L'EPILEPSIE CHEZ LE BERGER AUSTRALIEN - LMU - Février 2012
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L’EPILEPSIE CHEZ LE BERGER AUSTRALIEN Février 2012 Par le Dr Jutta Weissl, Team neurologie de la clinique Vétérinaire du LMU - Traduction de l’allemand par Muriel Clementz
Etude En 2009, nous avons lancé une étude au cours de laquelle des Bergers Australiens atteints d’épilepsie idiopathique ont été observés et des aspects cliniques tels que le degré de gravité de la maladie et capacité à la soigner ont été pris en compte. Dans un 1er temps, nous avons également collecté des échantillons sanguins de chiens aussi bien malades que sains, les avons catégorisés et mis à disposition d’un laboratoire génétique coopérant en Finlande avec Hannes Lohi). En collaboration avec des généticiens aux USA, ces échantillons sont étudiés afin d’éclairer la génétique de l’épilepsie idiopathique chez l’Aussie, ce qui est la base même de la conception d’un futur test génétique pour l’épilepsie. La partie clinique désormais achevée de l’épilepsie du BA décrit une population de 50 chiens atteints qui ont été observés au minimum 6 mois mais souvent plusieurs années et dont les pédigrées ont été analysés. Afin d’éviter de fausser les résultats, tout les chiens devaient être diagnostiqués épileptiques génétiques par un vétérinaire neurologue, ce qui ne peut être obtenu que grâce à des examens poussés (labo complet, examens cliniques et neurologiques, ainsi que Scanner cérébral et examen du liquide céphalo-rachidien Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
Résultats Toutes les données ont été exploitées statistiquement (en partie également en comparatif avec 50 Aussies sains, par exemple en rapport avec le sexe, la couleur et le statut MDR1) • L‘expression de l’épilepsie Dans le déroulement de génétique n’est PAS en rapport la maladie, il semble y avec le sexe, la couleur ou le avoir 1 différence entre statut MDR1 les merles et les solides : • Avec un nombre de 64%, les les solides exprimant la mâles sont plus touchés que les maladie vers 1,8 ans et femelles (36%) les merles vers 2,8 ans. • En moyenne, l’âge d’apparition est à 2 ans et demi Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
• Il n’y a aucune preuve établie quant à un rapport entre épilepsie et anti-parasitaires ou vaccins. Toutefois, dans certains cas, les chiens réagissaient au traitement anti-parasitaire ou à la vaccination par une augmentation des crises et cela sans aucun rapport avec leur statut MDR1. Il s’impose donc de prévoir un schéma de vaccination individuel avec le vétérinaire pour un chien épileptique, d’après le principe : « autant que nécessaire, aussi peu que possible » • Les crises survenaient plus souvent lors du sommeil ou du repos, parfois au cours d’une activité d’intensité normale. • Chez environ la moitié des Aussies, les crises surviennent préférentiellement la nuit ou au petit matin, pour les autres, aucun moment particulier n’a été objectivé. • Beaucoup de proprios ont rapporté que le stress, la peur ou des modifications de la routine quotidienne augmentent le risque de crise, alors que d’autres proprios ne pouvaient pas établir le même constat. Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
Tous les chiens de cette étude présentaient des crises généralisées (concernant tout le corps, avec perte de conscience) 52% des chiens présentaient, en plus, des crises focales (seule une partie du corps avec survenue de modifications comportementales, avec ou sans perte de l’ « écoute » Symptômes typiques apparus le plus Symptômes typiques survenus le plus souvent en cas de crise focale souvent en cas de crise généralisée - Conscience présente ou manquante - Perte de connaissance - Tremblements de parties isolées du corps - Chute – couché sur le côté - Salivation - Raideur des membres et mouvements - Pupilles dilatées spastiques - Mouvement latéral de la tête - Salivation - En partie, uniquement quelques - Claquement de mâchoires modifications de comportement, par - Perte incontrôlée d’urines exemple : crise de panique, agressivité, - Cris regard absent, déambulation incohérente, indifférence à l’égard de stimulis agréables La crise focale peut dégénérer en crise généralisée Il subsiste un doute sur un nombre élevé d’Aussies non diagnostiqués et atteints d’une forme très légère qui ne se manifeste que par d’épisodiques modifications de comportement de d’état de conscience. Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
• ¾ des chiens présentaient de l’anxiété et de l’hyper attachement pour une durée de 30mn jusqu'à plus de 24h avant une crise (prodrome). D’autres comportements ont été notés isolément : - le chien se cache - sniffe excessivement - aboiements - paresse - vomissements • Apres une crise, les chiens étaient anxieux, avaient un comportement hyperactif ou une déambulation aléatoire. D’autres symptômes étaient la fatigue, la faim, la soif, une cécité, de l’agressivité, des malaises. Cette phase, dite post-critique, durait de quelques minutes à plus de 24h et en général, sa durée augmente au cours de l’évolution de la maladie. Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
• 60% des chiens avaient une évolution sévère de la maladie, avec des crises généralisées de plus de 5mn et des crises en série, entre lesquelles le chien ne récupère pas totalement, au point d’en arriver a un « status épilepticus » (crise de Grand Mal), et le pronostic vital est engagé, et en moyenne 1,2 jours de crises par mois. • 20% présentaient une évolution moyennement sévère (avec crises en séries) et en moyenne durant 0,6 jours par mois • 20% présentaient une forme légère (avec crises isolées de moins de 5mn) et en moyenne 0,4 jours par mois. • La gravité de la maladie est indépendante du sexe, de la couleur et du statut MDR1 Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
