REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Jeudi 14 février 2019 Outre-mer - Mayotte
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A LA UNE REFORME STATUT; Pages, 6 à 7, 58 à 63. Polynésie, la modification du statut de la Polynésie a été examinée au Sénat. GRAND DEBAT NATIONAL; Pages, 13 à 15. Outre-mer, 5 propositions pour aider les familles monoparentales plus nombreuses en Outre-mer. CHLORDECONE; Pages, 26 à 27, 36 à 37. Antilles, une bande dessinée de Jessica Oublié pour vulgariser l’information sur le chlordécone. EDUCATION; Pages, 40 à 41. Antilles, vers la fin de l’université des Antilles. Le chaos était prévisible. VISITE MINISTERIELLE; Pages, 49 à 52. Nouvelle-Calédonie, le Ministre de l’Action et des Comptes Publics, Gérald Darmanin va multiplier les rencontres et les déplacements. Au menu : les questions économiques et financières, mais aussi des dossiers régaliens. 2
Statut de la Polynésie: le Sénat adopte "la reconnaissance" du "fait nucléaire" Paris, France | AFP | mercredi 13/02/2019 - 19:22 UTC+2 | 413 mots Ajoute fin de l'examen des textes au 4e para Le Sénat a adopté mercredi en première lecture, lors de l'examen du projet de réforme du statut d'autonomie de la Polynésie, "la reconnaissance", par l'État français, du rôle joué par la Polynésie française dans le développement de sa politique de dissuasion nucléaire. "La reconnaissance du fait nucléaire répond à une attente très forte de la population et des élus de la Polynésie française", a déclaré la ministre des Outre-mer Annick Girardin. De 1966 à 1996, les atolls de Mururoa et Fangataufa ont été le théâtre de 193 essais nucléaires, qui ont eu des effets sur la santé et l'environnement des populations. La réforme du statut d'autonomie passe par deux projets de loi (l'un organique, l'autre ordinaire) dont le Sénat a terminé l'examen mercredi en fin d'après-midi. Le vote sur l'ensemble des textes aura lieu mardi prochain. Ces textes comportent "quelques symboles forts et une multitude de dispositions techniques", a résumé le rapporteur LR de la commission des Lois Mathieu Darnaud. La mesure phare du projet de loi organique confirme, dans son article premier, "la reconnaissance de la contribution de la Polynésie française à la construction de la capacité de dissuasion nucléaire et à la défense de la Nation" et rappelle que les conséquences "doivent être prises en compte dans tous les domaines". "Inscrire le fait nucléaire dans cet article 1er de la loi organique c'est orner l'oreille de Marianne de la fleur de tiaré" (symbole de la Polynésie, ndlr), a déclaré Robert Laufoaulu (Indépendants). "Les déclarations de reconnaissance symboliques sont nécessaires", a souligné Guillaume Arnell (RDSE à majorité radicale). Les orateurs ont salué dans ces textes "un nouveau pas en avant" (Jean-Pierre Sueur, PS), des dispositions "qui vont dans le bons sens" (Esther Benbassa, CRCE à majorité communiste). Mais ils ont été nombreux à regretter qu'ils n'aillent pas assez loin. "La reconnaissance est un vœu pieu dépourvu de toute portée normative", a souligné Mme Benbassa. "On est un peu frustré", a reconnu la sénatrice de Polynésie Lana Tetuanui (centriste). La Polynésie française est une collectivité d'outre-mer régie par l'article 74 de la Constitution. Elle bénéficie d'une large autonomie politique, dispose d'une Assemblée territoriale qui adopte des "lois du pays", d'un gouvernement et d'un président, actuellement Édouard Fritch. M. Fritch comme le président de l'Assemblée territoriale, Gaston Tong Sang, ont assisté aux débats. vm/caz/bap/spe © Agence France-Presse 6
Polynésie: la "dette nucléaire" sanctuarisée (Girardin) Paris, France | AFP | mercredi 13/02/2019 - 17:46 UTC+2 | 347 mots La dotation globale d'autonomie, accordée chaque année à la Polynésie française après les 193 essais nucléaires réalisés sur les atolls de Moruroa et Fangataufa, sera retirée du budget du ministère des Outre-mer et "sanctuarisée", a annoncé mercredi la ministre des Outre-mer Annick Girardin. D'un montant de 90 millions d'euros annuels, cette dotation globale d'autonomie (DGA), destinée à la reconversion économique de la Polynésie après la fin des essais nucléaires réalisés sur les deux atolls entre 1966 et 1996, est aussi appelée "dette nucléaire". "Le gouvernement a décidé de retirer la dotation globale d’autonomie (...) du budget du ministère des Outre- mer. Dans le cadre du prochain projet de loi de finances, elle sera transformée, à l'instar de la Dotation générale de fonctionnement [dont bénéficient les autres collectivités françaises], en un prélèvement sur recettes d’un montant identique", a annoncé Annick Girardin, qui s'exprimait devant les sénateurs dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la réforme du statut de la Polynésie. "Ceci permettra de régler une problématique de fond qui a longtemps contraint le budget de la collectivité", de Polynésie, a expliqué la ministre, en soulignant que "99% des dotations" de la Polynésie française relevaient jusqu'à présent du ministère des Outre-mer. Conséquences: la Polynésie subissait "les aléas de gestion de manière plus forte que les autres collectivités qui bénéficient pour la plupart de la DGF", a-t-elle reconnu. Elle apparaissait "comme la seule collectivité de la République dont la principale dotation, votée en loi de finances" pouvait "fluctuer en gestion". "La sanctuarisation de la DGA sera à l’avenir une réalité juridique concrète", a assuré Mme Girardin. Les sénateurs examinent mercredi deux textes (loi organique et loi simple) visant à "toiletter" le statut d'autonomie de la Polynésie, afin de lui "permettre de bénéficier d’institutions stables et de politiques publiques efficaces". Les textes prévoient notamment dans un article 1 très symbolique, la confirmation de "la reconnaissance, par l'État français, du rôle joué par la Polynésie française dans le développement de sa politique de dissuasion nucléaire" et le rappel "que leurs conséquences doivent être prises en compte dans tous les domaines". caz/vm/bap/tes © Agence France-Presse 7
