAPI avec les autres vernance partenariale pour les projets de préven- politiques, en particulier de préservation de l’en- tion des inondations, ce cahier des charges a fait vironnement et d’aménagement du territoire, l’objet d’une large concertation auprès des parties doit constituer un axe privilégié d’intervention qui prenantes à l’automne 2010. Le présent document a été trop souvent négligé dans le passé. est le résultat de cette concertation. Il a bénéficié notamment de l’examen attentif des associations La distinction entre trois types de PAPI nationales de collectivités locales et de la forte L’objectif du nouvel appel à projets est d’intégrer implication du centre européen pour la prévention dans ce dispositif l’ensemble des projets de pré- des risques d’inondation (CEPRI). 3
Programmes d’action de prévention des inondations (PAPI) Le contexte Historique L’animation de cette dynamique territoriale a Le risque d’inondation concerne, en France, été confiée à des collectivités locales ou à des près de six millions de personnes et 400 000 groupements (conseil général, syndicat mixte de entreprises, réparties sur le territoire de 19 000 type établissement public territorial de bassin ou communes. autre, communauté d’agglomération…) qui ont constitué la structure pilote du PAPI. Celle-ci a À la suite des crues survenues entre 1999 et contractualisé avec l’État et les acteurs locaux 2002 dans l’Aude, en Bretagne, dans la Somme dans le cadre d’une convention pluriannuelle qui et dans le sud-est de la France, le ministère du fixe les modalités de mise en œuvre du PAPI. Développement durable a engagé, en 2003, une nouvelle étape dans la politique de prévention Entre 2003 et 2009, près de 50 PAPI ont ainsi des inondations par la mise en œuvre de pro- été mis en œuvre à des niveaux divers sur l’en- grammes d’actions de prévention des inonda- semble du territoire. tions (PAPI). Le bilan des PAPI 2003-2009 Un premier bilan de ces PAPI sur la période 2003- 2009 a été réalisé à l’occasion d’un séminaire qui a réuni, en novembre 2009, les différents acteurs de l’élaboration et de la conduite de ces programmes. Ces programmes ont été initiés pour traiter le risque inondation de manière plus glo- bale, à travers des actions combinant gestion de l’aléa (réhabilitation des zones d’expan- sion des crues, ralentissement dynamique, ouvrages de protection…) et réduction de la vulnérabilité des personnes, des biens et des territoires (limitation stricte de l’urbanisation des zones inondables, réduction de la vulné- rabilité des constructions et des installations qui s’y situent, amélioration de la prévision et de la gestion des crises…). La mise en œuvre de ces programmes a été fon- Les démarches PAPI menées sur la période 2003-2009 dée sur une gouvernance partenariale rassem- blant acteurs locaux et services de l’État, réunis autour d’une vision partagée à la fois du risque Ce bilan partagé a mis en évidence : inondation sur le territoire et des mesures à w une réelle sensibilisation des collectivités lo- prendre localement pour en réduire les consé- cales à la nécessité de mener des démarches quences négatives. intégrées de prévention des inondations ; Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
w une gouvernance des PAPI qui appelle à la vi- d’inondation (PGRI) à l’échelle des grands dis- gilance, les comités de pilotage se transformant tricts hydrographiques et de stratégies locales souvent en comités de programmation des co- destinées à réduire les conséquences domma- financeurs avec peu d’espace consacré à la ré- geables des inondations au sein des territoires à flexion stratégique. Les PAPI, doivent au contraire risque important d’inondation. À partir de 2015, jouer un rôle fédérateur et dynamisant pour les le dispositif d’appel à projets PAPI sera intégré acteurs à l’échelle du bassin versant, permettant au dispositif de mise en œuvre des PGRI. une meilleure prise en compte du risque inonda- tion au sein des différents dispositifs de gestion Le présent document a pour objet de définir de l’eau et des milieux aquatiques (SAGE, contrats le cadre du nouveau dispositif d’élaboration, de rivière…) et d’aménagement du territoire ; de sélection, de gouvernance, de portage, de w des structures porteuses de PAPI, parfois fra- pilotage et de suivi des PAPI dans ce contexte giles financièrement et juridiquement et dont la de transition préfigurant la mise en œuvre des légitimité appelle à être renforcée vis-à-vis des plans de gestion des risques d’inondation et des responsabilités et des compétences des porteurs stratégies locales. de projets ; w la nécessité d’améliorer encore la connaissance Ce nouvel appel à projets PAPI s’inscrit dans une des enjeux en menant des études de qualité, démarche de partenariat entre État et collectivi- sans pour autant ralentir la mise en œuvre des tés territoriales dans le respect des prérogatives programmes d’actions ; de chacun. w des opérations de