TERMES DE REFERENCE ETUDE DES CHAÎNES DE VALEUR SENSIBLES À LA NUTRITION AU KWANGO (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO) - TDR

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TERMES DE REFERENCE ETUDE DES CHAÎNES DE VALEUR SENSIBLES À LA NUTRITION AU KWANGO (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO) - TDR
TERMES DE REFERENCE

                 Etude des
Chaînes de valeur sensibles à la nutrition
                 au Kwango
 (République Démocratique du Congo)

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TERMES DE REFERENCE ETUDE DES CHAÎNES DE VALEUR SENSIBLES À LA NUTRITION AU KWANGO (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO) - TDR
1. Détails contractuels
    1.1 Calendrier général
 Date de démarrage souhaitée                                                1er Novembre 2018
 Date de fin                                                                15 Décembre 2018
 Soumission d’une 1ère version du rapport                                   5 Décembre 2018
 Soumission du rapport final                                                15 Décembre 2018
NOTE: c’est une tentative de calendrier, qui devra être ajustée à la suite des discussions avec le ou la consultant.e. A
noter que l’obtention d’un visa pour la RDC peut excéder 2 semaines.

    1.2 Langue
 Langue requise pour l’étude                                               Français
 Langue du rapport                                                         Français
NOTE : l’anglais est nécessaire pour la revue de la documentation, les échanges avec certains experts et les restitutions
écrites

    1.3 Plan de travail
L’offre technique doit comprendre un plan de travail détaillé qui ne devra pas omettre :

    •    Un temps de briefing / debriefing avec l’équipe d’ACF au siège (sur place ou à distance)
    •    Des échanges avec l’équipe ACF et les partenaires associés au projet de recherche à Kinshasa
    •    Des temps de déplacement assez longs (entre Kinshasa et Kahemba, entre Kahemba et les villages)
    •    Les temps nécessaires à la validation du rapport de mi-parcours et du rapport final (3 et 5 jours)

2. Contexte
    2.1 ACF et les Chaînes de Valeur Sensibles à la Nutrition
L’approche des chaînes de valeur alimentaires et des business models inclusifs ont prouvé leur efficacité dans la
promotion du développement agricole, en reliant les petits producteurs aux marchés, en générant des revenus et en
majorant la valeur économique tout au long de la chaîne allant du producteur aux marchés.
Dans les années 2010, une littérature croissante (IFPRI, CIAT, FAO) s’est attachée à démontrer le potentiel de cette
approche centrée sur les acteurs et les marchés pour atteindre des objectifs nutritionnels de réduction et prévention de
la malnutrition. En accroissant la disponibilité, l’acceptabilité, l’accessibilité et la qualité d’aliments nutritifs, les chaînes de
valeur sensibles à la nutrition replacent le consommateur au centre de l’action et ajoutent une dimension nutritionnelle et
sanitaire à la notion de valeur.
Action Contre la Faim a une expertise opérationnelle et technique reconnue dans les interventions visant à accroître la
demande et l’offre d’aliments à forte valeur nutritionnelle (éducation nutritionnelle, appui à la production agropastorale,
sûreté et qualité des aliments, gestion post-récolte, activités génératrices de revenus, marketing social, changements de
comportement etc.). Les chaînes de valeur sensibles à la nutrition constituent ainsi une opportunité pour mieux
coordonner ces actions et développer une approche systémique à même de maximiser ses impacts multidimensionnels,
et notamment nutritionnels. Depuis 2015, ACF porte cette thématique au cœur de sa stratégie de la lutte contre la faim.
ACF a investi des ressources pour former son personnel, développer des projets opérationnels, générer de la
connaissance et construire des partenariats.

