PORTRAIT DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE - ÉDITION 2018 - ChloroFil
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Le ministère de l'agriculture encourage la meilleure utilisation et la plus large diffusion possibles des informations contenues dans cet ouvrage. Les contenus du Portrait de l'Enseignement agricole sont ainsi mis à disposition sur le site institutionnel www.agriculture.gouv.fr. Toute reproduction partielle est autorisée sans demande préalable, à condition que la source soit bien mentionnée. Les statistiques relatives à l'enseignement agricole sont accessibles sur www.chlorofil.fr. Mentions légales des photos Xavier Remongin, Cheik Saidou et Pascal Xicluna, photographes du ministère de l’agriculture. Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé qu’il soit des photographies est soumise à l’autorisation et à l’accord spécifique du ministère de l’agriculture.
PRÉFACE PAR STÉPHANE TR AVERT MINISTRE DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION L’ enseignement agricole est une les formations pour mieux répondre composante essentielle du aux besoins en compétences. Pour service public de l’éducation, cela, des actions vont être conduites tourné vers les formations agricoles pour mieux faire connaître les métiers et celles qui ouvrent aux métiers de la agricoles et agroa limentaires, les nature et des territoires ruraux. prendre en compte dans les concer- Les formations dispensées préparent tations en cours sur l’apprentissage notamment aux métiers de l’agri et la formation, ajuster la carte des culture afin de permettre aux jeunes formations sur la base de diagnostics agriculteurs d’assurer la rentabilité de territoriaux et revoir les référentiels de leur exploitation en mettant en œuvre formation. des pratiques qui mobilisent les ressources des systèmes L’enseignement technique agricole qui se compose d’éta- naturels. Tous les référentiels de diplômes ont été récem- blissements publics et privés sous contrat, se caractérise ment rénovés afin d’intégrer l’agroécologie. La pédagogie par des établissements à taille humaine qui favorisent utilise les exploitations des lycées agricoles qui sont une pédagogie individualisée, adaptée à la diversité autant de lieux d’expérimentation et d’échange avec les des publics. agriculteurs et les territoires. L’enseignement agricole Ces établissements sont ancrés dans les territoires. Ils forme également aux métiers de l’agroalimentaire, offrent aux jeunes un lieu d’épanouissement personnel premier secteur industriel du pays, comme à ceux de favorable à la construction de leur projet. C’est ainsi la nature et des services aux personnes. qu’ils obtiennent de bons résultats aux examens et une Dans la dynamique des Etats généraux de l’ali- insertion sociale et professionnelle réussie. Comme l’a mentation, je veux rendre les métiers agricoles dit le Président de la République : « l’enseignement et agroa limentaires plus attractifs et adapter agricole est un système qui marche ». 2 • PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018
Notre enseignement agricole doit être ouvert à toutes L’enseignement agricole se compose aussi d’établisse- et à tous. C’est pour cette raison que je souhaite qu‘il ments qui proposent des formations de haut niveau soit exemplaire dans l’accueil des jeunes en situation pour préparer aux métiers d’ingénieur agronome, de de handicap. L’innovation pédagogique constitue un vétérinaire, de paysagiste, d’enseignant et de chercheur. atout pour faire avancer la mise en place d’une école Ces établissements ont des collaborations étroites avec inclusive, priorité de la mandature. les universités et les organismes nationaux de recherche. Pour contribuer au renforcement de l’enseignement L’enseignement agricole se caractérise aussi par son supérieur et de la recherche agricoles, j’ai annoncé le ouverture à l’Europe et au monde. Je souhaite ren- regroupement des grandes écoles agronomiques forcer la dimension européenne dans les enseignements publiques. Il s’agit de mettre en œuvre la feuille de afin que les jeunes perçoivent mieux son impact sur route que m’a adressée le Premier ministre au même leur vie quotidienne. Cela passe par le développement titre que le rapprochement INRA-IRSTEA et celui des des mobilités avec le programme Erasmus + mais aussi quatre écoles vétérinaires. L’objectif est de s’adapter aux par une meilleure compréhension des enjeux et de la besoins du monde économique et des filières, d’appuyer manière dont le ministère s’engage dans les négociations les politiques publiques et de renforcer la visibilité communautaires. et l’attractivité de la France. Dans un premier temps Si l’enseignement agricole doit développer ses spéci- seront regroupés AGROCAMPUS OUEST, AgroParisTech et ficités au service des jeunes et des territoires, je veux Montpellier SupAgro, ce qui nous permettra de disposer qu’il travaille mieux avec ses grands partenaires. C’est d’un ensemble de premier rang mondial comparable dans cet esprit que je vais signer une convention aux grands centres de référence à l’international sur avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation ces questions tels que Wageningen aux Pays-Bas ou nationale, afin d’améliorer la fluidité des parcours et Davis ou Cornell aux Etats-Unis. de mieux faire connaître nos formations. Je serai éga- L’avenir de notre pays, de ses filières agricoles et agro lement très attentif à la qualité de la relation avec les alimentaires, de ses territoires se jouera largement sur régions, partenaires essentiels et financeurs importants. l’efficacité de notre dispositif de recherche, d’innovation et de formation. PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018 • 3
