IPod et iTunes THE MISSING MANUAL - Jude D. Biersdorfer

 
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Jude D. Biersdorfer

iPod et iTunes
    THE
  MISSING
  MANUAL

  © Groupe Eyrolles, 2006, pour la présente édition, 2-212-11961-5.
chapitre

                                                                                                                         4

                         Formats audio numériques

                         Au fil des décennies, les enregistrements de musique ont évolué pour adopter les
                         formes et les dimensions les plus diverses : galettes fragiles tournant à 78 tours/minute,
                         disques vinyles dans des pochettes colorées qui étaient de véritables œuvres d’art, cas-
                         settes au format poche et disques compacts à l’aspect futuriste. Mais aucun format
                         audio ne s’est jamais imposé à la conscience publique aussi rapidement et universelle-
                         ment que les bouts de code informatique connus sous la dénomination de « fichiers
                         MP3 ».
                         Le format MP3 permet de compresser une chanson en un fichier suffisamment petit
                         pour être téléchargé, envoyé par courrier électronique et stocké sur le disque dur. Ce
                         sortilège de rapetissement a déclenché une explosion retentissante à la fin des
                         années 1990 et les ondes de choc continuent à se réverbérer aujourd’hui encore dans
                         le monde de la musique.
                         Ce chapitre révèle tous les secrets du format MP3 et des autres formats audio, notam-
                         ment le principal format estampillé iPod : AAC (Advanced Audio Coding), un type de
                         fichier protégé contre la copie et sans lequel iTunes Music Store d’Apple n’existerait pas.

                         Introduction au son numérique
                         L’ère moderne du son numérique a débuté au début des années 1980. Un nouveau
                         petit format brillant, nommé « audio compact disc » et développé par Sony et Philips,
                         a commencé à faire son apparition chez les disquaires, à côté des cassettes et des
© 2006 Groupe Eyrolles

                         disques vinyles. Contrairement aux cassettes et aux 33 tours analogiques, les CD audio
                         contiennent de la musique sous forme numérique et produisent un son propre et net
                         d’une grande pureté.

                                                                              Chapitre 4 – Formats audio numériques           71
Quand le CD rencontre le          L’année 1985 a marqué un grand tournant dans l’histoire du CD. La popularité du
PC                                support a été fortement influencée par le nombre spectaculaire de ventes de l’album
                                  Brother in Arms de Dire Straits et par l’arrivée sur le marché de l’informatique d’une
                                  variation sur le thème de la technologie du CD audio nommée CD-ROM (Compact
                                  Disc, Read-Only Memory) et destinée à la lecture de fichiers multimédias et de
                                  programmes interactifs.

                                  Quand le CD rencontre le PC
                                  Au fil des ans, le lecteur de CD est devenu un composant standard des ordinateurs. Sur
                                  la plupart des CD audio, la musique est stockée dans un format nommé CD-DA (Com-
                                  pact Disc, Digital Audio) qui, dans l’essentiel, est identique au format AIFF (voir plus
                                  loin).
                                  Sur un PC sous Windows, si vous examinez le contenu d’un CD audio, vous voyez une
                                  foule de noms comme Track01.cda. Il ne s’agit en fait que de fichiers de 1 Ko qui poin-
                                  tent vers les pistes audio cachées, comme vous pouvez les voir à la figure 4-1. Mac OS X
                                  affiche les pistes audio à la mesure de la gloire qui leur est due sous forme de fichiers
                                  AIFF, directement dans la fenêtre du Finder (qui montre même les titres des morceaux
                                  s’il les trouve après une rapide recherche sur Internet).

        Figure 4-1
        En haut : Les fichiers audio sont
        moins parlants quand un disque est
        inséré dans un lecteur Windows. Les
        pistes de ce CD restent cachées
        derrière de minuscules fichiers de
        lien ; vous pouvez uniquement les
        extraire à l’aide d’un outil spécialisé.
        En bas : Voici à quoi ressemble la
        fenêtre de Bureau d’un CD audio
        inséré dans un Mac : on dirait une
        liste de lecture MP3, sauf que ces
        fichiers AIFF sont beaucoup plus gros.
        Votre ordinateur peut lire ces fichiers
        haute qualité, mais ils occupent
        beaucoup d’espace sur votre disque
        dur.