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2.2           ACF au Kwango

Figure 1 - Carte du Kwango

Au cours des 20 dernières années, ACF a répondu aux besoins immédiats en termes de réponse à la malnutrition aiguë
en RDC à travers des actions nutritionnelles d'urgence liées au traitement de la malnutrition aiguë sévère. Parmi les modes
opératoires, le Pool d’Urgence Nutritionnelle en RDC (PUNC), financé par le Département Britannique pour
Développement International (DFID) depuis 2010, permet d'identifier les zones touchées par une crise nutritionnelle et de
fournir une réponse appropriée et opportune.
La province du Kwango, anciennement rattachée au Bandundu, fait partie des régions où les taux de malnutrition aigüe
sévère et modérée dépassent les seuils d’urgence et nécessitent une intervention de manière récurrente. En 2013, 13%
des enfants de moins de 5 ans étaient émaciés (UNICEF). Cet état de fait a amené ACF à y réaliser des interventions de
prise en charge de la malnutrition. A cela s’ajoutent des taux élevés (et souvent supérieurs aux moyennes nationales)
de malnutrition chronique, d’anémie, de carences en vitamine A et la persistance du konzo, une maladie liée à la
consommation de manioc transformé de manière inadéquate. La prévalence du konzo avait justifié un projet intégré
innovant de 2009 à 2011.
En 2018, DFID a mandaté ACF pour conduire une étude approfondie sur les causes de la malnutrition et la résilience
dont le but est d’aider à construire un modèle d’intervention multi-annuel à même de traiter les causes sous-jacentes les
plus critiques. Cette étude multisectorielle, qui mobilise de nombreux acteurs à commencer par les communautés elles-
mêmes, a débuté mi-2018 et doit s’achever mi-2019.
L’étude des Chaînes de Valeur Sensibles à la Nutrition s’inscrit dans cette démarche de recherche. Elle est l’une des
études thématiques, conduites conjointement, qui permettent d’approfondir certains sujets jugés critiques et de d’apporter
des solutions aux problèmes rencontrés.
L’étude suit chronologiquement plusieurs étapes sur lesquelles elle pourra s’appuyer :

    •    Une revue de littérature qui a permis

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o De faire un état des lieux des connaissances disponibles et angles morts. Parmi les sources-clés se
                     rapportant aux chaînes de valeur figurent l’étude de la chaîne de valeur manioc commanditée par USAID
                     en 20111, les expérience d’ACF sur le konzo et les expériences de développement rural de l’agence
                     belge de développement (ENABEL)
                o De dresser un portrait des multiples facettes de la sous-nutrition et de ses ressorts (notamment les
                     habitudes alimentaires) au Kwango
                o D’identifier des chaînes de valeur pour agir positivement et durablement en faveur de la nutrition. Ont
                     ainsi été priorisés le manioc, la pisciculture et les chenilles.
                o D’explorer plus en profondeur la littérature relative au manioc, à la pisciculture et les chenilles au
                     Kwango et plus généralement en RDC et en Afrique centrale, afin d’identifier des leviers
      •    Un diagnostic communautaire, réalisé en septembre 2018
      •    Une enquête quantitative auprès d’un échantillon de ménages, qui doit être réalisée en octobre-novembre 2018
           et dont les résultats devront être disponibles au cours de l’étude

Justification du choix des commodités
Manioc : aliment de base, source de revenus pour les plus pauvres, adéquation agro-climatique, culture contre-aléatoire
et sensible au conflit, richesse des feuilles en vit. A, potentiel d’amélioration des techniques de production afin d’améliorer
la résistance aux maladies et la teneur en nutriments, potentiel d’amélioration des techniques de transformation afin de
réduire la pénibilité du travail des femmes, de limiter les pertes post-récolte et de combattre le konzo
Pisciculture : source de micronutriments et de protéines, source de revenus pour les femmes, potentiel d’amélioration
des techniques d’élevage et de gestion post-récolte
Chenilles : source de protéines et micronutriments, ancrage dans les habitudes alimentaires, source de revenus pour les
femmes, potentiel d’amélioration des techniques de collecte et transformation

3. Objectifs et résultats
L’objectif de l’étude est de fournir à ACF les éléments nécessaires à l’élaboration d’une programmation effective et
contextualisée autour des chaînes de valeur sensibles à la nutrition dans la province du Kwango. La consultance
analysera le potentiel et les modalités selon lesquelles les 3 chaînes de valeur sélectionnées, le manioc et la pisciculture,
pourraient prévenir les différentes formes de sous-nutrition et maladies d’origine alimentaire.
L’étude se concentrera prioritairement sur le territoire de Kahemba et secondairement sur ceux de Feshi et Popokabaka
(Kwango) mais englobera pour certains segments de l’analyse les marchés plus importants auxquels les acteurs locaux
des filières sont ou pourraient être intégrés (Kikwit, Kinshasa, frontière angolaise etc.).
Pour les 3 chaînes de valeur, l’analyse devra produire :

