Etude qualitative relative au parcours usagers des personnes handicapées portant sur l'insertion professionnelle - Modernisation de l'action ...

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Etude qualitative relative au parcours usagers des
            personnes handicapées portant sur l’insertion
                           professionnelle.
                                 Principaux résultats – Mars 2018

Contact BVA :
Agnès BALLE – Directrice des études institutionnelles
Isabelle GULPHE - LACHAUD- Directrice conseil – Etudes
qualitatives
Ambre MOUSSUT – Chargée d’études qualitatives Sénior
Contexte, objectifs et                           P.3
         méthodologie
         Synthèse des résultats                           P.8
                  Le parcours d’insertion                 P.9
                  professionnelle des personnes en
                  situation de handicap

                  Volet « Entreprises » - Identification P.54
                  des freins et leviers à l’embauche
                  de personnes en situation de
                  handicap

         Conclusions                                      P.65

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Contexte, objectifs et méthodologie
Le Premier ministre Edouard Philippe a confié à Adrien Taquet, député, et Jean-
  François Serres, membre du Conseil économique, social et environnemental,
  une mission sur le handicap, priorité du quinquennat.

  Ils seront spécifiquement chargés de proposer à Gérald Darmanin, ministre       de
  l’Action et des Comptes publics et Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat auprès      du
  Premier ministre chargée des Personnes handicapées, des mesures                 de
  simplification administrative au bénéfice des personnes en situation            de
  handicap et de leurs proches.

  Cette mission, annoncée lors du Comité Interministériel du Handicap qui s’est
  tenu le 20 septembre dernier, s’inscrit pleinement dans l’esprit de la politique de
  transformation de l’action publique portée par le Gouvernement pour renforcer
  le lien de confiance entre l’administration et les citoyens.

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L’étude a pour objectifs, sur la base de l’expérience et des attentes des
personnes en situation de handicap et de leurs aidants, de :

•   Simplifier les formalités administratives et diminuer les complexités
    normatives, c’est-à-dire les conditions posées pour l’accès aux droits et dispositifs
    publics.

•   Favoriser un accompagnement adapté, notamment pour l’accès à différents
    domaines de la vie quotidienne.

•   Faciliter l’accompagnement des personnes, notamment les modalités selon
    lesquelles les nombreux intervenants se coordonnent dans les territoires.

•   Au final, favoriser une société dite « inclusive », c’est-à-dire qui s’adapte aux
    différences de la personne (et non l’inverse), allant au-devant de ses besoins afin de
    lui donner toutes les chances de réussite dans la vie.

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Plus précisément cette étude devra permettre de :

• Cerner les parcours d’accès à l’emploi en tenant compte des différents statuts possibles (en
  recherche d’emploi, stagiaires, salariés (dont apprentis), usagers d’un ESAT) en identifiant les
  potentiels moments de ruptures, notamment lors des changements de statut et les
  difficultés/freins/complexités rencontrés qu’ils soient d’ordre physique (inadaptation de
  l’environnement, etc.), psychologique (autocensure ou inadaptation des interlocuteurs), juridique
  (absence ou inadéquation de la norme), de processus (lourdeur, complexité ou inadaptation du
  processus au handicap, etc.), institutionnel (absence ou mauvaise coordination entre acteurs, etc.)
  ou liéés à l’accès à un dispositif ou à une aide spécifique ;

• Cerner les difficultés/freins/complexités rencontrés par les entreprises (adaptées ou non)
  qu’ils soient d’ordre physique (inadaptation de l’environnement, etc.), psychologique (autocensure
  ou inadaptation des interlocuteurs), juridique (absence ou inadéquation de la norme), de processus
  (lourdeur, complexité ou inadaptation du processus au handicap, etc.), institutionnel (absence ou
  mauvaise coordination entre acteurs, etc.) ou liéés à l’accès à un dispositif ou à une aide spécifique ;

• Identifier pour ces différents parcours les bonnes pratiques en matière d’inclusion des
  personnes handicapées sur l’ensemble de leur parcours ;

• Recueillir des pistes de solutions permettant une société inclusive.

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35 entretiens individuels d’une durée de
                                                                         1h30 dont :
                                                           • 11 entretiens réalisés par téléphone
                                                           • 24 entretiens réalisés en face à face

                        27 entretiens auprès de
                                                                                      8 entretiens auprès
                       personnes en situation de
                                                                                         d’entreprises
                         handicap physique ou
                                                                                 (tous réalisés par téléphone)
                                mental.

            •     6 entretiens auprès de personnes                         •   2 entretiens auprès d’entreprises
                  en CFA                                                       adaptées
            •     18 entretiens auprès de personnes                        •   1 entretien auprès d’une entreprise
                  en recherche d’emploi / en                                   ne       respectant        pas       la
                  emploi                                                       règlementation en matière d’emploi
            •     3 entretiens auprès d’usagers                                de personnes en situation de handicap
                  d’ESAT                                                   •   3 entretiens auprès d’entreprises
                                                                               ordinaires respectant la législation
                                                                           •   2 entretiens auprès d’ESAT
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Synthèse des résultats
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Compte tenu de la diversité des cibles interrogées, 3
        grands types de parcours ont été identifiés :

1)Le parcours pour accéder à un ESAT
2)Le parcours pour accéder à l’apprentissage

3)Le parcours pour accéder à l’emploi

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3 grands facteurs impactent le déroulé des parcours d’insertion
               professionnelle des personnes rencontrées

          LE CARACTÈRE                                     LA VISIBILITÉ DU
                                                                                   LA
            NATIF OU                                        HANDICAP : UN
                                                                              PERSONNALITÉ
           ACQUIS DU                                      HANDICAP VISIBLE
                                                                                   / la
            HANDICAP                                         OU INVISIBLE
                                                                              DÉTERMINATIO
                                                                                 N DE LA
                                                                                PERSONNE

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Le caractère natif ou acquis du handicap

  •    Un    accompagnement       (parents,  AVS,   médecins,
       professeurs…) et une connaissance des démarches et
       acteurs en matière de handicap plus importants quand le
       handicap est de naissance ou se développe/est
       diagnostiqué au plus jeune âge.

