Document de consensus sur le don et la transplantation d'organes pendant la pandémie de COVID-19

 
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Document de consensus sur le don et la
transplantation d’organes pendant la
pandémie de COVID-19
La version la plus à jour de ce document sera versée sur le site
Développement professionnel — Organes et tissus

Contexte
Le 12 mars, le Comité consultatif d’experts sur le don et la greffe d’organes a tenu une
téléconférence d’urgence qui réunissait des leaders du milieu du don et de la transplantation de
tout le Canada. La réunion visait à établir un consensus à l’intention des organismes
provinciaux de don d’organes et des programmes régionaux de transplantation et de don
d’organes et de tissus afin de guider la prestation des services dans ces domaines pendant la
pandémie de COVID-19. Bien entendu, chaque organisme, programme ou administration
établira ses propres politiques.

Comme la situation évolue rapidement, une téléconférence aura lieu dorénavant au moins une
fois par semaine afin de discuter de la situation et de mettre à jour le document de consensus
au besoin. Ces discussions et le document de consensus lui-même continueront de s’appuyer
sur les recommandations des comités consultatifs de la Société canadienne du sang, de Santé
Canada, de l’Agence de la santé publique du Canada, de l’OMS, des organismes provinciaux et
des partenaires internationaux (notamment le Royaume-Uni et l’Espagne).

Le présent document ne nécessite aucun changement à la suite de la téléconférence du
23 avril 2020. Il a été mis à jour le 20 avril 2020 et contient les orientations décidées au cours
de la téléconférence du 16 avril 2020; il sera mis à jour au besoin après chaque téléconférence
nationale.

Considérations clés
Principes directeurs
•   Le don et la transplantation d’organes sont des interventions médicales essentielles qui
    permettent de sauver ou de protéger des vies.
•   Les receveurs d’une transplantation sont immunodéficients, ou sont susceptibles de le
    devenir, et pourraient courir un plus grand risque de subir des conséquences graves liées à la
    COVID-19, mais nous manquons de données à ce sujet.

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•   Les recommandations en la matière doivent tenir compte de l’incidence de la maladie dans
    les provinces et territoires, du risque qu’encourent les receveurs potentiels qui deviendront
    immunodéficients et des risques qui découlent de la suspension ou du report d’une
    transplantation.
•   Il est préférable d’adopter une approche concertée et raisonnée dans l’ensemble des
    provinces et territoires.

Niveau de risque actuel
La COVID-19 représente une menace grave pour la santé, et la situation évolue
quotidiennement. Le risque variera à l’intérieur d’une même communauté et d’une communauté
à l’autre, mais étant donné le nombre grandissant de cas au Canada, le risque que courent les
Canadiens est considéré comme élevé.

Il y a vraisemblablement un risque de répercussions plus graves pour les Canadiens des
catégories suivantes :

•   âgés de 65 ans et plus;
•   dont le système immunitaire est affaibli;
•   présentant déjà des problèmes de santé.

Facteurs de risque actuels de contracter la COVID-19 :
1. Personnes qui présentent des symptômes s’apparentant à la COVID-19. La
   symptomatologie de la COVID-19 varie considérablement.
2. De plus, il est probable que des porteurs asymptomatiques ou légèrement symptomatiques
   servent de vecteurs à la propagation de la maladie dans la collectivité.
3. Le schéma épidémiologique de la COVID-19 est en constante évolution au Canada. Par
   exemple, le fait de résider ou de travailler dans un établissement de soins de longue durée
   constitue un facteur de risque important à l’heure actuelle.
4. L’incidence croissante ou variable de la COVID-19, associée à l’augmentation du taux
   d’occupation des hôpitaux par des patients atteints de la COVID-19, et/ou le fait que le
   personnel de la santé contracte également la maladie peut faire en sorte que les visites à
   l’hôpital ou à la clinique ou l’hospitalisation peuvent devenir un facteur de risque
   supplémentaire.

