L'ESCALADE MAISON TAVEL ET MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE - Un musée Ville de Genève - Les musées à Genève
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SOMMAIRE INTRODUCTION P. 1 L’ESCALADE EN BREF P. 5 CINQ FICHES THÉMATIQUES P. 6 L’ESCALADE À PETITS PAS P. 8 SE REPÉRER DANS LA GENÈVE DE 1602 P. 11 SE PROTÉGER : LES ARMETS SAVOYARDS P.17 CHARLES-EMMANUEL I er ET BRUNAULIEU P. 21 LA MÈRE ROYAUME P. 27 INFORMATIONS PRATIQUES ET CRÉDITS P. 33 INTRODUCTION AU DOSSIER Ce dossier pédagogique a pour but d’outiller les enseignants pour les inciter à visiter les collections du Musée d’art et d’histoire et de la Maison Tavel avec leurs élèves de manière autonome. Il se concentre sur quelques objets représentatifs de leurs collections autour de la période de l’Escalade. Il donne sur ceux-ci une information ciblée, guide leur observation, au musée, tant par l’élève que par l’enseignant, invite à faire des liens et à les replacer dans un contexte. Attention, il est important de venir faire des repérages avant d'emmener une classe au musée. Les objets supports sont disséminés entre Musée d’art et d’histoire et Maison Tavel et peuvent être momentanément déplacés. Seule une petite partie des informations fournies sur les objets dans le dossier figure aussi dans les salles. Informations pratiques et plans Pour toutes les informations pratiques, vous pouvez vous référer aux dossiers Informations pratiques pour les écoles à télécharger sur www.mah-geneve.ch 1 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
LA SALLE DES ARMURES DU MAH La salle des Armures, au rez-de-chaussée, niveau 0 du Musée d’art et d’histoire est le lieu d’exposition des éléments liés à l’Escalade. Elle est accessible toute l’année. Durant le mois de décembre, une présentation complémentaire sur l’Escalade est installée, voir ci-dessous. En visite Avec votre classe, vous pouvez venir en visite libre en utilisant ce dossier ou demander une visite commenté de la salle auprès du secteur de la Médiation, voir p. 33. Notez cependant que les visites commentées n’ont pas lieu de mi-novembre à fin décembre. Histoire des collections Les armes et armures anciennes conservées au MAH proviennent principalement de l’ancien Arsenal. Le butin de l’Escalade, c’est-à-dire les échelles, les armures, les armes blanches, les pistolets, les arquebuses à rouet, les pétards, dût rejoindre le dépôt d’armes de l’Arsenal peu après l’événement. Ce butin, érigé en trophée, fut présenté le jour même à la population. On sait que les échelles furent réutilisées dans une expédition en 1603. Conservées, ces différentes pièces ne furent plus associées par la suite à l’Escalade, jusqu’en 1831 où l’inventaire en associe une partie à l’événement. C’est au moment où ces armes furent réunies dans la « Salle des Armures et Collections historiques » au premier étage de l’Arsenal qu’elles prirent véritablement ce vernis historique. C’est ainsi que les armures blanches de la cavalerie genevoise, datant des années 1570-80, furent considérées comme ayant servi à l’Escalade tandis que les armures noires devinrent « savoyardes ».Le tout passa tel quel dans la salle des Armures du Musée d’art et d’histoire en 1910. LA MAISON TAVEL Plus ancienne demeure privée de Genève, la Maison Tavel conserve et expose des objets du patrimoine genevois. Parmi ceux-ci, au rez-de-chaussée, une vue de l’Escalade est exposée, ainsi que des étains de l’époque au deuxième étage. C’est pourquoi plusieurs fiches de ce dossier peuvent se faire dans la maison. En visite Avec votre classe, vous pouvez venir en visite libre en utilisant ce dossier ou demander une visite commenté générale de la Maison Tavel auprès du secteur de la Médiation, voir p. 33. Il n’y a pas de visite commentée exclusivement sur le thème de l’Escalade qui soit proposée. 2 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
POUR TOUTES LES CLASSES, EN DÉCEMBRE EXCLUSIVEMENT! Un nouveau dispositif dans la salle des Armures du MAH En lieu et place de l’exposition des illustrations d’Édouard Elzingre pour l’ouvrage La Nuit de l’Escalade, le musée renouvelle sa proposition du mois de décembre pour cette commémoration typiquement genevoise, avec un dispositif qui dévoile tout sur les événements de cette nuit de décembre 1602. Expérimenter et manipuler des armes et des armures Essayer un armet (casque fermé), toucher une cible de la pointe d’une rapière, tenir des rênes avec un gantelet… Qui n’a jamais rêvé d’exécuter ces gestes familiers des cuirassiers de 1602 ou des chevaliers du Moyen Âge, en visitant la collection d’armes et d’armures du musée? C’est désormais chose possible durant le mois de décembre grâce à des dispositifs ludiques, destinés aux familles et au jeune public, pensés pour répondre par l’expérimentation aux questions que l’on se pose immanquablement sur les objets de la salle des Armures. Peut-on bouger dans une armure d’acier? Que voit-on avec un casque sur la tête? Peut-on enfiler une cuirasse tout seul ou a-t-on besoin d’un écuyer? Où doit-on placer les doigts sur une garde d’épée compliquée? Des répliques de pièces d’armement, de petits films muets et une série de défis se complètent pour apporter des réponses, tout en invitant à observer d’un œil plus averti les pièces patrimoniales équivalentes exposées en vitrine. Et toute l’année, l’Escalade racontée par ceux qui l’ont vécue Quel meilleur