FORMATION EN PRISE EN CHARGE SYNDROMIQUE DES IST - MANUEL DE REFERENCE Septembre 2007
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REPUBLIQUE DU SENEGAL ---------- MINISTERE DE LA SANTE ET DE LA PREVENTION ----------- DIVISION DE LUTTE CONTRE LE SIDA / IST ---------- FORMATION EN PRISE EN CHARGE SYNDROMIQUE DES IST MANUEL DE REFERENCE Septembre 2007 1
AVANT PROPOS Si notre pays est sur la voie d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour Développement (OMD) dans le cadre de la lutte contre les IST/VIH/SIDA, c’est grâce à un engagement politique qui a permis de mettre en place une structure de lutte qui a apporté, dès le début de l’épidémie, une riposte conséquente et précoce avec une approche multisectorielle et multidisciplinaire. Cette riposte s’est appuyée sur des stratégies majeures parmi lesquelles figure le contrôle des IST. Au demeurant, le contrôle des IST a toujours constitué une préoccupation des autorités nationales et ce avant l’avènement de la pandémie du VIH. Un dispositif sanitaire et législatif (1966) a permis de contrôler dans une certaine mesure la transmission des IST au sein de la population des travailleuses du sexe et de protéger la population générale. Ce dispositif a permis de contrôler l’expansion du VIH /SIDA et la corrélation avec les IST classiques a été vite établie d’abord au plan épidémiologique puis au plan programmatique avec les études de Mwanza et de Rakai qui constituent des références scientifiques et historiques dans le cadre de la prévention de l’infection à VIH. Un contrôle efficace des IST suppose la possibilité d’une prise en charge précoce et efficace à tous les échelons de la pyramide sanitaire et particulièrement au premier niveau de contact qui ne dispose pas des infrastructures de laboratoire. L’approche syndromique a fait la preuve de son adéquation à répondre au besoin, au contexte et à la politique nationale de santé. Elle fait l’objet d’évaluations périodiques pour tenir compte des tendances épidémiologiques et des mutations microbiologiques pouvant affecter l’efficacité des médicaments utilisés. Le Sénégal s’est inscrit dans cette démarche depuis 1994 avec l’élaboration des premiers algorithmes et l’intégration de l’approche syndromique dans le cadre de la politique nationale de santé. A cet effet une révision des algorithmes a été faite en 1996 grâce à l’appui des Partenaires au Développement associée à des recherches sur l’étude des facteurs de risque du syndrome d’écoulement vaginal, les étiologies des écoulements urétraux et de l’efficacité des antibiotiques utilisés. Ces études et recherches ont abouti en 2000 à l’élaboration de la dernière génération d’algorithmes dont la révision fait l’objet de ce manuel. Le contexte actuel est caractérisé par une épidémie à VIH qui demeure stable et faible au niveau de la population générale mais reste concentrée aux groupes à haut risque notamment les travailleuses du sexe, les MSM et les populations migrantes. L’existence de groupes passerelles essentiellement identifiés au sein des populations mobiles entretient le risque de propagation de l’infection à VIH et des IST à la population générale et aux groupes vulnérables en l’occurrence les jeunes et les femmes. Par ailleurs, il convient de garder à l’esprit qu’au delà de l’infection à VIH, les IST affectent significativement la santé de la mère et de l’enfant, et à ce titre, participent sournoisement à aggraver la morbidité et la mortalité maternelle et infantile. C’est pourquoi, les algorithmes actuels participent à l’intégration du contrôle des IST au cadre global de la santé de la reproduction. Ainsi, tout contact avec le système de santé offre à la femme non seulement une opportunité de prévention des IST mais également une occasion de bénéficier des autres services de santé familiale afin de contribuer à réduire le fardeau encore trop élevé de la mortalité maternelle. 2
LISTE DES ACRONYMES ! " # $ % 3
TABLE DES MATIERES LISTE DES ACRONYMES..................................................................................................................... 2 MODULE I :GENERALITES ET SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES (IST) DANS LE MONDE, ................................................. 7 EN AFRIQUE ET AU SENEGAL .......................................................................................................... 7 I.1 INTRODUCTION......................................................................................................................... 8 I.2 GENERALITES............................................................................................................................ 8 I.3 MODES DE TRANSMISSION ET FACTEURS DE PROPAGATION DES IST............... 12 I.4 LA GRAVITE DES IST : LEURS COMPLICATIONS......................................................... 13 I.5 L’INTERACTION ENTRE LES IST ET L’INFECTION A VIH......................................... 14 MODULE II :STRATEGIES DE CONTROLE DES IST .................................................................. 15 II.1 INTRODUCTION....................................................................................................................... 16 II.2 LA PREVENTION ..................................................................................................................... 16 II.3 LA PRISE EN CHARGE PRECOCE ET EFFICACE........................................................... 17 II.4 LA PRISE EN CHARGE DES PARTENAIRES..................................................................... 17 II.5 LES INTERVENTIONS CIBLEES AUPRES DES GROUPES VULNERABLES ET DES « CORE GROUPS » ............................................................................................................................... 18 II.6 LE SUIVI/EVALUATION ......................................................................................................... 