L'impression numérique de journaux : potentiels et perspectives - Ifra Special Report 3.32
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02 Impressum Ifra Special Report 3.32 © 2001 Ifra, Darmstadt Impressum Special Reports de l’Ifra, rapports de recherche, rapports d’étude concernant la technique et l’organisation ainsi que docu- ments pour la normalisation des techniques d’édition. Editeur : Ifra, Washingtonplatz, 64287 Darmstadt, Allemagne ; www.ifra.com ; tél. +49.6151.733-6 ; fax +49.6151.733-800. Directeur général : Günther W. Böttcher. Directeur de la recherche et du consulting : Manfred Werfel. Responsable de la recherche : Uwe Junglas. Toute reproduction – même par- tielle – n’est autorisée qu’avec le consentement exprès de l’éditeur et une mention claire de la source. Prix : les Special Re- ports sont vendus au prix de 130 EUR*. Pour les membres de l’Ifra, le prix est compris dans leur cotisation, qui leur donne droit à un certain nombre d’exemplaires. Les membres de l’Ifra peuvent commander des exemplaires en sus au prix de 13 EUR* par exemplaire. Imprimé en Allemagne. * plus 7 % de TVA en Allemagne et pour les sociétés et personnes de la Communauté Européenne n’ayant pas de numéro TVA.
Table des matières 03 © 2001 Ifra, Darmstadt Ifra Special Report 3.32 Table des matières 1 Introduction ............................................................................................................................................................ 06 2 Perspectives des médias imprimés dans un monde électronique ................................................................ 08 3 Réflexions systématiques sur l’impression numérique .................................................................................. 11 4 Exemples de systèmes d’impression numérique actuellement disponibles sur le marché ..................... 14 4.1 CtPress ...................................................................................................................................................................... 14 4.2 CtPrint ....................................................................................................................................................................... 16 5 L’avenir de la production de journaux ................................................................................................................ 18 5.1 Production de masse conventionnelle ....................................................................................................................... 18 5.2 Production de masse avec tirages partiels (éditions régionales par ex.) ................................................................... 18 5.3 Production de masse personnalisée .......................................................................................................................... 19 5.4 Distribution électronique et impression locale .......................................................................................................... 19 5.5 Distribution électronique et impression individuelle ................................................................................................. 21 5.6 Le journal sur Internet ............................................................................................................................................... 21 6 Aspects techniques des nouveaux modèles de journaux ............................................................................... 22 7 Coûts à l’exemplaire pour les technologies électrostatiques CtPrint .......................................................... 23 8 Résumé .................................................................................................................................................................... 26
04 Avant-propos Ifra Special Report 3.32 © 2001 Ifra, Darmstadt L’impression numérique de journaux : potentiels et perspectives En août 2000, constructeurs et imprimeurs de journaux Nous remercions très sincèrement les personnes pré- ont participé pendant deux jours à une réunion de re- sentes à la réunion de recherche de l’Ifra des 24 et 25 août cherche de l’Ifra à Darmstadt, afin de sonder les possibili- 2000 pour leur participation active à la discussion : tés offertes par l’impression numérique dans le domaine de la production de journaux. Les débats ont été animés par Dr. Hubert Bitzl Haindl Papier, Augsbourg, D Madame Susann Reuter et Monsieur Arved Carl Hübler de Ove Borndalen IDAB WAMAC International, l’« Institut für Print- und Medientechnik » (institut pour la Eksjö, S technique des produits imprimés et des médias) de l’Uni- Lieven Callewaert Xeikon, Mortsel, B versité technique de Chemnitz en Allemagne. Dave Collette Associated MediaBase, Cette réunion de recherche avait pour objectif de faire Londres, GB l’inventaire d’un sujet encore tout nouveau : l’impression John Doyan CreoScitex Digital Printing, numérique appliquée à la presse quotidienne. Il s’agissait St. Prex, CH non seulement d’élucider ce que les journaux attendent de Bo Dyrén DN/EX Tryckeriet, Kista, S l’impression numérique mais aussi de savoir ce que les Dr.-Ing. Gerhard Fischer Heidelberger Druckmaschinen, constructeurs de machines à imprimer conventionnelles et Heidelberg, D de presses numériques peuvent à l’heure actuelle offrir aux Dr. Ing. Michael Glück Darmstädter Echo Verlag und journaux. Parmi les nombreux domaines d’application de Druckerei, Darmstadt, D l’impression numérique, la réunion a permis de dégager Michael Heller Océ Deutschland, Mülheim, D trois utilisations présentant un intérêt particulier pour les Frank Detlef Hilfert Lecloux AG, Bonn, D journaux : Cathy Horan Océ Deutschland, Poing, D > réalisation rentable d’une impression décentralisée de Prof. Dr. TU Chemnitz, Institut für petits tirages, Arved Carl Hübler Print- und Medientechnik, > réduction des temps de calage lors de l’impression de Chemnitz, D petits tirages partiels, Thomas Landolt Ringier Print Adligenswil, > possibilités de nouvelles applications telles que les Lucerne, CH « systèmes d’impression en kiosques » permettant Dipl. Ing. Heidelberger Druckmaschinen d’imprimer différents titres en petits tirages directe- Hans Jörg Laubscher AG, Heidelberg, D ment sur le point de vente. Rudolf Lisibach Neue Zürcher Zeitung, Zurich, CH Il est ressorti