moyen d’entrer dans l’Histoire que de l’entendre racontée par ceux qui l’ont vécue? Tel est le parti pris d’un film réalisé dans la salle Zizers du MAH, donnant la parole aux différents protagonistes de l’époque: le duc Charles-Emmanuel de Savoie, instigateur de l’événement, en explique le contexte; François de Brunaulieu, en charge des opérations de terrain, évoque le plan savoyard; Simon Goulart, pasteur à Saint-Gervais, et Esaïe Colladon, deux témoins des faits et auteurs de comptes-rendus, narrent le déroulement des combats dans Genève en compagnie du malheureux pétardier Savoyard Picot; et enfin la Mère Royaume évoque la tradition et les commémorations. Le ton est léger, le fond est sérieux et les objets, tantôt au cœur du propos, tantôt l’illustrant, s’éclairent d’un jour nouveau. Expérimenter le port de la cuirasse avec un des modules Escalade, en décembre dans la salle des Armures Vacances qui ont la patate 2019, © MAH Genève, photo : Mike Sommer 3 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
CLASSES INCLUSIVES / DIVISION SPÉCIALISÉE ÉLÈVES À BESOINS ÉDUCATIFS PARTICULIERS Depuis plusieurs années, le Musée d’art et d’histoire propose des visites spécifiques pour le public en situation de handicap en mettant en place des dispositifs multi-sensoriels. Aujourd’hui, le musée élargit ces propositions à un public plus large afin que les classes inclusives, les classes de la division spécialisée et les centres médico-pédagogiques trouvent leur place au musée comme les autres. Le thème de l’Escalade est particulièrement approprié pour une première découverte du musée puisqu’il fait référence à une fête connue et appréciée de tous, tout en permettant de découvrir les « vrais » objets utilisés lors de cette bataille. Le secteur de la Médiation culturelle développe du matériel sensoriel en lien avec les différentes collections. Pour l’Escalade, une visite spécifique, avec l’accompagnement d’un-e médiateur-trice, permet de découvrir la salle des Armures du MAH avec des éléments d’armures et de casques à manipuler notamment. N’hésitez pas à nous contacter pour organiser une visite avec votre classe inclusive ou spécialisée. Notez cependant que pour des raisons d’organisation, nous ne proposons pas ces visites entre mi-novembre et fin décembre car de trop nombreuses classes viennent au musée en visite libre et nous ne pourrions pas accueillir votre groupe dans les meilleures conditions. © MAH Genève, photo : Mike Sommer 4 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
L’ESCALADE EN BREF RÉSUMÉ DES ÉVENEMENTS C’est dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602 qu’a eu lieu l’Escalade, une attaque des troupes du Duc de Savoie, Charles-Emmanuel Ier contre Genève. Le projet des Savoyards est de prendre par surprise la ville, en escaladant les fortifications du côté de la Corraterie et de la Porte Neuve. Depuis le printemps 1601 déjà, Charles-Emmanuel, secondé par le seigneur d'Albigny, prépare son projet d’attaque contre Genève. Leur plan prévoit de dresser des échelles contre le mur longeant la Corraterie. Puis de faire monter des troupes d’élite afin qu’elles ouvrent les portes de l’enceinte intérieure de la ville (Portes de la Monnaie, de la Tertasse, de la Treille) et qu’elles fassent sauter la Porte Neuve depuis l’intérieur de la ville pour laisser entrer le gros des troupes qui se trouve à Plainpalais. Dans la nuit, les troupes savoyardes se mettent en marche à Étrembières. Les premiers, (environ trois cents hommes) parvenant au bord de la courtine de la Corraterie font partie de l’élite de la troupe. Ils posent des claies et des fascines dans les fossés pour les combler et dressent trois échelles contre le rempart haut de huit mètres environ. Au pied des échelles, d’Albigny encourage les hommes et un jésuite écossais, le père Alexandre Hume, leur remet des charmes, des formules magiques inscrites sur des petits papiers pour les préserver de la mort par le fer, l’eau ou le feu. Alors que les premiers soldats pénètrent l’enceinte, d’Albigny fait déjà prévenir le Duc de l’« heureux commencement de l’affaire ». Pourtant, vers deux heures et demie du matin, la sentinelle de la tour de la Monnaie entend du bruit et envoie un soldat, François Bousezel, pour voir ce qui se passe. Il parvient à tirer un coup d’arquebuse pour donner l’alarme juste avant d’être tué. François de Brunaulieu, qui mèn e les troupes savoyardes, un des premiers à grimper les échelles, divise la troupe en plusieurs groupes qui se dirigent vers les portes de la ville. Un des groupes doit se rendre à la Porte Neuve pour l’ouvrir en la faisant sauter à l’aide d’un pétard. Trois autres groupes se dirigent vers les Portes de la Treille, de la Tertasse et de la Monnaie pour empêcher les Genevois de les fermer. Isaac Mercier parvient à couper la corde retenant la herse de la Porte Neuve. Celle-ci tombe et s’abat sur le pétard du soldat savoyard Picot. Désormais, il n’est plus possible de détruire la porte pour l’ouvrir au gros des troupes. Ces premiers événements ont réveillé la plupart des Genevois. À la Treille, ils parviennent à sortir des mantelets de l’Arsenal et les entreposent sur la plate-forme de la Maison de Ville. Un combat s’engage à la Porte de la Tertasse. L’ancien syndic, Jean Canal, est tué. À la Porte de la Monnaie, près du Rhône, Catherine Cheynel, femme de Pierre Royaume, lance un pot sur un assaillant