SOMMAIRE INTRODUCTION QUATRIÈME PARTIE ENTRE ANCRAGE TERRITORIAL ET OUVERTURE PREMIÈRE PARTIE UN ENSEIGNEMENT À L’INTERNATIONAL PORTÉ PAR LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE 48 • Les établissements agricoles, 10 • Un système éducatif à taille humaine un atout pour les territoires 14 • Un budget au service de la formation 50 • Les exploitations et ateliers technologiques, et de la promotion sociale des supports pédagogiques grandeur nature 16 • Des personnels engagés dans la formation 52 • Des activités sportives et culturelles des apprenants pour le développement personnel des jeunes 18 • Témoignages 54 • De futurs professionnels ouverts à l’international 56 • Témoignages DEUXIÈME PARTIE UN LARGE ÉVENTAIL DE FORMATIONS POUR RÉPONDRE CINQUIÈME PARTIE UN LIEN ÉTROIT AUX BESOINS DES TERRITOIRES AVEC LA RECHERCHE ET L’INNOVATION 24 • Des élèves, étudiants et apprentis 62 • Les établissements agricoles, acteurs aux profils variés de la recherche et du développement 26 • Des formations pour tous, de la 4e au doctorat 63 • Témoignages 28 • La formation professionnelle continue pour 64 • Les établissements de l’enseignement supérieur, développer ses compétences tout au long de la vie partenaires d’instituts de recherche 30 • Témoignages 65 • Témoignages TROISIÈME PARTIE DE BONS RÉSULTATS AUX EXAMENS ET UNE INSERTION PROFESSIONNELLE RÉUSSIE 36 • Une pluralité de voies d’accès aux diplômes 38 • Des parcours diversifiés pour une meilleure insertion professionnelle des diplômés du CAP agricole au BTSA 40 • Une insertion professionnelle rapide pour les diplômés de l’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et de paysage 42 • Témoignages PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018 • 5
Cours d’écologie à des étudiants en BTSA
INTRODUCTION PAR PHILIPPE VINÇON DIRECTEUR GÉNÉR AL DE L’ENSEIGNEMENT ET DE LA RECHERCHE C e document présente les principales caractéris- d’apprentis et de formation professionnelle sur tiques de l’enseignement agricole, les moyens l’ensemble du territoire ; qui lui sont alloués et ses résultats. Il réunit un ɚɚune très large palette de formations accessibles ensemble d’indicateurs chiffrés qui permettent de par la voie scolaire, l’apprentissage et la formation mieux appréhender sa place actuelle et son évolution professionnelle continue ; au cours des dernières années. Son ambition est de ɚɚune grande variété de diplômes dans les secteurs mieux faire connaître cet enseignement grâce à des de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de l’environ- données objectives et partagées. nement et des services aux personnes permettant Pour accompagner l’analyse des données chiffrées, une insertion professionnelle et sociale réussie ; cet ouvrage présente également des témoignages ɚɚdes établissements à la fois ancrés dans leur et des portraits qui illustrent les parcours et les territoire et ouverts à l’international ; motivations de celles et ceux qui le font vivre. Je les ɚɚun enseignement en lien étroit avec le monde remercie vivement d’avoir accepté de partager leur de la recherche et de l’innovation pour promouvoir expérience et leur passion. notamment l’agro-écologie, démarche qui vise à L’ouvrage est organisé en cinq chapitres, chacun concevoir des systèmes de production en s’appuyant permettant de découvrir l’une des facettes de l’ensei- sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. gnement agricole, à savoir : Cet ouvrage constitue aussi l’un des documents ɚɚun système éducatif comprenant plus de 800 statistiques qui permettent le suivi du schéma pré- établissements scolaires, 18 établissements d’ensei- visionnel national des formations. Des données gnement supérieur agronomique, vétérinaire et de statistiques complémentaires sont d’ores et déjà paysage ainsi que de nombreux centres de formation disponibles sur le site de l’enseignement agricole, www.chlorofil.fr. PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018 • 7
EPLEFPA de Saint Paul (974)
PR EMIÈR E PA RTIE UN ENSEIGNEMENT PORTÉ PAR LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE
UN ENSEIGNEMENT PORTÉ PAR LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE UN SYSTÈME ÉDUCATIF À TAILLE HUMAINE P résent sur l’ensemble du territoire national, Les établissements privés sous contrat avec l’État ont l’enseignement agricole compte actuellement une place importante dans l’enseignement agricole 806 établissements scolaires : 216 lycées car ils représentent les trois quarts des établisse- agricoles publics, 365 maisons familiales rurales, ments scolaires et accueillent 60 % des élèves et 214 lycées agricoles privés et 11 centres médico- étudiants. Ils sont quasiment tous affiliés à l’une éducatifs. Il comprend également 18 établissements des fédérations suivantes : l’Union nationale des d’enseignement supérieur agronomique, vétéri- maisons familiales rurales d’éducation et d’orien- naire et de paysage (12 établissements publics et tation (UNMFREO), le Conseil national de l’ensei- 6 établissements privés) ainsi que 2 établissements gnement agricole privé (CNEAP), l’Union nationale d’enseignement à distance. rurale d’éducation et de promotion (UNREP) ou la Fédération des écoles supérieures d’ingénieurs en Les 174 Établissements publics locaux d’enseigne- agriculture (FESIA). ment et de formation professionnelle agricoles (EPLEFPA) ont une composition originale en regrou- L’une des particularités des établissements pant plusieurs entités : 216 lycées d’enseignement de l’enseignement agricole est de disposer général, technologique et professionnel, 94 Centres d’une large offre de formation par alternance. de formation d’apprentis (CFA), 152 Centres de for- L’apprentissage est majoritairement proposé par mation professionnelle et de promotion agricoles les établissements publics. Des formations par (CFPPA) ainsi que 192 exploitations agricoles et alternance sous statut scolaire, caractérisées par 32 ateliers technologiques à vocation pédagogique. d’importantes périodes de stage en entreprise, sont dispensées par les maisons familiales rurales et quelques établissements affiliés à l’UNREP. 