Grand Parc Miribel Jonage - Paroles d'acteurs " Pour une vision métropolitaine " - Agence d'urbanisme
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise Projet de territoire - mai 2011 Grand Parc Miribel Jonage Paroles d’acteurs « Pour une vision métropolitaine » Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 1
Le territoire du Rhône amont en 1902 (source : IGN) 2 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
Préambule 3 La présente étude est inscrite aux programmes par- Introduction : Un lieu d’innovation pour fabriquer la ville-nature tenariaux 2010 et 2011 de l’Agence d’urbanisme pour (Eléments de cadrage) 5 le développement de l’agglomération lyonnaise. Elle Les défis de l’insertion métropolitaine du Grand Parc Miribel Jonage a pour objectif d’apporter une réflexion stratégique (Parcours méthodologique) 9 sur la place du Grand Parc Miribel Jonage dans la 1. La charte d’objectifs et les quatre fonctions du Grand Parc 11 métropole lyonnaise en construction. L’objectif est de • « L’eau, fil conducteur et raison d’être du Grand Parc » donner des clefs pour appréhender le rôle que joue • Du patrimoine naturel au parc-nature cet espace dans l’attractivité de l’aire métropolitaine • « Habitus » Grand Parc ou la fonction sociale d’un espace de nature à la porte des villes lyonnaise. L’enjeu de cette étude est double. Il est de révé- 2. Le Grand Parc au cœur des territoires 21 ler en quoi le Grand Parc peut être un emblème de • Liens visibles et invisibles la métropole lyonnaise, par sa dimension, par son • « Il y a déjà cette culture, au sein du Grand Parc Miribel Jonage, de transcender les limites institutionnelles. » histoire, par ses composantes. Il est également de montrer en quoi le Grand Parc Miribel Jonage peut être moteur dans la construction du projet de « pôle 3. « Dans le grand dessin métropolitain, il n’est pas uniquement question du parc de Lyon, mais d’un espace capable de fédérer l’ensemble métropolitain »(1). des territoires qui l’entourent » 27 • Trop ? Pas assez ? Où ? Pour qui ? Les questions de l’accès au Grand Parc Miribel Jonage • Le Grand Parc Miribel Jonage, « porte-drapeau » de l’offre loisirs-nature de la région métropolitaine (1) Au terme de la loi sur la réforme territoriale du 16 décembre 2010, sont institués des pôles métropolitains devant permettre la réalisation de projets • Acteur de la réflexion métropolitaine sur la place de la nature communs envisagés par certaines collectivités en leur proposant une struc- ture ad hoc pour les porter. Conclusion - Le Grand Parc ou comment concilier proximité et rayonnement métropolitain 39 Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 3
3 000 000 d’habitants à moins d’une heure du Grand Parc Miribel Jonage Une accessibilité routière de qualité 4 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
Le réseau bleu dans le Scot de l’agglomération lyonnaise Un lieu d’innovation pour fabriquer la ville-nature 2000 hectares de nature au cœur de l’agglomération lyonnaise Le Schéma de cohérence territoriale, approuvé par les délégués du Sepal le 16 décembre 2010, a fait une large place aux politiques de valorisation du Grand Parc et à son ancrage dans l’agglomé- ration lyonnaise, au cœur du « réseau bleu » du Scot. L’équation fondatrice du Scot à l’horizon 2030, 48 % d’espaces non bâtis, 52 % d’espaces bâtis, pose le principe d’une « inversion du regard » par la préservation et la mise en valeur prioritaire des espaces agricoles et natu- rels. A ce titre, le Dog reconnaît le Grand Parc Miribel Jonage comme un espace métropolitain, du point de vue de la bio- diversité et en tant qu’espace de loisirs et de détente lié à l’eau. Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 5
La voie verte des confluences, une des actions du projet de pôle métropolitain 6 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
Un espace emblématique Un des plus grands parcs périurbains de la « métropole nature » d’Europe Le Grand Parc Miribel Jonage est iden- De nombreuses métropoles fondent tifié comme un espace stratégique par leur stratégie de développement et d’at- les acteurs de la gouvernance métropoli- tractivité sur le potentiel économique, taine. Il bénéficie d’une inscription dans scientifique, écologique et pédagogique le plan de 15 actions du pôle métro- de leurs grands parcs périurbains. politain validé à Saint-Etienne en 2010 Sur la base d’une enquête qui a por- (« Voie verte des Confluences » et agri- té sur sept grands parcs reconnus pour culture métropolitaine). leur statut de parc métropolitain, l’étude La « voie verte des confluences », ima- comparative a dégagé des caractéris- ginée par les élus participant au projet tiques communes : de pôle métropolitain, doit permettre à - Ce sont des espaces qui font partie terme de mettre en réseau le Grand Parc intégrante des politiques de déve- Miribel Jonage avec les grands espaces de loppement des grandes métropoles nature métropolitains. L’aménagement européennes, aussi bien sur le plan de cheminements récréatifs et paysagers environnemental que social ou écono- doit permettre ainsi de relier le Grand mique. Parc à la vallée de la Bourbre, la plaine - Ils font l’objet d’une gestion concertée sud de l’Ain, le plateau de l’Isle Crémieu, inter-institutionnelle les berges du Rhône. - Un rôle important est laissé à la concer- Face aux bouleversements qui af- tation, ce qui permet de déboucher sur fectent l’action publique locale et à la des projets consensuels. nécessité de changer profondément les pratiques d’aménagement, le Grand - L’initiative locale joue un rôle fonda- Parc Miribel Jonage apparaît comme un mental dans la réussite du projet. véritable laboratoire institutionnel tant il - Ils constituent tous des leviers pour parvient à s’affranchir, pour assurer son construire une « ville-nature » où mi- développement, des contingences admi- lieux naturels et territoires urbains sont nistratives. en partie liés. Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 7
