IMPLICATION DU SINUS MAXILLAIRE DANS LES TUMEURS DU MASSIF FACIAL

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IMPLICATION DU SINUS MAXILLAIRE
                     DANS LES TUMEURS DU MASSIF FACIAL
    DANS LE SERVICE DE STOMATOLOGIE ET DE CHIRURGIE MAXILLO-
    FACIALE DE L’HOPITAL NATIONAL DE KATI (REP. DU MALI) - 51 CAS
                  M.L. DIOMBANA1, A. AG. MOHAMED2, H. KÜSSNER3, O. DOUMBO4, M. PENNEAU5

                            RESUME                                      ptérygo-maxilliare. En revanche la bilatéralité ou la bilaté-
                                                                        ralisation est rare, PERRIN C., MARIEL PH. et al. (15).
De 1981 à 1990, une étude d’évaluation des tumeurs                      L’historique retient le nom du lyonnais GENSOUL (15)
du sinus maxillaire a été réalisée dans le Service de                   qui le 12 mai 1827 pratiqua la première résection totale du
Stomatologie de l’Hôpital National de Kati. Elle por-                   maxillaire supérieur marquant ainsi d’emblée la nécessité
tait sur un échantillon de 51 malades répartis entre 20                 d’une chirurgie large et globale pour ces tumeurs.
hommes (39,21 %) et 31 femmes (60,79 %).                                L’évolution s’est faite vers une codification de l’acte chi-
L’atteinte tumorale du sinus maxillaire a été constatée                 r u rgical (Incision para-latéro-nasale) de VELPEAU,
dans 47/51 cas (92,20 %) des manifestations tumorales                   FERGUSSON et NELATON, l’exérèse à la demande,
du maxillaire supérieur.                                                SEBILEAU, MOURE, HAUTANT, l’utilisation d’agent
Celle-ci semblait être une pathologie de la puberté et                  physique devant marquer la période suivante (curiethérapie
au delà puisque 74,50 % des patients étaient âgés de                    post-opératoire de LEROUX-ROBERT abandonnée au
19 à 75 ans. La pathologie était plus fréquente chez les                profit de la radiothérapie externe).
Bamanans (29,40 %), les Peuhls (21,60 %) et les Sara-                   Pour BRUNET A., PERRIN C. et al (1), les fosses nasales
kolés (15,70 %). Les régions de Kayes (23,50 %), de                     en tant que dispositif composite de l’appareil naso-sinu-
K o u l i k o ro (21,60 %) et le District de Bamako                     sien, constituent le vase d’extension de la plupart des
(15,70 %) comptaient le plus grand nombre de pa-                        néoformations. Cependant, selon CHAMPROUX T. ,
tients. Les ruraux (cultivateurs et éleveurs) et les fem-               RUSSER M. et al (5) la fréquence des tumeurs malignes
mes s’adonnant à des activités ménagères étaient les                    olfactives est minime se situant à 3 % de l’ensemble des
plus exposés avec respectivement 72,50 % et 21,60 %.                    tumeurs nasales et 1,2 % des tumeurs malignes.
                                                                        Selon PAYAN et NEZELOF cités par DELARUE J.,
                      INTRODUCTION                                      LAUMONIER R. (7), l’incidence des tumeurs osseuses
                                                                        dans le monde durant la seconde décennie de la vie est de
L’implication du sinus maxillaire dans l’atteinte tumorale              0,2 pour 100.000 habitants et remonte après 60 ans à un
du massif facial est assez fréquente.                                   taux semblable à celui de l’adolescent.
La symptomatologie d’appel des tumeurs du sinus maxil-
laire est souvent identique mais d’apparition plus tardive,             Les préoccupations actuelles concernant ces tumeurs sont
elle peut être aussi franchement sinusienne et adopter le               de deux ordres :
masque d’une sinusite aiguë, subaiguë ou chronique. Dans                . une meilleure appréciation de l’extension exacte de la
ce cas seul les examens paracliniques permettront d’évo-                   tumeur (les imageries par tomographie et le scanner
quer l’étiologie tumorale, FLEURY P. et al (8).                            permettent de prévoir les extensions tumorales et
Les tumeurs du sinus maxillaire et des cavités limitrophes                 d’adapter la stratégie opératoire. L’endoscopie par opti-
sont en général des carcinomes épidermoïdes sans prédilec-                 que miniaturisée permet l’exploration des sinus et des
tion de sexe ni de catégorie socio-professionnelle. Elles ont              fosses nasales pour un bilan pré-opératoire),
en effet tendance à l’évolution extensive, les dangers                  . l’amélioration dans les techniques de confection de
principaux étant leur diffusion vers l’orbite ou la fosse                  prothèse.