Modes de transmission
1. Donneur au receveur
             a. contamination par gouttelettes, d’origine respiratoire ou par aérosolisation;

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         b. virémie +/- (inconnue mais présumée probable; virémie signalée chez jusqu’à
             15 % des patients, mais une étude récente menée auprès de 300 patients révèle
             que l’incidence de la virémie est de 1 %) (Wang et coll., JAMA, 2020). Chez la
             plupart des patients virémiques, le virus est également détectable dans les voies
             respiratoires;
         c. présence du virus dans les organes (les poumons, particulièrement, le tractus
             gastro-intestinal, mais il est possible qu’il se retrouve dans d’autres organes).
2. Transmission nosocomiale
         a. autres patients, visiteurs, personnel soignant;
         b. transmission par gouttelettes infectées, aérosolisation et contamination
             potentielle des surfaces.
3. Transmission communautaire (extrahospitalière)

Tests de dépistage de la COVID-19
1. On recommande souvent un écouvillonnage nasopharyngé et/ou oropharyngé pour le
   dépistage ou le diagnostic de l’infection à un stade précoce. On privilégie désormais un seul
   écouvillonnage nasopharyngé parce que le test est mieux toléré par le patient et plus
   sécuritaire pour la personne qui l’effectuei. Toutefois, il ne semble pas y avoir d’étalon de
   référence pour la comparaison de l’efficacité des tests par écouvillonnage, qu’ils soient
   nasopharyngés ou oropharyngés, ou les deux, en raison du manque de données
   disponibles pour évaluer avec précision leur sensibilitéii. Des rapports mentionnent que la
   détection à la tomodensitométrie d’une pneumonie virale peut précéder un résultat de RT-
   PCR positif chez certains patientsiii. Dans certains cas, les prélèvements provenant des
   voies respiratoires inférieures sont plus sensibles que ceux pris dans les voies respiratoires
   supérieures en ce qui concerne la détection par test PCR du SRAS-CoV-2iv. On dispose de
   données limitées sur la sensibilité et la spécificité dans le dépistage des donneurs. La
   tomodensitométrie de l’abdomen a montré une bonne sensibilité chez les patients
   présentant des symptômes mais une sensibilité moindre chez les personnes
   asymptomatiques. La sensibilité et la spécificité chez les donneurs décédés sont inconnues.
2. Dans le cas des patients intubés présentant une insuffisance respiratoire attribuable à la
   COVID-19, le lavage bronchoalvéolaire (LBA) offre une sensibilité supérieure au
   prélèvement nasopharyngé par aspiration. Le LBA peut être effectué par bronchoscopie
   — une procédure qui génère de l’aérosolisation — ou peut prendre la forme d’un LBA
   modifié, réalisé au moyen d’un tube endotrachéal avec cathéter à succion inséré
   profondément dans les voies respiratoires. En l’absence d’un LBA, on peut envoyer un
   échantillon obtenu par aspiration endotrachéale comme solution de rechange.

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3. Les critères de guérison dans les cas confirmés peuvent varier selon les milieux. Les
   critères du ministère de la Santé de l’Ontario précisent quand mettre fin à l’isolement selon
   différents contextes : à la maison, à l’hôpital et dans le cas des travailleurs de la santé.
   Pour ce qui est des patients hospitalisés, le ministère suggère deux tests PCR par
   écouvillonnage nasopharyngé négatifs réalisés à 24 h d’intervalle pour lever l’isolement de
   ces patientsv. De plus en plus de preuves montrent que les patients peuvent encore excréter
   le virus après deux tests PCR par écouvillonnage négatifsvi.
4. Les taux d’ARN viral présent dans le sang pourraient tourner autour d’un pour centvii. Un
   nombre croissant de publications décrivent des tests de détection d’ARN dans le sang ou le
   plasma. Ces tests peuvent ne pas avoir été validés ou être offerts dans tous les milieuxviii.
   On ne sait pas si l’ARN détecté dans le sang représente un virus viable ou s’il s’agit de
   virions endommagés ou de simples brins d’ARN. L’utilité clinique de ces tests est incertaine,
   puisqu’on s’attend à ce que la plupart des donneurs virémiques aient également un résultat
   positif dans le cas des prélèvements des voies respiratoires.
5. Des tests sérologiques (IgG et IgM) sont en voie d’être offerts. Ils ont une sensibilité
   supérieure dans les stades plus avancés de la maladie. Leur utilité dans le dépistage des
   donneurs n’a pas été évaluée.