13/02/2019 En Guyane, turbulences autour du projet «Montagne d’or» |Sophie Stadler En juin 2018, en Guyane, le géologue du camp Citron, future zone d’exploitation de la mine. Cyril Marcilhacy pour Le Parisien Week-End LE PARISIEN WEEK-END. A l’origine soutenue par Emmanuel Macron, la construction, en Guyane, de la plus grande mine d’extraction d’or à ciel ouvert est de plus en plus compromise. La Montagne d’or accouchera-t-elle d’une souris ? Les chefs amérindiens auraient-ils vu juste au sujet de la « Montagne d’or » ? Quand nous les avions rencontrés en juin dernier, ils prédisaient que les pires catastrophes s’abattraient sur le projet de mine si ses promoteurs canadiens et russes (Columbus Gold et Nordgold) s’obstinaient à vouloir lancer ce chantier pharaonique au cœur de la forêt amazonienne, en Guyane. Depuis 2016, les associations environnementales et les locaux dénoncent la réalisation – entre deux réserves naturelles – d’une immense fosse minière de 2,5 kilomètres de long sur 400 mètres de large. Ou encore la construction d’une usine dite de cyanuration (technique de récupération de l’or avec du cyanure en circuit fermé). Ces dernières semaines, les mauvaises nouvelles s’accumulent sur ce qui devait devenir d’ici à 2023 la plus grande mine d’extraction d’or industrielle à ciel ouvert jamais construite en France. « Pas au niveau sur le plan écologique » Le 11 février, le tribunal administratif de Cayenne a annulé l’autorisation donnée à la société d’exploiter une petite parcelle secondaire. Mais le plus gros revers est venu d’Emmanuel Macron. Le 1er février, le président, qui jusque-là soutenait Montagne d’or en raison de ses promesses économiques et sociales (750 emplois directs et 3 000 indirects), affirme devant les édiles d’outre-mer réunis dans le cadre du grand débat, que « le projet n’est pas au bon niveau sur le plan écologique dans sa version actuelle ». « On ne peut pas se permettre de lancer un projet qui serait destructeur de biodiversité, pas aux standards environnementaux et avec des créations d’emplois incertaines », estime le chef de l’Etat. Puis, le 7 février, le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, s’est exprimé à l’Assemblée nationale, dans le cadre du premier débat parlementaire consacré à Montagne d’or. En amont, une soixantaine de députés de toutes tendances avaient déposé une résolution pour demander l’interdiction du cyanure dans l’industrie minière. François de Rugy y a répondu en se prononçant en faveur d’une grande réforme du code minier français et a annoncé un déplacement en Guyane dans les prochaines semaines. « Les enjeux sont majeurs en termes de gestion des risques industriels, a confirmé le ministre. Deux retiennent particulièrement mon attention : le risque de drainage minier acide (pollution des sols en métaux lourds, NDLR) et le risque de rupture de digue d’un bassin de résidus. » 8
13/02/2019 Yannick Jadot, député d’Europe Ecologie-Les Verts, cosignataire, le 6 février, d’une nouvelle tribune pour demander l’abandon du projet Montagne d’or, argumente : « Le 25 janvier, le scénario que nous redoutons pour la Guyane s’est produit au Brésil. Le barrage de résidus miniers de Brumadinho a cédé, libérant un torrent de boues contaminées. » Bilan, 157 morts et près de 200 disparus... « Montagne d’or, contre lequel nous nous insurgeons depuis deux ans, a désormais plus que jamais du plomb dans l’aile », ajoute Yannick Jadot. D’autant que l’Organisation des Nations unies s’est aussi invitée dans la polémique en sommant la France, le 10 janvier, de prendre en considération l’avis des populations autochtones. « Rappelons également qu’un sondage Ifop (publié en juillet 2018) démontre que sept Guyanais sur dix se déclarent opposés au projet », souligne Pascal Canfin, directeur général du WWF France, férocement opposé à ce qu’il qualifie de mirage économique et de futur désastre écologique. « Et, en octobre, une étude indépendante menée par le cabinet d’audit Deloitte identifiait dix autres secteurs prioritaires alternatifs à cette mine et bien plus bénéfiques au développement économique de la Guyane », ajoute-t-il. Un sujet crucial puisque le plus grand département français a un taux de chômage proche de 22 % (plus de 45 % chez les jeunes). En route vers une ZAD ? La réponse du gouvernement sur la faisabilité de cette mine devrait être rendue d’ici à la fin du premier semestre 2019. De son côté, le promoteur semble préférer jouer la montre. « En novembre, nous avons proposé des pistes d’amélioration pour en faire la mine durable et responsable dont la France a besoin, explique Pierre Paris, président de la Compagnie minière Montagne d’or (CMO). La situation ne me semble pas plus compliquée aujourd’hui qu’il y a un an. Ce projet peut être amélioré, nous devrons encore travailler plusieurs mois ou années pour parvenir à développer un large consensus avec la population, indispensable à sa réalisation. » Parmi sa vingtaine de nouveaux engagements, la CMO a adhéré au Code international de gestion du cyanure et promis de conserver les lieux de mémoire. Pas de quoi convaincre les opposants. « Nous resterons mobilisés, prévient Alexis Tiouka, juriste spécialiste en droit des peuples autochtones. Nous irons jusqu’au bout. Même s’il faut, pour l’emporter, aller occuper les lieux et y installer une zone à défendre (ZAD). » EN CHIFFRES : 120 000 : c’est le nombre de signataires de la pétition du WWF opposée au projet. 