“ Ce temps de mise en cohérence de ce qui est dit sur le Grand Parc “ est nécessaire. 8 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
Les défis de l’insertion métropolitaine du Grand Parc Miribel Jonage Parcours méthodologique “ Un courrier. 40 élus et techniciens co-identifiés avec le Symalim Des rendez-vous pris « au débotté » Deux chargées d’étude et un directeur d’étude Plusieurs centaines de kilomètres depuis la rue du Lac vers les communes de la Côtière et sur la rive gauche du canal de Jonage Le Transbordeur La Feyssine et le spot de kayak Les champs-captant de Crépieux-Charmy Les jardins ouvriers du nœud des îles Le gué L’autoroute A42 Des enthousiasmes, des emportements Des histoires, des idées, des projets Une maïeutique Des dizaines d’heures de retranscription Des rencontres Un déjeuner à l’Escadron du Grand Parc Une étape sur le chemin métropolitain. “ Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 9
“ Il y a quarante ans, le choix de préserver cet espace était visionnaire. “ 10 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
1. La charte d’objectifs et les quatre fonctions du Grand Parc La charte d’objectifs de 1993 a marqué élus éclairés qui ont permis de le pré- un tournant dans le parti pris d’amé- server d’une urbanisation excessive et nagement et dans l’image du parc de de lui conférer un rôle majeur au titre Miribel Jonage, renonçant au projet d’un de la ressource en eau et du patrimoine aménagement lourd présenté vingt ans écologique. « L’idée de génie, ça a été plus tôt. En juillet 1973, un article de la d’en faire un lieu de nature, de loisirs, revue Inter Magazine qualifiait alors cet d’agriculture ». espace de « parc pour l’agrément » . Le plan directeur 2005-2015 est venu A l’horizon du milieu des années 1980, conforter ce nouveau parti pris d’amé- il était prévu d’y installer : trois centres nagement et de préservation en réaffir- d’accueil pour enfants (classes vertes), mant les quatre vocations fondatrices de un centre d’initiation aux pratiques spor- la mise en valeur du Grand Parc mises tives, trois terrains de camping, un parc en place dans la charte d’objectifs : d’attraction, un ball-trap, des terrains de - l’eau potable, tennis, des restaurants, un hôtel, sept - l’expansion des crues, bases nautiques et un bassin d’aviron aux normes olympiques. La quasi-totalité de - le patrimoine naturel, ces projets seront finalement abandon- - les loisirs de plein air. nés. Les acteurs du Schéma directeur de Les autres activités (agriculture, syl- l’agglomération lyonnaise (Sdal) avaient viculture et extraction de granulats no- même imaginé un moment d’y installer tamment) leur sont subordonnées et se des entreprises high tech sous la forme mettent au service du plan directeur . d’une petite Sillicon Valley. Finalement, La quarantaine d’entretiens conduits en 1990, la mutation écologique aura auprès d’élus et techniciens concernés raison des velléités d’expansion des par le territoire et par ses enjeux permet aménageurs. L’Espace d’intérêt patri- de mettre en exergue ce qui aujourd’hui monial (EIP du Sdal) devient un espace fait sens commun ou, au contraire, sur ultra protégé. Reste un stigmate de cette ce qui fait toujours débat. Il s’agit par période : un échangeur autoroutier sur ce prisme non pas d’évaluer le plan l’A42, au cœur du parc. directeur 2005-2015 mais de mieux Le visage du Grand Parc Miribel appréhender la lecture qu’en ont les Jonage aurait été radicalement diffé- acteurs du territoire, dans la perspective rent de celui que nous connaissons au- de préparer le Grand Parc aux défis qui jourd’hui sans l’intervention de quelques l’attendent. Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 11
Un territoire stratégique pour la ressource en eau 12 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
quis, les modalités de mise en œuvre de Les entretiens réalisés témoignent éga- « L’eau, fil conducteur cette approche globale restent à définir. lement d’un consensus ou d’une com- et raison d’être du Grand Parc » L’échelle pertinente semble bien celle munauté de vues, autour du projet du territoire du Rhône Amont, com- Anneau bleu notamment, perçu positi- prenant le canal de Miribel, le canal de vement dans les communes riveraines L’eau, ressource vitale Jonage, le champ d’expansion des crues du Rhône comme de l’Ain et en cours de pour les Grands Lyonnais de la Côtière de l’Ain, l’Ile de Miribel réactivation par les différentes maîtrises Le rôle de champ d’expansion des Jonage incluse dans les deux canaux, les d’ouvrages concernées : « les travaux crues constitue aujourd’hui, avec la res- champs-captant de Crépieux-Charmy, conduits dans le cadre de l’Anneau source en eau potable, les deux prin- le Grand Large, ainsi que leurs équipe- bleu vont permettre de se réapproprier cipales raisons d’être du Grand Parc, ments respectifs : usines hydro-élec- les rives et de ne plus tourner le dos contraintes que nul ne peut omettre. triques, usine de traitement et bases de à l’eau ». La restauration hydraulique, Sa dimension régalienne est évo- loisirs. hydromorphologique et écologique est quée par un directeur du Grand Lyon. d’ailleurs inscrite comme un préalable « L’alimentation en eau potable de L’entretien des voies d’eau et leur aux projets de valorisation instituée par 1 300 000 habitants, c’est un enjeu environnement, pièce maîtresse dans l’Anneau bleu. quasi régalien, dans la mesure où il ne la gestion du risque inondation peut être délégué. Il