L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève

 
CONTINUER À LIRE
L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève
Un musée
Ville de Genève
www.mah-geneve.ch

                    L’ESCALADE

                  MAISON TAVEL ET
         MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE
L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève
SOMMAIRE

INTRODUCTION                                                       P. 1

L’ESCALADE EN BREF                                                 P. 5

CINQ FICHES THÉMATIQUES                                            P. 6

L’ESCALADE À PETITS PAS                                            P. 8

SE REPÉRER DANS LA GENÈVE DE 1602                                  P. 11

SE PROTÉGER : LES ARMETS SAVOYARDS                                 P.17

CHARLES-EMMANUEL I er ET BRUNAULIEU                                P. 21

LA MÈRE ROYAUME                                                    P. 27

INFORMATIONS PRATIQUES ET CRÉDITS                                  P. 33

                                                      INTRODUCTION AU DOSSIER

Ce dossier pédagogique a pour but d’outiller les enseignants pour les inciter à visiter les
collections du Musée d’art et d’histoire et de la Maison Tavel avec leurs élèves de manière
autonome. Il se concentre sur quelques objets représentatifs de leurs collections autour de la
période de l’Escalade. Il donne sur ceux-ci une information ciblée, guide leur observation, au
musée, tant par l’élève que par l’enseignant, invite à faire des liens et à les replacer dans un
contexte.

Attention, il est important de venir faire des repérages avant d'emmener une classe au
musée. Les objets supports sont disséminés entre Musée d’art et d’histoire et Maison Tavel
et peuvent être momentanément déplacés. Seule une petite partie des informations fournies
sur les objets dans le dossier figure aussi dans les salles.

Informations pratiques et plans
Pour toutes les informations pratiques, vous pouvez vous référer aux dossiers Informations
pratiques pour les écoles à télécharger sur www.mah-geneve.ch

                                                                           1
                                                                      DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                     L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève
LA SALLE DES ARMURES DU MAH

La salle des Armures, au rez-de-chaussée, niveau 0 du Musée d’art et d’histoire est le lieu
d’exposition des éléments liés à l’Escalade. Elle est accessible toute l’année. Durant le mois
de décembre, une présentation complémentaire sur l’Escalade est installée, voir ci-dessous.

En visite
Avec votre classe, vous pouvez venir en visite libre en utilisant ce dossier ou demander une
visite commenté de la salle auprès du secteur de la Médiation, voir p. 33. Notez cependant
que les visites commentées n’ont pas lieu de mi-novembre à fin décembre.

Histoire des collections
Les armes et armures anciennes conservées au MAH proviennent principalement de l’ancien
Arsenal. Le butin de l’Escalade, c’est-à-dire les échelles, les armures, les armes blanches,
les pistolets, les arquebuses à rouet, les pétards, dût rejoindre le dépôt d’armes de l’Arsenal
peu après l’événement. Ce butin, érigé en trophée, fut présenté le jour même à la population.
On sait que les échelles furent réutilisées dans une expédition en 1603. Conservées, ces
différentes pièces ne furent plus associées par la suite à l’Escalade, jusqu’en 1831 où
l’inventaire en associe une partie à l’événement. C’est au moment où ces armes furent
réunies dans la « Salle des Armures et Collections historiques » au premier étage de
l’Arsenal qu’elles prirent véritablement ce vernis historique. C’est ainsi que les armures
blanches de la cavalerie genevoise, datant des années 1570-80, furent considérées comme
ayant servi à l’Escalade tandis que les armures noires devinrent « savoyardes ».Le tout
passa tel quel dans la salle des Armures du Musée d’art et d’histoire en 1910.

                                                                    LA MAISON TAVEL

Plus ancienne demeure privée de Genève, la Maison Tavel conserve et expose des objets
du patrimoine genevois. Parmi ceux-ci, au rez-de-chaussée, une vue de l’Escalade est
exposée, ainsi que des étains de l’époque au deuxième étage. C’est pourquoi plusieurs
fiches de ce dossier peuvent se faire dans la maison.

En visite
Avec votre classe, vous pouvez venir en visite libre en utilisant ce dossier ou demander une
visite commenté générale de la Maison Tavel auprès du secteur de la Médiation, voir p. 33. Il
n’y a pas de visite commentée exclusivement sur le thème de l’Escalade qui soit proposée.

                                                                          2
                                                                      DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                     L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève
POUR TOUTES LES CLASSES, EN DÉCEMBRE EXCLUSIVEMENT!

Un nouveau dispositif dans la salle des Armures du MAH

En lieu et place de l’exposition des illustrations d’Édouard Elzingre pour l’ouvrage La Nuit de
l’Escalade, le musée renouvelle sa proposition du mois de décembre pour cette
commémoration typiquement genevoise, avec un dispositif qui dévoile tout sur les
événements de cette nuit de décembre 1602.

Expérimenter et manipuler des armes et des armures
Essayer un armet (casque fermé), toucher une cible de la pointe d’une rapière, tenir des
rênes avec un gantelet… Qui n’a jamais rêvé d’exécuter ces gestes familiers des cuirassiers
de 1602 ou des chevaliers du Moyen Âge, en visitant la collection d’armes et d’armures du
musée? C’est désormais chose possible durant le mois de décembre grâce à des
dispositifs ludiques, destinés aux familles et au jeune public, pensés pour répondre par
l’expérimentation aux questions que l’on se pose immanquablement sur les objets de la salle
des Armures. Peut-on bouger dans une armure d’acier? Que voit-on avec un casque sur la
tête? Peut-on enfiler une cuirasse tout seul ou a-t-on besoin d’un écuyer? Où doit-on placer
les doigts sur une garde d’épée compliquée? Des répliques de pièces d’armement, de petits
films muets et une série de défis se complètent pour apporter des réponses, tout en invitant
à observer d’un œil plus averti les pièces patrimoniales équivalentes exposées en vitrine.

