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FEUILLE DE ROUTE DU SAGE DE L’OMS POUR L’ÉTABLISSEMENT DES PRIORITÉS CONCERNANT L’UTILISATION DES VACCINS ANTI-COVID-19 DANS UN CONTEXTE D’APPROVISIONNEMENT LIMITÉ Approche visant à éclairer la planification et les recommandations ultérieures selon différents scénarios épidémiologiques et d’approvisionnement en vaccins Première publication : 20 octobre 2020 Dernière mise à jour : 16 juillet 2021
Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 dans un contexte d’approvisionnement limité Table des matières Contexte ................................................................................................................................................................................................1 Abréviations, acronymes et sigles .......................................................................................................................................................2 Préambule .............................................................................................................................................................................................3 Introduction ..........................................................................................................................................................................................3 Justification ..........................................................................................................................................................................................3 Processus d’élaboration de la feuille de route ...................................................................................................................................4 Principales considérations ......................................................................................................................................................................5 Principales hypothèses ...........................................................................................................................................................................5 Scénarios épidémiologiques...................................................................................................................................................................5 Scénarios d’approvisionnement en vaccins ...........................................................................................................................................5 Stratégies globales de santé publique par contexte épidémiologique et stade d’approvisionnement en vaccins ...................................6 Utilisations prioritaires des vaccins anti-COVID-19 ........................................................................................................................6 Lien entre la taille des groupes prioritaires et leur répartition par stade ................................................................................................8 Considérations liées au genre.................................................................................................................................................................8 Femmes enceintes ..................................................................................................................................................................................9 Femmes allaitantes .................................................................................................................................................................................9 Enfants .................................................................................................................................................................................................10 Prise en considération des comorbidités dans l’établissement des priorités de vaccination ................................................................11 Participation communautaire, communication efficace et légitimité ............................................................................................11 Annexe 1. Réduction du nombre de décès ou réduction des années de vie perdues .....................................................................18 Annexe 2. Définition des agents de santé .........................................................................................................................................19 Annexe 3. Résumé des principales mises à jour .............................................................................................................................20 Références bibliographiques ............................................................................................................................................................21 Source de financement .......................................................................................................................................................................25 Remerciements ...................................................................................................................................................................................25 ii
Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 dans un contexte d’approvisionnement limité Contexte Ces orientations provisoires ont été publiées pour la première fois en octobre 2020, sur la base de l’avis émis par le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination ; elles ont été mises à jour à l’issue de sa réunion extraordinaire du 29 juin 2021. Les déclarations d’intérêts ont été recueillies auprès de tous les contributeurs externes et évaluées pour vérifier l’absence de tout conflit d’intérêts. Les résumés des intérêts déclarés peuvent être consultés sur la page Web de la réunion SAGE et sur le site Web du groupe de travail du SAGE. 1
Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 dans un contexte d’approvisionnement limité Abréviations, acronymes et sigles ACT Accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT) Cadre d’attribution Dispositif d’attribution équitable des vaccins contre la COVID-19 au travers du mécanisme COVAX COVAX Le volet Vaccins du dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT) COVID-19 Maladie à coronavirus 2019 DART Toxicologie de la reproduction et du développement EUL Protocole OMS d’autorisation d’utilisation d’urgence USI Unité de soins intensifs PIMS Syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique NITAG Groupe consultatif technique national sur la vaccination RITAG Groupe consultatif technique régional sur la vaccination SAGE Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination SARS-CoV-2 Coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère VOC Variant préoccupant OMS Organisation mondiale de la Santé AVP Années de vie perdues 2
Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 dans un contexte d’approvisionnement limité Préambule L’objectif de cette feuille de route est d’aider les pays dans la hiérarchisation des groupes de population à vacciner contre la COVID-19 dans les contextes d’approvisionnement limité, en s’appuyant sur la meilleure compréhension actuelle de la charge de morbidité ainsi que des valeurs et préférences généralement acceptées. Elle ne vise pas à orienter la fixation de cibles de couverture ou d’objectifs nationaux dans le cadre de la lutte contre la maladie. L’Organisation mondiale de la Santé, en collaboration avec ses partenaires du COVAX et les parties prenantes clés à l’échelle nationale et régionale, procède actuellement à la mise à jour de ses objectifs initiaux pour 2021, en vue d’une stratégie mondiale de vaccination contre la COVID-19 pour 2021-2022. Cette stratégie prendra en considération les objectifs mondiaux de lutte contre la COVID-19 et décrira les différentes méthodes et ressources nécessaires à cette fin. La feuille de route pour l’établissement de priorités et la stratégie de vaccination représentent deux documents distincts, mais complémentaires. Introduction Pour soutenir les pays dans la mise en œuvre de leurs programmes de vaccination contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a élaboré une procédure en trois étapes, qui vise à fournir des orientations concernant les priorités globales de ces programmes et à formuler des recommandations concernant les vaccins proprement dits. Première étape : cadre de valeurs. Le Cadre de valeurs du SAGE de l’OMS pour l’attribution des vaccins anti-COVID-19 et la détermination des groupes à vacciner en priorité (1), publié le 14 septembre 2020, expose les principes généraux, les objectifs et les groupes cibles (sans ordre particulier) aux fins de l’établissement des priorités concernant l’attribution des vaccins contre la COVID-19. Deuxième étape : feuille de route pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 (feuille de route pour l’établissement des priorités) (le présent document). Afin d’aider les pays dans leur planification, la feuille de route propose des stratégies de santé publique et des groupes prioritaires cibles pour différents niveaux de disponibilité des vaccins et différents contextes épidémiologiques. La première version de la feuille de route a été publiée le 7 octobre 2020 et mise à jour le 13 novembre 2020. La mise à jour actuelle est substantielle et reflète les données disponibles issues d’études cliniques, ainsi que les enseignements tirés de la mise en œuvre initiale des programmes. La feuille de route sera mise à jour, selon les besoins, pour tenir compte de la nature dynamique de la pandémie, de la disponibilité accrue des vaccins et de l’évolution des données probantes concernant l’effet de la vaccination. Troisième étape : recommandations concernant les vaccins proprement dits. À mesure que des vaccins autorisés à titre conditionnel deviendront disponibles, des recommandations relatives à leur utilisation seront formulées. Actuellement, six vaccins ont été recommandés dans le cadre d’une utilisation d’urgence et des recommandations provisoires relatives à l’utilisation de ces produits ont été publiées. Ces recommandations sont mises à jour à mesure que de nouvelles données probantes sur l’efficacité, l’innocuité et les rappels apparaissent, et au fil de l’évolution de l’épidémiologie et d’autres conditions contextuelles (2). Justification Face à l’urgence et aux larges répercussions de la pandémie de COVID-19, le SAGE a élaboré une approche destinée à éclairer les délibérations nationales au sujet de l’éventail de recommandations pouvant s’avérer appropriées dans différents scénarios épidémiologiques et d’approvisionnement en vaccins. Le mécanisme COVAX (3) et d’autres mécanismes bilatéraux d’achat et de donation ont permis une mise en œuvre sans précédent des programmes de vaccination contre la COVID-19. Cependant, la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire font toujours face à un approvisionnement limité et souvent incertain ; en outre, la vaccination doit toujours faire l’objet d’un établissement de priorités de manière pragmatique et éthique. Tandis que tous les vaccins anti-COVID-19 actuellement recommandés présentent des indications d’utilisation larges et similaires, les pays peuvent décider de prendre en considération des caractéristiques propres à un produit lors de l’établissement de priorités pour certaines populations. La présente feuille de route s’appuie sur le Cadre de valeurs du SAGE de l’OMS pour l’attribution des vaccins anti-COVID-19 et la détermination des groupes à vacciner en priorité. Le cadre de valeurs recense plus de 20 sous-groupes de population auxquels, dans un contexte d’approvisionnement limité en vaccins, il serait envisageable d’accorder la priorité au titre des principes et 3
Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 dans un contexte d’approvisionnement limité objectifs qui y sont définis. Ces sous-groupes ne sont pas classés dans un ordre particulier dans le cadre de valeurs. Les recommandations de groupes prioritaires spécifiques nécessiteront l’intégration des principes éthiques exposés dans le cadre de valeurs et des informations et données probantes concernant les aspects suivants : (i) le statut de la pandémie dans la région de mise en œuvre proposée (c’est-à-dire le contexte épidémiologique quant au degré de transmission du SARS-CoV-2 et à la gravité de la charge de la COVID-19) ; (ii) la quantité de vaccins disponibles et le moment auquel ils sont disponibles ; (iii) les caractéristiques des vaccins disponibles et (iv) l’évaluation du rapport avantages/risques pour les différents sous-groupes de population au moment où le déploiement du vaccin est envisagé. D’autres critères standard utilisés lors de l’élaboration des recommandations du SAGE, tels que la faisabilité, l’acceptabilité et l’utilisation des ressources, devront également être pris en compte. L’ensemble de ces facteurs doivent guider la stratégie appropriée de santé publique pour le déploiement de vaccins donnés. Le SAGE propose une feuille de route destinée à faciliter l’élaboration de recommandations concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19. Cette feuille de route envisage des groupes auxquels il convient de donner la priorité en fonction de divers scénarios épidémiologiques et d’approvisionnement en vaccins. Ces scénarios d’utilisation sont par ailleurs placés dans le contexte de la stratégie globale de santé publique pour chaque contexte épidémiologique (Tableau 1). Cette feuille de route a pour but principal de fournir des orientations lors de la préparation des décisions concernant l’établissement des priorités de vaccination à l’échelle nationale. Si le cadre de valeurs repose notamment sur le principe d’équité mondiale, cette feuille de route n’aborde quant à elle pas directement les décisions d’attribution à l’échelle mondiale. Un dispositif d’attribution a été proposé pour les pays participant au mécanisme COVAX d’accès mondial aux vaccins contre la COVID-19 (4). En outre, la feuille de route ne propose pas de cibles de couverture vaccinale. La précédente version tablait sur un approvisionnement initial limité et envisageait des étapes de vaccination correspondant à 0-10 %, 11-20 % et 21-50 % de la population. Depuis, des cibles plus ambitieuses ont été préconisées et certains pays ont effectivement atteint des niveaux de couverture plus élevés. L’OMS élabore actuellement une stratégie mondiale de vaccination, qui tiendra compte des objectifs et ambitions possibles quant à la vaccination contre la COVID-19 et des exigences en matière de ressources. La présente feuille de route est destinée à assister l’établissement de priorités dans le contexte des cibles de couverture vaccinale définies au niveau national. La feuille de route et la stratégie mondiale de vaccination soulignent toutes deux l’importance de hiérarchiser la distribution de quantités initialement limitées afin d’optimiser les effets de la vaccination sur la santé, les conditions socioéconomiques et l’équité. L’ouverture de l’admissibilité à la vaccination de la totalité de la population, sans l’obtention préalable d’une couverture souhaitée parmi les groupes les plus âgés et autres groupes hautement prioritaires, réduira l’effet susceptible d’être obtenu avec un approvisionnement initial limité en vaccins. Processus d’élaboration de la feuille de route La feuille de route s’appuie sur les sous-groupes de population considérés comme importants pour la mise en œuvre des principes et la réalisation des objectifs visés dans le Cadre de valeurs du SAGE de l’OMS pour l’attribution des vaccins anti-COVID-19 et la détermination des groupes à vacciner en priorité. Un sous-groupe du groupe de travail du SAGE sur les vaccins contre la COVID-19 a mené des exercices d’établissement des priorités, après quoi un tableau provisoire d’établissement des priorités a été élaboré et soumis à l’examen du groupe de travail complet, qui rassemble les présidents des six groupes consultatifs techniques régionaux sur la vaccination (RITAG) et divers membres du SAGE. Le tableau a ensuite été réexaminé et révisé plusieurs fois. Une procédure analogue a été adoptée pour la rédaction du texte de la feuille de route. Lors de l’établissement des priorités, il a été tenu compte des nouvelles informations de modélisation examinant l’efficacité et l’effet optimal des différentes stratégies de vaccination et des meilleures informations épidémiologiques obtenues de publications scientifiques et auprès de différentes organisations de surveillance. De nouvelles modifications de fond ont été apportées à la suite d’un avant-dernier examen par divers membres du SAGE, puis la feuille de route a fait l’objet d’un examen final par le SAGE réuni dans son intégralité. Sur la base des méthodes utilisées pour élaborer la feuille de route initiale, la mise à jour en cours a été lancée en juin 2021 afin de tenir compte des nouvelles données probantes et de l’évolution de la pandémie : données relatives à l’efficacité potentielle et réelle, l’immunogénicité et l’innocuité, ainsi que les faits nouveaux tels que les variants préoccupants (VOC). La feuille de route mise à jour a été examinée par le groupe de travail du SAGE sur les vaccins contre la COVID-19 et par les présidents des RITAG, puis approuvée par le SAGE. 4
Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 dans un contexte d’approvisionnement limité Principales considérations Les considérations ci-après ont guidé l’élaboration de la présente feuille de route et de sa mise à jour. • La présente feuille de route doit rester pleinement alignée sur le C a d r e d e v a l e u r s d u SAGE de l’OMS pour l’attribution des vaccins anti-COVID-19 et la détermination des groupes à vacciner en priorité. • Afin d’être utile aux discussions aux niveaux régional et national, la feuille de route doit rester aussi simple et concise que possible. • La feuille de route sera mise à jour dans le cadre d’un examen continu des nouvelles informations disponibles et d’un dialogue permanent avec les groupes consultatifs techniques régionaux et nationaux sur la vaccination (RITAG, NITAG). Principales hypothèses • La feuille de route part du principe que tout vaccin déployé a reçu une autorisation d’utilisation d’urgence ou est pleinement homologué et remplit tous les critères minimaux ou critiques figurant dans les profils de produits cibles de l’OMS pour les vaccins anti-COVID-19 (5). Les estimations relatives à l’efficacité potentielle et les données d’efficacité réelle indiquent que les vaccins actuellement disponibles ont une performance différente dans des sous-groupes de population différents (par exemple, chez les personnes présentant des comorbidités qui augmentent le risque de forme sévère de COVID-19, comme les personnes séropositives pour le VIH), sans toutefois impliquer une incidence sur l’établissement de priorités. • Il existe encore de nombreuses inconnues liées aux vaccins déployés, par exemple, la durée de la protection et la nécessité de doses supplémentaires (injections de rappel) ; par conséquent, ces questions n’ont pas été abordées ici. Des mises à jour seront publiées au fur et à mesure de la disponibilité de nouvelles données. • La feuille de route suppose que les mesures de santé publique et les mesures sociales (MSPMS) restent en place, à des degrés divers, au fur et à mesure de l’introduction des vaccins et de l’extension de la couverture vaccinale. • Les données récentes semblent indiquer que certains vaccins, au moins, réduisent la transmission du SARS-CoV-2. Par conséquent, la vaccination de certains groupes a été hiérarchisée en fonction de leur contribution à la transmission (6-8). • La feuille de route ne tient pas compte des variations du taux de séropositivité de la population ni du degré de protection naturellement acquise au sein de pays ou de communautés ayant déjà connu un haut niveau de transmission communautaire. • Dans le cadre de cette mise à jour, il est admis que le risque de maladie grave est étroitement lié au risque de décès. En outre et compte tenu de l’apparition continue de données probantes sur l’état post-COVID-19 (9), les répercussions de la vaccination sur les séquelles à long terme de l’infection par le SARS-CoV-2 n’ont pas été prises en considération. • Les données relatives à l’efficacité potentielle et réelle des vaccins contre les variants préoccupants continuent d’émerger. À ce jour, la plupart des vaccins démontrent une efficacité raisonnable contre ces variants, particulièrement après deux doses. Pour certains VOC, l’efficacité réelle semble moindre contre la maladie symptomatique non associée à une hospitalisation et l’infection asymptomatique, mais demeure relativement élevée contre la maladie grave (hospitalisation), l’admission en unité de soins intensifs (USI) et le décès (10-12). Scénarios épidémiologiques Les scénarios épidémiologiques utilisés ici tiennent compte des avantages relatifs et des risques potentiels de la vaccination. Par ailleurs, la stratégie de santé publique concernant l’utilisation des vaccins dépend de la charge de morbidité et de l’épidémiologie locale (y compris la circulation des variants préoccupants), en particulier du taux d’incidence de l’infection dans un contexte donné au moment où la vaccination est envisagée. L’OMS a révisé les catégories de transmission afin d’inclure sept catégories différentes, quatre d’entre elles correspondent à des transmissions communautaires, mais reflètent différentes intensités de transmission (13). Les trois contextes épidémiologiques larges proposés ici sont les suivants : (i) transmission communautaire, (ii) cas sporadiques ou groupes de cas et (iii) absence de cas (Tableau 1). Scénarios d’approvisionnement en vaccins Étant donné que l’approvisionnement en vaccins n’est pas suffisant pour couvrir l’ensemble des personnes susceptibles d’en tirer un bénéfice, trois scénarios d’approvisionnement limité ont été envisagés : un stade I correspondant à un approvisionnement initialement très limité (de 1 % à 10 % de la population nationale totale ; la plupart des pays ont désormais atteint ce stade), suivi d’un stade II, reflétant l’augmentation de l’approvisionnement, qui reste toutefois limité (de 11 % à 20 % de la population nationale totale), et enfin un stade III applicable lorsque l’approvisionnement en vaccins atteint un niveau modéré (de 21 % à 50 % de la population nationale totale). Le Tableau 1 illustre la façon dont ces trois scénarios d’approvisionnement en vaccins pourraient être pris en compte dans les recommandations concernant l’utilisation au sein des groupes prioritaires. 5
Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 dans un contexte d’approvisionnement limité La feuille de route reconnaît que pour de nombreux pays, les décisions d’établissement des priorités seront partiellement ou totalement tributaires de la distribution des vaccins dans le cadre du mécanisme COVAX. Les stades I et II envisagés dans la feuille de route correspondent à la phase 1 d’approvisionnement (jusqu’à 20 % de la population nationale) exposée dans la dernière version en date du dispositif de l’OMS d’attribution équitable des vaccins a n t i - COVID-19 au travers du mécanisme COVAX (4). Le scénario de stade III évoqué dans la feuille de route est quant à lui aligné sur la phase 2 d’approvisionnement du cadre d’attribution correspondant à un taux de couverture de la population de plus de 20 % à 50 %. Stratégies globales de santé publique par contexte épidémiologique et stade d’approvisionnement en vaccins Le SAGE recommande des stratégies globales de santé publique, fondées sur le cadre de valeurs, pour chacun des trois scénarios épidémiologiques (Tableau 1). Ces stratégies tiennent compte de la nature dynamique de l’approvisionnement en vaccins et des conditions épidémiologiques dans chaque pays. Contexte de transmission communautaire : lorsque l’approvisionnement en vaccins est fortement limité, il est justifiable de se concentrer initialement sur la réduction directe de la morbidité et de la mortalité et le maintien des services essentiels les plus critiques, tout en tenant compte de la réciprocité en faveur des groupes exposés au risque de manière disproportionnée, dans le but d’atténuer les conséquences de la pandémie (les agents de santé en première ligne, par exemple). À mesure que l’approvisionnement en vaccins augmente et en fonction des caractéristiques des vaccins, la stratégie est élargie de manière à viser la réduction de la transmission et, partant, des perturbations des fonctions sociales et économiques. Une attention particulière est accordée aux fonctions qui ont une incidence disproportionnée sur les enfants (voir plus loin) et à la réduction de la morbidité et de la mortalité au sein des groupes défavorisés, conformément aux principes du cadre de valeurs du SAGE. Contexte de cas sporadiques ou de groupes de cas : lorsque l’approvisionnement en vaccins est fortement limité, les efforts initiaux continuent de se porter sur la réduction directe de la morbidité et de la mortalité ainsi que sur le maintien des services essentiels les plus critiques et la réciprocité. L’attention particulière à la réduction de la morbidité et de la mortalité parmi les groupes défavorisés dans les zones géographiques à transmission élevée, ou transmission élevée potentielle, est maintenue. À mesure que l’approvisionnement en vaccins augmente, la stratégie est élargie de manière à viser une maîtrise substantielle de la transmission et à limiter davantage les perturbations des fonctions sociales et économiques. Contexte d’absence de cas : ce contexte épidémiologique s’applique aux pays qui ont réussi à enrayer la transmission par des mesures de santé publique et des mesures sociales (MSPMS) et des contrôles aux frontières. Lorsque l’approvisionnement en vaccins est fortement limité, les efforts initiaux se concentrent sur la réduction des risques, au moyen de la vaccination des groupes les plus à risque de développer une maladie grave en cas de flambée, conjointement avec la prévention de la transmission communautaire par importation de cas, et sur la réciprocité en faveur des travailleurs essentiels, en particulier les agents de santé en première ligne. Par ailleurs, à mesure que l’approvisionnement en vaccins augmente, la stratégie est élargie de manière à continuer de maîtriser la transmission et, si possible, à réduire la dépendance à l’égard des MSPMS lourdes. Utilisations prioritaires des vaccins anti-COVID-19 La logique qui sous-tend l’inclusion de chaque utilisation prioritaire des vaccins par sous-groupe de population repose sur les principes et objectifs figurant dans le cadre de valeurs. Pour chaque groupe prioritaire, les objectifs du cadre de valeurs qui se verraient renforcés si la priorité était donnée à cette population sont indiqués dans le Tableau 1 par un code entre parenthèses à la fin de la description de la population (par exemple, A1). La légende reliant les codes aux objectifs correspondants est quant à elle fournie en dessous du Tableau 1. Si une explication détaillée de la logique suivie pour chaque groupe prioritaire dépasse la portée du présent document, nous en proposons néanmoins trois exemples dans l’Encadré 1. 6
Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 dans un contexte d’approvisionnement limité Encadré 1. Trois exemples de logique sous-tendant l’utilisation prioritaire des vaccins contre la COVID-19 Exemple 1. Agents de santé à risque élevé à très élevé d’infection par le SARS-CoV-2 et de transmission ultérieure dans un contexte épidémiologique de transmission communautaire Pour le contexte épidémiologique de transmission communautaire, les agents de santé à risque élevé à très élevé d’infection par le SARS-CoV-2 et de transmission ultérieure sont inclus au stade Ia. Trois raisons, liées au cadre de valeurs, justifient ce niveau de priorité. Premièrement, protéger ces agents contribue à préserver la disponibilité des services essentiels critiques dans le cadre de la riposte à la pandémie de COVID-19. Par ailleurs, les effets indirects de la pandémie sur la santé au-delà de la COVID-19 sont susceptibles