   Des parcours plus fluides et plus courts : des
    démarches et décisions majoritairement prises par
    un tiers…

  •    …À l’inverse pour les personnes dont le handicap se
       développe à un âge plus avancé, une acculturation aux
       démarches et acteurs du handicap est nécessaire et
       l’accompagnement apporté est plus limité.
  •    De plus, l’impact psychologique de connaitre un avant le
       handicap et un maintenant s’avère souvent très violent

   Des parcours moins fluides et plus long : un univers
    du handicap (des démarches, des acteurs, mais
    aussi de son corps) à découvrir et à comprendre.

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La visibilité du handicap : un handicap visible
                         ou invisible

   •    Un handicap qui lorsqu’il est invisible (maladie traitée comme
        la schizophrénie par exemple ou un mal de dos intense) a
        tendance à être caché notamment à l’employeur pour ne pas
        être discriminé.

    Des parcours qui comportent souvent plus de situations
     « d’échec » : une personne en situation de handicap qui
     finit par abandonner (souffre trop au travail) ou par se
     faire licencier (un manque de productivité qui n’est pas
     compris par l’employeur).

   •    Un handicap qui lorsqu’il est visible ne peut donc pas être
        caché. Une transparence sur sa situation qui implique de
        trouver un employeur qui veut et peut (et sait) prendre en
        charge une personne en situation de handicap

    Des parcours pour lesquels le retour à l’emploi est
     beaucoup plus long et difficile.

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La personnalité de la personne et notamment la
                force de sa motivation

•     Il apparait effectivement que ce sont les personnes les plus
      motivées et donc les plus « fortes » psychologiquement qui
      connaissent les parcours les plus aboutis.

 Des parcours souvent plus longs mais aussi souvent plus
  « heureux » : les personnes les plus motivées étant
  souvent les plus impliquées, elles vont faire plus de               « De toute façon, je vais vous dire, je
  recherches pour trouver les acteurs / combines qui peuvent          n’y crois plus, c'est le système qui le
                                                                      veut : les employeurs ne veulent pas
  les aider, et avoir moins tendance à renoncer ou à accepter         de handicapés. » (Frédéric, 45 ans, en
  un emploi/ une formation qui ne leur convient pas…                  attente de formation, Pôle Emploi)

•     À l’inverse les personnes les moins motivées et/ou les moins    « J’ai envie de me remercier,
      « fortes » psychologiquement vont connaître des parcours plus   vraiment, parce que si je n’avais pas
                                                                      eu la ténacité et la pugnacité de
      inachevés                                                       rebondir, clairement, je ne serais pas
                                                                      en emploi aujourd’hui. Ça n’a dépendu
                                                                      que de moi, je sais écrire un CV, j’ai
 Des parcours souvent plus courts mais aussi plus                    assez de ressources et de réseau, je
  « malheureux » : les personnes les moins motivées étant             sais rédiger une lettre, j’ai eu un
                                                                      coaching     en    emploi   dans    une
  souvent plus « défaitistes » elles vont avoir tendance à            association privée que Pôle Emploi ne
  baisser « plus vite » les bras et/ou à accepter des postes /        fait pas. Si je n’avais pas mobilisé les
                                                                      bonnes ressources, je n’aurais pas eu
  formations qui leur conviennent peu…                                d’emploi. » (Marion, 35 ans, en CDD)

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Le parcours jusqu’à l’ESAT

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Les 3 usagers d’ESAT rencontrés dans le cadre de cette étude souffraient chacun d’un handicap mental. Ce parcours
est donc à lire à l’aune de cette information.

            Etape 1 : Une scolarité en IMPro et une
            découverte négative du milieu ordinaire

     Souffrant d’un handicap mental depuis leur plus jeune âge, les
     personnes rencontrées ne pouvaient pas suivre une scolarité
     dans le milieu ordinaire, elles ont donc été placées par leurs
     parents en milieu protégé et plus particulièrement IMPro
     (Institut médico-professionnel).

     •     Un institut au sein duquel elles ont pu bénéficier d’un
           apprentissage professionnel tout en étant suivies, formées
           et accompagnées par un / des éducateur(s) spécialisé(s).

     •     Et un institut dans le cadre duquel elles ont pu « mettre
           un premier pied » dans le milieu ordinaire en y
           réalisant quelques stages (faire la plonge dans un
           restaurant par exemple, ou encore être ouvrier sur un
           chantier…).

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Etape 1 : Une scolarité en IMPro et une
       découverte négative du milieu ordinaire                             « Je n’ai pas aimé le travail en milieu
                                                                           ordinaire, on est livré à soi-même (…)
                                                                           moi j’étais en restauration et on a
                                                                           profité de moi au niveau des horaires
                                                                           (…) je faisais la cuisine et le service
 Toutefois ces stages dans le milieu ordinaire ont souvent été mal         (…) On me faisait des vacheries (…) les
                                                                           autres salariés ils se moquaient de moi
 vécus par les jeunes personnes rencontrées.                               (…) je n’ai rien dit, j’ai tout gardé pour
                                                                           moi parce que j’avais honte et puis ils
                                                                           n’auraient pas compris. » (Flavien, 26
 •   En effet les entreprises d’accueil semblaient ne pas avoir            ans, Usager ESAT)
     été informées et formées en amont au handicap de la
     personne, si bien que la méconnaissance et/ou la découverte           « C’est sûr qu’ils n’avaient pas
     fortuite du handicap a été génératrice de moqueries ou de paroles     l’habitude de recevoir des gens comme
                                                                           moi, ce n’était pas du tout adapté (…)
     décourageantes particulièrement dures et blessantes pour les          ils n’ont rien fait pour essayer de
     jeunes stagiaires.                                                    s’adapter à mon handicap, du coup je
                                                                           n’osais pas leur demander de répéter
 •   De plus les missions et rythmes de travail n’avaient pas été          quand je n’entendais pas. » (Flavien,
                                                                           26 ans, Usager ESAT)
     adaptés à la spécificité des jeunes stagiaires (journées de
     travail qui commencent très tôt ou terminent très tard, cadences
     de travail très / trop soutenues, nécessité de faire des calculs ou   « C’était un con mon chef, il me disait
     de lire alors que le jeune ne sait pas) et étaient en inadéquation    que comme je n’arrivais pas à lire les
                                                                           fiches de recette je n’étais pas fait pour
     avec leurs besoins                                                    la cuisine et que je n’y arriverai pas. Je
                                                                           suis parti. » (Corentin, 26 ans, Usager
                                                                           ESAT)
     Des premières expériences du milieu ordinaire qui se sont
        révélées négatives. Un effet repoussoir de ce milieu et la
       volonté (dans un premier temps) de rester dans le milieu
                                                    protégé.
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Nom de l’étape 2 : l’orientation vers l’ESAT

  •    Soit parce qu’ils sont arrivés à un âge où ils ne peuvent plus rester en
       IMPro (20 ans) soit parce qu’ils ont envie de travailler (dans le milieu
       protégé), les personnes rencontrées se sont / ont été orientées vers
       les ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail).