1. CCA d’Odonto-stomatologie à l’ENMP du Mali. Chef du Service de       3. Médecin Stomatologue et Orthodontiste à Bochum (RFA)
Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-Faciale de l’Hôpital National de   4. Chef du Département de l’Epidémiologie et des Affections Parasitaires
Kati (BP 16).                                                           de l’ENMP du Mali (BP 1805).
2. CCA d’ORL à l’ENMP du Mali. Chef du Service d’ORL et de Chirur-      5. Chef du Service de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-Faciale au
gie Cervico-Faciale de l’Hôpital Gabriel Touré (BP 267).                CHRU d’Angers (France)

Médecine d'Afrique Noire : 1998, 45 (7)
IMPLICATION DU SINUS…                                                                                                            452

L’intérêt de l’étude                                              récents (scanner, endoscopie sinusienne, échographie) qu’il
Le carcinome du sinus maxillaire fait figure à part parmi         faut connaître car pouvant apporter d’utiles renseigne-
ceux des voies aéro-digestives, selon le groupe des tumeurs       ments, n’étaient pas pratiquables chez nous.
de la tête et du cou (G.E.T.T.E.C.), il est difficile de déga-    34 patients ont pu subir une intervention chirurgicale au
ger une population à risque particulière au seul cas du car-      cours de laquelle la biopsie a porté sur la pièce opératoire.
cinome du massif facial. On peut cependant observer une           Dans les cas jugés inopérables (13 cas) où l’évolution était
prédominance masculine de 74 % avec des antécédents               trop avancée ainsi que dans ceux de refus de soins (4 cas),
ORL retrouvés dans 26 % des cas (l’infection naso-sinu-           la biopsie fut pratiquée sous anesthésie locale ou loco-
sienne en représente presque la moitié).                          régionale avec de la xylocaïne 2 %. Tous les tissus de biop-
                                                                  sie ont été conservés dans du formol et acheminés à l’Insti-
L’aspect particulier de notre étude était lié tout d’abord :      tut National de Recherche en Santé Publique (I.N.R.S.P.)
. au manque d’archives,                                           pour examen anatomo-pathologique.
. à la place qu’occupe la médecine traditionnelle au Mali,
. à la grande superficie du pays (1.204.000 km2 pour              La saisie des données, leur analyse ainsi que les calculs sta-
   8.000.000 d’habitants avec 35 % des lits d’hôpitaux et         tistiques furent effectués sur logiciel EPI INFO. Une pré-
   50 % du personnel médical à Bamako).                           sentation tabulaire et graphique des données a été adoptée.