des débats qu’il existait encore d’im- Jürgen Mauser Océ Deutschland, Poing, D portantes divergences entre les besoins des entreprises Clemens Mühl Druck- und Verlagshaus de presse et les technologies disponibles sur le marché, Frankfurt am Main, notamment en ce qui concerne le coût et la vitesse des Neu-Isenburg, D machines, mais que l’impression numérique pouvait néan- Erik Ohls UPM-Kymmene Printing moins représenter un potentiel intéressant pour l’avenir de Papers, Helsinki, FIN la presse écrite. John Poulin Associated MediaBase, Le présent rapport rédigé par Susann Reuter et Arved Londres, GB Carl Hübler présente les résultats de la réunion de re- Juha Punnonen Alprint Newspaper Printing cherche et donne un aperçu systématique des tout nou- Group, Helsinki, FIN veaux systèmes d’impression numériques adaptés à la Jean-Luc Renaud Le Républicain Lorrain, Metz, F production de journaux. Il n’a pas été approuvé par les Susann Reuter TU Chemnitz, Institut für participants à la réunion, ceci ne correspondant pas au but Print- und Medientechnik, recherché qui est avant tout d’offrir aux adhérents de Chemnitz, D l’Ifra un exposé de la situation actuelle, présenté dans la Dr.-Ing. Arnim Rudert IBM Deutschland, Stuttgart, D perspective d’un institut de recherche possédant déjà une Dr. Karl Schaschek Koenig & Bauer AG, bonne expérience en matière d’impression numérique. Il ne Wurtzbourg, D fait aucun doute que ce sujet donnera encore lieu à de Claes Schönander Göteborgs-Postens, nombreuses discussions à l’avenir. Le présent rapport peut Göteborg, S contribuer à amorcer la discussion. Kurt Smits Agfa-Gevaert, Mortsel, B Olivier Stehlin Maschinenfabrik WIFAG, Berne, CH Kjell Wagberg Dagens Industri, Stockholm, S
Avant-propos 05 © 2001 Ifra, Darmstadt Ifra Special Report 3.32 Les collaborateurs de l’Ifra ayant participé à la réunion sont les suivants : Frédéric Fabre Ifra, Darmstadt, D Wolfgang Heil Ifra, Darmstadt, D Takashi Itoh Ifra, Darmstadt, D Uwe Junglas Ifra, Darmstadt, D Johan Leide Ifra, Darmstadt, D Harald Löffler Ifra, Darmstadt, D Jürgen Müller-Stephan Ifra, Darmstadt, D Melanie Shah Ifra, Darmstadt, D Manfred Werfel Ifra, Darmstadt, D, secrétaire Andy Williams Ifra, Darmstadt, D Darmstadt, juillet 2001
06 1 Introduction Ifra Special Report 3.32 © 2001 Ifra, Darmstadt 1 Introduction Microsoft publie les prévisions suivantes sur Internet : Si l’on en croit ces prévisions de Microsoft concernant l’évolution du marché des livres électroniques, les impri- 2001 Publication des premiers manuels scolaires électroniques meries et tout particulièrement les imprimeries de journaux auraient de nombreuses raisons de s’inquiéter quant à leur 2002 PC et livres électroniques dont les écrans présentent stratégie d’investissement future. Or, les prévisions publiées une résolution presque aussi élevée que le papier : par Microsoft sont tout à fait sérieuses. Dans le texte expli- 200 dpi catif du site Internet, il est fait référence au sérieux et au savoir-faire des experts de Microsoft. Bien entendu, seul 2003 Livres électroniques : poids inférieur à 500 g, l’avenir nous dira si l’évolution prédite par Microsoft va se fonctionnent pendant huit heures et ne coûtent pas plus confirmer ou non (cf. Fig.1). Néanmoins, ces prévisions de 99 dollars US montrent quelle est la stratégie de développement poursui- vie par Microsoft qui n’est d’ailleurs pas la seule entreprise 2004 Apparition de tablettes numériques, pouvant lire les à investir énormément dans le développement de nouvelles livres électroniques, saisie manuscrite technologies susceptibles d’entraîner un bouleversement du marché des médias. 2005 Les ventes de livres électroniques dépassent la barre d’un milliard de dollars US 100% 100 % 76 % 76% 2006 Les livres électroniques sont vendus dans les librairies traditionnelles et dans les kiosques à journaux 62 % 62% 57 % 57% Estimation Gedämpfte Abschätzung modérée 2009 Dans de nombreux secteurs, la vente de livres électro- 50 % 50% 50 % 50% niques dépasse celle des livres sur papier 39 % 39% Estimation Lineare Abschätzung linéaire 2010 Livres électroniques : poids 250 g, fonctionnent pendant 24 heures, 1 million de titres disponibles Prévision Microsoft Microsoft-Prognose 10 % 10% 00% % 1980 1980 1990 1990 2000 2000 2010 2010 2020 2020 2012 Concurrence féroce entre livres électroniques et livres sur papier Fig. 1 : Evolution du pourcentage de lecteurs adultes de quotidiens dans la population des Etats-Unis. Sources : San Jose Magazine 1/2001, Microsoft 2015 Conversion de l’ensemble des ouvrages de la « Library (cf. ci-dessus) et propre estimation (Université techn. de Chemnitz) of Congress » en livres électroniques La concurrence entre les médias a déjà commencé de- 2018 Quelques grands journaux impriment leurs derniers puis longtemps et se poursuit actuellement au moyen de numéros sur papier nouveaux produits et de nouveaux modèles économiques découlant des derniers développements technologiques. 2020 90 % de l’ensemble des livres sont distribués sous forme Les journaux sont tout autant affectés par cette évolution électronique que les autres médias imprimés. La concurrence souvent plutôt modérée entre les différents journaux constitue 2020 Nouvelle définition de « livre » [et de « journal »] : peut-être même un frein supplémentaire à la mise en place « Important document écrit, consulté en général sur active de technologies tournées vers l’avenir, chaque jour- ordinateur ou sur tout autre dispositif personnel de nal se consolant plus ou moins que les autres entreprises visualisation. » de presse enregistrent, elles aussi, une baisse de leurs tirages. Tableau 1 : L’avenir de l’imprimerie, source : Face à cette situation, la notion d’innovation techno- www.microsoft.com/reader/news/future.htm, avril 2000, logique dans le domaine de l’imprimerie est donc bien plus traduction effectuée par l’Ifra qu’une simple devise à la mode. Il s’agit surtout de savoir comment ce défi peut être relevé, tant du point de vue technologique que de celui du personnel. Comment peut- on répondre à la baisse continuelle des tirages ? Le journal n’a-t-il d’avenir que s’il est personnalisé ? Quelles solu- tions proposent les constructeurs de machines à imprimer à l’heure actuelle et quelles sont celles qui manquent en- core pour assurer la production des journaux de demain ?