d’être bien plus graves si ces services sont compromis ou débordés. Deuxièmement, les données probantes indiquent que les agents de santé présentent un risque élevé d’infection, voire de morbidité et de mortalité (14). Il existe également un risque de transmission ultérieure à des personnes elles aussi exposées à des conséquences graves de la COVID-19. Troisièmement, la priorité à accorder à ces personnels est également justifiée par le principe de réciprocité : ils jouent un rôle crucial dans la riposte à la COVID-19, dans des conditions de travail intenses et difficiles, s’exposant, mais exposant aussi, potentiellement, les membres de leur foyer à un risque accru, le tout pour prendre soin d’autrui. Il y a également des raisons pratiques d’accorder la priorité au personnel de santé à risque élevé/très élevé d’infection. Les agents de santé sont en contact direct avec les systèmes de santé, ce qui devrait faciliter le déploiement efficace d’un programme de vaccination, en particulier s’il est nécessaire d’administrer plusieurs doses. Lancer un programme de vaccination auprès d’une population cible relativement accessible donne plus de temps pour élaborer des mécanismes de distribution pour les autres groupes prioritaires. Exemple 2. Groupes sociodémographiques présentant un risque sensiblement plus élevé de maladie grave ou de décès Pour le contexte épidémiologique de transmission communautaire, les groupes sociodémographiques présentant un risque sensiblement plus élevé de maladie grave ou de décès sont inclus au stade II. Les raisons de ce niveau de priorité tiennent aux principes d’égalité de respect et d’équité. Dans l’esprit de la stratégie globale de santé publique qui met initialement l’accent sur la réduction directe de la mortalité et de la morbidité, les groupes qui, en raison de comorbidités ou de leur état de santé, présentent un risque sensiblement plus élevé de maladie grave ou de décès se voient accorder la priorité au stade II. Il existe néanmoins d’autres groupes de population qui sont tout aussi susceptibles d’être exposés à ces conséquences graves, mais ne sont pas pris en considération dans une hiérarchisation exclusivement fondée sur les comorbidités. Ces groupes incluent, de manière disproportionnée, les personnes qui sont systématiquement défavorisées en matière de statut social et de pouvoir économique et politique. Dans de nombreux contextes, les groupes défavorisés sont plus susceptibles de connaître une lourde charge d’infection et de COVID-19 en raison des conditions de vie ou de travail surpeuplées qu’ils ne sont pas en mesure d’influencer (15-18) et de la prévalence plus élevée de mauvais états de santé générale, ce qui les expose davantage au risque de développer une forme grave de la COVID-19 (19). Il se peut également qu’ils aient moins accès aux soins de santé nécessaires pour diagnostiquer les affections qui supposent un risque élevé, telles qu’une insuffisance cardiaque ou une néphropathie chronique (20). Certaines personnes qui appartiennent à ces groupes pourraient probablement recevoir la priorité si leurs comorbidités étaient connues ou vérifiables, mais en raison de l’inégalité d’accès aux soins de santé, leurs problèmes de santé restent souvent non diagnostiqués et non traités. Les groupes sociodémographiques défavorisés présentant un risque sensiblement plus élevé de forme grave de la maladie ou de décès varient d’un pays à l’autre. Dans de nombreux contextes, les données probantes concernant un risque accru de forme grave de COVID-19 ou de décès sont insuffisantes ou moins claires que pour les facteurs de risque comme l’âge ou les comorbidités. Les décideurs peuvent se voir contraints de décider quels groupes défavorisés risquent d’être affectés par la COVID-19 à un degré tel qu’il convienne de les inclure au stade II. Bien que des efforts plus larges soient nécessaires pour recenser les risques parmi les groupes défavorisés, ces décisions doivent parfois être fondées sur des hypothèses raisonnables quant à l’incidence différentielle déduite d’autres contextes pertinents, notamment de situations d’urgence de santé publique passées (21). Le Tableau 1 fournit des exemples de groupes qui, suivant le contexte national, peuvent relever de cette catégorie de priorité. 7
Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 dans un contexte d’approvisionnement limité Exemple 3. Groupes sociaux/de travailleurs présentant un risque accru d’infection et de transmission en raison de l’impossibilité de maintenir la distanciation physique nécessaire Pour le contexte épidémiologique de transmission communautaire, les groupes sociaux/de travailleurs présentant un risque accru d’infection et de transmission en raison de l’impossibilité de maintenir la distanciation physique nécessaire sont inclus au stade III. Il existe un degré considérable de chevauchement entre les groupes à placer dans cette catégorie de priorité et les groupes sociodémographiques abordés dans l’exemple 2. La différence essentielle est le fait que pour certains groupes défavorisés, il peut ne pas y avoir de bonnes raisons de conclure qu’ils présentent un risque sensiblement accru de maladie grave ou de décès (et qu’il n’est donc pas justifié de les inclure au stade II). Ces groupes peuvent néanmoins être exposés à un risque accru (voire sensiblement plus élevé) de forme grave de la COVID-19 pour les raisons liées à l’inégalité, évoquées ci-avant. Les groupes qui sont contraints de travailler sans distanciation physique ou sans accès aux équipements de protection individuelle appropriés, ou qui n’ont pas d’autre possibilité que de vivre dans