Retina Suisse Journal - Giornale - 2/2007 paraît 4 fois par an
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Retina Suisse Journal – Giornale 2/2007 paraît 4 fois par an L’association d’entraide de personnes affectées de rétinite pigmentaire (RP), de dégénérescence de la macula, du syndrome d’Usher et d’autres maladies dégénératives de la rétine
Impressum Rédaction: Christina Fasser et Renata Martinoni Retina Suisse, Ausstellungsstrasse 36, 8005 Zurich tél. 044/444 10 77, fax 044/444 10 70 E-mail info@retina.ch; www.retina.ch Traduction en français: Chantal Seiler Mise en page et impression: Kohler SD, 8033 Zurich Enregistrement sur bande magnétique: Bibliothèque sonore romande, Lausanne Abonnement d’un an: Le prix de l’abonnement est compris dans la cotisation de membre Paraît en: Allemand, français, italien écrit et enregistré sur support de son Compte postal: CCP 80-1620-2 Merci pour toute contribution! No 104, octobre 2007
Sommaire Editorial (Ch. Fasser) ................................................ 3 Du nouveau dans la thérapeutique et la recherche Première tentative de thérapie génique sur l’être humain (Ch. Fasser) ................... 7 ARVO – Résumé: Que se passe-t-il dans la recherche sur la RP et d’autres dystrophies héréditaires de la rétine? (E. A. Richman) .......................................... 13 Déconnecter des gènes, introduire des gènes (B. Ritzert) ....................................... 35 Premiers pas vers une thérapie génique de l’achromatopsie .................................... 38 Diagnostic Dystrophie des cônes et des bâtonnets (B. Fiebig et B. Weber) ............................... 39 Tomographie par cohérence optique TCO (U. Kellner) ......................................... 42 Diagnostic génétique moléculaire de la maladie de Stargardt (W. Berger) ............. 46 Journal Retina Suisse 2/2007
Traitements Myrtaven – véritable remède miracle contre la DMLA ou l’héméralopie? (Ch. Fasser) ................................................. 50 Macugen est pris en charge par les caisses maladie (Ch. Fasser) ...................... 52 Vivre avec… Avancer dans l’incertain (S. Hüsler) .......... 53 Le Groupe de travail zurichois pour une construction adaptée aux handicapés de la vue (R. Amigo) .................................. 59 Loisirs Tir sportif pour aveugles et malvoyants, est-ce possible? (M. Lauber) ..................... 63 Les échecs – Activité de loisirs accessible aussi aux aveugles et malvoyants ............ 66 Informations et tuyaux Module SPEAKOUT – Un système idéal pour marquer les objets ............................ 67 Nouvel atelier de loisirs à Zurich .............. 68 Dates importantes .................................. 69 Journal Retina Suisse 2/2007
Editorial Chère lectrice, cher lecteur, Ce Journal Retina est un numéro très spécial car nous y parlons d’essais cliniques sur des person- nes affectées de dégénérescences héréditaires de la rétine. Il ne s’agit pas d’un seul essai mais bien de trois essais différents, et cela non pas très loin, au fin fond de l’Amérique, mais un aux Etats-Unis, un en Angleterre et un en Suisse. Oui, vous avez bien lu: les cliniques à Genève et à Lausanne ont l’intention de procéder respective- ment à un essai de phase I avec une puce électro- nique de rétine ou, plus simplement, avec la vue artificielle. Les deux groupes de chercheurs nous ont priés de les aider à recruter des candidates et candidats adéquats. La promotion de la recher- che est notre but principal mais nous voulons aussi poser des règles claires. Pour ce faire, la transparence est un impératif. Les conditions préalables usuelles doivent être réunies, à savoir les moyens doivent êtres autorisés, les procédés et les essais doivent avoir triomphé des divers obstacles des commissions d’éthique. Pendant la phase I d’un essai, les chercheurs examinent si une chose est possible, mais aussi et surtout si un processus est sûr. Dans le cas de la puce électro- nique de rétine, cela signifie concrètement d’exa- Journal Retina Suisse 2/2007 3
miner si le procédé est faisable, si la puce peut être mise en place dans la rétine à l’endroit voulu et si elle y est fonctionnelle. Les premiers candi- dats ne doivent avoir rien à perdre à prendre part à cette tentative car il ne peuvent espérer avoir aucune nouvelle perception visuelle. Ce à quoi il peuvent s’attendre en revanche, c’est de participer à une expérience passionnante. Ces candidats et candidates méritent toute notre estime. Sans ces pionniers désintéressés de la première heure, il n’est pas possible de continuer à développer la puce électronique de rétine. Nous avons convenu avec les deux groupes de chercheurs de présenter en commun les deux projets dans le cadre d’une conférence, le 16 octobre 2007 à Lausanne et le 30 octobre 2007 à Olten. Les chercheurs y expliqueront aussi ce qu’ils attendent de chacun des participants à l’es- sai. Cette information est le premier pas de toute une série d’élucidations préalables à la sélection des candidats et candidates. Nous attendons avec grand intérêt l’écho que renverront ces deux manifestations. Vous en apprendrez plus dans le prochain numéro de notre journal. A Londres, le premier essai sur l’être humain de thérapie génique du RPE65 représente un grand pas en avant. Il va de soi qu’il faudra encore beaucoup de temps avant que les résultats soient 4 Journal Retina Suisse 2/2007