Notre objectif était d’évaluer les cas de tumeurs du sinus                                   RESULTATS
maxillaire parmi les atteintes du massif facial en fonction
de :                                                                        Tableau I : Répartition de l’effectif et
. la tranche d’âge des patients, de leur occupation, de leur          de la fréquence des patients selon la classe d’âge
   ethnie, de leur résidence, du siège des lésions anatomo-
   pathologiques, ainsi que la distribution de l’atteinte          Classe d’âge                Effectif              %
   selon le sexe et l’occupation.                                  1-18 ans                         13              25,50
                                                                   19-44 ans                        27              52,90
               PATIENTS ET METHODES                                48-75 ans                        11              21,60
                                                                   Total                            51              100
Le travail portait sur dix ans d’observation de janvier 1981
à décembre 1990 et concernait 51 cas dont 20 hommes
                                                                            Tableau II : Répartition de l’effectif et
(39,21 %) et 31 femmes (60,79 %).
                                                                           de la fréquence des patients selon le sexe
L’âge minimum était de 1 an, l’âge maximum de 75 ans
avec une moyenne de 30,76 ans et un écart-type de 18,47.           Sexe                      Effectif                    %
Cette étude a été effectuée dans le service de Stomatologie et
de chirurgie Maxillo-faciale de Kati. Les patients venaient de     Masculin                    20                     39,21
toutes les régions du Mali sans critères d’exclusion, le recru-    Féminin                     31                     60,79
tement des patients se faisait de façon accidentelle ou basée      Total                       51                      100
sur recommandation de tierces personnes.
Après la consultation chaque patient effectuait une radio-        Tableau III : Répartition de l’effectif et de la fréquence
graphie du crâne en incidence de Blondeau pour confirmer          des patients en fonction du siège des lésions tumorales
l’existence de la tumeur et un bilan biologique comportant
la numération formule sanguine, le groupe sanguin plus le          Siège                                 Effectif    Fréquence
rhésus, la glycémie, l’urée sanguine, le test d’Emmel, le
BW, la scopie ou la radiographie pulmonaire.                       Maxillaire sup.                          4             7,80

L’examen classique radiographique de pratique courante             Maxillaire sup. + sinus                 47             92,2
ayant servi pour le diagnostic fut surtout celui du crâne en
incidence de Blondeau, les tomographies et d’autres plus           Total                                   51             100

                                                                                                Médecine d'Afrique Noire : 1998, 45 (7)
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Tableau IV : Répartition de l’effectif et de la fréquence                        Tableau VII : Distribution de l’effectif et
des patients ayant subi la biopsie avec ou sans résultat                     de la fréquence des patients selon leur occupation

 Biopsie                           Effectif     Fréquence (%)              Occupation                      Effectif      Fréquence (%)
 Sans résultat                        18            35,40                  Cultivateur                       29               56,80
 Avec résultat                        33            64,6                   Ménagère                          11               21,60
                                                                           Autres                            11               21,60
 Total                                51             100
                                                                           Total                             51                100
            Tableau V : Distribution de l’effectif et
            de la fréquence des patients en fonction                      Autres : commerçants : 1, fonctionnaire d’état : 1, élève : 1,
             des résultats de l’anatomo-pathologie                        éleveur : 8 soit au total 11 cas (21,60 %).

Anatomo-pathologie                 Effectif     Fréquence (%)                    Tableau VIII : Répartition de l’effectif et de la
                                                                                  fréquence des patients selon leur résidence
Carcinome épid. spino.                11            21,60
Carcinome malpig.                      1              2
                                                                           Résidence                       Effectif      Fréquence (%)
Dysplasie fibreuse                     9            17,60
Autres                                12            23,50                  Kayes                             12               23,50
Sans résultat                         18             35,3                  Koulikoro                         11               21,60
                                                                           Bamako                             8               15,70
Total                                 51             100
                                                                           Sikasso                            7               13,70
                                                                           Autres                            13               25,50
Autres : chondrome : 1, fibrome : 2, sarcome : 3, granulome tbc
: 1, plasmocytome : 1, kyste : 3, epulis : 1 soit au total 12 cas.         Total                             51                100

Il y avait au total 33 réponses biopsiques dont 12 étaient                Autres : Gao : 3, Mopti : 5, Ségou : 3, Tombouctou : 2 soit 13
constituées de carcinomes (12/33 cas) soit 36,36 % ; parmi                cas au total (25,50 %).
ces carcinomes 11 étaient des spinocellulaires (11/12 cas)
soit 91,66 % des tumeurs malignes. La dysplasie fibreuse                   Figure 1 : Distribution du siège de la lésion tumorale
constituait 9/33 cas (27,27 %).                                                          selon le sexe des patients.