1 Introduction 07 © 2001 Ifra, Darmstadt Ifra Special Report 3.32 Naturellement, le contenu du journal demeure le seul Mio € Nombre deMaschinen Anzahl machines et véritable fondement de toute entreprise de presse. La 50 3 500 technologie utilisée détermine « uniquement » sous quelle 50 Mio € 3 410 3 000 forme, à quelle rapidité, avec quelles commodités et à quels frais ce contenu est transmis aux lecteurs. C’est dans 2 500 ce sens que les développements technologiques futurs auront une incidence sur l’évolution de l’industrie de la 2 000 25 Mio € presse. 25 1 500 Ce Special Report de l’Ifra a avant tout pour but d’éveiller la sensibilité du lecteur quant aux conséquences 1 000 que les développements technologiques peuvent avoir sur 10 Mio € l’avenir des journaux et dans ce contexte, de présenter plus 2,5 500 1 spécifiquement les techniques d’impression numérique et 1 4 11 Mio € 85 Mio € 0 1 leurs potentiels. Une chose est certaine : il n’existe pas Rotative offset Zeitungs- Rotative Illustrations- Rotative Akzidenz- Offset Akzidenz- Impression Digitaler de presse Offset- hélio labeur Tiefdruck- offset labeur Rollenoffset- feuilles Bogen-labeur numérique Hochleistungs- encore à l’heure actuelle de « solution technique » pour les laser haute rotation rotation rotation offset laserdruck performance journaux qu’il nous suffirait de présenter dans ce rapport. Bien que certains fournisseurs de systèmes d’impression Fig. 2 : Investissement nécessaire en moyenne par machine pour une nouvelle installation de numérique qualifient ces derniers de « systèmes d’impres- grosse taille [en millions d’euros] pour différents types de machines à imprimer ainsi que nombre sion haute performance », la Figure 2 montre l’écart exis- de machines nécessaires pour obtenir la performance équivalente à celle d’une rotative offset tant encore entre les machines conventionnelles et les à journaux. Source : propre estimation (Université tech. de Chemnitz) presses numériques, aussi bien en terme de performances que de volume d’investissement nécessaire. Toutefois, même s’il faudra attendre encore bien longtemps avant de voir des journaux produits en impression laser ou à jet d’encre, les solutions hybrides alliant les avantages de différents procédés sont envisageables dans un avenir beaucoup plus proche.
08 2 Perspectives des médias imprimés dans un monde électronique Ifra Special Report 3.32 © 2001 Ifra, Darmstadt 2 Perspectives des médias imprimés dans un monde électronique La représentation graphique du processus de diffusion ment, à la diffusion et à l’exploitation ultérieure (comme d’informations permet de distinguer trois étapes (cf. Fig. 3). par ex. la publication multimédias). A l’intérieur de ces trois étapes, les technologies et médias Au niveau de la seconde étape, qui concerne de ma- électroniques présentent différents avantages et inconvé- nière générale tous les processus de transport, de sélection, nients par rapport aux médias conventionnels imprimés de distribution, de stockage, etc. des informations, les mé- sur papier ou aux médias électroniques/analogiques. Voilà dias électroniques présentent de plus en plus d’avantages, pourquoi cette étude doit être menée de manière nuancée. surtout en ce qui concerne la vitesse et l’efficacité globale, L’élément décisif est toujours le rapport existant entre l’ef- sans compter qu’ils sont de moins en moins coûteux. Ceci ficacité/les avantages d’un média et les coûts nécessaires à entraîne une forte concurrence par rapport aux procédés sa production. conventionnels basés sur papier. Nous ne citerons comme La première étape, celle de la production des contenus, exemple que le concept de l’impression décentralisée sur fait appel aujourd’hui presque exclusivement aux techno- lequel nous reviendrons plus en détail par la suite. Dans logies numériques. Cela vaut aussi bien pour la production d’autres secteurs médiatiques, on assiste également à une musicale que pour la télévision ou les médias imprimés. évolution semblable comme par exemple sur le marché Sans composition informatisée, sans saisie numérique de la télévision avec la discussion sur les chaînes numé- d’illustrations et sans techniques de mise en page électro- riques et la télévision sur Internet ou dans l’industrie de la nique, toute production de journal est devenue aujourd’hui musique où le standard MP3 permet la distribution online impensable. Pour l’étape de production des contenus, de musique comme par l’intermédiaire de Napster. Internet les médias électroniques sont moins coûteux et plus per- constitue le principal outil de travail pour tous les pro- formants que les procédés conventionnels analogiques et cessus numériques de cette étape. offrent en plus de nouvelles possibilités quant au traite- Les Dreitrois principales étapes Hauptstufen de production im Leben d’un produit média eines Medienprodukts 1. Production Erzeugungdu contenu des Inhalts auteur,Verleger Autor, éditeur Traitement deder 2. Handhabung l’information Information distribution,Auswahl, Verteilung, sélection, Lagerung stockage 3. Interface utilisateur Nutzer-Schnittstelle lecture, consultation Lesen, Betrachten Fig. 3 a et 3 b : Les trois étapes du processus de diffusion d’informations