et le tue. 5 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Sur la Corraterie, les Savoyards tentent d’entrer dans les maisons qui forment l’enceinte intérieure de la ville - entre la Corraterie et la rue de la Cité - en brisant les portes. Là aussi, leur tentative est vaine. Madame Piaget lance la clef de sa porte aux Genevois se trouvant du côté de la Cité, ce qui leur permet de passer du côté de la Corraterie et de repousser les Savoyards le long de la courtine de la Corraterie. Plusieurs assaillants, pour sauver leur vie, se précipitent sur les échelles ou sautent du parapet dans le fossé. À la Porte Neuve, des Genevois se glissent jusqu’au bastion de l’Oie où ils chargent un canon avec des clous et des chaînes. Le coup de canon part en direction des échelles et les rompt. Les premiers rapports faisant état de « victoire », le gros de l’armée demeuré à Plainpalais, croit que ce coup de canon est le bruit du pétard faisant sauter la Porte Neuve. Il se dirige rapidement vers l’entrée de la porte qu’il trouve fermée et le pont-levis relevé. Les soldats sont même surpris par le feu de projectiles lancés dorénavant par le canon mis en action sur la plate-forme proche de la Maison de Ville. L’armée savoyarde est repoussée et fuit. Une histoire raconte que lorsque le Duc apprend la nouvelle de la défaite il aurait dit à d’Albigny: « Vous avez fait là une belle cacade! ». Armet savoyard, N° d’inventaire C 874 © MAH Genève, photo : Flora Bevilacqua 6 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
CINQ FICHES THÉMATIQUES Pour découvrir l’Escalade au MAH et à la Maison Tavel, nous vous proposons plusieurs thèmes autour des objets exposés. Attention : certains objets peuvent ne pas être visibles momentanément en fonction des prêts, des changements d’accrochage ou des nécessités de restauration. Venez toujours au musée avant votre visite avec la classe ! 1. L’ESCALADE À PETITS PAS Pour une visite « Escalade » avec les plus jeunes ou comme introduction pour tous Dès la 1P 2. SE REPÉRER DANS LA GENÈVE DE 1602 Des vues de Genève pour comprendre la ville de l’époque et repérer les lieux de l’attaque Dès la 6P 3. SE PROTÉGER : LES ARMETS SAVOYARDS Pour tout savoir des fameux casques de l’Escalade Dès la 4P 4. CHARLES-EMMANUEL IER ET BRUNAULIEU Pour faire connaissance avec les instigateurs de l’attaque Dès la 4P 5. LA MÈRE ROYAUME ET SA MARMITE A-t-elle vraiment existé ? Et sa marmite, l’a-t-on retrouvée ? Dès la 4P 7 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
1. L’ESCALADE À PETITS PAS Pour les élèves les plus jeunes, cette visite vous emmène sur les traces des objets de l’Escalade… Elle est aussi adaptable à tous les niveaux. Niveaux : de la 1P à la 3P ou comme introduction pour tous Avant la visite Raconter : Avant de venir jusqu’au musée, racontez aux élèves l’histoire de l’Escalade. S’imaginer : Une ville entourée de murailles, c’est comment ? Comment fait-on pour entrer et sortir de la ville ? Est-ce que les murs étaient hauts ? Comme l’école ? Comment faire pour passer par-dessus ? Décrire : Comment étaient équipés les soldats ? Quelles protections avaient-ils ? Quelles armes employaient-ils ? Étapes suggérées : Avec une classe de plus jeunes, nous vous suggérons de restreindre votre visite à un lieu, la salle des Amures du Musée d’art et d’histoire. Elle permet une visite très complète autour du thème de l’Escalade et évite des déplacements vite compliqués à travers la ville. En venant au MAH, suivant votre itinéraire, on peut par exemple s’arrêter : Dans le Parking Saint-Antoine : on voit des restes des vraies fortifications de l’Escalade ; au Parc des Bastions : le bastion Miron et le bastion Saint-Léger sont de l’époque également À la place Neuve : c’est là qu’il y avait la porte d’entrée de la ville, que les Savoyards n’ont pas pu forcer pour entrer Au passage de la Monnaie, en bas de la rue de la Cité : c’est là qu’habitait la Mère Royaume À Bel-Air : la Fontaine de l’Escalade, de 1857, commémore l’événement avec un décor rappelant la bataille Dans le temple de Saint-Gervais, pour voir le vitrail de l’Escalade Au musée : 8 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Au Musée d’art et d’histoire, dans la salle des Armures Devant Charles-Emmanuel Ier de Savoie Raconter qui est ce personnage ? Quel rôle a-t-il joué dans l’histoire de l’Escalade ? C’est lui qui a commandé l’attaque de la ville mais il n’y a pas participé directement. Il est resté dans son château. S’interroger : Que porte-t-il comme vêtements ? Il est à moitié en armure, à moitié en habit de cour, pour montrer qu’il est à la fois un grand soldat et un homme élégant et cultivé. S’imaginer : Le Duc avait-il un lion chez lui ? Le lion a-t-il l’air sauvage ? L’effet serait-il le même si un lapin prenait la place du lion ? Pour aller plus loin, voir Fiche Charles-Emmanuel Ier, page 21 Auteur inconnu, d’après Jan Kraeck, Charles-Emmanuel Ier, Duc de Savoie, XVIIIe, N° d’inventaire 1980-0144, © MAH Bettina Jacot- Descombes Devant les armets savoyards S’interroger : Qu’est-ce que c’est comme objet ? À quoi est-ce que ça sert ? Décrire : Sont-ils tous pareils ? Quelles sont les différences ? Est-ce qu’ils protègent bien la tête ? Comment protéger les yeux ? Observer : Peut-on voir avec ces casques ? Entendre ? Parler ? Respirer ? Comparer les casques de type armet savoyard avec ceux de la vitrine à droite qui sont