10 • PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018
LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE À LA RENTRÉE 2017 Localisation des Établissements publics d’enseignement et de formation professionnelle agricoles (EPLEFPA) Répartion des établissements privés d’enseignement agricole par département 1 à 4 établissements 5 à 8 établissements 9 à 12 établissements 13 établissements et plus Source : MAA-DGER 11
UN ENSEIGNEMENT PORTÉ PAR LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE PROPORTION D’ÉLÈVES ET D’ÉTUDIANTS DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE PARMI L’ENSEMBLE DES ÉLÈVES ET ÉTUDIANTS DE LA 4e AU BTS À LA RENTRÉE 2017 Moins de 5% des effectifs Entre 5% et 10% des effectifs Entre 10% et 15% des effectifs Entre 15% et 21% des effectifs 12 Source : MAA-DGER ; MEN-MESRI-DEPP
LES ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AGRONOMIQUE, VÉTÉRINAIRE ET DE PAYSAGE À LA RENTRÉE 2017 ÉCOLES D’INGÉNIEURS ONIRIS – École nationale AGROCAMPUS OUEST vétérinaire, agroalimentaire Institut national supérieur et de l’alimentation, ISA Lille Yncrea des sciences agronomiques, Nantes-Atlantique agroalimentaires, horticoles VetAgroSup – Institut UniLaSalle et du paysage national d’enseignement UniLaSalle Campus à Rennes et Angers supérieur et de recherche AgroParisTech ENGEES AgroParisTech – Institut en alimentation, santé ENVA national des sciences animale, sciences Agrocampus Ouest ENSP agronomiques et de et industries du vivant Agrocampus et de l’environnement l’environnement Ouest Campus à Paris, Grignon, Campus à Clermont-Ferrand ONIRIS ESA Massy, Nancy, Montpellier, EI Purpan – École Agrosup Dijon Clermont-Ferrand et Kourou d’ingénieurs de Purpan ESB Agrosup Dijon – Institut ESA – École supérieure national supérieur des d’agricultures sciences agronomiques, d’Angers–Loire Établissements VetAgro Sup VetAgro Sup publics de l’alimentation et de ESB – École supérieure ISARA l’environnement du bois Établissements privés Bordeaux Sciences Agro Bordeaux Sciences Agro ISA Lille/Yncrea – Institut École nationale supérieure supérieur d’agriculture de des sciences agronomiques Lille de Bordeaux-Aquitaine ISARA Lyon – Institut ENGEES – École nationale supérieur d’agriculture ENVT Montpellier SupAgro du génie de l’eau et de et d’agroalimentaire ENSFEA l’environnement de de Rhône-Alpes EI Purpan Strasbourg UniLaSalle – Institut Montpellier SupAgro polytechnique UniLaSalle Institut national d’études Campus à Beauvais et Rouen supérieures agronomiques de Montpellier ÉCOLES VÉTÉRINAIRES ENVA – École nationale vétérinaire d’Alfort ÉCOLE DE PAYSAGE ÉTABLISSEMENT DE FORMATION ENVT – École nationale vétérinaire DES PERSONNELS DE de Toulouse ENSP – École nationale supérieure de paysage de Versailles L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE ONIRIS – École nationale vétérinaire, Campus à Versailles et Marseille ENSFEA – École nationale supérieure agroalimentaire et de l’alimentation, de formation de l’enseignement agricole Nantes-Atlantique VetAgroSup – Institut national d’enseignement supérieur et de recherche en alimentation, santé animale, sciences agronomiques et de l’environnement Campus à Lyon Source : MAA-DGER 13
UN ENSEIGNEMENT PORTÉ PAR LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE UN BUDGET AU SERVICE DE LA FORMATION ET DE LA PROMOTION SOCIALE L e ministère de l’agriculture a consacré, en 2016, complémentaires attribuées aux boursiers en fonc- 35 % de son budget à l’enseignement agri- tion de leur formation et de leur mode d’héberge- cole, soit 1,7 milliard d’euros, dont 1,1 milliard ment (prime d’équipement, prime d’internat, etc.). d’euros pour la rémunération des personnels. Pour les Le montant annuel moyen de l’aide accordée est de établissements publics, le ministère de l’agriculture a 1 014 euros pour un élève et de 2 708 euros pour dépensé 9 501 euros pour chaque élève ou étudiant un étudiant. en lycée agricole et 14 689 euros pour chaque étudiant Les élèves et étudiants réalisant des stages ou des préparant un diplôme d’ingénieur, de paysagiste ou séjours académiques à l’étranger peuvent aussi de vétérinaire. obtenir une aide financière du ministère de l’agri- En outre, les conseils régionaux, propriétaires des culture. En 2016, ce sont plus de 3 100 élèves et bâtiments et terrains des EPLEFPA, en assurent étudiants qui en ont bénéficié, pour un montant l’entretien et l’équipement et prennent en charge la global de 1,2 million d’euros. rémunération des agents régionaux qui y exercent Le ministère de l’agriculture poursuit aussi son leurs fonctions. action pour favoriser l’inclusion scolaire des Plus de 61 000 élèves et étudiants de l’ensei- élèves et des étudiants en situation de handicap. gnement agricole bénéficient d’une aide finan- En 2016, il a consacré 5,8 millions d’euros à l’accom- cière du ministère de l’agriculture, attribuée en pagnement des élèves et étudiants en situation de fonction des ressources de leur famille, pour un handicap par l’emploi d’auxiliaires de vie scolaire montant global de 86 millions d’euros. Cette aide et par le financement de matériels pédagogiques. comprend les bourses d’études ainsi que des primes 14 • PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018
