L'inclusion des petits exploitants dans les chaînes d'approvisionnement éthiques
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1 Directives opérationnelles pour l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques Juin 2019 Directives sur la manière dont les entreprises peuvent faciliter l’intégration des petits exploitants dans des chaînes d’approvisionnement responsables grâce à la mise en œuvre contextualisée des engagements en matière de chaîne d’approvisionnement Accountability Framework = Le Cadre de Responsabilisation
© 2019 Accountability Framework initiative. All rights reserved. AVERTISSEMENT : Ce produit de travail est destiné à être uniquement consultatif et ne vise pas à servir d'avis juridique ni de conseil juridique sur les questions traitées. Le lecteur est encouragé à consulter un avocat dans la mesure requise. L’Accountability Framework a été créé par le biais d'un processus de consultation avec un large éventail de parties prenantes, notamment des entreprises, des ONG et le gouvernement, et conformément aux bonnes pratiques applicables aux initiatives multipartites. Ce document fait partie de la version 1.0 de l'Accountability Framework (publiée en juin 2019), qui représente le consensus des membres du Steering Group (groupe de pilotage) de l'initiative pour Accountability Framework (AFi) qui ont participé à son élaboration : Plus des experts indépendants : L’équipe Type de l’AFi (secrétariat) est co-dirigée par Rainforest Alliance et Meridian Institute. L'AFi est financé par : The AFi is funded by : L’initiative du Accountability Framework est responsable du contenu de ce document, qui ne représente pas nécessairement le point de vue des bailleurs de fonds de l’AFi. Pour plus d’informations sur l’AFi et le processus de développement du framework, veuillez visiter www.accountability-framework.org
i Table des matières But et résumé 01 1. Le contexte des petits exploitants 02 1.1 Définition des petits exploitants 03 1.2 Petits exploitants indépendants versus petits exploitants affiliés aux entreprises 05 2. Traçabilité et évaluation des risques dans un contexte de petits exploitants 07 2.1 Le rôle des groupes de petits exploitants 08 2.2 Mesures supplémentaires pour les systèmes de traçabilité et de contrôle des petits exploitants 10 3. Engagement, soutien et communication avec les petits exploitants 14 3.1 Soutien aux petits exploitants 15 3.2 Communication 18 4. Remédier aux non-conformités des fournisseurs qui sont des petits exploitants 19 4.1 Évaluer la non-conformité dans un contexte de petits exploitants 20 4.2 Prendre des mesures pour engager, conserver, suspendre ou exclure les petits fournisseurs non conformes 24 4.3 Reporting et déclarations pour les volumes de produits provenant de petits exploitants 26
ii Crédit photo : nui7711
Directives opérationnelles pour l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques 01 But et résumé Ces Directives opérationnelles énoncent plusieurs Principes de base de l’Accountability Framework sur la manière dont les entreprises peuvent impliquer efficacement les petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques de manière mutuellement bénéfique, c’est-à-dire offrir des avantages et des incitations positives aux petits exploitants tout en permettant aux entreprises de respecter leurs engagements en matière de chaîne d’approvisionnement et de sécuriser des quantités adéquates de produits de base produits de manière responsable. Les petits exploitants produisent un pourcentage élevé des principaux produits de base présentant un risque pour les forêts, tels que le cacao, le café, l’huile de palme et le caoutchouc. Ils font ainsi partie intégrante des chaînes d’approvisionnement pour de nombreuses entreprises spécialisées dans ces produits. Pour les petits exploitants, la participation à des chaînes d’approvisionnement couvertes par des engagements éthiques d’entreprises en matière de chaîne d’approvisionnement peut être l’occasion d’accroître la stabilité et la durabilité de leurs moyens de subsistance, tout en évitant la déforestation et en améliorant les pratiques de travail. L’Accountability Framework ne fournit aucune recommandation concernant la portée ou le contenu des engagements de l’entreprise liés à l’inclusion des petits exploitants, car l’approche appropriée dépend fortement du contexte. Le Framework vise plutôt à faciliter l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques en précisant de quelle manière la mise en œuvre des engagements des entreprises en matière de chaîne d’approvisionnement peut être adaptée au contexte des petits exploitants. Ces directives concernent : y La définition et les caractéristiques des petits producteurs y L’évaluation des risques et la traçabilité dans les chaînes d’approvisionnement qui incluent des petits exploitants y Le rôle des groupes de petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement responsables y Les attentes de l’engagement et du soutien des petits exploitants par les entreprises y Les réflexions pour remédier à la non-conformité et à la conservation des petits producteurs