Document d’orientation (en date du 20 avril 2020, 18 h HE)

Recommandations à l’intention des unités de soins intensifs, des
salles d’opération et des services de transplantation
La décision de procéder au don et à la transplantation dépend de la capacité hospitalière et des
ressources disponibles; il est entendu que celle-ci peut être modifiée selon l’incidence et la
gravité des cas de COVID-19 dans la province ou l’établissement.

1) Le personnel des unités de soins intensifs adultes et pédiatriques doit faire subir un test à
   tous les patients répondant aux critères suivants :
   a) admission aux soins intensifs;
   b) ils sont atteints d’une infection respiratoire aiguë d’origine extrahospitalière, peu importe
       le type, OU d’une maladie fébrile, sans égard à la présence de signes cliniques ou d’un
       agent pathogène causal connu ou soupçonné. Cette description englobe les patients
       sous ECMO ou qui y sont admissibles.
   c) Selon les provinces et le niveau de transmission communautaire, de nombreuses USI
       effectueront un dépistage systématique de la COVID-19 pour toutes les hospitalisations,
       que le patient présente ou non des symptômes de la maladie.
2) On devrait prévoir un ajustement de masque et de la formation sur l’équipement de
   protection individuelle pour tout le personnel soignant lié aux services de don et de
   transplantation d’organes.

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3) Les masques N95 devraient être obligatoires pour tout le personnel des soins intensifs ou
   de la salle d’opération, lorsqu’une telle mesure est jugée appropriée selon les protocoles de
   sécurité de l’établissement (p. ex., interventions pouvant entraîner l’aérosolisation du virus,
   comme l’intubation, la bronchoscopie, la cautérisation chirurgicale, le sciage d’os), et on ne
   prévoit pas qu’ils seront nécessaires dans le cadre des soins généraux.
4) Nous suggérons à tous les professionnels de la santé d’appliquer les précautions
   universelles de routine (masque chirurgical, gants) lorsqu’ils traitent des donneurs et des
   receveurs ayant obtenu un résultat négatif au test de la COVID-19.
   a) On reconnaît qu’il existe des différences entre les établissements et les régions en ce
       qui concerne les aspects suivants :
           i. l’équipement de protection individuelle contre la COVID-19;
          ii. les précautions universelles;
         iii. l’absence de précautions de routine.
   b) Étant donné la présence de propagation communautaire, le risque de propagation par
       une personne asymptomatique, les limites de la sensibilité des tests sur les
       prélèvements nasopharyngés par aspiration et l’impossibilité de distinguer de manière
       fiable les patients atteints de la COVID-19 des patients non atteints, de nombreux
       centres ont adopté des précautions universelles pour tous les professionnels de la santé
       pendant les interactions avec les patients.
   c) En raison de leur immunodéficience, les receveurs d’une transplantation peuvent
       présenter un risque accru de conséquences graves et de mortalité s’ils contractent la
       COVID-19. Cette information s’appuie sur des rapports non validés provenant d’Italie,
       d’Espagne et du Royaume-Uni. Toutefois, ceci n’a pas été prouvé à l’aide, par exemple,
       d’études cas-témoins appariés comparables présentant des comorbidités semblables.
5) Les règlements de Santé Canada définissent les critères relatifs à la « distribution
   exceptionnelle » pour ce qui est du don d’organes. Pendant la pandémie de COVID-19, le
   risque le plus important pour les receveurs potentiels d’une transplantation est lié aux
   circonstances de la transplantation et au rétablissement suivant l’intervention plutôt qu’à la
   transmission de la maladie par le donneur. Par conséquent, pendant cette période, tous les
   receveurs d’une transplantation doivent être informés du risque accru (voir le point 3, sous
   Recommandations à l’intention des programmes de transplantation).
6) Les candidats à la transplantation devraient subir ces tests en priorité. À mesure que de
   nouveaux tests deviendront disponibles, chaque province devra réfléchir à la meilleure
   façon de les utiliser chez ce groupe de patients afin d’accélérer l’obtention des résultats
   avant la transplantation.

