L'INFO POLITIQUE - FER Genève

 
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L’INFO POLITIQUE
     VOTATIONS DU 19 MAI 2019

                                                photo frank schwarzbach

     ZOOM SUR LA RÉFORME FISCALE
     ET LE FINANCEMENT DE L’AVS (RFFA)
         Une votation cruciale
         La votation sur la réforme de la fiscalité des entreprises et le financement additionnel de l’AVS
         (RFFA) et son volet cantonal sont cruciaux pour la Suisse et Genève. Dans le canton, un huitième
         des recettes fiscales provient en effet de sociétés menant l’essentiel de leurs activités à l’étranger
         et qui de ce fait sont au bénéfice d’un statut, et de leurs employés. Comme ce traitement
         fiscal particulier n’est plus compatible avec les standards internationaux et va disparaître, il est
         nécessaire d’adapter notre système fiscal. Taxer ces sociétés au taux ordinaire sans prendre de
         mesures complémentaires reviendrait en effet plus ou moins à doubler leur facture fiscale, et en
         chasserait la plupart. Or, en plus des recettes qu’elles apportent, ces entreprises emploient plus de
         22’000 personnes dans notre canton et font également vivre de nombreuses entreprises locales.

         A Genève, la suppression de ces statuts va conduire à une révision du taux d’imposition ordinaire
         du bénéfice, qui passera de 24,2% à 13,99%. Si cela représentera une baisse pour la plupart des
         entreprises, les sociétés actuellement au bénéfice de statuts fiscaux verront leur taux d’imposition
         augmenter. La réforme devrait dans un premier temps engendrer des pertes fiscales limitées,
         mais il est à parier que les recettes ne tarderont pas à croître à nouveau, permettant d’absorber
         rapidement ce manque à gagner, comme le montrent les précédentes réformes.

         La réforme fiscale est par ailleurs accompagnée d’un volet social. Au niveau fédéral, il consistera à
         accorder deux milliards de francs supplémentaires à l’AVS, financés par une hausse des cotisations
         paritaires de 0,3% et une contribution additionnelle de la Confédération. Sur le plan genevois, cinq
         cent cinquante nouvelles places de crèche seront financées grâce à un prélèvement supplémentaire
         de 0,07% sur les salaires, à charge des employeurs. Et le nombre de personnes touchant des
         subsides pour les primes d’assurance maladie passera de 53’000 à 125’000.

         La Suisse ne peut pas se passer de cette réforme: des dizaines de milliers d’emplois et des milliards
         de recettes fiscales sont en jeu. A Genève, le refus du volet cantonal serait encore plus critique.
         Les entreprises, internationales ou non, n’auraient qu’à aller dans le canton de Vaud pour trouver
         un taux d’imposition des bénéfices presque deux fois plus bas.

         Comme l’écrit l’ancien conseiller d’Etat des Verts David Hiler, «c’est la dernière qui sonne. Cette
         fois, nous n’avons plus le droit de nous tromper.»
VOTATION FÉDÉRALE                                                                                 Votations du 19 mai 2019

                     1      Loi fédérale du 28 septembre 2018 relative à la réforme fiscale et au finan-
                            cement de l’AVS (RFFA)

 La loi fédérale relative à la réforme fiscale et au financement de l’AVS (RFFA) vise à rendre le système fiscal suisse conforme
 aux normes internationales tout en préservant sa compétitivité. À l’avenir, toutes les entreprises seront soumises aux
 mêmes règles d’imposition. De nouveaux outils fiscaux sont mis en place pour encourager les investissements dans la
 recherche et le développement. Les cantons recevront de la Confédération des ressources financières supplémentaires
 pour mettre en œuvre la réforme fiscale, en l’adaptant à leur tissu économique. RFFA apporte aussi une contribution
 importante à la stabilisation de l’AVS, l’assurance sociale la plus importante de Suisse, par le biais d’un financement
 additionnel de plus de 2 milliards de francs par année.