2 Perspectives des médias imprimés dans un monde électronique 09 © 2001 Ifra, Darmstadt Ifra Special Report 3.32 Dans le domaine des supports de sortie, jouant le rôle Malgré tous les efforts entrepris pour améliorer la qua- d’interface client/lecteur, les travaux de développement ont lité graphique des textes sur supports électroniques comme donné naissance à de nouvelles technologies « hybrides » par exemple les nouvelles techniques anticrénelage (« Clear qui essaient de combiner les avantages du papier et de Type » de Microsoft), la qualité des textes imprimés sur pa- l’affichage sur écran électronique. Il existe aussi bien de pier demeurera encore nettement supérieure au cours des nouveaux écrans (notamment à diodes électrolumines- prochaines années (cf. Fig. 4), ce qui est particulièrement centes organiques, c’est-à-dire des écrans-feuilles flexibles important pour les textes longs et par conséquent, pour les polymères) que de nouveaux types de papier dits « pa- journaux. Dans ce domaine, seules les hautes résolutions piers électroniques » effaçables et réimprimables. A moyen obtenues avec les techniques d’impression traditionnelles terme, les médias conventionnels imprimés sur papier garantissent actuellement une lecture rapide, fiable et peu conserveront deux avantages de taille par rapport à ces fatigante des caractères imprimés. nouveaux types de support. Ces avantages concernent : 1 les coûts techniques : le coût des supports hybrides sera relativement élevé en exploitation normale. 2 la qualité graphique : la résolution sera notamment bien inférieure à celle des médias imprimés (30 fois moins bonne). Fig. 4 : Ecarts de résolution. En haut : deux échantillons imprimés en offset et en impression laser. En bas : écran TFT. La lisibilité de certains caractères est restreinte en cas de résolution faible.
10 2 Perspectives des médias imprimés dans un monde électronique Ifra Special Report 3.32 © 2001 Ifra, Darmstadt Un des inconvénients du papier en tant que support L’impression numérique est sans aucun doute la tech- d’impression réside jusqu’à présent dans son insuffisance nologie qui jouera le rôle principal dans la redéfinition du de connexion avec les outils de travail numériques (Inter- journal en tant que support d’information écrit de demain. net). A l’avenir, nous aurons donc besoin de solutions Les techniques d’impression numérique permettront à créatives permettant de mettre au point non seulement de l’avenir une production directe et automatique de jour- nouvelles technologies mais aussi de nouveaux concepts naux ou autres imprimés personnalisés suivant les besoins, de produit. directement à partir des données stockées sur ordinateur. Toutefois, il est possible que la structure des coûts des Même si les imprimeurs de journaux ne comprennent pas supports d’information numériques connaisse une nette toujours pourquoi il serait important qu’ils se penchent sur évolution au cours des prochaines années. Les facteurs cette nouvelle technologie (notamment compte tenu des pouvant influencer cette évolution sont données présentées à la Figure 2), il n’en est pas moins 1 l’augmentation de la production en masse de vrai que cette discussion est indispensable. Car dans cette dispositifs de sortie, évolution, les imprimeries de journaux ne doivent pas 2 les nouvelles possibilités techniques dans le domaine seulement procéder à l’évaluation des techniques dispo- des systèmes de micro-production. nibles sur le marché. Elles doivent également participer activement au développement technologique et contribuer La sortie de documents sur systèmes numériques étant à accélérer ce dernier. Elles doivent inciter les fournisseurs de moins en moins coûteuse, cela va exercer une pression de systèmes conventionnels à mettre au point de nouvelles de plus en plus forte sur le prix de revient des médias technologies ou peut-être même investir eux-mêmes dans imprimés sur papier. Il s’avère donc nécessaire de réduire de nouveaux projets de développement. Vu les délais habi- les coûts de ces médias dans tous les domaines et plus tuels de développement de nouvelles technologies, il n’est particulièrement en ce qui concerne certainement pas trop tard pour se pencher sérieusement 1 le papier, sur la question, étant donné les sommes astronomiques 2 l’impression et la finition, que des entreprises telles que Microsoft, Philips, Siemens, 3 l’organisation de l’entreprise (par une plus grande Sony, Minolta et Ricoh ou encore Xerox, Kodak, HP et automatisation, une gestion du workflow, etc.). Agfa, pour citer quelques fournisseurs d’équipements tra- ditionnels, investissent dans la recherche et le développe- Mis à part tous les efforts nécessaires pour abaisser le ment de systèmes d’impression numérique. prix de revient des produits imprimés, il est possible que Afin de tirer le maximum de profit des nouvelles tech- l’avenir des médias imprimés dépende aussi en grande nologies, Knight Ridder, un des premiers groupes de presse partie de l’exploitation que feront ces derniers des possibi- des Etats-Unis (chiffre d’affaires annuel : 3,4 milliards de lités offertes par le monde du numérique. Ceci concerne dollars), a quitté Miami pour aller s’installer dans la Silicon non seulement les techniques de rationalisation utilisées en Valley à San Jose : « Il était clair qu’Internet allait avoir un production conventionnelle mais aussi la possibilité de impact considérable sur nos activités et d’ailleurs, nous définir un nouveau type de journal qui puisse offrir une avions déjà créé un centre de recherche sur les nouveaux valeur ajoutée aux lecteurs et aux annonceurs. L’industrie médias dans la Silicon Valley. Les dirigeants de notre graphique se doit de mettre au point un contre-projet en entreprise ayant une bonne intuition en ce qui concerne réponse aux prévisions de Microsoft pour l’an 2020, selon les nouvelles technologies, je voulais les plonger dans cet lesquelles le journal ne sera plus d’ici-là qu’« un important environnement (celui de Silicon Valley). » (Tony Ridder, document écrit, consulté en général sur ordinateur ou sur P.D.G. du San Jose Magazine, 1/2001, citation traduite par tout autre dispositif personnel de visualisation ! » l’Ifra).