  •    Les personnes rencontrées ont connu les ESAT de différentes façons…
          o    soit sur les conseils d’un ami lui aussi en ESAT,
          o    soit sur ceux de l’éducateur de l’IMPro
                                                                                  « L’assistante sociale de Suresnes elle m’a
          o    soit sur ceux d’une association d’insertion professionnelle        aidé pour la MDPH, les vœux et tout ça,
                                                                                  je ne me souviens vraiment plus très bien
                                                                                  de ce qu’il y avait (…) j’avais fait des
  •    …mais toutes ont été aidées et prises en charge par leur                   vœux et j’avais mis l’ESAT de XXX en 1er
       conseiller / l’assistante sociale de l’IMPro pour réaliser les             choix je sais car y avait plein de cuisine,
                                                                                  après je ne sais plus trop ce qui s’est
       démarches nécessaires à l’inscription en ESAT (visiblement un              passé mais il y a eu un peu d’attente (…)
       dossier de candidature à se procurer auprès de la MDPH).                   2 semaines je crois pour avoir une place
                                                                                  dans l’ESAT (…) j’ai reçu un courrier pour
                                                                                  savoir que j’étais pris. » (Corentin, 26 ans,
  •    A ce titre ces personnes ne se souviennent pas de la nature des            Usager ESAT)

       démarches à réaliser (si ce n’est formuler des vœux quant aux ESAT
       choisis) mais elles estiment avoir peu attendu (2 semaines environ)
       entre le moment où elles ont postulé et le moment où elles ont eu le
       premier rendez-vous en ESAT.

                       Une orientation très naturelle vers l’ESAT

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Nom de l’étape 3 : la découverte de l’ESAT

•   Une fois la réponse de l’ESAT obtenue, les personnes rencontrées témoignent toutes du
    même processus d’intégration en ESAT.

       o    Une rencontre avec le directeur de l’ESAT pour permettre au jeune d’expliquer ses envies et
            motivations, le jeune étant accompagné de son éducateur de l’IMPro.
       o    Une semaine d’intégration lors de laquelle le jeune peut expérimenter différentes activités
            professionnelles (cuisine, blanchisserie, service…) et se faire au fonctionnement de l’ESAT
       o    L’orientation à la fin de la semaine selon les désirs du jeune et de ses capacités vers un métier
            particulier

•   Un mode de fonctionnement particulièrement valorisé dans la mesure où il permet au jeune de
    « toucher à tout » avant d’affirmer son goût (et ses compétences) pour un métier en particulier. Des jeunes
    dont les envies sont écoutées…

•   …Toutefois des activités proposées au sein de l’ESAT dont la simplicité peut être déroutante parce
    que jugée ennuyantes et dévalorisantes par ceux ayant les capacités (intellectuelles ou manuelles) de faire
    plus….

•   … et une découverte de l’ESAT et plus particulièrement des différents handicaps de ses usagers qui n’est
    pas toujours évidente pour ces jeunes.
      o En effet au sein de l’ESAT ils côtoient au quotidien et pour la première fois des personnes avec des
          handicaps très différents du leur (handicaps physiques par exemple) mais aussi beaucoup plus lourds
          (trisomie).
      o Un décalage difficilement vécu (peut donner le sentiment d’avoir « régressé ») et qui fait qu’un jeune a
          quitté son premier ESAT pour finalement être orienté dans un ESAT où toutes les personnes ont un
          handicap mental.
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Nom de l’étape 4 : l’ESAT, entre milieu
              protégé et milieu ordinaire

 •   Au sein de l’ESAT les jeunes sont en contact avec le milieu
     ordinaire tout en restant dans le milieu protégé :
      o    Que ce soit par la présence de personnes du milieu
           ordinaire au sein de l’ESAT : par exemple une cantine au
           sein de l’ESAT où des travailleurs ou sans- abris viennent se
           restaurer,

      o    Ou que    ce   soit par la mise en place de détachements (des
           stages    de    plusieurs semaines) pendant lesquels plusieurs
           jeunes    de    l’ESAT sont envoyés dans une entreprise pour
           exercer   un   emploi.

 •   Un pied dans le milieu ordinaire et protégé fortement
     valorisé par les jeunes dans la mesure où il permet de ne pas les
     déconnecter du monde professionnel ordinaire (ne sont pas dans
     une bulle) et de leur en apprendre les codes…

 •      … tout en leur assurant un cadre de travail confortable : des
        entreprises informées et formées au handicap des jeunes qu’elles
        reçoivent,
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                             Copyright BVA Group de travail adaptés.
                                                 ® 2018
Nom de l’étape 4 : l’ESAT, entre
               milieu protégé et milieu ordinaire

•    Toutefois, pour les usagers plus âgés (et donc moins soutenus
     financièrement), un travail en ESAT qui, lorsqu’il constitue la
     seule source de revenus, est insuffisamment rémunérateur
     pour leur permettre d’être autonomes financièrement.

•    Un lien avec le milieu ordinaire et une volonté d’offrir la
     possibilité aux jeunes de réintégrer un jour le milieu ordinaire s’ils
     le souhaitent fortement pris en compte par les ESAT
       o    Sur proposition de la chargée d’insertion de l’ESAT, deux jeunes sont
            en train de préparer une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience)
            dans un domaine spécifique.

       o    Toutefois les passerelles pour réintégrer le milieu protégé ne sont pas
            connues des usagers.