800 hectares : située entre deux réserves biologiques, le site abrite plus de 2 000 espèces animales et végétales, dont certaines sont en voie de disparition. 3 milliards d’euros : c’est le montant des retombées pour le territoire, promis par la compagnie Montagne d’or. 85 tonnes : c’est la quantité d’or que prévoit d’extraire le projet Montagne d’or sur douze ans. La Guyane n’en produit aujourd’hui qu’une tonne. 9
Signature d'un accord de libre-échange entre la Nelle-Calédonie et le Vanuatu Nouméa, France | AFP | jeudi 14/02/2019 - 06:35 UTC+2 | 330 mots La Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu ont signé mercredi soir le cadre d'un accord de libre-échange, qui portera sur une liste définie de produits, confortant la politique d'insertion régionale du gouvernement calédonien, a constaté l'AFP. "C'est un marché de 560.000 personnes. Plus notre région sera riche, plus elle sera solide économiquement", s'est félicité devant la presse Philippe Germain, président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie. Cet accord a été signé avec le Premier ministre du Vanuatu, Charlot Salwai, à l'issue du premier sommet économique entre les deux partenaires, qui s'est tenu mercredi à Nouméa. De nombreux acteurs économiques et commerciaux de ces archipels du Pacifique Sud, distants de 530 kilomètres, ont participé aux échanges, qui ont posé les bases des discussions à venir sur les produits retenus. "Ce sommet marquera l'histoire de nos relations. Nous avons eu des hauts et des bas à cause de l'histoire mais il y a toujours eu cette volonté de continuer à travailler ensemble", a déclaré le chef du gouvernement de Vanuatu, ancien condominium franco-britannique, indépendant depuis 1980. Alors que les échanges sont actuellement limités (bois, yaourts et kava - plante servant à la fabrication d'une boisson traditionnelle mélanésienne-), cet accord vise à les porter à une cinquantaine de produits, sans restriction douanières ou quantitatives. Les fruits et légumes, le cacao, les tubercules (ignames,taros..) et le café pourraient figurer sur la liste des produits exportés par le Vanuatu tandis que la Nouvelle-Calédonie pourrait fournir conserves, matériaux de construction, charcuterie et textiles. Le texte sera examiné en mars par les élus du Congrès de Calédonie et dans des délais comparables par le gouvernement Vanuatais. Très autonome, la Nouvelle-Calédonie partage avec l'Etat un certain nombre de prérogatives en matière de diplomatie. Elle peut notamment négocier des "accords avec un ou plusieurs Etats, territoires ou organismes régionaux du Pacifique". Appuyées par l'Etat, les autorités locales mènent une politique favorisant l'insertion régionale. Ainsi, cet accord bilatéral pourrait dans l'avenir s'étendre aux îles Salomon ou à Fidji. cw/sma © Agence France-Presse 10
Lucette Michaux-Chevry laisse une ardoise de 75 millions d'euros à Grand Sud Caraïbes Basse-Terre, France | AFP | jeudi 14/02/2019 - 02:13 UTC+2 | 284 mots Le déficit de la communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbes (CAGSC) s'élève à 75 millions d'euros pour près de 80.000 habitants, selon un document de la direction des finances publiques de Guadeloupe que s'est procuré l'AFP, confirmant une information de médias locaux. Le préfet de Guadeloupe Philippe Gustin a révélé ce montant aux élus de la CAGSC lors d'une réunion d'information mardi soir. 19 élus de la CAGSC, pilotée par Lucette Michaux-Chevry jusqu'à sa démission le 31 janvier, sur les 43 que comportent le conseil communautaire se sont rendus à l'invitation du préfet, notamment des élus de l'opposition pendant que les élus de la majorité critiquaient l'"ingérence" de l'autorité préfectorale. Cette dette de 75 millions d'euros est composée de 20 millions de dette financière et de 55 millions d'euros de factures impayées aux fournisseurs et autres prestataires de la collectivité, faute de trésorerie. Et ce paysage financier déjà sombre pourrait encore se noircir, notamment en raison de la situation du réseau et des "infrastructures d'eau et d'assainissement, qui laissent présager un fort besoin de dépenses et de remises à niveau", selon la DGFip. C'est également tout un système que remet à plat la direction des finances publiques, avec des charges de fonctionnement particulièrement élevées, selon elle, grevée notamment par la masse salariale de 456 agents rémunérés par la CAGSC (14 millions d'euros en 2017, soit 170 euros par habitants). Le 16 février, les élus communautaires, devront élire un(e) président(e) pour remplacer Lucette Michaux- Chevry, jusqu'aux prochaines élections qui devra rapidement adopter des mesures de redressement, sous peine, selon une source proche du dossier "d'impacter l'économie de la Guadeloupe toute entière". Dans son document la DGFip recommande à la collectivité de "retrouver une sincérité budgétaire". asa/sma © Agence France-Presse 11