3 Réflexions systématiques sur l’impression numérique 11 © 2001 Ifra, Darmstadt Ifra Special Report 3.32 3 Réflexions systématiques sur l’impression numérique Sur le marché des médias imprimés traditionnels, l’im- L’offset classique fait appel dans une étape intermé- pression numérique a connu jusqu’à présent des appli- diaire au film qui, de nos jours, est certes exposé numé- cations très diverses. La Figure 5 montre les groupes de riquement dans la plupart des cas mais qui est ensuite produits dans lesquels l’impression numérique est actuelle- copié de manière analogique sur la plaque. Dans un souci ment utilisée. Aujourd’hui, les journaux ne font appel à d’améliorer leur image de marque, certains constructeurs cette technologie que pour certaines applications isolées. de machines à imprimer conventionnelles qualifient au- jourd’hui ce procédé classique de computer-to-film (Ct- 100 % 100% Film). Contrairement aux technologies classiques, les procé- dés d’impression numérique tels que le jet d’encre et les systèmes électrophotographiques (connus sous le nom 56,2 56,2%% d’impression laser mais qu’il serait plus juste d’appeler 50 50%% « insolation au laser ») n’utilisent aucun support intermé- diaire ou uniquement un support intermédiaire latent qui commande le transfert d’encre directement de manière 16,7 % 16,7% électronique. D’où les termes de « computer-to-print » (Ct- 7,4 % 12,6 % 12,6% 7,4% 7,1 % 7,1% Print) ou d’impression numérique directe (« Direct Digital 00% % Printing » ou DDP). Les fournisseurs de ce type de systèmes Werbung Catalogues Publicité Kataloge Bücher Livres Bedienungs- Manuels Sonstiges Divers anleitungen d’utilisation limitent parfois le terme d’impression numérique à ce seul procédé, alors que mis à part cette technologie du com- Fig. 5 : Répartition des utilisateurs de l’impression numérique dans les diffé- puter-to-print, il existe également le « computer-to-press » rents groupes de produits. Source : Pira « digital demand » 1/2000, p. 33 (CtPress), procédé au cours duquel les données d’image en- trent aussi directement dans la machine mais où elles sont Dans un premier temps, nous allons donner un aperçu dans un premier temps gravées sur une forme imprimante de l’état actuel des technologies. Puis, nous présenterons avant de pouvoir être imprimées. Pour ce faire, on peut quelques systèmes à titre d’exemples afin de mettre en lu- utiliser deux méthodes : le computer-to cylinder (CtCylin- mière les possibilités des équipements actuels d’impression der) et le computer-to-plate (CtPlate). Dans le premier cas, numérique. Nous précisons toutefois que cette présentation c’est le cylindre d’impression qui fait office de forme im- n’a pas pour objectif d’être exhaustive. primante. A chaque changement de tirage, l’image sur le L’emploi de la terminologie concernant les nouvelles cylindre est effacée et remplacée par une autre, gravée sur techniques d’impression numérique n’étant pas encore très le même cylindre. Dans le second cas, celui du CtPlate, la homogène, nous présentons à la Figure 6 un récapitulatif forme imprimante (film ou plaque) est retirée de la ma- du principe de fonctionnement de cette technologie. chine à chaque changement de tirage et donc, gravée une Tous les procédés d’impression ont pour objectif de seule fois. La plaque n’a donc pas besoin d’être effacée, ce transférer des informations image existant à l’état virtuel qui place cette technique plutôt parmi les procédés de type (données) sur un support d’impression, en général le pa- conventionnel, au cours desquels l’insolation des plaques pier. Pour ce faire, ces procédés doivent tous faire appel d’impression s’effectue à l’extérieur de la machine. aux mêmes opérations : 1 Transformation des données d’image en données de commande adaptées à la production (RIP) 2 Conversion de ces données sous forme physique (insolation, flashage) 3 Transfert contrôlé de l’encre sur le support d’impres- sion par l’intermédiaire de la forme imprimante (impression) On distingue de manière générale les procédés d’im- pression traditionnels et les procédés numériques. En im- pression traditionnelle, l’insolation des formes imprimantes et l’impression ont lieu dans des systèmes distincts, alors que les machines numériques permettent d’intégrer ces deux opérations : les données rentrent dans la machine pour en ressortir sous forme de papier imprimé. Fig. 6 : Principe de fonctionnement de l’impression numérique
12 3 Réflexions systématiques sur l’impression numérique Ifra Special Report 3.32 © 2001 Ifra, Darmstadt Le seuil de rentabilité des technologies CtPlate et Ct- CtPlate CtCylinder CtPrint Press dépend respectivement des temps de calage et des vi- externe tesses d’impression réalisables. Plus les tirages sont élevés, plus le CtPress perd de sa rentabilité du fait que le système Procédé d’impression Offset Offset et Jet d’encre, électro- d’insolation relativement coûteux reste inutilisé pendant si possible autres photographie l’impression. Un système d’insolation externe pourrait pen- dant ce temps être utilisé pour une autre machine ou, à Caractéristiques permanente, permanente, non permanente, tour de rôle, pour plusieurs groupes d’impression qui, en de l’insolation non effaçable effaçable auto-effaçable CtPress, doivent être préparés au tirage en parallèle. La technique du CtPlate devient, quant à elle, non-rentable en Lieu de en dehors sur la machine sur la