Recommandations à l’intention des programmes de don vivant
La réunion du 13 mars, à laquelle assistaient les présidents et les vice-présidents du Comité
consultatif sur la transplantation rénale, du Comité consultatif sur les dons d’organes de

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personnes vivantes et l’équipe responsable du don et de la transplantation d’organes à la
Société canadienne du sang, a donné lieu aux recommandations suivantes :

1) Tous les programmes de don de rein de personnes vivantes au Canada devraient envisager
   la possibilité de reporter les transplantations provenant de donneurs vivants au cas par cas
   et/ou jusqu’à ce que la présente situation se soit résorbée.

2) Les transplantations de foie provenant de donneurs vivants présentent généralement un
   niveau d’urgence plus élevé. Les transplantations de foie provenant de donneurs vivants
   devraient se poursuivre, au cas par cas, en tenant compte des besoins médicaux du
   receveur et de l’utilisation des ressources hospitalières selon la gravité de la pandémie dans
   la région concernée.

Recommandations à l’intention des programmes de transplantation
À partir du 20 avril, on recommande les modalités suivantes :

   1) Tous les programmes de transplantation doivent envisager de suspendre les
      transplantations de reins provenant de donneurs décédés, sauf pour les patients
      hyperimmunisés (PRA ≥ 99 %) et les situations médicales urgentes en raison de
      l’impossibilité d’obtenir des services de dialyse. Toutefois, la reprise des activités de
      transplantation doit être envisagée dans le contexte d’un aplatissement de la courbe de
      contagion de la COVID-19, d’une capacité hospitalière suffisante, d’un dépistage
      adéquat des donneurs et d’une trajectoire post-transplantation exempte de COVID-19
      pour assurer la sécurité du receveur.
   2) Tous les programmes de transplantation doivent envisager d’éviter le recours aux
      traitements qui entraînent la réduction des lymphocytes. Toutefois, il appartient aux
      programmes de transplantation de choisir l’immunosuppresseur approprié.
   3) Pendant la pandémie, au moment de l’offre d’un organe plein à des fins de
      transplantation, il faut bien informer les receveurs potentiels du risque de complications
      graves s’ils contractent le virus au moment de la transplantation, pendant
      l’hospitalisation ou après leur congé de l’hôpital étant donné qu’ils seront
      immunodéficients. Ce consentement éclairé doit être clairement documenté dans le
      dossier médical du patient à l’hôpital.
   4) Dans la mesure du possible, les programmes de transplantation doivent prélever les
      organes localement et les expédier. Dans le cas des centres qui ne peuvent prélever les
      organes localement, la décision d’envoyer une équipe de chirurgie doit être prise au cas
      par cas, selon le niveau d’urgence de la situation du receveur.

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   5) La taille de l’équipe de prélèvement chirurgical appelée à se déplacer doit être réduite
      au minimum. Il faut déployer tous les efforts nécessaires pour limiter le plus possible le
      risque d’exposition à la COVID-19 pour l’équipe. Par exemple, à son arrivée dans la
      ville, l’équipe doit se rendre directement à la salle d’opération, en évitant si possible la
      salle d’urgence, et elle doit reprendre l’avion directement dès qu’elle le peut.
   6) Voir également le point 6, sous Recommandations à l’intention des unités de soins
      intensifs, des salles d’opération et des services de transplantation.

