L'économie de la RD Congo en 2019: Défis, perspectives et opportunités
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L’économie de la RD Congo en 2019: Défis, perspectives et opportunités Présentation pour la réunion d’information au MEDEF-international Paris (19/04/2019) Nos valeurs : l'ouverture, la loyauté, l'engagement, l'esprit d'équipe
Sommaire de la présentation 1. Une croissance forte tirée par le secteur minier 2. Un cadre macro économique stable mais précaire 3. Un Etat fragile aux recettes fiscales insuffisantes 4. Quelle concurrence en RD Congo? 5. Quelques uns des défis rencontrés par nos entreprises 6. Environnement et climat des affaires 7. Les bailleurs de fonds en RD Congo 8. Perspectives et défis pour les bailleurs 9. La coopération avec le FMI 10. Présence française 11. Quelles opportunités en RDC? 12. Quelle diplomatie économique en RD Congo? 3 L’économie de la RD Congo en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
1- UNE CROISSANCE FORTE TIRÉE PAR LE SECTEUR MINIER Une croissance forte mais peu inclusive Prévision 2019: +5,8% (4,4% en 2018) La croissance est peu inclusive: ces dernières années le revenu moyen a baissé (466 $/habitant) Hors secteur minier, la croissance a été inférieure (+2,7%) à la croissance démographique (+3,2%) Une dépendance au secteur minier 1° producteur de cuivre en AS; 1° producteur mondial de cobalt ; importantes réserves de lithium et d’or. Le secteur minier contribue pour 2/3 de la croissance du pays 90% des exportations congolaises sont des minéraux (cuivre et cobalt) Le secteur minier absorbe à lui seul 2/3 des IDE (600 M$ sur 1 Mds$) 40% des exportations sont destinées à la Chine Faible diversification de l’économie Le secteur minier représente 33 % du PIB (13 Mds$ sur 41 Mds$) L’économie congolaise est tributaire du cycle des matières premières 2 goulets d’étranglements brident la croissance: infrastructures et électricité Le secteur minier est le reflet des maux du pays Rôle des minerais dans les conflits armés de l’est Importance du secteur minier informel (20% du CA) 4 L’économie de la RDC en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
2- UN CADRE MACRO ÉCONOMIQUE STABLE MAIS PRECAIRE Des indicateurs macro économiques bien orientés: • Inflation: +7% en rythme annuel, contre +54% fin 2017; • Balance des paiements excédentaire fin 2018 en raison des cours mondiaux de MP (selon le FMI) • Stabilisation du taux de change du FC/$ depuis le début 2018 après une dévaluation de - 40% en 2017; marché de change parallèle peu différent • Faible endettement : 18% du PIB Un équilibre budgétaire formel: Gestion en « tiroir caisse », les dépenses sont étroitement corrélées aux recettes. Le gouvernement ne tient pas de comptabilité fiable et exhaustive et ne produit pas des Etats financiers annuels audités; faiblesse des contrôles de la cour des comptes et de l’IGF. La plupart des dépenses hors des circuits ordinaires de la dépense: nécessité de mettre en place des règles de comptabilité publique Manque de fiabilité de l’outil budgétaire: la moitié des dépenses prévues ne sont ni ordonnancées ni payées; plus de 10% des dépense liquidées ne sont pas payées; Des facteurs de déséquilibre subsistent: Faiblesse des réserves de change: elles oscillent entre 5 semaines et 2 semaines d’importations ce qui expose l’économie au moindre choc exogène La dette intérieure se creuse (5% du PIB selon le FMI) du fait d’une forte augmentation des arriérés de paiement qui ne sont pas tous comptabilisés. 6 L’économie de la RD Congo en 2019: perspectives et opportunité 2 mai 2019