Désert médical, la Guyane veut faire venir des docteurs cubains La Havane, Cuba | AFP | jeudi 14/02/2019 - 02:03 UTC+2 | 400 mots Confrontée à une pénurie de médecins, la Guyane a commencé des discussions avec les autorités cubaines pour faire venir des docteurs de ce pays, a indiqué mercredi à l'AFP le président de la Communauté territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre. En déplacement à Paris, M. Alexandre, accompagné des sénateurs Georges Patient et Antoine Karam, a rencontré mardi l'ambassadeur cubain à Paris, Elio Rodriguez Perdomo, ainsi que la vice-ministre cubaine de la Santé, Marcia Cobas, pour évoquer ce projet, qui, s'il se concrétise, serait une première sur le territoire français. "Il y a vraiment urgence en Guyane", et l'idée serait de faire venir "une centaine de médecins (cubains) spécialisés dans les hôpitaux afin de pallier le désert médical que nous connaissons", a expliqué Rodolphe Alexandre, détaillant les besoins: "Il faudrait au moins 15 chirurgiens dentistes, trois cancérologues, cinq pneumologues..." Depuis une ordonnance du 26 janvier 2005, la Guyane est le seul territoire français autorisé à recruter du personnel médical hors de l'Union européenne. Face à la demande guyanaise, les autorités cubaines "sont très favorables", a assuré M. Alexandre, précisant que "ce sera l'Etat (cubain) qui va facturer" ce service. Il se rendra à Cuba début avril pour poursuivre ces discussions, le projet nécessitant le feu vert de l'Ordre des médecins de Guyane (jusque-là réticent à la venue de professionnels étrangers sur le territoire) et du ministère français de la Santé. "Nous savons que les Guyanais sont unanimes pour protester contre le désert médical" dont souffre le territoire, qui jusqu'à présent a fait venir des docteurs principalement d'Afrique pour tenter de compenser cette pénurie. Les médecins et ambulanciers cubains travaillent aujourd'hui dans 67 pays. La pratique, dite "diplomatie des blouses blanches", dure depuis les années qui ont suivi la révolution emmenée par Fidel Castro en 1959. "Je les ai vu travailler au Brésil, en Haïti", a raconté M. Alexandre. "Incontestablement, leur réputation est mondiale". Ces services représentent la principale source de revenus de l'île, avec 11 milliards de dollars de recettes annuelles, soit plus que celles du tourisme et des transferts de fonds des émigrés. Ces recettes ont toutefois diminué ces dernières années en raison de la crise au Venezuela, où travaillent plusieurs milliers de médecins cubains, et de la fin du programme au Brésil, après les critiques virulentes du président Jair Bolsonaro qui a comparé leurs conditions de travail à un "esclavage", et dit refuser de financer "la dictature cubaine". ka/cn © Agence France-Presse 12
13/02/2019 Grand débat national : 5 propositions pour aider les familles monoparentales Une séquence du grand débat national était organisée à Paris le 13 février pour évoquer la situation des familles monoparentales. A l'issue de la discussion, 5 propositions ont été retenues pour aider ces familles, plus nombreuses en Outre-mer. © MB Par Marie Boscher L'assemblée était à l'image de la société : plus de femmes que d'hommes parmi les personnes présentes. Sur les 27% de familles monoparentales en France - hors Mayotte, 22,3% sont des femmes et 4,7%, des hommes, selon l'Insee. "Chez nous on dit que la femme est potomitan parce qu'elle sait où l'essentiel doit être fait", résume le député de Guadeloupe Olivier Serva. © MB Mais un point commun pour tous ceux rassemblés ce mercredi soir à l'Assemblée nationale, la volonté de faire changer les choses. A l'initiative du député et de Christine Kelly, animatrice et fondatrice de l'Association K, elles étaient invitées pour débattre de proposition à faire remonter dans le cadre du grand débat national. A l'issue de deux heures de débats, 5 propositions ont été retenues. Des propositions à adapter "à chaque territoire", selon Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, présente lors du débat, comme Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat au Numérique et Christelle Dubos, secrétaire d'Etat à la Solidarité et la Santé. 1. Priorité au logement "J'ai un CDI, j'ai trois enfants et je vis dans 30m2", raconte Agathe. "Si on n'a pas de logement on n'a rien". Une phrase qui peut résumer la problématique du logement pour les familles monoparentales. 40% des appels au SAMU Social proviennent d'ailleurs de mamans avec un enfant seul. Le logement figure donc en tête des propositions, avec une demande précise, la priorité au logement et un logement systématique pour les parents solos qui travaillent, à temps plein comme à temps partiel. Tous les témoignages abondent dans le même sens : fatigue, désespoir et même discrimination. Difficile de faire passer son dossier ou d'obtenir une location lorsqu'on élève seul(e) ses enfants, même avec un CDI. Tombée enceinte pendant ses études, à 19 ans, une maman raconte le parcours du combattant pour obtenir un appartement : "Je demandais un F3, n'importe où en Île-de-France, pour avoir une chambre pour mon fils et une pour moi, pour garder ma dignité. On m'a répondu que si j'avais été en couple avec une personne sans ressources, c'était possible, mais pas toute seule." 13
