Document de consensus sur le don et la transplantation d'organes pendant la pandémie de COVID-19
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Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 La version la plus à jour de ce document sera versée sur le site Développement professionnel — Organes et tissus Contexte Le 12 mars, le Comité consultatif d’experts sur le don et la greffe d’organes a tenu une téléconférence d’urgence qui réunissait des leaders du milieu du don et de la transplantation de tout le Canada. La réunion visait à établir un consensus à l’intention des organismes provinciaux de don d’organes et des programmes régionaux de transplantation et de don d’organes et de tissus afin de guider la prestation des services dans ces domaines pendant la pandémie de COVID-19. Bien entendu, chaque organisme, programme ou administration établira ses propres politiques. Comme la situation évolue rapidement, une téléconférence aura lieu dorénavant au moins une fois par semaine afin de discuter de la situation et de mettre à jour le document de consensus au besoin. Ces discussions et le document de consensus lui-même continueront de s’appuyer sur les recommandations des comités consultatifs de la Société canadienne du sang, de Santé Canada, de l’Agence de la santé publique du Canada, de l’OMS, des organismes provinciaux et des partenaires internationaux (notamment le Royaume-Uni et l’Espagne). Le présent document a été mis à jour le 15 mai 2020 et sera modifié au besoin après chaque téléconférence nationale. Considérations clés Principes directeurs 1. Le don et la transplantation d’organes sont des interventions médicales essentielles qui permettent de sauver ou de protéger des vies. 1
Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 2. Les receveurs d’une transplantation sont immunodéficients, ou sont susceptibles de le devenir, et pourraient courir un plus grand risque de subir des conséquences graves liées à la COVID-19. Bien que le Canada manque de données à ce sujet, des données préliminaires de l’Espagne (qui n’ont pas encore été vérifiées par les pairs) semblent montrer que les risques pour le receveur d’une transplantation de contracter la COVID-19 sont de deux à trois fois plus élevés que ceux de la population générale. Les taux de mortalité sont trois à quatre fois plus élevés. La plupart des receveurs d’une transplantation contractent l’infection par transmission communautaire. Il n’y a eu aucun cas confirmé de transmission d’un donneur à un receveur. 3. Les recommandations en la matière doivent tenir compte de l’incidence de la maladie dans les provinces et territoires, du risque qu’encourent les receveurs potentiels qui deviendront immunodéficients et des risques qui découlent de la suspension ou du report d’une transplantation. 4. Il est préférable d’adopter une approche concertée et raisonnée dans l’ensemble des provinces et territoires. Niveau de risque actuel La COVID-19 représente une menace grave pour la santé, et la situation évolue quotidiennement. Le risque variera à l’intérieur d’une même communauté et d’une communauté à l’autre, mais étant donné le nombre grandissant de cas au Canada, le risque que courent les Canadiens est considéré comme élevé. Une vigilance constante s’imposei. Il y a vraisemblablement un risque de répercussions plus graves pour les Canadiens des catégories suivantes : • âgés de 65 ans et plus; • dont le système immunitaire est affaibli; • présentant déjà des problèmes de santé. Facteurs de risque actuels de contracter la COVID-19 : 1. Personnes qui présentent des symptômes s’apparentant à la COVID-19. La symptomatologie de la COVID-19 varie considérablement, notamment les symptômes non respiratoires. 2. De plus, des données montrent que des porteurs asymptomatiques ou légèrement symptomatiques peuvent servir de vecteurs à la propagation de la maladie dans la collectivité et dans les établissements. 3. Le schéma épidémiologique de la COVID-19 est en constante évolution au Canada. Par exemple, le fait de résider ou de travailler dans un établissement de soins de longue durée constitue un facteur de risque important à l’heure actuelle. 2
Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 4. L’incidence croissante ou variable de la COVID-19, associée à l’augmentation du taux d’occupation des hôpitaux par des patients atteints de la COVID-19, et/ou le fait que le personnel de la santé contracte également la maladie peut faire en sorte que les visites à l’hôpital ou à la clinique ou l’hospitalisation peuvent devenir un facteur de risque supplémentaire. Modes de transmission 1. Il n’y a eu aucun cas confirmé de transmission d’un donneur à un receveur. Selon les données disponibles, la transmission d’un donneur à un receveur est peu probable. 2. Donneur au receveur a. contamination par gouttelettes, d’origine respiratoire ou par aérosolisation; b. virémie +/- (inconnue mais présumée probable; présence d’ARN du virus dans le sang signalée dans jusqu’à 15 % des cas, mais une étude récente menée auprès de 300 patients révèle que l’incidence de la présence d’ARN viral dans le sang est de 1 %) (Wang et coll., JAMA, 2020). Pour la plupart des patients chez qui on a détecté l’ARN viral dans le sang, le virus est également détectable dans les voies respiratoires; c. présence du virus dans les organes (les poumons, particulièrement, le tractus gastro-intestinal, mais il est possible qu’il se retrouve dans d’autres organes). 3. Transmission nosocomiale a. autres patients, visiteurs, personnel soignant; b. transmission par gouttelettes infectées, aérosolisation et contamination potentielle des surfaces. 4. Transmission communautaire (extrahospitalière) Tests de dépistage de la COVID-19 1. Il ne semble pas y avoir d’étalon de référence pour la comparaison de l’efficacité des tests par écouvillonnage, qu’ils soient nasopharyngés ou oropharyngés, ou les deux, en raison du manque de données disponibles permettant d’évaluer avec précision leur sensibilitéii. On recommande souvent un écouvillonnage nasopharyngé et/ou oropharyngé pour le dépistage ou le diagnostic de l’infection à un stade précoce. On privilégie désormais un seul écouvillonnage nasopharyngé parce que le test est mieux toléré par le patient et plus sécuritaire pour la personne qui l’effectueiii. Des rapports mentionnent que la détection à la tomodensitométrie d’une pneumonie virale peut précéder un résultat de RT-PCR positif chez certains patientsiv. Dans certains cas, les prélèvements provenant des voies respiratoires inférieures sont plus sensibles que ceux pris dans les voies respiratoires supérieures en ce qui concerne la détection par test PCR du SRAS-CoV-2v. On dispose de données limitées sur la sensibilité et la spécificité dans le dépistage des donneurs. La tomodensitométrie de 3
Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 l’abdomen a montré une bonne sensibilité chez les patients présentant des symptômes mais une sensibilité moindre chez les personnes asymptomatiques. La sensibilité et la spécificité chez les donneurs décédés sont inconnues. 2. Dans le cas des patients intubés présentant une insuffisance respiratoire attribuable à la COVID-19, le lavage bronchoalvéolaire (LBA) offre une sensibilité supérieure au prélèvement nasopharyngé par aspiration. Le LBA peut être effectué par bronchoscopie — une procédure qui génère de l’aérosolisation — ou peut prendre la forme d’un LBA modifié, réalisé au moyen d’un tube endotrachéal avec cathéter à succion inséré profondément dans les voies respiratoires. En l’absence d’un LBA, on peut envoyer un échantillon obtenu par aspiration endotrachéale comme solution de rechange. 3. Les critères de guérison dans les cas confirmés peuvent varier selon les milieux. Les critères du ministère de la Santé de l’Ontario précisent quand mettre fin à l’isolement selon différents contextes : à la maison, à l’hôpital et dans le cas des travailleurs de la santé. a. Patients hospitalisés : ils doivent être isolés à l’hôpital jusqu’à l’obtention de deux tests négatifs réalisés à 24 h d’intervalle (un échantillon prélevé par écouvillonnage nasopharyngé). b. Patient qui obtient son congé et rentre à la maison dans les 14 jours suivant l’apparition des symptômes : suivre les recommandations concernant les personnes à la maison pour lesquelles il n’est pas nécessaire de réaliser des tests par écouvillonnage afin d’attester la guérison. c. Patient qui obtient son congé et retourne dans un établissement de soins de longue durée ou une maison de retraite : poursuivre l’isolement (précautions contre la contamination par gouttelettes ou par contact) jusqu’à l’obtention de deux tests négatifs, réalisés à 24 h d’intervalle. S’il n’est pas possible de réaliser des tests pour confirmer la guérison, poursuivre l’isolement pendant au moins 14 jours suivant l’apparition des symptômesvi. 