connus. Il convient néanmoins que nous nous préparions. C’est pourquoi, en collaboration avec les cliniques et les généticiens, nous recherchons activement les personnes avec des mutations du RPE65 en Suisse et tentons d’aider à ce que les connaissances sur l’application de la thérapie gé- nique à l’œil soient développées dans un avenir pas trop lointain. Grâce à un legs, nous avons la possibilité de constituer une bourse à l’intention de chercheurs idoines pour leur permettre d’ap- prendre la technique de cette thérapie à Londres. L’été est en règle générale une période calme mais, parfois, des gros titres nous causent un sur- croît de travail et désorientent les personnes con- cernées. C’est ce qui s’est passé l’été dernier à cause du Myrtaven, un extrait de myrtilles. Ce médicament n’a pas été testé avec la rigueur nécessaire comme traitement de la DMLA et l’on ne peut donc rien en dire en ce qui concerne les patients affectés de DMLA. En revanche, l’effica- cité des médicaments Lucentis et Macugen, qui bloquent l’action du VEGF, a été examinée scien- tifiquement dans le cadre d’études cliniques du- rant de nombreuses années (voir article). Le referendum contre la 5ème révision de l’AI a un résultat notable mais n’atteint malheureuse- ment pas la majorité qui a voté non. Il échoit désormais aux pouvoirs publics et aux emplo- Journal Retina Suisse 2/2007 5
yeurs de prouver que les mesures d’économie ne se prennent pas aux dépens des personnes han- dicapées mais qu’elles ont pour effet un finance- ment à long terme et surtout qu’elles permet- tent, à court terme, de créer des postes de travail pour des personnes malvoyantes et aveugles. Si vous êtes présentement dans l’indécision quant au bien-fondé de prendre des dispositions pour assurer votre emploi, je ne puis que vous encou- rager à contacter Céline Moret ou moi-même par téléphone avant la fin de cette année. Cela vaut aussi si vous ne percevez pas encore une in- demnité pour impotence mais croyez que vous devriez y avoir droit. Et voici la nouvelle magique: depuis le 17 sep- tembre, nous avons un service de consultation à Lausanne, dont la conseillère est Céline Moret. Elle est à la disposition de nos membres franco- phones du lundi au jeudi de 09.00 – 11.30 heures (tél. 021 626 86 52). Grâce à la générosité de la Fondation Jules-Gonin, le service de consultation de Lausanne est hébergé dans les locaux du Ser- vice de réhabilitation pour malvoyants à l’hôpital ophtalmique de Lausanne. Nous formulons à l’in- tention de Céline Moret tous nos vœux de réus- site dans cette nouvelle tâche qui va beaucoup exiger d’elle. Christina Fasser 6 Journal Retina Suisse 2/2007
Première tentative de thérapie génique sur l’être humain • Christina Fasser, Retina Suisse, Ausstellungs- strasse 36, CH-8005 Zurich C’est avec un intérêt passionné que nous avons toutes et tous attendu la première tentative de thérapie génique sur des personnes affectées de dégénérescences de la rétine. Début juillet, le Dr. Robin Ali, de l’UCL et Moorefields Hospital à Lon- dres a pour la première fois fait rapport à ce su- jet. Même s’il faut encore attendre quelque temps avant de connaître les résultats, l’on peut dire d’ores et déjà que les premières tentatives ont été couronnées de succès. En cette occurren- ce, cela signifie qu’il n’y a pas d’effets secondai- res importants et que l’opération est réussie sur le plan technique. Les essais de thérapie génique sont toujours liées à un certain risque et il est donc clair que seules entrent en ligne de compte pour ces premières expériences des personnes qui ne peuvent s’attendre à bénéficier d’une guérison. De quoi s’agit-il? Ce premier essai de thérapie génique est pra- tiqué sur des personnes affectées d’une dégéné- rescence rétinienne très rare, l’amaurose congé- Journal Retina Suisse 2/2007 7
nitale de Leber, dite LCA, et qui plus est d’une sous-forme de cette maladie, dans laquelle le gène RPE65 est modifié. Par suite de ce défaut, la protéine correspondante dans l’œil n’est plus produite correctement et, finalement, la fonction des cellules photosensibles (les photocepteurs) est perturbée. Cela a pour effet que les signaux lumineux provenant du monde extérieur sont de plus en plus rarement transformés en signaux utilisables par le cerveau. Dans la deuxième décennie de leur vie, les personnes atteintes de cette maladie deviennent en règle générale com- plètement aveugles. Etant donné qu’il n’existe pas de médicament pour ces patients, les experts espèrent qu’une thérapie génique pourra aider les malades et rendre plus facile leur vie de tous les jours. «Nous avons tout d’abord incorporé une copie intacte du gène RPE65 dans un virus qui sert de véhicule de transport, puis injecté cette préparation sous la rétine des personnes prenant part au test», a expliqué récemment le généticien Robin Ali, de l’University College Lon- don (UCL), lors d’une conférence sur le thème «Hearing and Seeing» à Paris, organisée par l’Union européenne. Jusqu’à présent, personne n’a encore tenté cette méthode. Si elle réussit vraiment, il est pensable qu’elle puisse être uti- lisée aussi pour d’autres maladies oculaires géné- tiques, plus fréquentes. 8 Journal Retina Suisse 2/2007