des foyers surpeuplés et dans des quartiers densément peuplés, relèvent de cette catégorie (22, 23). Ils sont défavorisés par rapport à d’autres groupes de population qui bénéficient plus facilement et dans une plus grande mesure des MSPMS, à la fois en matière de risque d’infection et de risque de transmission à leurs proches et à leurs collègues. Les personnes incarcérées relèvent également de cette catégorie, bien que la logique qui s’applique à ce groupe de population soit légèrement différente. Même si la restriction de leur liberté est justifiée, il n’est en revanche pas justifié de ne pas intervenir face au risque accru associé à leur incarcération. Idéalement, les décideurs devraient pouvoir distinguer clairement, en s’appuyant sur les données probantes concernant le niveau de risque, quels groupes défavorisés répondent aux critères du stade II et quels groupes répondent à ceux du stade III. Dans la réalité, ces décisions doivent parfois être prises sur la base de données pertinentes limitées. L’observance des principes d’égalité de respect et d’équité exige de procéder à une évaluation rigoureuse afin de s’assurer que tous les groupes sociodémographiques concernés bénéficient d’une attention équivalente pour les deux stades. Lien entre la taille des groupes prioritaires et leur répartition par stade La répartition par stade des groupes prioritaires est séquentielle. Si l’approvisionnement en vaccins est insuffisant pour couvrir les groupes prioritaires au stade I, l’intention est que l’ensemble de ces groupes puissent bénéficier de la vaccination avant les groupes affectés au stade II. À l’exception des stades Ia et Ib, les groupes prioritaires ne sont pas classés dans un ordre de priorité donné au sein d’un stade d’approvisionnement en vaccins. L’affectation des groupes prioritaires repose sur des hypothèses relatives à la taille de ces groupes dans les contextes des pays à revenu élevé, à revenu intermédiaire et à revenu faible. Pour certains groupes prioritaires, une estimation de la taille des groupes n’était même pas disponible. Des différences considérables entre pays sont à attendre. Dans certains pays, la quantité de vaccins prévue pour un stade d’approvisionnement peut s’avérer insuffisante pour couvrir l’ensemble des groupes prioritaires affectés à ce stade, auquel cas les pays devront établir un ordre de priorité des groupes au sein du stade. Prenons l’exemple du stade II dans le contexte épidémiologique de transmission communautaire. Même si l’approvisionnement est suffisant pour vacciner les groupes affectés au stade I, le fait de recevoir un approvisionnement pour couvrir 10 % supplémentaires de la population peut être insuffisant pour vacciner tous les groupes affectés au stade II. Au moment de décider à quels groupes du stade II accorder la priorité, les pays peuvent trouver utile de consulter le cadre de valeurs. Ainsi, déterminer quels principes éthiques sont les plus importants pour le pays, à un moment donné, peut les aider à identifier les groupes qu’il convient de vacciner en priorité. Considérations liées au genre S’il est avéré que le risque de maladie grave et de décès est plus élevé pour les hommes que pour les femmes, en particulier dans les groupes les plus âgés, cette différence de risque diminue lorsque les comorbidités et d’autres facteurs sont pris en compte (24, 25). Dans de nombreux contextes, les femmes sont représentées de manière disproportionnée dans les groupes professionnels à risque élevé, et elles ont souvent une responsabilité directe de soins aux personnes âgées. De plus, dans certains contextes, les femmes sont désavantagées quant à l’accès aux soins de santé, au statut politique et social et à l’autorité décisionnelle en raison des caractéristiques de la structure sociale au sein de certaines communautés. Accorder la priorité aux hommes ou aux femmes en 8
Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 dans un contexte d’approvisionnement limité matière de vaccination risquerait d’exacerber les inégalités sous-jacentes fondées sur le genre. C’est pourquoi la feuille de route ne tient pas compte du genre dans l’identification des utilisations prioritaires des vaccins. Le principe de l’égalité de respect défendu dans le cadre de valeurs souligne l’importance de s’assurer que les systèmes d’administration de la vaccination s’attachent de manière égale à atteindre les hommes et les femmes au sein de chaque groupe prioritaire. Femmes enceintes Les femmes enceintes doivent faire l’objet d’une attention particulière, car les avantages et les risques potentiels de la vaccination s’appliquent non seulement à leur santé, mais également à la santé de leur progéniture. Historiquement, ce groupe a été défavorisé au regard de la mise au point et du déploiement de vaccins, y compris au cours de la pandémie actuelle. Selon les données disponibles, les femmes enceintes atteintes de COVID-19 présentent un risque accru d’avoir une forme grave de la maladie par rapport aux femmes en âge de procréer qui ne sont pas enceintes, avec une forte probabilité d’admission en unité de soins intensifs et de ventilation invasive (26). Les femmes enceintes qui sont d’un âge plus avancé (35 ans ou plus), ou qui ont un indice de masse corporelle élevé ou une comorbidité telle que le diabète ou l’hypertension, sont particulièrement exposées au risque de conséquences graves de la COVID-19. Le fait de contracter la maladie au cours de la grossesse est également associé à des issues défavorables pour le nouveau-né (26, 27). La COVID-19 contractée pendant la grossesse a également été associée à un risque plus élevé