réduction de la vulnérabilité auprès des particuliers qui demeurent un réel La terminologie sujet de progrès pour passer du savoir au faire ; Afin de clarifier les termes et leur sens, il convient w le fait que du temps, des moyens et des com- de bien distinguer : pétences doivent être donnés aux porteurs de w la démarche PAPI qui comporte l’élaboration projet, en particulier pour l’animation du PAPI d’une stratégie, puis d’un programme d’actions ; à l’échelle du territoire ; w le programme d’actions finalisé ou au stade dit w des besoins d’outils et de méthodes, en particu- d’intention ; lier dans le domaine des analyses coût-bénéfice, w la convention PAPI, document contractualisé de l’évaluation de l’endommagement ou de la au terme du processus d’élaboration et de planification spatiale pour optimiser la conduite labellisation qui arrête notamment le programme et l’efficacité des programmes d’actions ; d’actions, le plan de financement et le calendrier w le besoin d’une amélioration de la mobilisation prévisionnel de réalisation. n et de l’usage des possibilités de financement ouvertes par le fonds de prévention des risques naturels majeurs. Le nouveau dispositif Face à ces constats, le ministère du Développe- ment durable a décidé, en 2009, de rénover le dispositif des PAPI et de permettre ainsi d’as- surer la transition avec la mise en œuvre de la directive européenne 2007/60/CE du 23 octobre 2007 relative à l’évaluation et à la gestion des risques d’inondation. La mise en œuvre de cette directive, transposée en droit français dans le cadre de la loi Grenelle 2, doit aboutir d’ici 2015 à l’élaboration de plans de gestion des risques 5
Programmes d’action de prévention des inondations (PAPI) Les objectifs du nouveau dispositif Les inondations résultent de phénomènes naturels Renforcer les capacités qui ne peuvent être totalement maîtrisés. Il s’agit des maîtres d’ouvrage d’apprendre à vivre avec, tout en cherchant à li- w en contribuant à une dynamique locale en fa- miter au maximum les conséquences humaines, veur de l’émergence de projets globaux de pré- économiques et écologiques des catastrophes. vention ; Pour y parvenir, l’État et les collectivités territo- w en confortant les capacités techniques et riales doivent répondre à des objectifs partagés et financières des porteurs de projets à l’échelle cohérents entre eux. des bassins de risques afin que ces derniers puis- sent assurer ou coordonner la maîtrise d’ouvrage Faire émerger des stratégies locales des actions dans de bonnes conditions ; explicites et partagées de gestion w en développant un dispositif de gouvernance des inondations sur un bassin propice à l’implication de l’ensemble des parties de risque cohérent prenantes ; Il s’agit, sur la base sur la base d’une réflexion w en encourageant l’intégration de la démarche politique et stratégique sur le choix des objectifs PAPI dans les démarches de gestion concertée à atteindre et le programme à mettre en œuvre, tels que SAGE, contrats de rivières ou de milieux, de réduire les conséquences dommageables des par exemple en développant au sein de ces pro- inondations sur la santé humaine, l’environne- grammes des volets inondation qui pourront ment, les biens, dont le patrimoine culturel, et faire l’objet d’une labellisation PAPI. l’activité économique : w en assurant une meilleure coordination entre Optimiser et rationaliser la politique de prévention des risques d’inonda- les moyens publics mis à disposition tions, les enjeux de l’aménagement du territoire de la réalisation de ces programmes et la gestion des milieux naturels, notamment w en justifiant les opérations nécessitant les objectifs fixés par la directive-cadre sur l’eau un investissement important par une analyse (voir page 7) ; destinée à en évaluer l’efficacité, en particulier w en favorisant une mise en œuvre coordonnée à travers les analyses coût-bénéfice (ACB) ; de l’ensemble de la réglementation relative à la w en hiérarchisant les différentes opérations ; prévention et à la gestion des inondations sur w en évaluant leur mise en œuvre en fonction des l’ensemble du territoire de projet (PCS, DICRIM, résultats attendus et des moyens mobilisés, à PPRN inondation, études de danger sur les di- l’aide d’indicateurs de suivi et d’évaluation, avec gues, pose de repères de crue…) ; la possibilité d’une révision à mi-parcours du pro- w en veillant à l’association des collectivités en gramme d’actions. n charge des politiques d’urbanisme ; w en visant les territoires à enjeux touchés par les conséquences négatives des inondations et non pas seulement les territoires inondés, en pri- vilégiant les approches intégrées équilibrant les types de mesures ; w en privilégiant le choix des actions exemplaires ou innovantes, afin de susciter une dynamique de réduction de la vulnérabilité intégrant les ob- jectifs définis par la directive européenne sur les inondations. Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