«A travers un labyrinthe» Les chercheurs britanniques sont fiers de faire œuvre de pionniers dans ce secteur et ils sont confiants. Depuis 15 ans, il procèdent aux préliminaires de cette étude à laquelle doivent prendre part, au total, 12 patients sélectionnés. Par ailleurs, il ressort d’expériences pratiquées sur des chiens aveugles souffrant du même défaut génétique que la thérapie est sûre et, jus- qu’à présent, couronnée de succès. Après l’inter- vention, les chiens pouvaient voir mieux et étai- ent capables de trouver leur chemin dans un petit labyrinthe. Avant le traitement, ils n’étaient plus capables de s’orienter et, lors du test du labyrinthe, ils se cognaient partout dans le labo- ratoire. Cette spectaculaire opération, qui a duré trois heures environ, a été réalisée par une équipe de chirurgiens chevronnés du Moorfields Eye Hospi- tal à Londres. Mais comment fait-on pour intro- duire de tels gènes précisément là où l’on veut qu’ils soient placés? «Au moyen de virus spé- ciaux», répond Robin Ali. Il explique qu’ils ont utilisé pour ce faire un simple truc de la nature: normalement, les virus s’emparent de cellules dans le corps humain afin d’y incorporer leurs propres gènes de manière ciblée et contraindre ainsi les cellules à produire des virus en plus grand nombre. L’idée est donc de rendre inoffen- Journal Retina Suisse 2/2007 9
sifs des virus dits adéno-associés et de les char- ger d’une nouvelle cargaison, une version fonc- tionnelle du gène RPE65 p. ex. Ensuite, ces virus font en quelque sorte office de taxis pour intro- duire le gène dans l’organisme. De cette manière, le défaut génétique peut être corrigé au moyen d’une opération unique, de sorte que les cellules de photocepteurs puissent à nouveau percevoir de la lumière. «Pas de grand risque» Robin Ali s’attend toutefois à ce qu’il faille atten- dre plusieurs mois avant que l’effet décrit soit perceptible par les personnes ayant pris part à l’essai. Néanmoins: «C’est la seule possibilité d’aider les patients», affirme Christian Grimm, spécialiste de biologie moléculaire à l’hôpital uni- versitaire de Zurich, qui étudie le mode de fonc- tionnement du gène RPE65. En raison de l’obs- tacle que constitue la barrière hématorétinienne, il est extrêmement difficile d’introduire dans l’œil des substances sous forme pharmaceutique à l’endroit précis où l’on veut qu’elles agissent. Cette nouvelle méthode présente par ailleurs l’avantage de comporter moins de risques que d’autres thérapies géniques, comme celle utilisée pour le traitement du déficit immunitaire dit «granulomatose septique» par exemple, qui a causé en Allemagne le décès d’un patient pre- 10 Journal Retina Suisse 2/2007
nant part à une étude. Car l’œil, d’une part, est un système fermé en soi et, d’autre part, au pire des cas il n’est pas nécessaire à la survie. Les spé- cialistes dans les hôpitaux surveillent à présent d’un regard perçant le déroulement des tests en Grande-Bretagne et attendent les premiers résul- tats des essais cliniques. Trois patients ont d’ores et déjà été traités. En plus des essais déjà effec- tués en Grande-Bretagne, deux autres séries d’essais sont prévues aux Etats-Unis. Et que se passe-t-il en Suisse? Dès qu’un traitement sera disponible, Retina Suisse va s’efforcer d’obtenir qu’il soit accessible aussi à des patients et patientes vivant en Suisse. Pour cela, il est nécessaire de procéder à des tâches préliminaires. D’abord, il faut trouver les personnes qui peuvent profiter d’un tel traite- ment. La LCA est une forme très rare de dégéné- rescence de la rétine. Plus rares encore sont les personnes ayant des mutations dans le gène RPE65. Il est donc essentiel de recenser toutes les personnes affectées de LCA causée par une mu- tation dans le gène RPE65 qui vivent en Suisse. Pour ce faire, une élucidation faite dans un insti- tut de génétique humaine est nécessaire (cf. article séparé). De plus, nous souhaitons contri- buer à ce que la capacité à pratiquer cette théra- pie novatrice soit développée chez les chercheurs Journal Retina Suisse 2/2007 11
et les ophtalmologistes. Le premier pas dans ce sens est une bourse d’un montant de CHF 10'000 allouée à un jeune ophtalmologiste à Lausanne qui va faire un stage de recherche dans l’équipe du Dr. Robin Ali à Londres afin d’acquérir la for- mation idoine. Le fait que ce boursier a reçu de l’argent du Fonds national suisse pour couvrir les frais d’une partie de son séjour à Londres prouve que notre souhait est d’ailleurs partagé par la communauté des chercheurs suisse. De plus, Reti- na Suisse va promouvoir la génotypisation de personnes ayant une mutation du RPE65 au mo- yen d’une contribution financière non négli- geable à la recherche. 12 Journal Retina Suisse 2/2007
Que se passe-t-il dans la re- cherche sur la RP et d’autres dystrophies héréditaires de la rétine? Vous trouverez la réponse dans les ex- posés du congrès annuel 2007 de l’ARVO qui s’est tenu du 6 au 10 mai à Fort Lau- derdale, en Floride. Le thème directeur du congrès était «L’œil vieillissant». Le rapport ci-après a été rédigé par le Dr. Rich- man à la demande de Christina Fasser, présidente de Retina International. Il informe sur des projets de recherche ayant trait à la rétinite pigmentaire, au syndrome de Usher et d’autres dystrophies héréditaires de la rétine, qui ont été présentés dans le cadre de symposiums, ateliers, articles et sessions de posters. Voici donc des résumés de rapports sur des étu- des cliniques, des études génétiques, la recher- che sur les cellules souches, la vue artificielle et d’autres thèmes traités au congrès. 1. Etudes cliniques Neurotech commence des études de phase II / III pour le traitement de la RP au moyen de transplantations ECT Journal Retina Suisse 2/2007 13