      Un ESAT à l’écoute de la volonté des jeunes (rester en
    milieu protégé ou intégrer le milieu ordinaire) et facilitateur
                          des démarches

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Plusieurs grands axes d’amélioration identifiés

                                                                               « Les entreprises ordinaires
  Un premier axe concerne LE MILIEU ORDINAIRE et plus                         devraient recruter plus de
                                                                              personnes en situation de handicap
  particulièrement l’attente d’une meilleure préparation du milieu            pour qu’ils voient le handicap
  ordinaire                                                                   autrement, qu’ils connaissent les
                                                                              handicapés, qu’ils ne se moquent
                                                                              pas, qu’ils acceptent le handicap des
  •    Des entreprises qui doivent être formées à l’accueil et au travail     autres. » (Flavien, 26 ans, Usager
                                                                              ESAT)
       avec des personnes en situation de handicap (comportements à
       avoir, prérequis nécessaires…).
                                                                              « Faudrait juste qu’ils nous
                                                                              donnent plus d’infos sur comment
                                                                              ça va se passer, dire qu’il y a des
                                                                              personnes en difficultés, qu’on va
  Un autre axe concerne les IMPRO avec 2 principales attentes                 rencontrer des personnes
                                                                              beaucoup plus handicapées que
  exprimées :                                                                 nous… pour qu’on se représente
                                                                              un peu mieux comment ça va
  •    Veiller à ce que les jeunes qu’ils suivent intègrent des entreprises   être. » (Flavien, 26 ans, Usager
                                                                              ESAT)
       respectueuses de leur handicap

  •    Davantage informer et préparer les jeunes à l’univers de               « Il faudrait des gens qui nous
                                                                              orientent vers quoi on est
       l’ESAT et notamment mieux leur expliquer ce que cela                   vraiment doués, vers des choses
       implique (côtoyer au quotidien des personnes avec des handicaps        qui nous correspondent quand on
                                                                              a des capacités intellectuelles pour
       divers).                                                               nous permettre de faire quelque
                                                                              chose de plus valorisant. »
                                                                              (Benoit, 40 ans, Usager ESAT)

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Un dernier axe concerne les ESAT avec plusieurs attentes exprimées
                                                                                        « J’aimerais avoir un travail dans le
•    Diversifier les offres de formation selon le handicap : ne pas traiter et          milieu ordinaire, quelque chose à
                                                                                        mon niveau, un travail normal pour
     offrir les mêmes activités professionnelles à une personne avec un handicap/ une   avoir de meilleurs revenus et une
                                                                                        meilleure vie. Mais pour le moment
     maladie mentale qui peut être maîtrisée / calmée (la schizophrénie par exemple)    je ne sais pas encore comment ça
     et dont les effets sont donc minimes et une personne avec un handicap              peut se passer, ce qu’il faut faire,
                                                                                        qui peut m’aider. » (Benoit, 40 ans,
     psychologique et/ou physique très lourd dont les effets sont importants et         Usager ESAT)
     permanents afin de permettre à tous les types de handicap de s’épanouir.
                                                                                        « Il faudrait des gens qui nous
•    Davantage rémunérer les usagers d’ESAT pour leur permettre de prétendre à          orientent vers quoi on est vraiment
                                                                                        doués, vers des choses qui nous
     un logement privé (notamment dans un contexte de crise du logement social)         correspondent quand on a des
                                                                                        capacités intellectuelles pour nous
•    Sensibiliser davantage les personnes en situation de handicap à la vie en          permettre de faire quelque chose de
                                                                                        plus valorisant. » (Benoit, 40 ans,
     ESAT et particulièrement aux types de pensionnaires et handicaps auxquels elles    Usager ESAT)
     vont être confrontées en arrivant en ESAT

•    Mettre à disposition des usagers de l’information sur les différents moyens
     de réintégrer le milieu ordinaire : processus, acteurs à solliciter etc.

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Les bonnes pratiques qui émergent de ce parcours sont celles des
                   acteurs que sont l’ESAT et l’IMPro
 L’ESAT
 •  La présence de personnels encadrant qui écoutent, boostent et orientent les usagers au quotidien
 •  L’écoute des envies des jeunes : un ESAT qui dans son fonctionnement incite ses usagers à montrer leur
    motivation et qui les « récompense » en leur attribuant la spécialité métier qu’ils souhaitent
 •  La jonction avec le milieu ordinaire : la possibilité offerte aux usagers qui en manifestent l’envie/ la
    capacité d’aller en milieu ordinaire tout en restant protégé par une chargée d’insertion
 •  Une spécialisation des ESAT par type de handicap qui permet de s’adapter à la diversité des types de
    handicap
 •  Un rythme professionnel au sein des ESAT adapté : des journées de travail plus courtes et moins intenses
    (la possibilité pour l’usager de prendre une pause quand il est fatigué)
 •  Un personnel d’ESAT formé au handicap: des encadrants qui connaissent les différents handicaps et qui s’y
    adaptent. Des usagers qui alors se sentent à l’aise, n’ont pas besoin de cacher leur handicap / limites
    physiques.
 •  La présence d’une assistante sociale qui aide les usagers de l’ESAT à réaliser leurs démarches administratives.

L’IMPro
• Une bonne coordination avec les ESAT – des IMPro qui savent orienter vers les ESAT
• La présence d’éducateurs qui aident les personnes qui veulent aller en ESAT à réaliser les démarches pour y
  parvenir.

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CFA

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Etape 1 : Une scolarité en CLIS / ULIS : entre milieu protégé et
                                   milieu ordinaire
•      Compte tenu de leur handicap, les jeunes rencontrés ont été très tôt placés en milieu
       protégé soit en CLIS (Classe pour L’Inclusion Scolaire) soit en ULIS (Unités Locales
       pour L’Inclusion Scolaire). Des établissements qui ont l’avantage de :
         o Rassembler peu d’élèves et des élèves de tout niveau (même si certains cours sont
            communs avec le milieu ordinaire selon les niveaux).
         o Offrir un encadrement spécifique avec la présence d’AVS.
         o Être insérés au sein d’un milieu plus ordinaire, ce qui est une façon de :
               Les protéger, sans les déconnecter totalement,
               Leur offrir un enseignement et des structures adaptées.