 La loi fédérale relative à la réforme fis-   leur permettant de mettre en œuvre la       Les prestations à la population dimi-
 cale et au financement de l’AVS a été        réforme et, le cas échéant, d’abaisser      nueront, notamment dans le domaine
 adoptée au Conseil national par 112          la charge fiscale des entreprises. Enfin,   des soins ou de la formation. La
 oui contre 67 non et 11 abstentions          les partisans considèrent que le projet     Suisse joue ainsi le jeu de la concur-
 et au Conseil des Etats par 39 oui 4         de loi est équilibré socialement et éco-    rence fiscale internationale et conti-
 non et 2 abstentions. Le référendum a        nomiquement. Les quelque 2 milliards        nuera à enlever des recettes fiscales
 été demandé par un comité de gauche          de francs supplémentaires versés à          aux pays pauvres. Enfin, la compen-
 ainsi que par deux comités de droite.        l’AVS par an permettront de contri-         sation sociale en faveur de l’AVS ne
 Les partisans de la loi estiment qu’elle     buer à garantir les rentes.                 profite pas aux rentiers actuels. Pour
 permet de se conformer aux stan-             Les principaux opposants à la loi esti-     les autres comités référendaires, le
 dards internationaux et ainsi de garan-      ment inacceptable d’accorder des pri-       lien entre fiscalité et AVS ne permet
 tir la sécurité juridique indispensable      vilèges fiscaux aux grandes entreprises     pas aux citoyens de se prononcer de
 à l’exercice des activités des entre-        qui occasionneront d’importantes            manière claire. Ce financement addi-
 prises. Elle propose des outils néces-       pertes en termes de rentrées fiscales       tionnel retarderait les réformes struc-
 saires au maintien de la compétitivité       pour la Confédération et les cantons.       turelles nécessaires pour l’AVS.
 suisse, dans un contexte de concur-
 rence mondiale accrue. RFFA permet
 de conserver durablement des entre-          Après l’échec en votation populaire de la troisième réforme de l’imposition
 prises internationales à forte valeur        des entreprises, la Suisse a besoin d’un nouveau système fiscal conforme aux
 ajoutée et de préserver ainsi une clien-     normes internationales et attractif face aux réformes entreprises par les places
 tèle essentielle pour les PME et les         économiques étrangères. La RFFA est un compromis politique équilibré, qui
 indépendants. Il s’agit aussi de conser-     répond à ces objectifs tout en prenant en compte les besoins des cantons et de
 ver les rentrées fiscales très élevées       la population. Cette réforme permettra de maintenir les emplois et les recettes
 apportées par ces entreprises. Les can-      fiscales dont la Suisse a besoin. Le Conseil de direction de la FER Genève recom-
 tons pourront disposer d’une marge           mande ainsi d’accepter cette loi.
 de manœuvre budgétaire suffisante

                     2      Mise en œuvre d’une modification de la directive de l’UE sur les armes
                            (développement de l’acquis de Schengen)

 Pour mieux lutter contre l’utilisation des armes à feu à des fins criminelles, la directive européenne sur les armes a
 été révisée. La Suisse a participé activement à la discussion, en tant qu’Etat associé à l’espace Schengen. Comme les
 mêmes règles s’appliquent à tous les membres de l’espace Schengen, la Suisse procède à une révision partielle de la
 loi fédérale sur les armes. Cette révision, qui préserve la tradition suisse du tir, améliore la traçabilité des armes et
 renforce l’échange d’information entre les Etats Schengen. Elle prévoit aussi une nouvelle réglementation pour les
 armes semi-automatiques. Elle permet à la Suisse de poursuivre sa participation à l’espace Schengen/Dublin. Cette
 coopération est essentielle dans les domaines de la sécurité et de l’asile mais aussi pour le tourisme ou en termes de
 trafic transfrontalier.

 La révision partielle a été adoptée au       Les partisans de la révision estiment       permettent de tirer un grand nombre
 Conseil national par 120 voix contre         qu’elle renforce la protection contre       de fois sans être rechargées, sont extrê-
 69 et 4 abstentions, et au Conseil des       l’utilisation abusive des armes à feu       mement raisonnables. Les conditions
 Etats, par 34 voix contre 6 et 5 absten-     tout en préservant la tradition suisse du   essentielles d’acquisition d’une arme ne
 tions. Le référendum a été demandé           tir. Les adaptations ponctuelles concer-    changent pas. Il sera toujours possible
 par la Communauté d’intérêts du tir          nant les armes semi-automatiques            de conserver son fusil d’assaut à la fin
 suisse.                                      avec chargeur de grande capacité, qui       des obligations militaires. Les chasseurs
Votations du 19 mai 2019

 ne sont pas concernés. Il n’est pas jus-     Les opposants à la révision estiment         reprise de la directive entraîne une
 tifié de mettre en péril, sous prétexte      que la loi est totalement inutile et ne      surcharge administrative et des coûts
 de cette révision, la participation de       permet pas de lutter contre le risque        pour les cantons. Cette révision punit
 la Suisse à l’espace Schengen/Dublin         terroriste. Cette révision résulte d’un      les citoyens suisses et les soumet à des
 auquel la Suisse est associée depuis un      diktat de l’UE qui aurait pour volonté       chicanes administratives. Elle provo-
 peu plus de dix ans. Les partisans rap-      de désarmer les citoyens suisses. La         quera la fin du tir sportif.
 pellent que la Suisse ne peut faire cava-
 lier seul en matière de lutte contre la
 criminalité internationale. Elle a besoin    La révision de la loi sur les armes encadre de manière raisonnable l’utilisa-
 de la coopération de ses voisins euro-       tion de certaines armes semi-automatiques tout en préservant la tradition
 péens. Une sortie de Schengen aurait         suisse du tir. Elle permet de maintenir l’association de la Suisse dans l’es-
 aussi des conséquences pour l’industrie      pace Schengen/Dublin, d’une grande importance pour la sécurité et la poli-
 touristique, les aéroports et sur le tra-    tique d’asile. Elle représente aussi un intérêt économique élevé. Il convient
 fic transfrontalier. L’accord de Dublin      enfin de ne pas mettre systématiquement en péril les relations de la Suisse
 est aussi concerné. Sans lui, la Suisse      avec l’UE, son premier partenaire économique. Pour ces raisons, le Conseil
 devrait traiter les demandes d’asile des     de direction de la FER Genève recommande d’approuver la révision.
 requérants déboutés en Europe.