      •    Une cartographie de la chaîne (pour tous ses produits et sous-produits): cartographie des acteurs et de leurs
           relations, estimation des transactions, cartographie des influences externes
      •    L’identification de maillons de la chaîne propice à une intervention
      •    La caractérisation du business model existant sur ces maillons-clés de la chaîne
      •    Une analyse des défis rencontrés par les acteurs de ces maillons
      •    L’identification participative des solutions et leviers potentiels, ainsi que des acteurs-clés, pour relever ces défis
Des réponses sont attendues aux questions spécifiques suivantes :
        Où se situent les contaminations / pertes de nutriments sur la chaîne, où pourraient être stimulés les gains
        nutritionnels ?
        Quelles actions particulières (ex : construction d’infrastructures, structuration d’acteurs, mise en relation
        d’acteurs, action collective, dissémination de technologie, système d’information etc.) ACF devrait entreprendre,
        et dans quelle chronologie ?
        Quelles actions permettraient de réduire la pénibilité du travail des femmes et d’accroître leur émancipation ?

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    Humpal, D. et al. 2012. Cassava value chain assessment : Bas-Congo, Kinshasa, and Bandundu provinces. USAID

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Quelles technologies de production et transformation du manioc (notamment séchage et rouissage)
         seraient adaptées aux besoins et contraintes des petits producteurs, et réplicables par un plus grand nombre ?
         Quelles techniques innovantes permettraient d’outrepasser la contrainte de la saisonnalité en assurant un
         approvisionnement des chenilles tout au long de l’année, tout en préservant l’entomo-biodiversité locale ?
         Quelles solutions permettent de contourner ou mitiger le goulet d’étranglement du transport ?
         Quels sont les leviers à la structuration d’organisation de producteurs de manioc, de collecteurs / transformateurs
         de chenille et de pisciculteurs ?
         Quels sont les avantages / désavantages comparatifs du manioc, chenille et poisson produits au Kwango ?
         Quelle est l’acceptabilité par les consommateurs locaux / régionaux / nationaux des espèces / variétés dites
         améliorées (ex : petits poissons, manioc doux) ?
         Comment générer de la valeur économique pour les petits acteurs de la chaîne (notamment petits producteurs)
         tout en poursuivant un objectif d’accessibilité financière aux consommateurs les plus pauvres ?
         Comment associer ces chaînes de valeur à d’autres productions ou moyens d’existence permettant des
         synergies (notamment écosystémiques) et la diversification de l’alimentation et de l’économie familiale?
         Quels sont les schémas de saisonnalité (production, commercialisation, prix …) et comment les acteurs
         planifient-ils en fonction ?

4. Méthodologie
La méthodologie est laissée à l’initiative du ou de la consultant.e et fera partie intégrante de sa proposition technique.
Elle devra notamment faire usage des résultats issus des phases précédemment citées : revue de littérature, diagnostic
communautaire, enquête ménages.
Les échanges avec l’équipe Recherche d’ACF ainsi que les chercheurs et experts associés à l’étude financée par le DFID
(dont certains seront déployés de manière concomitante à la présente étude) sont vivement recommandés.
La méthodologie reposera essentiellement sur des entretiens individuels et groupes de discussions avec les acteurs
directs et indirects des chaînes de valeur sélectionnées, ainsi que des organisations ayant travaillé sur ces chaînes de
valeur au Kwango ou dans d’autres provinces de RDC (ONG, recherche, agences de développement, services techniques
ministériels).
Il n’est pas attendu du ou de la consultant.e qu’il ou elle conduise une étude à caractère scientifique, mais qu’il ou elle
génère, avec les ressources allouées, des résultats suffisamment fiables et précis pour procéder au design d’un projet.

5. Livrables
    •    Un rapport à mi-parcours de la cartographie complète des 3 chaines de valeur et les propositions de maillons
         propices à une intervention (8 p. maximum). Ce rapport (potentiellement sous forme de présentation à l’équipe
         ACF) devra être validé avant de basculer sur la 2nde partie de l’étude (business model, défis, solutions & leviers)
    •    Un rapport final (75p max. sans les annexes) comprenant :
             o Un résumé exécutif en français et en anglais
             o Le contexte de l’étude
             o La méthodologie déployée
             o Une analyse des 3 chaines de valeur sensibles à la nutrition, avec pour chacune d’elle, les 5 points cités
                  dans la partie 3 (Objectifs) et des éléments de réponse aux questions transversales
             o Des recommandations relatives à tout besoin de collecte d’information complémentaire ainsi que des
                  recommandations opérationnelles adressées à ACF (actions par ordre de priorité, temporalité,
                  partenaires potentiels)
             o Des annexes comportant les outils utilisés, la bibliographie, la liste des personnes rencontrées et des
                  acteurs à intégrer dans un projet, et tout document étayant une innovation technique ou sociale
                  pertinente proposée dans le narratif
    •    Présentation des résultats finaux de l’étude à l’équipe ACF en RDC et au siège