L’articulation avec les politiques existantes L’articulation avec gement du territoire et de l’urbanisme, com- les autres politiques publiques munes, EPCI, syndicats porteurs de SCOT, doivent Les actions de la démarche PAPI devront répondre être étroitement associés à la démarche PAPI afin aux objectifs stratégiques identifiés tout en recher- d’assurer la prise en compte raisonnée du risque chant une cohérence avec les objectifs des autres inondation dans les documents d’urbanisme qui politiques publiques mises en œuvre sur le terri- devront si nécessaire être révisés. toire (aménagement du territoire et développe- ment local, préservation des milieux naturels et du L’articulation avec les PAPI patrimoine culturel, qualité de l’eau…). L’objectif existants et les plans grands fleuves est de dégager des synergies entre les différents dispositifs, dans une perspective de développe- Les conventions PAPI en cours ment durable. Ce nouveau dispositif ne concerne pas les conventions de PAPI en cours de régularisation. Pour les conventions en cours de validité : w celles récemment signées n’ont pas vocation à être examinées par le futur comité de label- lisation, sauf si des modifications substantielles étaient apportées au programme (nature des travaux et/ou montant du programme). Dans ce dernier cas, un avenant sera nécessaire. Cet avenant sera alors soumis au comité de labelli- sation ; w celles adossées à des CPER ou CPIER (y compris plans grands fleuves) pour la période 2007-2013 et pour lesquelles un bilan à mi-parcours doit être fait seront traitées de la façon suivante : • si la convention est valable jusqu’en 2013 Les projets devront en particulier privilégier les sans modification prévue, la nouvelle démarche actions conciliant la gestion des inondations PAPI ne s’applique pas ; avec l’atteinte des objectifs de qualité des mi- • si la poursuite du programme conventionné ne lieux de la directive-cadre sur l’eau (DCE). Au- donne pas lieu à des modifications substantielles, delà des obligations réglementaires auxquelles la convention doit faire l’objet d’un avenant est soumis n’importe quel projet (instruction au simple de prolongation des délais de réalisation titre de la loi sur l’eau notamment), le projet et elle a vocation à être présentée au comité de de PAPI doit promouvoir une véritable gestion labellisation pour information, la démarche com- intégrée des milieux. Il convient de privilégier la plète nouveau PAPI ne s’applique pas ; préservation de l’espace de mobilité des cours • dans le cas contraire (modifications substan- d’eau et des zones humides. Le projet démon- tielles), les conventions feront l’objet d’un ave- trera comment le programme d’actions de pré- nant, la démarche complète PAPI s’applique, vention des inondations s’articule et s’avère avec avis du comité de labellisation. compatible avec les mesures des différents outils de protection ou de gestion des milieux Les plans grands fleuves aquatiques (notamment les SDAGE, les SAGE et Ils constituent des plans globaux d’aménage- les contrats de rivière). ment des grands fleuves français (Seine, Loire, Rhône, etc.). Ils intègrent les thématiques de Les problématiques de gestion du risque d’inonda- gestion des inondations, d’amélioration des mi- tion, d’une part, et d’aménagement du territoire lieux aquatiques et d’aménagement du territoire et d’urbanisme, d’autre part, sont indissociables. et disposent de structures de gouvernance par- Dans cette perspective, les acteurs de l’aména- tenariales. À ce titre, ils constituent un vecteur 7
Programmes d’action de prévention des inondations (PAPI) tique toute augmentation du niveau de protection d’un système d’endiguement devra s’inscrire, pour être éligible à l’aide de l’État, dans le cadre d’un projet global de prévention des inondations la- bellisé PAPI. Les plans grands fleuves pouvant faciliter la réalisation de projets de PAPI. On veillera donc à ce que l’organisation de la Digue sur la Loire en crue gouvernance des projets de PAPI émergents sur le territoire couvert par un plan grand fleuve soit Vers la mise en œuvre cohérente, voire intégrée, avec celui-ci. Tout nou- de la directive inondation veau projet de prévention des inondations reste La directive inondation (DI), transposée par la loi cependant soumis au processus de labellisation du 12 juillet 2010 portant engagement national PAPI, sauf s’il a déjà fait l’objet d’une contrac- pour l’environnement (Grenelle 2), constitue le tualisation. cadre global de l’action de prévention des risques d’inondation. Elle incite à une vision stratégique L’articulation avec le plan national du risque, en mettant en balance les objectifs de submersions rapides (PNSR) réduction des conséquences dommageables des Lancé suite aux événements dramatiques surve- inondations et les mesures nécessaires pour les nus lors de la tempête Xynthia le 28 février 2010 atteindre. et des inondations du Var en juin 2010, le PNSR concerne