faut être très pré- L’incision du canal de Miribel et la problématique de l’entretien des berges Le caractère systémique des enjeux liés sent pour ne pas qu’un jour, il faille aller à l’eau génère complexité et divergence chercher de l’eau ailleurs. » Par oubli ou d’intérêts, dès lors que chacun des par méconnaissance, ces deux problé- maillons correspond à un ou plusieurs matiques ressortent finalement assez syndicats, acteurs (collectivités locales, peu des entretiens. VNF, EDF) ou à une portion de territoire Pourtant, la gestion globale de l’eau en particulier. est, de plus en plus, identifiée comme En la matière, le canal de Miribel un « défi majeur pour l’avenir », tant sur cristallise un certain nombre de dysfonc- le plan du fonctionnement hydraulique tionnements liés aux phénomènes hy- du territoire que d’un point de vue insti- drauliques. « L’abaissement de la ligne tutionnel. A ce titre, le Préfet du Rhône d’eau sur Miribel se répercute dans le a sollicité les deux principaux acteurs Grand Parc ». L’enjeu est de remonter le concernés (Grand Lyon et Symalim) pour niveau de l’eau dans le canal, pour éga- s’accorder sur un interlocuteur unique lement remonter le niveau de la nappe permettant une meilleure appréhension phréatique ». C’est une question aussi de et une meilleure gestion de ces enjeux déficit d’entretien et de moyens. « Il faut complexes par nature et par usages. que le Grand Parc Miribel Jonage joue Si le principe d’une gestion intégrée son rôle d’exutoire des crues, en requa- de la ressource en eau est en partie ac- lifiant les brèches du canal de Miribel ». Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 13
“ Les travaux dans le cadre de l’Anneau bleu vont permettre de se réapproprier les rives et donc de ne plus tourner le dos à l’eau. Avec les 30 glorieuses et la voiture individuelle, les gens ont eu la liberté d’aller ailleurs et ne se sont plus intéressés à ce qui était à proximité. Avec l’automobile et les camions, les fonctions de transport de marchandises ont quitté les fleuves pour les routes. Tout le monde à tourner le dos aux fleuves, tous les usages ont été éliminés. Aujourd’hui avec le développement durable, on voit bien que les familles sont sensibles. Les enfants sensibilisés par l’école poussent aussi à ce retour vers la nature. Il faut pouvoir offrir à tous les Grands “ Lyonnais, la possibilité de vivre un moment fort dans un espace requalifié. C’est l’objectif de l’Anneau bleu. 14 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
Vers une gestion globale de l’eau institutionnelle, tendant à faire évoluer sentations collectives de la métropole, Dès lors, si l’eau apparaît bien comme le la gouvernance vers des structures inter- « un fabuleux support pour éprouver ce dénominateur commun du territoire, les communales et des syndicats de gestion qu’est la relation d’un espace fluvial à acteurs rencontrés ne sont cependant simplifiés. son agglomération ». pas unanimes sur la question de sa ges- Par ailleurs, alors que l’agglomé- tion globale. ration lyonnaise a longtemps tourné En raison de sa dimension straté- le dos à ses fleuves – ce sont une poi- L’Ile de Miribel Jonage lors de la crue de 1957 gique pour l’agglomération, certains gnée d’élus et de techniciens qui, au d’entre eux sont favorables à ce que cet début des années 1990, ont « réouvert enjeu relève de la communauté urbaine le Rhône politiquement » - il convient de de Lyon. « L’eau [potable] doit rester de mettre en lumière le rôle de l’eau, tous compétence et de décision de la collec- usages confondus, dans l’identité des tivité Grand Lyon ». Des propositions de territoires, depuis l’échelle communale simplification de la gouvernance sont à jusqu’à l’échelle métropolitaine. « Les l’étude. inondations, se sont les racines de Thil ». « La fête de l’eau a été organisée avec D’autres suggèrent que le Grand Parc (Symalim d’une part, future SPL d’autre Balan et Niévroz, le 8 mai 2010. C’était part) soit l’ensemblier des différents syn- une première, qui a eu beaucoup de dicats existants (par voie de représenta- succès. Au programme : joutes, barques, tivité). Enfin, certains élus proposent feu d’artifice pyrotechnique, visite du que les structures existantes soient dis- barrage (autorisation obtenue auprès tinctement conservées : « elles ont un d’EDF), inauguration du belvédère le sens », suggérant que chaque territoire a matin. Pour l’occasion - et c’était tout de noué une relation singulière avec l’eau. même un petit compromis - nous avons même renommé le « pont de Jons- Le contexte législatif dans lequel Niévroz ». ces entretiens ont été conduits s’est avéré un élément clef dans l’appréhen- Cette relation à l’eau en général, et sion de la question de la gouvernance au Rhône en particulier, pourrait être du territoire d’étude, de façon plus ou recherchée en ouvrant davantage le moins implicite de la part des acteurs Grand Parc sur le fleuve, en termes de rencontrés. La réforme des collectivités continuité physiques et sensibles (cf. source : Claire Combe, Géocarrefour, n°79/1, 2004 territoriales conduit ainsi, à l’horizon partie suivante) et ainsi redonner à l’eau 2012, à une stratégie de rationalisation la place qui lui revient dans les repré- Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 15
“ “ Le plus beau paquebot de l’Est lyonnais. 16 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
