HYPNOSE ET PSYCHOSOMATIQUE - SARMUR 23MARS 2013 Patrick Assoune Fabrice Lakdja
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HYPNOSE ET PSYCHOSOMATIQUE • « C’est dans votre tête, vous n’avez rien …je vous envoie, ou bien, allez voir un psy…! » Dixit le docteur plutôt satisfait d’annoncer à son patient qu’il n’a rien, ou en tout cas pas de maladie ou de douleur somatique. • Caricature? Consultation de médecine générale, plus de 50% des patients n’ont pas de maladie organique.
Maladie • Trouble du fonctionnement du corps, Symptôme ou ensemble de symptômes • Raisonnement anatomo-clinique • Modèle scientifique médical étiologique: linéaire, pasteurien pour un traitement efficace • Mais… 70% des symptômes sont sans cause organique – Colopathie fonctionnelle – Céphalée de tension – Douleurs musculo-articulaires SERRA D.Fonct 2012 7
Troubles médicaux fonctionnels • Troubles du fonctionnement sans lésion organique donc étiologie non organique… donc étiologie psychologique ou psycho- somatique… • Pourtant – Association d’étiologies – Interrogations sur la norme et la pathologie – Interrogations sur la dimension relationnelle de la médecine SERRA D.Fonct 2012 8
LA PENSÉE MANICHÉENNE AUJOURD ’HUI RÉVOLUE Plainte douloureuse Recherche d’une étiologie positif négatif Douleur somatique Douleur psychique
(Quand)L’Evidence Biaise (la) Médecine • Ces patients sont souvent et de + en + difficiles – Besoin plus d’attention et une démarche diagnostique encore plus rigoureuse • Pas seulement diagnostic d’exclusion d’une douleur organique, il faut • Y associer un diagnostic positif de douleur psychogène.
classification de la douleur • L’origine nociceptive • L’origine neuropathique • L’origine idiopathique • tant que la douleur n’a pas été rattachée à son origine soit somatique soit psychogène, car souvent, les termes idiopathique (fourre-tout) et psychogène sont confondus • L’origine psychogène (sine materia)
Le mécanisme en cause •Identifier est indispensable à la mise en place d’un traitement adapté. – Plusieurs mécanismes peuvent être associés chez un même patient – Dans toute douleur (quelque soit son origine) une composante psychique (affectivo-émotionnelle) – Très souvent un retentissement psychique – Nécessaire d’étayer ces deux derniers mécanismes (idiopathique et psychogène)
Psychosomatique : Questions de définition • L’IASP inclut dans sa définition de la douleur en 1979 la notion de douleur sans lesion organique et sera suivie par le DSM-3 qui introduit la rubrique “douleur psychogène” en 1980 • DSM-3-R(revise), six ans plus tard, la remplace par “trouble somatoforme douloureux”signifiant une douleur non expliquée organiquement. • la CIM-10 en 1989 adoptera les termes de “syndrome douloureux somatoforme persistant” pour ce type de douleur non suffisamment expliquée par des lésions organiques • le DSM-4 en 1994 préferera la catégorie “troubles douloureux”.
Questions de définition •Douleur psychogène: C’est une douleur physique d’origine psychique sans substrat organique ( sine materia), en général liée à un conflit intérieur passé s’exprimant sous la forme d’une douleur dans le corps.(J.D.Nasio) •Douleur psychique: C’est un affect, une reaction affective à la perte brutale d’un lien d’amour,par ex la douleur du deuil. Ce n’est pas une douleur corporelle. (J.D.Nasio) •Retentissement psychique: Conséquences psychologiques d’une douleur quelle que soit son origine. •Douleur idiopathique: sans étiologies retrouvées, certains y incluent les fibromyalgies, glossodynies, douleurs myofasciales…
Autre approche de la Psychosomatique Dr E.Ferragut • Le syndrome douloureux chronique à composante organique dominante. • Le syndrome douloureux chronique à composante psychique dominante.
Le syndrome douloureux chronique à composante organique dominante • La zone douloureuse est surinvestie dans un contexte anxiodépressif devenu majeur. • C'est parce que le patient a mal dans son corps qu'il devient anxieux et dépressif. • La douleur organique nécessite un traitement antalgique bien conduit • La douleur psychique associée ou isolée(dans ce contexte, conséquence psychique d’une douleur organique) – nécessite une approche psychologique associée au traitement antalgique adapté si encore nécessaire
Le syndrome douloureux chronique à composante organique dominante • L'organicité d'une douleur n'autorise donc pas systématiquement une ascension infinie des doses d'antalgiques si l'évaluation de la plainte montre une composante affective ignorée. • Risque iatrogène d’addiction morphinique et/ou d’aggravation et de décompensation psychologique • La pathologie somatique initiale servira ainsi de point de fixation, de trace mnésique et ouvrira le champ du second groupe de patients.
Le syndrome douloureux chronique à composante psychique dominante • Sans négliger la symptomatologie somatique, – Décoder le sens de la souffrance du patient, ainsi que les maux de son corps sans les mots qui les expriment. • Les symptômes fonctionnels ou lésionnels, lors de somatisations – problématiques psychologiques sous-jacentes différentes. – Néanmoins ce n'est plus la douleur elle-même qui est au-devant de la scène mais son expression par le patient. – Il faudra avant tout prendre en considération la dimension relationnelle de la douleur. • Toute relation s'organise autour de la plainte parfois un repli " antalgique" sur lui-même reste pour ce patient sa seule façon d'être au monde.