13/02/2019 Pour le député de la Guadeloupe, Olivier Serva, il existe "un double-risque" pour les familles monoparentales en Outre- mer, où les taux de chômage sont plus élevés que dans l'hexagone et où le manque de logements sociaux est très fort. Le chef de la délégation Outre-mer à l'Assemblée Nationale propose de créer un colloque spécifique sur le logement. 2. Aide à la garde d'enfants La question du logement est liée à celle du travail, tout comme celle de la garde d'enfants qui est revenue maintes fois dans le débat. "On veut valoriser le travail mais moi je ne traverse pas la rue pour aller travailler, je traverse la région !", témoigne un père solo, venu avec l'une de ses filles. Installé dans le sud de l'Île-de-France, il travaille à La Défense, au nord et a du pour cela réduire son temps de travail à un temps partiel. "Il faut nous aider pour trouver du travail mais pour cela, il faut pouvoir faire garder ses enfants", conclut-il. D'autres racontent avoir abandonné leur carrière et vivre désormais des minimas sociaux, avec toute l'incidence que cela peut avoir sur sa vie sociale. "Au niveau du travail on est celles qui manquent le moins parce qu'on a peur des fins de mois", explique Anne-Marie qui raconte avoir vécu du chantage de la part de ses employeurs. La garde d'enfants est prise en charge jusqu'à 6 ans aujourd'hui. Mais après cela, elle est très coûteuse et pas toujours accessible, dans certaines régions où les places en crèche ou en nourrice se font rares. La deuxième proposition suggère ainsi la mise en place d'aide pour garder les enfants au delà de cette limite d'âge, mais aussi pour les parents en horaires décalés et la création d'un mode de garde d'urgence avec un tarif adapté. 3. Allocations dès le premier enfant Dans les départements d'Outre-mer, l'allocation de soutien familiale (ASF) est versée dès le premier enfant alors que dans l'Hexagone, les parents solos peuvent y prétendre à partir de trois enfants, entre 3 et 21 ans. Les familles réunies ce mercredi 13 février demandent que ce dispositif soit étendu à l'ensemble de la France. Pour Christine Kelly, si l'initiative a d'abord était testée dans les territoires ultramarins, c'est parce que les familles y "ont moins ailleurs" (sur d'autres postes de dépenses, NDLR), car "l'Outre-mer est souvent oublié". Certaines familles ne sont parfois pas au courant qu'elles peuvent prétendre à des aides particulières. Plusieurs parents ont suggéré à Mounir Majhoubi, secrétaire d'Etat au Numérique, présent lors du débat, l'idée de créer une plateforme numérique pour les familles monoparentales. "Un site internet, c'est 40% d'emmerdes en moins, si je puis me permettre", abonde Christine Kelly. Les personnes présentes ont également évoqué la mise en place d'un numéro vert, d'une émission audiovisuelle, ou encore des maisons des familles monoparentales. Quand on est une famille populaire, une famille solo, on doit devenir ingénieur Bac +20 en aides sociales. Ce n'est pas possible. On a le devoir de simplifier tout ça. - Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat au Numérique Des proposistions non retenues parmi les cinq qui seront remontées au gouvernement en priorité, mais largement plébiscitées dans l'assemblée. 14
13/02/2019 4. Pension alimentaire prélevée à la source Prélever directement à la source le parent mauvais payeur, c'est; d'une même voix et sans débat, la proposition retenue concernant le versement des pension alimentaires. Les familles demandent aussi que cette pension ne soit plus imposable : "Sur les 150 euros que je reçois depuis 12 ans, je pays 7€ par mois dessus alors que le père qui a abandonné ses enfants est défiscalisé", s'offusque une mère de famille. Maryse est mère de trois enfants qu'elle élève seule depuis 8 ans. Son aîné, aujourd'hui majeur, a du l'aider à s'occuper de ses derniers. Elle voudrait aussi que l'on puisse repenser la distribution des biens lors d'une séparation, parce qu'on "devient une famille monoparentale du jour au lendemain avec un salaire en moins et plus rien de tout ce qu'on a investi à deux". D'origine guadeloupéenne, elle connaît très bien la situation des familles antillaises confrontées à la monoparentalité. "C'est encore pire là-bas avec le chômage". 5. Carte famille monoparentale Enfin, lors du débat, a été retenue l'idée de créer une carte famille monoparentale à l'image de carte famille nombreuse, afin de donner un statut officiel aux parents seuls. A l'image de la carte pour les familles nombreuses, elle pourrait permettre de bénéficier d'avantages et de réductions sur les voyages, les entrées dans les musées ou encore certaines activités. L'ensemble de ces propositions seront présentées à Brigitte Macron lors d'une réunion avec Christine Kelly le 20 février prochain. Le 8 mars, jour des droits de la femme, elles seront officiellement envoyées au président de la République pour être étudiées dans le cadre du grand débat national. Part de familles monoparentales en Outre-mer en 2015, selon les chiffres de l'Insee pour les données existantes Guadeloupe : 40% Guyane : 40,1% Martinique : 41,2% La Réunion : 30,9% Saint-Barthélémy : 9,5% Saint-Martin : 40% Saint-Pierre et Miquelon : 13% 15