machine cas de tirages courts exigeant l’utilisation de plusieurs uni- l’insolation de la machine tés d’insolation de plaques et lorsque la fréquence des changements de plaques est trop élevée. Le CtPress permet Changement de oui non non d’obtenir une rentabilité optimale lorsque les temps d’in- plaque mécanique solation et d’impression se situent dans le même ordre de grandeur. Pour les tirages plus courts, le CtPrint est plus Vitesse RIP détermine non oui non rentable que le CtPress. Dans ce cas, le seuil de rentabilité temps de calage se situe dans la plage à l’intérieur de laquelle la somme des temps d’impression et de calage du CtPress est supérieur au RIP détermine non non oui temps de production du CtPrint. la vitesse d’impression Technologies Temps de Vitesse Résolution Tableau 2 : Caractéristiques fondamentales des différentes techniques d’impression d’impression calage d’impression de numérique minimum [m/s] l’insolation Le tableau 2 présente les caractéristiques fondamen- env. [min] [dpi] tales des différents procédés d’impression. Le principe de fonctionnement de chacun de ces procédés détermine 1 CtPrint (« Systèmes haute performance ») notamment la plage de tirages pouvant être respectivement imprimés, du fait que la performance de calcul des équipe- Electrophotographie 0* 1,1 600 ments et en particulier celle des RIP, exerce une influence (« impression laser ») différente d’un procédé à l’autre. En CtPlate externe, où les plaques sont insolées en dehors de la machine, le processus Magnétographie 0* 2 480 d’impression ne dépend pas de la performance de calcul des RIPs. Le temps de calage dépend surtout de la rapidité Elcographie 0* 2 240 des changements de plaques. En revanche, en procédé CtPress, l’insolation des plaques s’effectuant sur la ma- Ionographie/ 0* 3 300 chine-même, elle exerce une influence déterminante sur le Electrographie temps de calage. Plus la qualité de l’image à reproduire est grande, plus le temps de calcul des RIPs sera long, si bien Jet d’encre 0* 5 240 que l’on aura alors besoin soit de capacités de calcul plus importantes, soit d’un laps de temps plus long entre les 2 CtPress (avec offset) tirages. La technologie CtPrint ne faisant appel, quant à elle, à aucune forme imprimante, elle élimine en principe CtPlate en ligne 12 3 1280/3500 tout temps de calage. Le contenu de l’image à imprimer (insolation laser) peut être modifié continuellement en cours d’impression. Néanmoins, ce contenu doit être calculé avant de pouvoir CtCylinder 8 5- 10 1280-2540 être imprimé, le calcul s’effectuant « au vol ». Comme l’im- (transfert thermique pression ne peut pas être plus rapide que le calcul des par laser) données d’image, la performance des RIPs utilisés limite par conséquent la vitesse d’impression possible. Là aussi, * l’impression en continu de données variables nécessite un la vitesse d’impression dépend du niveau de qualité de « prérippage » l’image à imprimer. Le tableau 3 présente les paramètres de base des systèmes d’impression actuellement disponibles. Tableau 3 : Comparaison des caractéristiques de base des différents procé- dés d’impression. Les valeurs indiquées correspondent aux moyennes des systèmes actuellement les plus performants.
3 Réflexions systématiques sur l’impression numérique 13 © 2001 Ifra, Darmstadt Ifra Special Report 3.32 Afin d’obtenir une souplesse d’utilisation suffisante en plement sur les possibilités offertes par le CtPrint vers cas de tirages variables, les systèmes CtPress doivent abso- le bas et le CtPlate vers le haut (cf. Fig. 7). Lorsque cette lument présenter une grande flexibilité au niveau des plage est trop étroite, il est éventuellement plus rentable tirages, c’est-à-dire qu’ils doivent permettre l’impression d’utiliser un système CtPrint ou un système CtPlate. rentable d’une plage très large de tirages, débordant am- Fig. 7 : Différentes plages de tirages pour différents systèmes d’impression
14 4 Exemples de systèmes d’impression numérique actuellement disponibles sur le marché Ifra Special Report 3.32 © 2001 Ifra, Darmstadt 4 Exemples de systèmes d’impression numérique actuellement disponibles sur le marché 4.1 Ctpress marché, les constructeurs n’ont pas encore développé de L’emploi des systèmes CtPress a pour principal objectif système approprié. de réduire considérablement les temps de calage conven- Les machines utilisant ces technologies sont par tionnels par un « changement de plaques numérique », exemple : Heidelberg Speedmaster-DI, Heidelberg Quick- l’impression étant réalisée, quant à elle, suivant le procédé master-DI, KBA 74 Karat, Screen Truepress, Ryobi DI et offset traditionnel, ce qui rend cette technologie inappro- Omni-Adast 705 C-DI. A l’heure actuelle, de plus en plus priée à la production d’exemplaires uniques et de très de machines offset sont équipées de ces systèmes. Parfois, courts tirages. des groupes d’impression conventionnels sont combinés En ce qui concerne l’insolation des plaques, les à des groupes numérique. Le Tableau 4 donne un aperçu concepts de quelques constructeurs se sont imposés sur des principales caractéristiques de quelques modèles de le marché. Quelle que soit la solution technique choisie, machines proposés actuellement sur le marché. les systèmes d’insolation proviennent en général de Creo- La première presse offset sans plaque, fonctionnant Scitex, Presstek ou Screen. Toutefois, on peut s’attendre à réellement suivant