           Tableau VI : Distribution de l’effectif et
           de la fréquence des patients selon l’ethnie
                                                                                   Nb de cas                           Max. Sup. + sinus
                                                                                                                      Série1
                                                                            30
 Ethnie                            Effectif     Fréquence (%)
                                                                            25                                        Max. sup.
                                                                                                                      Série2
 Bamanan                              15            29,40
                                                                            20
 Peuhl                                11            21,60
                                                                            15
 Sarakolé                                 8         15,70                   10

 Malinké                                  5          9,80                    5

 Autres                               12            23,50                    0
                                                                                               Féminin                   Masculin
 Total                                51             100

Autres : Bobo : 2, Dogon : 2, Ouolof : 2, Somono : 1, Maure : 1,          Il n’existe pas de liaison statistique entre les deux variables
Sonrhai : 4, Tamasheq : 1 ; soit au total 12 cas (23,50 %).               (T.E.F. = 0,97).

Médecine d'Afrique Noire : 1998, 45 (7)
IMPLICATION DU SINUS…                                                                                                                            454

                            Figure 2 : Distribution du siège de la lésion tumorale selon la classe d’âge

                               30
                                       Nb de cas                                     Max. sup.
                                                                                     Série1
                               25
                                                                                     Max.Sup. + Sinus
                                                                                     Série2
                               20

                               15

                               10

                                5

                                0
                                           1-18 ans               19-44 ans            45-75 ans

Il n’existe pas de liaison statistique entre les deux variables (P = 0,43)

                Figure 3 : Distribution des résultats anatomo-pathologiques en fonction de la classe d’âge

                       12     Nb de cas                        1-18 ans
                                                               Série1      19-44
                                                                           Série2ans       48-75
                                                                                           Série3ans
                       10
                        8
                        6
                        4
                        2
                        0
                            C.A. epider.           Carcinome        Dyspl.fibr.            Autres        Sans résult.

Il n’existe pas de liaison statistique entre les deux variables (P = 0,42).
               Figure 4 : Distribution des résultats anatomo-pathologiques en fonction du sexe des patients.

                  10    Nb de cas

                   8                                                                                                      Masculin
                                                                                                                          Série1

                   6                                                                                                      Féminin
                                                                                                                          Série2

                   4

                   2

                   0
                        C.A. epider.       Carcinome       Dyspl. fibr.           Autres         Sans résult.

Il n’existe pas de liaison statistique entre les deux variables (P = 0,73).

                                                                                                                Médecine d'Afrique Noire : 1998, 45 (7)
455                                                       M.L. DIOMBANA, A. AG. MOHAMED H. KÜSSNER, O. DOUMBO, M. PENNEAU