1 – RÉPARTITION DES DÉPENSES ALLOUÉES PAR LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE À L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE EN 2016 5% 6% 51 % Mise en œuvre de Mise en œuvre de l’enseignement dans l’enseignement dans les établissements publics les établissements privés 1,7 MILLIARD € 38 % Aide sociale Moyens communs à aux élèves et étudiants l’enseignement agricole 2 – ÉVOLUTION DU BUDGET CONSACRÉ 3 – BÉNÉFICIAIRES D’UNE BOURSE PAR LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE SUR CRITÈRES SOCIAUX À L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE* En milliards d’euros 1,78* 1,80 1,75 ÉLÈVES ÉTUDIANTS 1,71 1,70 1,70 1,70 1,65 1,65 Nombre de boursiers 46 804 14 258 1,60 1,55 1,57 Part de boursiers 32 % 41 % 47 md’euros 39 md’euros 1,55 1,52 Montant total illions illions des bourses 1,50 Aide moyenne 1 014 € 2 708 € 1,45 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 accordée * Donnée issue des projets annuels de performances Source : MACP 15
UN ENSEIGNEMENT PORTÉ PAR LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE DES PERSONNELS ENGAGÉS DANS LA FORMATION DES APPRENANTS L a communauté éducative de l’enseignement Les personnels des EPLEFPA exercent des fonc- agricole comprend des personnels du ministère tions variées. 70 % des personnels du ministère de l’agriculture, des personnels des collectivités de l’agriculture travaillant dans ces établissements territoriales ainsi que des personnels rémunérés assurent des fonctions d’enseignement, 20 % des par les établissements d’enseignement sur leurs fonctions administratives, techniques, d’éducation ressources propres. Tous participent à la forma- et de santé et 10 % des fonctions de direction. Sur tion et à l’éducation des quelques 210 000 élèves, leurs ressources propres, les EPLEFPA assurent la étudiants et apprentis de l’enseignement agricole. rémunération des personnels des Centres de for- mation d’apprentis (CFA), des Centres de formation Le ministère de l’agriculture emploie plus de professionnelle et de promotion agricole (CFPPA), 16 000 agents pour le secteur de l’enseignement des exploitations agricoles et des ateliers technolo- agricole. Six emplois sur dix sont exercés dans les giques. Les conseils régionaux rémunèrent, quant à Établissements publics locaux d’enseignement et de eux, les personnels assurant les services d’accueil, formation professionnelle agricoles (EPLEFPA), trois de restauration et d’entretien des locaux. sur dix dans les établissements privés d’enseigne- ment agricole et un sur dix dans les établissements Dans l’enseignement agricole, les matières tech- publics d’enseignement supérieur agronomique, niques représentent une part importante des vétérinaire et de paysage. En outre, cinq cents per- enseignements dispensés. Pour ce qui est des sonnes environ concourent à la gestion de l’ensei- lycées agricoles publics, l’agronomie, la zootechnie gnement agricole en administration centrale ou dans et l’agroéquipement sont les matières techniques les services régionaux du ministère de l’agriculture. qui comptent le plus grand nombre d’enseignants. 16 • PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018
1 – RÉPARTITION DES AGENTS DU 2 – RÉPARTITION DES AGENTS DU MINISTÈRE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE EXERÇANT DE L’AGRICULTURE EXERÇANT DANS LES DANS L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE ETABLISSEMENTS PUBLICS D’ENSEIGNEMENT ET DE FORMATION PROFESSIONNELLE AGRICOLES* 9% 10 % 2% 61 % 3% 70 % 15 % 30 % Établissements publics d’enseignement Personnels administratifs Personnels d’enseignement et de formation professionnelle agricoles et techniques Établissements privés d’enseignement agricole Personnels d’éducation Personnels de santé Établissements publics d’enseignement Personnels de direction supérieur agronomique, vétérinaire et de paysage * Ne sont pas compris les personnels rémunérés sur les ressources propres des établissements et ceux mis à disposition par les conseils régionaux. 3 – RÉPARTITION DES ENSEIGNANTS DE 28 % 18 % 15 % 12 % MATIÈRES TECHNIQUES Agronomie Zootechnie Agroéquipement Agroalimentaire DES LYCÉES AGRICOLES PUBLICS SELON LA DISCIPLINE 11 % 7% 6% 3% Aménagement Gestion des Services Aménagement paysager espaces naturels aux personnes forestier Source : MAA-DGER 17