en acier brillant. Outre la couleur, quelles sont les différences ? Les avantages et les inconvénients ? Dessiner : Et si vous dessiniez votre propre version du casque, comment serait-il ? Aurait-il des ouvertures ? Une forme spéciale ? Une moustache ? Pour aller plus loin, voir Fiche Se protéger : les armets savoyards, page 17 Armet savoyard, inv.C 876 © MAH Genève, Photo: F.Bevilacqua Devant les échelles Observer : Comment sont-elles fabriquées ? En un ou plusieurs morceaux ? Les éléments sont-ils identiques ? Il y a les éléments du haut qui ont une roulette pour faire monter l’échelle et ceux du bas qui portent des piques pour pouvoir être plantés dans le sol. S’interroger : Pourquoi y a-t-il des morceaux différents ? Pourquoi les avoir faites en plusieurs morceaux ? Imaginer : Est-ce que vous oseriez monter sur des échelles aussi hautes ? en pleine nuit ? en plein hiver ? Mimer : Et si toute la classe mimait ce qu’il a fallu faire pour amener ces échelles, les installer et grimper dessus ? Échelle de l’Escalade, tronçon inférieur, inv. F 0041 © MAH Genève, Photo: F.Bevilacqua 9 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Devant le pétard S’interroger : Qu’est-ce que c’est ? Est-ce que c’est un canon ? En quelque sorte mais il ne tire pas de boulet, on le place sur une porte pour la faire exploser. Quand a-t-on utilisé un pétard ? Mimer : Quels sont les gestes à faire ? Charger le pétard de poudre, le placer sur la planche (madrier), placer la planche sur la porte, allumer la mèche Faire des liens : Et aujourd’hui qu’appelle-t-on un pétard de l’Escalade ? Pétard, inv.K 0032 © MAH Genève, Photo: B. Jacot-Descombes Devant l’armure dite du pétardier Picot S’interroger : Qu’est-ce que cette armure a de particulier ? Est- ce qu’elle protège tout le corps ou seulement une partie ? Elle est bien plus épaisse que d’autres armures et donc plus lourde. Pourquoi ? Imaginer/mimer : Cette armure est celle d’un pétadier, l’homme qui installe le pétard. Il faut donc le protéger des coups reçus par en-dessus, tout en lui permettant d’avoir les mains mobiles et de pouvoir se déplacer rapidement. Armure de siège dite du pétardier Picot, inv. E 0030 © MAH Genève, Photo: F.Bevilacqua Dans la salle S’interroger : Et la marmite ? Est-ce qu’elle est quelque part dans le musée ? Si Madame Royaume l’a jetée par la fenêtre pendant la nuit, est-ce qu’elle est arrivée jusqu’à nous ? Non, on ne sait pas ce qu’elle est devenue. Elle a peut-être été réutilisée le lendemain par Madame Royaume ou d’autres ! En quelle matière pouvait-elle être ? En chocolat ? En métal comme les armures ? Pour aller plus loin, voir la fiche Mère Royaume, page 27 © MAH Genève, photo : Mike Sommer 10 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
2. SE REPÉRER DANS LA GENÈVE DE 1602 La ville de Genève en 1602 est entourée de remparts qui ne peuvent être franchis qu’en trois lieux : la porte de Cornavin, celle de Rive et celle de Neuve. Le périmètre de la ville forme un ovale entre ces trois portes et englobe la vieille ville actuelle, les rues Basses de Bel-Air à Rive et le quartier de Saint-Gervais sur la rive droite, du Rhône au temple de Saint-Gervais, et de la rue du Temple à celle de Chantepoulet. Les vues de Genève datant du XVIIe siècle représentent des vues générales de la ville depuis les remparts Sud. Au premier plan, les maraîchages de Plainpalais. Puis les murailles de la ville avec les éléments défensifs : de gauche à droite : la Tour de la Corraterie, le boulevard de l’Oie, la Porte Neuve, le Bastion Miron et le boulevard de Saint-Léger. Puis l’enceinte intérieure, composée des façades des maisons, est percée des Portes de la Monnaie, de la Tertasse, de la Treille et de Saint-Léger. On reconnait au centre droit l’imposante Tour Baudet, toujours en place, ainsi que l’édifice de la cathédrale. De l’autre côté, le quartier de Saint-Gervais dont on voit le temple. Entre les deux, le Rhône que l’on devine. Avant la visite Observer différentes vues de Genève anciennes (Hodler, Corot) ou récentes. Quel point de vue est favorisé? Quels éléments architecturaux de la ville sont mis en avant? Imaginer ensemble le périmètre de la ville ainsi que les bâtiments existant déjà à l’Escalade. Au Musée : Deux fiches d’observation vous permettent de faire la visite à la Maison Tavel ou au MAH. Elles sont interchangeables et vous guident à faire les mêmes observations. Si vous êtes à la Maison Tavel, vous pouvez poursuivre votre visite autour du Relief Magnin. Il présente Genève vers 1850. On peut ainsi observer les différences et les similitudes entre les deux villes. Parmi les différences importantes : les fortifications se sont considérablement agrandies et élargies ; il existe des petits ponts qui permettent d’entrer et sortir de la ville, les quais ont été construits. Parmi les similitudes : le périmètre de la ville est similaire, les constructions principales se retrouvent : la cathédrale, la Tour Baudet, le temple de Saint-Gervais, la Maison Tavel. Pour aller plus loin, consultez le dossier pédagogique Le Relief Magnin. à télécharger sur www.mah-geneve.ch, rubrique Publics/ Scolaires et enseignants Après la visite En se promenant pour rentrer à l’école, observer les différents lieux de l’épisode de l’Escalade et les mettre en lien avec leur représentation sur la peinture. Aller voir les lieux repérés: Tour Baudet, Treille, descendre sur la Place de Neuve regarder la plaque montrant le Bastion de l’Oie – comparer sa forme avec l’iconographie. Quels sont les lieux qui existent encore aujourd’hui? Quelles parties de la ville sont méconnaissables? 