Embellir Paris, Angle Ambroise Paré / Guy Patin Dans la forêt - Ibai Hernandorena, 2019

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Embellir Paris, Angle Ambroise Paré / Guy Patin Dans la forêt - Ibai Hernandorena, 2019
Embellir Paris, Angle Ambroise Paré / Guy Patin

                                                  Dans      la forêt
                                                  Ibai Hernandorena, 2019
Embellir Paris, Angle Ambroise Paré / Guy Patin Dans la forêt - Ibai Hernandorena, 2019
Présentation du projet
À l’angle de la rue Ambroise Paré et de la rue Guy Patin vient se
glisser une forêt de conifères sur les murs de l’hôpital Lariboisière.
Schématique et inspirée, cette forêt vient donner un souffle d’air
frais dans cet environnement très urbain. Ses couleurs vives, son
clair obscur, un bout de ciel bleu et l’urgence du rouge de l’hôpital
sont les ingrédients de cette fresque minimale et géométrique.

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                                                                         Ibai Hernandorena, 2019
Embellir Paris, Angle Ambroise Paré / Guy Patin Dans la forêt - Ibai Hernandorena, 2019
Motivation
Fort d’un grand nombre d’expériences professionnelles tant
dans les champs de l’art contemporain et du design que dans
ceux de la commande publique et de la réalisation d’œuvres
participatives, je souhaite aujourd’hui développer un travail en
lien avec la ville s’appuyant sur mes expériences. Votre appel à
projet ‘embellir Paris’ me donnerait les moyens réaliser une œuvre
issue d’une recherche engagée dans mes œuvres depuis plusieurs
années maintenant et serait l’occasion d’articuler les enjeux qui
caractérisent ma pratique artistique et mon travail dans la direction
de l’autre.

Ma pratique s’affirme comme un édifice fictionnel constituant
un panorama poétique et utopique qui pousse à redéfinir le
rapport que nous avons à notre environnement. Mon intérêt pour
l’architecture m’a amené a développer une conception de l’art
très liée aux utopies architecturales et à ce qu’elles disent de
l’organisation sociale et politique. Tandis que l’œuvre est chez
moi le lieu d’un enjeu public et politique, la forme est génératrice
de situations. Autrement dit, mon travail consiste à étudier et à
générer des formes et des situations dans un but prospectif. En
découle, la question de l’usage. Sculptures, objets, architectures et
territoires possèdent parfois des destinations qui se croisent.

Lors d’une résidence en 2010, au Seksu Market d’Anyang en
Corée du Sud, j’ai réalisé un ensemble sculptural qui s’appelle
Mobile Island. La sculpture est imaginée comme un outil de
prospection du territoire. L’usage des espaces publics en Asie
diffère des pratiques que nous en avons en Europe. L’enjeu du
projet était d’explorer des rues marchandes, des parcs, des abords
de rivières, des dessous de ponts. Une fois installées, il s’agissait
de constater le devenir des sculptures. Mon ambition initiale fut de
conquérir un terrain vague en bord d’une rivière et de faire en sorte
que les riverains se mettent à l’habiter grâce aux sculptures. Ces
formes en ce lieu furent des sculptures alors que dans les parcs, les
rues et les dessous de pont elles acquérirent une valeur d’usage.

                                                                        Dans      la forêt
                                                                        Ibai Hernandorena, 2019
En 2014 j’ai réalisé L’Autre, une sculpture de bronze qui s’inscrit
dans une zone urbaine complètement neuve à Saint-Denis. Il
s’agissait d’amorcer l’exploration du territoire en créant un
parallèle avec les hautes plaines du Tibet, paysage inexploré qui
abrite la légende du Yéti. L’Autre est un projet qui s’est construit
en deux parties. La première esr un Yéti en bronze à l’échelle
un, qui est aujourd’hui installé dans une rue piétonne en face de
l’entrée d’une école maternelle, nouvelle aussi. L’Autre veille
sur les enfants du quartier et incarne la possibilité d’un territoire
inexploré. Le second volet du projet réside en un conte pour
enfants qui a pris la forme d’un livre illustré. L’histoire du conte
suit L’Autre et son ami le petit garçon Marcel, qui nous font
déambuler dans le quartier environnant l’école. Les dessins ont
été voulus suffisamment réalistes pour se localiser dans le lieu.
L’ensemble des livres ont été offerts au groupe scolaire. Cette
histoire ainsi transmise aux enfants participera à la construction
d’une mythologie contemporaine propre au quartier.