Et toute l’année, l’Escalade racontée par ceux qui l’ont vécue
Quel meilleur moyen d’entrer dans l’Histoire que de l’entendre racontée par ceux qui l’ont
vécue? Tel est le parti pris d’un film réalisé dans la salle Zizers du MAH, donnant la parole
aux différents protagonistes de l’époque: le duc Charles-Emmanuel de Savoie, instigateur de
l’événement, en explique le contexte; François de Brunaulieu, en charge des opérations de
terrain, évoque le plan savoyard; Simon Goulart, pasteur à Saint-Gervais, et Esaïe Colladon,
deux témoins des faits et auteurs de comptes-rendus, narrent le déroulement des combats
dans Genève en compagnie du malheureux pétardier Savoyard Picot; et enfin la Mère
Royaume évoque la tradition et les commémorations. Le ton est léger, le fond est sérieux et
les objets, tantôt au cœur du propos, tantôt l’illustrant, s’éclairent d’un jour nouveau.

  Expérimenter le port de la cuirasse avec un des modules Escalade, en décembre dans la salle des Armures
                         Vacances qui ont la patate 2019, © MAH Genève, photo : Mike Sommer

                                                                                              3
                                                                                  DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                                 L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève
CLASSES INCLUSIVES / DIVISION SPÉCIALISÉE
                          ÉLÈVES À BESOINS ÉDUCATIFS PARTICULIERS

Depuis plusieurs années, le Musée d’art et d’histoire propose des visites spécifiques pour le
public en situation de handicap en mettant en place des dispositifs multi-sensoriels.
Aujourd’hui, le musée élargit ces propositions à un public plus large afin que les classes
inclusives, les classes de la division spécialisée et les centres médico-pédagogiques
trouvent leur place au musée comme les autres.

Le thème de l’Escalade est particulièrement approprié pour une première découverte du
musée puisqu’il fait référence à une fête connue et appréciée de tous, tout en permettant de
découvrir les « vrais » objets utilisés lors de cette bataille.

Le secteur de la Médiation culturelle développe du matériel sensoriel en lien avec les
différentes collections. Pour l’Escalade, une visite spécifique, avec l’accompagnement d’un-e
médiateur-trice, permet de découvrir la salle des Armures du MAH avec des éléments
d’armures et de casques à manipuler notamment.
N’hésitez pas à nous contacter pour organiser une visite avec votre classe inclusive ou
spécialisée.

Notez cependant que pour des raisons d’organisation, nous ne proposons pas ces visites
entre mi-novembre et fin décembre car de trop nombreuses classes viennent au musée
en visite libre et nous ne pourrions pas accueillir votre groupe dans les meilleures conditions.

                                  © MAH Genève, photo : Mike Sommer

                                                                           4
                                                                          DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                         L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève
L’ESCALADE EN BREF
                                                         RÉSUMÉ DES ÉVENEMENTS

C’est dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602 qu’a eu lieu l’Escalade, une attaque des
troupes du Duc de Savoie, Charles-Emmanuel Ier contre Genève. Le projet des Savoyards
est de prendre par surprise la ville, en escaladant les fortifications du côté de la Corraterie et
de la Porte Neuve.

Depuis le printemps 1601 déjà, Charles-Emmanuel, secondé par le seigneur d'Albigny,
prépare son projet d’attaque contre Genève. Leur plan prévoit de dresser des échelles
contre le mur longeant la Corraterie. Puis de faire monter des troupes d’élite afin qu’elles
ouvrent les portes de l’enceinte intérieure de la ville (Portes de la Monnaie, de la Tertasse,
de la Treille) et qu’elles fassent sauter la Porte Neuve depuis l’intérieur de la ville pour laisser
entrer le gros des troupes qui se trouve à Plainpalais.

Dans la nuit, les troupes savoyardes se mettent en marche à Étrembières. Les premiers,
(environ trois cents hommes) parvenant au bord de la courtine de la Corraterie font partie de
l’élite de la troupe. Ils posent des claies et des fascines dans les fossés pour les combler et
dressent trois échelles contre le rempart haut de huit mètres environ. Au pied des échelles,
d’Albigny encourage les hommes et un jésuite écossais, le père Alexandre Hume, leur remet
des charmes, des formules magiques inscrites sur des petits papiers pour les préserver de la
mort par le fer, l’eau ou le feu.

Alors que les premiers soldats pénètrent l’enceinte, d’Albigny fait déjà prévenir le Duc de
l’« heureux commencement de l’affaire ».

Pourtant, vers deux heures et demie du matin, la sentinelle de la tour de la Monnaie entend
du bruit et envoie un soldat, François Bousezel, pour voir ce qui se passe. Il parvient à tirer
un coup d’arquebuse pour donner l’alarme juste avant d’être tué.

François de Brunaulieu, qui mèn e les troupes savoyardes, un des premiers à grimper les
échelles, divise la troupe en plusieurs groupes qui se dirigent vers les portes de la ville. Un
des groupes doit se rendre à la Porte Neuve pour l’ouvrir en la faisant sauter à l’aide d’un
pétard.

Trois autres groupes se dirigent vers les Portes de la Treille, de la Tertasse et de la Monnaie
pour empêcher les Genevois de les fermer.

Isaac Mercier parvient à couper la corde retenant la herse de la Porte Neuve. Celle-ci tombe
et s’abat sur le pétard du soldat savoyard Picot. Désormais, il n’est plus possible de détruire
la porte pour l’ouvrir au gros des troupes.

Ces premiers événements ont réveillé la plupart des Genevois. À la Treille, ils parviennent à
sortir des mantelets de l’Arsenal et les entreposent sur la plate-forme de la Maison de Ville.
Un combat s’engage à la Porte de la Tertasse. L’ancien syndic, Jean Canal, est tué.

À la Porte de la Monnaie, près du Rhône, Catherine Cheynel, femme de Pierre Royaume,
lance un pot sur un assaillant et le tue.

                                                                              5
                                                                        DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                       L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève
Sur la Corraterie, les Savoyards tentent d’entrer dans les maisons qui forment l’enceinte
intérieure de la ville - entre la Corraterie et la rue de la Cité - en brisant les portes. Là aussi,
leur tentative est vaine. Madame Piaget lance la clef de sa porte aux Genevois se trouvant
du côté de la Cité, ce qui leur permet de passer du côté de la Corraterie et de repousser les
Savoyards le long de la courtine de la Corraterie. Plusieurs assaillants, pour sauver leur vie,
se précipitent sur les échelles ou sautent du parapet dans le fossé.