                                  Même si vous ne pouvez pas voir les fichiers audio, vous pouvez néanmoins les extraire
                                  du CD à l’aide d’un logiciel. « Extraire » des pistes audio fait penser à une intervention
                                  chirurgicale assez désagréable, mais cela consiste simplement à les copier du CD vers le
                                                                                                                               © 2006 Groupe Eyrolles

                                  disque dur sous un format pouvant être lu par l’ordinateur. Cette opération se nomme
                                  aussi « ripper » des CD.
                                  Et puisque vous en êtes à assimiler la terminologie du nouveau millénaire, sachez que
                                  lorsque les fichiers audio se trouvent sur votre ordinateur, ils sont encodés dans un

   72                             Partie 2 : iPod : Les logiciels
format audio compressé, tel que MP3 ou AAC, qui permet de stocker davantage de                      MP3
                         musique sur un CD gravé ou un baladeur tel que l’iPod.

                         Formats audio compressés
                         Il y a quelques années encore, le format MP3 était le seul permettant de lire des fichiers
                         audio de qualité sur un ordinateur, qu’ils aient été téléchargés via Internet ou qu’ils pro-
                         viennent d’un CD. Le MP3 est toujours le format le plus répandu sur Internet, mais
                         d’autres formats, tels que Ogg Vorbis (un format audio apprécié des défenseurs de
                         Linux et des logiciels en open source ; voir www.vorbis.com), ont aussi leur fan club.
                         Ogg Vorbis ne figure pas sur la liste des formats bienvenus sur l’iPod, mais beaucoup
                         d’autres s’y trouvent, dont MP3, AAC, AIFF, Apple Lossless et WAV. Nous allons vous
                         présenter chacun des formats dignes de l’iPod.

                         MP3
                         Supposons que vous copiez un morceau d’un CD de Lena Horne directement sur votre
                         ordinateur : il occupe alors 35,3 Mo d’espace disque. Certes, vous pouvez maintenant
                         lire le morceau sans avoir besoin de mettre le CD dans le lecteur, mais vous perdez aussi
                         35,3 précieux mégas d’espace libre sur le disque dur.
                         Supposons maintenant que vous mettiez ce CD de Lena Horne dans le lecteur de votre
                         ordinateur et que vous utilisiez votre programme d’encodage favori, iTunes par
                         exemple, pour convertir le morceau en fichier MP3. Le son du fichier MP3 produit est
                         toujours excellent, mais le fichier lui-même n’occupe plus que 3,2 Mo d’espace sur le
                         disque dur (soit environ 10 % de l’original). Mieux encore, vous pouvez graver beau-
                         coup de fichiers MP3 sur un CD vierge (jusqu’à 11 heures de musique sur un disque, ce
                         qui suffit à vous mener de Paris à Marseille en passant par les nationales).

                         Comment ça marche ?
                         Les fichiers MP3 sont aussi petits car les algorithmes de compression utilisent la
                         méthode dite de perceptual noise shaping qui imite la perception des sons par l’oreille
                         humaine. De la même manière que les gens ne peuvent pas entendre les sifflets d’appel
                         des chiens, la musique enregistrée contient des fréquences qui sont trop élevées pour
                         être perçues par l’homme. La compression MP3 élimine ces sons, ainsi que ceux qui
                         sont estompés par d’autres plus forts. Ces économies d’espace réalisées par le format de
                         compression contribuent à réduire la taille du fichier sans diminuer ostensiblement la
                         qualité globale de la musique.
                         Des nouveaux modèles de baladeurs MP3 font régulièrement leur apparition sur le
                         marché, mais c’est l’arrivée de l’iPod en 2001 qui a unanimement été perçue comme
                         un tournant décisif dans l’histoire du matériel MP3.
© 2006 Groupe Eyrolles

                         Info : MP3 est l’abréviation de MPEG Audio, Layer 3 ; MPEG étant l’abréviation de Moving Pictu-
                         res Expert Group, le groupe d’ingénieurs qui a aussi défini les caractéristiques du format vidéo
                         DVD, entre autres.