19 MODULE III:PRISE EN CHARGE SYNDROMIQUE DES IST..................................................... 20 III.1 LES APPROCHES DIAGNOSTIQUES................................................................................... 21 III.2 DEFINITION ET ELABORATION D’UN ALGORITHME................................................. 23 III.3 LES ETAPES DE LA PRISE EN CHARGE SYNDROMIQUE DES CAS DE IST............ 23 III.4 LES CINQ SYNDROMES IST AU SENEGAL....................................................................... 25 III.5 L’ULCERATION GENITALE ................................................................................................. 26 III.6 L’ECOULEMENT URETRAL ................................................................................................. 28 III.7 L’ECOULEMENT VAGINAL.................................................................................................... 1 III.8 LA DOULEUR ABDOMINALE BASSE CHEZ LA FEMME .............................................. 38 MODULE IV :COUNCELING ............................................................................................................. 43 IV.1. INTRODUCTION....................................................................................................................... 44 IV.2. DEFINITION .............................................................................................................................. 44 IV.3. LES QUALITES D’UN CONSEILLER EFFICACE.............................................................. 45 IV.4. LES TECHNIQUES DE COMMUNICATION ....................................................................... 45 IV.5. THEMES A ABORDER LORS DU COUNSELING .............................................................. 47 IV.6. LES ETAPES DU COUNSELING............................................................................................ 48 IV.7. EVALUATION DU RISQUE ET ELABORATION DU PLAN PERSONNEL DE REDUCTION DU RISQUE DES IST/VIH .......................................................................................... 49 MODULE V:DOUBLE PROTECTION............................................................................................... 53 V.1 DEFINITION DE LA DOUBLE PROTECTION.................................................................... 54 V.2 APPROCHES POUR ASSURER LA DOUBLE PROTECTION.......................................... 54 V.3 AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE LA DOUBLE PROTECTION.......................... 55 V.4 INDICATIONS DE LA DOUBLE PROTECTION................................................................. 56 V.5 STRATEGIES DE LA DOUBLE PROTECTION .................................................................. 56 MODULE VI:PRISE EN CHARGE DES PARTENAIRES............................................................... 57 4
VI.1 IMPORTANCE DE LA PRISE EN CHARGE DES PARTENAIRES ................................. 58 VI.2 PRINCIPES DE L’ANNONCE( INVITATION) ..................................................................... 58 VI.3 STRATEGIES DE L’ANNONCE(INVITATION) ................................................................. 60 VI.4 PRISE EN CHARGE DU (DES) PARTENAIRE (S) .............................................................. 61 MODULE VII: ENREGISTREMENT ET NOTIFICATION DES CAS.......................................... 62 VII.1 INTRODUCTION....................................................................................................................... 63 VII.2 DEFINITIONS ............................................................................................................................ 63 VII.3 L’ENREGISTREMENT DES CAS........................................................................................... 65 VII.4 INTERPRETATION DES DONNEES :................................................................................... 66 VII.5 SYSTEMES DE NOTIFICATION............................................................................................ 66 MODULE VIII: GESTION DES MEDICAMENTS........................................................................... 69 VIII.1 GENERALITES.......................................................................................................................... 70 VIII.2 DEFINITIONS DES TERMES.................................................................................................. 71 VIII.3 LES ETAPES DE LA GESTION DES MEDICAMENTS...................................................... 73 VIII.4 LES PRINCIPAUX OUTILS DE GESTION........................................................................... 74 VIII.5 CONDITIONS D’UN BON STOCKAGE................................................................................. 74 VIII.6 LES TÂCHES DU GÉRANT DE PHARMACIE .................................................................... 75 MODULE IX: PREVENTION DES INFECTIONS............................................................................ 76 IX.1 INTRODUCTION....................................................................................................................... 77 IX.2 DEFINITIONS DES CONCEPTS............................................................................................. 77 IX.3 LES DIFFERENTES ETAPES DE LA PREVENTION DES INFECTIONS ...................... 78 IX.4 TRAITEMENT DES INSTRUMENTS, GANTS ET AUTRES ARTICLES ...................... 79 IX.5 EVACUATION ET ELIMINATION DES DECHETS ET OBJETS CONTAMINES....... 79 IX.6 PREPARATION DE LA SOLUTION CHLOREE à 0,5% .................................................... 79 REFERENCES DOCUMENTAIRES................................................................................................... 81 5