3- UN ETAT FRAGILE AUX RECETTES FISCALES INSUFFISANTES Un « Etat fragile »… L’Etat est cantonné aux dépenses de fonctionnement: peu d’interventions structurelles (routes et infrastructures); Déficit de Gouvernance à tous les échelons: une administration peu performante (1/3 des produits rentrent sans acquitter des droits de douanes à la DGD); La décentralisation ne s’est pas accompagné de transfert transparent des ressources affectées aux provinces. Une insuffisante mobilisation des recettes fiscales: le budget ne représente que 7 % du PIB contre 19% en moyenne pour l’AS, la collecte fiscale est en baisse régulière ces dernières années (13% en 2015; 9,7% en 2016; 8,2% en 2017); La collecte des impôts et taxes est en dessous du potentiel du pays: les recettes fiscales sont insuffisantes pour un financement régulier de l’Etat et s’évaporent avant d’atteindre les caisses de l’Etat (2 à 3 point de PIB selon le FMI). Le budget est dépendant des recettes minières (40% des recettes fiscales), elles même fluctuantes selon les cours internationaux. Il y a une épée de Damoclès au dessus du Gouvernement en termes de recettes. La dépense publique subit des coups d’accordéon en fonction de cours miniers. Pas d’ajustement contra-cyclique ; Faiblesse de la fiscalité non minière, nécessité de trouver des recettes additionnelles venant du secteur non minier; forte contributions sous forme d’aide budgétaire des bailleurs Nécessité de réduire la part du secteur informel (85%) en élargissant l’assiette fiscale 7 L’économie de la RD Congo en 2019: perspectives et opportunités 2 mai 2019
4- QUELLE CONCURRENCE EN RD CONGO? Importance du secteur informel: • 80% de l’économie reste informelle; • Un « secteur gris » prospère: communautés indo-pakistanaises (Kinshasa), libanaises et chinoises (dans le Katanga) bénéficiant souvent d’avantage fiscaux/douaniers indus faussant la concurrence avec les entreprises du secteur formel. Importance du « local content » • Dispositif législatif peu favorable aux investissements étrangers: loi sur la sous- traitance; • Faiblesse de l’offre locale de financement privé. Le « sud » monte en puissance: • Forte présence sud africaine, le géant de la région, présent dans le secteur minier (Katanga), la distribution (Shoprite) et le secteur agricole (parc agricoles); • La présence indienne s’affirme • Dans les télécoms (Airtel); automobiles (Tata); la distribution, le BTP. • Projets sur l’énergie solaire: 3 centrales solaires, d’une capacité combinée de 35 MW sur financement de l’Eximbank indienne (83M$) 8 L’économie de la RD Congo en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
LA CONCURRENCE PRIVÉE EN RD CONGO (SUITE) Forte présence chinoise: • Les routes de la soie: sécuriser l’approvisionnement en matière premières pour son industrie (cuivre, cobalt, lithium, terres rares) • Forte présence dans le secteur minier: Les intérêts chinois sont dominants: 80% de PM pour l’extraction du cuivre et le cobalt dans les provinces de l’ex-Katanga; elles s’adaptent aux réalités du terrain pour le, montée en puissance sur le lithium (province de Tanganika); Des grands groupes (TFM rachetée au américains, SICOMINES) aux plus petites sociétés elles couvrent tout le spectre de l’économie minière: y compris les coopératives de ramassage du secteur informel; Montée en puissance dans la sous-traitance minière et les autres marchés • Production d’électricité: plusieurs centrales (Zongo2 150 MW en 2018; Bussanga 240 MW en 2022; Inga3 11 GW) • Les créances chinoises modérées: 655 M$ sur 4,6 Mds$ Faiblesse de la présence des entreprises de l’OCDE: • Départ de plusieurs grands groupes: Nestlé (2015) Freeport (2016), Samsung (2018) • Replis des entreprises belges (PME) • Stabilité de la présence françaises 9 L’économie de la RD Congo en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
5- QUELQUES DÉFIS RENCONTRES PAR NOS ENTREPRISES Un territoire très vaste: • 4 fois et demi la taille de la France et dépourvu d’infrastructures; • Plusieurs de nos entreprises ont su répondre à ce défi en adaptant leur logistique: Castels, Orange, Bolloré, Accor, Total, Bureau Veritas, CMA-CGM et CFAO; Un environnement des affaires et sécuritaire variable d’une région à l’autre: • L’ex-Katanga: province minière (« Copper belt ») d’une superficie équivalente à l’Espagne, offre la plus forte croissance et un contexte sécuritaire satisfaisant. Dans cette région, nos entreprises enregistrent leurs meilleures performances et leur progression y est soutenue: • Orange a renforcé ses positions sur la concurrence. • Brasimba (Groupe Castels), a repris des parts de marché sur son principal