Le patrimoine naturel que constitue le Les mots « simple », « proche », « quoti- Du patrimoine naturel Grand Parc Miribel Jonage est majoritai- dien », « gratuit » - dans le prolongement au parc-nature rement évoqué en termes de bénéfices de ce qu’est le Grand Parc aujourd’hui attendus pour les gens qui le fréquen- - dessinent les contours de ces espaces tent : « c’est un espace de respiration naturels périurbains qui demain de- Après la fonction de régulation des crues qui offre un dépaysement total ». « Ces vront « trouver leur place sans renfort ». et celle de ressource en eau potable, espaces apportent l’apaisement à notre L’objectif n’est donc pas de réaliser de le patrimoine naturel est la troisième société. L’espace naturel pacifie ». nouveaux aménagements mais bien de priorité énoncée dans le plan directeur Les regards portés sur ce patrimoine faire du Grand Parc un protagoniste in 2005-2015. Les orientations et objectifs orientent et conditionnent son évolu- vivo et in situ de l’apprentissage de cette relatifs à cette fonction sont la protec- tion à court ou moyen terme. Si le point nature de proximité, de son importance tion des espèces sensibles et la gestion d’équilibre entre patrimoine naturel et ainsi que des questions environnemen- différenciée des espaces. fonction sociale est aujourd’hui trouvé, tales en général. Toutes les personnes interviewées certains s’interrogent sur les effets d’une ou presque considèrent cette fonction augmentation de la fréquentation dans Le jardin des Allivoz, un lieu pour cultiver le rapport au monde végétal comme une des plus importantes du les années à venir, allant jusqu’à ima- Grand Parc et soulignent l’exception- giner l’hypothèse d’une fermeture par- nalité d’un tel espace au porte d’une tielle de cet espace au public : « Il faut agglomération de plus d’un million d’ha- conserver des endroits où l’homme ne bitants. Quelques acteurs, plutôt rares, passe pas ». parlent de biodiversité, de faune et de D’autres acteurs croient au contraire flore à protéger. Nombreux sont ceux au développement touristique du Grand qui évoquent une « pépite verte » ou en- Parc, non pas dans une logique de tour- core un « espace sacré », « une chance ». opérateur mais en lien avec sa valeur éco- Tous ces qualificatifs sont relatifs à l’ag- logique. L’éducation à l’environnement glomération lyonnaise, aux hommes et deviendrait une des grandes vocations aux femmes qui y vivent, aux densités du parc (le projet de centre de péda- urbaines avoisinantes, à une si vaste su- gogie eau et nature des Allivoz s’inscrit perficie non construite, à son caractère dans cette perspective). Plusieurs labels non marchand. La valeur du Grand Parc ont d’ailleurs été proposés : « Parc natu- ne fait plus de doute ; c’est d’ailleurs sa rel local », « Parc naturel métropolitain » force et sa rente de situation pour l’ave- ou « un circuit de tourisme développe- nir. Cela étant, une des raisons même de ment durable ». son existence, sa naturalité transparaît des entretiens davantage comme une trajectoire que comme une finalité. Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 17
“ Le Grand Parc doit garder son caractère “ Licence creativs commons métissé et populaire. 18 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
« Habitus » Grand Parc ou la fonction sociale d’un espace de nature à la porte des villes Les premiers aménagements réalisés libre urbain », « échappatoire pour des Quelques propositions d’aménage- immanquablement un des grands chan- dans le parc de Miribel Jonage au mi- personnes qui ne peuvent pas aller loin ». ments ont par ailleurs été formulées tiers pour la définition de la stratégie lieu des années 1970 répondaient aux D’aucuns avancent également que le ca- pour améliorer l’accueil des populations du Grand Parc dans les années à venir. besoins des habitants des communes ractère métropolitain du parc réside dans urbaines : « mobilier urbain, pour des Des quatre grandes vocations du sché- riveraines, elles-mêmes en plein boule- son rôle éminemment social, à l’échelle usages familiaux : points d’eau, lieux ma directeur, l’accueil de la population versement social, architectural et éco- de toute la couronne Est lyonnaise. abrités », « équipements de restauration, urbaine est, sans nul doute, celle qui nomique. Ce constat est d’autant plus Parce qu’il constitue un important la location de vélo », « restauration fami- préoccupe le plus les élus du territoire. vrai pour les communes de l’Est lyon- lieu de baignade, de détente, de pra- liale », « des barbecues ». Par définition, c’est aussi celle qui peut nais (Vaulx-en-Velin, Décines-Charpieu tiques sportives, de rassemblement, fragiliser les trois autres. et Meyzieu) qui sont passées, en l’es- quelques élus interrogés positionnent Rechercher l’équilibre entre pace de quelques décennies, du statut également le Grand Parc Miribel Jonage préservation des milieux naturels et de bourg agricole à celui de ville de comme un lieu de vacances et une des- accueil du public première couronne. Plusieurs dizaines tination estivale pour une grande partie Mais derrière la question du rôle social de milliers de logements y ont été de la population qui n’a pas la possibilité du Grand Parc se pose celle du niveau construits. L’arrivée massive d’habitants de partir. des classes populaires dans les grands de fréquentation acceptable, de la Dans le même temps, le Grand pression que cet espace de nature est ensembles a conféré au Grand Parc une Parc, à travers différentes manifesta- capable d’absorber. « Jusqu’où est-il pos- fonction sociale majeure. Le plan direc- tions (Woodstower, représentations de sible d’aller en termes d’empreinte éco- teur s’est fait l’écho de cette situation la biennale de la danse et de la bien- logique ? La difficulté dans la gestion, territoriale et des actions conduites au nale d’art contemporain) s’ouvre socia- c’est de trouver le seuil d’acceptabilité à titre de la politique de la ville (contrat lement. Pour un petit nombre d’acteurs ne pas franchir. Sur le parc, il faut procé- local de sécurité du Grand