• Chez 6 des 50 Aussies (3 sous traitement, 3 sans traitement) les crises ont totalement cessées (rémission). Aucun facteur pronostic n’a pu être identifié expliquant l’arrêt des crises chez ce petit nombre de chiens. • 34 chiens ont montré des améliorations sous Phenobarbital (> 20ng/ml, en moyenne 28,8ng/ml). Ces chiens étaient en partie traités en sus avec d’autres antiépileptiques (bromure de potassium). En dépit de cela, 56% de ces chiens continuaient a présenter au moins 1 crise par mois et ont été qualifiés de résistants au traitement. • La résistance au traitement est apparue plus souvent chez quelques chiens qui tombaient malades très jeunes par rapport à ceux dont la 1ère crise apparaissait plus tard. La résistance thérapeutique est arrivée plus souvent chez les chiens de robe solide que merle la résistance apparait également souvent chez le chien dont la 1ere crise fut particulièrement violente : grand mal ou crises en série. Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
A la fin de l’étude, 15 des 50 chiens malades étaient morts, dont 14 pour cause d’épilepsie, soit en grand mal, soit euthanasiés pour résistance au traitement. L’âge moyen du décès est de 3,1 ans. Quelques facteurs influant sur la durée de vie ont pu être mis en évidence : 1. les chiens résistants au traitement vivent moins longtemps 2. les chiens ayant présenté moins de 10 crises lors des 6 premiers mois de la maladie ont une chance de survie plus élevée 3. Il a été démontré que les solides (non merles) et les chiens ayant fait leur 1ère crise avant l’âge de 2 ans avaient une espérance de vie plus courte. Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
Que puis-je faire si mon Aussie est épileptique De principe, il faut éliminer toute autre cause de crise épileptiforme (inflammation, empoisonnement, blessure a la tête, tumeurs) par un vétérinaire neurologue avant de poser le diagnostic d’épilepsie essentielle. Liste des spécialistes agréés : (ECVN-ACVN) : http://cms.tier-neurologen.com Comme nos résultats l’ont prouvé, le nombre de crises dans les 6 premiers mois de la maladie est l’un des facteurs qui va influer fortement sur l’évolution de la maladie. Donc, propriétaires et vétérinaires d’Aussies épileptiques peuvent faire en sorte de réduire au maximum ce nombre de crises et ainsi augmenter l’espérance de vie, en instaurant une thérapie précoce et conséquente. Des contrôles réguliers de l’efficacité (dose) lors de l’instauration du traitement sont indispensables tout comme l’ouverture à l’utilisation d’antiépileptiques de nouvelle génération. Certains médicaments ne démontraient leur pleine efficacité qu’après plusieurs semaines et l’évaluation de la dose est individuelle et n’est jamais simple. C’est pourquoi il faut, même en cas d’apparents échecs, ne PAS cesser le traitement sous la direction du véto. L’arrêt précoce ou la réduction des doses peuvent aggraver l’évolution de manière fatale. Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
• Dans le cadre de l’étude, les pédigrées des chiens prélevés ont été fournis, et grâce à cela nous avons pu démontrer, ce qui fut longtemps passé sous silence ou nié, que l’épilepsie est héréditaire SCHEMA : 1 ascendant commun pour 29 Aussies atteints extrait d’un pédigrée global comportant 42 Aussies atteints. Il a pu être prouvé qu’il ne s’agit pas d’un schéma héréditaire simple, ce qui signifie que l’épi de l’Aussie est plus que probablement liée a une génétique complexe polygénique. Ce fait rend hélas impossible d’éviter l’épilepsie dans un avenir immédiat par simple planification de mariages. • D’un côté émergent des générations sur lesquelles aucun chien n’est atteint, d’un autre côté, jamais l’intégralité de la portée ne tombe malade. En dépit de cela, même un chien qui n’a jamais présenté le moindre signe d’épilepsie peut être porteur des gênes délétères et les transmettre à ses descendants. Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
L’une des difficultés de l’étude d’un pédigrée est qu’il faudrait que le statut de TOUS les apparentés soit connu et listé, afin d’en tirer des conclusions fiables. Comme l’épi génétique apparait typiquement la 1ère fois entre 1 et 5 ans et qu’ensuite il faut encore éliminer toute autre cause possible d’épi, il n’est à ce stade plus possible d’obtenir toutes les infos sur les collatéraux et descendants des mêmes parents. Et même dans ce cas, dans la mesure ou un diagnostic de certitude sur un chien atteint peut ne se faire qu’après l’âge de 5 ans, il est possible que des frères ou ½ frères plus jeunes ne soient pas encore définitivement catégorisés à ce jour. Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
A la complexité de ce problème on ne peut a ce jour opposer que les arguments suivants : 1) Communication, ouverture sur le thème de l’épi à tous les niveaux de l’élevage d’Aussies. Information des cas, gestion centrale et professionnelle des pédigrées avec répertoriation de chaque chien et actualisation régulière du statut santé afin de continuer les calculs de probabilité et les analyses qui mèneront a une meilleure programmation des accouplements. 2) Continuer à mettre a disposition des prélèvements de chiens atteints, apparentés et sains, pour analyses génétiques. Il suffit de 5ml de sang sur tube EDTA avec copie du pédigrée et le questionnaire sur l’épilepsie a : Ranja EKLUND/LOHI laboratory Biomedicum Helsinki, Room B320 Haartmaninkatu 8 00290 Helsinki Les formulaires sont dispos ici : http://www.koirangeenit.fi/in-english/participate Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
Fin 2011, nous parvenait une excellente nouvelle des généticiens aux USA qui ont découvert une région chromosomale chez l’Aussie qui semble clairement associée a l’épilepsie. Dr. Jutta Weißl, Team Neurologie, Medizinische Kleintierklinik der LMU
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