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES Tableau 1 :Principaux agents étiologiques et leurs pathologies ............................................................... 10 Tableau 2 : prévalence des IST chez les TS et leurs partenaires .............................................................. 11 Tableau 3 : Prévalence du VIH et des IST au sein des groupes mobiles en 2006(enquete nationale de surveillance combinee 2006) ............................................................................................................ 12 Tableau 4 : Avantages et inconvénients des trois types d’approches ...................................................... 22 Tableau 5 : Les critères de choix des médicaments IST ........................................................................... 24 Tableau 6 :Traitement du syndrome de l’ulcération génitale ................................................................... 27 Tableau 7 : Traitement du syndrome de l’écoulement urétral .................................................................. 30 Tableau 9 : Evaluation des facteurs de risque de cervicite chez les clientes présentant des pertes vaginales au Sénégal et score............................................................................................................ 33 Tableau 8 : traitement récapitulatif de l’écoulement vaginal ; la cervicite............................................... 34 Tableau 10 : traitement récapitulatif de la vaginite................................................................................... 35 Tableau 11 : TRAITEMENT RECAPITULATIF DES SYNDROMES IST ........................................... 41 Tableau 12 : Autres techniques et attitudes de communication verbale ................................................. 46 Figure 1 :La prévention des IST/VIH ....................................................................................................... 17 Figure 2 : Dynamique de la transmission des IST dans la population...................................................... 18 Figure 3 : Algorithme de l’écoulement urétral......................................................................................... 31 Figure 4 : Algorithme de l’écoulement vaginal (avec ou sans speculum) ................................................ 36 Figure 5 : Algorithme de l’écoulement vaginal chez la femme enceinte......... Erreur ! Signet non défini. Figure 6 : Algorithme de la douleur abdominale basse ........................................................................... 40 6
MODULE I GENERALITES ET SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES (IST) DANS LE MONDE, EN AFRIQUE ET AU SENEGAL 7
OBJECTIF D’APPRENTISSAGE Améliorer les connaissances sur l’épidémiologie des IST OBJECTIFS SPECIFIQUES A la fin de ce module, les participants seront capables de : • Définir les IST • Définir les termes et concepts utilisés en matière d’IST • Citer les différents types d’IST et les principaux agents étiologiques responsables. • Décrire la situation épidémiologique des IST/VIH/SIDA dans le monde, en Afrique et au Sénégal. • Identifier les facteurs de risque et de propagation des IST • Expliquer la relation entre les IST et l'infection due au VIH • Citer les complications des IST • Enumérer les conséquences socio-économiques des IST I.1 INTRODUCTION L’ampleur des IST dans le monde, plus particulièrement en Afrique Sub-saharienne et leur impact sur l’évolution de l’infection par le VIH recommandent de revoir l’approche de la prise en charge de ces infections. Ce premier module traite de l’ampleur des IST, des facteurs qui déterminent leur épidémiologie, de la relation entre les IST et l’infection par le VIH et des conséquences de ces infections au plan sanitaire, social et économique. I.2 GENERALITES 2.1 DEFINITION Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des infections causées par des agents bactériens, viraux, mycosiques ou parasitaires qui se transmettent principalement par contacts ou rapports sexuels. Le terme « Maladies Sexuellement Transmissibles » (MST) utilisé jusqu’au début des années 90, met l’accent sur les malades qui se présentent avec des symptômes (symptomatiques). Toutefois un grand nombre de personnes sont infectées par des germes ou microbes transmis par voie sexuelle sans que cela n’entraîne obligatoirement l’apparition de symptômes (asymptomatiques). C’est pourquoi l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande le terme « IST » à la place de « MST » qui englobe les 2 aspects (symptomatiques et asymptomatiques) 8
2.2 DEFINITION DES TERMES ET CONCEPTS EN MATIERE D’IST a) Infections du Tractus Génital (ITG). Chez la femme, un certain nombre d’infections des organes génitaux ne sont pas toujours transmises par voie sexuelle. Le terme « d’Infections du Tractus Génital » ou « ITG » désigne toutes les infections des organes génitaux, à savoir les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et celles qui ne sont pas toujours transmises par voie sexuelle comme par exemple : la candidose vaginale, l’urétrite à germes banals, etc. b) Sujets- Contacts (ou partenaires sexuels) : Personne qui a eu des rapports sexuels avec le client (cas) index. c) Client (cas) index : Client(e) IST traité(e) dans la structure de santé à partir duquel (de laquelle) on retrouve un(e) ou plusieurs partenaires. d) Prostitution : Toute activité professionnelle qui consiste à satisfaire les besoins sexuels d’autrui en échange de biens matériels ou financiers. Les personnes qui s’adonnent à de telles activités sont appelées Travailleuses du Sexe (TS) e) Pédophilie : Toute activité sexuelle menée sur des enfants par des adultes. f) Pédéraste : Tout sujet masculin (homme) qui se livre à des activités sexuelles avec des garçons (homme) d’où aussi l’appellation HSH ou MSM en anglais. g) ‘’Core group’’ (ou noyau de transmission). Groupe de personnes de taille réduite qui, par leurs comportements sexuels, entretient et perpétue la propagation des IST au sein de la communauté. 2.3 PRINCIPAUX AGENTS ÉTIOLOGIQUES DES IST Le développement des méthodes diagnostiques au cours des dernières décennies a permis, aujourd'hui, d'isoler plus d' une vingtaine d' agents pathogènes responsables d' IST. De nouveaux agents sexuellement transmissibles ont été incriminés, dont le plus réputé est actuellement le VIH qui est responsable du syndrome immunodéficitaire acquis (SIDA). Le tableau 1 présente les principaux types d’IST et leurs agents pathogènes. 9