Parc et quar- interrogés, ce type d’évènements cultu- tiers Cucs à Vaulx-en-Velin et Décines- der par gradient. » rels pourrait d’ailleurs se diversifier et Charpieu notamment) en préconisant permettre d’accroître l’attractivité et le La poursuite de certains aménage- l’amélioration de l’accueil des popula- rayonnement du Grand Parc. ments a d’ailleurs été remise en ques- tions urbaines. tion. En la matière, quelques acteurs A ce sujet, des élus des communes rappellent que l’accessibilité routière de l’Est lyonnais ont émis quelques Un espace de loisirs essentiel aux au site, si elle a des effets bénéfiques réserves. Ils s’inquiètent d’une forme équilibres sociaux de l’agglomération en termes de démocratisation de la fré- de « gentrification » et d’une fracture quentation, se révèle lourde de consé- La dimension sociale du Grand Parc socio-spatiale entre les lieux et entre les quences pour les milieux naturels. Miribel Jonage a été citée à de très nom- communautés que pourrait générer une breuses reprises par les acteurs interro- offre culturelle plus étoffée. « Il ne faut L’impérieux devoir et besoin de gés : « La première vocation du Grand pas que le Grand Parc devienne une nature ayant été souligné, la dimen- Parc est populaire », « garant de l’équi- zone réservée aux bobos ». sion sociale d’un tel espace constituera Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 19
“ Ce parc doit vivre en-dehors de ses limites. […] Il doit être maillé “ aux territoires voisins . 20 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
2. Le Grand Parc au cœur des territoires Les échanges se sont fréquemment engagés sur les liens que les élus entretiennent avec le territoire du Grand Parc. L’évocation des trajectoires personnelles témoigne de leur attachement à cet espace et au projet politique qui le porte. Un lieu de ressourcement tructures de transport (A42, voie ferrée Les contributions territoriales des communes au Symalim ont A l’ouest et particulièrement pour les Lyon - Ambérieu-en-Bugey) et la dispa- rition des bacs à trailles qui existaient également été un motif d’appropriation fréquemment mis en habitants de Vaulx-en-Velin, le Grand Parc est plus qu’une zone de nature aux auparavant dans chaque commune : avant par les acteurs rencontrés. Une des expressions les plus « Auparavant ce territoire était complè- portes de la ville. Il constitue un élément sensibles de cette étude réside donc dans ces liens plus ou à part entière du cadre de vie. C’est un tement intégré à la vie des habitants : on accédait aux espaces agricoles grâce moins visibles entre les acteurs publics locaux et le territoire espace de loisir majeur qui présente le grand avantage d’offrir gratuitement à des bacs à trailles. Presque chaque du Rhône Amont. commune disposait d’un bac, qui ser- des espaces de détente. « Ce qu’ap- porte le Grand Parc aux Vaudais ? Les vait pour les ouvriers agricoles et pour vacances ». Le Grand Parc va donc bien les animaux.» Aujourd’hui, l’accès est au-delà du rôle de socialisation qu’on limité au pont de Miribel et au pont de Un espace de promenade lui attribue. C’est aussi une fenêtre de Jons, situé pour ce dernier beaucoup Liens visibles et invisibles et de respiration dépaysement, un lieu où les habitants plus à l’est, permettant de franchir le Dans sa partie sud, le Grand Parc est Rhône et non d’accéder au Grand Parc. viennent se ressourcer et rompre avec Enserré dans ses canaux et traversé par vécu comme faisant partie des terri- Pour ce qui est du premier de ces deux le stress et l’inconfort de la vie citadine. d’importantes infrastructures de trans- toires communaux. Considéré comme franchissements, il est fréquemment La partie ouest du Grand Parc est certai- un espace de respiration, un espace de endommagé et nécessiterait d’être uti- port (A46, A42, A432), le Grand Parc nement la partie la plus connue, la plus contact avec la nature, il semble pleine- lisé différemment, voire complété par Miribel Jonage est une île disposant fréquentée. Les activités de baignade ment approprié par la population. Cette un autre pont. « Aujourd’hui, l’accès au de peu de points d’accès. Cet espace et de pratique sportive que l’on trouve appropriation du Grand Parc en tant Grand Parc depuis la Côtière se fait par reconnu comme un élément majeur du dans ce secteur contribuent pour beau- qu’espace naturel est plus forte pour la passerelle de Miribel, qui est aussi cadre de vie des habitants de l’agglomé- coup à fonder toute l’identité du Grand les communes disposant de point d’ac- utilisée pour des trajets domicile/travail. ration lyonnaise, est très bien, voire trop Parc. cès aisé (Décines-Charpieu, Meyzieu, Ce mode de fonctionnement n’est pas bien, desservi par le réseau autoroutier. Jonage). Dans ce cas, le Grand Parc offre bon. De plus, le gabarit camion à l’en- En revanche, il souffre d’une mauvaise des espaces de promenade très appré- Des liens rompus trée de la passerelle est régulièrement connexion aux territoires communaux ciés, il est fréquenté à pied, en vélo ou en Au nord, au niveau des communes de la endommagé ». qui pourtant le composent, surtout dans voiture. Les élus des communes situées Côtière de l’Ain, le lien territorial est réel sa partie nord. Cette situation ainsi que dans la partie est du parc apprécient son et reconnu mais le Grand Parc n’est pas la nature des tissus urbains qui l’en- caractère encore sauvage. Selon eux, cet considéré comme un élément constitu- tourent induisent différentes façons de espace de promenade doit rester confi- tif du cadre de vie local. Le lien a été l’appréhender. dentiel et ne pas être aménagé. rompu avec la construction des infras- Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 21