Recommandations relatives aux critères applicables aux donneurs
CRITÈRES CONCERNANT LES DONNEURS DÉCÉDÉS
1. Les organes de donneurs atteints de COVID-19 active ne devraient pas être utilisés.
2. Les donneurs ayant déjà obtenu un diagnostic de COVID-19 doivent subir deux tests, qui
   doivent être négatifs, avant de pouvoir être admissibles au don, et un autre test doit être
   effectué au moment du don, lequel doit également être négatif. Malgré tout, on recommande
   une extrême prudence jusqu’à ce que des données supplémentaires soient disponibles.
3. Tous les donneurs potentiels doivent subir un test de dépistage de la COVID-19. On ignore
   quel est le choix optimal de prélèvement en vue du test, mais les options possibles sont les
   suivantes : écouvillonnage nasopharyngé, lavage bronchoalvéolaire (bronchoscopique ou
   modifié), aspiration profonde des sécrétions endotrachéales ou une combinaison de ces
   sources de prélèvement. Il importe de tenir compte du risque d’aérosolisation du
   prélèvement provenant du lavage bronchoalvéolaire bronchoscopique. On ne dispose pas
   de données suffisantes sur la sensibilité et la spécificité en ce qui concerne le dépistage
   chez le donneur décédé. Une méthode raisonnable de dépistage pourrait inclure deux
   prélèvements : un écouvillonnage nasopharyngé et un prélèvement provenant des voies
   respiratoires inférieures. L’utilité de la tomodensitométrie de l’abdomen comme outil de
   dépistage dans ce contexte est inconnue, mais elle pourrait apporter un complément
   d’information, surtout en cas de transplantation pulmonaire.
4. Si le personnel des unités de soins intensifs ou de la salle d’opération a la capacité de le
   faire, un dépistage de la COVID-19 doit être effectué et le résultat doit être négatif avant de
   procéder au don (sauf en situation exceptionnelle).
5. Toutes les offres d’organes provenant de programmes, par exemple des États-Unis, où les
   tests de dépistage des donneurs peuvent ne pas avoir été effectués de manière fiable,
   doivent être refusées.

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                                                                      la transplantation d’organes pendant
                                                                                  la pandémie de COVID-19
                                                                                                2020-04-27

CRITÈRES CONCERNANT LES DONNEURS VIVANTS (SI LA TRANSPLANTATION N’EST PAS
REPORTÉE)
1. Tous les donneurs vivants potentiels doivent subir une évaluation des symptômes avant le
     don. Tout donneur dont les symptômes s’apparentent à la COVID-19 doit être écarté, mais
     doit quand même être testé afin de permettre la planification des interventions.
2.   Tous les donneurs vivants potentiels doivent subir un test de dépistage de la COVID-19, et
     celui-ci doit survenir le plus près possible du moment du don (dans les 24 à 48 h). Les
     données actuelles indiquent que le type de test optimal dans ce contexte ambulatoire est
     l’écouvillonnage nasopharyngé.
3.   Tous les donneurs vivants potentiels ayant voyagé à l’extérieur du Canada doivent attendre
     au moins 14 jours avant de faire un don (conformément au document de Santé Canada
     intitulé Mesures à prendre pour faire face au risque potentiel de transmission du nouveau
     coronavirus responsable de la COVID-19 par la transplantation de cellules, de tissus et
     d’organes humains). Les directives actuelles de santé publique exigent que les voyageurs
     rentrant au Canada s’auto-isolent pendant 14 jours.
4.   Il faut demander à tous les donneurs vivants potentiels d’appliquer scrupuleusement les
     règles de distanciation physique au cours des 14 jours précédant le don. Les donneurs
     vivants potentiels ne doivent pas voyager et doivent éviter tout contact avec les personnes
     présentant des symptômes respiratoires ou grippaux dans les 14 jours avant le don.
5.   Un donneur vivant est admissible au don uniquement s’il a subi une épreuve négative à la
     COVID-19 dans les 24 à 48 heures avant le don, ET s’il présente une évaluation négative
     des symptômes ET s’il n’a pas voyagé à l’extérieur du Canada au cours des 14 jours
     précédents.
6.   Tous les donneurs vivants ayant déjà reçu un diagnostic de COVID-19 doivent subir deux
     tests, qui doivent être négatifs, avant de pouvoir être admissibles au don, et un autre test
     doit être effectué au moment du don, lequel doit également être négatif.
7.   Les transplantations provenant de donneurs vivants sont considérées comme reportables
     (surtout celles impliquant un rein) si cela est dans l’intérêt du donneur et du patient, à
     l’exception des cas où il s’agit d’une urgence médicale pour un candidat à la transplantation.