la technique CtCylinder, est la DICOweb l’avenir à ce que d’autres fournisseurs tels que Heidelberg de MAN Roland, présentée pour la première fois à la proposent également des unités d’insolation. Drupa 2000. Son cylindre d’impression est gravé à l’aide En technologie CtPlate faisant appel à une insolation de la technologie TTR (Thermal Transfer Rubber = ruban à des plaques directement sur la machine, la forme impri- transfert thermique) et peut être effacé directement dans la mante, qui peut être une plaque ou un film photosensible machine après l’impression, puis réutilisé. Ce procédé, qui ou thermique, est insolée à l’aide de systèmes laser de élimine toute logistique de plaques, a été mis au point différentes longueurs d’onde. Afin de réduire la durée avec CreoScitex. Un schéma de fonctionnement est pré- d’insolation, ces systèmes fonctionnent en général avec senté à la Figure 8 : l’image imprimante est formée point plusieurs rayons laser en parallèle. La forme imprimante par point sur un cylindre en inox à l’aide d’un système est retirée automatiquement de la machine à l’aide d’un laser. Après avoir subi un traitement thermique, qui permet système mécanique, installé presque intégralement sur le de fixer l’encre, le cylindre est prêt pour la production en cylindre porte-plaque. Les films se présentant sous forme offset humide. Une fois le tirage achevé, la surface du de bobines sont déroulés au fur et à mesure des besoins. cylindre est nettoyée et peut être gravée à nouveau. Après l’impression, la forme imprimante doit être évacuée automatiquement. Pour le changement de plaques, les constructeurs ont pu mettre à profit leur savoir-faire dans le domaine des systèmes conventionnels de changement de plaques. Suivant le système de plaques choisi, les presses fonctionnent en offset humide ou en offset sec. Jusqu’à présent, il n’existe que des machines offset à feuilles sur le marché. En principe, ces procédés d’inso- lation devraient pouvoir être appliqués sans problème à l’offset à bobines mais pour des raisons de stratégie de Fig. 8a : La DICOweb de MAN Liquide de nettoyage Surface en inox Ruban de transfert Laser IR Chauffage sans contact Chiffon spécial Fig. 8 : La technologie TTR utilisée sur la DICOweb, fondement de la première machine sans plaques fonctionnant suivant la technique CtCylinder.
4 Exemples de systèmes d’impression numérique actuellement disponibles sur le marché 15 © 2001 Ifra, Darmstadt Ifra Special Report 3.32 Une autre variante de la technique CtCylinder a été CtCylinder, nous citerons entre autres la réaction du cuivre présentée par CreoScitex et Agfa à l’occasion du salon induite par laser, la gravure par jet d’encre, la céramique GraphExpo en octobre 2000 : le cylindre devant être gravé ferroélectrique, le « Gravure Transfer Filling », les « Two est enduit d’un liquide (« AgfaLite ») avant d’être insolé, Stage Ceramics » et les polymères sensibles. les propriétés lithographiques de sa surface subissant des Le principal problème de ces procédés provient de modifications locales au cours de l’insolation. Les systèmes la nécessité d’effacer la forme imprimante entre les diffé- de gravure sont les mêmes que ceux déjà utilisés sur rents tirages. Pendant l’impression, la couche conduisant la Speedmaster 74 DI d’Heidelberg, sur la Project D de Ko- l’encre doit être la plus stable et la plus résistante possible mori et sur la DICOweb de MAN Roland. Après impression, mais une fois le tirage terminé, cette couche doit pouvoir le cylindre est nettoyé et peut être réutilisé pour le tirage être enlevée intégralement afin d’éviter toute formation suivant. Le temps nécessaire au changement de tirage est d’images fantômes ou d’autres phénomènes gênants du évalué à environ 10 minutes. MAN a annoncé que cette même type au cours du tirage suivant. En plus, ces opé- technologie serait également utilisée en alternative sur la rations de gravure et d’effacement du cylindre doivent être DICOweb. reproductibles le plus souvent possible et garantir un fonc- Dans le monde entier, des laboratoires de recherche tionnement sans heurt. travaillent actuellement au développement de nouveaux Les expériences pratiques qui seront effectuées sur la systèmes « Computer to... » qui se trouvent à différents DICOweb, dont la première version est en train d’être mise stades de maturité. Ces systèmes font pratiquement tous en service chez plusieurs clients, montreront dans quelle appel au concept CtCylinder, si bien que les solutions mesure cet objectif a déjà été atteint. En tout cas, les pro- actuelles d’insolation de plaques dans la machine sont chaines années verront très certainement l’apparition de considérées comme une étape technologique intermé- nouveaux systèmes dans ce domaine. diaire. Parmi les nouveaux développements de la technique Machine Quickmaster Speedmaster Omni-Adast 74 Karat TruePress DI 74 DI 755C DI Constructeur Heidelberg Heidelberg Adast KBA/Scitex Screen Technologie Offset sec Offset humide Offset sec Offset sec Offset humide Format 450 x 330 530 x 740 482 x 660 510 x 735 508 x 374 d’impression (mm) Résolution (dpi) 1270/2540 2400 1016/2540 3556 3000 Nombre de couleurs 4 4, 5, ou 6 2, 4, ou 5 4 4 Vitesse d’impression 10 000 15 000 10 000 10 000 4 000 (4 couleurs) max. (pages/heure) 8 000 (2 couleurs) Modèle de plaques Film polyester sans Plaque thermique Plaque métallique Plaque thermique Plaque eau, permettant n’exigeant aucun sans eau sans eau polyester de réaliser environ développement 35 tirages Unité d’insolation Presstek CreoScitex Presstek CreoScitex Screen « ProFire » Sortie Feuilles Feuilles Feuilles Feuilles Feuilles Tableau 4: Caractéristiques techniques de quelques systèmes CtPress