Le traitement dit Encapsulated Cell Therapy (ECT) consiste à mettre en place dans l’œil une petite capsule contenant des cellules rétiniennes qui libère une protéine dénommée «ciliary neurotro- phic factor» (CNTP) (n.d.t.: neurotrophic = qui ali- mente les cellules nerveuses). L’espoir à la base de cette idée est que cette protéine «sauve» les photocepteurs et freine la dégradation de la vue de patients atteints de rétinite pigmentaire, du syndrome de Usher de type II et III ainsi que de choroïdérémie. L’admission de patients dans ces études de phase II/III a commencé. Les objectifs sont d’examiner l’efficacité et la sûreté de l’ECT, d’observer les ef- fets secondaires et d’acquérir des informations qui permettent de pratiquer cette thérapie avec sûreté. Neurotech Pharmaceuticals réalise ces études dans 14 endroits aux Etats-Unis. [W. Tao, Neurotech USA, Inc, 6 Blackstone Valley Place, Building 5, Suite 500, Lincoln Rhode, Island 02865, USA, w.tao@neurotechusa.com] Etude clinique prévue pour une thérapie génique de la maladie de Stargardt Des chercheurs de la société Oxford BioMedica et de la Columbia University sont en train d’initier une étude clinique d’une thérapie génique de la maladie de Stargardt. Cette thérapie porte le nom de StarGen. La maladie de Stargardt est 14 Journal Retina Suisse 2/2007
causée par une mutation dans le gène ABCA4 qui code pour une protéine jouant un rôle dans la fonction normale des photocepteurs. La thérapie consiste à introduire dans les photocepteurs un gène ABCA4 normal, au moyen d’un système de transport par un lentivirus vecteur de transport élaboré par la Oxford Biomedica et breveté. Des résultats positifs avec StarGen ont d’ores et déjà été obtenus dans un modèle d’animal ayant la maladie de Stargardt. [J.Kong, S.R. Kim, K.Binley, K.Doi, S.Naylor, J.R. Sparrow, P.Gouras, R.Allikmets – Ophthalmology, Columbia University, New York, NY; rla22@columbia.edu] Des études de phase II montrent des bien- faits thérapeutiques pour des patients RP suite à la transplantation de cellules réti- niennes en évolution Des chercheurs rapportent que l’implantation sous la fovéa de six patients affectés de RP et de deux patients affectés de DMLA d’une couche de cellules de rétine et de cellules d’EPR (épithélium pigmentaire rétinien) en évolution a amélioré l’acuité visuelle de trois des patients RP et de deux des patients avec DMLA. Un patient RP, qui avait reçu une transplantation de ces cellules deux ans auparavant, avait retrouvé une acuité visuelles de 10%, contre les 2,5% qui lui restaient Journal Retina Suisse 2/2007 15
avant l’opération. Les chercheurs continuent à expérimenter ce mode de transplantation réti- nienne dans leur centre de recherche à Louisville, Kentucky. [N.D. Radtke, M.J. Seiler, H.M. Petry, D.Pidwell, R.B. Aramant – Retina Vitreous Resource Center, Louisville, KY; N.D.; nradtke@prodigy.net] Etudes de thérapie génique de la LCA pré- vues Des scientifiques cliniciens de la University of Pennsylvania projettent de mener au Children’s Hospital of Philadelphia une étude clinique de thérapie génique de l’amaurose congénitale de Leber (LCA). Le traitement, grâce auquel il a d’ores et déjà été possible de restaurer une vi- sion fonctionnelle de 50 chiens, doit maintenant être testé sur des enfants et des adultes avec une variante du gène RPE65. Cette thérapie génique vise les cellules de l’épithélium pigmentaire réti- nien et le vecteur utilisé pour le transport est un virus adéno-associé (AAV). Les chercheurs ont rapporté au congrès de à l’ARVO 2007 qu’ils avai- ent réussi à optimiser le système de transport. [A). J. Bennett other LCA trials (planed or already in progress), Ophthalmology, Scheie Eye Insti- tute, Philadelphia, PA; jebennet@mail.med. upenn.edu B) W. Hauswirth, Dept of Ophthalmology, Univ 16 Journal Retina Suisse 2/2007
of Florida Coll of Medicine, Box 100284; JHMHC, Gainesville, FL, 32610-0284, USA, hauswirth@ eye.ufl.edu C) Alan Robin, Ophthalmology & Intl Health, Johns Hopkins Univ, 6115 Falls Road, Suite 333, Baltimore, MD, 21209-2226, USA; arobin@ glaucomaexpert.com] Entre-temps, un autre groupe de chercheurs au University College London (UCL), sous la direc- tion du Prof. Robin Ali, a commencé des essais sur l’être humain. (cf. article séparé dans le pré- sent numéro du Journal Retina). 2. La vue artificielle Résolution étendue chez des patients avec une prothèse de rétine dite «Second Sight» Des chercheurs ont prié des patients aveugles, dans la rétine desquels une prothèse second sight avait été mise en place, de localiser dans l’espace des éclairs qu’ils percevaient (phosphè- nes), éclairs déclenchés par la stimulation de cer- taines électrodes dans la rétine. Ils ont pu ainsi démontrer que la localisation des éclairs corres- pondait à la position des électrodes dans la ré- tine. Par ailleurs, ces chercheurs affirment dans leur rapport qu’il existe une liaison entre la pres- tation visuelle et le nombre d’électrodes actives dans la prothèse rétinienne. La capacité à déclen- cher des motifs lumineux dans l’espace pourrait Journal Retina Suisse 2/2007 17
aider des patients à reconnaître des informations visuelles dans leur environnement. [A) M.J. McMahon et al. Second Sight Medical Prod Inc,12744 San Fernando Rd Bldg 3, Sylmar, C, 91342, USA B) Retina Institute, Doheny Eye Institute, 1355 San Pablo Street, DVRC 119, Los Angeles, CA, 90033,USA, mhumayun@doheny.org] La stimulation du nerf optique par AV-DONE fait apparaître des phosphènes à des patients RP Des électrodes causant uniquement davantage de perception lumineuse, mises en place dans les nerfs optiques de deux patients RP, ont généré des phosphènes que ces patients ont décrits com- me étant soit ronds soit ovales et d’une taille va- riant de la tête d’une allumette à un ballon de football. Cette approche, dénommée AV-DONE (artificial vision by direct optical nerve electrode), consistant à générer une vision artificielle au moyen d’électrodes placées directement sur le nerf optique, est en ce moment examinée dans le but d’une large application. [H.Sakaguchi, E.Yonezawa, H.Kanda, M.Ozawa, M.Kamei, T.Fujikado, O.Ustariz-Gonzalez, A.Solis- Vivanco, H.Quiroz-Mercado, Y.Tano, Ophthalmo- logy, Osaka Univ Medical School, 2-2 Yamadaoka Room E7, Suita, Osaka,565-0871, Japan, yasuo- tano@gmail.com] 18 Journal Retina Suisse 2/2007