concurrent (Heineken) et rouvrira son site de Kolwezi courant 2019. • Bolloré y dispose d’une importante flotte de camions destinés aux exportations minières, tirant ainsi profit de l’absence d’un chemin de fer en état de fonctionnement dans cette province. • Total projette de développer un segment d’activité dans la logistique pétrolière dans les mines du Katanga. • Le corridor Ouest (Kinshasa) est affecté par la grande porosité de la frontière avec l’Angola qui laisse passer des trafics organisés sur différents produits (carburants, bien de consommation, ciment) et par la concurrence des infrastructures portuaires de Pointe Noire. • L’est (Ituri, Nord et Sud Kivu): contexte sécuritaire hostile a pu être intégré, nos entreprises et quelque unes d’entre elles parviennent à tirer leur épingle du jeu (Castels). 10 L’économie de la RD Congo en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
6- L’ENVIRONNEMENT ET LE CLIMAT DES AFFAIRES Les indices de classement: Doing Business:184ème sur 190 (-2 places depuis 2017); Transparency international: 161ème (- 5 places depuis 2016). Un climat des affaires qui s’est dégradé depuis 2016: L’administration fiscale est interventionniste vis-à-vis des entreprises du secteur formel; La justice congolaise est encore peu sensibilisé au règles OHADA. Fiscalité des affaires peu attractive: La panoplie de taxes (y compris provinciales); Le remboursement des crédits de TVA. 11 L’économie de la RD Congo en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
6- L’ENVIRONNEMENT ET LE CLIMAT DES AFFAIRES Quelques avancées récentes: Ouverture du marché de l’assurance et agrément de 4 sociétés privées d’assurance; Baisse de l’impôt sur les sociétés de 35 à 30% (2019) Baisse des taux d’intérêts de retard en cas de redressement de 4 à 2% (2019). Les pistes des nouvelles autorités pour améliorer l’environnement des affaires Zones Economiques Spéciales Lutte contre la corruption Transparence et amélioration de la gouvernance L’ANAPI 12 L’économie de la RD Congo en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
7- LES BAILLEURS EN RDC Constat Absence de dialogue structuré avec les bailleurs depuis 2 ans; la corruption a induit des détournements de fonds publics importants (Programme Pro-Route de la BM). Faible coordination entre les grands bailleurs; Quelques chiffres: APD engagée annuellement: 2.5 Mds$ d’aide multilatérale et bilatérale 1.1 Md$ pour la dotation MONUSCO Principaux bailleurs Banque mondiale 29 projets en portefeuille (montant de 3,8 Mds$); i/ infrastructures et développement durable (63 %), ii/ développement humain (16 %), iii/ agriculture et développement du secteur privé (15 %) et iv/ gouvernance (6 %) (secteur minier). 2 Mds$ pourraient être décaissés d’ici 2020; BAD 17 projets (montant de 760 M$) i/ secteur routier, ii/ la sécurité aérienne, iii/ la production d’électricité, et iv/ l’appui au secteur privé. UE (11° FED) 650 M€; i/ santé (150 M€), ii/ gouvernance et état de droit (160 M€, dont 30 M€ pour le volet finances publiques), iii/ environnement et agriculture durable (130 M€) ; iv/ routes (150 M€) ; Fonds mondial 600 M$. Bailleurs bilatéraux USAID (USA) et DFID (UK) avec 300 M$ /an AFD 30 M€/an au titre Contrat de Désendettement Développement (C2D): Education (paie des enseignants et construction d’écoles), formation professionnelle, réforme de la gouvernance financière, dont le soutien à l’ENA RDC. Lancement prochain d’une nouvelle tranche (C2D2) 13 L’économie de la RD Congo en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
8- PERSPECTIVES et DEFIS POUR LES BAILLEURS Quelques uns des défis des bailleurs: Mieux se coordonner et rétablir un dialogue politique du développement avec les nouvelles Autorités; Soutenir une politique des « grands travaux » pour moderniser et créer des infrastructures; Sécuriser et désenclaver le territoire et ses 9 frontières. Quelques grands projets structurants: L’électricité: Inga 3, Ruzizi, le programme ESSOR, différents projets d’IPPP et d’ENR (parc de Virunga); Les infrastructures routières: relance du programme Pro-Routes de la BM, FED et BAD; le pont vers Brazzaville (BAD); possibles concessions routières Les infrastructures aéroportuaires: modernisation des aéroports (BAD); Les infrastructures portuaires et fluviales et navigabilité du fleuve Congo (FED); Le chemin de fer (pas de financements); La réduction de la fracture numérique 14 L’économie de la RDC en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