16 4 Exemples de systèmes d’impression numérique actuellement disponibles sur le marché Ifra Special Report 3.32 © 2001 Ifra, Darmstadt 4.2 CtPrint Jusqu’à présent, les fournisseurs de systèmes à jet On peut distinguer à l’heure actuelle deux grands pro- d’encre haute performance ont rencontré de très bonnes cédés d’impression numérique directe. Le premier concerne conditions de croissance et de vente sur le marché de l’im- les systèmes à base de jet d’encre qui déposent l’encre pression de codes barres, d’adresses, etc. et dans certaines directement sur le support par l’intermédiaire de micro- applications spécifiques telles que l’impression de grands buses. Le second se rapporte aux différentes techniques formats. Ils n’étaient donc que peu motivés à conquérir de à base de toner qui utilisent une encre électrosensible nouveaux domaines d’application, surtout que ces derniers (appelée « toner ») dont le dépôt sur le support est com- exigeraient des efforts de développement non négligeables. mandé par des champs électromagnétiques. Dans cette Néanmoins, les potentiels techniques du jet d’encre pour- dernière catégorie, les procédés électrostatiques (« impres- raient tout à fait être utilisés pour l’impression de jour- sion laser ») sont de loin les plus répandus. A part ces deux naux. grands procédés, il existe encore un certain nombre de Dans les procédés à base de toner, c’est l’électrophoto- technologies CtPrint, comme par exemple le transfert ther- graphie qui occupe la première place avec les systèmes mique, qui, pour des raisons financières, ne sont toutefois proposés entre autres par Agfa, Heidelberg, IBM, Indigo, pas utilisées pour la production de gros volumes. NexPress, Océ, Xeikon et Xerox, suivie de l’électrographie Le procédé à jet d’encre s’est surtout imposé dans le (Xerox/Delphax) et de la magnétographie (Xeikon/Nipson). domaine de l’impression d’étiquettes, d’adresses et autres Ces procédés sont disponibles aussi bien sur machines à applications de ce type qui acceptent une qualité d’im- bobines que sur machines feuilles pour l’impression en pression et une résolution médiocres mais permettent un noir et blanc ou en couleur. La qualité obtenue est d’ores et traitement en ligne à vitesses élevées. Dans ce secteur, le déjà satisfaisante. Jusqu’à présent, tous les systèmes à part marché est très nettement dominé par les systèmes noir et celui d’Indigo utilisent des toners secs qui sont certes blanc de Scitex Digital Printing qui avaient déjà été pré- nécessaires pour les emplois en bureau mais sont relative- sentés lors de la Drupa 95, notamment sur une rotative ment coûteux. Pour l’impression de gros volumes, on peut à journaux KBA, et sont utilisés pour des applications spé- s’attendre à l’avenir à ce que les constructeurs fassent de cifiques en impression labeur heatset. En principe, les sys- plus en plus appel aux toners liquides. La résolution se tèmes à jet d’encre peuvent permettre d’obtenir des réso- situe en général vers 600 dpi et pourra atteindre jusqu’à lutions plus élevées. Scitex propose le système VersaMark 1200 dpi à l’avenir, ce qui ne permet pas d’obtenir une à vitesse réduite et d’une résolution de 300 dpi. A la Drupa aussi bonne qualité de rendu des demi-tons qu’en offset 2000, Xaar a présenté de nouvelles têtes à jet d’encre classique mais est en général suffisant pour l’impression de modulaires qui sont proposées pour différentes résolutions journaux. (jusqu’à 600 dpi) et différentes vitesses. Fig. 9 : VersaMark de Scitex, système à jet d’encre haute vitesse pour applications industrielles, offrant une résolution de 300 dpi et une vitesse d’impression pouvant atteindre jusqu’à 2,5 m/s.
4 Exemples de systèmes d’impression numérique actuellement disponibles sur le marché 17 © 2001 Ifra, Darmstadt Ifra Special Report 3.32 Fig. 10 : Docucolor-2000-Serie de Xerox, système d’impression à feuilles quatre couleurs offrant la possibilité d’une finition en ligne. On remarquera que les constructeurs traditionnels de logie CtPress grâce à une coopération avec le constructeur presses proposent de plus en plus de systèmes d’impression tchèque de machines offset à feuilles Omni Adast. De plus numérique. En plus des systèmes CtPress, qui constituent en plus de constructeurs s’efforcent de proposer un large un complément logique de la technologie conventionnelle, éventail de machines en ce qui concerne la vitesse, les Heidelberg et MAN Roland ont également développé des tirages possibles et la qualité. systèmes CtPrint, soit dans leurs propres laboratoires, soit Dans l’ensemble, les potentiels techniques de l’impres- en coopération avec d’autres constructeurs. D’un autre sion numérique semblent être très importants, aussi bien côté, en tant que premier fournisseur de systèmes CtPrint, en ce qui concerne les vitesses pouvant être atteintes que Xerox essaie de prendre pied dans le secteur de la techno- les possibilités d’amélioration de la qualité. Fig.11 : DCP 500 de Xeikon. Ce système est proposé par différents fournisseurs, dont MAN Roland, constructeur « classique » de machines à imprimer.
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