trois types d’actions de prévention : Elle prévoit trois étapes successives, renouvelées submersions marines, défaillances des digues tous les six ans : fluviales ou maritimes, inondations par ruisselle- w une évaluation préliminaire des risques inonda- ment et crues soudaines. tions (EPRI) à conduire d’ici fin 2011, qui permet- tra d’identifier pour chaque type d’inondation les En ce qui concerne les projets liés à la prévention territoires à risque important d’inondation (TRI) des submersions marines et des inondations par sur lesquels se concentrera l’action publique ; crues rapides, ceux-ci ont vocation à répondre aux w pour ces TRI, une cartographie des surfaces exigences de qualité des projets formulées dans inondables et des risques d’inondation (intégrant le cadre du PNSR et de l’appel à projets PAPI. les enjeux) à réaliser d’ici fin 2013 ; w pour ces TRI et à l’échelle des grands bassins Concernant la prévention des défaillances des di- hydrographiques, des plans de gestion du risques gues fluviales ou maritimes, au-delà des travaux inondation (PGRI) sont à établir d’ici fin 2015 : de stricte mise en sécurité, à fonctionnalité iden- ces PGRI définiront les objectifs de réduction des Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
Les principes de la nouvelle démarche PAPI conséquences dommageables des inondations, Le périmètre qui concerneront l’ensemble des actions de pré- Le nouveau dispositif s’adresse aux territoires vention, de connaissance et de gestion de crise. à enjeux exposés aux inondations quelle qu’en Au plan local, à l’échelle des TRI, des stratégies soit la nature : débordement de cours d’eau, ruis- locales de gestion seront élaborées en concerta- sellement pluvial, submersion marine, remontée tion avec les acteurs de terrain, au premier rang de nappe phréatique, crue rapide ou torrentielle, desquels les collectivités territoriales en charge de à l’exclusion des inondations dues aux déborde- l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, ments de réseaux. La prise en compte globale afin d’atteindre les objectifs fixés par le PGRI. des différents aléas inondation auquel est sou- mis le territoire considéré est encouragée. Les outils de prévention déjà existants comme les PAPI ont donc vocation à s’inscrire dans ce Les démarches devront être menées sur des bas- cadre, en s’adaptant le cas échéant aux nou- sins de risque cohérents, c’est-à-dire sur des ter- velles exigences liées à la directive inondation, ritoires homogènes au regard de l’aléa auquel ils au fur et à mesure de sa mise en œuvre. Ainsi, sont soumis : bassin versant pour les inondations les projets de PAPI doivent tenir compte des pro- de cours d’eau, cellule hydro-sédimentaire, par ductions de la DI (lors des étapes d’évaluation exemple, pour le risque de submersion marine, préliminaire, de cartographie et d’élaboration etc. Le périmètre du bassin de risque doit inté- des plans de gestion des risques d’inondation), grer les zones sur lesquelles des mesures de ré- mais les calendriers des deux processus sont duction de l’aléa pourront être mises en œuvre autonomes. La labellisation PAPI a pour objet (zones de rétention en amont, par exemple). d’encourager et de soutenir la réalisation de projets globaux compatibles avec les axes de Les nouvelles démarches devront concerner la politique de gestion des inondations sur l’en- des territoires à enjeux (humains, socio-éco- semble du territoire français. Si les TRI feront nomiques, culturels, environnementaux, etc.) prioritairement l’objet des étapes suivantes d’importance avérée ou particulière au regard de la DI et de l’effort public, d’autres territoires du bassin de vie considéré. En outre, des projets pourront malgré tout prétendre à la labellisation de moindre envergure mais proposant des dé- PAPI. En effet, la mise en œuvre des PAPI sur ces marches particulièrement exemplaires en ma- bassins contribuera à faire émerger des porteurs tière de prévention et de gestion des inondations de projet qui ont vocation à devenir des acteurs pourront être étudiés. Afin de ne pas pénaliser importants de la prévention des inondations au les projets concernant des bassins de risque de niveau local. n taille modeste mais procédant de ce type de dé- marche, un dispositif adapté à leur échelle (dit de petit PAPI), labellisé au niveau local, est prévu pour les projets d’un volume financier inférieur à 3 M€ (volet inondation d’un contrat de rivière ou d’un SAGE par exemple). Le nouveau dispositif a donc été bâti dans un es- prit d’ouverture à tous les types de projets, adap- table face à la diversité des problématiques et au degré de maturité variable des projets : w démarches venant en prolongement d’un pro- gramme antérieur de même nature achevé ou en voie d’achèvement ou susceptible d’être mo- difié notablement (stratégie, travaux complé- mentaires importants) ; 9