UN ENSEIGNEMENT PORTÉ PAR LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE TÉMOIGNAGES Anne-Lucie Wack est devenue directrice l’international et des parcours profes- générale de Montpellier SupAgro en 2013, sionnalisants permettant une excellente après avoir occupé divers postes à respon- insertion des diplômés. Ces points com- sabilité dans la recherche agronomique et muns facilitent les échanges entre les la coopération scientifique internationale. grandes écoles. Montpellier SupAgro a Elle préside également la Conférence des ainsi noué de nombreux partenariats avec Grandes Écoles depuis 2015. d’autres écoles d’ingénieur mais aussi des Chaque année, Montpellier SupAgro écoles de management ou d’architecture. accueille plus de 1 600 étudiants qui pré- Par ailleurs, Montpellier SupAgro entre- parent un diplôme allant de la licence tient des liens étroits avec les lycées agri- professionnelle au doctorat, dont envi- coles du territoire notamment avec ceux ron 750 en formation d’ingénieur. À son de Castelnaudary, Montpellier et Pézenas sens, les grandes écoles ont un ADN com- autour de la thématique du gaspillage Anne-Lucie Wack mun caractérisé par un lien étroit entre formation et recherche, une forte ouver- alimentaire. Directrice générale ture vers le monde professionnel et à Montpellier SupAgro (34) Après avoir été conseiller agricole en quotidien de chacun puisque tous ont chambre d’agriculture puis directeur de une mission éducative. » l’exploitation agricole d’un établissement « Grâce à l’exploitation agricole, le lycée d’enseignement pendant 12 ans, Pierre est considéré comme un acteur de la vie Botheron est aujourd’hui directeur de agricole du département. Cette proxi- l’EPLEFPA de Fontaines. mité avec le milieu agricole est un atout « Ce métier est un métier de contact et permet de travailler pleinement sur qui nécessite un engagement constant : les problématiques de l’adéquation des contact avec les jeunes, avec l’équipe formations avec le développement des éducative, avec les élus du territoire et territoires et l’évolution des pratiques avec l’ensemble de la profession agri- en agriculture. » cole. Outre les missions pédagogiques, les tâches d’un directeur sont nombreuses et variées : gestion administrative et finan- cière, animation des équipes,… Il est d’ail- Pierre Botheron Directeur leurs important de donner du sens au EPLEFPA Fontaines Sud Bourgogne (71) 18 • PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018
Christian Brayer est directeur du Lycée cadre qui réduit la prise de risque. Ces agricole Provence Verte. « Un de mes rôles espaces-test permettent aux jeunes d’éva- est d’animer l’ensemble de l’équipe édu- luer leur capacité à mener à bien leur pro- cative et d’en assurer la cohésion afin jet afin de décider de sa poursuite, de son d’offrir aux élèves les meilleures condi- ajustement ou de son abandon. Nous met- tions pour réussir ». tons également à disposition des produc- Au delà de sa mission de formation, l’éta- teurs locaux des outils de transformation blissement participe à la mise en œuvre de leurs productions (notamment la légu- d’une stratégie pour favoriser l’installa- merie qui est utilisée par les élèves pour tion des jeunes en agriculture sur le terri- leur apprentissage professionnel). Nous toire. « Nous proposons deux espaces-test travaillons également à un projet de créa- en maraîchage bio et un troisième en éle- tion de micro-entreprise pour préparer vage volaille est à venir. Le principe : déve- les élèves en classe de terminale à entrer Christian Brayer lopper une activité agricole de manière responsable et autonome, en grandeur dans la vie professionnelle ». Directeur réelle, sur une durée limitée et dans un Lycée agricole Provence Verte (83) Marie Larroudé est chef du service régio- je suis les établissements avec des pro- nal de formation et de développement à jets particuliers. » la Direction régionale de l’alimentation, « Les différentes fonctions que j’ai exer- de l’agriculture et de la forêt Occitanie. cées précédemment (exploitante agricole, « Par délégation du directeur régional, professeur d’anglais en lycée agricole, j’exerce actuellement l’autorité acadé- intervenant-conseil, formatrice de forma- mique dans une région très vaste qui teurs et directrice d’établissement) ont compte 22 établissements publics et contribué au développement de compé- 45 établissements privés, ce qui impose tences diverses très utiles pour l’exercice de nombreux déplacements pour pou- de mes fonctions actuelles. J’ai souvent voir être présente pour chacun. Au été dans des établissements où il y avait 1er trimestre, j’assiste au conseil d’admi- des difficultés à gérer et c’est un atout nistration des lycées dont les directeurs aujourd’hui. » viennent d’être nommés. Au 2e trimestre, Marie Larroudé je me concentre sur les établissements en Chef du service régional difficultés financières et au 3e trimestre, de formation et de développement DRAAF Occitanie (31) 19
UN ENSEIGNEMENT PORTÉ PAR LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE TÉMOIGNAGES Dès son enfance, enseigner était comme qu’aux formateurs. En outre, son expé- une évidence pour Amina Elhaouzi. Depuis rience professionnelle auprès d’adoles- sa première expérience professionnelle cents ou de jeunes adultes n’ayant pas dans un lycée agricole, elle est conquise adhéré à l’enseignement traditionnel lui a par l’enseignement agricole, notam- appris à moduler sa manière d’enseigner. ment par les méthodes pédagogiques Pour Amina Elhaouzi, l’important est de des équipes éducatives et les enseigne- laisser au jeune un champ d’action lui per- ments pluridisciplinaires. mettant de construire son savoir par lui- À son arrivée au Centre d’études fores- même tout en s’assurant que les objectifs tières et agricoles de Montélimar, elle a pédagogiques soient respectés. bénéficié d’une formation professionnelle sur deux ans, validée par une qualifica- tion, qui lui a donné le goût d’actualiser en Amina Elhaouzi permanence ses pratiques pédagogiques. Pour elle, la devise de l’UNREP, Former pour Formatrice réussir, s’applique autant aux apprenants CEFA de Montélimar (26) Après des études universitaires en biolo- Depuis 2014, il est également référent gie, Bruno Bienaimé exerce les fonctions