Comment des patients RP réagissent à une ligne de microphotodiodes de la Retina Implant GmbH Les résultats de l’implantation d’un autre implant sous-rétinien – une ligne de microphotodiodes (microphotodiodes array, MPDA) – de la société Retina Implant GmbH ont également été pré- sentés au congrès 2007 de l’ARVO. En dépit du fait qu’un des huit patients ayant pris part à l’ex- périence, aveugle depuis déjà 30 ans, n’a pas ré- agi aux stimuli de l’implant, quelques-uns des patients ont pu, lors des tests, percevoir de la clarté et distinguer des lignes horizontales de li- gnes verticales et aussi indiquer la direction de points mouvants. De plus, les chercheurs font état d’un rapport proportionnel entre la clarté et la taille des perceptions lumineuses et le voltage des électrodes. [F.E. Zrenner, Ophthalmology, Center for Oph- thalmology, University of Tuebingen, ezrenner@uni-tuebingen.de] Il ressort d’un examen de l’état émotionnel des participants à l’étude MPDA que les pa- tients ont bien supporté le stress et que leur équilibre émotionnel s’est peut-être même amé- lioré pendant leur participation à l’étude. [T.Peters, S.Klingberg, H.Oelman, C.Kuttenkeuler, R.Wilke, T.Zabel, E.Zrenner, B.Wilhelm, STZ Auto- Journal Retina Suisse 2/2007 19
nomes Nervensystem und Sicherheitsstudien, Heubergstr. 37, D-72131 Ofterdingen, Wilhelm.oft@t-online.de] 3. Etudes génétiques Des «micro-arrays SNP» identifient des nou- velles mutations chez des patients affectés d’ACL et de RP juvénile A ce jour, des mutations liées à l’ACL et à la RP juvénile autosomiques récessives ont été trou- vées dans 11 gènes. Les chercheurs font état de leurs réussites dans l’utilisation d’arrays SNP (po- lymorphisme d’un nucléotide simple) dans le cadre de l’établissement d’une carte des monozy- gotes afin d’identifier des mutations dans des gènes connus et de nouvelles variantes de gènes à l’origine de maladies. [A.I. Den Hollander, I.Lopez, S.Yzer, K.W. Littink, M.A. Musarella, G.A. Fishman, I.H. Maumenee, K.Rohrschneider, F.P. M. Cremers, R.K. Koenekoop – McGill Ocular Genetics Ctr/Pediatric Ophthal- mology, McGill Univ Health Centre, c/o 2300 Tup- per, Montreal, PQ,H3H 1P3,Canada, robert.koe- nekoop@muhc.mcgill.ca] Nouveaux «micro-arrays» pour ADRP et XLRP Des chercheurs rapportent que deux micro-arrays de génotypes, l’un pour la RP autosomique do- 20 Journal Retina Suisse 2/2007
minante (ADRP) et l’autre pour la RP X-chromoso- mique (XLRP), dans lesquels sont consignées tou- tes les mutations connues liées à ces formes, ont pu être correctement établis et testés quant à leur validité. Ils prétendent qu’il s’agit-là de la première puce électronique au contenu exhaustif concernant l’ADRP et la XLRP. Des examens de grande envergure ont facilité l’établissement du diagnostic, ont permis de découvrir de nouvelles variantes de gènes et simplifient la recherche de patients adéquats pour une étude clinique ou des thérapies futures. [J.Zernant, H.Roomere, I.Lopez, C.Ayuso, S.Banfi, F.P. M. Cremers, R.K. Koenekoop, R. Allikmets – Ophthalmology, Columbia University, 630 West 168th Street EIA #715, New York, NY, 10032,USA, rla22@columbia.edu] Nouveau modèle de souris pour la perte de fonction des cônes En étudiant diverses familles de souris, des cher- cheurs ont découvert récemment un type présen- tant une perte fonctionnelle avancée des cônes. Cette mutation est dénommée perte de fonction des cônes 7 (cpfl7). En l’occurrence, le 7 se rap- porte au fait que c’est la 7ème mutation trouvée qui est liée à une dysfonction des cônes chez la souris. Les chercheurs ont examiné les caractéris- tiques anatomiques, génétiques et fonctionnelles Journal Retina Suisse 2/2007 21
de la rétine de cette souris. L’analyse génétique montre une mutation autosomique récessive sur le 19ème chromosome. Ils projettent d’utiliser ce modèle de souris pour étudier la perte de fonc- tion des cônes. [N.L. Hawes, B.S. Harris, R.E. Hurd, P.Ward Bailey, J.Wang, M.T. Davisson, S.Nusinowitz, J.Heckenli- vely, B. Chang – Jackson Laboratory, 600 Main Street, Bar Harbor, ME, 04609, USA, bo.chang@jax.org] Restauration de la fonction rétinienne au moyen de la thérapie génique dans une sou- ris servant de modèle pour l’achromatopsie chez l’être humain Des chercheurs rapportent la restauration de la vue fonctionnelle chez des souris au moyen de la mutation d’un gène (Gnat 2) qui code normale- ment pour une protéine alpha-transducine, res- ponsable de la santé et de la survie des cônes. Ces souris servent de modèle pour l’étude d’un trouble visuel, l’achromatopsie, chez l’être hu- main (les personnes affectées d’achromatopsie ne perçoivent pas les couleurs et ont une capa- cité visuelle centrale réduite). Les chercheurs ont injecté ce gène sous la rétine des souris. Deux mois plus tard, ils ont examiné l’activité électri- que de la rétine et ont constaté que la plupart des souris avaient réagit positivement à la théra- pie génique. 22 Journal Retina Suisse 2/2007