                                                                                 Chapitre 4 – Formats audio numériques      73
AAC                             AAC
                                Le format Advanced Audio Coding n’a peut-être pas encore fêté ses dix ans (il a été offi-
                                cialisé en 1997), mais il a déjà acquis ses lettres de noblesse. Les chercheurs de Dolby,
                                Sony, Nokia, AT&T et ceux qui ne chôment pas à l’Institut Fraunhofer, ont collaboré à
                                l’invention d’une méthode permettant de compresser des fichiers multimédias avec la
                                meilleure qualité possible dans le plus petit volume possible (au moins assez petit pour
                                passer par une ligne de modem). Au cours des tests d’écoute, la plupart des gens ne
                                sont pas parvenus à faire la différence entre le fichier AAC haute qualité compressé et
                                l’enregistrement original.

                                                                LE COIN DES JURISTES
                                                La loi au pays de la musique numérique
       Bien des années avant que l’iPod ne soit une lueur dans l’œil          tait aux amateurs de musique de rechercher et de partager
       de Steve Jobs, l’Association américaine de l’industrie du dis-         des fichiers MP3 avec quiconque sur Internet utilisait le même
       que (Recording Industry Association of America ou RIAA) a              programme (ce qui s’avéra être des millions de personnes). Le
       traîné en justice les constructeurs du premier lecteur MP3             trafic provoqué par Napster est devenu si lourd qu’il a même
       portable. D’après la RIAA, le lecteur (qui n’était autre que le        provoqué des bouchons sur les réseaux de certaines universi-
       Rio PMP300 de Diamond Multimedia) pouvait servir pour                  tés. Napster a donc été interdit.
       piller des morceaux protégés par copyright. Diamond a fini             Alors que Napster permettait aux gens de récupérer gratuite-
       par remporter le procès. La cour a conclu que le Rio lui-même          ment des musiques très variées, il a aussi mis la RIAA en quête
       ne violait aucune loi fédérale de piratage de la musique, et           d’un moyen légal de fermer son service de partages de fi-
       des douzaines d’autres lecteurs MP3 se sont engouffrés dans            chiers. La RIAA a finalement pris le dessus et, en 2002, Naps-
       la brèche.                                                             ter a rejoint le grand site Web des cieux.
       La loi de 1992 sur l’enregistrement audio à domicile (Audio            Notez cependant que Napster, dans sa forme d’origine, est
       Home Recording Act ou AHRA) précise qu’il est possible de              mort ce jour-là. Mais, en octobre 2003, il a ressuscité sous la
       créer des copies de la musique achetée légalement pour son             forme d’un simili-iTunes Music Store grâce auquel les con-
       usage personnel (non commercial). Même si les lecteurs MP3             sommateurs de musique peuvent télécharger légalement des
       n’existaient pas encore, la cour a jugé dans le cas du Rio que         morceaux pour moins d’un dollar pièce. Dans un ultime effort
       les consommateurs avaient le droit de placer la musique dont           d’imiter Apple, Napster 2.0 (comme a été baptisé ce service
       ils étaient propriétaires sur un appareil de lecture, tant que         de musique payante exclusivement Windows) a même com-
       c’était pour un usage personnel.                                       mencé à vendre un clone de l’iPod.
       L’arrivée du format MP3 a modifié la manière dont les gens             Même si d’autres tentatives visant à tuer dans l’œuf des servi-
       écoutaient (et partageaient) de la musique. Avant le MP3,              ces de partage de fichiers, comme Grokster et KaZaA
       personne ne s’était vraiment interrogé sur le copyright                en 2003, ont été déboutées par la cour, la RIAA a réussi à faire
       lorsqu’il s’agissait d’enregistrer une compilation pour la don-        fermer Grokster en 2005, et l’association examine une nou-
       ner à un ami ou en prévision d’une soirée romantique.                  velle technologie qui pourrait empêcher toute copie de pistes
       Mais la taille réduite des fichiers MP3, combinée à la puis-           de CD sur ordinateur. La RIAA a récemment commencé à in-
       sance de l’Internet, a fait sauter le couvercle du baril de pou-       tenter des procès aux fournisseurs d’accès Internet dans le but
       dre. Alors que la musique pouvait être envoyée gratuitement            d’obtenir le nom de leurs clients qui utilisent des services de
       dans le monde entier et que les ventes des CD chutaient bru-           partage de fichiers ou hébergent des sites d’échange de musi-
       talement (suite au partage des fichiers MP3 et/ou à cause              que afin de les traîner personnellement en justice.
       d’autres facteurs sans rapports), des associations profession-         Figurez-vous que les fichiers MP3 eux-mêmes ne sont pas illé-
       nelles, telles que la RIAA, ont commencé à chercher de nou-            gaux. Ripper des pistes de CD de votre discothèque pour les
       veaux moyens pour empêcher la copie de musique                         lire sur votre iPod est légal. Télécharger des MP3 offerts gra-
       numérique. Elles ont aussi dans leur collimateur les services          tuitement par des groupes et des musiciens dans le but d’être
       Internet facilitant le partage de fichiers MP3.                        écoutés est aussi parfaitement légal.
                                                                                                                                                  © 2006 Groupe Eyrolles