•      De plus ces structures leur permettent de se familiariser avec le monde de l’entreprise
       puisque les élèves réalisent des stages en classe de 3ème …
•      …Toutefois des stages dont l’orientation apparait souvent « contrainte » :
         o Soit par les souhaits / connaissances des parents,
         o Soit par l’offre disponible à proximité du lieu de vie (des personnes dont le handicap ne
            leur permet pas de partir loin/longtemps du domicile familial),
         o Soit par la méconnaissance de l’existant : une tendance à intégrer la première
            entreprise qui dit oui.
          Une étape pour laquelle le CIO apparaît absent puisqu’il n’a jamais été identifié.

            Des difficultés rencontrées dès la 3ème qui, en l’absence d’aide et d’aiguillage,
                                      vont s’amplifier par la suite

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Etape 2 : L’orientation (contrainte) vers
           l’apprentissage

•    À la fin de la classe de 3ème, ces jeunes doivent choisir une
     orientation. Un choix difficile dans la mesure où bien que très
     suivis dans le milieu protégé ils rencontrent des difficultés scolaires
     importantes, qui contraignent leur orientation professionnelle (une
     option de poursuivre en lycée généraliste souvent difficile à
     envisager).

•    Il apparaît très rapidement que seule la voie de l’apprentissage
     est possible
        - L’absence du CIO ne permet pas de connaître d’autres
          alternatives,
        - Les parents estiment que leurs enfants doivent travailler
          dans des univers « simples » et qu’ils connaissent (par un
          ami ou par des connaissances),
        - L’équipe enseignante tend à présenter l’apprentissage
          comme (la seule) alternative au parcours généraliste.

        À l’aune des premiers stages réalisés, l’impression que
    l’apprentissage est un choix par défaut, souvent déterminé par
        plusieurs éléments (la territorialité, l’offre, les parents)
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Etape 3 : La découverte des CFAS et de Cap Emploi
Le choix de l’apprentissage étant fait, les jeunes sont             Les CFAS : c’est quoi ?
orientés par leurs professeurs vers les portes ouvertes du
CFAS (Centre de Formation des Apprentis Spécialisé) de              -   Les CFAS sont des structures
la région                                                               récentes (et donc encore peu
                                                                        connues), organisées autour
                                                                        d’un centre dans la capitale
•    Les CFAS ont l’avantage par rapport aux CFA ordinaires             régionale et avec des antennes
     d’être des structures au plus proche des jeunes en situation       sur toute la région. Ces
     de handicap avec notamment des tuteurs dédiés (éducateur           antennes sont liées au CFAS
     scolaire spécialisé), impliqués et connaisseurs du handicap        régional mais sont relativement
     sur les plans pédagogique et éducatif, et assurant un suivi        indépendantes     et    peuvent
                                                                        également être reliées (ou non)
     constant des jeunes.                                               à un CFA ordinaire.

•    Une découverte de cette structure lors de la journée portes    -   Les antennes des CFAS sont
     ouvertes rassurante aussi bien pour les parents que pour les       très marquées par leur «
     élèves eux-mêmes.                                                  spécialité     »      (liée   à
                                                                        l’environnement : rural, bassin
                                                                        d’emploi), ce qui implique que
C’est souvent d’ailleurs lors de cette journée portes                   les jeunes sont un peu obligés
ouvertes que le jeune et ses parents font la connaissance               de choisir leur apprentissage
d’un autre acteur : Cap Emploi                                          par rapport à l’ « offre »
                                                                        disponible sur place.
•    Cap Emploi se présente alors comme un acteur facilitateur            « C'était bien, parce
     du parcours du jeune : va pouvoir l’aider à trouver un              qu’à la porte ouverte, j’ai
                                                                         pu savoir ce que faisait
     maître d’apprentissage mais également va lui conseiller             vraiment le CFAS. »
                                                                         (Vincent,     17     ans,
     de faire une demande de RQTH.                                       apprentissage, CFAS)
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Etape 4 : la demande de RQTH

 Sur les conseils de Cap Emploi et avec l’aide d’un éducateur du
    CFAS ou de Cap Emploi et de ses parents, le jeune fait sa
             demande de RQTH auprès de la MDPH.

 •   La demande de RQTH est majoritairement gérée par                      « C'est long, il faut aller voir le
                                                                           médecin pour qu’il remplisse, on
     l’éducateur du CFAS ou de Cap Emploi (qui maitrise totalement         ne sait pas quand ça va être
     les démarches administratives en matière de RQTH) et qui met en       accepté. » (Romuald, 18 ans,
                                                                           apprenti, CFAS)
     relation le jeune, les parents et le médecin.

 •   De fait cette étape du parcours a laissé peu de traces mémorielles
     aux jeunes rencontrés.                                                « C'est le monsieur de Cap Emploi
                                                                           qui a fait la demande de RQTH
                                                                           auprès de la MDPH pour moi. »
 •   Pour l’éducateur ou les parents (quand ils étaient présents lors de   (Romuald, 18 ans, apprenti,
     l’entretien) c’est une étape qu’ils décrivent comme longue du fait    CFAS)
     des contraintes de la MDPH, mais relativement aisée.

 •   En effet aucun élément dans la constitution du dossier RQTH n’est
     identifié comme bloquant mais c'est le temps élargi de la demande
     et de la réponse qui allonge considérablement le processus
     (demande au médecin traitant, pas de date de clôture de dossier)…

            Un processus qui apparait d’autant plus long et
        fastidieux aux parents du jeune que ce dernier est
                       reconnu handicapé depuis longtemps.
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Etape 5 : la recherche d’un maître
                                             d’apprentissage

  La recherche d’un maître d’apprentissage s’avère être
                  une étape périlleuse

 En effet, les quelques rapports entre Cap Emploi et le futur apprenti
 sont souvent déceptifs, avec un acteur Cap Emploi qui :                    « J’ai quand même cherché 6 ou 7 mois
                                                                            avant de trouver. Cap Emploi m’avait
                                                                            proposé un chevrier, mais tout le monde
 -     Quantitativement, propose peu de pistes / d’opportunités : un        sait qu’il ne fait ça que pour l’argent, j’y
                                                                            suis allée, c'était dégoûtant, jamais je ne
       acteur qui connaitrait peu d’entreprises qui prennent en             serais allée là-bas. C'est une grosse
       apprentissage des jeunes en situation de handicap (un constat qui    chèvrerie qui ne fonctionne qu’aux
                                                                            subventions, ils ne cherchent que la
       traduit aussi l’état du marché de l’apprentissage dans la région),   rentabilité. » (Jeannette, 18 ans,
                                                                            apprentie, CFAS)