[W.Deng, J.J. Alexander, S.H. Min, Q.Li, J.Pang, J.Li, B.Chang, J.Lem, W.W. Hauswirth – Dept of Ophthalmology, Univ of Florida Coll of Medicine, Box 100284 JHMHC, Gainesville, FL, 32610-0284, USA, hauswrth@eye.ufl.edu] La thérapie génique est inefficace pour stop- per la dégénérescence des photocepteurs des souris RDS La souris RDS (RDS = retinal degeneration slow) sert de modèle pour la RP récessive. Il manque à cette souris un gène sain pour produire la péri- phérine, nécessaire à la formation des petits dis- ques dans les segments extérieurs des cônes et des bâtonnets. Des chercheurs rapportent leur tentative de préserver les photocepteurs par le transfert du gène contenant du CNTF (ciliary neu- rotrophic factor). En utilisant un virus adéno- associé ils ont injecté du CNTF dans le corps vitré d’un seul œil de plusieurs souris RDS et, quatre mois plus tard, ils ont commencé à comparer les caractéristiques électriques et l’aspect de la réti- ne dans l’œil traité et dans l’œil non traité. Ils sont ce faisant arrivés à la conclusion que le CNTF introduit dans le corps vitré au moyen de la thé- rapie génique ne protège pas contre la dégéné rescence des photocepteurs. [R.E. MacLaren, P.K. Buch, A.Georgiadis, M. Tschernutter, R.A. Pearson, A.J. Smith, R.R. Ali – Div of Molecular Therapy, Institute of Ophthal- Journal Retina Suisse 2/2007 23
mology/UCL, 11-43 Bath Street,London, England, EC1V 9EL,UK, r.ali@ucl.ac.uk] Des chercheurs espèrent pouvoir prévoir la gravité et la progressivité de l’ADRP sur la base de la mutation dans la rhodopsine Des mutations dans le gène de la rhodopsine sont responsables de 40% des cas de RP autoso- mique dominante (ADRP). Des chercheurs tentent de trouver une relation entre la gravité et la rapi- dité d’évolution de l’ADRP et la mutation corres- pondante qui touche dans chaque cas une région décrite de la protéine rhodopsine. Dans le cadre de leur étude, qui comprenait quatre familles avec diverses mutations dans le gène de la rho- dopsine, ils ont réussi à démontrer que les mu- tations R135L et R135W avaient causé une forme diffuse et sévère de la maladie. La mutation R135W était cause d’une RP plus sévère et plus rapidement évolutive. La mutation P180A était liée à un phénotype (les particularités et carac- téristiques observables d’une forme de maladie) à l’évolution moins lourde, avec variabilité régio- nale. La mutation G188R causait une forme dif- fuse avec évolution modérée. Il est possible que la caractérisation des effets des diverses mu- tations dans la rhodopsine permette de mieux comprendre la RP et livre des informations pré- cieuses pour les médecins et les patients afin de prévoir l’évolution de la maladie. 24 Journal Retina Suisse 2/2007
[D.Man, K.T. Gallaher, N.Yanamala, N.Waseem, B.J. Jennings, E.Reese, K.Gerwert, S.S. Bhatta- charya, A.Iannaccone, J.Klein-Seetharaman – Molecular Genetics, UCL Institute of Ophthalmo- logy, 11-43 Bath Street, London, England, EC1V 9EL, UK, smbcssb@ucl.ac.uk] Des chercheurs ont aussi pu démontrer que, dans différents êtres humains, la même mutation n’entraîne pas toujours le même phénotype d’une maladie Il s’avérerait donc que, en plus du gène commun, il y aurait d’autres gènes qui modifient de sur- croît l’expression du gène. [D.J. Sidjanin, K.Schneck, E.Reese, A.Iannaccone – Ophthalmology/Hamilton Eye Institute, UTHSC, 930 Madison Ave Suite # 731, Memphis, TN, 38163, USA, iannacca@utmem.edu] Troubles de l’olfaction chez quelques patients LCA Des mutations dans le gène CEP90 sont fréquen- tes chez des patients affectés de l’amaurose con- génitale de Leber (LCA). Suite à la constatation qu’un modèle de souris avec un défaut géné- tique analogue avait un odorat déficitaire, les chercheurs décidèrent d’examiner la perception olfactive de patients LCA avec une mutation CEP290 ainsi que de porteurs de ce défaut géné- tique. Furent examinés quatre patients et deux Journal Retina Suisse 2/2007 25
porteurs, qui tous niaient avoir un problème d’odorat. Les tests prouvèrent néanmoins que les quatre patients présentaient une anomalie no- table du sens de l’olfaction. L’un des deux por- teurs examinés avait un odorat fortement dimi- nué et l’autre un déficit insignifiant. Le disfonc- tionnement est vraisemblablement lié à des gènes responsables des cils olfactifs, encore que pas tous les patients RP avec une «ciliopathie» sont affectés de troubles de l’olfaction. Les cher- cheurs suggèrent par conséquent que des tests de l’odorat soient pratiqués afin de détecter de manière simple un sous-groupe de patients pré- sentant ce déficit spécifique. [R.K. Koenekoop, R.Hannant, H.Khanna, D.P. McEwen, P.Jenkins, C.Brown, A.I. den Hollander, F.P. M. Cremers, J.Martens, A.Swaroop – Ophthal- mology/Neurology-Neurosurgery, McGill Univer- sity-Children's Hospital, Montreal, PQ, Canada, robert.koenekoop@muhc.mcgill.ca] Etudes du génotype-phénotype de patients LCA en Italie Des chercheurs ayant procédé à une analyse ex- haustive de mutations génétiques ainsi qu’à une corrélation génotype-phénotype chez des pa- tients italiens, ont décelé des mutations géné- tiques dans 28% des 95 patients examinés. Les mutations les plus fréquemment détectées se 26 Journal Retina Suisse 2/2007
trouvaient dans les gènes RPE65, GUCY2D et CRB1. L’image OCT (tomographie par cohérence optique) de presque tous les patients avec une mutation dans le RPE65 montrait une épaisseur normale de la macula, tandis que celle des pa- tients avec une mutation dans le CRB1 montrait une macula d’épaisseur réduite ainsi qu’une cou- che de rétine d’aspect plus grossier. La fluores- cence du fond de l’œil, visible chez presque un tiers des patients RPE65 et GUCY2D, ne put être constatée chez les patients CRB1. Les chercheurs projettent de procéder à des études additionnel- les pour étudier en profondeur une relation pos- sible entre la constatation d’autofluorescence et le résultat de l’OCT. [F.Testa, S.Rossi, P.E. Bianchi, E.Fazzi, M.Fossarel- lo, C.Ziviello, A.Auricchio, E.Rinaldi, F.Simonelli, S.Banfi – Telethon Institute of Genetics and Medicine (TIGEM), Via Pietro Castellino 111, 80131 Napoli, Italy, banfi@tigem.it] 4. Recherche sur les cellules souches Il est possible d’obtenir que des cellules sou- ches embryonnaires humaines (hESC) se dé- veloppent en cellules d’EPR ou en cellules rétiniennes afin d’être greffées ultérieure- ment. Il est possible de faire en sorte que des cellules humaines devant encore se développer en un Journal Retina Suisse 2/2007 27