9- LA COOPÉRATION AVEC LE FMI Pas de revue article 4 depuis 2015: 2012: interruption du programme par le FMI suite à un désaccord sur des contrats miniers; 2015 (septembre): revue article 4 ; 2017: demande d’un FRC de la RD Congo, restée sans suite Rétablir le dialogue politique Visite du Président Tshisekedi à Washington (avril) Revue article 4 (2° quinzaine de Mai) : un focus particulier sera mis sur les questions de gouvernance. 15 L’économie de la RDC en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
10- PRÉSENCE FRANÇAISE EN RD CONGO Présence plus faible que dans d’autres pays de la zone: CA cumulé de 800 M€; 2607 salariés; 27 entreprises Arrivée récentes de Canal+, d’Orange, de Décathlon, Bouygues mines, d’Accor et Yves Rocher; Pas de départs, à l’exception de Vinci; Résilience de nos groupes qui ont su s’adapter à un environnement difficile: Bolloré (logistique de l’envoi de médicament aux ONG et minière dans le Katanga). Bureau Veritas, Air France, Sagemcom (équipements de télécoms), Safran, Thales (marché de la sécurité aérienne), CMA-CGM (qui exploite une ligne maritime), CFAO (distribution automobile), Servair (catering aérien), Bouygues-TP (extraction minière) et Décathlon (équipements sportifs) 16 L’économie de la RD Congo en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
11- Quelles opportunités en RD CONGO? Un « pari sur l’avenir » pour plusieurs entreprises françaises: • Orange: 1° investisseur étranger en 2016: 2° opérateur (30% de PM), 1° pour les datas et le mobile Money • Castels: leader du marché brassicole et boissons gazeuses (50% de PM); 8 usines réparties sur le pays; a réalisé son plus important investissement en AS (130M$) à Béni en 2012; • Perenco: importants investissements (70 M$) en 2018 afin d’augmenter sa production; projet d’investissement dans une centrale à gaz (80 MW); • Canal+: de 20000 à 450000 abonnés depuis 2011; projet d’ouverture d’une salle de spectacle et d’entrer dans la fourniture d’accès à Internet (fibre optique); • Accor exploite 2 hôtels (Pullman) et projette un troisième. Quelques secteurs porteurs d’opportunités: • L’électricité: réhabilitation des centrales, IPP • Les grandes plantations (cacao, café, palmiers à huile, hévéa) • Le secteur minier: la sous-traitance minière et la transition écologique • Les infrastructures: péages routiers • Les transports urbains • La digitalisation • La gestion des déchets 17 L’économie de la RD Congo en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
12- QUELLE DIPLOMATIE ÉCONOMIQUE EN RD CONGO? Une cohérence renforcée du dispositif d’accompagnement: « La France en RDC Congo » • Renforcer la présence économique française, • Optimiser l’accompagnement de nos entreprises, en lien avec BF Douala • Assurer une meilleure visibilité à « l’Equipe France Les acteurs • Business France et Proparco (Cameroun) • Les Conseillers du Commerce Extérieurs (CCEF) : Guide des affaires en RDC; Maillage territorial (Lubumbashi, Muanda). • La CCIFC : Chambre bilatérale dynamique (200 adhérents) Organisation de la semaine française (12-15 juin): vitrine pour notre présence commerciale; forum d’échange sur des thématiques relatives à la vie des affaires Cycles de formations professionnelle pour les entreprises, Conférences, rencontres d’entreprises, Pavillon français (15 entreprises françaises) lors de la « Mining Week » de Lubumbashi (juin) • Le Club français des affaires: Mission minière en lien avec Business France dans le Katanga 18 L’économie de la RD Congo Réseautage en 2019,d’expérience et partage perspectives et opportunités 2 mai 2019
MERCI POUR VOTRE ATTENTION! 19 L’économie de la RDC en 2019, perspectives et opportunités 2 mai 2019
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