02 L’Accountability Framework 1. Le contexte des petits exploitants Les petits exploitants jouent un rôle essentiel dans la production de nombreux produits agricoles et forestiers. L’inclusion de ces producteurs dans des chaînes d’approvisionnement éthiques est essentielle pour soutenir les moyens de subsistance dans les communautés rurales, pour augmenter la productivité agricole, pour éviter le déplacement des impacts sociaux et environnementaux et pour garantir des approvisionnements stables en produits de base. Cependant, il est difficile de faire en sorte que les petits exploitants respectent les engagements de l’entreprise en matière de protection des écosystèmes naturels et de respect des droits de l’homme. Ils font face à un régime foncier précaire, à un accès insuffisant aux intrants et aux financements, au déni du droit de vote politique, à un accès insuffisant aux marchés et à l’information, à un manque de formation et de soutien et à un manque d’économies d’échelle. En conséquence, les entreprises excluent parfois les petits exploitants de leurs chaînes d’approvisionnement en raison des coûts plus élevés pour garantir leur conformité, ainsi que des coûts de transaction plus élevés et des niveaux de risque globaux plus élevés. Toutefois, cette exclusion peut limiter l’efficacité des engagements en matière de chaîne d’approvisionnement, augmenter le risque de déplacement des impacts négatifs vers des zones en dehors du contrôle de l’entreprise et entraîner des risques de réputation ou des risques juridiques supplémentaires. L’AFi vise donc à faciliter l’inclusion des petits exploitants dans des chaînes d’approvisionnement responsables en clarifiant la manière dont les engagements en matière de chaîne d’approvisionnement peuvent être mis en œuvre et suivis efficacement dans les contextes des petits exploitants d’une manière qui profite aux petits exploitants eux-mêmes. Pour faciliter l’inclusion des petits exploitants, les entreprises peuvent accorder une attention particulière à ces derniers lors de la mise en œuvre des engagements concernant la déforestation, la conversion des terres et les droits de l’homme. Ces considérations incluent : y La mise en œuvre en contexte des engagements relatifs aux droits environnementaux et aux droits de l’homme pour les petits exploitants, qui peut inclure des directives adaptées aux besoins des petits exploitants par rapport au niveau de traçabilité requis, à l’engagement et au maintien de fournisseurs non conformes et au degré d’implication dans la réparation des dommages environnementaux antérieurs.
Directives opérationnelles pour l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques 03 y Le soutien aux petits producteurs, notamment en facilitant l’accès aux services financiers et aux intrants agricoles, en fournissant une formation et une assistance technique, en soutenant la délivrance de titres de propriété et en utilisant d’autres programmes d’aide. 1.1 Définition des petits exploitants Le terme « petit exploitant » est défini de manières différentes dans différents contextes et par différentes personnes et organisations. L’Accountability Framework définit ce terme dans le but spécifique de pouvoir déterminer les cas où les entreprises ont besoin d’élaborer des politiques, des pratiques ou un soutien spécifiques aux petits exploitants par rapport à leurs engagements en matière de chaîne d’approvisionnement. Les petits exploitants sont de petits producteurs de produits agricoles ou forestiers distincts des grands producteurs rencontrés dans des contextes similaires en raison de nombreuses ou de toutes les caractéristiques suivantes : y L’opération est fortement dépendante de la main d’œuvre familiale1 y Les profits reviennent principalement au propriétaire de l’exploitation agricole ou de la forêt et à sa famille y L’exploitation agricole ou la forêt fournit une source principale de revenus au petit exploitant y Les unités de production ont une empreinte de terrain relativement faible (par rapport aux différentes tailles des unités de production pour le produit et la région donnés) y Les ressources des ménages sont allouées aux cultures vivrières et commerciales y Les producteurs agricoles utilisent des quantités relativement faibles d’intrants agricoles et ont des rendements relativement faibles (par rapport à la gamme de rendements pour le produit et le contexte donnés) y Les producteurs sont confrontés à d’importantes contraintes économiques, telles que le manque de capitaux et le faible accès aux financements 1 « Degré élevé » ne signifie pas une dépendance exclusive à l’égard de la main-d’œuvre familiale, car les petits exploitants peuvent employer une main-d’œuvre occasionnelle, voire permanente, ou participer à des échanges réciproques impliquant une main-d’œuvre. Voir l’encadré 2 pour une analyse plus approfondie des droits du travail dans le contexte des petits exploitants.