autre type de cellule se développent en cellules d’épithélium pigmentaire rétinien ou en précur- seurs de cellules de rétine. C’est ce qu’affirment des chercheurs qui tentent de trouver des possi- bilités de produire des cellules pour procéder à leur transplantation dans la rétine de personnes affectées de dégénérescences rétiniennes. En la- boratoire, ils placent les coupelles de cultures de cellules dans divers milieux environnants et exa- minent l’influence de ces environnements sur les hESC. Ils rapportent que les cellules ont pris les caractéristiques biologiques d’EPR et de cellules rétiniennes immatures. [J.Gong, O.Sagiv, H.Cai, S.H. Tsang, L.V. Del Priore – Ophthalmology, Columbia University, 635 W 165th Street Box 92, New York, NY, 10032, USA, ldelpriore@yahoo.com] Un autre groupe de chercheurs rapporte des observations similaires après avoir exposé en laboratoire des cultures de cellules à des précurseurs de cellules de rétine. Les cellules présentaient ensuite les caractéristiques de gangliocytes rétiniens et de cellules bipolaires. Le type de cellules put être confirmé lors de la re- cherche de la propre expression de protéine pour ce type de cellules. [K.Dutt, R.Kumar, Y.Cao. Pathology, Morehouse School of Medicine, Atlanta, GA. kdutt@msn.net] 28 Journal Retina Suisse 2/2007
5. Autres thèmes Les globules rouges de patients affectés d’une dystrophie de la rétine ont une teneur en DHA plus faible L’acide docosahéxaénoïque (DHA) est un acide gras présent normalement dans les parois de toutes les cellules corporelles. Il est présent en quantité particulièrement importante dans la rétine. En examinant la teneur en DHA dans le sang afin de déterminer la teneur en DHA dans la rétine, des chercheurs ont constaté un taux de DHA plus faible dans le sang de patients RP. Les patients affectés de RP X-chromosomique ou de RP autosomique récessive présentaient le taux le plus faible en DHA (33% de moins que la teneur normale). Une teneur plus faible en DHA a aussi été constatée chez des patients affectés de la maladie de Stargardt (une forme juvénile de dégénérescence de la macula) ainsi que dans l’amaurose congénitale de Leber (14%), la cho- roïdérémie (20%), la rétinoschisie (26%) et la dystrophie des cônes et des bâtonnets (20%). L’ingestion d’un complément alimentaire con- tenant du DHA pour augmenter le taux de DHA dans le sang dans le cadre d’un traitement de la RP est en cours d’étude. [D.R. Hoffman, D.K. H. Wheaton, D.G. Birch, Re- tina Foundation of the Southwest, 4112 Green- Journal Retina Suisse 2/2007 29
briar Drive, University Park, TX, 75225, USA, dbirch@retinafoundation.org] Modèle de souris additionnel pour le syndrome de Usher Des nouveaux modèles de souris pour la re- cherche sur le syndrome de Usher ont été créés. L’un de ceux-ci est un modèle pour le syndrome de Usher de type IIa. L’autre est un modèle pour le syndrome de Usher de type Ic; cette souris a la même délétion d’ADN que celle trouvée chez les patients. Ces deux modèles de souris ont un han- dicap auditif et visuel et peuvent être utilisés pour la recherche de traitements possibles. [J.J. Lentz, W.C. Gordon, H.Farris, S.Sampath, P.D. Deininger, N.G. Bazan, B.J. Keats – Ophthal & Neuroscience, LSU Health Sciences Center, 2020 Gravier St Suite D, New Orleans, LA, 70112-2234, USA, hbazan1@lsuhsc.edu] Des patients RP font état de bienfaits de la médecine complémentaire et de la médecine alternative Des personnes atteintes de RP affirment fré- quemment que leur capacité visuelle est influen- cée par le stress. Il ressort des réponses à un son- dage qui ont été publiées sur Internet que des méthodes complémentaires et alternatives peu- vent diminuer le stress. Les personnes interro- gées déclarent ingérer des compléments alimen- 30 Journal Retina Suisse 2/2007
taires, tels notamment la lutéine, les myrtilles, la vitamine A palmitate ou le DHA, et pratiquer le yoga, la méditation, la thérapie spirituelle-corpo- relle, des massages, la thérapie par le mouve- ment, la thérapie d’énergie, l’acupuncture ou l’aromathérapie. Les chercheurs arrivent à la con- clusion que les informations sur une améliora- tion de la vue que les patients attribuent à ces formes de traitement ainsi que sur l’amélioration de leur bien-être physique et émotionnel dev- raient être examinées en profondeur pour pou- voir être corroborées. [A.K. Kiser, L.Yang, G.Dagnelie – Lions Vision Center, Johns Hopkins Univ, 550 N Broadway 6th Floor, Baltimore, MD, 21205-2020, USA, gislin@jhu.edu] Autofluorescence du fond de l’œil pour dé- terminer la fonction visuelle des patients RP Des chercheurs ont examiné sur 186 patients RP la relation entre le Vcc (visus cum correctione) et l’intensité de l’autofluorescence du fond de l’œil (FAF) dans la macula. Ils ont découvert en l’occur- rence une relation significative qui montrerait que le FAF est vraisemblablement un moyen auxiliaire utile pour la mesure de la fonction de la macula de patients RP. [A.Hagiwara, K.Ogata, K.Okada, S.Mizunoya, T.Sugawara, S.Yamamoto – Department of Oph- Journal Retina Suisse 2/2007 31