11 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Vue aux banderoles, à la Maison Tavel Rez-de-chaussée AUTEUR : Inconnu TYPE D’OBJET: Peinture MATIÈRE ET TECHNIQUE : Huile sur toile DIMENSIONS : Haut. : 80 cm, larg.: 213 cm DATATION : Vers 1620 PROVENANCE : Genève L'Escalade de Genève, 1602. Vue aux banderoles, inv. 11572 © MAH Genève, Photo: Y. Siza DESCRIPTION : Sur cette peinture, représentant la bataille de l’Escalade peinte peu après les événements, des anges tiennent des phylactères sur lesquels figurent des phrases des Psaumes (Ancien testament) : les Genevois sont délivrés par le Tout-Puissant, Cé qu’è l’ainô (Celui qui est en haut). Dans la partie supérieure, on lit : GENEVE DELIVREE DE SES ENNEMIS PAR LE BRAS DV TOVT PVISSANT LE 12 DECEMBRE 1602 SVR LA MINVICT. La vue prise depuis Plainpalais figure les différents épisodes de l’attaque : les échelles, le coup de feu du bastion de l’Oie, la fuite des Savoyards. On reconnait la physionomie de la ville et ses principaux bâtiments (voir introduction supra). POUR EN SAVOIR PLUS : Les phylactères portés par les anges portent des versets bibliques, tirés pour la plupart des Psaumes. Jéhovah, le nom de Dieu en hébreu, est au centre du tableau en lettres de feu. L’idée que Genève fut miraculeusement délivrée par l’intervention divine est mise en avant. Il s’agit probablement d’une commande officielle destinée à l’une des salles de l’Hôtel de Ville. En témoignent sa dimension et l’apposition des armoiries de Genève. La présence d’un mur crénelé à droite de la Tour Baudet, construit vers 1620, permet de dater cette peinture à une date postérieure à celle-ci. 12 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Vitrail de l’Escalade, au MAH Niveau 0, Salle des Amures AUTEUR : Inconnu TYPE D’OBJET: Vitrail MATIÈRE ET TECHNIQUE : Peinture sur verre DIMENSIONS : Haut. : 48 cm., larg.: 62.3 cm DATATION : 1603-1606 PROVENANCE : Genève Vitrail de l’Escalade, N° d’inventaire 4702 © MAH Genève, photo : Flora Bevilacqua DESCRIPTION : Cette peinture sur verre est datée d’après les constructions représentées. On y voit les trois échauguettes ajoutées à la tour de l’Arve en 1603 ainsi que le mur allant de la Porte de la Monnaie à la courtine de la Corraterie détruit en 1606. Il est donc contemporain de l’Escalade. L’action est figurée de nuit, la puissance divine étant représentée sous forme d’allégorie par un œil inscrit dans un triangle, symbole de la Trinité. Elle est reliée à la ville par une échelle sur laquelle grimpent des anges. Elle rappelle que Genève fut délivrée des Savoyards par la volonté divine. Comme souvent sur ces vues, plusieurs épisodes sont rassemblés. Ici on distingue les troupes savoyardes rassemblées à Plainpalais, l’attaque sur les échelles, les Genevois sortant de la ville pour se battre, le coup de canon tiré du bastion de l’Oie. On reconnait par ailleurs les bâtiments principaux de la ville (remparts, bastions, Porte Neuve, Portes internes de la Monnaie, la Tertasse et la Treille, la Cathédrale, l’église Saint-Germain). On distingue à l’arrière plan le lac et dans la partie gauche (restaurée) le Rhône. Alors que l’attaque a eu lieu en hiver, les arbres arborent des frondaisons, comme c’est souvent le cas sur les vues de l’époque. 13 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
SE REPÉRER DANS LA GENÈVE DE 1602 À la Maison Tavel, Rez-de-chaussée FICHE ÉLÈVE Cette vue de Genève représente un événement célèbre de l’histoire de la Ville. Sais-tu lequel? …………………………………………………………. Donne deux indices qui te permettent de reconnaître l’événement? ………………………………………………………………………………………………… Peux-tu compléter l’inscription? GENEVE DELIVREE DE SES …………………………..PAR LE BRAS DV TOUTPVISSANT LE ………………………………………..SUR LA MINVICT Il s’agit d’un document officiel commandé par les autorités. Sais-tu ce qui nous permet de le savoir? ………………………………………………………………………… Tout est représenté en même temps sur le tableau ! Repère et numérote les différentes étapes de la nuit: 1. Montée de Savoyards sur les échelles 2. Combats sur la Corraterie 3. Coup de canon depuis le bastion de l’Oie qui détruit les échelles 4. Cavalerie savoyarde qui fuit Repère maintenant la Cathédrale, la Porte Neuve et la Corraterie et écris leur nom dans les cadres. Arrives-tu à trouver la Maison Tavel? Un indice, elle a deux tours à cette époque. Entoure-la ! 11 1 1 14 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
SE REPÉRER DANS LA GENÈVE DE 1602 Au MAH, Salle des Armures FICHE ÉLÈVE Cette vue de Genève représente un événement célèbre de l’histoire de la ville. Sais- tu lequel? …………………………………………………………. Donne deux indices qui te permettent de reconnaître l’événement? 1.……………………………………………………………………………………………… 2.……………………………………………………………………………………………… Comment voit-on que c’est la nuit ? ……………………………………………………… De quel type d’objet s’agit-il ? En quelle matière est-il fabriqué ? ………………………………………………………………………………………………… Tout est représenté en même temps ! Repère et numérote les différentes étapes de la nuit : 1. Montée de Savoyards sur les échelles 2. Combats sur la Corraterie 3. Coup de canon depuis le bastion de l’Oie qui détruit les échelles 4. Armée savoyarde qui attend Repère maintenant la Cathédrale, la Porte Neuve et la plaine de Plainpalais où attend l’armée et écris leur nom dans les cadres. 15 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