13/12/2019 Le ministère des Armées ouvre la porte à une indemnisation d’installation pour les militaires ultramarins du Pacifique mutés dans l’Hexagone Les militaires du XV du Pacifique sur les Champs-Élysées à Paris ©CCH Fiard / DICoD Interpellée par la députée de Polynésie Nicole Sanquer (UDI), la secrétaire d’État au Ministère des Armées, Geneviève Darrieussecq, a annoncé « une révision globale des régimes indemnitaires des militaires », qui pourrait prendre en compte une évolution de l’indemnité d’installation des militaires ultramarins (INSMET), réservé jusqu’ici aux DROM, vers les militaires ultramarins du Pacifique. Les militaires originaires des DROM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion) « bénéficient d’une indemnité d’installation dans l’Hexagone », a expliqué la députée Nicole Sanquer lors de la séance des QAG de ce mercredi 13 février. « Cette indemnité permet, notamment, au soldat d’être accompagné de sa famille lors de son affectation, car lorsqu’un soldat est recruté, c’est toute la famille qui s’engage », poursuit-elle. « En revanche, les engagés originaires du Pacifique ne peuvent y prétendre, alors même qu’un grand nombre de jeunes s’engagent pour la République dans nos territoires : on en compte 457 en 2017 et plus de 500 en 2018 en Polynésie. Cette situation crée une inégalité de traitement entre les soldats, fondée sur leur territoire d’origine », déplore la députée, qui demande « une réflexion à même de favoriser une meilleure lisibilité du système de primes allouées aux militaires » dans le cadre de la « nouvelle politique de rémunération des militaires ». « Allez-vous profiter de cette réflexion pour mettre fin à cette discrimination entre les soldats wallisiens, calédoniens, polynésiens et les soldats venant d’autres territoires ? », a-t-elle conclut. En réponse, la secrétaire d’État auprès de la ministre Armées a assuré que « si une évolution du dispositif indemnitaire doit être envisagé, celle-ci ne pourrait s’inscrire que dans le cadre d’une révision globale et générale des régimes indemnitaires des militaires et cette question pourrait être abordée dans le cadre de la nouvelle politique de rémunération des militaires » de la loi de programmation militaire. Saluant une « avancée pour les Polynésiens », la députée espère « voir cette discrimination disparaitre » en 2021, lors des arbitrages complémentaires sur les crédits budgétaires de la loi de programmation militaire. 16
14/02/2019 Le rôle moteur des ultramarines Colloque organisé par la Délégation sénatoriale aux outre-mer et par la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Table ronde n° 1 Le tissu entrepreneurial : les enjeux d’une gouvernance féminisée Cette table ronde permet de mettre en valeur la place occupée par les femmes dans les territoires ultramarins comme force de représentation et d’animation du tissu entrepreneurial constitué essentiellement de petites entreprises. Sur les 8 territoires où est implantée la CPME, 4 syndicats sont présidés par une femme (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Nouvelle-Calédonie), de même que le Medef à Mayotte. On trouve également une présidence féminine à la tête de plusieurs chambres consulaires (CCI de Guyane, Nouvelle- Calédonie, Saint-Martin et Wallis-et-Futuna ainsi que la chambre d’agriculture et de la pêche lagonaire de Polynésie française). 17
14/02/2019 Les femmes jouent par ailleurs un rôle clé dans l’organisation du tissu associatif qui supporte le développement de l’économie sociale et solidaire, dont la place est particulièrement importante dans les outre-mer comme pouponnière d’entreprises. Table ronde n° 2 L’agriculture, secteur pivot des économies ultramarines : l’engagement au féminin Cette table ronde propose une focale sur le secteur de l’agriculture à la veille du Salon international de l’agriculture (SIA) qui doit permettre à des professionnelles des différents territoires d’exposer leurs parcours et leurs réalisations. Elle est également l’occasion d’une valorisation du patrimoine naturel des outre-mer à l’initiative de femmes dans des industries de transformation de produits agricoles (tourisme, agro-alimentaire ou encore cosmétologie). Cette table ronde fait en outre écho au travail réalisé par la Délégation aux droits des femmes qui a donné lieu à la publication du rapport d’information « Femmes et agriculture : pour l’égalité dans les territoires » en juillet 2017. Table ronde n° 3 Audace et innovation : le rôle moteur des talents féminins Cette table ronde montre la mobilisation des territoires pour promouvoir et valoriser l’entrepreneuriat au féminin, au travers d’événements annuels notamment. Elle propose également des portraits de femmes cheffes d’entreprise, avec des parcours originaux caractérisés par l’audace et des entreprises qui ont su porter des innovations. 18
Cocaïne: démantèlement d'une filière guyanaise qui alimentait la Drôme-Ardèche Lyon, France | AFP | mercredi 13/02/2019 - 16:28 UTC+2 | 354 mots C'était une filière très organisée avec des mules qui chaque semaine transportaient jusqu'à deux kilos de cocaïne par le vol Cayenne-Orly pour alimenter la Drôme et l'Ardèche: les gendarmes ont réussi à la démanteler en interpellant onze personnes, annoncent-ils mercredi. Tout a commencé à Tain-l'Hermitage, paisible commune en bord du Rhône de 6.000 habitants plus connue pour ses vins que pour son trafic de drogue. En enquêtant sur un petit trafic local, les gendarmes découvrent une véritable filière organisée. La cocaïne venait du Suriname, passait en Guyane par pirogue puis en taxi jusqu'à l'aéroport de Cayenne. Là, des mules s'introduisaient dans l'anus des capsules (jusqu'à 600/700 grammes) de drogue et les transportaient sur le vol en direction d'Orly, puis jusqu'à la gare de Valence TGV. Les mules étaient rémunérées entre 500 et 800 euros les 100 grammes, précise la gendarmerie à l'AFP. A Valence (Drôme), la drogue était préparée puis coupée. Un trafic juteux car achetée 8.000 euros le kilo, elle pouvait être revendue jusqu'à 50.000 euros au détail. Parallèlement, une autre filière venant des Pays-Bas alimentait le territoire en héroïne. L'enquête, menée par la Section de recherche de Grenoble avec le groupement de gendarmerie de la Drôme, a permis d'arrêter la