  Figure 5 : Répartition du siège de la lésion tumorale            étaient des carcinomes épidermoïdes (85 à 90 %) plus
             selon l’occupation des patients                       rarement des sarcomes.
                                                                   BEN ACHOUR A., BEN ACHOUR D. et al (2) sur 68 cas
                                                                   recensés à l’Institut Salah Aziz de Tunis signalaient 65
                                                                   atteintes du sinus maxillaire. La prédominance était en
                                                                   faveur des carcinomes épidermoïdes (54,00 %) avec une
                                                                   récidive élevée ainsi qu’un nombre élevé de décès. Ils
                                                                   avaient effectué 13/68 cas d’interventions para-latéro-nasa-
                                                                   le, dont 4 avec excentération orbitaire.
                                                                   JELLOULI M., GALLET DE SANTERRE O. et coll (10) à
                                                                   Tunis ont trouvé sur 100 cas de tumeurs malignes du massif
                                                                   facial entre 1970 et 1983, 27 cas en rapport avec le sinus
                                                                   maxillaire, 10 au niveau de la voûte palatine et environ 35
                                                                   de localisation imprécise.
                         DISCUSSION                                La fréquence semblait faible en Tunisie car pour la même
                                                                   période OUAZZANI en signalait 264 cas à Casablanca
Sur 51 cas de tumeurs du maxillaire supérieur nous en              entre 1978 et 1981 ; HOPKIN, 561 cas ; ROBIN, 621 cas et
avons recensé 47 en rapport avec le sinus maxillaire soit          BUSH 151 cas.
92,20 %. La tranche d’âge la plus touchée dans notre étude         OUAZZANI a trouvé une prédominance masculine de 62/
était celle située entre 19 et 44 ans (52,90 %) ; la tumeur du     100 contre 38/100 avec un sex-ratio de 2/1 ce qui corres-
sinus maxillaire était surtout celle de la puberté et au delà.     pond la tendance classique pour les cancers du massif
Il y avait une prédominance féminine à 60,79 % (sex-ratio          facial contrairement à ceux des voies aéro-digestives où la
= 1,55).                                                           tendance masculine est écrasante. La moyenne d’âge a été
Sur les 51 cas il y avait 33 réponses biopsiques confirmées        de 51 ans avec des extrêmes de 11 à 88 ans. L’anatomo-
(64,70 %), les 18 autres cas non validés seraient dûs surtout      pathologie a révélé 47 % de cancers épidermoïdes, 14 %
soit au coût de l’examen, à la non reconnaissance du lieu          d’adéno-carcinomes, 11 % de sarcomes conjonctifs et 6 %
de l’institut d’anatomo-pathologie ou pour des raisons per-        de cylindromes.
sonnelles.                                                         Ces constatations se retrouvent dans les séries de HOPKIN
Parmi les 33 résultats, 12 ont été des carcinomes (33,36 %)        et ROBIN.
dont 11 cas de carcinomes épidermoïdes spinocellulaires            C’est surtout pour les adénocarcinomes que la prédomi-
(91,66 % des carcinomes), les dysplasies fibreuses repré-          nance a été féminine dans les séries de OUAZZANI (8 cas
sentaient 9/33 cas (27,27 %).                                      pour 6 masculins).
L’ethnie la mieux représentée dans notre étude fut celle des       WAYOFF, cité par CACHIN Y., BRUYERE J. et al (4) a
Bamanans 15/51 cas (29,40 %), ensuite venait celle des             trouvé 58 % de carcinomes épidermoïdes dans ses obser-
Peuhls 11/51 cas (21,60 %) et des Sarakolés 8/51 cas               vations. Le pronostic restait mauvais (dans le cas de la
(15,70 %).                                                         Tunisie, 3 % de survie sur 51 cas cas traités). Le pourcen-
Les patients issus du monde paysan formaient la majorité           tage de survie de WAYOFF fut de 10 % à 5 ans et pour les
de nos consultants 29/51 cas (56,80 %).                            ostéo-sarcomes 10 à 15 %.
Les ménagères qu’on trouvait aussi bien dans le monde              DAHIN D.C. (6) aussi dans une étude en Angleterre sur les
rural que dans les maisons venaient en deuxième position           tumeurs osseuses sans tenir compte de celle des maxillaires
avec 11/51 cas soit 21,60 %.                                       a trouvé sur un total de 2276 cas, 637 cas de tumeurs
Pour ce qui est du lieu de résidence : les patients de la pre-     bénignes (27,98 %) et 1639 cas de malignes (72,02 %).
mière, deuxième région et du District de Bamako venaient           MAIGA M.M. (13) au Mali avait constaté que non
en tête avec respectivement 23,50 %, 21,60 % et 15,70 %            seulement le maxillaire vient en première position dans les
de l’effectif total.                                               localisations des tumeurs osseuses (49/94 cas) mais aussi
PASTEUR V.R. et J. HAMBURGER (14) déjà en 1962 ont                 les dysplasies fibreuses avec 17/94 cas (34,70 %). L’en-
signalé que l’essentiel des carcinomes du massif facial            semble des tumeurs bénignes fut de 71/94 cas (75,13 %)