       En 1999, un service de partage de fichiers nommé Napster a             Copier de la musique protégée par des copyrights que vous
       suscité beaucoup d’attention, tant de la part des amateurs de          n’avez pas reversés n’est pas légal et c’est pourquoi vous pou-
       musique que des hommes de loi. Le logiciel Napster, dont               vez être certain que la RIAA n’a pas fini de faire parler d’elle.
       l’auteur est un adolescent nommé Shawn Fanning, permet-

  74                            Partie 2 : iPod : Les logiciels
Quel est l’intérêt du AAC sur l’iPod ? Pour commencer, le format est encore plus fort                     WAV
                         que le MP3 au tour de passe-passe Super son-Petit fichier. Avec sa méthode de
                         compression plus efficace, un morceau encodé au format AAC a un meilleur son (aux
                         dires de la plupart des oreilles) et occupe moins d’espace sur l’ordinateur que s’il était
                         encodé avec les mêmes réglages de qualité qu’un fichier MP3. L’encodage des fichiers
                         au format AAC est la solution adoptée par Apple pour faire rentrer 15 000 morceaux
                         dans un iPod de 60 Go.

                         Info : L’AAC pourrait être l’équivalent Apple du WMA, le format Microsoft de protection contre la
                         copie utilisé par toutes les boutiques en ligne, sauf celle d’Apple. Pour le meilleur ou pour le pire,
                         l’iPod ne reconnaît pas les fichiers WMA protégés contre la copie.

                         Le format AAC peut aussi être protégé contre la copie (contrairement au MP3) et c’est
                         la raison pour laquelle Apple l’emploie sur l’iTunes Music Store (voir chapitre 7). Les
                         industriels du disque n’auraient jamais autorisé Apple à distribuer ce qui leur appartient
                         sans protection contre la copie.

                         Astuce : Real Networks, grâce à sa propre boutique de musique en ligne, diffuse un logiciel de
                         lecture nommé RealPlayer 10.5 qui peut être utilisé pour transférer sur iPod vos pistes rippées
                         maison et vos achats sur le RealPlayer Music Store. Apple, évidemment, a contre-attaqué en corri-
                         geant au moins une fois le programme de l’iPod pour empêcher RealPlayer de fouiner dans ses
                         iPods et préfèrerait que vous continuiez à télécharger vos morceaux à 99 centimes sur son iTunes
                         Music Store (chapitre 7).