thalmology, Chiba Univ Grad Sch of Med, 1-8-1 Inohana, Chuo-ku, Chiba, Chiba, 260-8670, Japan, shuyama@faculty.chiba-u.jp] RP en Irlande du Nord L’Irlande du Nord a une population de quelque 1'710’000 habitants, dont 475 ont la RP (21% la forme autosomique dominante, 20% la forme autosomique récessive, 12% la forme X-chromo- somique, 47% sans anamnèse familiale). L’ana- lyse des génotypes a montré une implication du gène RHO, USH et RPGR. Les chercheurs ne voi- ent aucune différence entre l’Irlande du Nord et d’autres régions pour ce qui est du contexte épi- démiologique de la RP. Ils suggèrent d’établir une banque de données de la RP en Irlande du Nord. [J.J. O'Neill, G.J. McKay, D.A. Simpson, G.Silvestri – Dept of Ophthalmology, Queens University Bel- fast, Grosvenor Rd, Belfast, Northern Ireland, BT12 6BA, UK, g.silvestri@qub.ac.uk] Banque de données paneuropéenne pour la saisie des données cliniques et génétiques sur la DMLA Une banque de données a été créée à l’intention des cliniciens et chercheurs européens afin qu’ils disposent facilement et commodément de don- nées cliniques et génétiques de patients DMLA et puissent les analyser. Cette banque de données est un projet d’EVI-GENORET, un consortium de 32 Journal Retina Suisse 2/2007
partenaires des secteurs de l’industrie et de la science, formé en vue du développement d’une banque de données paneuropéenne comportant des données sur le génotype, le phénotype, l’évolution et la fonction de la rétine saine et de la rétine malade. Le design et le système de con- sultation de la banque de données la rendent fa- cilement accessible. Il ne faut ni matériel ni logi- ciel spécial. Les cliniciens remplissent un formu- laire de rapport électronique standardisé, qu’ils peuvent utiliser pour la gestion d’autres données cliniques. Pour toute information additionnelle, voir: Cordis’ FP6 program (EC-FP6-512036). [C.Bellmann, H.P. N. Scholl, R.Wilke, A.Webster, U.Chakravarthy, F.G. Holz, O.Poch, J.Cunha-Vaz, J.A. Sahel, E.Zrenner – Ophthalmology, Center for Ophthalmology, University of Tuebingen, ezrenner@uni-tuebingen.de] Diagnostic par imagerie dans l’œil L’ARVO a réalisé cette année trois projets qui font partie d’un programme destiné à des mem- bres de l’ARVO ayant des intérêts scientifiques dans plusieurs disciplines. L’un de ces «groupes interdisciplinaires», dirigé par le Dr. Wolfgang Drexler, de la School of Optometry and Vision Sciences à l’université de Cardiff, au Pays de Gal- les, travaille au diagnostic par imagerie dans l’œil. Ce groupe élabore une imagerie tridimen- Journal Retina Suisse 2/2007 33
sionnelle sous-cellulaire (au niveau des organel- les de cellules), moléculaire et fonctionnelle à des fins biomédicales. Un des conférenciers était le Dr. Austin Roorda de l’University of California, Berkeley, qui démontra avec quelle capacité d’adaptation il est possible, au moyen de l’op- tique, d’avoir accès à l’œil vivant avec le micro- scope et comment on peut se servir de l’optique pour examiner les cellules de la rétine et de l’épi- thélium pigmentaire rétinien. La technologie offre de nouvelles possibilités pour l’observation de la pathologie de l’œil et les effets de diverses thérapies. Ce résumé de l’ARVO 2007 a été rédigé par Elaine A. Richman, Ph.D., Richman Associates, LLC, Balti- more, MD, USA 34 Journal Retina Suisse 2/2007
Déconnecter des gènes – Introduire des gènes. L’inter- férence ARN contre des mala- dies de la rétine • Barbara Ritzert, biologiste diplômée, PROSCIENCE Communications, Allemagne L’interférence ARN est une possibilité de répri- mer de manière ciblée l’activité de gènes. Un groupe de chercheurs dirigé par le Dr. Marius Ader et le Dr. Naomi Chadderton du Trinity-Col- lege à Dublin utilise cette méthode dans le cadre d’une expérience pour bloquer un gène codant la rhodopsine muté dont la mutation est une cause de la rétinite pigmentaire. Simultanément, un gène intact, protégé contre l’interférence et qui, partant, assure la production de la rhodopsine, est introduit dans les cellules. Les chercheurs ont présenté leurs résultats dans le cadre du 3ème colloque international de la recherche Pro-Retina à Potsdam. Depuis plusieurs années, des savants sont capa- bles de bloquer de manière ciblée l’activité de gènes au moyen d’un procédé dit «interférence ARN». Comme de nombreuses stratégies mises en œuvre par des spécialistes en biologie molé- Journal Retina Suisse 2/2007 35
culaire, ce procédé est emprunté à la nature: L’interférence ARN est une stratégie de défense de toutes les cellules contre des virus. Le prin- cipe: Les chercheurs introduisent de petites molé- cules d’ARN (siARN) dans les cellules, dont la séquence nucléotide est complémentaire à celle de la molécule messagère (mARN) qui doit être désactivée. Les siARNs se lient à des protéines spéciales en un complexe qui découpe dans la cellule tous les mARN «assortis». De cette façon, l’expression de l’information génétique dans la protéine correspondante est bloquée. Les spécia- listes estiment que, chez 30 pour-cent des pa- tients affectés de rétinite pigmentaire, la cause est une mutation dominante. Toutefois, l’énorme hétérogénéité des mutations – plus de 150 muta- tions dans le gène de la rhodopsine et plus de 50 mutations dans le gène de la périphérine – com- plique la mise en œuvre de l’interférence ARN. Théoriquement, il faudrait développer un siARN pour le blocage de chacune des mutations. Une pour toutes Il y a un moyen de contourner ce problème. C’est le concept élaboré par le groupe de recherche di- rigé par le Dr. Jane Farrar et le Prof. Peter Hum- phries au Trinity-College à Dublin: ces chercheurs ont sélectionné pour les siARN une séquence cible qui est présente dans toutes les molécules 36 Journal Retina Suisse 2/2007
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