Programmes d’action de prévention des inondations (PAPI) w démarches au stade d’élaboration d’une stra- Les démarches à l’état d’intention tégie et d’un programme d’action (démarche Les démarches PAPI à l’état d’intention sont d’intention) ; constituées d’un programme d’études permet- w nouvelles démarches complètes composées tant d’établir un diagnostic du territoire considéré d’une stratégie et d’un programme d’action fi- en préalable à l’établissement d’une stratégie et nalisés répondant aux critères de labellisation, y d’un programme d’actions associé, ultérieure- compris les projets de moindre envergure si ces ment le cas échéant. Cette phase de préfiguration derniers ont un impact potentiel positif fort en du PAPI, dont la durée doit être fixée au préalable, matière de prévention. a pour objectif la mobilisation des maîtres d’ou- vrage et la constitution du dossier de candidature Ainsi, selon les situations, le degré de maturité PAPI : amélioration de la connaissance du ou des des structures, des études disponibles et des ré- aléas inondation, diagnostic, mise en place de la flexions menées, deux types de démarche peu- concertation et de la gouvernance, élaboration vent être conduites : soit une démarche complète du programme de mesures. L’engagement fort, d’élaboration aboutissant à un programme fi- dans la limite de ses capacités et des possibili- nalisé, soit une démarche d’intention préalable tés techniques, du porteur du PAPI d’intention à consistant en la réalisation d’études devant s’engager dans une démarche complète basée aboutir à l’établissement d’une stratégie et d’un sur le diagnostic établi dans le cadre du PAPI d’in- programme d’actions. Chacun des types de dé- tention constitue un élément indispensable à la marche est précisé ci-après. labellisation du projet de PAPI d’intention. Le programme d’actions issu d’un PAPI d’inten- La démarche complète tion sera examiné par le comité de labellisation Le projet finalisé d’une démarche PAPI complète selon la procédure attachée à la labellisation contient les informations suivantes : d’un PAPI complet. n w une partie stratégie : • un diagnostic approfondi et partagé du terri- toire face au risque inondation ; • une stratégie locale cohérente et adaptée aux problématiques identifiées s’appuyant sur le diagnostic de territoire et présentant les objec- tifs poursuivis en terme de gestion des risques d’inondation et l’identification des mesures à mettre en œuvre sur la base de la réflexion stra- tégique locale, couvrant toutes les composantes de la stratégie de réduction de l’exposition au risque d’inondation ; w une partie programme d’actions : • le programme d’actions global et transversal et hiérarchisé par priorité, le calendrier et le finan- cement ; • les résultats d’une analyse coût-bénéfice ; w une partie gouvernance : • les modalités de gouvernance locale et les liens avec les démarches de gestion de l’eau (du type SAGE ou contrat de milieu) ainsi que les politiques d’aménagement du territoire (SCOT, PLU). Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
Le contenu des dossiers PAPI Le dossier relatif à l’élaboration d’une démarche la cartographie de la DI seront connus, les cartes PAPI sur un territoire doit permettre aux instances produites dans le cadre de ce diagnostic initial de- en charge de l’attribution du label de disposer de vront être élaborées selon cette méthodologie. l’ensemble des informations et éléments néces- saires caractérisant le projet et permettant de por- Les informations peuvent être recueillies à partir ter une appréciation sur sa maturité et la qualité de données existantes : événements historiques, de la démarche pour le réussir. Le présent chapitre atlas des zones inondables, plans de prévention a pour objet de préciser la démarche d’élaboration des risques naturels d’inondation, plans commu- du PAPI ainsi que les éléments constitutif du dos- naux de sauvegarde, études et modélisations sier de candidature. hydrauliques réalisées par les services de l’État et/ou les collectivités locales, repères de crues Le projet de PAPI et laisses de mer, etc. Les caractéristiques des Le projet de PAPI en tant que tel devra compor- inondations, en l’absence d’ouvrages de protec- ter les trois volets suivants : un diagnostic de la tion ou en cas de dépassement de leur niveau de situation initiale, la définition d’une stratégie lo- protection, ne seront pas occultées. cale et la mise en œuvre d’un programme d’ac- tions. La consistance attendue du dossier sera proportionnée aux enjeux. Le diagnostic approfondi et partagé du territoire Pour mener à bien l’élaboration du diagnostic, les acteurs locaux évalueront les éléments pré- sentés ci-après. Les projets élaborés après la réa- lisation de l’évaluation préliminaire des risques d’inondation (EPRI), réalisée en 2011 à l’échelle de chaque district hydrographique au titre de la Repère de crue mise en œuvre de la directive inondation, s’ap- Au stade du diagnostic, ces données (débits, hau- puieront sur ses résultats. teurs