Recommandations relatives aux critères applicables aux receveurs
CRITÈRES CONCERNANT LES RECEVEURS D’ORGANES DE DONNEURS DÉCÉDÉS
1. Tous les receveurs potentiels d’organes provenant de donneurs décédés doivent subir un
   dépistage des symptômes et un dépistage par écouvillonnage nasopharyngé au moment où
   ils reçoivent l’appel pour la transplantation. Les personnes ayant obtenu un résultat positif
   au dépistage des symptômes doivent être écartées de la transplantation.

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                                                                      la transplantation d’organes pendant
                                                                                  la pandémie de COVID-19
                                                                                                2020-04-27

2. Chez les patients ayant obtenu un résultat négatif au dépistage des symptômes, il faut
   tenter à tout prix d’obtenir le résultat du prélèvement par écouvillonnage avant l’intervention.
   On reconnaît que cela ne sera peut-être pas possible dans tous les cas, étant donné les
   délais d’exécution des tests à l’heure actuelle.
CRITÈRES CONCERNANT LES RECEVEURS D’ORGANES DE DONNEURS VIVANTS (SI LA
TRANSPLANTATION N’EST PAS REPORTÉE)
1. Tous les receveurs d’un organe provenant d’un donneur vivant doivent subir un dépistage
   par écouvillonnage nasopharyngé dans les 24 à 48 heures précédant l’intervention; en cas
   de résultat positif, l’intervention ne peut avoir lieu.

Conséquences sur le Programme de don croisé de rein et le
Programme des patients hyperimmunisés de la Société
canadienne du sang
À la lumière des préoccupations que suscite la pandémie de COVID-19, l’équipe de direction de
la Société canadienne du sang ainsi que les présidents et les vice-présidents du Comité
consultatif sur la transplantation rénale et du Comité consultatif sur les dons d’organes de
personnes vivantes ont évalué les données actuelles et l’information disponible dans le présent
contexte qui évolue rapidement. Dans le but d’assurer la sécurité des donneurs vivants et celle
des receveurs d’une transplantation, les décisions suivantes ont été prises :

   1. Programme des patients hyperimmunisés (PPHI) :
      Le PPHI poursuit ses activités et demeure offert dans l’ensemble du pays. Pendant la
      pandémie de COVID-19, la décision d’accepter une offre de rein sera prise par les
      programmes locaux ou provinciaux en fonction des politiques et des processus de
      l’hôpital en matière de transplantation d’organes provenant de donneurs décédés.

   2. Programme de don croisé de rein (DCR) :
      Toutes les interventions de don et de transplantation prévues dans des chaînes DCR (à
      partir du lundi 16 mars) sont reportées d’au moins six semaines. Cette décision
      permettra de limiter au minimum le risque d’exposition des donneurs vivants, des
      candidats à la transplantation et des receveurs au virus responsable de la COVID-19
      pendant les déplacements ou la fréquentation de lieux publics, comme les hôpitaux. On
      demande aux programmes de transplantation d’annuler toutes les interventions
      prévues dans le cadre du Programme DCR et d’aviser les donneurs et les candidats à
      la transplantation du report de celles-ci. La Société canadienne du sang fournira aux
      programmes le message à communiquer aux candidats à la transplantation. Nous
      continuerons de suivre la situation quotidiennement. Toute nouvelle décision ou
      recommandation fera l’objet d’une discussion hebdomadaire avec les conseillers
      médicaux du programme, et l’information sera mise à jour en conséquence.