04 L’Accountability Framework y Les producteurs sont confrontés à d’importantes contraintes en matière d’information, notamment un manque de connaissances techniques et un faible accès aux informations sur les marchés. Il est probable que les producteurs présentant ces caractéristiques puissent mériter et bénéficier du soutien de l’entreprise ou de la mise en œuvre contextualisée des engagements de l’entreprise. Conformément aux critères et paramètres énoncés dans la définition ci-dessus, de nombreux gouvernements, agences internationales, politiques et initiatives des filières fournissent des définitions plus spécifiques et quantitatives des petits exploitants, qui peuvent varier en fonction du lieu, du type d’utilisation des terres et du produit. Au niveau mondial, les petits exploitants sont souvent définis comme cultivant moins de deux hectares (ha) de terres, bien que certaines définitions fixent des seuils de 5 ou 10 ha et, dans certains systèmes de production (par exemple, l’élevage de bétail), des unités de production nettement plus grandes peuvent être considérées comme de petites exploitations. De nombreuses initiatives, y compris des programmes de certification, fournissent des définitions spécifiques ou des critères d’éligibilité pour identifier les petits producteurs, tandis que d’autres ont des définitions génériques sujettes à une interprétation au niveau national. Par exemple, le standard de RSPO (Table ronde sur l’huile de palme durable) prévoit que les petites exploitations peuvent être fixées jusqu’à 50 ha sous réserve d’une interprétation au niveau national ; l’interprétation indonésienne a fixé ce seuil à 25 ha, tandis que les interprétations du Ghana et de la Malaisie spécifient 40 ha. Lorsque les entreprises participent à des programmes de certification, à des programmes de filières ou à des initiatives juridictionnelles définissant la production des petits exploitants, elles peuvent adopter des définitions appropriées au contexte donné si elles correspondent aux caractéristiques décrites ci-dessus. Lorsque de telles définitions spécifiques au contexte ne sont pas disponibles, les définitions nationales peuvent être utilisées si elles correspondent aux critères ci-dessus dans le contexte donné. En l’absence de ces définitions, les caractéristiques ci-dessus peuvent être interprétées pour chaque contexte selon ces mêmes considérations. Enfin, le degré d’inclusion des petits exploitants au sein des marchés de produits de base varie considérablement. Certains petits producteurs produisent uniquement des denrées alimentaires et d’autres produits à des fins de subsistance ou de commerce informel ; d’autres vendent une partie de leur production sur des marchés locaux ou régionaux plus formels ; et d’autres encore sont pleinement intégrés aux chaînes d’approvisionnement régionales ou mondiales de produits de base. Les engagements en matière de chaîne d’approvisionnement des entreprises, et donc du champ d’application de l’AFi, ne concernent généralement que les petits exploitants engagés dans la production de produits de base commercialisés à l’échelle régionale ou mondiale et qui sont ou pourraient devenir les fournisseurs des
Directives opérationnelles pour l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques 05 chaînes d’approvisionnement de l’entreprise. En pratique, cependant, les entreprises doivent probablement s’engager avec des petits exploitants qui réalisent plusieurs types de production. Cela inclut les petits exploitants fournissant des produits de base qui produisent également des cultures de subsistance, ainsi que les petits exploitants des zones environnantes dont la production peut être directement ou indirectement affectée par les opérations de l’entreprise ou par ses activités d’approvisionnement. 1.2 Petits exploitants indépendants versus petits exploitants affiliés aux entreprises Ces Directives opérationnelles s’appliquent plus directement aux petits exploitants qui sont totalement ou largement indépendants des acheteurs et des entreprises d’achats groupés à qui ils vendent. Bien que les petits exploitants indépendants puissent conclure des accords d’achat à long terme avec leurs acheteurs, ces derniers ne leur fournissent généralement pas de soutien régulier ou à long terme (par exemple, avec des intrants agricoles ou une assistance technique) et ne prescrivent pas non plus de types spécifiques de pratiques agronomiques ou de pratiques de gestion des terres que les petits exploitants doivent appliquer. Pour ces raisons, les petits exploitants indépendants sont en grande partie autonomes dans leur prise de décision, mais peuvent manquer des ressources et des connaissances pour identifier ou mettre en œuvre des pratiques responsables conformes aux engagements de l’entreprise en matière de chaîne d’approvisionnement. Contrairement aux petits exploitants indépendants, les petits exploitants affiliés aux entreprises (appelés « cultivateurs sous-traitants » par exemple) ont généralement une relation de vente à long terme ou permanente avec un acheteur donné et reçoivent des niveaux importants d’intrants, de soutien et/ou d’exigences ou de mandats émanant de cet acheteur.2 Dans certains cas, les petits exploitants sont des propriétaires absents dont les terres sont entièrement gérées par des entreprises de plantation. Dans ces scénarios, l’entreprise à laquelle le petit propriétaire est affilié possède un niveau d’influence important sur la gestion de la terre de ce dernier. 2 Les termes utilisés pour différents types de petits exploitants affiliés à une entreprise (tels que « sous-traitants ») peuvent être utilisés de différentes manières dans différents contextes. Aux fins des présentes Directives opérationnelles, les petits exploitants affiliés à l’entreprise sont ceux qui entretiennent une relation de vente à long terme avec un acheteur donné et qui reçoivent d’importants niveaux d’intrants, d’assistance et/ou d’exigences ou de mandats de cet acheteur, quel que soit le nom utilisé pour ces petits exploitants dans le contexte donné.
06 L’Accountability Framework En raison du degré plus élevé d’influence et/ou de soutien de l’entreprise dans les scénarios « affiliés », les petits exploitants affiliés sont généralement tenus de se conformer aux mêmes standards que les opérations à plus grande échelle de cette entreprise. En revanche, les petits exploitants indépendants sont plus susceptibles de faire face à des contraintes de connaissances, d’intrants, d’accès au capital ou de situation économique qui les empêchent de comprendre et de respecter tous les éléments des engagements de l’entreprise en matière de chaîne d’approvisionnement. Les présentes directives opérationnelles s’appliquent donc principalement aux petits exploitants indépendants et visent à préciser les voies à suivre pour respecter les engagements ou progresser vers les engagements compte tenu des contraintes auxquelles ils peuvent être confrontés.