À la Porte Neuve, des Genevois se glissent jusqu’au bastion de l’Oie où ils chargent un
canon avec des clous et des chaînes. Le coup de canon part en direction des échelles et les
rompt.

Les premiers rapports faisant état de « victoire », le gros de l’armée demeuré à Plainpalais,
croit que ce coup de canon est le bruit du pétard faisant sauter la Porte Neuve. Il se dirige
rapidement vers l’entrée de la porte qu’il trouve fermée et le pont-levis relevé. Les soldats
sont même surpris par le feu de projectiles lancés dorénavant par le canon mis en action sur
la plate-forme proche de la Maison de Ville.

L’armée savoyarde est repoussée et fuit. Une histoire raconte que lorsque le Duc apprend la
nouvelle de la défaite il aurait dit à d’Albigny: « Vous avez fait là une belle cacade! ».

                     Armet savoyard, N° d’inventaire C 874 © MAH Genève, photo : Flora Bevilacqua

                                                                                               6
                                                                                   DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                                  L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève
CINQ FICHES THÉMATIQUES

 Pour découvrir l’Escalade au MAH et à la Maison Tavel, nous vous proposons plusieurs
                           thèmes autour des objets exposés.

 Attention : certains objets peuvent ne pas être visibles momentanément en fonction des
         prêts, des changements d’accrochage ou des nécessités de restauration.
                 Venez toujours au musée avant votre visite avec la classe !

                         1. L’ESCALADE À PETITS PAS
   Pour une visite « Escalade » avec les plus jeunes ou comme introduction pour tous
                                       Dès la 1P

                2. SE REPÉRER DANS LA GENÈVE DE 1602
Des vues de Genève pour comprendre la ville de l’époque et repérer les lieux de l’attaque
                                    Dès la 6P

              3. SE PROTÉGER : LES ARMETS SAVOYARDS
                   Pour tout savoir des fameux casques de l’Escalade
                                        Dès la 4P

              4. CHARLES-EMMANUEL IER ET BRUNAULIEU
               Pour faire connaissance avec les instigateurs de l’attaque
                                      Dès la 4P

                  5. LA MÈRE ROYAUME ET SA MARMITE
              A-t-elle vraiment existé ? Et sa marmite, l’a-t-on retrouvée ?
                                        Dès la 4P

                                                                        7
                                                                   DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                  L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève
1. L’ESCALADE À PETITS PAS
Pour les élèves les plus jeunes, cette visite vous emmène sur les traces des objets de
l’Escalade… Elle est aussi adaptable à tous les niveaux.

Niveaux : de la 1P à la 3P ou comme introduction pour tous

Avant la visite
Raconter : Avant de venir jusqu’au musée, racontez aux élèves l’histoire de l’Escalade.
S’imaginer : Une ville entourée de murailles, c’est comment ? Comment fait-on pour entrer
et sortir de la ville ? Est-ce que les murs étaient hauts ? Comme l’école ? Comment faire
pour passer par-dessus ?
Décrire : Comment étaient équipés les soldats ? Quelles protections avaient-ils ? Quelles
armes employaient-ils ?

Étapes suggérées :
Avec une classe de plus jeunes, nous vous suggérons de restreindre votre visite à un lieu, la
salle des Amures du Musée d’art et d’histoire. Elle permet une visite très complète autour du
thème de l’Escalade et évite des déplacements vite compliqués à travers la ville.

En venant au MAH, suivant votre itinéraire, on peut par exemple s’arrêter :
    Dans le Parking Saint-Antoine : on voit des restes des vraies fortifications de
      l’Escalade ; au Parc des Bastions : le bastion Miron et le bastion Saint-Léger sont de
      l’époque également
    À la place Neuve : c’est là qu’il y avait la porte d’entrée de la ville, que les Savoyards
      n’ont pas pu forcer pour entrer
    Au passage de la Monnaie, en bas de la rue de la Cité : c’est là qu’habitait la Mère
      Royaume
    À Bel-Air : la Fontaine de l’Escalade, de 1857, commémore l’événement avec un
      décor rappelant la bataille
    Dans le temple de Saint-Gervais, pour voir le vitrail de l’Escalade

Au musée :

                                                                          8
                                                                      DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                     L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève
Au Musée d’art et d’histoire, dans la salle des Armures

                  Devant Charles-Emmanuel Ier de Savoie
                  Raconter qui est ce personnage ? Quel rôle a-t-il joué dans l’histoire de
                  l’Escalade ? C’est lui qui a commandé l’attaque de la ville mais il n’y a pas
                  participé directement. Il est resté dans son château.
                  S’interroger : Que porte-t-il comme vêtements ? Il est à moitié en armure, à
                  moitié en habit de cour, pour montrer qu’il est à la fois un grand soldat et un
                  homme élégant et cultivé.
                  S’imaginer : Le Duc avait-il un lion chez lui ? Le lion a-t-il l’air sauvage ?
L’effet serait-il le même si un lapin prenait la place du lion ?

      Pour aller plus loin, voir Fiche Charles-Emmanuel Ier, page 21
Auteur inconnu, d’après Jan Kraeck, Charles-Emmanuel Ier, Duc de Savoie, XVIIIe, N° d’inventaire 1980-0144, © MAH Bettina Jacot-
Descombes

Devant les armets savoyards
S’interroger : Qu’est-ce que c’est comme objet ? À quoi est-ce que
ça sert ?
Décrire : Sont-ils tous pareils ? Quelles sont les différences ? Est-ce
qu’ils protègent bien la tête ? Comment protéger les yeux ?
Observer : Peut-on voir avec ces casques ? Entendre ? Parler ?
Respirer ?
Comparer les casques de type armet savoyard avec ceux de la
vitrine à droite qui sont en acier brillant. Outre la couleur, quelles sont
les différences ? Les avantages et les inconvénients ?
Dessiner : Et si vous dessiniez votre propre version du casque, comment serait-il ? Aurait-il
des ouvertures ? Une forme spéciale ? Une moustache ?