                         Comme l’iPod peut lire divers formats audio, vous pouvez aussi bien y conserver des
                         fichiers MP3 que des fichiers AAC si vous voulez encoder vos futurs achats de CD au
                         format plus récent. Pour plus d’informations sur les caractéristiques techniques du
                         format AAC, consultez la page qu’Apple lui consacre à l’adresse www.apple.com/mpeg4.

                         Info : L’AAC est le composant audio du MPEG-4, un nouveau format vidéo conçu pour compres-
                         ser suffisamment la vidéo haute qualité pour la faire voyager sur les réseaux informatiques (même
                         via une connexion par modem), tout en conservant une apparence acceptable.

                         Autres formats de fichiers dignes de l’iPod
                         L’iPod a été conçu pour lire les formats AAC et MP3, mais ne se limite pas à ceux-ci.
                         Voici les autres types de fichiers audio qui peuvent être lus sur un iPod.

                         WAV
                         WAV est un format audio Windows standard qui remonte à Windows 95 (la plupart des
                         Macintosh peuvent aussi lire les fichiers WAV). Les utilisateurs de Windows téléchargent
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                         des enregistrements WAV qui restituent des extraits de séries télé, des sons lus au
                         démarrage ou des alertes système. Une piste WAV a généralement un meilleur son que
                         le même morceau en MP3, mais elle occupe plus d’espace dans l’iPod.

                                                                                     Chapitre 4 – Formats audio numériques        75
AIFF    WMA (Windows uniquement)
        Si vous avez consacré des soirées entières à ripper des centaines de pistes audio sur
        votre PC à l’aide du Lecteur Windows Media, votre cœur a dû cesser de battre quand
        vous avez découvert qu’elles ne pouvaient pas être prises en charge par iTunes ou être
        lues sur votre iPod.
        Heureusement, iTunes peut les convertir au format AAC, MP3 ou à un quelconque
        format autorisé (voir chapitre 5). Ce que l’on ne vous dit pas : il doit s’agir de pistes
        WMA non protégées (c’est-à-dire pas des morceaux achetés auprès d’autres boutiques
        en ligne telles que Napster 2.0, MusicMatch ou la Fnac.com et pas de fichiers pour
        lesquels vous avez délibérément activé – pour une raison connue de vous seul – l’option
        de protection contre la copie du Lecteur Windows Media). La conversion ne fonctionne
        pas non plus si le Lecteur Windows Media 9 ou une version ultérieure n’est pas installé
        sur votre PC (si vous ne l’avez pas, allez sur www.microsoft.com/windows/windowsmedia/
        fr pour télécharger le logiciel).
        Lorsque vous installez iTunes sur votre PC Windows, l’Assistant de configuration iTunes
        propose systématiquement d’ajouter vos fichiers WMA dans votre bibliothèque iTunes
        (voir la figure 2-2 au chapitre 2). Si vous n’avez pas saisi votre chance à ce moment-là,
        vous pouvez convertir à tout moment les pistes WMA en déplaçant un dossier complet
        sur l’icône de la bibliothèque dans la liste Source d’iTunes ou en sélectionnant la
        commande Fichier>Ajouter le fichier à la bibliothèque et en choisissant les morceaux
        dans le dossier Mes musiques. Une boîte de dialogue apparaît pour permettre de vous
        échapper si vous changez d’avis.
        Lorsque les pistes sont au format compatible iTunes, vous pouvez non seulement les lire
        sur votre ordinateur, mais aussi les télécharger sur votre iPod.

        Info : Les deux formats que nous décrivons ci-après (AIFF et Apple Lossless) ne fonctionnent pas
        sur l’iPod shuffle. Vous devez tout d’abord les convertir sous d’autres formats comme MP3 ou AAC
        avant d’essayer de les copier vers l’iPod shuffle. Même s’ils offrent une qualité de son élevée et que
        certains puristes les préfèrent, les fichiers audio aux formats AIFF et Apple Lossless peuvent être gi-
        gantesques. Avec une taille comprise entre 40 et 50 Mo par morceau, vous seriez à peine capable
        de faire tenir un album sur un malheureux iPod shuffle.