d’eau…) constitueront une estimation, un L’objectif du diagnostic est d’établir un état des ordre de grandeur. Le cas échéant, le programme lieux du fonctionnement du territoire au re- d’actions pourra prévoir des études complémen- gard des inondations qui pourraient survenir et taires pour améliorer la connaissance de l’aléa et d’évaluer sommairement les conséquences po- ainsi réduire les incertitudes et les marges d’er- tentielles négatives des inondations sur la santé reur identifiées lors de l’étape de diagnostic. humaine, l’environnement, les biens, dont le pa- trimoine culturel, et l’activité économique. Le recensement des enjeux exposés aux inondations La caractérisation de l’aléa inondation A minima, le diagnostic comprendra une estima- Développer la connaissance pour concevoir au tion chiffrée des enjeux situés en zone inondable moins trois scénarios d’inondation, dont un évé- selon l’événement extrême caractérisé : popula- nement correspondant aux premières crues dom- tion, habitat, activités économiques, infrastruc- mageables, les plus hautes eaux connues ou la tures (équipements publics, réseaux…). crue d’occurrence centennale si elle est supérieure, Cette étape pourra être complétée, le cas échéant, et un événement extrême (crue mobilisant tout le par le recensement des enjeux situés hors de la lit majeur, concomitance exceptionnelle d’événe- zone inondable mais qui pourraient être touchés ments marins…) pour avoir une base de réflexion par une inondation (coupures de l’alimentation en termes de gestion de crise. Dès que les élé- en électricité ou en eau potable, des télécommu- ments méthodologiques relatifs à l’élaboration de nications, du réseau routier…). 11
Programmes d’action de prévention des inondations (PAPI) w à l’eau et aux milieux aquatiques (SAGE, contrats de rivière…) ; w à l’aménagement du territoire et à l’urbanisme (OPAH, SCOT, ANRU, écoquartier, écocité, Trame verte et bleue…) ; w au développement durable au plan local (agen- da 21, charte de l’environnement…) ; w à l’entretien des ouvrages hydrauliques. L’étape de diagnostic a ainsi pour objectif d’améliorer la connaissance de la vulnérabilité du territoire afin de définir une stratégie adaptée aux enjeux identifiés. Par ailleurs, le diagnostic Il pourra aussi s’avérer pertinent d’enrichir ce tra- fournit des éléments indispensables à l’évalua- vail par une analyse prospective sur des zones à tion économique de la pertinence des mesures forte pression foncière. Le croisement des enjeux envisagées dans le cadre du PAPI (ACB). avec les différents scénarios d’aléa et leur proba- bilité d’occurrence permet d’estimer de manière La définition d’une stratégie locale objective le risque sur le territoire, afin de nour- cohérente et adaptée aux problématiques rir la réflexion des acteurs locaux sur la stratégie identifiées dans le diagnostic de territoire. à adopter afin de concilier le développement du Définir des priorités locales territoire et la non augmentation des enjeux en Le diagnostic doit permettre de prendre la me- zone inondable. Là encore, les documents réalisés sure du risque et d’identifier les priorités d’ac- dans le cadre de la mise en œuvre de la directive tions : il constitue un outil d’aide à la décision à inondation pourront être utilisés. destination des acteurs locaux pour éclairer leur réflexion sur le choix de la stratégie la plus adap- Le recensement et l’analyse tée aux problèmes identifiés et aux contraintes des ouvrages de protection existants locales. Cette stratégie devra être élaborée en Les ouvrages ayant un rôle de protection contre concertation avec l’ensemble des acteurs concer- les inondations devront être recensés sur le ter- nés par la démarche, par bassin de risque homo- ritoire concerné par le projet de PAPI et leurs gène (bassin versant, littoral, zone protégée par caractéristiques (degré de protection, zone pro- un ouvrage…) et combiner des actions ou me- tégée, présence d’un gestionnaire, etc.) devront sures sur plusieurs axes en fonction du diagnostic être détaillées. effectué. L’analyse des dispositifs existants Elle définira des objectifs à l’échéance de la Le diagnostic doit être adapté aux aléas considé- réalisation du programme de mesures asso- rés et doit comprendre la liste des actions déjà cié dans une vision à long terme (au-delà de réalisées (PPRN, organisation de la prévision des dix ans par exemple). Elle décrira, à partir du crues, PCS, alerte…). De même, pour les terri- diagnostic de la situation et des objectifs pour- toires ayant antérieurement bénéficié d’un PAPI, suivis, le programme de mesures. un bilan synthétique des réalisations devra être intégré au diagnostic de territoire. Cette stratégie devra être élaborée à l’échelle L’ensemble des démarches et des dispositifs sus- d’un bassin de risque homogène et combiner des ceptibles d’avoir un impact sur la prévention, au actions ou mesures d’action sur l’aléa et surtout sens large, des inondations et la réduction de la de réduction de la vulnérabilité, sur plusieurs vulnérabilité du territoire est à recenser, comme axes en fonction du diagnostic effectué. La pre- par exemple les dispositifs de gestion liés : mière phase d’élaboration de la stratégie consiste Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