Tableau 1 : Principaux agents étiologiques et leurs pathologies TYPE D’IST AGENTS ETIOLOGIQUES NOM INFECTION Agents bactériens Neisseria gonorrhoeae Gonococcie Chlamydia trachomatis Chlamydiose Ureaplasma urealyticum Infections mycoplasmes Mycoplasma hominis IST AVEC ECOULEMENT Gardnerella vaginalis, et autres Vaginose bactérienne Protozoaires Trichomonas vaginalis Trichomonase Agents fongiques Candida albicans Candidose Agents bactériens Treponema pallidum Syphilis Haemophilus ducreyi Chancre mou Calymmatobacterium granulomatis Donovanose IST AVEC ULCERATIONS Agents viraux Virus Herpes simplex Herpes génital Ectoparasites Sarcoptise scabiei hominis Gâle Agents viraux Virus de l' hépatite B Hépatite B Papilloma virus humain Condylome AUTRES IST immunodéficience humaine Infection à VIH/SIDA Virus de l' Ectoparasites Phtirus pubis Phtiriase (morpions) Parmi les IST, on distingue celles qui sont curables (gonococcie, chlamydiose, syphilis, chancre mou, trichomonase ….) et celles pour lesquelles on ne dispose pas à l' heure actuelle de moyens curatifs radicaux ; en l' occurrence les IST virales (hépatite B, herpès, VIH, etc.). 2.4 SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DES IST a) Dans le monde et en Afrique En 1999, l’OMS estimait que plus de 340 millions de nouveaux cas d’IST sont notifiés chaque année. Les pays en développement sont les plus touchés. 10
b) Au Sénégal Selon les enquêtes de surveillance biologiques et comportementales, les IST restent fréquentes au Sénégal notamment chez les travailleuses du sexe (TS) et leurs partenaires masculins (Projet « Sida3 », rapport SSG2, Septembre 2006). Chez les TS La prévalence de Neisseria gonorrhoeae (NG) est de 6,5%, celle de Chlamydiae trachomatis (CT) de 0,8% et la prévalence de CT et/ou NG est de 7,3% en 2006. Les données comparatives entre les deux enquêtes combinées de 2002 et 2006 concernant la prévalence des IST est présentée au tableau 2 Tableau 2 : Prévalence des IST chez les TS et leurs partenaires (Projet « Sida3 », rapport SSG2, Septembre 2006) 2002 2006 INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES N NOMBRE (%) N NOMBRE (%) Travailleuses du sexe (TS) Neisseria gonorrhoeae 224 16 (7,1 %) 245 16 (6,5 %) Chlamydia trachomatis 224 9 (4 %) 252 2 (0,8 %) Neisseria gonorrhoeae et/ou 224 25 (11,2 %) 245 18 (7,3 %) Chlamydia trachomatis Partenaires sexuels des TS Neisseria gonorrhoeae 231 2 (0,6 %) Chlamydia trachomatis 231 2 (0,6 %) Test LED 285 38 (13,3 %) 278 28 (10,1%) 2.5 L’EPIDEMIE A VIH : TENDANCES EVOLUTIVES a) Dans le monde et en Afrique A la fin de 2006, on estimait à plus de 39,5 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA dans le monde (source ONUSIDA). 70% des personnes infectées par le VIH vivaient en Afrique La prévalence de l’infection chez les femmes enceintes a atteint 30 à 50% en Afrique orientale et australe tandis qu’en Afrique occidentale, elle peut atteindre 10 à 18% dans certains sites. 11
b) Au Sénégal Selon les données de la surveillance sentinelle 2004-2005(27) La prévalence moyenne est de 1,7%. Les prévalences les plus élevées chez les femmes enceintes pour l’année 2004 sont observées à Dakar, Tambacounda, Ziguinchor et Kolda, alors que la plus faible a été notée à Thiès. Dans l’ensemble des sites on note une prédominance du VIH1 par rapport au VIH2 avec quelques cas de double infection. Selon l’EDS IV, la prévalence nationale est de 0,7% le taux de séroprévalence chez les femmes de 15- 49 ans est estimé à 0,9 % (0,7 % de VIH-1 et 0,2 % de VIH-2) et il est supérieur à celui observé chez les hommes du même groupe d’âges qui est de 0,4 %. Il en résulte un ratio d’infection entre les femmes et les hommes de 2,25; autrement dit : il y a 225 femmes infectées pour 100 hommes infectés. Selon la surveillance combinée biologique et comportementale de 2006, la prévalence chez les Travailleuses du sexe, est de 19,8% en 2006 contre 27,5% lors de la première enquête en 2002 Le tableau ci dessous résume la prévalence du VIH et de l’herpes et de la syphilis chez les hommes en tenue (militaires et policiers), les routiers et les pêcheurs. Tableau 3 : Prévalence du VIH et des IST au sein des groupes mobiles en 2006(enquête nationale de surveillance combinée 2006) Cibles Militaires Policiers Camionneurs Pécheurs VIH 0.7% 0.6% 1,4% 1,0% Herpes Type 2 12,1% 18,3% 16,7% 8,8% Syphilis 1,2% 1,1% 1,7% 0,2% I.3 MODES DE TRANSMISSION ET FACTEURS DE PROPAGATION DES IST 3.1 MODES DE TRANSMISSION Les 4 modes de transmission des IST sont : La transmission sexuelle (hétérosexuelle et/ ou homosexuelle). Transmission verticale de la mère-enfant: au cours de la grossesse pendant l’accouchement. pendant l’allaitement est également une circonstance de contamination. Transmission par les produits sanguins infectés Transmission par les objets souillés ou du matériel médical contaminé. 12
3.2 FACTEURS FAVORISANT LA PROPAGATION DES IST/VIH/SIDA Certains facteurs favorisent la propagation des IST : a) Facteurs démographiques: - âge - sexe b) Facteurs socio-économiques: - pauvreté - guerre - déplacement de populations - profession (entraînant des déplacements) - ignorance relative aux modes de transmission et de prévention des IST c) Facteurs culturels : - sexualité précoce - Lévirat - Etc. d) Facteurs biologiques : - tendance aux infections asymptomatiques - résistance aux antibiotiques e) Facteurs comportementaux: - relations sexuelles multiples non protégées - rapports sexuels non protégés avec des travailleuses du sexe - rapports sexuels non protégés avec un partenaire multi sexuel - automédication - rapports sexuels entre hommes non protégés I.4 LA GRAVITE DES IST : LEURS COMPLICATIONS Les IST non traitées entraînent des complications et des séquelles chez les hommes, les femmes et les nouveau-nés. a) Chez l’homme Les complications les plus fréquentes sont les suivantes : Orchi-épididymites, stérilité rétrécissements urétraux. 13