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6. Gouvernance
Un comité de pilotage d’ACF supervisera la gestion de cette étude. Il sera composé du Conseiller Senior en Sécurité
Alimentaire & Moyens d’Existence (SAME), du conseiller en SAME pour l’Afrique Centrale, du responsable du
département SAME en RDC, du chef de projet Recherche DFID et de la consultante en charge de la coordination de la
recherche DFID.
Ce comité aura la charge de superviser la conduite de l’étude, de valider la méthodologie et les livrables et d’appuyer
l’accès du ou de la consultant.e à l’information et aux données nécessaires.

7. Budget
Le budget pour cette étude ne peut pas dépasser 18,000 euros.

8.       Paiement
Les prix sont fixes pendant toute la durée du contrat. La cotation sera émise en Euros (€).
Le contrat sera facturé en RDC en HT.
Le paiement sera fait en 2 tranches : une tranche de 20% à la signature du contrat, une tranche de 80% après
réception et validation de tous les livrables.

9. Procédures logistiques et sécurité
Le ou la consultant.e sera soumis.e aux règles de sécurité d’ACF en RDC. Un briefing préliminaire sera organisé avant
sa descente sur le terrain. Le ou la consultant.e s’engage à respecter scrupuleusement toute instruction sécuritaire
émanant d’ACF dans la zone concernée. En cas d’incident rencontré dans le cadre de cette mission, il s’engage à
contacter le plus rapidement possible ACF.
Les principes humanitaires et les règlements applicables au sein d’ACF devront être entièrement respectés par le ou la
consultant.e.
Le ou la consultant.e est responsable de l’étude à mener. A ce titre, il ou elle assurera le recrutement, la formation et la
rémunération d’éventuels enquêteurs, agents et traducteurs (frais à inclure dans l’offre financière).
Le ou la consultant.e sera en outre responsable des éléments suivants :

     •    Son assurance médicale et personnelle pendant l’évaluation
     •    L’obtention du visa
     •    Les matériels et équipements nécessaires à l’étude (ordinateur, appareil photo etc.)
     •    Les déplacements internationaux
     •    Le logement en capitale et dans tout autre grand marché visité (hôtel)
ACF prendra en charge et fournira:

     •    Le transport local (de Kinshasa à Kahemba, et les déplacements dans le Kwango)
     •    Le logement dans le Kwango
     •    L’espace de travail, restitution et formation à Kahemba
Les droits de propriété intellectuelle seront définis dans le contrat.

10. Profil du ou des consultant.e.s
L’étude peut être mise en œuvre par un.e seul.e consultant.e ou par une équipe (ex : 1 consultant.e senior et 1 consultant.e
junior, 1 consultant.e international.e et 1 consultant.e national.e) couvrant toute l’expertise requise.
Les compétences requises pour cette étude sont :

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• Master ou diplôme équivalent, dans le domaine de l’agroéconomie, du développement rural, de
        l’agriculture ou de la pisciculture
    •   Au moins 5 ans d’expérience dans la conception et la mise en œuvre de projets de chaînes de valeur / filières
    •   Au moins 2 ans d’expérience dans la conduite d’études et analyses liées aux chaînes de valeur et au
        développement agricole
    •   Connaissances robustes des concepts de la nutrition et sécurité nutritionnelle
    •   Vision systémique et orientée vers l’action
    •   Esprit de synthèse
    •   Excellente capacité en communication et dans l’interculturalité
    •   Excellentes capacités orales et rédactionnelles en Français et en Anglais
    •   Une expérience de travail en RDC est un atout

11. Processus de sélection
Le candidat intéressé doit soumettre une proposition comprenant nécessairement:

    •   Une offre technique comprenant la compréhension des enjeux de l’étude, la méthodologie proposée, un plan
        de travail, et la motivation à mettre en œuvre cette étude
    •   Une offre financière avec budget détaillé
    •   Des détails sur le profil du ou de la consultant.e ou de l’équipe proposée
    •   Des références d’études similaires
Les propositions doivent être adressées par e-mail à Josselin Gauny (jgauny@actioncontrelafaim.org) avec en copie
Cyril Lekiefs (clekiefs@actioncontrelafaim.org), avant le 24 octobre 2018 à 23h59 (GMT+1)

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