à sélectionner les zones d’intervention et à dé- lative à l’information préventive est obligatoire, finir les priorités. Il est nécessaire de prendre la notamment en ce qui concerne la rédaction des problématique dans sa globalité, en privilégiant DICRIM. Élaboré par le maire, le DICRIM a pour une approche collective et intégrée et en s’ins- but d’informer le citoyen sur les risques naturels crivant dans le long terme (au-delà de dix ans). et technologiques auxquels est soumise la com- mune et sur les mesures de prévention, d’alerte, La seconde phase consiste à analyser les moyens de protection et de sauvegarde mises en œuvre. disponibles et les contraintes à prendre en compte. Il s’agit de comparer les alternatives techniques et leurs impacts respectifs et d’éva- luer leur niveau d’adaptation aux enjeux et aux objectifs. Le programme d’actions La troisième phase d’élaboration consiste à dé- finir un programme d’actions global et transver- sal, précisant les mesures à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la stratégie élaborée, à identifier un maître d’ouvrage pour chacune d’elles et à définir leur priorité relative. Les éventuelles modalités de ré- vision à mi-parcours de ce programme doivent également être précisées. Le programme d’actions sera assorti d’un calen- drier prévisionnel global des réalisations, tenant Le développement d’observatoires des enjeux et compte des délais réglementaires d’instruction de la vulnérabilité sera encouragé. des dossiers (procédure loi sur l’eau notamment). Il devra être dimensionné pour une durée de Axe 2 : la surveillance, conventionnement maximale de six ans, pouvant la prévision des crues et des inondations être assortie d’une révision à mi-parcours. Les outils développés par les collectivités terri- toriales seront les plus réactifs possibles et co- Les engagements pris de façon concertée seront hérents avec le système de prévision des crues déclinés sous forme de fiches-actions et par axe. mis en place par l’État et des développements partenariaux seront encouragés. Axe 1 : l’amélioration de la connaissance et de la conscience du risque Lorsque cela est pertinent, les actions d’amélio- ration de la connaissance du risque sont encoura- gées. Les maîtres d’ouvrage des démarches PAPI prendront en compte cette dimension et incluront des actions de communication adaptée à desti- nation des populations concernées. La pose de repères de crues ou de laisses de mer devra être prévue, en particulier sur les bâtiments publics. Des actions de sensibilisation du grand public pourront accompagner cette pose de repères. La mise en conformité avec la réglementation re- 13
Programmes d’action de prévention des inondations (PAPI) Axe 3 : l’alerte et la gestion de crise Axe 5 : les actions de réduction de la Des PCS seront élaborés en priorité et a minima vulnérabilité des personnes et des biens dans les communes dotées de PPRN approuvés, sont obligatoires ce qui est obligatoire, et seront encouragés dans Les actions pertinentes, ambitieuses seront les autres. Des exercices de gestion de crise se- appréciées au regard de leur contenu et des ront prévus. Le porteur de projet pourra exercer moyens proposés pour les mettre en œuvre et une mission d’appui aux collectivités concer- les suivre. Il convient de privilégier les opéra- nées, sans remise en cause des compétences de tions globales sur au moins un quartier (par chacun. exemple dans le cas de la rénovation urbaine) avec un opérateur qui anime et suit sa réali- sation. Des actions d’augmentation de la ré- silience, par l’accélération du retour à un état normal (dispositif de ressuyage par exemple) pourront être mises en œuvre. Axe 6 : le ralentissement des écoulements Les porteurs de projets rechercheront des solu- tions intégrant une stratégie de ralentissement dynamique. Les actions concourant au ralentisse- ment des écoulements sont multiples et peuvent faire l’objet de combinaisons : rétention des eaux à l’amont, restauration des champs d’expansion de crues (dont les zones humides), aménage- ment de zones de sur-inondation, revégétalisa- Axe 4 : la prise en compte tion des berges, etc. du risque inondation dans l’urbanisme L’intégration de la problématique des risques na- Axe 7 : la gestion des ouvrages turels dans les politiques d’aménagement du ter- de protection hydrauliques ritoire et d’urbanisme constitue une priorité qui Ce volet s’inscrit dans le cadre de l’articulation devra être affichée dans le projet de PAPI. avec le PNSR (voir page 9). C’est sur la base d’un diagnostic complet de l’état de l’ouvrage, de son L’État est responsable de l’élaboration des PPRN