tête de la filière guyanaise, un homme d'une trentaine d'années résidant en Guyane, interpellé le 4 février à sa descente d'avion à Orly avec 2,4 kilos dans sa valise. Trois mules, des hommes résidant aussi en Guyane, ont également été arrêtés ainsi que sept autres hommes d'une vingtaine d'années, des revendeurs locaux résidant à Valence. Quatre d'entre eux ont notamment été arrêtés en flagrant délit lors d'un "go fast" en novembre dans une opération mobilisant près de 90 militaires, dont le GIGN d'Orange (Vaucluse), où 3,7 kilos d'héroïne ont été saisis. Les 11 suspects ont été mis en examen pour trafic de stupéfiants en bande organisée, 10 ont été écroués, un dernier placé sous contrôle judiciaire. Ces filières "guyanaises" se multiplient en France depuis quatre/cinq ans. Auparavant, elles venaient aussi de Guyane mais transitaient d'abord par les Pays-Bas avant d'arriver en France, commente auprès de l'AFP le procureur de Valence, Alex Perrin. san/ag/asm © Agence France-Presse 19
De Cayenne à la Drôme, une filière de trafic de cocaïne démantelée Papier Général Lyon, France | AFP | mercredi 13/02/2019 - 19:04 UTC+2 | 717 mots par Sandra LAFFONT Depuis quelques années, les filières guyanaises du trafic de cocaïne se multiplient en France. Les gendarmes viennent d'en démanteler une nouvelle, avec des "mules" qui chaque semaine transportaient de la cocaïne depuis Cayenne jusqu'à la campagne drômoise. Tout a commencé à Tain-l'Hermitage (Drôme), paisible commune en bord du Rhône de 6.000 habitants plus connue pour ses vins que pour son trafic de drogue. En enquêtant sur un petit trafic local, les gendarmes découvrent une véritable filière organisée. La cocaïne venait du Suriname, passait en Guyane par pirogue puis en taxi jusqu'à l'aéroport de Cayenne. Là, des mules s'introduisaient dans l'anus des capsules (jusqu'à 600/700 grammes) de drogue et les transportaient sur le vol en direction d'Orly, puis jusqu'à la gare de Valence TGV. Deux kilos étaient ainsi acheminés chaque semaine. Les mules étaient rémunérées de 500 à 800 euros les 100 grammes, précise la gendarmerie à l'AFP. A Valence (Drôme), la drogue était préparée puis coupée et revendue ensuite dans la région, jusqu'en Ardèche voisine. Un trafic juteux puisque la drogue, achetée 8.000 euros le kilo, pouvait être revendue jusqu'à 50.000 euros au détail. Il a été établi qu'une partie de l'argent était ensuite réinvesti au Suriname pour développer le trafic. L'enquête, menée par la Section de recherche de Grenoble avec le groupement de gendarmerie de la Drôme, a permis d'arrêter le chef de la filière guyanaise, un homme d'une trentaine d'années résidant en Guyane. Il a été intercepté le 4 février à sa descente d'avion à Orly avec 2,4 kilos dans sa valise. Trois "mules", des hommes résidant aussi en Guyane, ont également été arrêtés ainsi que sept autres hommes d'une vingtaine d'années, des revendeurs locaux résidant dans la préfecture drômoise. Quatre d'entre eux ont notamment été arrêtés en flagrant délit lors d'un "go fast" en novembre dans une opération mobilisant près de 90 militaires, dont le GIGN d'Orange (Vaucluse), où 3,7 kilos d'héroïne ont été saisis. Les trafiquants valentinois s'approvisionnaient en parallèle en héroïne via une autre filière, transitant par les Pays-Bas, la Belgique puis la France. Mais les enquêteurs n'ont pas réussi à remonter au sommet de ce volet du trafic. Les onze suspects ont été mis en examen pour trafic de stupéfiants en bande organisée. Dix ont été écroués, et un dernier placé sous contrôle judiciaire. - Décloisonnement - Ces filières guyanaises se multiplient en France depuis quatre/cinq ans. Auparavant, les trafic en provenance de Guyane transitaient d'abord par les Pays-Bas avant d'arriver en France, commente auprès de l'AFP le procureur de Valence, Alex Perrin. Sur certains vols Cayenne-Paris, il peut y avoir jusqu'à 10% de passagers qui transportent de la drogue, ajoute le procureur. Mais comme le constatait l'AFP fin janvier lors d'un reportage à l'aéroport de Cayenne, les douaniers n'ont pas les moyens d'arrêter les dizaines de "mules" qui empruntent chaque vol. Des techniques de contrôle de 100% des passagers sont promises pour dissuader les trafiquants, comme ont réussi à le faire avec succès les Hollandais sur leurs vols en provenance du Suriname. Il y a quelques jours, la police du Suriname a notamment intercepté 2,3 tonnes de cocaïne dans un bateau au milieu de sacs de riz dans le port de la capitale, Paramaribo, selon les médias locaux. Cette saisie record, d'une valeur estimée à 100 millions d'euros, était destinée à la métropole française via la Guadeloupe. Cette tendance est "un phénomène fort", "générateur de violences" et de "règlements de compte dans les quartiers", alerte le procureur de Valence. En "cassant cette filière" de Drôme-Ardèche, les forces de l'ordre n'ont pas stoppé le trafic dans ces deux départements mais ils peuvent se vanter d'avoir néanmoins coupé une partie importante de l'approvisionnement. La demande est en forte expansion sur ce territoire rural où la cocaïne est consommée comme l'était le cannabis il y a trente ans. "Ce produit s'est décloisonné des centres-villes pour aller dans le périurbain et jusqu'au milieux ruraux", détaille Alex Perrin. Pour la seule commune de Valence, ville moyenne de 62.000 habitants, pas moins de 90 personnes ont été jugées en comparution immédiate pour "deal de rue" en 2018, selon le parquet. san/ag/asm 20