Médecine d'Afrique Noire : 1998, 45 (7)
IMPLICATION DU SINUS…                                                                                                                        456

contre 24,47 % de malignes.                                               Dans l’ensemble, les tumeurs malignes du massif facial ont
A Kati, nous n’avons employé que la méthode chirurgicale                  un mauvais pronostic et une étude comparative est difficile
dans 3 cas par abord para-latéro-nasal, 28 cas en CADWELL-                à réaliser, à cause d’un manque d’homogénéité dans les
LUC, 2 en DENKER, le reste étant partagé entre les cas                    publications tant au niveau de la localisation que sur le
inopérables (10 cas) et le choix délibéré du traitement                   plan histologique.
traditionnel (8 cas). Il n’y a pas eu d’évaluation de survie              Sur 96 tumeurs du sinus maxillaire LEE F., OGURA J.H.
tant le suivi des patients était difficile voire impossible. Il y         (12) ont pu avoir une survie de 30 % à 3 ans et 26 % à
a eu très peu de cas de chimiothérapie (3 cas) à cause du                 5 ans. Seul SAKAI S. et al (18) parlent d’une survie de
coût trop élevé.                                                          54,40 % à 4 ans grâce à la combinaison de la cobaltothéra-
La méthode de traitement utilisée à Tunis a été la chirurgie              pie (50GY), de la chimiothérapie interstitielle 5FU
et la radiothérapie (10 patients ont pu ainsi être stérilisés).           (200 mg) et de la cryothérapie.

                                                              BIBLIOGRAPHIE
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Cahiers d’ORL, 1974, 9 : 6.                                               Les cancers humains. Nature, évolution, indications thérapeutiques.
5 - CHAMPROUX T., RUSSER M. et coll.
                                                                          Edit. Méd. Flammarion, 1962.
Les tumeurs de la placode olfactive.
                                                                          15 - PERRIN C., MARIEL PH., PERRIN PH.
J. Franc. ORL 1988, 37 : 111-117.
                                                                          Tumeurs malignes du maxillaire supérieur.
6 - DAHIN D.C;
                                                                          EMP ORL Paris, 60-20405, E10, 7-1987.
Bones tumors.
                                                                          16 - REYNAUD J., BEL J.
CH. THOMAS Edit. Springfield, 1967.
7 - DELARUE J., LAUMONIER R.                                              Tumeurs malignes du massif facial supérieur chez l’africain (à propos de
Les tumeurs osseuses, pathologie spéciale.                                29 cas).
Collection Méd. chirurg III, Flammarion Méd. VI, 1974.                    Soc. Méd. d’Afr. Noire Lang. Franc. 1991, VI, (2) : 157-157.
8 - FLEURY P., NARCY PH. et coll.                                         17 - ROUJEAU J., CHELLOULI N.
Tumeurs malignes du nez et des sinus.                                     Abrégé d’Anatomie pathologie spéciale.
EMC Paris, ORL 1983, 20400, A10.                                          Edition Sandoz Paris, 1971.
9 - HOPKIN H., MC.C. NICOLE W. et al.                                     18 - SAKAI S., HOFKI A., FUCHIHATA H., TANAKA Y.
Cancer of paranasal sinuses and nasal cavities.                           Multidisciplinary treatment of maxillary sinus carcinoma.
Part I . Clinical features.                                               Cancer, 1983, 52 : 1360-64.
The Journal of Laryngology, 1984 V (98) : 585-595.                        19 - TOURE A.
10 - JELLOULI M., GALLET DE SANTERRE O. et coll.                          Etudes statistiques des cancers diagnostiqués à Bamako et à Kati.
Les tumeurs du massif facial. A propos de 100 cas observés à l’Institut   Thèse de Méd. ENMP, Mali, 1985, n°6.

                                                                                                         Médecine d'Afrique Noire : 1998, 45 (7)
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