        AIFF
        Quand on parle de fichiers volumineux, la norme AIFF (Audio Interchange File Format)
        permet de créer des fichiers audio au son spectaculaire (en fait, il s’agit des fichiers
        audio que l’on trouve sur les CD audio dans le commerce) mais très gourmands en
        espace disque. Prenons un exemple : insérez le CD Purple Rain de Prince dans votre lec-
        teur, double-cliquez sur l’icône du disque et faites glisser le fichier du morceau Let’s Go
        Crazy sur votre Bureau. Vous obtiendrez bientôt un fichier de 46,9 Mo sur votre disque
        dur. Même si la qualité du son est excellente, les fichiers sont généralement 10 fois plus
                                                                                                                  © 2006 Groupe Eyrolles

        gros que les fichiers MP3.
        À l’origine, c’est Apple qui a développé la norme AIFF, mais les fichiers AIFF peuvent
        aussi être lus sur d’autres systèmes d’exploitation.

   76   Partie 2 : iPod : Les logiciels
Info : Si vous insistez pour placer des fichiers poids lourds tels que les AIFF sur votre iPod, vous    Apple Lossless
                         risquez non seulement de manquer d’espace mémoire, mais aussi de tomber souvent en panne
                         de batterie.
                         Les iPods récents sont équipés d’une carte mémoire de 32 Mo. Elle sert de protection en cas de
                         choc car elle stocke l’équivalent de 25 minutes de musique MP3 ou AAC. Elle sert aussi à accroître
                         l’autonomie de la batterie car le disque dur arrête de tourner lorsque la musique est lue à partir de
                         cette mémoire tampon.
                         Si l’iPod contient des fichiers audio volumineux, la mémoire tampon contient moins de musique.
                         Lorsqu’elle arrive au bout des données audio qu’elle contient, l’iPod n’a pas d’autre choix que
                         d’activer le disque dur, ce qui consomme beaucoup plus de batterie.

                         Apple Lossless
                         Lors de l’encodage des fichiers audio numériques dans des formats audio compressés,
                         tels que le MP3 ou l’AAC, il faut se résoudre à faire un compromis : plus la taille du
                         fichier est réduite, plus la qualité du son du fichier produit baisse par rapport à celle du
                         fichier original. Cela est dû au fait que certaines des données audio sont éliminées au
                         cours de la compression (généralement des choses que vous n’entendez pas bien). C’est
                         pourquoi des formats tels que l’AAC et le MP3 sont des formats dits « avec pertes ».
                         Cela ne pose pas de problème aux personnes qui n’ont pas l’oreille très fine car la
                         qualité du son est presque aussi bonne que celle d’un CD. Autre avantage qui pèse dans
                         la balance : il est possible de mettre des milliers de morceaux sur l’iPod. Mais pour les
                         audiophiles authentiques aux goûts irréprochables et à l’oreille bionique, les formats
                         avec pertes font perdre à la musique relief et consistance.
                         Avant iTunes 4.5, les formats WAV et AIFF étaient les formats de prédilection pour la
                         plupart des amateurs de son. La musique dans ces formats avait un meilleur son car ils
                         étaient sans perte (pas la moindre donnée audio n’était perdue lorsque le morceau était
                         rippé à partir du CD). Pourtant, comme nous l’avons indiqué plus haut concernant
                         l’AIFF, les fichiers occupaient un espace disque non négligeable.
                         Grâce à son nouvel encodeur Apple Lossless (accessible dans les Préférences iTunes,
                         comme illustré à la figure 4-2), Apple vous propose d’avoir le beurre et l’argent du
                         beurre : des fichiers au son exceptionnel qui occupent la moitié de l’espace requis par
                         une piste CD non compressée. Au lieu des 40 Mo de précieux espace disque requis par
                         morceau, il ne vous en coûtera que 20 Mo pour un fichier Apple Lossless.
                         Pour utiliser le format Apple Lossless sur votre ordinateur et votre iPod, vous avez non
                         seulement besoin d’iTunes 4.5, mais aussi de QuickTime 6.5.1 et de la Mise à jour iPod
                         2004-04-28 ou d’une version suivante. Si vous venez d’acheter un iPod, ces exigences
                         ne vous poseront pas de problème, mais si votre iPod date un peu et si vous n’avez pas
                         mis à jour votre version d’iTunes, de QuickTime ou votre iPod lui-même, vous avez du
                         pain sur la planche. QuickTime, le logiciel multimédia et multi-usage d’Apple, est inclus
                         dans la suite de téléchargement d’iTunes pour Windows à l’adresse www.apple.com/fr/
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                         itunes/download/. Les propriétaires d’un Macintosh démodé qui n’ont pas reçu la
                         nouvelle version avec la mise à jour logicielle de Mac OS X peuvent se la procurer à
                         l’adresse www.apple.com/fr/quicktime/download/. Pour plus d’informations sur la
                         manière de se procurer la dernière Mise à jour iPod, voir le chapitre 12.