De retour en classe Mettre en lien la taille de Genève à cette époque et la taille de la ville actuelle. Marquer sur un plan actuel les limites de la ville ancienne. Imaginer/dessiner une vue de la bataille de l’Escalade: que pourrait-on faire figurer ? Comment organiser les éléments ? Quelles couleurs choisir pour rendre compte de la nuit? Corrigé de la fiche élève À la Maison Tavel L’Escalade La date sur l’inscription et les différents événements (échelles sur la Corraterie…) Ennemis/ 12 DÉCEMBRE 1602 Il porte les armoiries de la ville. 1-4-2-3 De gauche à droite: Corraterie, Porte Neuve, Tour Baudet et Cathédrale. On peut voir les deux tours de la Maison Tavel juste à gauche de la Tour Baudet. Au MAH L’Escalade L’aspect de la ville, les éléments de l’attaque (échelles), la Nuit Le ciel foncé, les étoiles C’est un vitrail. Il est en verre peint. 4-1-2-3 La cathédrale, la Porte Neuve, la plaine de Plainpalais 16 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
3. SE PROTÉGER : LES ARMETS SAVOYARDS Parmi les éléments de protection caractéristiques de l’époque de l’Escalade, le Musée d’art et d’histoire conserve une importante collection de casques de cavalerie, appelés des armets. Outre les casques, les soldats savoyards et genevois portaient, en fonction de leurs moyens, des protections sur le reste du corps allant du corselet (plastron d’armure avec une dossière articulée) à des demi-armures de cavaliers (corselet, spalières, bras et cuissardes). Ces éléments d’armures sont tous en acier bruni, ce qui les rend noirs, ainsi qu’on le faisait à l’époque. Les armures blanches exposées sont antérieures et datent des années 1570-1580. Ce ne sont donc pas des équipements qui ont volontairement été noircis pour la nuit de l’Escalade comme on le raconte parfois. Ces éléments sont exposés dans la salle des Armures du MAH. Avant la visite Réfléchir à l’usage d’un casque: pourquoi en porter un à l’époque? Et aujourd’hui, quand les élèves portent-ils des casques? Est-ce que ce sont toujours les mêmes qu’autrefois? Y a-t-il aujourd’hui plusieurs types de casques? Qui utilise des casques aujourd’hui dans son métier? Mettre en lien les récits de l’Escalade avec le port du casque. Le Savoyard tué par la marmite en portait-il un? Voir le film sur l’armet, téléchargeable sur notre chaîne You Tube : https://www.youtube.com/user/MAHgeneve Au MAH Observer ces curieux casques. Mimer leur expression. Discuter et évaluer si une fois qu’on porte le casque on peut: entendre, voir, manger, dormir, marcher, se battre… Comparer avec d’autres types de casques qui ne protègent que le dessus de la tête, ou le dessus et les côtés, p.ex. comparer avec les armets « blancs » dits de la cavalerie genevoise, exposés dans la vitrine de droite. 17 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Armet savoyards MAH, niveau 0, salle des Armures narines, une bouche marquée avec des orifices. Dans d’autres le tout est plus TYPE D’OBJET : Armet schématique. MATIÈRE ET TECHNIQUE : Acier peint en noir ou bruni POUR EN SAVOIR PLUS : Le nom d’armet DATATION : Vers 1580 savoyard a été donné par les spécialistes des PROVENANCE : Italie du Nord armes d’après la collection du Musée de Genève. À l’époque de l’Escalade, c’était un DESCRIPTION : De nos jours, le terme casque très à la mode dans l’Europe entière. d’armet savoyard s’applique à une variante Les récits de l’Escalade mentionnent toutefois d’armet, c’est-à-dire un casque fermé, en que les savoyards étaient vêtus de « casques usage à la fin du XVIe et au début du XVIIe à têtes». siècles. Il présente deux éléments Le musée possède au total 34 armets caractéristiques : savoyards dont sept exposés. - Un mézail ou un ventail qui protège le visage modelé en visage humain - Une avance frontale, plate ou arquée, placée au-dessus des yeux Dans certains armets, le visage humain est traité de façon assez naturaliste avec des yeux en amandes, un nez en relief ou pourvu de Armet savoyard, vers 1580, inv. C 891 © MAH Genève, Photo: F. Bevilacqua 18 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
SE PROTÉGER : LES ARMETS SAVOYARDS Au Musée d’art et d’histoire FICHE ÉLÈVE Parmi les casques ci-dessous, entoure celui qui ressemble à un visage humain : C’est un armet savoyard! Retrouves-en un maintenant dans le musée! Quelles parties de la tête protège-t-il? Entoure la ou les bonnes réponses: le dessus de la tête le cou le visage les yeux Quelles parties sont moins bien protégées? ……………………………………. À l’époque de l’Escalade, les troupes n’ont pas encore d’uniforme. Chacun s’équipe comme il peut. C’est pour cela qu’ils sont tous différents! Redessine le visage de tes armets préférés… ou invente les tiens! Repère sur le modèle devant toi, les ouvertures et crochets qui permettaient de l’enfiler. Cela te semble pratique? Et facile à porter pour un combat? À ton avis, quel poids peut atteindre ce type de casque? Entoure la bonne réponse : 150 g 600 g 1,5 à 2 kg 4 à 5 kg Pomme Melon Ananas Pastèque 19 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Corrigé de la fiche élève Le dessus, le cou et le visage Les yeux (malgré l’avance) Le crochet permet de l’ouvrir pour pouvoir l’enfiler comme un casque de moto dont on soulève la visière. Ce n’est pas très confortable à porter, mais on plaçait sur la tête une sorte de bonnet et le casque pouvait être doublé en cuir. Certains pèsent près de 5 kg. Le poids d’une bonne pastèque! Leur poids varie toutefois, selon l’épaisseur de l’acier, entre 1,7kg et 5kg! 20 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