Directives opérationnelles pour l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques 07 2. Traçabilité et évaluation des risques dans un contexte de petits exploitants Le Principe de base 5 précise que les entreprises qui achètent des matières premières ou des produits dérivés doivent disposer d’une visibilité ou d’un contrôle suffisant sur la chaîne d’approvisionnement pour évaluer le respect des engagements. Lorsque les niveaux de risque pour un ou plusieurs problèmes sociaux et environnementaux sont modérés, élevés ou inconnus, le principe suivant s’applique : Principe de base 5.2. Les transformateurs primaires et les premiers négociants intermédiaires connaissent l’origine des matières premières au niveau de l’exploitation agricole, du domaine, de la plantation, du ranch ou de l’unité de gestion forestière. Pour les petits exploitants, l’origine est connue au moins au niveau du groupe d’agriculteurs, une cartographie plus détaillée étant réalisée si nécessaire pour évaluer le respect des engagements. Si la traçabilité jusqu’à ces niveaux n’est pas disponible au départ, elle est progressivement améliorée pour atteindre ces niveaux sur un calendrier prédéfini, en donnant la priorité aux paramètres les plus risqués. Dans les contextes de petits exploitants, le niveau approprié de traçabilité et de contrôle permettant de respecter le Principe de base 5 dépend de si les groupes de petits exploitants et/ou les acteurs en amont tels que les transformateurs primaires ou les commerçants veillent effectivement à la conformité des petits exploitants au sein de ces groupes ou chaînes d’approvisionnement. Cela peut être fait par le biais de systèmes de suivi et de contrôle, y compris la certification. Les entreprises en aval, à leur tour, devront souvent dépendre de programmes de certification ou d’entreprises en amont et de leurs systèmes de contrôle pour évaluer, gérer et communiquer les risques de manière efficace. Dans ces cas, les entreprises en aval ont l’obligation de s’assurer que les exigences des fournisseurs, leur soutien et leur supervision sont en place et appropriés (voir les Directives opérationnelles pour la gestion de la chaîne d’approvisionnement).
08 L’Accountability Framework 2.1 Le rôle des groupes de petits exploitants Il existe souvent des défis techniques et des coûts importants pour déterminer l’origine des produits jusqu’au niveau des petits exploitants. Les structures de groupes de petits exploitants peuvent être un moyen efficace de répondre aux besoins en matière de traçabilité tout en gérant le risque de non-conformité de la part des petits producteurs. Des structures de groupe efficaces peuvent également contribuer au bien-être des petits exploitants et à la productivité agricole en fournissant aux membres des formations, des connaissances, des intrants, des ressources et un accès aux marchés. Pour ces raisons, l’objectif premier de l’engagement des petits exploitants doit être de faciliter leur entrée dans des groupes qui les aident à adopter efficacement les bonnes pratiques, à améliorer constamment les résultats et à respecter les engagements en matière de chaîne d’approvisionnement pris par les acheteurs de produits. Les groupes de petits exploitants comprennent les coopératives, les associations d’agriculteurs et les groupes gérés par des commerçants, des transformateurs ou des initiatives gouvernementales. Ces groupes peuvent avoir différents objectifs, tels que la transformation collective et le marketing collectif des produits de leurs membres, la fourniture d’intrants et la formation des membres du groupe, l’alignement politique et la défense des intérêts des membres ou le respect des standards externes ou des exigences du marché (par exemple, programmes de certification). Dans le contexte des chaînes d’approvisionnement responsables, l’une des fonctions importantes des groupes de petits exploitants consiste à exploiter des systèmes de contrôle permettant d’évaluer la conformité, de gérer les risques et de documenter la performance de leurs membres par rapport aux standards externes ou aux autres engagements de l’entreprise. Les exigences relatives à de tels systèmes de contrôle sont généralement codifiées de manière assez détaillée dans le cadre de programmes de certification qui incluent un modèle de certification de groupe. Cependant, des systèmes de contrôle efficaces peuvent également être développés en dehors des programmes de certification pour faciliter la participation des petits exploitants non certifiés en chaînes d’approvisionnement responsables. Qu’ils soient ou non utilisés dans le cadre de la certification, les éléments clés des systèmes de contrôle efficaces des groupes de petits exploitants incluent :
Directives opérationnelles pour l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques 09 1) Des exigences minimales pour l’adhésion à un groupe, pouvant inclure des plans de conformité ou des calendriers précis pour progresser vers la conformité par rapport aux standards externes ou aux engagements de l’entreprise 2) Le maintien d’un inventaire actuel des membres du groupe et de leur localisation (au moins les coordonnées des points géospatiaux, sinon les limites de l’unité de production) et d’autres caractéristiques de base (taille de l’unité de production, volume de production et données du propriétaire, par exemple). 3) Des procédures de suivi interne ou d’audit pour évaluer la conformité des membres. 4) Des politiques, procédures et mécanismes de soutien visant à favoriser les mesures correctives assorties de délais pour les membres qui se révèlent non conformes et pouvant inclure les actions prises par le responsable du groupe pour répondre aux challenges communs ou collectifs des membres. 5) Les politiques et procédures visant à exclure les membres du groupe qui encourent des non-conformités graves ou qui ne parviennent pas à réaliser des progrès en temps voulu pour remédier aux non-conformités. 