                                                                                    Chapitre 4 – Formats audio numériques               77
Débits                           Info : Le format Apple Lossless fonctionne uniquement sur les iPods à partir de 2003, y compris
                                 l’iPod mini. Les iPods pré-Dock commercialisés en 2001 et 2002 ne les prennent pas en charge.

         Figure 4-2
         Vous trouverez plus d’informations dans le
         chapitre suivant, mais si vous êtes curieux,
         sachez que vous choisissez le format d’impor-
         tation dans les Préférences d’iTunes (appuyez
         sur a+virgule sous Mac ou Ctrl+virgule sous
         Windows pour ouvrir cette fenêtre).

                                 Audible
                                 Vous pouvez écouter du contenu parlé sur votre iPod. Pas précisément des livres sur cas-
                                 sette, mais plutôt des livres sur MP3 (gracieusement fournis par www.audible.fr). Il y a
                                 bien des choses à dire sur les livres audio sur iPod. Si vous êtes pressé d’en savoir plus,
                                 passez au chapitre 6.

                                 Débits
                                 Le terme « débit » (bit rate, en anglais) semble tout droit sorti du jargon informatique
                                 (ce qui est vrai), mais il joue un grand rôle dans la qualité du son lorsque vous rippez un
                                                                                                                                   © 2006 Groupe Eyrolles

                                 morceau d’un CD et que vous le convertissez au format MP3 ou AAC. En ce qui con-
                                 cerne la qualité du son, tous les fichiers audio numériques ne sont pas créés égaux.

   78                            Partie 2 : iPod : Les logiciels
Le débit correspond au nombre de bits (binary digits, minuscules fragments de données                       Débits
                         informatiques) utilisés pour une seconde de son. Plus le nombre de bits est élevé, plus
                         le fichier contient un volume important de données et meilleure est la qualité du son.

                         Info : Il y a huit bits dans un octet (byte). Alors pourquoi les fichiers audio sont-ils mesurés en kilo-
                         bits (milliers de bits) et pas en kilo-octets ((kilobytes), plus familiers ?
                         C’est une question d’usage. Les informaticiens mesurent le volume et la capacité de stockage en
                         octets, tandis que la vitesse d’un réseau et du transfert des données est toujours mesurée en bits.
                         Lorsque vous encodez un fichier MP3, le transfert et la compression des données audio dans un
                         nouveau format est mesuré en kilobits.