      Pour aller plus loin, voir Fiche Se protéger : les armets savoyards, page 17
Armet savoyard, inv.C 876 © MAH Genève, Photo: F.Bevilacqua

                      Devant les échelles
                      Observer : Comment sont-elles fabriquées ? En un ou plusieurs morceaux ?
                      Les éléments sont-ils identiques ? Il y a les éléments du haut qui ont une
                      roulette pour faire monter l’échelle et ceux du bas qui portent des piques pour
                      pouvoir être plantés dans le sol.
                      S’interroger : Pourquoi y a-t-il des morceaux différents ? Pourquoi les avoir
                      faites en plusieurs morceaux ?
                      Imaginer : Est-ce que vous oseriez monter sur des échelles aussi hautes ?
                      en pleine nuit ? en plein hiver ?
                      Mimer : Et si toute la classe mimait ce qu’il a fallu faire pour amener ces
                      échelles, les installer et grimper dessus ?
Échelle de l’Escalade, tronçon inférieur, inv. F 0041 © MAH Genève, Photo: F.Bevilacqua

                                                                                                        9
                                                                                            DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                                           L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Devant le pétard
S’interroger : Qu’est-ce que c’est ? Est-ce que c’est un canon ? En
quelque sorte mais il ne tire pas de boulet, on le place sur une porte
pour la faire exploser. Quand a-t-on utilisé un pétard ?
Mimer : Quels sont les gestes à faire ? Charger le pétard de poudre,
le placer sur la planche (madrier), placer la planche sur la porte,
allumer la mèche
Faire des liens : Et aujourd’hui qu’appelle-t-on un pétard de
l’Escalade ?
Pétard, inv.K 0032 © MAH Genève, Photo: B. Jacot-Descombes

                                    Devant l’armure dite du pétardier Picot
                                    S’interroger : Qu’est-ce que cette armure a de particulier ? Est-
                                    ce qu’elle protège tout le corps ou seulement une partie ? Elle est
                                    bien plus épaisse que d’autres armures et donc plus lourde.
                                    Pourquoi ?
                                    Imaginer/mimer : Cette armure est celle d’un pétadier, l’homme
                                    qui installe le pétard. Il faut donc le protéger des coups reçus par
                                    en-dessus, tout en lui permettant d’avoir les mains mobiles et de
                                    pouvoir se déplacer rapidement.

                                    Armure de siège dite du pétardier Picot, inv. E 0030 © MAH Genève, Photo: F.Bevilacqua

Dans la salle
S’interroger : Et la marmite ? Est-ce qu’elle est quelque part dans le
musée ? Si Madame Royaume l’a jetée par la fenêtre pendant la
nuit, est-ce qu’elle est arrivée jusqu’à nous ?
Non, on ne sait pas ce qu’elle est devenue. Elle a peut-être été
réutilisée le lendemain par Madame Royaume ou d’autres !
En quelle matière pouvait-elle être ? En chocolat ? En métal comme
les armures ?
     Pour aller plus loin, voir la fiche Mère Royaume, page 27

                                             © MAH Genève, photo : Mike Sommer

                                                                                                    10
                                                                                        DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                                       L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
2. SE REPÉRER DANS LA GENÈVE DE 1602
La ville de Genève en 1602 est entourée de remparts qui ne peuvent être franchis qu’en trois
lieux : la porte de Cornavin, celle de Rive et celle de Neuve. Le périmètre de la ville forme un
ovale entre ces trois portes et englobe la vieille ville actuelle, les rues Basses de Bel-Air à
Rive et le quartier de Saint-Gervais sur la rive droite, du Rhône au temple de Saint-Gervais,
et de la rue du Temple à celle de Chantepoulet.

Les vues de Genève datant du XVIIe siècle représentent des vues générales de la ville
depuis les remparts Sud. Au premier plan, les maraîchages de Plainpalais. Puis les murailles
de la ville avec les éléments défensifs : de gauche à droite : la Tour de la Corraterie, le
boulevard de l’Oie, la Porte Neuve, le Bastion Miron et le boulevard de Saint-Léger. Puis
l’enceinte intérieure, composée des façades des maisons, est percée des Portes de la
Monnaie, de la Tertasse, de la Treille et de Saint-Léger. On reconnait au centre droit
l’imposante Tour Baudet, toujours en place, ainsi que l’édifice de la cathédrale. De l’autre
côté, le quartier de Saint-Gervais dont on voit le temple. Entre les deux, le Rhône que l’on
devine.

Avant la visite

Observer différentes vues de Genève anciennes (Hodler, Corot) ou récentes.
Quel point de vue est favorisé? Quels éléments architecturaux de la ville sont mis en avant?
Imaginer ensemble le périmètre de la ville ainsi que les bâtiments existant déjà à l’Escalade.

Au Musée : Deux fiches d’observation vous permettent de faire la visite à la Maison Tavel
ou au MAH. Elles sont interchangeables et vous guident à faire les mêmes observations.
Si vous êtes à la Maison Tavel, vous pouvez poursuivre votre visite autour du Relief Magnin.
Il présente Genève vers 1850. On peut ainsi observer les différences et les similitudes entre
les deux villes.
Parmi les différences importantes : les fortifications se sont considérablement agrandies et
élargies ; il existe des petits ponts qui permettent d’entrer et sortir de la ville, les quais ont été
construits.
Parmi les similitudes : le périmètre de la ville est similaire, les constructions principales se
retrouvent : la cathédrale, la Tour Baudet, le temple de Saint-Gervais, la Maison Tavel.

     Pour aller plus loin, consultez le dossier pédagogique Le Relief Magnin. à télécharger
      sur www.mah-geneve.ch, rubrique Publics/ Scolaires et enseignants

Après la visite

En se promenant pour rentrer à l’école, observer les différents lieux de l’épisode de
l’Escalade et les mettre en lien avec leur représentation sur la peinture.
Aller voir les lieux repérés: Tour Baudet, Treille, descendre sur la Place de Neuve regarder la
plaque montrant le Bastion de l’Oie – comparer sa forme avec l’iconographie.
Quels sont les lieux qui existent encore aujourd’hui? Quelles parties de la ville sont
méconnaissables?