régional Enseigner à produire autrement. Il de secrétaire général d’un établisse- a ainsi participé à l’élaboration d’un pro- ment d’enseignement agricole pen- jet d’agroforesterie afin de redynamiser dant une douzaine d’années. En 2004, il les relations entre l’équipe pédagogique change d’orientation professionnelle et et celle de l’exploitation de l’établisse- devient enseignant en biologie-écologie. ment. En lien avec ce projet, il a construit L’autonomie dont il dispose est pour lui de nombreux travaux pratiques et créé une chance à saisir pour bâtir une péda- des web-séries. gogie novatrice qui permette à chacun Pour Bruno Bienaimé, la taille humaine d’atteindre des objectifs communs mais des établissements de l’enseignement selon une voie qui lui est propre. Bruno agricole permet une cohésion des équipes Bienaimé organise ainsi son enseigne- pédagogiques, des relations privilégiées ment de sorte que chaque élève apprenne dans les conditions qui lui conviennent entre les personnels et les apprenants ainsi qu’une communication facilitée avec Bruno Bienaimé Enseignant le mieux. les parents. EPLEFPA du Paraclet (80) 20 • PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018
Titulaire d’un BTSA et d’un diplôme natio- Au sein de notre établissement, les nal d’œnologue, Nathalie Portaluri s’est élèves ont la chance de pouvoir mettre dirigée vers l’enseignement pour deve- en pratique très rapidement ce qu’ils nir professeur en viticulture-œnologie. apprennent en classe : l’exploitation Aujourd’hui, enseignante à Avize Viti viticole de l’établissement et la coopéra- Campus, elle coordonne la filière BTSA tive vinicole des anciens élèves leur per- Viticulture-Œnologie et est présidente mettent de découvrir toutes les étapes adjointe de jury pour cette même filière. de l’élaboration du Champagne, des ven- « Ces différentes missions sont toutes danges à la commercialisation. » connexes à mon cœur de métier qu’est Les étudiants bénéficient également des l’enseignement. J’aime transmettre des relations de l’établissement avec le monde savoirs et des savoir-faire à des publics professionnel en étant associés à de nom- variés et la taille de notre structure per- breux projets, notamment aux manifesta- Nathalie Portaluri met d’ailleurs d’avoir des relations privi- légiées avec les étudiants. tions des maisons de Champagne. Enseignante EPLEFPA Avize Viti Campus (51) Moniteur dans une Maison familiale l’enseignement de la discipline et le reste rurale (MFR), Jérôme Orange enseigne du temps est consacré à l’éducatif (suivi du les matières scientifiques à l’ensemble déroulé des stages, accompagnement des des classes de son établissement et est jeunes en dehors des temps scolaires,…). responsable de la classe de 3e. « En MFR, « Je mange avec les élèves une fois par le temps est organisé en deux grandes semaine et fais une veillée deux fois périodes : la formation en établissement par mois, ce qui me permet de rencon- et les stages en entreprise. Cette alter- trer les jeunes dans des situations diffé- nance est un bon levier pour donner du rentes de celles de la salle de classe pour sens aux apprentissages et redonner aux mieux les connaître et les aider. J’ai ainsi élèves le goût d’apprendre. Cette organi- une fonction globale : enseignant, CPE, sation implique aussi que nous accueil- éducateur,… » lons seulement deux ou trois classes en même temps. » Les tâches des moniteurs en MFR sont spé- Jérôme Orange Moniteur cifiques : un tiers du temps est consacré à MFR Forges les Eaux (76) 21
Élève pratiquant l’équitation au Lycée agricole Le Chesnoy (45)
DEUX IÈME PA RTIE UN LARGE ÉVENTAIL DE FORMATIONS POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DES TERRITOIRES
UN LARGE ÉVENTAIL DE FORMATIONS POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DES TERRITOIRES DES ÉLÈVES, ÉTUDIANTS ET APPRENTIS AUX PROFILS VARIÉS P lus de 210 000 élèves, étudiants et apprentis élève sur dix. Ce sont les enfants d’employés et sont scolarisés dans un établissement de d’ouvriers qui sont les plus nombreux à fréquenter l’enseignement agricole. Les établissements les établissements de l’enseignement agricole ; ils publics accueillent 35 % des élèves, 62 % des étu- représentent 45 % des effectifs. diants et 72 % des apprentis de l’enseignement agri- Les filles représentent 46 % des élèves, étudiants cole. En outre, cet enseignement se caractérise par et apprentis de l’enseignement agricole. Elles la présence quasi-systématique d’internats dans les sont désormais majoritaires parmi les étudiants établissements ; 59 % des élèves sont ainsi internes. des établissements de l’enseignement supérieur Depuis 1975, l’enseignement agricole a vu ses effec- agronomique, vétérinaire et de paysage alors qu’elles tifs progresser de plus de 65 % et cette hausse est ne représentaient que 20 % des effectifs en 1975. particulièrement notable pour l’apprentissage. Le Toutefois, en 2016, seulement un apprenti de l’ensei- nombre d’apprentis dans l’enseignement agricole gnement agricole sur cinq est une fille. a presque doublé entre 1995 et 2016, passant de En outre, les établissements de l’enseignement agri- 17 395 à 34 207. Les établissements d’enseigne- cole ont participé, en 2015, à l’inclusion scolaire de ment supérieur agronomique, vétérinaire et de 2 900 élèves et étudiants en situation de handicap, paysage ont aussi connu une forte croissance de situation reconnue au travers d’un projet personna- leurs effectifs ; le nombre d’étudiants accueillis par lisé de scolarisation leur ouvrant droit à des mesures ces établissements a presque triplé depuis 1975. compensatoires pendant leur formation et/ou lors L’origine socioprofessionnelle des élèves de l’ensei- des sessions d’examen. Ce sont ainsi 1 200 élèves gnement agricole est aujourd’hui plus diversifiée et étudiants qui ont reçu le soutien d’un auxiliaire qu’autrefois. Alors qu’en 1985, quatre élèves sur de vie scolaire et/ou bénéficié de matériels péda- dix étaient enfants d’agriculteurs ou de salariés gogiques adaptés. agricoles, ce n’est actuellement plus le cas que d’un 24 • PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018