b) Chez la femme Les complications les plus fréquentes sont les suivantes : la «maladie inflammatoire pelvienne» ou syndrome inflammatoire pelvien. La stérilité La grossesse extra utérine (ectopique). Le cancer du col de l’utérus. Les conséquences néfastes durant la grossesse: • avortement, • mort du foetus in utéro, • naissance de nouveau-nés de faible poids c) Chez les nouveau-nés, On peut observer des conjonctivites néonatales pouvant entraîner la cécité, une infection pulmonaire une syphilis congénitale. I.5 L’INTERACTION ENTRE LES IST ET L’INFECTION A VIH La présence d’une IST non soignée, sous forme d’écoulement, d’ulcération ou de simple inflammation, augmente le risque de transmission ou d’acquisition du VIH par voie sexuelle. 14
MODULE II STRATEGIES DE CONTROLE DES IST 15
OBJECTIF D’APPRENTISSAGE A la fin du module les prestataires de soins seront capables d’appréhender les stratégies de contrôle des IST OBJECTIFS SPECIFIQUES Les prestataires de soins seront capables de: 1. Enumérer les différentes stratégies de contrôle des IST 2. Décrire les principales interventions pour la prévention des IST 3. Expliquer l’importance des interventions ciblées auprès des groupes vulnérables 4. Énumérer les différentes activités du Suivi/Evaluation 5. Décrire les différentes approches de prise en charge précoce des IST II.1.INTRODUCTION Le contrôle des IST est reconnu comme une stratégie prioritaire dans la prévention de l’épidémie à VIH Les objectifs de ce contrôle sont les suivants : - Réduire l’incidence et la prévalence des IST - Interrompre la chaîne de transmission des infections contractées lors des relations sexuelles - Empêcher le développement de maladies, complications et séquelles - Réduire le risque d’infection par le VIH. L’introduction de la prise en charge syndromique au sein des services de soins de santé primaires, contrôle en partie la dynamique de l’infection à VIH. L’étude de Mwanza en Tanzanie en 1995 a démontré que la prise en charge correcte des IST au sein d’une communauté pouvait réduire de 40% l’incidence du VIH. Les principales stratégies de contrôle d’un programme de lutte contre les IST comprennent: la prévention, la prise en charge précoce et efficace des cas d’IST, la prise en charge des partenaires, les interventions ciblées auprès des groupes vulnérables et des « core groups » et le suivi/évaluation II.2.LA PREVENTION Elle vise la réduction des risques d’infection (ou de contagiosité), du nombre des partenaires et des contacts sexuels à risque. Elle est primaire et secondaire. La prévention primaire comporte : ♦ Le changement de comportement, c’est à dire la réduction du nombre de partenaires (abstinence ou fidélité) et l’utilisation des préservatifs ♦ L’amélioration de la disponibilité des préservatifs 16
La prévention secondaire comporte : ♦ La prise en charge précoce et correcte des cas d’IST Cette prévention secondaire permet d’éviter les complications des IST et la transmission du VIH/SIDA. Elle est donc une prévention primaire du VIH/SIDA Figure 1 : La prévention des IST/VIH PREVENTION PRIMAIRE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT REDUCTION DU RISQUE D' INFECTION PROMOTION DE L'UTILISATION DES PRESERVATIFS PREVENTION SECONDAIRE DES IST= PREVENTION PRIMAIRE DE L'INFECTION A VIH PREVENTION DES PRISE EN CHARGE DES IST =====> COMPLICATIONS ET DE LA TRANSMISSION DU VIH/SIDA II.3.LA PRISE EN CHARGE PRECOCE ET EFFICACE Elle vise non seulement à diminuer la durée de la contagiosité mais aussi à limiter le nombre de nouveaux cas d’infection à VIH. La prise en charge précoce et efficace a pour but d’interrompre la chaîne de transmission des IST et d’empêcher le développement des formes évoluées, des complications et des séquelles. Cependant elle n’est possible que pour les IST curables. II.4.LA PRISE EN CHARGE DES PARTENAIRES. La prise en charge des partenaires est un volet important dans la prise en charge des IST en raison du mode de contamination qui est direct, par voie sexuelle. Elle permet d' interrompre la chaîne de transmission des IST en évitant la réinfection des clients et des nouvelles infections à partir du partenaire du client. Elle fait surtout appel à l’annonce aux partenaires en vue d' un counselling et d’un traitement. Le (la) patient€ infecté(e) est encouragé(e) à informer ses partenaires sexuels (les) de leur possible exposition à l’infection et à les orienter vers le prestataire de soins pour une prise en charge. 17
II.5.LES INTERVENTIONS CIBLEES AUPRES DES GROUPES VULNERABLES ET DES « CORE GROUPS » Les IST ne sont pas uniformément réparties dans la communauté. Un groupe noyau de petite taille entretient la dissémination des IST dans la population générale (Professionnels (les) du Sexe et leurs client(e)s, personnes éloignées de leurs foyers, jeunes etc..). Des interventions ciblées en direction de ces groupes ont un impact beaucoup plus grand que celles dirigées vers la population générale. Figure 2 : Dynamique de la transmission des IST dans la population 3. Population générale 1.Core group 2.Population passerelle 1= Core group : population où la fréquence des IST est très élevée (Exemple : Professionnel(le)s du sexe) 2 = Population passerelle = Partenaires du core group 3 = Population générale (communauté) 18