 -     Qualitativement, propose des pistes qui ne sont pas jugées
       adaptées :
        - Au regard du handicap du jeune
        - Au regard de ses envies et ambitions
        - Au regard de l’éloignement géographique avec le domicile
            familial
        - Au regard du profil du maître d’apprentissage

 -     Quand une piste proposée est acceptée, Cap Emploi n’accompagne
       pas l’employeur dans la gestion du handicap du jeune.
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Etape 5 : la recherche d’un maître
                                             d’apprentissage

 Du côté du CFAS, malgré leur volontarisme, les éducateurs scolaires
 spécialisés peinent eux aussi à trouver les ressources aidantes : ils ne
 connaissent pas tous les rouages de l’entreprise et n’ont pas le carnet
 d’adresses d’acteurs plus performants. Quand ils trouvent un maître
 d’apprentissage, c’est davantage en activant leur réseau personnel.        « Je ne sais pas trop ce que
                                                                            pense mon employeur du
                                                                            handicap, mais il connaît la prof
 Dès lors, quand aucune proposition de Cap Emploi ne correspond, ce         de français du CFA, c'est comme
 sont les parents du jeune qui, grâce à leur réseau, trouvent un            ça que j’ai été prise. Il me pose
                                                                            beaucoup de questions sur le
 maître d’apprentissage à leur enfant, parfois dans un secteur qui n’est    handicap et à mon tuteur
 pas celui voulu par le jeune.                                              aussi. » (Jeannette, 18 ans,
                                                                            apprentie, CFAS)

 Dans les différents cas rencontrés, il apparaît que le maître
 d’apprentissage trouvé est soit :
      • Appâté par l’aubaine financière que représente l’embauche d’un
        apprenti en situation de handicap,
      • Totalement impréparé à l’accueil d’un jeune en situation de
        handicap : d’autant que le handicap, quand il n’est pas visible,
        n’a pas forcément été déclaré par le jeune et/ou ses parents.

                    Une étape de recherche du maître
              d’apprentissage qui constitue la plus difficile du
                                 parcours
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Étape 6 :
                                             l’apprentissage
Lors de la réalisation de l’apprentissage, la découverte du handicap
par les employeurs qui n’en sont pas informés / formés va générer
                        quelques frustrations

En effet, il apparaît que soit le maître d’apprentissage ne comprend pas les
limites de son apprenti, soit il réalise qu’il doit adapter / aménager son lieu
de travail au handicap de l’apprenti. Dans les 2 cas L’apprenti se sent
dévalorisé.

La question prend alors davantage d’ampleur à 2 niveaux :
• Quand il s’agit de mettre en place une compensation financière, des dossiers
  Agefiph jugés complexes et chronophages par les chefs d’entreprise. D’autant
  que les chefs d’entreprise ne sont pas aidés pour ce faire (sauf si l’éducateur du
  CFAS est présent).

• Quand les difficultés de l’apprenti sont telles qu’il a besoin de faire une 3ème année
  d’apprentissage : il apparait des « effets de seuil » avec des jeunes plus âgés donc
  plus onéreux, des maîtres d’apprentissage qui se sentent pris en étau ou qui refusent
  de reconduire l’apprentissage (des apprentissages avortés, ce qui augure mal pour la
  suite professionnelle du jeune en question)

   Un vrai déficit de lien entre les maîtres d’apprentissage et les
               apprentis sur la question du handicap
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Plusieurs grands axes d’amélioration identifiés

  Concernant les parcours scolaires

  •    Des parcours scolaires qui ne doivent pas être déterminés par différentes contraintes (le bassin
       d’emploi, les craintes ou le métier des parents, la facilité apparente de l’apprentissage…) ou alors
       la nécessité que cette voie soit revalorisée.

  •    Des structures aidantes (dans le cadre de l’apprentissage) qui doivent être davantage
       mises en avant tout au long du parcours scolaires : CIO, mais également CFAS.

  Concernant l’accès à l’apprentissage

  •    Des acteurs du binôme emploi/handicap qui doivent intervenir de manière
       systématique et accompagnante (pour les parents, les entreprises, les jeunes, les structures
       scolaires ordinaires ou spécialisées) : un acteur Cap Emploi qui doit intervenir davantage (et
       mieux) dans la recherche d’un maitre d’apprentissage.

  •    Favoriser la rencontre entre les jeunes et les maîtres d’apprentissage (potentiels ou
       anciens) : convier les entreprises aux journées portes ouvertes des CFAS, organiser des
       rencontres.

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Plusieurs grands axes d’amélioration identifiés

     Concernant les relations entre le maître d’apprentissage et son apprenti

     •    Faire davantage de pédagogie auprès des maîtres d’apprentissage sur les bénéfices mais aussi sur
          les contraintes liées à l’embauche d’une personne en situation de handicap.

     •    Davantage contrôler et encadrer les contrats d’apprentissage :
                  •    Du côté des chefs d’entreprise, pour évincer ceux qui seraient tentés par la seule aubaine
                       financière que représente l’embauche d’un apprenti en situation de handicap),
                  •    Du côté des apprentis, pour s’assurer qu’ils ont bien informé l’employeur de leur situation.

     •    Accompagner les 2 parties dans leur adaptation mutuelle : travail des éducateurs scolaires
          spécialisés et de Cap Emploi

     Concernant les acteurs impliqués dans le parcours

     •    Réaliser un travail de sensibilisation et de coordination des différents acteurs qui interviennent dans
          ce parcours : réunions / plaquettes d’information pour les entrepreneurs, prises de parole d’acteurs
          impliqués à différents niveaux, qu’ils soient au cœur du handicap (MDPH), de l’emploi (Pôle Emploi, CCI),
          des 2 (Cap Emploi), de l’apprentissage (Région, CFA, CFAS), du milieu scolaire (CIO, directeurs
          d’établissements scolaires ordinaires et spécialisés type CLISS/ULIS), du financement (AGEFIPH)… ou
          même tout simplement auprès des parents.