Le syndrome douloureux chronique à composante psychique dominante • La composante psychique prédominante peut s'exprimer – avec lésion (troubles somatisation) ou – sans lésion (troubles psychofonctionnels). – Le symptôme, ne pouvant être mis en mots, s'inscrit dans le corps. – Une souffrance et un conflit non verbalisables en sont l'expression.
Modèle multidimensionnel de la douleur • . MECANISMES GENERATEURS DOULEUR CONTEXTE PERCEPTION COMPORTEMENT actuel et passé P A T NOCICEPTIF H culturel Sensation O Comportement éducatif L NEUROPATHIQUE moteur familial O Cognition professionnel G PSYCHOGENE I Comportement psychologique E verbal sanitaire Emotion FONCTIONNEL social DEFICIENCE INCAPACITE DESAVANTAGE 13 (D’après Boureau 2004) SERRA D.Fonct 2012
• Approches non médicamenteuses: – Hypnose, relaxation, sophrologie – distraction, concentration, exercices de respiration, – Toucher relationnel – Chaud, froid, massage Dr F.Lakdja (Lang E.V. Lancet 2000;355:1486-90)
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Axes Thérapeutiques • Abord thérapeutique difficile car figé dans une transe pathologique • Il dépend de la capacité du thérapeute de rentrer dans la transe particulière du patient pour l’aider à mobiliser ses propres ressources • Nécessité d’associer aux transes thérapeutiques les autres moyens thérapeutiques (médicaments antidépresseurs, approche familiale, corporelle,…)
Axes Thérapeutiques • Substitution de la transe pathologique par une nouvelle forme de transe dont les repères peuvent être : – L’apaisement des souffrances – Construction d’objectif et d’attentes réalistes – L’élaboration patiente et progressive des perspectives d’avenir – Son appropriation par le patient de ces expériences par l’usage de l’autohypnose
La première rencontre • Fait souvent l’objet d’un défi du patient au thérapeute pour apporter un soulagement rapide • Si échec, risque de renforcer le patient dans ses idées illusoires d’une telle démarche thérapeutique. • il est donc fondamental de compléter ce premier entretien rapidement par une première séance d’hypnose avec ratification(catalepsie, lévitation du bras,..)
HYPNOSE : Stratégies • Agir sur l’influx sensoriel • Influencer les facteurs de la cognition , de l’affectivité et de la motivation • Modifier les comportements problèmes du patient • L’hypnose s’inscrit dans dimensions comportementales et cognitive
HYPNOSE ET ANALGESIE Approche comportementale et cognitive •Approche cognitive: •Vise à supprimer ou diminuer les affects anxio-dépressifs du patient •Permettre au patient de remettre en question lui-même le bien fondé des pensées associées à sa douleur •Remplacer par des pensées plus positives et moins invalidantes
HYPNOSE Approche comportementale et cognitive •Approche cognitive : •Travail de restructuration de la pensée •Le thérapeute doit rentrer dans le monde des représentations du patient pour : •L’aider à modifier l’histoire et le sens de son problème
HYPNOSE Stratégies pour le contrôle de la douleur 1. Anesthésie: de sensation ds tout ou partie du corps • Analgésie: de la douleur • Amnésie: oubli des douleurs antérieures • Dissociation: l’attention ou la conscience se détache de certains aspects sensoriels de l’expérience • Ré interprétation: changement du cadre de référence de la sensation douloureuse
HYPNOSE ET ANALGESIE Stratégies pour le contrôle de la douleur 6. Distorsion du temps: Allongement de l’expérience subjective des périodes de rémission, Contraction du temps des périodes douloureuses 7. Modifications des sensations, des processus physiologiques associés à la douleur: picotements, fraîcheur…, tension musculaire, circulation sanguine… 8. Ré évocation de souvenirs exempts ou incompatibles avec la douleur: amener le patient à retrouver des souvenirs de moments plus agréables, ou de situations ou de périodes où la douleur avait diminué ou disparu
HYPNOSE ET ANALGESIE Stratégies pour le contrôle de la douleur 9. Distraction ou fixation de l’attention: recentrer la personne sur des expériences non douloureuses. • Déplacement de la douleur: transférer la douleur ds un autre endroit du corps ou …. du monde. • Projection ds un avenir sans ou avec une douleur atténuée: présuppositions,analogies,métaphores,progression en âge, visualisation nouveau statut.
Entretien et Travail Thérapeutique • En fait: – Se laisser guider par le patient – « Choisir » la technique qu’il nous suggère (entretien) – Possibilité de plusieurs stratégies ds le même tps – Collaboration thérapeute patient – Se faire confiance pour laisser s’exprimer sa créativité…
1-9 AUTOHYPNOSE …! J’y vais quand je veux… Saluuut
…Bizarre, mais je la sens plus..! …Même plus mal...
AU REVOIR…..
Pause Enfin…
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