4. De plus en plus de preuves montrent que les patients peuvent encore excréter le virus après deux tests PCR par écouvillonnage négatifsvii. 5. Certains pays exigent une tomodensitométrie des poumons chez les donneurs potentiels afin d’éliminer la présence de COVID-19. 6. On a indiqué que le taux de présence d’ARN viral dans le sang des patients pourrait tourner autour de 1 % chez une cohorte plus vaste de patients hospitalisésviii. Les taux peuvent varier, selon la présentation de la maladie chez le patient et la taille de l’échantillon utilisé. Les résultats peuvent comporter des biais d’échantillonnage inhérents aux petites études. Un nombre croissant de publications décrivent des tests de détection d’ARN dans le sang ou le plasma. Ces tests peuvent ne pas avoir été validés ou être offerts dans tous les milieuxix. On ne sait pas si l’ARN détecté dans le sang représente un virus viable ou s’il s’agit de virions endommagés ou de simples brins d’ARN. L’utilité clinique de ces tests est 4
Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 incertaine, puisqu’on s’attend à ce que la plupart des donneurs virémiques (sinon tous) aient également un résultat positif dans le cas des prélèvements des voies respiratoires. 7. Des tests sérologiques (IgG et IgM) sont en voie d’être offerts. Ils ont une sensibilité supérieure dans les stades plus avancés de la maladie. Leur utilité dans le dépistage des donneurs n’a pas été évaluée. Document d’orientation (en date du 15 mai 2020, 12 h HE) Recommandations à l’intention des unités de soins intensifs, des salles d’opération et des services de transplantation La décision de procéder au don et à la transplantation dépend de la capacité hospitalière et des ressources disponibles; il est entendu que celle-ci peut être modifiée selon l’incidence et la gravité des cas de COVID-19 dans la province ou l’établissement. 1) Le personnel des unités de soins intensifs adultes et pédiatriques doit faire subir un test à tous les patients répondant aux critères suivants : a) admission aux soins intensifs; b) ils sont atteints d’une infection respiratoire aiguë d’origine extrahospitalière, peu importe le type, OU d’une maladie fébrile, sans égard à la présence de signes cliniques ou d’un agent pathogène causal connu ou soupçonné. Cette description englobe les patients sous ECMO ou qui y sont admissibles. c) Selon les provinces et le niveau de transmission communautaire, de nombreuses USI effectueront un dépistage systématique de la COVID-19 pour toutes les hospitalisations, que le patient présente ou non des symptômes de la maladie. 2) On devrait prévoir un ajustement de masque et de la formation sur l’équipement de protection individuelle pour tout le personnel soignant lié aux services de don et de transplantation d’organes. 3) Les masques N95 devraient être obligatoires pour tout le personnel des soins intensifs ou de la salle d’opération, lorsqu’une telle mesure est jugée appropriée selon les protocoles de sécurité de l’établissement (p. ex., interventions pouvant entraîner l’aérosolisation du virus, comme l’intubation, la bronchoscopie, la cautérisation chirurgicale, le sciage d’os), et on ne prévoit pas qu’ils seront nécessaires dans le cadre des soins généraux. 4) Nous suggérons à tous les professionnels de la santé d’appliquer les précautions universelles de routine (masque chirurgical, gants) lorsqu’ils traitent des donneurs et des receveurs ayant obtenu un résultat négatif au test de la COVID-19. a) On reconnaît qu’il existe des différences entre les établissements et les régions en ce qui concerne les aspects suivants : i) l’équipement de protection individuelle contre la COVID-19; ii) les précautions universelles; 5
Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 iii) l’absence de précautions de routine. b) Étant donné la présence de transmission communautaire, le risque de propagation par une personne asymptomatique, les limites de la sensibilité des tests sur les prélèvements nasopharyngés par aspiration et l’impossibilité de distinguer de manière fiable les patients atteints de la COVID-19 des patients non atteints, de nombreux centres ont adopté des précautions universelles pour tous les professionnels de la santé pendant les interactions avec les patients. c) En raison de leur immunodéficience, les receveurs d’une transplantation peuvent présenter un risque accru de conséquences graves et de mortalité s’ils contractent la COVID-19. Cette information s’appuie sur des rapports non validés provenant d’Italie, d’Espagne et du Royaume-Uni. En Espagne, des données non publiées font état pour la COVID-19 des éléments suivants : une incidence globale de 18 % chez les greffés; dans 84 % des cas, l’infection résulte de la transmission communautaire; la durée médiane avant l’infection est de 56 mois après la transplantation et le taux de mortalité non corrigé varie de 18 à 29 %. 5) Les règlements de Santé Canada définissent les critères relatifs à la « distribution exceptionnelle » pour ce qui est du don d’organes. Pendant la pandémie de COVID-19, le risque le plus important pour les receveurs potentiels d’une transplantation est lié aux circonstances de la transplantation et au rétablissement suivant l’intervention plutôt qu’à la transmission de la maladie par le donneur. Par conséquent, pendant cette période, tous les receveurs d’une transplantation doivent être informés du risque accru (voir le point 3, sous Recommandations à l’intention des programmes de transplantation). 6) Les candidats à la transplantation devraient subir ces tests en priorité. À mesure que de nouveaux tests deviendront disponibles, chaque province devra réfléchir à la meilleure façon de les utiliser chez ce groupe de patients afin d’accélérer l’obtention des résultats avant la transplantation. Recommandations à l’intention des programmes de don vivant La réunion du 13 mars, à laquelle assistaient les présidents et les vice-présidents du Comité consultatif sur la transplantation rénale, du Comité consultatif sur les dons d’organes de personnes vivantes et l’équipe responsable du don et de la transplantation d’organes à la Société canadienne du sang, a donné lieu aux recommandations suivantes : 1) Tous les programmes de don de rein de personnes vivantes au Canada devraient envisager la possibilité de reporter les transplantations provenant de donneurs vivants au cas par cas et/ou jusqu’à ce que la présente situation se soit résorbée. 6
Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 2) Les transplantations de foie provenant de donneurs vivants présentent généralement un niveau d’urgence plus élevé. Les transplantations de foie provenant de donneurs vivants devraient se poursuivre, au cas par cas, en tenant compte des besoins médicaux du receveur et de l’utilisation des ressources hospitalières selon la gravité de la pandémie dans la région concernée. Recommandations à l’intention des programmes de transplantation À partir du 15 mai, on recommande les modalités suivantes : 1) Tous les programmes de transplantation doivent envisager de suspendre les transplantations de reins provenant de donneurs décédés, sauf pour les patients hyperimmunisés (PRA ≥ 99 %) et les situations médicales urgentes en raison de l’impossibilité d’obtenir des services de dialyse. Toutefois, la reprise des activités de transplantation doit être envisagée dans le contexte d’un aplatissement de la courbe de contagion de la COVID-19, d’une capacité hospitalière suffisante, d’un dépistage adéquat des donneurs et d’une trajectoire post-transplantation exempte de COVID-19 pour assurer la sécurité du receveur. 2) Tous les programmes de transplantation doivent envisager d’éviter le recours aux traitements qui entraînent la réduction des lymphocytes. Toutefois, il appartient aux programmes de transplantation de choisir l’immunosuppresseur approprié. 3) Pendant la pandémie, au moment de l’offre d’un organe plein à des fins de transplantation, il faut bien informer les receveurs potentiels du risque de complications graves s’ils contractent le virus au moment de la transplantation, pendant l’hospitalisation ou après leur congé de l’hôpital étant donné qu’ils seront immunodéficients. Ce consentement éclairé doit être clairement documenté dans le dossier médical du patient à l’hôpital. 