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Plusieurs bonnes pratiques identifiées dans ce parcours

   Une journée portes ouvertes au CFAS qui permet au jeune et à ses parents
                                                                                        « Aux portes ouvertes, la directrice
   de découvrir plus en profondeur le CFAS et qui permet également d’introduire         du CFAS m’a dit qu’il fallait que je
   un acteur important : Cap Emploi                                                     contacte Cap Emploi pour constituer
                                                                                        mon dossier et par exemple aussi
                                                                                        pour ce qui concerne une aide pour
                                                                                        l’aménagement par rapport à mon
    Une sensibilisation d’un des maitres d’apprentissage à la question du               handicap. » (Vincent, 17 ans,
    handicap par la CCI ; une formation qui dans le cas du jeune rencontré est          apprentissage, CFAS)
    arrivée tardivement puisqu’il était depuis plusieurs mois dans l’entreprise mais
    une pratique qui semble incontournable, et qui est à développer en amont            «      J’avais     besoin      d’un
                                                                                        aménagement, parce qu’en fait,
                                                                                        en boulangerie, pour savoir s’il y
                                                                                        a de la buée, c'est un petit son, et
     L’intervention de l’éducateur du CFAS pour aider le maitre                         moi je ne peux pas l’entendre,
     d’apprentissage d’un jeune apprenti à mettre en place l’équipement                 alors il a fallu que j’en parle au
                                                                                        maître de stage et qu’on mette en
     nécessaire au bon déroulé de l’apprentissage (démarches                            place un financement, mais ils ne
     administratives et organisation)                                                   savaient pas trop comment faire.
                                                                                        C'est ma tutrice qui m’a aidé. »
                                                                                        (Vincent, 17 ans, apprentissage,
             Plus concrètement un jeune avec un handicap auditif a intégré un           CFAS)
             apprentissage en boulangerie qui nécessitait des aptitudes sonores
             (entendre un bip signalant un trop plein de buée dans le four) que le
             patron n’avait pas évaluées.
             La mise en place d’un Aménagement de Conditions Particulières (un
             bouton qui permet de se passer du signal sonore) était nécessaire. Un
             aménagement qui a été suscité par l’éducatrice scolaire spécialisée, qui
             a aidé le patron à constituer le dossier (particulièrement compliqué).

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Pôle Emploi

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Préambule : le début du handicap et la fin d’un métier

• La très grande majorité des personnes rencontrées étaient avant tout malades (sclérose en plaque, greffé du rein,
  dépression, lobectomie pulmonaire, hyperlaxie musculaire, diabète…) et/ou souffraient d’un handicap invisible (mal
  de dos, douleurs…).
• Un handicap qui s’est déclaré à un âge avancé, et qui les a contraint à renoncer au métier qu’elles
  occupaient jusque-là (un métier que beaucoup d’entre elles aimaient).
• Un départ professionnel qui a souvent été « violent » car non désiré : licenciement, accident du travail non
  reconnu, recours aux Prud’hommes, pression voire harcèlement de l’employeur pour conduire à la démission.

• Ces personnes sont donc / ont été dans une situation de très grande fragilité psychologique. Une fragilité
  nourrie par :
     o Le handicap lui-même, les douleurs au quotidien, et pour certains l’incertitude de l’évolution de la maladie,
     o Une situation de marginalisation voire d’isolement social (beaucoup étant célibataires),
     o Une situation de précarisation économique (des revenus très faibles, un retour chez les parents),
     o Le sentiment amer que sa vie a pris un cours, ou un tournant qui ne devait pas être le sien : la difficulté
        d’accepter l’injustice de la situation, de faire le deuil de sa vie d’avant (et en particulier de sa vie
        professionnelle)
     o La difficulté de réinventer sa vie en tenant compte de :
            Ses limites, qui sont parfois difficiles à accepter, et à mesurer
            Ses envies, qui sont très difficiles à déterminer quand on se sent diminué et fragilisé psychologiquement
            Des limites que la « société » leur impose : la nécessité de se battre pour imposer ses volontés, ses
              choix, ses capacités, quand les institutions ont tendance à contraindre ces ambitions.

    Dès lors parmi toutes les difficultés rencontrées par ces personnes « nouvellement »
  handicapées, c’est avant tout la difficulté de la réinsertion professionnelle qui apparait la
   plus problématique puisque c’est par le travail qu’elles étaient insérées dans la société.
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Étape 1 : La demande de RQTH

   L’ensemble des personnes rencontrées se sont vues conseiller par
     leur médecin du travail / médecin généraliste ou agent de Pôle
    Emploi / Cap Emploi de faire une demande d’obtention de RQTH.
                                                                                « Je n’ai pas vraiment eu de
  Une demande qui, dans la majorité des cas, s’est avérée difficile :           problème pour le remplir, moi je
  • Un remplissage relativement aisé, sur le plan strictement administratif …   sais ce que je veux faire, mon
                                                                                médecin lui il remplit ça toute la
                                                                                journée. Il y a juste plein de
  • …mais qui s’avère beaucoup plus complexe pour ce qui concerne le            trucs à fournir, c'est un peu
    remplissage de la rubrique « projet de vie ». Une difficulté pointée du     long. » (Samir, 32 ans, en
    doigt à plus d’un titre :                                                   emploi, Pôle Emploi)

          o Des personnes qui ne sont pas très à l’aise avec l’écrit (aucune
            aide de la MDPH)

          o Une dimension de projection qui, notamment pour les handicaps
            acquis, signifie psychologiquement la nécessité d’accepter une
            situation que l’on voudrait pourtant tempérer ou ignorer

          o Une nécessité de se projeter dans un métier / des
            formations, alors même que les restrictions médicales ne
            sont pas explicites : beaucoup ne sachant par exemple pas le
            poids maximum qu’ils pouvaient porter…

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Étape 1 : La demande de RQTH

   • De plus une temporalité d’obtention de la RQTH qui                   « Je n’ai pas vraiment eu de
     apparait floue : un dossier dont le remplissage est long et          problème pour le remplir, moi je
                                                                          sais ce que je veux faire, mon
     dont le résultat est lui aussi très éloigné.                         médecin lui il remplit ça toute la
                                                                          journée. Il y a juste plein de
                                                                          trucs à fournir, c'est un peu
                                                                          long. » (Samir, 32 ans, en
   • Des points de crispation accentués par l’opacité perçue de           emploi, Pôle Emploi)
     la MDPH, avec particulièrement des personnes qui
     regrettent de :

           o Ne pas pouvoir suivre le traitement de leur dossier,
           o Ne pas avoir d’explications sur les décisions prises : des
             décisions qui sont imposées et jamais justifiées,
           o Ne pas réussir à parler ou voir quelqu’un (rapidement)
             de la MDPH.