Le pont de Miribel, un des maillons du shunt du nœud des Iles Sécuriser l’itinéraire le long du canal de Miribel L’Anneau bleu, un projet qui fait sens pour les communes Jalonnement incitant au transit par le Grand Parc 22 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
L’idée d’une passerelle à Thil est alors par exemple. Il faut que les modes doux ments, par des réflexions sur nos com- ce déficit d’appropriation. « Ici, nous avancée. Cette nouvelle connexion favo- puissent passer facilement d’une rive portements individuels et collectifs au sommes un peu loin du Grand Parc. riserait sans doute une plus grande fré- à l’autre pour se connecter ensuite à regard des enjeux de préservation du Cela reflète la méconnaissance impor- quentation du parc. Toutefois, il a été l’Anneau bleu par exemple. Il faut un site. Le Grand Parc doit jouer un rôle tante de cet espace par les Grands plusieurs fois souligné que les habitants ensemble d’actions en dehors du parc éducatif, de prise de conscience. » Lyonnais. Les habitants ont du mal à de l’Ain n’ont pas les mêmes besoins pour mieux le mailler aux territoires voi- Le projet du centre de pédago- conceptualiser le parc, c’est un lieu mal que ceux de l’agglomération lyonnaise sins. » La future passerelle de Thil est en gie eau et nature des Allivoz va dans approprié. C’est encore pire pour Saint- « Ici, il y a 95 % de pavillonnaire. Les ce sens hautement symbolique, un pont ce sens mais il faudra veiller à ce que Etienne. Peut-être un peu moins pour gens ont tous un jardin et ont donc entre deux rives, « une passerelle entre l’équipement soit connu et reconnu. la Capi. Et cela malgré le succès de sa moins besoin de sortir. On ne connaît l’Ain et le Rhône ». Les enseignants et tous les relais en fréquentation régionale de ceux qui y pas cette sensation ». L’habitat est majo- matière de pédagogie à l’environne- viennent pour le golf où les activités de ritairement pavillonnaire et la Dombes Ouvrir, rendre visible ment (notamment associatifs) doivent l’espace multisports. Les gens ont du offre des espaces de promenade très mal à imaginer qu’ils ont une pépite à Outre l’accessibilité de proximité pour donc être informés de l’existence de appréciés. Néanmoins, les habitants de côté de chez eux. La surface du Grand les loisirs, la question de l’utilisation cette offre, le Grand Parc devant faire sa la Côtière bénéficient du paysage offert Parc Miribel Jonage ne parle pas ». Le du Grand Parc comme support péda- place sur ces sujets à l’échelle métropo- par cet espace reconquis par la nature. développement d’évènements culturels gogique pour l’éducation au respect de litaine. Le Grand Parc travaille d’ores et ou sportifs d’envergure aurait vocation La mauvaise connexion du Grand l’environnement est soulevée. En effet, déjà avec l’Education nationale à la co- à rapprocher l’agglomération dans son Parc aux territoires de proximité a sou- les publics scolaires, lorsqu’ils fréquen- construction de ce projet pédagogique. ensemble et le Grand Parc. Les continui- vent été mise en avant pour expliquer tent cet espace, semblent surtout l’uti- Cela passe également par l’amélioration tés physiques retrouvées, par les amé- une appropriation jugée insuffisante. liser pour des activités sportives. Or les de son accessibilité pour les établisse- nagements modes doux des canaux et A ce titre, la perspective des aménage- scolaires représentent un enjeu majeur ments scolaires. En effet la question du des berges du Rhône, seront un facteur ments engagés dans le cadre de l’An- pour valoriser le Grand Parc autrement coût de l’affrètement d’un autocar pour complémentaire d’appropriation de cet neau bleu est vécue très positivement. que comme espace de loisirs. Le rôle du rejoindre le Grand Parc, est identifiée espace ; « le Rhône, en tant que conti- Mais ce n’est qu’un premier pas. Il est Grand Parc comme outil d’éducation à comme un frein potentiel pour les éta- nuité n’est pas assez exploité ». nécessaire de multiplier les aménage- l’environnement fait l’unanimité parmi blissements scolaires. ments modes doux, qui donneront l’oc- les acteurs rencontrés. « Il faut offrir cet Au-delà des communes comprises casion de relier les territoires au Grand espace de respiration à tous et surtout dans le Grand Parc, les liens avec le Parc. « Ce parc doit vivre en dehors de aux couches populaires […], il ne faut reste de la métropole sont rapidement ses limites, en dehors des chemine- pas rechercher qu’une fréquentation par rompus, les habitants des communes ments actuels. Pour cela il faut que les les intellectuels. Mais en même temps plus éloignées fréquentant très peu ou communes riveraines puissent avoir c’est vrai, il faut que cela s’accompagne pas le Grand Parc Miribel Jonage. Des d’autres accès que le pont de Miribel par une éducation sur les comporte- élus de l’Ouest lyonnais ont souligné Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 23
Le Grand Parc, enclavement institutionnel et laboratoire métropolitain 24 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