6) Des contrôles internes de la traçabilité, du mélange des produits et du rapprochement des volumes afin de s’assurer que tous les produits vendus par le groupe ou ses membres proviennent réellement des unités de production des membres soumises au système de contrôle du groupe. 7) Tenue de dossiers électroniques pour faciliter la gestion des risques et les processus d’amélioration et rendre les données facilement accessibles à des secondes parties (par exemple, les acheteurs) ou à des tierces parties (par exemple, des auditeurs externes) afin d’évaluer et de valider les niveaux de conformité ou de progression, de même que l’efficacité du système de contrôle lui-même. Lorsque les groupes de petits exploitants utilisent des systèmes de contrôle efficaces, le risque que de petits exploitants non conformes entrent dans la chaîne d’approvisionnement est généralement géré et maîtrisé au niveau du groupe, et une traçabilité dépassant le niveau du groupe peut s’avérer inutile. Cependant, les systèmes de contrôle gérés par le groupe peuvent varier considérablement en matière de niveau de rigueur et de précision avec lesquels ils évaluent et contrôlent la conformité de leurs membres par rapport aux exigences environnementales et sociales importantes. Il incombe en dernier ressort aux acheteurs intermédiaires et en aval de comprendre les capacités et les limites des systèmes de contrôle des groupes de petits exploitants et de prévoir des fonctions supplémentaires d’évaluation des risques, de suivi, de vérification et de soutien lorsque ces systèmes de contrôle ne fournissent pas une garantie totale de la traçabilité interne, du suivi de la conformité et des mesures correctives appropriées par rapport aux engagements de l’entreprise.
10 L’Accountability Framework Lorsque les groupes n’utilisent pas de systèmes de contrôle - ou lorsque leurs systèmes de contrôle n’assurent pas efficacement les fonctions énumérées ci-dessus - ils peuvent néanmoins avoir des connaissances et des relations avec leurs membres qui peuvent être utilisées pour aider à évaluer et à gérer la conformité ou les risques au sein du groupe. Par exemple, les entreprises en amont peuvent travailler avec les responsables de groupe en tant que premier point d’engagement pour effectuer des évaluations des risques et des écarts. Les résultats de ces évaluations peuvent ensuite éclairer le ciblage des efforts ultérieurs visant à remédier aux risques identifiés ou aux non-conformités liées aux engagements de l’entreprise, ainsi qu’aux défis liés à la productivité et au bien-être des petits exploitants. Plusieurs cadres et outils disponibles ou en cours de développement fournissent des directives sur l’évaluation et la gestion des risques dans le contexte des petits exploitants (voir l’encadré 1). 2.2 Mesures supplémentaires pour les systèmes de traçabilité et de contrôle des petits exploitants Les entreprises achetant des produits de base sont en fin de compte responsables de la réalisation et de la démonstration du respect de leurs engagements. Par conséquent, lorsque les structures de groupes de petits exploitants ne remplissent pas correctement cette fonction, les acheteurs peuvent être amenés à prendre des mesures supplémentaires pour respecter leurs engagements. De telles mesures sont généralement requises lorsque le groupe de petits exploitants ne se trouve pas dans une zone à faible risque, n’est pas certifié et n’utilise pas de système de contrôle remplissant efficacement au moins les sept fonctions susmentionnées. Par exemple, si le groupe ne peut pas fournir d’informations précises ou cohérentes sur l’adhésion au groupe et la localisation des membres, ne dispose pas de politiques claires en matière d’adhésion et d’exclusion des membres en cas de non-conformité ou n’exerce pas de contrôle efficace pour empêcher la double vente ou le blanchiment de produits, alors une mesure supplémentaire par les acheteurs est généralement justifiée. Une telle mesure peut inclure des étapes pour renforcer la capacité du groupe à améliorer ses mécanismes de contrôle ou intervenir directement pour effectuer des évaluations des risques et des écarts, assurer la traçabilité de l’unité de production et aider à élaborer des plans de mobilisation pour remédier aux non-conformités, le cas échéant. Le soutien et le renforcement des capacités peuvent inclure, par exemple :
Directives opérationnelles pour l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques 11 y Former le responsable de groupe aux fonctions effectives du système de contrôle y Assistance pour la cartographie et les évaluations des petites exploitations agricoles afin de documenter les sources et les attributs des unités de production d’origine y Audit externe supplémentaire (seconde ou tierce partie) du système de contrôle du groupe y Assistance pour améliorer la traçabilité interne et minimiser la fraude des quantités et le blanchiment des produits Lorsque les entreprises s’approvisionnent auprès de petits exploitants individuels qui n’appartiennent pas à des groupes et ne sont pas soumis à des systèmes de contrôle efficaces par des acheteurs directs (par exemple, une usine ou un négociant local), les acheteurs en aval doivent généralement assurer la traçabilité jusqu’au niveau de l’unité de production afin d’évaluer la conformité de ces petits exploitants individuels. Cela inclut la localisation de l’exploitation agricole documentée sous forme de coordonnées de points ou de limites de l’exploitation agricole. En l’absence de contrôles suffisants ou d’une traçabilité totale, les entreprises doivent engager leurs fournisseurs à mettre en place les améliorations nécessaires des systèmes de traçabilité et de contrôle, comme indiqué dans les Directives opérationnelles pour la gestion de la chaîne d’approvisionnement. Si ces efforts n’aboutissent pas à des améliorations en temps voulu, alors ces petits exploitants devront peut-être être exclus des chaînes d’approvisionnement responsables.