Michael Kors disco, Marc Jacobs solennel, la Fashion Week s'achève Repères New York, Etats-Unis | AFP | jeudi 14/02/2019 - 07:45 UTC+2 | 776 mots par Thomas URBAIN La Fashion Week de New York s'est achevée mercredi sur une note relevée, après une semaine sans grand relief, avec les défilés de Michael Kors et Marc Jacobs, aux antipodes l'un de l'autre, l'un tout en lumière et l'autre en clair obscur. Avec la vague de défections qui touche l'événement depuis deux ans, les références se font rares et étaient, cette année, réparties au début et à la fin de la semaine, ouverte par Tom Ford et Ralph Lauren. Entretemps auront pu s'exprimer des jeunes talents, tels Sies Marjan, Telfar, Vaquera, Eckhaus Latta ou Proenza Schouler, qui donnent de l'air à une Fashion Week dont on interroge désormais régulièrement la légitimité. …/… - Aliétte, un goût de Martinique - Parmi les nouveaux du calendrier, Aliétte, la marque de l'ancien styliste Jason Rembert, qui a présenté mercredi une première collection inspirée de la Martinique, d'où vient son arrière grand-mère. Il s'agit, en l'état, d'un fantasme car ce New-Yorkais n'est encore jamais allé aux Antilles. "La Martinique sera toujours pour moi cet endroit mythique et majestueux où j'ai toujours voulu aller", a-t-il expliqué lors de la présentation de sa collection. Le créateur s'est documenté sur les robes traditionnelles antillaises, "architecturales et puissantes", qui ont influencé la collection. tu/am © Agence France-Presse 21
L’OUTRE-MER DANS LA PRESSE LOCALE 22
LES UNES DE LA PRESSE LOCALE 23
LES UNES DE LA PRESSE LOCALE 24
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13/02/2019 Université des Antilles : le chaos était prévisible. Yves-Léopold MONTHIEUX Le bloc-notes d'Yves-Léopold MONTHIEUX / Blocs-notes Le renoncement de la Guadeloupe et de la Guyane à s’unir pour quoi que ce soit à la Martinique a connu sa première expression dans leur refus caractérisé de participer à la Grande région Antilles-Guyane envisagée il y a environ 50 ans. La Martinique y était seule favorable et elle avait raison, selon moi. La création de plusieurs institutions ou organismes régionaux pouvait paraître aller en ce sens. Mais il est évident que les autres collectivités craignaient que le statut de chef de file de la Martinique ne se prolonge dans la Grande région. Ce qui était d’autant plus insupportable que la conscience d’être des « pays » s’opposait à toute perte de souveraineté d’un DFA par rapport à l’autre. On a retrouvé le même réflexe quand se sont présentées les dissensions à l’égard de l’académie et de l’université. Il fallait être terriblement naïf et aveugle pour ne pas constater la volonté de la Guadeloupe d’avoir la haute main sur l’Université des Antilles et de se mettre en position de force pour créer sa propre université, au besoin par la mutilation du pôle Martinique. Elle n’en a pas fait mystère, les universitaires et les politiques étant animés de ce souci constant. Répétons-le, crier « au loup » ne suffit pas ! C’est une faute pour la Martinique de n’avoir pas anticipé l’évènement. Faute de toute la collectivité, politique, économique et, bien entendu, universitaire. Elle se trouve en situation défensive, comme au temps de la rupture guyanaise. Faisons attention que la poursuite des départs des étudiants ne conduise à envisager la suppression pure et simple de l’université dans les Antilles et hypothèque la création d’une université de la Martinique. D’une façon générale, dans les rapports des deux îles, les différentes instances de la Guadeloupe, sont toujours en mode de compétition, ou même de domination, alors que la Martinique présente un sentiment de flegme et de fair-play qui peut apparaître comme de la suffisance et de la condescendance. On peut toujours piquer la Martinique, elle ne crie jamais. Cela peut être insupportable pour celui qui pique. Par ailleurs, on verrait mal un leader politique martiniquais se rendant en Gwada faire la leçon comme le firent en Matinino Lucette Michaux-Chevry et, avec plus d’élégance, Victorin Lurel qui a fait élire un Martiniquais comme député européen. Seul le jacobinisme français pouvait éviter la balkanisation de l’entité Antilles-Guyane. Or, depuis la décentralisation et le renoncement de l’Etat d’intervenir dans nos bisbilles (pour ne pas être accusé de néocolonialisme), chacun est devenu un peu maître de soi et tient à se distinguer des autres. Ainsi le succès des idées d’indépendance connaît sa seule réalité dans les rapports entre DFA. Aujourd’hui on observe que l’Etat renonce à utiliser ses pouvoirs et la justice à aller au bout des « affaires ». On le regrette pour le CEREGMIA, Serge Letchimy le dénonce pour ses histoires de budget de l’ex-région, tandis que l’affaire du Green Parrot a pour origine un manquement voulu de l’Etat régalien. Dès les années 2005 j’écrivais que le pouvoir régalien était un leurre. On disait alors que la réforme de statut ne concernerait pas le pouvoir régalien. Ce n’était pas la peine car l’inconsistance de la nébuleuse régalienne est peut-être ce qui fonctionne le mieux en ce moment en Martinique. Sauf pour éviter qu’il y ait du sang. On envoie alors les forces nécessaires comme en 2009. Sinon, le préfet laisse faire, les décisions litigieuses des collectivités ne sont pas déférées devant le Tribunal administratif. Mais bien plus que le pouvoir de réaliser des projets, n’est-ce pas ce que souhaite la Martinique ? Que l’Etat ne se mêle pas trop de nos affaires ? Fort-de-France, le 5 février 2019 Yves-Léopold MONTHIEUX 41
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