niveau de protection attendu et réel, de la dé- et la mise en œuvre des PPRN non encore ap- termination de la zone effectivement protégée prouvés dans les secteurs à enjeux est un objectif par le système de protection (via une étude des clé de la politique de l’État en matière de préven- dangers lorsqu’elle existe) que la démarche et le tion des inondations. Le programme de réalisa- programme sont établis. Ce programme consiste tion des PPRN sur le territoire du PAPI devra être à renforcer ou à réaliser des ouvrages pour un rappelé dans le projet de programme d’actions. niveau de protection par rapport à un aléa dé- terminé. Les scénarios d’effacement de certains Par ailleurs, les élus et les services de l’État ouvrages, dont le mauvais état crée un sur-aléa veilleront au respect des obligations, notamment important par exemple, pourront également être en termes d’annexion du PPRN aux documents étudiés dans le cadre du programme d’actions. d’urbanisme et la mise à jour de ceux-ci, en tant que de besoin, pour intégrer la connaissance du Les dommages évités, la fréquence de leur occur- risque inondation sera demandée. rence, les coûts d’investissement et de maintien en bon état seront pris en compte pour démon- trer l’efficacité des projets au moyen d’analyses coût-bénéfice. La prise en compte de la péren- Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
nisation des ouvrages (entretien, surveillance, L’analyse coût-bénéfice (ACB) respect de la réglementation) est à intégrer dans Pour les actions d’investissement importantes le projet. Les propriétaires ainsi que les gestion- (25 % du montant total du programme ou mon- naires des ouvrages concernés par les opérations tant global des travaux ou aménagement supé- d’entretien devront être clairement identifiés. rieur à 2 M€), des analyses coût-bénéfice sont Les coûts prévisibles relatifs à l’entretien annuel à réaliser. Intégrées dans le processus de dia- de l’ouvrage sont à intégrer au dossier. Aucune gnostic et de définition de la stratégie puis du digue nouvelle ne pourra être autorisée pour programme d’actions et valorisant les données ouvrir à l’urbanisation de nouveaux secteurs. recueillies dans ce cadre, elles ont pour but d’ap- précier l’efficacité des investissements envisagés sur le plan socio-économique. Un cahier des charges pour la réalisation de l’ACB, précisant les éléments attendus, a été réalisé et annexé au présent cahier des charges. Ce ca- hier des charges ACB est accompagné d’annexes techniques proposant des éléments de méthode pouvant être utilisés pour sa réalisation. Le maître d’ouvrage est cependant libre de choisir une autre méthode, sous réserve de justifier sa pertinence au regard du cahier des charges ACB. En dehors des cas où des analyses coût-bénéfice Pour chaque axe, les fiches-action correspon- sont à réaliser, la démarche PAPI intégrera une dantes décriront l’action envisagée, sa justifi- justification économique des travaux au regard cation, son ordre de priorité, les financeurs de des dommages estimables (en référence aux l’action et le taux de financement sur lequel ils crues du passé). peuvent s’engager par rapport au montant total de l’action. Chaque fiche détaillera le calendrier L’organisation de la gouvernance de l’action concernée et précisera les résultats de la démarche PAPI escomptés de l’action ainsi que les indicateurs de suivi et/ou d’évaluation qui seront utilisés. La structure pilote de la démarche PAPI Pour chaque projet de démarche PAPI, une struc- Le programme d’actions devra être équilibré ture pilote doit être clairement identifiée. Cette entre les différents axes et ne devra donc pas structure pilote a la charge de présenter le dos- être constitué uniquement ou essentiellement sier de candidature puis, après acceptation du d’un programme de travaux et d’aménagements projet, elle assure l’animation et la coordination hydrauliques. Le volet réduction de la vulnéra- du programme. Elle est chargée du pilotage des bilité, au sens large, du programme devra être différentes phases de diagnostic, d’élaboration ambitieux et réaliste après avoir exploré tout le de la stratégie, de conception du programme champ du possible. d’actions et de mise en œuvre opérationnelle des actions ainsi que de leur évaluation. Elle sera Par ailleurs, les actions de réduction du risque l’interlocuteur privilégié des services de l’État, (travaux et aménagements) constituant un in- des maîtres d’ouvrage des actions ainsi que des vestissement important devront être justifiées partenaires financiers. par une analyse coût-bénéfice démontrant sa La structure pilote doit donc disposer de la lé- pertinence et basée sur les éléments (aléa, en- gitimité nécessaire pour être reconnue par l’en- jeux, vulnérabilité, etc.) recensés dans le cadre semble des acteurs de la démarche PAPI. Les du diagnostic initial. établissements publics territoriaux de bassin 15
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