1 – ÉVOLUTION DES EFFECTIFS D’ÉLÈVES, ÉTUDIANTS ET APPRENTIS DE LA 4e AU BTSA* 200 000 150 000 100 000 50 000 0 1975 1985 1995 2005 2016 Élèves et étudiants Apprentis * Les apprentis des établissements publics des établissements publics ne sont comptabilisés Élèves et étudiants Apprentis qu’à partir de 1995. des établissements privés des établissements privés 2 – ÉVOLUTION DU NOMBRE 3 – PROPORTION DE FILLES SELON LE SECTEUR D’ÉTUDIANTS DANS PROFESSIONNEL DES FORMATIONS* LES ÉTABLISSEMENTS DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR Enseignement général 51 % 49 % et technologique AGRONOMIQUE, VÉTÉRINAIRE ET DE PAYSAGE Production agricole 34 % 66 % 1975 2016 3 932 9 782 Établissements publics Services aux personnes 79 % 21 % et aux territoires 1975 2016 1 818 6 351 Aménagement 12 % 88 % Établissements privés des espaces et protection de l’environnement 56 % 44 % Total 5 750 16 133 Transformation alimentaire 0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 Part des femmes 20 % 61 % Filles Garçons * Classes de la seconde au BTSA, voie scolaire et apprentissage confondus Source : MAA-DGER, MEN-SIFA, MESRI-SISE 25
UN LARGE ÉVENTAIL DE FORMATIONS POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DES TERRITOIRES DES FORMATIONS POUR TOUS, DE LA 4e AU DOCTORAT L es établissements de l’enseignement agricole À côté de la filière professionnelle, les établissements proposent des formations de la 4e au doctorat, de l’enseignement agricole proposent des formations accessibles par la voie scolaire et/ou l’appren- générales et technologiques. 24 500 élèves préparent tissage. L’alternance constitue une voie de forma- un baccalauréat scientifique Écologie, agronomie et tion importante dans l’enseignement agricole territoires ou un baccalauréat technologique Sciences que ce soit par apprentissage (34 200 apprentis) ou et technologies de l’agronomie et du vivant. Certains par alternance sous statut scolaire (47 700 élèves et établissements accueillent également des élèves étudiants). Même si l’apprentissage ne concerne que dès la classe de quatrième ou de troisième. 10 % des étudiants préparant un diplôme d’ingénieur L’offre de formation de l’enseignement supé- ou de paysagiste, le nombre d’apprentis dans ces rieur agricole est elle aussi diversifiée avec des formations a connu une forte croissance annuelle classes préparatoires aux grandes écoles, le Brevet de plus de 20 % depuis 2010. de technicien supérieur agricole (BTSA), des diplômes 115 000 élèves et apprentis suivent une forma- d’ingénieur, de vétérinaire et de paysagiste ainsi que tion de la filière professionnelle. 40 % d’entre eux des licences professionnelles, des masters et des doc- se forment dans le secteur des services en milieu torats. Les étudiants en BTSA et ceux préparant un rural, 37 % dans celui de la production agricole, 21 % diplôme d’ingénieur, de vétérinaire ou de paysagiste dans celui de l’aménagement des espaces et de la représentent 20 % des effectifs de l’enseignement protection de l’environnement et 2 % dans celui de agricole. Parmi les 28 000 étudiants en BTSA, les la transformation alimentaire. trois quarts sont spécialisés dans les secteurs de la production agricole, de l’aménagement des espaces et de la protection de l’environnement. 26 • PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018
DES FORMATIONS POUR TOUS, DE LA 4e AU DOCTORAT Spécialisation 3 ans Doctorat 3 ans Formations de l’Enseignement agricole par voie scolaire Diplôme Master de 2 ans Formations de l’Enseignement agricole vétérinaire Diplôme Diplôme par voie scolaire et par apprentissage 5 ans d’ingénieur de paysagiste 3 ans 3 ans Formations de l’Enseignement agricole par apprentissage Licence 2 729 10 863 247 professionnelle Formations universitaires Licence 3 ans Principaux parcours de formation au sein de l’Enseignement agricole Classe préparatoire Passerelles avec les formations ATS 306 de l’Éducation nationale Classes BTSA préparatoires DUT Effectifs dans l’Enseignement agricole en 2 ans 28 063 56 781 Brevet Baccalauréat Baccalauréat Baccalauréat professionnel professionnel technologique général S 3 530 4 274 11 612 Brevet professionnel CAP agricole Seconde Seconde générale agricole professionnelle et technologique 1 727 22 566 28 419 8 562 3e Enseignement agricole 1 6 667 4 e Enseignement agricole 9 370 Source : MAA-DGER, MEN-SIFA, MESRI-SISE 27