4. CHARLES-EMMANUEL IER ET BRUNAULIEU Avant la visite : Parmi les personnages dont on parle autour de l’Escalade, présenter les figures les plus marquantes: Charles-Emmanuel Ier, Duc de Savoie François de Brunaulieu, gouverneur de Bonne en Faucigny, qui mena les troupes savoyardes au combat La Mère Royaume S’interroger : Comment les connait-on ? Que reste-t-il d’eux ? Que peut-on voir au musée ? Des portraits, des objets leur ayant appartenu, des éléments de l’époque. Au MAH , dans la salle des Armures: La salle conserve, parmi les souvenirs de l’Escalade, plusieurs objets ayant appartenu ou passant pour avoir été ceux de Charles-Emmanuel Ier, de François de Brunaulieu ou encore l’armure du pétardier Picot. Elle expose en outre un portrait en pieds du Duc de Savoie. Pour aller plus loin : Pour aller plus loin autour de la notion de portrait, de portrait de cour et la mode de l’époque : Dossier pédagogique Face à face. L’art du portrait, réalisé par la Médiation culturelle des MAHs, à télécharger sur www.mah-geneve.ch, rubrique Publics/ Scolaires et enseignants Auteur inconnu, Théodore de Bèze,vers 1600e, N° d’inventaire G 0298, © MAH Bettina Jacot-Descombes 21 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Charles-Emmanuel Ier, blancs et des pantoufles de cuir. Des bijoux et des armes accompagnent ce costume officiel : Duc de Savoie une épée et une dague sur les hanches et MAH, Niveau 0, salle des Armures autour du cou un collier avec des pierres précieuses. Tous ces éléments attestent la AUTEUR : Auteur inconnu, d’après Jan richesse du modèle et son statut de Duc. Le Kraeck, dit Giovanni Caracca lion représenté aux côtés du Duc atteste de sa MATIÈRE ET TECHNIQUE : Huile sur toile puissance, en effet Charles-Emmanuel de DIMENSIONS : 196 x 112cm Savoie ne vivait pas avec un lion. Le peintre DATATION : XVIIIe siècle ajoute cet attribut au portrait officiel afin d’évoquer la force de DESCRIPTION : Cette son modèle. composition, qui fait allusion aux vertus du prince, a été POUR EN SAVOIR PLUS : Ce élaborée par Giovanni portrait est un exemple de ce que Caracca dans un dessin nous pouvons appeler le portrait datant du XVIe siècle d’apparat. C’est un type de conservé à la Bibliothèque représentation qui a comme but nationale de Turin où le premier la propagande, la mise costume et la pose du duc en valeur du modèle à des buts sont identiques, mais où politiques. Les premiers portraits l'animal est reproduit couché. d’apparat prennent comme Giovanni Caracca était le modèle les rois, reines, princes, portraitiste attitré de la etc. afin de légitimer ou de Maison de Savoie et a célébrer leur pouvoir. À partir du réalisé de nombreux portraits XVIIe siècle, ses codes seront du duc, de son épouse et de repris par la noblesse en France. leurs enfants pour orner les Dans ce type de portrait, nous châteaux savoyards et les trouvons le modèle dans des offrir à d’autres souverains. postures officielles, héroïques, Le Duc de Savoie se tient portant des costumes riches debout de trois-quarts, les jambes légèrement autant par leur symbolique que par leur coût. écartées, la main gauche sur la hanche Au niveau de la composition, ce sont souvent soulignant la présence d’une dague, la main des portraits en légère contre-plongée, ce qui droite sur la tête du lion qui semble lui être place le modèle dans une position de soumis. Il porte une armure d’apparat avec un supériorité par rapport au spectateur. De par décor ciselé sur des bandes dorées, on peut leur fonction, il s’agissait souvent de tableaux voir dans ce décor le symbole du duché de qui étaient envoyés dans tous les territoires du Savoie : le nœud de Savoie (sorte de 8 royaume. Le même portrait pouvait avoir des stylisé). Certaines pièces de cette armure sont copies, et des copies de copies, ce qui est le exposées à l’Armurerie Royale de Turin. Le cas avec ce tableau. reste de son costume suit la mode de Auteur inconnu, d’après Jan Kraeck, Charles-Emmanuel I, Duc l’époque, une fraise autour du cou, une culotte de Savoie, XVIIIe, N° d’inventaire 1980-0144, bouffante appelée haut-de-chausse, des bas © MAH Bettina Jacot-Descombes 22 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
POUR EN SAVOIR PLUS : Cette armure, Armure dite « de Brunaulieu » probablement milanaise, date des années MAH, Niveau 0, salle des Armures 1620. Elle est la meilleure de ce type dans les collections du MAH. C’est la raison pour AUTEUR : Atelier milanais, Italie laquelle elle a été attribuée au chef des MATIÈRE ET TECHNIQUE : Acier bruni, cuir troupes savoyardes, à la fin du XIXe siècle. DIMENSIONS : Poids 35 kg Compte tenu de sa datation, cette magnifique DATATION : 1620 armure n’a donc pu servir ni à Brunaulieu, ni à aucun autre personnage important lors de la DESCRIPTION : Cette armure de cuirassier bataille de l’Escalade. complète est l’une des plus impressionnantes de la collection du MAH. Elle est composée François de Brunaulieu occupe en 1602 la d’un armet savoyard, d’un gorgerin, d’un charge de gouverneur de Bonne en Faucigny. plastron, d’une