12 L’Accountability Framework Encadré 1. Évaluation et atténuation des risques par le biais d’initiatives de petits exploitants Plusieurs standards de certification, initiatives des filières et autres programmes ont élaboré ou sont en train de mettre au point des procédures pour guider l’engagement des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement responsables. Les initiatives présentées dans cet encadré, ainsi que d’autres initiatives similaires, peuvent être utilisées pour tenir les engagements de l’entreprise conformément à l’Accountability Framework en aidant à évaluer et à gérer le risque de non-conformité et à soutenir les processus d’amélioration. y Le Cadre d’approvisionnement Responsable des Petits Exploitants du partenariat SHARP (Responsible Sourcing from Smallholders : RSS)3 fournit aux entreprises des directives pour les aider à hiérarchiser et à mettre en œuvre des mesures et activités d’atténuation des risques répondant aux besoins de soutien des petits exploitants. Il comprend également des guides de terrain sur la mise en œuvre, la documentation, le suivi et l’examen de tels plans d’action. Ce type d’approche progressive en matière d’évaluation, de mise en œuvre et d’examen fournit aux entreprises une base permettant de documenter l’amélioration des pratiques des petits exploitants et les progrès accomplis vers le respect des engagements. y Plusieurs programmes de certification forestière proposent des approches de certification de groupe permettant à des centaines, voire des milliers de petits gestionnaires forestiers d’être certifiés sous un même certificat. Cette approche augmente l’accessibilité et réduit les coûts de certification pour les petits exploitants, tout en aidant à soutenir la diffusion d’informations, la coopération en matière de gestion des forêts et une capacité accrue d’actions correctives ou préventives. 3 https://www.sharp-partnership.org/RSS
Directives opérationnelles pour l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques 13 y Le standard relatif aux petits exploitants indépendants de la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO), qui doit être finalisé en 2019, propose un processus simplifié pour obtenir la certification RSPO pour les groupes de petits exploitants indépendants.4 Ce standard fournit un ensemble modifié de principes, de critères et d’options pour une vérification adaptée au contexte des petits exploitants. Le standard permet une approche progressive de la conformité, avec génération de crédits de conformité partielle pour inciter rapidement les petits exploitants à œuvrer en faveur d’une conformité totale. y Le Réseau de ressources sur les Hautes Valeurs de Conservation (HVC) a mis au point des procédures pour aider les petits exploitants de la RSPO et de la Better Cotton Initiative à appliquer l’approche HVC basée sur l’utilisation d’un simple questionnaire d’évaluation des risques et l’adoption de pratiques de gestion préventives. Un travail similaire est en cours pour soutenir l’application par les petits exploitants de l’approche HVC dans le contexte des programmes de certification Bonsucro et Aquaculture Stewardship Council. y L’Approche Hauts Stocks de Carbone (HSC) (High Carbon Stock Approach) élabore actuellement un guide adapté HVC-HSC pour les petits exploitants. Ce guide s’appuie sur des directives et des outils existants tels que le guide HVC-HSC de Serikat Petani Kelapa Sawit pour les petits exploitants5 et l’approche HVC simplifiée de la RSPO. Ces approches axées sur les petits exploitants visent à satisfaire les exigences du marché en matière de protection des forêts à HVC et à HSC. 4 https://www.rspo.org/smallholders/smallholders-key-documents 5 https://www.spks-nasional.org
14 L’Accountability Framework 3. Engagement, soutien et communication avec les petits exploitants Le Principe de base 6.2 précise que les entreprises ayant des relations d’achat à long terme ou récurrentes avec des fournisseurs doivent les aider à respecter leurs engagements, en accordant la priorité aux petits exploitants (et aux autres nécessitant davantage d’assistance) afin d’éviter leur exclusion des chaînes d’approvisionnement. L’engagement avec des petits producteurs a le pouvoir d’augmenter considérablement l’impact environnemental et social positif d’une entreprise. Dans de nombreux contextes, il est essentiel de mettre un terme à la déforestation et à la conversion des écosystèmes naturels, de respecter les droits de l’homme et d’améliorer le bien-être des communautés rurales. Pour permettre aux petits exploitants de participer à des chaînes d’approvisionnement éthiques et de se conformer aux engagements des entreprises, celles-ci peuvent être amenées à fournir divers types de soutien pour améliorer leurs résultats économiques et réduire les risques financiers pour les petits exploitants prudents et possédant peu de ressources, ainsi que pour contribuer à réduire les coûts de transaction de la participation de ces derniers. L’absence d’un tel soutien ou engagement peut affecter négativement les moyens de subsistance des petits exploitants (par exemple, si les petits exploitants sont exclus de certains marchés) ou exacerber les dommages environnementaux ou sociaux (par exemple, si les petits exploitants vendent dans des chaînes d’approvisionnement alternatives non soumises à des engagements d’approvisionnement responsable). Les entreprises doivent veiller à ce que les petits exploitants conservent le droit de prendre leurs propres décisions concernant l’utilisation de leurs terres, leur participation aux chaînes d’approvisionnement en produits de base et leurs intérêts à concilier les considérations relatives aux moyens de subsistance et à la conservation.