                                                                               11
                                                                          DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                         L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Vue aux banderoles, à la Maison Tavel
Rez-de-chaussée

AUTEUR : Inconnu
TYPE D’OBJET: Peinture
MATIÈRE ET TECHNIQUE : Huile sur toile
DIMENSIONS : Haut. : 80 cm, larg.: 213 cm
DATATION : Vers 1620
PROVENANCE : Genève

                 L'Escalade de Genève, 1602. Vue aux banderoles, inv. 11572 © MAH Genève, Photo: Y. Siza

DESCRIPTION : Sur cette peinture, représentant la bataille de l’Escalade peinte peu après les
événements, des anges tiennent des phylactères sur lesquels figurent des phrases des Psaumes
(Ancien testament) : les Genevois sont délivrés par le Tout-Puissant, Cé qu’è l’ainô (Celui qui est en
haut). Dans la partie supérieure, on lit : GENEVE DELIVREE DE SES ENNEMIS PAR LE BRAS DV
TOVT PVISSANT LE 12 DECEMBRE 1602 SVR LA MINVICT. La vue prise depuis Plainpalais figure
les différents épisodes de l’attaque : les échelles, le coup de feu du bastion de l’Oie, la fuite des
Savoyards. On reconnait la physionomie de la ville et ses principaux bâtiments (voir introduction
supra).

POUR EN SAVOIR PLUS : Les phylactères portés par les anges portent des versets bibliques, tirés
pour la plupart des Psaumes. Jéhovah, le nom de Dieu en hébreu, est au centre du tableau en lettres
de feu. L’idée que Genève fut miraculeusement délivrée par l’intervention divine est mise en avant. Il
s’agit probablement d’une commande officielle destinée à l’une des salles de l’Hôtel de Ville. En
témoignent sa dimension et l’apposition des armoiries de Genève. La présence d’un mur crénelé à
droite de la Tour Baudet, construit vers 1620, permet de dater cette peinture à une date postérieure à
celle-ci.

                                                                                                12
                                                                                     DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                                    L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Vitrail de l’Escalade, au MAH
Niveau 0, Salle des Amures

AUTEUR : Inconnu
TYPE D’OBJET: Vitrail
MATIÈRE ET TECHNIQUE : Peinture sur verre
DIMENSIONS : Haut. : 48 cm., larg.: 62.3 cm
DATATION : 1603-1606
PROVENANCE : Genève

                     Vitrail de l’Escalade, N° d’inventaire 4702 © MAH Genève, photo : Flora Bevilacqua

DESCRIPTION :
Cette peinture sur verre est datée d’après les constructions représentées. On y voit les trois
échauguettes ajoutées à la tour de l’Arve en 1603 ainsi que le mur allant de la Porte de la Monnaie à
la courtine de la Corraterie détruit en 1606. Il est donc contemporain de l’Escalade. L’action est figurée
de nuit, la puissance divine étant représentée sous forme d’allégorie par un œil inscrit dans un
triangle, symbole de la Trinité. Elle est reliée à la ville par une échelle sur laquelle grimpent des anges.
Elle rappelle que Genève fut délivrée des Savoyards par la volonté divine.
Comme souvent sur ces vues, plusieurs épisodes sont rassemblés. Ici on distingue les troupes
savoyardes rassemblées à Plainpalais, l’attaque sur les échelles, les Genevois sortant de la ville pour
se battre, le coup de canon tiré du bastion de l’Oie.
On reconnait par ailleurs les bâtiments principaux de la ville (remparts, bastions, Porte Neuve, Portes
internes de la Monnaie, la Tertasse et la Treille, la Cathédrale, l’église Saint-Germain). On distingue à
l’arrière plan le lac et dans la partie gauche (restaurée) le Rhône.
Alors que l’attaque a eu lieu en hiver, les arbres arborent des frondaisons, comme c’est souvent le cas
sur les vues de l’époque.

                                                                                                   13
                                                                                       DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                                      L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
SE REPÉRER DANS LA GENÈVE DE 1602
                                       À la Maison Tavel, Rez-de-chaussée
                                                             FICHE ÉLÈVE
Cette vue de Genève représente un événement célèbre de l’histoire de la Ville.

Sais-tu lequel? ………………………………………………………….

Donne deux indices qui te permettent de reconnaître l’événement?

…………………………………………………………………………………………………

Peux-tu compléter l’inscription?

GENEVE DELIVREE DE SES …………………………..PAR LE BRAS DV
TOUTPVISSANT LE ………………………………………..SUR LA MINVICT

Il s’agit d’un document officiel commandé par les autorités. Sais-tu ce qui nous
permet de le savoir? …………………………………………………………………………

Tout est représenté en même temps sur le tableau !
Repère et numérote les différentes étapes de la nuit:
1. Montée de Savoyards sur les échelles
2. Combats sur la Corraterie
3. Coup de canon depuis le bastion de l’Oie qui détruit les échelles
4. Cavalerie savoyarde qui fuit

Repère maintenant la Cathédrale, la Porte Neuve et la Corraterie et écris leur nom
dans les cadres.

Arrives-tu à trouver la Maison Tavel? Un indice, elle a deux tours à cette époque.
Entoure-la !

                          11
                           1
                           1

                                                                   14
                                                                 DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
SE REPÉRER DANS LA GENÈVE DE 1602
                                              Au MAH, Salle des Armures
                                                           FICHE ÉLÈVE
Cette vue de Genève représente un événement célèbre de l’histoire de la ville. Sais-
tu lequel? ………………………………………………………….

Donne deux indices qui te permettent de reconnaître l’événement?

1.………………………………………………………………………………………………

2.………………………………………………………………………………………………

Comment voit-on que c’est la nuit ? ………………………………………………………

De quel type d’objet s’agit-il ? En quelle matière est-il fabriqué ?

…………………………………………………………………………………………………

Tout est représenté en même temps !

Repère et numérote les différentes étapes de la nuit :

1. Montée de Savoyards sur les échelles
2. Combats sur la Corraterie
3. Coup de canon depuis le bastion de l’Oie qui détruit les échelles
4. Armée savoyarde qui attend

Repère maintenant la Cathédrale, la Porte Neuve et la plaine de Plainpalais où
attend l’armée et écris leur nom dans les cadres.