Après la pluie est une peinture éphémère réalisée au blanc de
Meudon sur le sol de la cour de récréation d’un collège. Elle a
été faite grâce à la participation active d’une classe de 4ème.
À travers de cette création picturale a été éprouvée le concept
d’une abstraction fondamentale qui touche ici à l’architecture.
Hors des illusions de l’image très présente dans nos modes de
communications actuelles, la peinture a un potentiel d’évocation
dans l’utilisation simple de la couleur. L’espace transformé, par
cette œuvre éphémère, a été dépossédé de sa narration. Le degré
zéro de l’écriture décrit par Roland Barthes pourrait s’appliquer
ici dans le sens où l’œuvre vaincrait le langage pictural pour se
transformer en une utopie de peinture qui est amenée à s’evanouir
doucement sous la pluie.

De la pensée à l’action, il n’y a qu’un pas, celui de la
détermination. La création est pour moi une ouverture permettant
l’avancer d’une pensée. L’art et la culture, j’en suis convaincu,
ont le pouvoir de redonner du sens et du désir. La force d’une
proposition est dans ceux qui s’en emparent et c’est pour cela que
je tiens ici à générer une vision renouvelée et poétique du contexte
de la rue Ambroise Paré à l’angle de la rue Guy Patin.

                                                                        Dans      la forêt
                                                                        Ibai Hernandorena, 2019
Perception du site
Pour ce paragraphe, je vais citer le livre de Daniel Buren,            « La rue n’est pas un terrain conquis. C’est pourquoi, l’attitude à
À force de descendre dans la rue l’art peut-il enfin y monter ?        la fois originale, marginale, solitaire que l’artiste occidental s’est
(Sens & Tonka, 2004). Dans le contexte de l’angle de la rue Guy        forgée à la suite d’une tradition culturelle plus que centenaire doit
Patin et Ambroise Paré, ce texte est une très bonne perception         être remise en question, par l’artiste lui-même, s’il veut descendre
du site et une belle analyse des enjeux. Il y décrit parfaitement le   dans la rue. (…) La rue n’est pas un terrain conquis. Au mieux, un
travail à faire par l’artiste pour intervenir dans l’espace public.    terrain à conquérir et pour se faire il faut d’autres armes que celles
                                                                       forgées depuis un siècle dans l’habitude parfois complaisante du
                                                                       Musée. (…) Dans la rue, c’est la laideur qui nous guette à chaque
                                                                       pas. (…) Alors que l’œuvre peut, dans le musée, s’imposer par
                                                                       sa seule présence, nettoyée de tous parasites excessifs, elle doit
                                                                       s’imposer dehors, au milieu d’une pollution visuelle extravagante.
                                                                       Cet encombrement visuel existe dans la rue dans tous les cas de
                                                                       figure. Il est plus ou moins intensif et, d’un extrême à l’autre,
                                                                       il peut aller de l’écrin architectural le plus attractif au désastre
                                                                       postmoderne international encombré de publicités, fort courant de
                                                                       nos jours, quand ce n’est pas le bâtiment lui-même qui vient tenter
                                                                       d’imiter la publicité ! »

                                                                                                                                                Dans      la forêt
                                                                                                                                                Ibai Hernandorena, 2019
œuvre à
                                       fenêtres

                                                                       fenêtres

                                                                                                              fenêtres

                                                                                                                         fenêtres
                                                                                                                                             conserver
3,5 m

                                                                                                Panneau PUB

                                      13 m                                                               8m                         15 m

                 Vue en plan

                3,50   3,50                              3,50   3,50
                                                                                  1,75

         1,50                  1,50               0,75             0,75                  1,50

        x 12                  x 10                x 21                    x 23           x9

                                                                                                                                           Dans      la forêt
                                                                                                                                           Ibai Hernandorena, 2019
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