Directives opérationnelles pour l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques 15 L’engagement avec des petits exploitants peut être réalisé en collaboration avec d’autres acheteurs s’approvisionnant auprès des mêmes petits exploitants, avec d’autres initiatives du secteur privé, avec des programmes gouvernementaux, avec des programmes de certification ou avec les efforts d’ONG et d’organisations de la société civile (OSC) locales. Par exemple : y Les ONG et les OSC peuvent jouer le rôle d’intermédiaire entre les entreprises et les petits exploitants. Les entreprises peuvent aider les organisations à fournir aux petits exploitants une formation, une organisation, une sensibilisation et des communications et à promouvoir une interaction positive avec le gouvernement et d’autres acteurs. y Les entreprises en aval, qui peuvent avoir plus de difficulté à soutenir directement les petits exploitants sur la totalité de leur base d’approvisionnement, peuvent collaborer avec les gouvernements pour élaborer des politiques soutenant la participation des petits exploitants à faible capacité aux chaînes d’approvisionnement éthiques et faire en sorte que les petits exploitants et les communautés tirent des bénéfices de cette participation. 3.1 Soutien aux petits exploitants Les petits exploitants sont confrontés à toute une série de contraintes et de difficultés pour parvenir à et maintenir une production responsable sur le plan environnemental et social, ainsi que pour démontrer suffisamment de preuves de ces performances. Les formes les plus appropriées de soutien des entreprises pour surmonter ces obstacles dépendront du contexte des petits producteurs (par exemple, produits de base, localisation, accès aux marchés et contraintes de production spécifiques auxquelles les petits exploitants sont confrontés), ainsi que de la position de l’entreprise dans la chaîne d’approvisionnement. Le tableau 1 fournit des exemples de types de soutien que les entreprises peuvent envisager fournir aux petits exploitants pour faciliter leur intégration dans les chaînes d’approvisionnement responsables.
16 L’Accountability Framework Tableau 1. Soutien des entreprises aux petits producteurs Les entreprises peuvent fournir Types de soutien pouvant être appropriés : un soutien pour permettre aux petits exploitants de : Entrer ou rester dans les chaînes • Conclure des contrats d’achat à long terme qui assurent des d’approvisionnement éthiques revenus futurs, facilitant ainsi l’investissement des petits exploitants dans de meilleures pratiques • Fournir ou faciliter l’accès aux services financiers et au crédit • Soutien aux titres fonciers et autres besoins juridiques Tirer davantage parti des • Fournir des prix majorés pour les produits conformes aux pratiques de gestion durable et engagements de l’entreprise de la participation à des chaînes • Fournir un soutien financier ou organisationnel aux groupes d’approvisionnement éthiques d’agriculteurs, aux organisations communautaires, aux organisations de la société civile locales ou aux autres entités œuvrant pour garantir que les bénéfices de la production reviennent aux petits exploitants de manière appropriée et équitable. • Faciliter la participation aux marchés du carbone ou à d’autres programmes de paiement pour services écosystémiques (PSE) permettant aux petits exploitants de tirer un avantage matériel des valeurs environnementales qu’ils contribuent à fournir Prendre des dispositions • Fournir des informations et un appui technique aux petits de groupe pour faciliter la exploitants pour faciliter leur participation aux structures de production, le marketing, la groupe. certification et la gestion des • Fournir un soutien organisationnel et un renforcement des risques capacités aux responsables de groupe afin qu’ils développent, fassent le suivi et appliquent les politiques et les exigences relatives à l’adhésion au groupe • Fournir un support technique aux groupes pour améliorer les mécanismes de contrôle, y compris la cartographie, l’évaluation des risques et la gestion des données concernant les membres du groupe et leurs niveaux de conformité. • Faciliter l’accès aux services financiers et au crédit pour les groupes afin d’améliorer la gestion, l’infrastructure (par exemple, pour le stockage et le transport des produits) et les capacités de suivi.