Un élu d’une commune de l’Ain rapporte Parc. Nombreuses en effet sont les A travers les représentants locaux, « Il y a déjà cette culture, au sein ainsi que « chacun doit pouvoir exprimer personnes rencontrées qui souhaitent il y a la volonté de plus impliquer le du Grand Parc Miribel Jonage, ses positions ou points de vue. » mettre fin aux extractions de granulats Département. » C’est un regret pour les de transcender les limites et aux aménagements au sein de cet communes de la Côtière et c’est sans institutionnelles. » A l’inverse, une des personnes ren- contrées a exprimé son méconten- espace. « L’évolution du parc est indis- doute préjudiciable au bon équilibre du tement concernant la gouvernance, pensable. Les recettes liées à l’extrac- dispositif de gouvernance du Grand Parc tion des gravières vont disparaître. » Miribel Jonage. Synergie des acteurs publics vis-à-vis du Grand Lyon d’une part, du Symalim d’autre part, faisant état de son Il convient désormais de passer à une Des questions de représentativité autour d’un projet de territoire « désaccord avec le fonctionnement du autre étape, celle d’un projet disposant ont ainsi été soulevées ; au sujet de l’ab- Le Grand Parc Miribel Jonage est situé d’une visibilité et d’un portage plus sence d’un vice-président du Grand Lyon Grand Parc et ses orientations ». aux frontières institutionnelles des dé- important. « L’investissement et le bon [du comité de pilotage Rhône Amont] partements du Rhône et de l’Ain, à la Le Grand Parc apparaît aussi comme fonctionnement du parc ont un coût. dans le conseil syndical du Symalim fois sur le Grand Lyon et les communes un moyen de rassembler les élus, au-de- Quel modèle économique permet de d’une part, de celui de la sous-repré- de la Côtière de l’Ain, sur les probléma- là des clivages de tout ordre, autour d’un répondre à cette nécessité ? Cela doit sentativité du département du Rhône tiques de la protection comme sur celles objet fédérateur. C’est une occasion de faire partie de la stratégie de dévelop- dans ce même syndicat, au regard du du développement. Sur cet espace, travailler ensemble entre territoires et pement de l’agglomération. L’exemple poids des subventions allouées d’autre l’enjeu est de veiller au bon équilibre personnes qui n’en n’ont pas toujours du Grand Stade montre que la collecti- part. « Le problème de la représentati- entre les représentants de chaque terri- l’habitude. Mais pour nombre de com- vité est capable de mobiliser des fonds vité est lié au fait que l’on retrouve dans munes, dont les moyens humains et toire. De l’avis de la grande majorité des publics pour un équipement de loisirs le Symalim, le Grand Lyon et les com- financiers sont restreints, la complexité personnes rencontrées, ce défi est bien marchand. Il faut que ce soit la même munes. Cela pose un problème de déci- du système institutionnel est regrettée. relevé aujourd’hui. chose pour le Grand Parc. » Dans cette sion, en mettant en bas de la liste les En effet, outre le Symalim et la Segapal, En effet, les structures institu- perspective, les attentes ne sont pas les plus gros financeurs. » plusieurs syndicats ont en charge la ges- tionnelles qui portent le Grand Parc, mêmes de part et d’autre du Rhône. tion d’espaces voisins et complémen- Symalim et Segapal, sont perçues posi- Ainsi, si certains acteurs attendent du 8 octobre 210, élus de l’Ain et du Rhône réunis taires du Grand Parc : canaux de Miribel tivement dans leur méthode de travail. et de Jonage, base de loisirs du Grand Grand Lyon qu’il prenne une place plus autour d’un déjeuner de travail sur les enjeux du Rhône Amont Ces scènes permettent aux collectivités Large, rivière la Rize. Or les rôles et les significative dans le portage du Grand représentées de jouer leur rôle de façon prérogatives de ces syndicats ne sont Parc, d’autres souhaitent un maintien satisfaisante. Le Grand Parc est alors pas toujours clairement définis. L’enjeu des équilibres via un renforcement équi- ressenti comme un espace où la discus- de méthodes décisionnelles cohérentes valent de la présence des grandes col- sion est possible entre territoires que et simplifiées est ainsi soulevé. Cette lectivités : département du Rhône et de souvent tout oppose (Ain/Grand Lyon). rationalisation vaut également pour des l’Ain, Grand Lyon. « C’est important ce positionnement du questions financières « l’empilement Président du Symalim qui fait du parc un des structures est néfaste pour l’inves- Un tournant économique lieu neutre, une zone franche. » tissement ». et institutionnel Ce constat positif est particulière- La question du financement du La question du désintérêt du dé- ment mis en avant par les communes Grand Parc est une source de préoccu- partement de l’Ain pour le Grand Parc de l’Ain qui apprécient d’être prises en pation, mais la volonté d’équilibrer les Miribel Jonage a été mise en lumière. compte à la manière des communes comptes financiers et donc de générer « Nous sommes à l’extrême sud-ouest du Grand Lyon, et sans hégémonie de des recettes nouvelles ne doit pas déter- du département et parfois un peu isolés la part de cette dernière collectivité. miner le mode de valorisation du Grand vis-à-vis des réflexions du département. Crédit photo : Grand Parc Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 25
Une accessibilité à deux vitesses 26 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
3. « Dans le grand dessein métropolitain, il n’est pas uniquement question du parc de Lyon, mais d’un espace capable de fédérer l’ensemble des territoires qui l’entourent » d’habitation, de manière à éviter la tra- Du point de vue des transports Du point de vue des modes doux : Trop ? Pas assez ? Où ? Pour qui ? versée du parc et les difficultés de sta- collectifs : - Une passerelle piétons/vélos pour Les questions de l’accès au Grand tionnement. « Les habitants de Jonage - Une desserte est à envisager depuis la rejoindre les communes de Thil et Parc Miribel Jonage n’utilisent pas beaucoup les infrastruc- station de tramway Meyzieu ZI. « Une de Miribel, prévue dans le cadre de tures d’accueil qui se trouvent sur la par- desserte en transports collectifs pour- l’Anneau bleu, et qui constituerait une Si l’hyper accessibilité routière du Grand tie ouest du parc ». rait également être possible depuis la réelle ouverture en direction des com- Parc à été largement évoquée lors des De manière plus précise, différentes station