                                                                       15
                                                                   DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                  L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
De retour en classe

Mettre en lien la taille de Genève à cette époque et la taille de la ville actuelle.
Marquer sur un plan actuel les limites de la ville ancienne.
Imaginer/dessiner une vue de la bataille de l’Escalade: que pourrait-on faire figurer ?
Comment organiser les éléments ? Quelles couleurs choisir pour rendre compte de la nuit?

Corrigé de la fiche élève
À la Maison Tavel
L’Escalade
La date sur l’inscription et les différents événements (échelles sur la Corraterie…)
Ennemis/ 12 DÉCEMBRE 1602
Il porte les armoiries de la ville.
1-4-2-3
De gauche à droite: Corraterie, Porte Neuve, Tour Baudet et Cathédrale.
On peut voir les deux tours de la Maison Tavel juste à gauche de la Tour Baudet.

Au MAH
L’Escalade
L’aspect de la ville, les éléments de l’attaque (échelles), la Nuit
Le ciel foncé, les étoiles
C’est un vitrail. Il est en verre peint.
4-1-2-3
La cathédrale, la Porte Neuve, la plaine de Plainpalais

                                                                          16
                                                                        DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                       L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
3. SE PROTÉGER : LES ARMETS SAVOYARDS

Parmi les éléments de protection caractéristiques de l’époque de l’Escalade, le Musée d’art
et d’histoire conserve une importante collection de casques de cavalerie, appelés des
armets. Outre les casques, les soldats savoyards et genevois portaient, en fonction de leurs
moyens, des protections sur le reste du corps allant du corselet (plastron d’armure avec une
dossière articulée) à des demi-armures de cavaliers (corselet, spalières, bras et cuissardes).
Ces éléments d’armures sont tous en acier bruni, ce qui les rend noirs, ainsi qu’on le faisait à
l’époque. Les armures blanches exposées sont antérieures et datent des années 1570-1580.
Ce ne sont donc pas des équipements qui ont volontairement été noircis pour la nuit de
l’Escalade comme on le raconte parfois.
Ces éléments sont exposés dans la salle des Armures du MAH.

Avant la visite

Réfléchir à l’usage d’un casque: pourquoi en porter un à l’époque?
Et aujourd’hui, quand les élèves portent-ils des casques?
Est-ce que ce sont toujours les mêmes qu’autrefois? Y a-t-il aujourd’hui plusieurs types de
casques? Qui utilise des casques aujourd’hui dans son métier?

Mettre en lien les récits de l’Escalade avec le port du casque. Le Savoyard tué par la
marmite en portait-il un?
Voir le film sur l’armet, téléchargeable sur notre chaîne You Tube :
https://www.youtube.com/user/MAHgeneve

Au MAH

Observer ces curieux casques.

Mimer leur expression.

Discuter et évaluer si une fois qu’on porte le casque on peut: entendre, voir, manger, dormir,
marcher, se battre…

Comparer avec d’autres types de casques qui ne protègent que le dessus de la tête, ou le
dessus et les côtés, p.ex. comparer avec les armets « blancs » dits de la cavalerie
genevoise, exposés dans la vitrine de droite.

                                                                          17
                                                                      DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                     L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Armet savoyards
MAH, niveau 0, salle des Armures                               narines, une bouche marquée avec des
                                                               orifices. Dans d’autres le tout est plus
TYPE D’OBJET : Armet                                           schématique.
MATIÈRE ET TECHNIQUE : Acier peint en
noir ou bruni                                                  POUR EN SAVOIR PLUS : Le nom d’armet
DATATION : Vers 1580                                           savoyard a été donné par les spécialistes des
PROVENANCE : Italie du Nord                                    armes d’après la collection du Musée de
                                                               Genève. À l’époque de l’Escalade, c’était un
DESCRIPTION : De nos jours, le terme                           casque très à la mode dans l’Europe entière.
d’armet savoyard s’applique à une variante                     Les récits de l’Escalade mentionnent toutefois
d’armet, c’est-à-dire un casque fermé, en                      que les savoyards étaient vêtus de « casques
usage à la fin du XVIe et au début du XVIIe                    à têtes».
siècles. Il présente deux éléments                             Le musée possède au total 34 armets
caractéristiques :                                             savoyards dont sept exposés.
    - Un mézail ou un ventail qui protège le
         visage modelé en visage humain
    - Une avance frontale, plate ou arquée,
         placée au-dessus des yeux

Dans certains armets, le visage humain est
traité de façon assez naturaliste avec des yeux
en amandes, un nez en relief ou pourvu de

                      Armet savoyard, vers 1580, inv. C 891 © MAH Genève, Photo: F. Bevilacqua

                                                                                                 18
                                                                                  DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                                 L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
SE PROTÉGER : LES ARMETS SAVOYARDS
                                              Au Musée d’art et d’histoire
                                                          FICHE ÉLÈVE

Parmi les casques ci-dessous, entoure celui qui ressemble à un visage humain :

C’est un armet savoyard! Retrouves-en un maintenant dans le musée!

Quelles parties de la tête protège-t-il? Entoure la ou les bonnes réponses:

le dessus de la tête              le cou                le visage              les yeux

Quelles parties sont moins bien protégées? …………………………………….

À l’époque de l’Escalade, les troupes n’ont pas encore d’uniforme. Chacun s’équipe
comme il peut. C’est pour cela qu’ils sont tous différents!

Redessine le visage de tes armets préférés… ou invente les tiens!

Repère sur le modèle devant toi, les ouvertures et crochets qui permettaient de
l’enfiler. Cela te semble pratique? Et facile à porter pour un combat?

À ton avis, quel poids peut atteindre ce type de casque? Entoure la bonne réponse :

  150 g                 600 g              1,5 à 2 kg               4 à 5 kg

 Pomme                 Melon                Ananas                  Pastèque

                                                                      19
                                                                   DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                  L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Corrigé de la fiche élève

Le dessus, le cou et le visage

Les yeux (malgré l’avance)

Le crochet permet de l’ouvrir pour pouvoir l’enfiler comme un casque de moto dont on
soulève la visière. Ce n’est pas très confortable à porter, mais on plaçait sur la tête une sorte
de bonnet et le casque pouvait être doublé en cuir.