Directives opérationnelles pour l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques 17 Les entreprises peuvent fournir Types de soutien pouvant être appropriés : un soutien pour permettre aux petits exploitants de : Améliorer les rendements et • Fournir, préfinancer ou faciliter l’accès aux intrants agricoles (par les pratiques de production exemple, engrais et matériel de plantation de haute qualité) pour accroître la stabilité et la • Fournir ou faciliter un soutien technique et des formations rentabilité de la production de produits de base Respecter ou progresser vers les • Fournir des informations pour sensibiliser les attentes des engagements de l’entreprise acheteurs aux pratiques de production et de performance sociale et environnementale. • Contribuer aux ressources financières ou au support technique pour l’évaluation des risques, le suivi, la vérification et le reporting • Contribuer aux ressources financières ou au support technique pour la réparation, y compris la restauration et/ou les activités de conservation • Fournir un renforcement des capacités et du soutien pour identifier les violations des droits des travailleurs et pour améliorer les pratiques de travail (voir l’encadré 2 pour une analyse plus approfondie). Dans la plupart des cas, les entreprises en aval ne seront pas en mesure de fournir un soutien direct à tous les petits producteurs de leur chaîne d’approvisionnement. Dans ces cas, le soutien peut être acheminé par l’intermédiaire d’acteurs en amont tels que les usines et les négociants, ou en travaillant en collaboration avec des programmes de certification et des initiatives des filières ou juridictionnelles soutenant les petits exploitants, ou en participant à des programmes gouvernementaux ou d’ONG pour fournir un appui technique ou matériel aux petits exploitants cherchant à entrer ou à rester dans des chaînes d’approvisionnement responsables. Les entreprises en amont sont généralement plus en mesure d’évaluer directement les besoins des producteurs et de cibler le soutien de manière appropriée.
18 L’Accountability Framework 3.2 Communication L’un des principaux obstacles à la participation des petits exploitants aux chaînes d’approvisionnement éthiques est le manque d’accès à des informations claires sur la nature, l’applicabilité et le calendrier des engagements de l’entreprise en matière de chaîne d’approvisionnement. En l’absence d’informations appropriées et en temps voulu sur les engagements de l’entreprise et ses autres exigences, les petits exploitants ne sont peut-être pas en mesure de respecter ces exigences ou peuvent encourir des non-conformités (telles que la déforestation) qui pourraient les rendre inéligibles à une participation future. Les entreprises doivent donc s’efforcer de fournir aux petits exploitants des informations en temps voulu et dans des formats appropriés pour leur permettre de prendre des décisions éclairées, ainsi que d’anticiper et de respecter les engagements pris par l’entreprise. La communication par le biais des structures de gestion de groupes de petits exploitants peut être un moyen efficace de diffusion vers les membres du groupe. Les entreprises acheteuses en aval peuvent identifier des fournisseurs en amont, tels que des usines ou des négociants, comme voies de communication potentielles pour communiquer leurs engagements aux groupes de petits exploitants et aux petits exploitants indépendants. Les entreprises en aval peuvent également collaborer avec des ONG ou des programmes de certification pour soutenir ou mettre en œuvre des voies de communication spécifiques telles que l’utilisation de SMS ou d’autres services de messagerie, pour former les agriculteurs chefs de file pouvant contribuer à la diffusion d’informations ou utiliser d’autres approches éprouvées en matière de transfert d’informations et de technologie. Les petits exploitants sont également confrontés à des obstacles dans la communication de leurs besoins aux acheteurs de produits de base, ainsi qu’aux sympathisants ou partenaires potentiels. Les stratégies d’engagement des entreprises doivent donc envisager également d’élaborer ou d’améliorer les mécanismes permettant aux groupes de petits exploitants de fournir du feedback sur les politiques et les programmes de l’entreprise et d’intégrer les informations fournies par les petits exploitants à la prise de décision. Par exemple, des entretiens ou des groupes de discussion avec des petits exploitants ou des responsables de groupe peuvent permettre aux entreprises de mieux comprendre les besoins et les contraintes des petits exploitants. Les entreprises en amont qui interagissent avec les agriculteurs peuvent fournir un forum de communication et de feedback, tandis que les entreprises en aval peuvent enquêter sur des échantillons représentatifs de leurs petits producteurs pour évaluer leurs besoins, cibler leurs ressources et les soutenir en conséquence.
Directives opérationnelles pour l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes d’approvisionnement éthiques 19 4. Remédier aux non-conformités des fournisseurs qui sont des petits exploitants Comme indiqué dans le Principe de base 6, les entreprises sont censées gérer les non- conformités dans leurs bases d’approvisionnement en engageant, en suspendant ou en excluant les fournisseurs non conformes, en fonction de la nature de la non-conformité et des autres circonstances. Les Directives opérationnelles pour la gestion de la chaîne d’approvisionnement détaillent les facteurs que les acheteurs doivent prendre en compte lorsqu’ils déterminent le plan d’action approprié. Ces facteurs comprennent l’intensité, l’étendue et la persistance de la (des) non-conformité (s), ainsi que le degré de culpabilité et les pratiques passées et actuelles du fournisseur. Les directives suivantes fournissent des précisions supplémentaires sur la manière dont ces critères peuvent être compris et évalués lors de l’approvisionnement auprès de fournisseurs qui sont des petits producteurs. Ces informations peuvent guider les entreprises lors des prises de décisions concernant : y quand maintenir les petits fournisseurs existants non conformes, quels types d’amélioration continue doivent être attendus des fournisseurs conservés et quels types de soutien doivent être fournis pour faciliter une telle amélioration y quand suspendre ou exclure les petits fournisseurs existants non conformes y quand entamer de nouvelles relations d’approvisionnement avec des petits fournisseurs qui peuvent présenter des cas de non-conformité y comment rendre compte des progrès ou du respect des engagements de l’entreprise dans les différents scénarios décrits ici
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