II.6.LE SUIVI/EVALUATION Le suivi consiste à identifier et à recenser les évènements, les activités, les personnes et les ressources matérielles du programme ; il se base sur un recueil continu de données. L’évaluation consiste en une mesure du niveau de réalisation des objectifs fixés et à mener des actions correctrices ou des décisions pour la suite du programme. Les activités de suivi et d’évaluation comprennent : - la supervision, - la surveillance épidémiologique, - les enquêtes épidémiologiques, socio-comportementales, biologiques ponctuelles ainsi que des évaluations périodiques. Elles permettent de : - évaluer la qualité de la prise en charge des IST - suivre l’évolution des IST dans le temps et dans l’espace afin d’évaluer la tendance, - planifier des activités de contrôle des IST - évaluer les interventions. 19
MODULE III PRISE EN CHARGE SYNDROMIQUE DES IST 20
OBJECTIF D’APPRENTISSAGE A la fin de la session les prestataires de soins seront capables de : Assurer une prise en charge adéquate des client(e)s atteint(e)s d’IST OBJECTIFS SPECIFIQUES Les prestataires seront capables de : 1. Assurer un bon accueil des client(e)s 2. Assurer une bonne prise en charge médicale des client(e)s 3. Conduire un bon counselling Assurer une bonne prise en charge des partenaires III.1 LES APPROCHES DIAGNOSTIQUES Il s’agit des différentes approches de prise en charge des clients consultant pour une IST. Les prestataires de soins ont généralement recours à l’une des méthodes de diagnostic des IST suivantes : l’approche étiologique, c’est l’utilisation de tests de laboratoire pour identifier l’agent causal. L’approche étiologique est souvent considérée comme la méthode idéale en médecine. Elle permet au prestataire de services de poser des diagnostics précis et de traiter les clients avec une égale précision. l’approche clinique, c’est l’utilisation de l’expérience clinique pour identifier les symptômes typiques d’une IST en particulier. Cependant, pour ce qui est du diagnostic et du traitement des IST, ces deux approches classiques soulèvent un certain nombre de problèmes qui empêchent de lutter efficacement contre ces IST à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. 21
Tableau 4 : Avantages et inconvénients des trois types d’approches Types Avantages Inconvénients d’approche - Erreur diagnostic possible - Soulagement rapide - Favorise les résistances - Peut être appliqué partout - Ne prend pas en charge les Clinique - N’est pas dépendante du laboratoire associations - Nécessite une grande expérience clinique - Fiabilité et précision - Exige du temps - Permet un traitement spécifique - Nécessité d’un laboratoire - Evite les résistances - Accessibilité - Prend en compte les associations - Coût Étiologique - Meilleur suivi - Fiabilité des résultats - Confiance - Perte de client - Permet une notification précise - Prend en charge des associations - Problème de notification - N’est pas dépendante du laboratoire - Ne prend pas en compte les - Soulagement rapide asymptomatiques - Gain de temps - Risque de traitement par excès - Pas de risque de perte de client - Acceptabilité et tolérance Syndromique - Référence rapide - Problème de notification des - Augmente les chances de guérison partenaires - Peut être appliqué partout - Simplicité d’application Au regard de ce qui précède, pour une prise en charge rapide d’un plus grand nombre de clients souffrant d’IST et par tout agent de santé (médecins et paramédicaux) de toutes les structures de santé, l’approche syndromique est celle privilégiée par le Ministère en charge de la Santé au Sénégal. En plus de la rapidité du traitement, de son accessibilité financière, elle permet par une économie de temps de se consacrer à d’autres activités pour lesquelles très peu ou pas de temps était imparti, comme le counselling. Pour effectuer un bon diagnostic syndromique, il faut connaître l’histoire de la maladie, les antécédents du malade, de même qu’il faut mener à bien l’examen clinique du client. 22
III.2 DEFINITION ET ELABORATION D’UN ALGORITHME Un algorithme ou arbre de décision est un plan qui fournit, par ordre chronologique, différentes étapes possibles dans la prise en charge d’un client. Chaque algorithme fonctionne selon trois étapes : 1°) Identifier le problème clinique (signes ou symptômes chez le client) 2°) Prendre une décision 3°) Adopter une action thérapeutique et proposer des mesures préventives III.3 LES ETAPES DE LA PRISE EN CHARGE SYNDROMIQUE DES CAS DE IST La prise en charge efficace des clients atteints d’IST passe par l’étape diagnostique et l’étape thérapeutique. 4.1 L’ETAPE DIAGNOSTIQUE Elle comprend l’interrogatoire et l’examen physique en vue d’identifier les syndromes. a) L’interrogatoire Il doit permettre : • D’établir un climat de confiance et de confidentialité • De recueillir les informations nécessaires à l’établissement du diagnostic: L’existence de symptômes La durée des symptômes La notion de rapport sexuel récent b) L’examen physique Il doit se dérouler dans une salle bien éclairée, préservant l’intimité des clients. Chez l’homme 1. Examen de la verge: • dérouler le prépuce chez le client non circoncis, • masser l’urètre pour vérifier qu’il n’y a pas d’écoulement ;s’il n’y a pas d’écoulement urétral évident. 2. Examen du scrotum: • Examen des poils du pubis • Examen de l’anus • Examen de la cavité buccale • Examen des aires ganglionnaires • Examen de la peau 23
Chez la femme L’examen physique de la femme nécessite une table d’examen avec une bonne source de lumière. Il comprend les étapes suivantes : 1. Examen de l’abdomen: 2. Inspection et palpation de la région inguinale, de la vulve et du périnée, 3. Examen du vagin et du col : 4. Examen bi-manuel • Examen des poils du pubis • Examen de l’anus • Examen des aires ganglionnaires • Examen de la cavité buccale • Examen de la peau 4.2 LE CHOIX DU TRAITEMENT (ETAPE THERAPEUTIQUE) Tableau 5 : Les critères de choix des médicaments IST Efficacité élevée d’au moins 95% Faible coût Toxicité et tolérance acceptables Dose unique Administration par voie orale Disponibilité au niveau national Absence de contre-indication chez la femme enceinte ou allaitante 24