4) Dans la mesure du possible, les programmes de transplantation doivent prélever les organes localement et les expédier. Dans le cas des centres qui ne peuvent prélever les organes localement, la décision d’envoyer une équipe de chirurgie doit être prise au cas par cas, selon le niveau d’urgence de la situation du receveur. 5) La taille de l’équipe de prélèvement chirurgical appelée à se déplacer doit être réduite au minimum. Il faut déployer tous les efforts nécessaires pour limiter le plus possible le risque d’exposition à la COVID-19 pour l’équipe. Par exemple, à son arrivée dans la ville, l’équipe doit se rendre directement à la salle d’opération, en évitant si possible la salle d’urgence, et elle doit reprendre l’avion directement dès qu’elle le peut. 6) Voir également le point 6, sous Recommandations à l’intention des unités de soins intensifs, des salles d’opération et des services de transplantation. 7
Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 Recommandations relatives aux critères applicables aux donneurs CRITÈRES CONCERNANT LES DONNEURS DÉCÉDÉS 1. Les organes de donneurs atteints de COVID-19 active ne devraient pas être utilisés. 2. Les donneurs ayant déjà obtenu un diagnostic de COVID-19 doivent subir deux tests, qui doivent être négatifs, avant de pouvoir être admissibles au don, et un autre test doit être effectué au moment du don, lequel doit également être négatif. Malgré tout, on recommande une extrême prudence jusqu’à ce que des données supplémentaires soient disponibles. 3. Tous les donneurs potentiels doivent subir un test de dépistage de la COVID-19. On ignore quel est le choix optimal de prélèvement en vue du test, mais les options possibles sont les suivantes : écouvillonnage nasopharyngé, lavage bronchoalvéolaire (bronchoscopique ou modifié), aspiration profonde des sécrétions endotrachéales ou une combinaison de ces sources de prélèvement. Il importe de tenir compte du risque d’aérosolisation du prélèvement provenant du lavage bronchoalvéolaire bronchoscopique. On ne dispose pas de données suffisantes sur la sensibilité et la spécificité en ce qui concerne le dépistage chez le donneur décédé. Une méthode raisonnable de dépistage pourrait inclure deux prélèvements : un écouvillonnage nasopharyngé et un prélèvement provenant des voies respiratoires inférieures. L’utilité de la tomodensitométrie de l’abdomen comme outil de dépistage dans ce contexte est inconnue, mais elle pourrait apporter un complément d’information, surtout en cas de transplantation pulmonaire. 4. Si le personnel des unités de soins intensifs ou de la salle d’opération a la capacité de le faire, un dépistage de la COVID-19 doit être effectué et le résultat doit être négatif avant de procéder au don (sauf en situation exceptionnelle). 5. Toutes les offres d’organes provenant de programmes, par exemple des États-Unis, où les tests de dépistage des donneurs peuvent ne pas avoir été effectués de manière fiable, doivent être examinées au cas par cas. CRITÈRES CONCERNANT LES DONNEURS VIVANTS (SI LA TRANSPLANTATION N’EST PAS REPORTÉE) 1. Tous les donneurs vivants potentiels doivent subir une évaluation des symptômes avant le don. Tout donneur dont les symptômes s’apparentent à la COVID-19 doit être écarté, mais doit quand même être testé afin de permettre la planification des interventions. 2. Tous les donneurs vivants potentiels doivent subir un test de dépistage de la COVID-19, et celui-ci doit survenir le plus près possible du moment du don (dans les 24 à 48 h). Les données actuelles indiquent que le type de test optimal dans ce contexte ambulatoire est l’écouvillonnage nasopharyngé. 8
Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 3. Tous les donneurs vivants potentiels ayant voyagé à l’extérieur du Canada doivent attendre au moins 14 jours avant de faire un don (conformément au document de Santé Canada intitulé Mesures à prendre pour faire face au risque potentiel de transmission du nouveau coronavirus responsable de la COVID-19 par la transplantation de cellules, de tissus et d’organes humains). Les directives actuelles de santé publique exigent que les voyageurs rentrant au Canada s’auto-isolent pendant 14 jours. 4. Il faut demander à tous les donneurs vivants potentiels d’appliquer scrupuleusement les règles de distanciation physique au cours des 14 jours précédant le don. Les donneurs vivants potentiels ne doivent pas voyager et doivent éviter tout contact avec les personnes présentant des symptômes respiratoires ou grippaux dans les 14 jours avant le don. 5. Un donneur vivant est admissible au don uniquement s’il a subi une épreuve négative à la COVID-19 dans les 24 à 48 heures avant le don, ET s’il présente une évaluation négative des symptômes ET s’il n’a pas voyagé à l’extérieur du Canada au cours des 14 jours précédents. 6. Tous les donneurs vivants ayant déjà reçu un diagnostic de COVID-19 doivent subir deux tests, qui doivent être négatifs, avant de pouvoir être admissibles au don, et un autre test doit être effectué au moment du don, lequel doit également être négatif. 7. Les transplantations provenant de donneurs vivants sont considérées comme reportables (surtout celles impliquant un rein) si cela est dans l’intérêt du donneur et du patient, à l’exception des cas où il s’agit d’une urgence médicale pour un candidat à la transplantation. Recommandations relatives aux critères applicables aux receveurs CRITÈRES CONCERNANT LES RECEVEURS D’ORGANES DE DONNEURS DÉCÉDÉS 1. Tous les receveurs potentiels d’organes provenant de donneurs décédés doivent subir un dépistage des symptômes et un dépistage par écouvillonnage nasopharyngé au moment où ils reçoivent l’appel pour la transplantation. Les personnes ayant obtenu un résultat positif au dépistage des symptômes doivent être écartées de la transplantation. 2. Chez les patients ayant obtenu un résultat négatif au dépistage des symptômes, il faut tenter à tout prix d’obtenir le résultat du prélèvement par écouvillonnage avant l’intervention. On reconnaît que cela ne sera peut-être pas possible dans tous les cas, étant donné les délais d’exécution des tests à l’heure actuelle. CRITÈRES CONCERNANT LES RECEVEURS D’ORGANES DE DONNEURS VIVANTS (SI LA TRANSPLANTATION N’EST PAS REPORTÉE) 1. Tous les receveurs d’un organe provenant d’un donneur vivant doivent subir un dépistage par écouvillonnage nasopharyngé dans les 24 à 48 heures précédant l’intervention; en cas de résultat positif, l’intervention ne peut avoir lieu. 9
Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 Conséquences sur le Programme de don croisé de rein et le Programme des patients hyperimmunisés de la Société canadienne du sang À la lumière des préoccupations que suscite la pandémie de COVID-19, l’équipe de direction de la Société canadienne du sang ainsi que les présidents et les vice-présidents du Comité consultatif sur la transplantation rénale et du Comité consultatif sur les dons d’organes de personnes vivantes ont évalué les données actuelles et l’information disponible dans le présent contexte qui évolue rapidement. Dans le but d’assurer la sécurité des donneurs vivants et celle des receveurs d’une transplantation, les décisions suivantes ont été prises : 1. Programme des patients hyperimmunisés (PPHI) : Le PPHI poursuit ses activités et demeure offert dans l’ensemble du pays. Pendant la pandémie de COVID-19, la décision d’accepter une offre de rein sera prise par les programmes locaux ou provinciaux en fonction des politiques et des processus de l’hôpital en matière de transplantation d’organes provenant de donneurs décédés. 2. Programme de don croisé de rein (DCR) : Le 12 mai, le Comité consultatif sur la transplantation rénale, le Comité consultatif sur les dons d’organes de personnes vivantes et l’équipe responsable du don et de la transplantation d’organes de la Société canadienne du sang ont convenu de relancer les activités du Programme de don croisé de rein (DCR) en trois étapes. Ces activités ont été interrompues le 16 mars 2020 afin de limiter le plus possible l’exposition à la COVID-19 pour les donneurs vivants, les candidats à la transplantation et les receveurs. Voici les trois étapes : 1. La principale priorité sera de résoudre les chaînes de don et de transplantation touchées par la suspension du programme le 16 mars 2020. L’objectif est de régler toutes les chaînes d’ici le mois d’août 2020 en les finalisant ou en les déclarant brisées. 