d’accouchement prématuré et de nouveau-nés ayant besoin de soins néonatals intensifs. Les études de toxicologie de la reproduction et du développement (DART) réalisées chez l’animal sont terminées pour tous les vaccins qui ont reçu à ce jour une autorisation d’utilisation d’urgence de l’OMS au titre du protocole EUL ; aucun effet nocif n’a été rapporté. La disponibilité des données d’innocuité des vaccins anti-COVID-19 pendant la grossesse varie selon le produit vaccinal. Les données de pharmacovigilance postintroduction relatives à deux vaccins à ARNm n’ont pas, à ce jour, révélé de signal d’alerte majeur ; le profil de réactogénicité et d’événements indésirables par groupe d’âge est analogue à celui observé en l’absence de grossesse (28). Les données d’innocuité d’autres vaccins anti-COVID-19 pendant la grossesse continuent d’être collectées (28, 29). Sur la base des expériences antérieures avec d’autres vaccins pendant la grossesse, l’efficacité des vaccins anti-COVID-19 chez les femmes enceintes devrait être comparable à celle observée chez les femmes qui ne sont pas enceintes dans les mêmes tranches d’âge. Les données provenant de petites études ont démontré que les vaccins anti-COVID-19 à ARNm sont immunogènes chez la femme enceinte et que les anticorps induits par le vaccin passent dans le sang ombilical et le lait maternel, ce qui laisse supposer que le vaccin pourrait protéger à court terme non seulement la mère, mais aussi le nouveau-né (29, 30). Conformément au principe d’égalité de respect du cadre de valeurs, les femmes enceintes sont incluses au stade II de tous les scénarios épidémiologiques de la feuille de route, dans les « Groupes présentant des comorbidités ou un état de santé particulier considérés comme étant considérablement plus à risque de maladie grave ou de décès ». Dans de nombreux contextes, y compris les scénarios de transmission communautaire et de cas sporadiques ou groupes de cas, il est probable que ces risques soient supérieurs à tout risque théorique posé par la vaccination (à ce jour, les données disponibles ne font pas état de risques supplémentaires). En vue d’obtenir des informations sur la vaccination en contexte de grossesse, l’OMS recommande aux pays de consulter la section concernant les femmes enceintes dans les recommandations provisoires sur l’utilisation des produits vaccinaux. Femmes allaitantes Historiquement, les femmes allaitantes ont également été négligées dans la mise au point et le déploiement de vaccins en situation de pandémie. À ce jour, rien n’indique que les femmes allaitantes ont un risque accru de développer une forme grave de la COVID- 19. En conséquence, ce groupe ne fait pas l’objet d’un établissement de priorité dans la feuille de route ; des femmes allaitantes sont toutefois incluses dans d’autres groupes prioritaires. Celles-ci sont aussi susceptibles que d’autres personnes du même âge de bénéficier de la vaccination (29, 30). Les quelques données disponibles sur certains produits suggèrent que la vaccination des femmes allaitantes ne présente pas de risque pour leur nourrisson ; des données probantes sur l’innocuité de la vaccination pour les femmes allaitantes continuent toutefois d’être rassemblées (31). Les données provenant de petites études ont démontré la présence, dans le lait maternel, d’anticorps induits par le vaccin, ce qui laisse supposer une protection à court terme du nouveau-né (29, 32). L’OMS ne recommande pas d’interrompre l’allaitement en raison de la vaccination. 9
Feuille de route du SAGE de l’OMS pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-COVID-19 dans un contexte d’approvisionnement limité Enfants Les enfants (c’est-à-dire < 18 ans) doivent faire l’objet d’une attention particulière et ce, pour trois raisons au moins : (1) le bien-être des enfants est tributaire des adultes et de la société dans son ensemble ; (2) bien que les formes graves de COVID-19 soient rares chez les enfants, elles sont quelquefois observées ; et (3) si leur bien-être subit des revers dans l’enfance, les effets néfastes peuvent être considérables, voire se faire sentir durant le reste de leur vie. Plusieurs essais portant sur les vaccins candidats contre la COVID-19 chez les enfants sont en cours ou terminés. L’autorisation réglementaire pour certains vaccins inclut une utilisation chez l’enfant et d’autres autorisations pédiatriques pourraient suivre. Bien que les enfants soient moins susceptibles de souffrir d’effets directs quant à la morbidité et la mortalité liées à l’infection par le SARS-CoV-2 que les autres tranches d’âge, ils présentent tout de même un risque de développer une forme grave de la maladie et de subir des complications (33, 34). Les enfants infectés par le SARS-CoV-2 présentent un faible risque de développer un syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS ou MIS-C), c’est-à-dire un état inflammatoire multiviscéral grave et potentiellement mortel, avec une fièvre persistante (35). Les effets à long terme de la forme bénigne de la maladie chez l’enfant doivent encore être déterminés (état post-COVID-19) et étudiés afin d’évaluer adéquatement les avantages de la vaccination pour ce groupe d’âge. En outre, les enfants infectés, de tous âges, peuvent transmettre le SARS-CoV-2, quelle que soit la symptomatologie (36-39). La contribution des enfants de moins de 10 ans à la transmission est incertaine ; les données probantes, qui continuent de voir le jour, peuvent être propres au contexte. Les données actuelles indiquent que les enfants souffrant d’affections sous-jacentes et les nourrissons (
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