III.4 LES CINQ SYNDROMES IST AU SENEGAL 1. L’ulcération génitale 2. L’écoulement urétral 3. L’écoulement vaginal anormal 4. L’écoulement vaginal chez la femme enceinte 5. La douleur abdominale basse chez la femme 25
III.5 LE SYNDROME D’ULCERATION GENITALE Les ulcérations génitales sont des solutions de continuité non traumatiques localisées au niveau de la peau ou des muqueuses des organes génitaux. Cependant il faut les rechercher également dans la bouche et au niveau de l’anus. L'aspect clinique et la morphologie des ulcérations génitales peuvent souvent permettre d' en distinguer les étiologies. Ces aspects sont rarement typiques : 20 à 30% des ulcérations génitales demeurent sans étiologie même après une recherche poussée au laboratoire Dans la pratique il n’est pas toujours aisé de poser le diagnostic étiologique d’une ulcération génitale sur la seule base de l’examen clinique. Cela tient à plusieurs raisons : * Il peut exister des ulcérations d’étiologies mixtes * Le délai important de consultation fait que les lésions sont vues à des stades avancés * Les antibiotiques par voie générale ou locale, les corticoïdes et autres pommades modifient l' aspect des lésions (automédication) * Les surinfections modifient l' aspect des lésions * Il existe des formes atypiques, notamment chez des personnes séropositives à VIH Causes des ulcérations génitales Les causes les plus fréquentes des ulcérations génitales sont les suivantes: - Syphilis (Tréponema pallidum) - Chancre mou (Haemophilus ducreyi) - Herpès génital (Herpes simplex virus) - Lymphogranulome vénérien (Chlamydia trachomatis) - Donovanose (Calymmatobacterium granulomatis) Stratégie recommandée en présence d'une ulcération génitale Le Chancre mou et la syphilis sont les causes d’ulcérations génitales curables les plus fréquentes dans nos régions. Par ailleurs, les deux affections peuvent coexister. Le traitement du chancre mou peut également masquer les manifestations de la syphilis. Il est donc recommandé de traiter simultanément les deux affections en présence d'une ulcération génitale. Les clients atteints d'ulcérations génitales doivent être traités en même temps pour la syphilis et le chancre mou. En cas de vésicules ou d'ulcérations récidivantes, prendre en charge un herpès génital. 26
Tableau 6 : Traitement du syndrome de l’ulcération génitale SYNDROME ETIOLOGIES TRAITEMENT la syphilis 1er choix : Benzathine Pénicilline : 2,4 millions UI en 1 injection intramusculaire. 2è choix (En cas d’allergie à la pénicilline): Doxycycline 100 mg : 1 cp per os 2 fois par jour pendant 14 jours. chez la femme enceinte allergique: Erythromycine 500 mg: 1 cp per os 4 fois par jour pendant 14 jours. + L’ulcération génitale 1er choix : Azithromycine 1 g par voie orale, en dose unique. OU Ciprofloxacine 250 mg: 2 cp en prise unique par voie orale. OU Ceftriaxone, 250 mg en injection intramusculaire, en dose unique 2è choix : Erythromycine 500 mg : 1 cp per os 4 le chancre mou fois par jour pendant 7 jours. Chez la femme enceinte : Ceftriaxone, 250 mg en injection intramusculaire, en dose unique ou Erythromycine 500 mg : 1 cp per os 4 fois par jour pendant 7 jours. L’herpes Acyclovir 400mg 3 fois par jour p.o pendant 5 jours et éosine aqueuse à 2% ou le violet de gentiane 27
Ulcération génitale LE /LA PATIENT(E) SE PLAINT D’UNE ULCERATION GENITALE 3 Examiner Eduquer conseiller Promouvoir et fournir Antécédents récents préservatifs et de vésicules ? promouvoir Présence d’ulcération non Récurrence de non la double protection vésicules ou l’ulcère ? Proposer conseil dépistage VIH oui oui i Traiter pour Herpès (3) Eduquer et conseiller Promouvoir et fournir préservatifs Antécédents récents de Proposer conseil dépistage VIH vésicules ? Inviter, examiner le (la ou les) Récurrence de vésicules partenaire(s) et traiter su lésions ou l’ulcère ? Donner un rendez vous au 7ème jour non Traiter pour : Syphilis (1) Chancre mou(2) oui Eduquer et conseiller Promouvoir et fournir préservatifs et promouvoir la double protection Proposer conseil dépistage VIH Traiter pour : Syphilis (1) Inviter, examiner le (la ou les) Chancre mou(2) partenaire(s) et traiter su lésions Herpès (3) Donner un rendez vous au 7ème jour Eduquer et conseiller Promouvoir et fournir préservatifs et promouvoir la double protection Proposer conseil dépistage VIH Inviter, examiner le (la ou les) partenaire(s) et traiter su lésions Donner un rendez vous au 7ème jour Eduquer et conseiller Promouvoir et fournir Persistance malgré bonne observation non préservatifs et promouvoir la double protection Proposer conseil dépistage VIH oui Référer er (1) 1 choix :Benzathine Pénicilline 2,4 millions UI en 1 injection intramusculaire. 2è choix (En cas d’allergie à la pénicilline): Doxycycline 100 mg : 1 cp per os 2 fois par jour pendant 14 jours. Chez la femme enceinte allergique: Erythromycine 500 mg: 1 cp per os 4 fois par jour pendant 14 jours er (2) 1 choix : Azithromycine 1 g par voie orale, en dose unique. OU Ciprofloxacine 250 mg 2 cps en prise unique par voie orale. OU Ceftriaxone 250 mg en injection intramusculaire, en dose unique è 2 choix : Erythromycine 500 mg : 1 cp per os 4 fois par jour pendant 7 jours. Chez la femme enceinte : Ceftriaxone 250 mg en injection intramusculaire, 28en dose unique OU Erythromycine 500 mg : 1 cp per os 4 fois par jour pendant 7 jours. (3) Acyclovir 400mg 3 fois par jour p.o pendant 5 jours et éosine aqueuse à 2% ou le violet de gentiane