dossière, d’épaulières Il est décrit comme le principal promoteur de symétriques, de brassards avec lamelles l’entreprise. C’est lui qui serait allé articulées à la saignée du coude, de cuissards personnellement mesurer les murailles de à lames descendant jusqu’aux genoux. Les l’enceinte. Lors de l’Escalade, il assurait le gantelets manquent. La ceinture et les commandement des troupes qui investirent la courroies en cuir sont des restitutions courtine de la Corraterie. Il fut d’ailleurs le modernes. premier à y monter. Il se trouvait à l’intérieur de Pour mieux résister aux coups de feu, le l’enceinte lorsque l’alarme fut donnée. Il serait plastron est doublé d’un autre renfort, mort assez vite au début des combats et amovible. Entièrement brunie, l’armure Charles-Emmanuel Ier prétendit par la suite présente un sobre décor de bandes rabaissées que c’est suite à son décès que la disposées sur le pourtour des pièces. désorganisation des troupes conduit au pillage et à la défaite. Amure dite de Brunaulieu, vers 1620, N° d’inventaire E 15,© MAH Genève 23 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
CHARLES-EMMANUEL IER, DUC DE SAVOIE AU MAH, salle des Armures FICHE ÉLÈVE Retrouve ce tableau dans la salle des Armures. Il représente Charles Emmanuel I er, Duc de Savoie. Sais-tu pourquoi il est exposé parmi les objets liés à l’Escalade ? …………………………………………………………………………………………… Où est Charles-Emmanuel sur le tableau ? Entoure la bonne réponse : en pleine bataille dans son château dans un zoo Comment est-il habillé ? Relie chaque détail photo avec son nom : Fraise en dentelle Chaussure Hauts-de-chausse Demi- armure Bas de soie Quelles armes porte-t-il ? Entoure-les sur les détails en photo. Avec quel animal est représenté Charles-Emmanuel ? ………………………………….. En avait-il un vrai chez lui ? ………………………………………………….. Avec quel animal voudrais-tu te faire représenter ? …………………………………… 24 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
BRUNAULIEU AU MAH, salle des Armures FICHE ÉLÈVE Le Musée d’art et d’histoire ne possède pas de portrait de Brunaulieu mais il conserve une armure. Retrouve son armure dans la vitrine L’Escalade. Un indice : c’est la plus grosse ! Elle protège presque toutes les parties du corps. Mais lesquelles ne sont pas protégées ? …………………………………………………………………………… Que pouvait-il ajouter pour se protéger mieux ? ……………………………………… Comment tiennent les pièces entre elles ?................................................................. Le petit crochet que tu vois sur sa poitrine sert à attacher une deuxième plaque de métal. Pourquoi à ton avis ?........................................................................................ Brunaulieu, le chef des troupes savoyardes, a été parmi les premiers à grimper les échelles pour entrer dans la ville. Imagine comme cela devait être difficile de grimper à l’échelle avec cette armure ! Est-ce que qu’il pouvait plier les bras ? …………………. Et les jambes ?...................................... À ton avis, quel poids peut-elle peser ? Entoure la bonne réponse. 10 kg 35 kg 80 kg poids d’un enfant d’un an poids d’un enfant de 9 ans poids d’un adulte En fait, cette armure date de 1620. Est-ce qu’elle a pu servir à l’Escalade ? …………………….. On dit que c’est celle de Brunaulieu car c’est la plus belle de notre collection. 25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
Pour prolonger l’activité au musée : Dans la vitrine présentant les armets savoyards, est exposée l’épée dite de Charles-Emmanuel. On l’attribue au Duc de Savoie car elle porte au centre de la coquille les initiales CE entrecroisées sous une couronne. Acquise en 1933 lors d’une vente par le Musée d’art et d’histoire, elle a longtemps été attribuée au Duc avant que l’observation de la couronne ne permette à José Godoy, alors conservateur de la collection, de dire que ce n’est pas une couronne ducale mais royale. Or si Charles-Emmanuel Ier a bien été duc, il ne fut jamais roi. En revanche, son fils, Victor-Amédée Ier (1587-1637) devint roi de Chypre et de Jérusalem et put donc prétendre à fermer la couronne. Ce titre ayant été conservé par ses descendants, cette épée pourrait être celle de Charles-Emmanuel II qui a les mêmes initiales que son aïeul. Épée dite de Charles-Emmanuel Ier Duc de Savoie, XVIIe siècle, N° d’inventaire 2153, © MAH Flora Bevilacqua Correction de la fiche élève Charles-Emmanuel Ier Car c’est lui qui a ordonné l’attaque de l’Escalade. Dans son château Il porte un ensemble composé d’une demi-armure avec une fraise autour du cou et d’un bas composé d’un haut-de-chausse (la « jupe »), de bas et de chaussons de cuir. Le collier qu’il a autour du cou est celui de l’ordre de l’Annonciade. Il porte une épée et une dague. Il est accompagné d’un lion.Les portrait de cour sont parfois accompagnés d’animaux en tête desquels le lion et le chien. Correction de la fiche élève Brunaulieu Les mains, l’arrière des cuisses, le bas des jambes et les pieds Des gants et des bottes Avec des rivets en métal et des attaches en cuir Pour mieux protéger le corps contre les coups tirés avec une arme à feu, c’est un double blindage. Oui il pouvait plier les bras et les jambes grâce aux nombreuses petites pièces rivetées qui forment comme une carapace. 35 kg Non 26 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’ESCALADE AU MAH ET À LA MAISON TAVEL
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