UN LARGE ÉVENTAIL DE FORMATIONS POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DES TERRITOIRES LA FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE POUR DÉVELOPPER SES COMPÉTENCES TOUT AU LONG DE LA VIE L a formation professionnelle continue s’adresse Les formations professionnalisantes proposées ont aux salariés, aux travailleurs indépendants duré six jours en moyenne. Avec 213 000 heures- comme aux demandeurs d’emploi qui sou- stagiaires délivrées, les formations permettant l’ob- haitent acquérir ou conforter leurs compétences tention du Certificat individuel pour l’utilisation des professionnelles. Elle a pour but d’assurer l’accès, le produits phytopharmaceutiques (Certiphyto) sont celles maintien ou le retour dans l’emploi ainsi que de sécuri qui ont accueilli le plus grand nombre de stagiaires. ser ou de diversifier les parcours professionnels. Ce certificat est obligatoire pour toute activité pro- fessionnelle en lien avec l’utilisation, la distribution En 2016, les établissements de l’enseignement agricole et la vente de produits phytopharmaceutiques ainsi ont délivré 15,9 millions d’heures-stagiaires dans que le conseil quant à l’utilisation de ces produits. le cadre de la formation professionnelle continue. Les trois quarts du volume horaire réalisé ont été Les formations ayant pour finalité l’acquisition d’un consacrés à des formations conduisant à l’acquisition diplôme, d’un titre ou d’un certificat de qualification d’un diplôme, d’un titre ou d’un certificat de qualifi- professionnelle ont, quant à elles, duré en moyenne cation professionnelle même si sept stagiaires sur douze semaines en centre de formation et ont été dix ont suivi des formations professionnalisantes. suivies par deux stagiaires sur dix. Avec trois millions Globalement, les formations relatives au secteur d’heures-stagiaires délivrées, le Brevet professionnel de la production agricole ont représenté la moitié Responsable d’exploitation agricole est le diplôme phare du volume horaire réalisé. 6 % des stagiaires ont du secteur et 43 % des stagiaires l’ayant préparé sont quant à eux bénéficié de prestations d’orientation ou des femmes. Il participe à l’obtention de la capacité d’accompagnement vers l’emploi, la reconversion ou professionnelle agricole, qui est l’une des conditions la reconnaissance des acquis de l’expérience. d’éligibilité aux aides à l’installation en agriculture. 28 • PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018
1 – RÉPARTITION DU NOMBRE D’HEURES- 2 – RÉPARTITION DU NOMBRE D’HEURES- STAGIAIRES DÉLIVRÉES SUIVANT LA FINALITÉ STAGIAIRES DÉLIVRÉES SUIVANT LE SECTEUR DES FORMATIONS PROFESSIONNEL DES FORMATIONS* 5% 13 % 22 % 72 % 4% 51 % 11 % 1% 21 % Formations conduisant à l’obtention Production agricole Aménagement des espaces d’un diplôme ou d’un titre Services aux personnes Transformation alimentaire Formations conduisant à l’obtention et aux territoires d’un certificat de qualification professionnelle Formations professionnalisantes Autres secteurs (non agricoles) Prestations d’orientation et d’accompagnement * Hors prestations d’orientation et d’accompagnement 3 – DURÉE MOYENNE DES FORMATIONS PAR SECTEUR PROFESSIONNEL 20 jours 23 jours 29 jours 7 jours Production agricole Aménagement Services aux personnes Transformation des espaces et aux territoires alimentaire Champ : Recensement des formations proposées par les établissements de l’enseignement agricole. Source : MAA-DGER 29
UN LARGE ENSEIGNEMENT ÉVENTAILPORTÉ DE FORMATIONS PAR LE MINISTÈRE POUR RÉPONDRE DE L’AGRICULTURE AUX BESOINS DES TERRITOIRES TÉMOIGNAGES Après un baccalauréat scientifique, Alix a gène pas la circulation des trains et l’envi- fait le choix de l’apprentissage. « J’ai pré- ronnement, afin de préserver la faune et paré un BTS Métiers de l’eau et en même la flore locales des activités ferroviaires. » temps, je travaillais chez Bureau Veritas Dans quelques mois, Alix partira pour où j’évaluais la conformité sanitaire de deux mois en stage dans un institut de l’eau. J’ai ensuite suivi une année de classe recherche des Nations unies. préparatoire Adptation technicien supé- « Je conseille la voie de l’apprentissage rieur (ATS) Ingénierie industrielle ce qui m’a qui permet d’être formé tout en étant permis d’intégrer l’ENGEES par appren- sur le terrain. C’est beaucoup de travail tissage, comme un quart des étudiants mais c’est très riche et je serai opération- de l’école. En parallèle de ma formation nelle dès l’obtention de mon diplôme ! » d’ingénieur, je travaille actuellement au Pôle régional Ingénierie de Reims, un Alix Debray bureau d’études de SNCF Réseau. J’ai deux grands domaines d’intervention : Étudiante ingénieur l’hydraulique, pour s’assurer que l’eau ne ENGEES (67) Passionné par le ski alpin et attaché à Depuis tout petit, Clément souhaite l’exploitation familiale, Clément hési- exercer, au côté de son père, le métier tait après sa classe de troisième entre d’agriculteur dans cette exploitation de rejoindre une section sport-études afin 180 vaches laitières de race tarentaise éle- de pratiquer le ski alpin en compétition vées pour la production de beaufort, de et se tourner vers une formation agricole. tomme et de fromage à raclette. Un quart Il a finalement choisi d’allier les deux en de la production est commercialisé dans préparant le baccalauréat professionnel leur propre magasin de vente, le reste agricole Conduite et gestion de l’entreprise étant vendu à des grossistes. agricole, tout en suivant une formation Clément souhaite ainsi partager son pour devenir moniteur de ski alpin. temps entre le travail sur cette exploita- Après l’obtention de son baccalauréat, il tion et les métiers de moniteur de ski et Clément souhaite rejoindre, en tant que salarié, de chauffeur d’engins de damage. l’exploitation agricole dans laquelle son Poccard Chapuis père est l’un des quatre associés. Élève en baccalauréat Conduite et gestion de l’entreprise agricole EPLEFPA de Chambéry (73) 30 • PORTRAIT DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE – ÉDITION 2018
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