III.6 LE SYNDROME D’ECOULEMENT URETRAL Il s’agit de plaintes exprimées par le client se manifestant par une sécrétion anormale provenant du méat urétral accompagnée ou non de prurit, de dysurie, de picotements ou de brûlures mictionnelles. C’est le syndrome IST le plus fréquent chez l’homme. L' aspect de l' écoulement urétral est variable. L' abondance va de l' écoulement franc aux petites tâches sur le linge, voire seulement une goutte au niveau du méat urétral observée le matin lors de la première miction. Caractéristiques de l'écoulement urétral chez l'homme Purulent (blanchâtre, ou jaune verdâtre) ou séreux (transparent). Abondant ou peu abondant. S’accompagne souvent de brûlures mictionnelles et de picotements du méat urétral. Causes de l’écoulement urétral L' écoulement urétral peut être dû à: Causes fréquentes • Gonococcie (Neisseria gonorrhoeae) • Chlamydiose (Chlamydia trachomatis) • Infections à Mycoplasmes (Mycoplasma hominis) Cause moins fréquente • Trichomonase (Trichomonas vaginalis) Stratégie recommandée en présence d’un écoulement urétral chez l'homme Le traitement recommandé en présence d’un écoulement urétral est celui qui associe le traitement de la gonococcie, de la chlamydiose et celui de la mycoplamose. Les clients présentant un écoulement urétral doivent être traités en même temps, dès la première consultation pour : La gonococcie La chlamydiose En cas de persistance de symptômes, les clients doivent être traités pour la trichomonase. 29
Tableau 7 : Traitement du syndrome de l’écoulement urétral Syndrome Etiologie Traitement Ciprofloxacine 250 mg: 2 cps en prise unique Neisseria par voie orale. gonorrhoeae Ou Ceftriaxone 250mg en une dose IM. L’écoulement urétral 1er choix : Azithromycine 1g p.o en une prise. Chlamydia 2eme choix : Doxycycline 100mg : 1 cp per os 2 trachomatis fois par jour pendant 7 jours 3ème Choix : En cas d’allergie aux cyclines ou pour la prise en charge d’une partenaire enceinte ou allaitante: Erythromycine 500mg : 1 cp per os 4 fois par jour pendant 7 jours. Ecoulement persistant Trichomonas Métronidazole 500mg: 4 cps per os en prise vaginalis unique. 30
Figure 3 : Algorithme de l’écoulement urétral Le Patient se plaint d’écoulement urétral ou de brûlures mictionnelles Examiner au besoin presser l’urètre Eduquer conseiller Présence d’un écoulement non Promouvoir et fournir préservatifs et promouvoir la double protection Proposer conseil dépistage VIH oui Traiter pour Gonoccocie (1) et chlamydiose (2) Eduquer et conseiller Promouvoir et fournir préservatifs et promouvoir la double protection Proposer conseil dépistage VIH Prise en charge des partenaires Donner un rendez vous au 7ème jour Traiter Trichomonase (3) et Bonne observance et conseiller Persistance au 7ème jour ? oui respect des conseils oui Revoir au 7ème jour si non non Persistance au 7ème jour ? Malgré Bonne observance Eduquer et conseiller Promouvoir et fournir préservatifs Reprendre le traitement initial et promouvoir la double protection Proposer conseil dépistage VIH non oui Eduquer et conseiller (1) Ciprofloxacine 250 mg: 2 cps en prise unique par voie orale ou Ceftriaxone 250mg en une dose IM. Promouvoir et fournir (2) 1er choix Azithromycine 1g p.o en une prise. préservatifs et promouvoir la Référer 2eme choix Doxycycline 100mg : 1 cp per os 2 fois par jour pendant 7 jours double protection Proposer conseil dépistage 3ème Choix En cas d’allergie aux cyclines ou pour la prise en charge d’une partenaire enceinte ou VIH allaitante: Erythromycine 500mg : 1 cp per os 4 fois par jour pendant 7 jours. 3) Métronidazole 500mg: 4 cps per os en prise unique. 31
III. 7 LE SYNDROME D’ECOULEMENT VAGINAL ANORMAL a. L’écoulement vaginal physiologique L’écoulement vaginal n’est pas toujours pathologique. Il peut en effet être physiologique : il est alors sans odeur, de moyenne abondance, sans signe fonctionnel. L’écoulement vaginal physiologique est observé dans les circonstances suivantes : ovulation règles grossesse accouchement b. L’écoulement vaginal anormal Il s’agit d’une modification de la quantité, de la consistance, de la couleur ou de l’odeur des pertes vaginales. Les pertes dues à une infection peuvent s’accompagner d’irritation, de prurit vulvaire, de dysurie, de douleurs pelviennes, ou de dyspareunie. La présence d’écoulement vaginal anormal est la manifestation d’une vaginite et/ou d’une cervicite. c. Causes de l’écoulement vaginal anormal Les vaginites peuvent être causées par : Trichomonas vaginalis. Candida albicans, Gardnerella vaginalis Ces germes, plus fréquents et moins pathogènes ne sont pas nécessairement transmis sexuellement. Les cervicites peuvent être causées par : Neisseria gonorrhoeae Chlamydia trachomatis Mycoplasmes Ces germes moins fréquents et plus pathogènes sont exclusivement transmis sexuellement. La prise en charge correcte des cervicites est très importante du point de vue de la santé publique car non ou mal traitées, elles peuvent entraîner des séquelles graves. Il n' est pas toujours facile de faire le diagnostic de la cervicite. La présence de sécrétions muco-purulentes au niveau du col est très évocatrice d' une cervicite, mais exige un examen au spéculum. C'est pourquoi l' OMS recommande d’avoir recours à l’évaluation du risque pour différentier une vaginite d’une cervicite en dehors d’études sur la prévalence des cervicites. 32
L’évaluation se fait sur la base de facteurs de risque comme l' âge, l ’état matrimonial, le comportement sexuel et la présence de symptômes IST chez le partenaire.(voir tableau 8) Tableau 8 : Evaluation des facteurs de risque de cervicite chez les clientes présentant des pertes vaginales au Sénégal et score Facteurs de risque Score Notion d’un partenaire infecté par une IST (présence d’un écoulement urétral oui = 2 ou d’un ulcère génital au cours du dernier mois) Age inférieur à 21 ans oui = 1 Notion d’au moins 2 partenaires sexuels oui = 1 Notion d’un nouveau partenaire sexuel au cours des trois derniers mois. oui = 1 L’évaluation est considérée comme positive si le score est égal à 2 points ou plus. 33
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