de tramway Meyzieu ZI. Il faut munes de l’Ain. « L’Anneau bleu est entretiens, il en ressort également que améliorations sont citées afin de facili- lui assurer une véritable desserte, si on porté par le Grand Lyon. Les aména- l’amélioration de l’accessibilité en trans- ter l’accès et la circulation (à noter que veut qu’il assume pleinement son rôle gements des berges du Rhône et de ports en commun et aux modes doux ces propositions peuvent parfois paraître de parc d’agglomération. » la Saône pourraient donner l’idée de de cet espace constitue une condition - Amélioration de la desserte par les réaliser une boucle, comme un péri- contradictoires). nécessaire à une plus grande ouverture lignes A8 ou C3 (depuis Vaulx Village) phérique, avec des portes. Ce serait Du point de vue routier : un «périphérique modes doux ». aux territoires voisins, comme aux plus pour inclure le Grand Parc Miribel Jonage lointains. Un certain nombre d’études - L’amélioration du pont de Jonage afin comme « polarité nature » de l’offre - navette fluviale afin d’accéder à la ont d’ailleurs été entreprises à ce su- qu’il puisse supporter plus de circula- d’agglomération : « L’amélioration de la ferme des Allivoz, qui pourrait être jet. L’image perçue en la matière reste tion (populations en croissance venant desserte du Grand Parc par les trans- prolongée jusqu’à Jons. « La navette un frein pour beaucoup qui, entre plu- de l’est de l’agglomération) et plus de ports collectifs (A8 ou C3) est à ima- fluviale, c’est relativement simple tech- sieurs destinations, choisiront souvent la tonnage (pour des raisons de sécurité). giner en fonction de la stratégie qu’on niquement, car il est possible de faire plus proche mais surtout la plus facile se donne vis-à-vis de la polarité qu’il de la traction électrique. Entre le Carré - Un éventuel nouveau pont dans le d’accès. C’est par exemple le cas des doit constituer pour le développement de Soie et les Allivoz, il pourrait y avoir prolongement de la déviation Meyzieu riverains de la Côtière qui, d’après nos de l’agglomération. » Cette desserte un sentier d’interprétation, sur l’his- interlocuteurs, semblent plutôt privilé- Jonage sur des terrains maîtrisés par le ne doit pas être considérée comme le toire industrielle. Prendre le bateau, gier pour leurs loisirs le plateau de La département. simple accès à un parc urbain mais doit c’est un voyage en soi. » Dombes ou les distractions individuelles - De nouveaux accès pour la voiture par être conçue comme une liaison forte, - Imaginer de nouveaux modes (tapis générées par l’habitat périurbain : « A l’aménagement de petits espaces, type permettant à terme d’englober les ter- roulant, téléphérique…) « Il faut être Thil, chacun à sa piscine. [L’éloignement camping : « La réalité, c’est qu’il faut ritoires de la Côtière. imaginatif sur d’autres modes de aux plages du Grand Parc] ce n’est donc que les gens aillent avec leur voiture là - Améliorer la circulation interne des transport (tapis roulant ? téléphé- pas un problème ». où ils veulent. Il faudrait d’ailleurs créer transports en commun dans le parc. rique ?). C’est peut-être utopique, mais De la même façon, les utilisateurs des petites zones où les gens pourront il faut jeter des idées ! » privilégient l’accès aux sites et aux équi- venir avec leur voiture, comme en pements les plus proches de leurs lieux Suisse. » Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 27
Le pont d’Herbens à Meyzieu, un des trois points d’accès au Grand Parc côté sud 28 I Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine
Aménagements Via Rhona et Anneau bleu au droit du Grand Large, le long du canal. Globalement, il ressort qu’en matière vant de la scène une solution privilégiant d’accessibilité le Grand Parc Miribel les modes collectifs et les modes doux Jonage se trouve confronté aujourd’hui (exemple de l’arrêté municipal visant à un choix crucial, choix à faire au re- à interdire l’accès aux véhicules par le gard de la nécessaire préservation de cet pont d’Herbens pour éviter la circula- espace d’une charge anthropique trop tion des automobilistes dans le secteur lourde. Il faut à la fois répondre à l’at- des Allivoz et sur le remblai du canal tente d’une plus grande ouverture vers de Jonage). Cependant, cela serait vite les territoires voisins, permettre l’accès occulter les pratiques actuelles et la vo- à des populations plus lointaines (qui lonté de conserver la vocation populaire souhaitent accéder à ses sites remar- du parc. quables et à ses équipements d’excep- Il semble nécessaire d’engager une tion) et assurer une plus grande fluidité réflexion de fond mettant dans la ba- des déplacements internes. lance la mise en place de nouveaux ser- S’il paraît indispensable d’envisa- vices : navettes fluviales, amélioration de ger les équipements nécessaires à la la desserte TC (type ligne forte), mise en croissance des entrées/sorties depuis place de parkings-relais (en exploitant le nord, l’est et le sud du territoire, il par exemple les parkings attendus du convient de bien poser les termes du Grand Stade, de Carré de soie, ou autres débat sous-tendu quant à la circulation à créer), service de navettes fréquentes intérieure. On sent bien s’opposer deux et régulières desservant tout le parc, ser- conceptions, entre l’accès voiture et vice de location d’équipements sur place l’accès modes doux. Il est évident que le avec tarifs différenciés selon le lieu d’ha- projet directeur du parc, de même que bitation, limitation de l’accès automobile les documents de planification (DTA, selon les périodes d’affluence, nouveaux Scot, PLU) tendent à mettre sur le de- modes d’accès. Grand Parc Miribel Jonage, vision métropolitaine I 29
Vous pouvez aussi lire