Certains pèsent près de 5 kg. Le poids d’une bonne pastèque! Leur poids varie toutefois,
selon l’épaisseur de l’acier, entre 1,7kg et 5kg!

                                                                           20
                                                                       DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                      L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
4. CHARLES-EMMANUEL IER ET BRUNAULIEU

Avant la visite :
Parmi les personnages dont on parle autour de l’Escalade, présenter les figures les plus
marquantes:
Charles-Emmanuel Ier, Duc de Savoie
François de Brunaulieu, gouverneur de Bonne en Faucigny, qui mena les troupes
savoyardes au combat
La Mère Royaume

S’interroger : Comment les connait-on ? Que reste-t-il d’eux ?
Que peut-on voir au musée ? Des portraits, des objets leur ayant appartenu, des éléments
de l’époque.

Au MAH , dans la salle des Armures:
La salle conserve, parmi les souvenirs de l’Escalade, plusieurs objets ayant appartenu ou
passant pour avoir été ceux de Charles-Emmanuel Ier, de François de Brunaulieu ou encore
l’armure du pétardier Picot. Elle expose en outre un portrait en pieds du Duc de Savoie.

Pour aller plus loin :
Pour aller plus loin autour de la notion de portrait, de portrait de cour et la mode de l’époque :
    Dossier pédagogique Face à face. L’art du portrait, réalisé par la Médiation culturelle
       des MAHs, à télécharger sur www.mah-geneve.ch, rubrique Publics/ Scolaires et
       enseignants

                                               Auteur inconnu, Théodore de Bèze,vers 1600e, N° d’inventaire G 0298,
                                                                                 © MAH Bettina Jacot-Descombes

                                                                                     21
                                                                         DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                        L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Charles-Emmanuel Ier,                             blancs et des pantoufles de cuir. Des bijoux et
                                                  des armes accompagnent ce costume officiel :
Duc de Savoie                                     une épée et une dague sur les hanches et
MAH, Niveau 0, salle des Armures                  autour du cou un collier avec des pierres
                                                  précieuses. Tous ces éléments attestent la
AUTEUR : Auteur inconnu, d’après Jan              richesse du modèle et son statut de Duc. Le
Kraeck, dit Giovanni Caracca                      lion représenté aux côtés du Duc atteste de sa
MATIÈRE ET TECHNIQUE : Huile sur toile            puissance, en effet Charles-Emmanuel de
DIMENSIONS : 196 x 112cm                          Savoie ne vivait pas avec un lion. Le peintre
DATATION : XVIIIe siècle                                       ajoute cet attribut au portrait
                                                               officiel afin d’évoquer la force de
DESCRIPTION : Cette                                            son modèle.
composition, qui fait allusion
aux vertus du prince, a été                                     POUR EN SAVOIR PLUS : Ce
élaborée par Giovanni                                           portrait est un exemple de ce que
Caracca dans un dessin                                          nous pouvons appeler le portrait
datant du XVIe siècle                                           d’apparat. C’est un type de
conservé à la Bibliothèque                                      représentation qui a comme but
nationale de Turin où le                                        premier la propagande, la mise
costume et la pose du duc                                       en valeur du modèle à des buts
sont identiques, mais où                                        politiques. Les premiers portraits
l'animal est reproduit couché.                                  d’apparat prennent comme
Giovanni Caracca était le                                       modèle les rois, reines, princes,
portraitiste attitré de la                                      etc. afin de légitimer ou de
Maison de Savoie et a                                           célébrer leur pouvoir. À partir du
réalisé de nombreux portraits                                   XVIIe siècle, ses codes seront
du duc, de son épouse et de                                     repris par la noblesse en France.
leurs enfants pour orner les                                    Dans ce type de portrait, nous
châteaux savoyards et les                                       trouvons le modèle dans des
offrir à d’autres souverains.                                   postures officielles, héroïques,
Le Duc de Savoie se tient                                       portant des costumes riches
debout de trois-quarts, les jambes légèrement     autant par leur symbolique que par leur coût.
écartées, la main gauche sur la hanche            Au niveau de la composition, ce sont souvent
soulignant la présence d’une dague, la main       des portraits en légère contre-plongée, ce qui
droite sur la tête du lion qui semble lui être    place le modèle dans une position de
soumis. Il porte une armure d’apparat avec un     supériorité par rapport au spectateur. De par
décor ciselé sur des bandes dorées, on peut       leur fonction, il s’agissait souvent de tableaux
voir dans ce décor le symbole du duché de         qui étaient envoyés dans tous les territoires du
Savoie : le nœud de Savoie (sorte de 8            royaume. Le même portrait pouvait avoir des
stylisé). Certaines pièces de cette armure sont   copies, et des copies de copies, ce qui est le
exposées à l’Armurerie Royale de Turin. Le        cas avec ce tableau.
reste de son costume suit la mode de
                                                  Auteur inconnu, d’après Jan Kraeck, Charles-Emmanuel I, Duc
l’époque, une fraise autour du cou, une culotte   de Savoie, XVIIIe, N° d’inventaire 1980-0144,
bouffante appelée haut-de-chausse, des bas        © MAH Bettina Jacot-Descombes