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Étape 1 : La demande de RQTH

Une fois la RQTH obtenue, les personnes interrogées mettent en
avant la méconnaissance de l’utilité de cette RQTH                            « Entre temps, mon conjoint, qui est
                                                                              médecin, m’a incitée à demander une
                                                                              RQTH. Mon généraliste a appuyé ma
• En effet il apparait souvent que (sauf lorsque cela leur a été expliqué     demande, il a souligné l’idée d’un poste
  par un conseiller Pôle Emploi, un médecin…) les droits « ouverts »          aménagé. Et en plus je suis en ALD et à
  par la RQTH ne sont pas connus ; des personnes en situation de              100%, ça n’a donc pas posé de
  handicap qui en ont fait la demande sans en connaître la finalité et qui    problème particulier. » (Flavie, 46 ans,
                                                                              en formation, Pôle Emploi)
  s’interrogent donc sur à quoi elle sert ? Est-ce pour soi ? pour les
  employeurs ?...
                                                                              « J’ai galéré, il y avait plein de choses à
• … dès lors ces personnes s’interrogent sur l’intérêt de la mettre en        fournir, et surtout je ne savais pas à
  avant auprès des employeurs et, si oui, pour quelles raisons ? Est-ce       quoi ça allait me servir. » (Géraldine,
  que des emplois sont réservés ? Les employeurs bénéficient-ils d’aides      28 ans, en attente de formation, Pôle
  ou de facilités qui pourraient les inciter à les recruter ? Finalement ne   Emploi)

  serait-ce pas contre-productif de « s’afficher » handicapé ?

Au final, le sentiment que la RQTH pourrait être davantage un
frein à l’emploi plutôt qu’un facilitateur

    Un manque d’information sur les droits ouverts par la RQTH
    problématique et contraignant dans le déroulé des parcours
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Etape 2 : s’interroger sur son orientation
                                               professionnelle

              Avant même la recherche d’emploi, c’est l’étape d’orientation
                      professionnelle qui semble la plus difficile
     En effet, pour la grande majorité des personnes rencontrées, « trouver sa
     voie » est une difficulté majeure.
     Des personnes qui peinent à :
     - se projeter dans un nouveau métier : les personnes rencontrées doutent d’elles, de leurs
       capacités à apprendre un nouveau métier, ou de reprendre des études.
     - trouver un métier qui soit compatible avec les contraintes du handicap, ses envies, ses
       compétences et ses aspirations.
     - trouver la bonne formation et le financement de cette formation.

     À cela s’ajoute un manque d’information sur leurs droits, sur les acteurs
     pouvant les aider et sur les formations disponibles.
     • En effet, sauf si l’individu est en contact avec une structure qui le prend en charge (centre de
       rééducation, association), l’information ne vient jamais à lui, c’est à lui d’aller la chercher avec tout
       ce que cela peut avoir d’inégalitaire car ce sont les individus les plus formés, et les plus pugnaces qui
       ont in fine les bonnes informations (et qui s’en sortent le mieux).

      Un flou sur sa situation et sur les aides à solliciter. Une tendance naturelle à se
                               tourner alors vers Pôle Emploi.

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Etape 3 : la rencontre avec Pôle Emploi
Pôle Emploi est le premier acteur sollicité par les personnes rencontrées…
       mais c’est un acteur qui va rapidement montrer ses limites

• En effet si les personnes rencontrées valorisent la présence dans leur Pôle Emploi
  d’un agent dédié aux personnes en situation de handicap (des agents dédiés jugés à
  l’écoute et empathiques)…                                                                              « Je fais mes lettres de
                                                                                                         motivation tout seul, même
• … elles pointent du doigt de nombreux dysfonctionnements chez cet acteur :                             si on a eu des ateliers. Mais
                                                                                                         franchement, à part la fois où
     1) Outre cet agent dédié, les autres agents de Pôle Emploi sont beaucoup moins                      un chef d’entreprise est venu
     sensibilisés et formés au handicap.                                                                 nous parler de travail, ce
                                                                                                         n’est pas très intéressant. Les
     2) Les formations de base (apprendre à rédiger son CV, une lettre de motivation etc.)               professionnels, ils disent des
     proposées sont souvent jugées davantage « occupationnelles » qu’utiles dans la mesure où            choses concrètes, alors que
     elles ne donnent pas accès directement à un emploi                                                  les    autres     rigolos    de
             Une logique « occupationnelle » que la plupart des personnes rencontrées jugent            d’habitude, ils ne savent pas
               intentionnelles : étant en formation ces personnes n’apparaissent plus dans les           de quoi ils parlent. » (Gaétan,
               statistiques du chômage                                                                   36 ans, au chômage, Pôle
                                                                                                         Emploi)
     3) Le discours et les propositions en matière d’emploi sont souvent limitées et
     « limitantes »
     Les agents mettraient d’abord en avant la nécessité d’avoir un projet professionnel sans proposer
     des emplois envisageables compte tenu de leur parcours précédent, de leurs compétences et des
     restrictions imposées par le handicap…
     ….or c’est précisément pour avoir ces informations et parce qu’elles n’ont pas d’idées de ce
     qu’elles pourraient faire que les personnes en situation de handicap se sont tournées vers Pôle
     Emploi…
Toutefois la crainte de la précarité et la peur de ne jamais réussir à se reconvertir ont poussé
certaines personnes à accepter à contre-cœur les formations et/ou emplois proposés.

 Un acteur Pôle Emploi décrit comme très vite dépassé par la question du handicap et
                                         quiGroup
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                                                  ® 2018parfois vers Cap Emploi.
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