                         Les fichiers encodés avec un débit bas (tel que 64 kilobits par seconde) ne contiennent
                         pas autant d’informations audio que le fichier original. Leur son a beaucoup moins de
                         relief comparé à celui d’un fichier encodé à, mettons, 160 Kbps.
                         Tout comme il est impossible de comparer les spécifications en mégahertz de diffé-
                         rentes familles de composants électroniques (comme Pentium III et Pentium 4), il est
                         également possible de comparer les débits des fichiers AAC et MP3. En fait, des tests
                         menés par le groupe qui a développé le standard AAC ont permis de constater qu’un
                         fichier AAC à 96 Kbps avait généralement un meilleur son qu’un fichier MP3 à 128 Kbps
                         (vos oreilles ne sont peut-être pas d’accord). En prime, la version AAC occupe beaucoup
                         moins d’espace sur votre disque dur et sur l’iPod. Cependant, vous ne voudrez proba-
                         blement pas encoder des fichiers AAC à moins de 128 Kbps car la qualité du son
                         commencera à en pâtir de manière notable.
                         Pour les deux formats, plus le débit est élevé, plus le fichier est volumineux. Par
                         exemple, un fichier MP3 encodé à 160 Kbps est nettement meilleur que s’il était encodé
                         à 96 Kbps (mais il occupe deux fois plus d’espace disque, soit 1,5 Mo contre 700 Ko).
                         Pour le MP3, tout le monde s’accorde à dire que 128 Kbps est un bon compromis en
                         termes de taille de fichier et de qualité du son. Le débit de 128 Kbps est considéré
                         comme étant de qualité élevée pour le format AAC, et c’est pourquoi iTunes est réglé
                         par défaut sur 128 Kbps (les morceaux vendus dans l’iTunes Music Store sont aussi des
                         fichiers à 128 Kbps).
                         Vous ne devez pas nécessairement choisir un débit de 128 Kbps pour vos morceaux
                         rippés maison. Si vous êtes amateur de musique classique et que vous voulez entendre
                         les moindres nuances d’une symphonie, choisissez 160 Kbps, voire 192 Kbps. Inverse-
                         ment, si vous écoutez du garage rock tout en arpentant les rues de la ville, 96 Kbps
                         devraient suffire (et vous aurez beaucoup de place sur votre iPod).
                         Pour modifier le débit, sélectionnez iTunes>Préférences sous Mac (Édition>Préférences
                         sous Windows) et cliquez sur l’onglet Avancé, puis Importation.
                         Après avoir modifié les préférences d’encodage, vous pouvez utiliser iTunes pour
                         convertir rapidement une piste dans le format que vous venez de choisir. Cliquez sur la
                         piste que vous voulez convertir, puis sélectionnez Avancé>Convertir la sélection. Même
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                         si le morceau est rapidement converti, cette méthode n’est généralement pas idéale
                         pour préserver la qualité du son, surtout en cas de conversion entre deux formats avec
                         pertes, comme le MP3 ou l’AAC. Pour bénéficier du meilleur son possible dans le
                         nouveau format choisi, il est préférable de ripper à nouveau le CD en utilisant les para-
                         mètres définis.
                                                                                      Chapitre 4 – Formats audio numériques          79
Débits   Astuce : L’iPod peut aussi lire des fichiers encodés en MP3 VBR (Variable Bit Rate), dans lequel un
         programme de compression sophistiqué a ajusté le débit du morceau de manière continue sur
         toute sa durée. Davantage de données sont employées dans les moments complexes (débits
         élevés), tandis que le débit baisse pendant les parties plus simples qui nécessitent moins de
         données. Par cet ajustement continu du débit à l’intérieur du morceau, un fichier MP3 VBR
         exploite l’espace plus efficacement qu’un morceau encodé à un débit élevé constant.
         Pour configurer iTunes pour utiliser le format MP3 VBR, choisissez Encodeur MP3 sous l’onglet
         Avancé>Importation des Préférences d’iTunes. Dans la liste Réglage, choisissez Personnaliser pour
         accéder à une fenêtre dans laquelle vous trouverez l’option d’encodage VBR.

                                                                                                               © 2006 Groupe Eyrolles

   80    Partie 2 : iPod : Les logiciels
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