                                                                                22
                                                                     DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                    L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
POUR EN SAVOIR PLUS : Cette armure,
Armure dite « de Brunaulieu »                                 probablement milanaise, date des années
MAH, Niveau 0, salle des Armures                              1620. Elle est la meilleure de ce type dans les
                                                              collections du MAH. C’est la raison pour
AUTEUR : Atelier milanais, Italie
                                                              laquelle elle a été attribuée au chef des
MATIÈRE ET TECHNIQUE : Acier bruni, cuir
                                                              troupes savoyardes, à la fin du XIXe siècle.
DIMENSIONS : Poids 35 kg
                                                              Compte tenu de sa datation, cette magnifique
DATATION : 1620
                                                              armure n’a donc pu servir ni à Brunaulieu, ni à
                                                              aucun autre personnage important lors de la
DESCRIPTION : Cette armure de cuirassier
                                                              bataille de l’Escalade.
complète est l’une des plus impressionnantes
de la collection du MAH. Elle est composée                    François de Brunaulieu occupe en 1602 la
d’un armet savoyard, d’un gorgerin, d’un                      charge de gouverneur de Bonne en Faucigny.
plastron, d’une dossière, d’épaulières                        Il est décrit comme le principal promoteur de
symétriques, de brassards avec lamelles                       l’entreprise. C’est lui qui serait allé
articulées à la saignée du coude, de cuissards                personnellement mesurer les murailles de
à lames descendant jusqu’aux genoux. Les                      l’enceinte. Lors de l’Escalade, il assurait le
gantelets manquent. La ceinture et les                        commandement des troupes qui investirent la
courroies en cuir sont des restitutions                       courtine de la Corraterie. Il fut d’ailleurs le
modernes.                                                     premier à y monter. Il se trouvait à l’intérieur de
Pour mieux résister aux coups de feu, le                      l’enceinte lorsque l’alarme fut donnée. Il serait
plastron est doublé d’un autre renfort,                       mort assez vite au début des combats et
amovible. Entièrement brunie, l’armure                        Charles-Emmanuel Ier prétendit par la suite
présente un sobre décor de bandes rabaissées                  que c’est suite à son décès que la
disposées sur le pourtour des pièces.                         désorganisation des troupes conduit au pillage
                                                              et à la défaite.

                         Amure dite de Brunaulieu, vers 1620, N° d’inventaire E 15,© MAH Genève

                                                                                  23                      DOSSIER
                                                                                                     PÉDAGOGIQUE
                                                                           L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
CHARLES-EMMANUEL IER, DUC DE SAVOIE
                                          AU MAH, salle des Armures
                                                       FICHE ÉLÈVE

Retrouve ce tableau dans la salle des Armures. Il représente Charles Emmanuel I er,
Duc de Savoie. Sais-tu pourquoi il est exposé parmi les objets liés à l’Escalade ?

……………………………………………………………………………………………

Où est Charles-Emmanuel sur le tableau ? Entoure la bonne réponse :

en pleine bataille                dans son château                  dans un zoo

Comment est-il habillé ? Relie chaque détail photo avec son nom :

         Fraise en dentelle

                          Chaussure
                                                            Hauts-de-chausse

                     Demi-
                     armure

        Bas de soie

Quelles armes porte-t-il ? Entoure-les sur les détails en photo.

Avec quel animal est représenté Charles-Emmanuel ? …………………………………..

En avait-il un vrai chez lui ? …………………………………………………..

Avec quel animal voudrais-tu te faire représenter ? ……………………………………

                                                                    24
                                                                  DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                 L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
BRUNAULIEU
                                                                      AU MAH, salle des Armures
                                                                                   FICHE ÉLÈVE

Le Musée d’art et d’histoire ne possède pas de portrait de Brunaulieu mais il
conserve une armure.

Retrouve son armure dans la vitrine L’Escalade. Un indice : c’est la plus grosse !

Elle protège presque toutes les parties du corps. Mais lesquelles ne sont pas
protégées ? ……………………………………………………………………………

Que pouvait-il ajouter pour se protéger mieux ? ………………………………………

Comment tiennent les pièces entre elles ?.................................................................

Le petit crochet que tu vois sur sa poitrine sert à attacher une deuxième plaque de
métal. Pourquoi à ton avis ?........................................................................................

Brunaulieu, le chef des troupes savoyardes, a été parmi les premiers à grimper les
échelles pour entrer dans la ville. Imagine comme cela devait être difficile de grimper
à l’échelle avec cette armure ! Est-ce que qu’il pouvait plier les bras ?
………………….

Et les jambes ?......................................

À ton avis, quel poids peut-elle peser ? Entoure la bonne réponse.

                    10 kg                                     35 kg                           80 kg

      poids d’un enfant d’un an                 poids d’un enfant de 9 ans                 poids d’un adulte

En fait, cette armure date de 1620. Est-ce qu’elle a pu servir à l’Escalade ?
……………………..

On dit que c’est celle de Brunaulieu car c’est la plus belle de notre collection.

                                                                                            25
                                                                                   DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                                  L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Pour prolonger l’activité au musée :
Dans la vitrine présentant les armets savoyards, est exposée l’épée dite de Charles-Emmanuel.
On l’attribue au Duc de Savoie car elle porte au centre de la coquille les initiales CE entrecroisées
sous une couronne. Acquise en 1933 lors d’une vente par le Musée d’art et d’histoire, elle a
longtemps été attribuée au Duc avant que l’observation de la couronne ne permette à José Godoy,
alors conservateur de la collection, de dire que ce n’est pas une couronne ducale mais royale. Or si
Charles-Emmanuel Ier a bien été duc, il ne fut jamais roi. En revanche, son fils, Victor-Amédée Ier
(1587-1637) devint roi de Chypre et de Jérusalem et put donc prétendre à fermer la couronne. Ce titre
ayant été conservé par ses descendants, cette épée pourrait être celle de Charles-Emmanuel II qui a
les mêmes initiales que son aïeul.

                    Épée dite de Charles-Emmanuel Ier Duc de Savoie, XVIIe siècle, N° d’inventaire 2153,
                                              © MAH Flora Bevilacqua

Correction de la fiche élève Charles-Emmanuel Ier
Car c’est lui qui a ordonné l’attaque de l’Escalade.
Dans son château
Il porte un ensemble composé d’une demi-armure avec une fraise autour du cou et d’un bas composé
d’un haut-de-chausse (la « jupe »), de bas et de chaussons de cuir. Le collier qu’il a autour du cou est
celui de l’ordre de l’Annonciade.
Il porte une épée et une dague.
Il est accompagné d’un lion.Les portrait de cour sont parfois accompagnés d’animaux en tête
desquels le lion et le chien.

Correction de la fiche élève Brunaulieu
Les mains, l’arrière des cuisses, le bas des jambes et les pieds
Des gants et des bottes
Avec des rivets en métal et des attaches en cuir
Pour mieux protéger le corps contre les coups tirés avec une arme à feu, c’est un double blindage.
Oui il pouvait plier les bras et les jambes grâce aux nombreuses petites pièces rivetées qui forment
comme une carapace.
35 kg
Non

                                                                                                    26
                                                                                       DOSSIER PÉDAGOGIQUE
                                                                      L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Vous pouvez aussi lire