2. À compter de juin 2020, les cycles de jumelage auront lieu chaque mois, plutôt que trois fois par an. Ce changement vise à mieux répondre aux besoins des programmes provinciaux, qui devraient reprendre progressivement leurs activités normales. La fréquence accrue des cycles de jumelage permettra de trouver le plus grand nombre de jumelages possible, étant donné le nombre limité d’occasions de jumelage qu’on prévoit obtenir dans l’avenir. On encouragera également les programmes à expédier et à recevoir les reins plutôt que de demander aux donneurs de se déplacer, bien que certains déplacements locaux pourraient avoir lieu, à la discrétion des programmes. 10
Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 3. On s’attend à ce que la plupart des programmes provinciaux aient repris leurs activités normales d’ici l’automne 2020. L’équipe du Programme DCR et les programmes provinciaux rechercheront des solutions innovantes qui faciliteront l’adaptation au nouveau contexte. Mise à jour sur les répercussions touchant l’approvisionnement en sang Les composants sanguins sont des ressources vitales qui soutiennent les soins de santé au Canada. La Société canadienne du sang gère des réserves nationales de sang et, de concert avec ses partenaires provinciaux et territoriaux, elle continue de suivre les répercussions de la COVID-19 sur ces réserves et d’informer les intervenants de la collectivité de l’évolution de la situation. Ressources supplémentaires 1. À mesure que des ressources supplémentaires concernant la pandémie de COVID-19 deviendront disponibles, nous les déposerons sur notre site Web Développement professionnel — Don et transplantation d’organes et tissus. De plus, un dossier Google Doc et un répertoire Dropbox ont été créés dans le but de faciliter le partage des documents à accès restreint. iVoir https://www.cidrap.umn.edu/sites/default/files/public/downloads/cidrap-covid19-viewpoint- part1_0.pdf et https://www.cmaj.ca/content/192/19/E497.long Carver C, Jones N. “Comparative accuracy of oropharyngeal and nasopharyngeal swabs for diagnosis ii of COVID-19”. Disponible ici. Tang YW, Schmitz JE, Persing DH, et coll. “The Laboratory Diagnosis of COVID-19 Infection: Current iii Issues and Challenges.” J Clin Microbiol. 2020; 10.1128/jcm.00512-20. Xie X, Zhong Z, Zhao W, et coll. “Chest CT for Typical 2019-nCoV Pneumonia: Relationship to Negative iv RT-PCR Testing.” Radiology. 2020 Feb 12:200343. doi : 10.1148/radiol.2020200343. [Publié en ligne avant l’impression]. Hao W. “Clinical Features of Atypical 2019 Novel Coronavirus Pneumonia with an initially Negative RT- PCR Assay.” J Infect. 2020; 10.1016/j.jinf.2020.02.008. Feng H, Liu Y, Zhong J. A case report of COVID-19 with false negative RT-PCR test: necessity of chest CT. Jpn J Radiol. 2020 Apr 7. doi: 10.1007/s11604-020-00967-9. [Publié en ligne avant l’impression]. vHase R, Kurita T, Muranaka E, Sasazawa H, Mito H, Yano, Y. “A case of imported COVID-19 diagnosed by PCR-positive lower respiratory specimen but with PCR-negative throat swabs.” Infect Dis (Lond). 2020 Apr 2:1-4. doi: 10.1080/23744235.2020.1744711. [Publié en ligne avant l’impression]. 11
Document d’information Document de consensus sur le don et la transplantation d’organes pendant la pandémie de COVID-19 2020-05-15 Ministère de la Santé de l’Ontario. “Public health management of cases and contacts of COVID-19 in vi Ontario”, 25 mars 2020. Direction de la gestion des situations d’urgence pour le système de santé; 2020. Xiao AT, Tong YX, Zhang S. “False-negative of RT-PCR and prolonged nucleic acid conversion in vii COVID-19: Rather than recurrence.” J Med Virol. 2020 Apr 9. doi : 10.1002/jmv.25855. [Publié en ligne avant l’impression]. Dawei Wang, MD; Bo Hu, MD; Chang Hu, MD; et al “Clinical Characteristics of 138 Hospitalized viii Patients with 2019 Novel Coronavirus–Infected Pneumonia in Wuhan, China.” JAMA. 2020;323(11):1061- 1069. doi:10.1001/jama.2020.1585 ixHan MS, Seong MW, Heo EY, Park JH, Kim N, Shin S, Cho SI, Park SS, Choi EH. “Sequential analysis of viral load in a neonate and her mother infected with SARS-CoV-2.” Clin Infect Dis. 2020 Apr 16. pii : ciaa447. doi : 10.1093/cid/ciaa447. [Publié en ligne avant l’impression]. 12
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