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                                                                                            la pandémie de COVID-19
                                                                                                          2020-04-27

Mise à jour sur les répercussions touchant
l’approvisionnement en sang
Les composants sanguins sont des ressources vitales qui soutiennent les soins de santé au
Canada. La Société canadienne du sang gère des réserves nationales de sang et, de concert
avec ses partenaires provinciaux et territoriaux, elle continue de suivre les répercussions de la
COVID-19 sur ces réserves et d’informer les intervenants de la collectivité de l’évolution de la
situation.

Ressources supplémentaires
1. À mesure que des ressources supplémentaires concernant la pandémie de COVID-19
   deviendront disponibles, nous les déposerons sur notre site Web Développement
   professionnel — Don et transplantation d’organes et tissus. De plus, un dossier Google Doc
   et un répertoire Dropbox ont été créés dans le but de faciliter le partage des documents à
   accès restreint.

Tang YW, Schmitz JE, Persing DH, et coll. “The Laboratory Diagnosis of COVID-19 Infection: Current Issues and
i

Challenges.” J Clin Microbiol. 2020;10.1128/jcm.00512-20.

 Carver C, Jones N. “Comparative accuracy of oropharyngeal and nasopharyngeal swabs for diagnosis of COVID-
ii

19”. Disponible ici.
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   Xie X, Zhong Z, Zhao W, et coll. “Chest CT for Typical 2019-nCoV Pneumonia: Relationship to Negative RT-
PCR Testing.” Radiology. 2020 Feb 12:200343. doi : 10.1148/radiol.2020200343. [Publié en ligne avant
l’impression].

Hao W. “Clinical Features of Atypical 2019 Novel Coronavirus Pneumonia with an initially Negative RT-PCR
Assay.” J Infect. 2020; 10.1016/j.jinf.2020.02.008.

Feng H, Liu Y, Zhong J. A case report of COVID-19 with false negative RT-PCR test: necessity of chest CT. Jpn J
Radiol. 2020 Apr 7. doi: 10.1007/s11604-020-00967-9. [Publié en ligne avant l’impression].

 Hase R, Kurita T, Muranaka E, Sasazawa H, Mito H, Yano, Y. “A case of imported COVID-19 diagnosed by
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PCR-positive lower respiratory specimen but with PCR-negative throat swabs.” Infect Dis (Lond). 2020 Apr 2:1-4.
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 Ministère de la Santé de l’Ontario. “Public health management of cases and contacts of COVID-19” in Ontario, 25
mars 2020. Direction de la gestion des situations d’urgence pour le système de santé; 2020.

 Xiao AT, Tong YX, Zhang S. “False-negative of RT-PCR and prolonged nucleic acid conversion in COVID-19:
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Rather than recurrence.” J Med Virol. 2020 Apr 9. doi : 10.1002/jmv.25855. [Publié en ligne avant l’impression].

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                                                                                          la pandémie de COVID-19
                                                                                                        2020-04-27

  Dawei Wang, MD; Bo Hu, MD; Chang Hu, MD; et coll.“Clinical Characteristics of 138 Hospitalized Patients
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with 2019 Novel Coronavirus–Infected Pneumonia in Wuhan, China.” JAMA. 2020;323(11):1061-1069.
doi:10.1001/jama.2020.1585.

   Han MS, Seong MW, Heo EY, Park JH, Kim N, Shin S, Cho SI, Park SS, Choi EH. “Sequential analysis of viral
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load in a neonate and her mother infected with SARS-CoV-2.” Clin Infect Dis. 2020 Apr 16. pii : ciaa447. doi :
10.1093/cid/ciaa447. [Publié en ligne avant l’impression].

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