VOTATION CANTONALE
                     1      Loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève
                            (LCPEG) (Financement de la CPEG) (B 5 22 – 12228), du 14 décembre 2018
                            (loi 1)

                     2      Loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève
                            (LCPEG) (B 5 22 – 12404), du 14 décembre 2018 (loi 2)

                     3      Question subsidiaire: si les deux lois sont acceptées, laquelle des deux a-t-
                            elle votre préférence, loi 1 ou loi 2 ?

 Ces deux lois trouvent leur origine dans le même constat : en dépit de mesures adoptées en 2013, la caisse de prévoyance
 de l’Etat de Genève (CPEG) doit être rapidement recapitalisée. La loi fédérale sur la prévoyance professionnelle impose
 en effet aux caisses de pension publique qu’elles soient capitalisées à hauteur de 80% d’ici à 2052. Or, le taux de
 couverture de la CPEG est aujourd’hui d’environ 60% et un deuxième volet de mesures (après un premier en 2014) doit
 impérativement entrer en vigueur d’ici à 2020, faute de quoi les rentes seront diminuées de 10%. Deux propositions ont
 été formulées pour corriger cette situation.

 La gauche a ainsi déposé un pro-             a trouvé le soutien du MCG, en sus           l’employé à 58%-42%) et le niveau de
 jet de loi (12228, dite loi 1) propo-        des partis qui en sont à l’origine. De       rente garanti est légèrement diminué
 sant une recapitalisation à hauteur          son côté, le Conseil d’Etat a déposé         (de 5% au plus). Des mesures d’ac-
 de 75% (d’un coût de 4,7 milliards           son propre projet de loi (12404, dite        compagnement sont prévues pour les
 de francs), notamment par le biais           loi 2), recapitalisant lui aussi la caisse   personnes de 50 ans et plus. La situa-
 d’un transfert de droits à bâtir (dont       à hauteur de 75%, mais l’accompa-            tion des rentiers actuels n’est quant
 ceux situés sur le périmètre Praille-        gnant de mesures structurelles. Ainsi,       à elle pas modifiée. Ce projet a trou-
 Acacias-Vernets), dans le but de             la primauté de prestation, qui assure        vé le soutien de l’Entente, de l’UDC,
 construire des logements adaptés             un niveau de rente garanti basé sur le       mais également des Verts, qui ont
 aux besoins des Genevois. Ces loge-          dernier salaire, fait place à la primau-     soutenu les deux projets.
 ments devraient engendrer un ren-            té de cotisation, qui prévoit un niveau      Pour les partisans de la loi 12228 (loi 1),
 dement de 3,5% qui permettrait de            de rente en fonction des cotisations         il s’agit d’un projet gagnant-gagnant,
 financer la caisse. Si cela ne devait pas    accumulées tout au long de la car-           dans la mesure où la pérennité de la
 suffire, l’Etat serait alors invité à com-   rière. Les cotisations employeurs-em-        caisse est assurée et les besoins des
 pléter son financement. Le projet ne         ployés sont rééquilibrées (on passe          Genevois en logements sont satis-
 prévoit aucune mesure structurelle. Il       de 2/3 pour l’employeur et 1/3 pour          faits. La fonction publique n’est pas
Votations du 19 mai 2019

impactée, celle-ci ayant déjà été suf-       2’200 francs par mois). Les partisans       été acceptés, à la faveur du soutien
fisamment mise à contribution dans           de la loi 12404 soulignent également        des Verts. Des référendums ont été
le cadre des mesures prises en 2013.         que les mesures structurelles prévues       lancés contre ces deux lois, qui seront
En outre, ils estiment que ce n’est          sont supportables et que le niveau          soumises en même temps au verdict
pas à elle de payer les manquements          des prestations garanties à la fonction     du peuple. Une question subsidiaire
des différents gouvernements qui ont         publique reste élevé. Soumis au vote        devra départager les projets en cas de
conduit à cette situation inconfor-          du Grand Conseil, les deux projets ont      double acceptation.
table pour la caisse.
Pour les défenseurs de la loi 12404
(loi 2), recapitaliser la caisse sans pro-   La CPEG se trouve dans une situation financière très difficile et des mesures
céder à une réforme structurelle est         doivent absolument être prises pour empêcher son naufrage. La réforme de 2013
un exercice vain et conduira l’Etat à        a déjà coûté 800 millions de francs injectés en une fois et sans délai, auxquels
devoir combler à nouveau les défi-           s’ajoutent environ 150 autres millions de francs chaque année. Le refinance-
cits. Le contribuable genevois, au           ment actuel à hauteur de 75% est estimé à 4,7 milliards de francs et il faudra
salaire médian largement inférieur à         encore au moins 1,3 milliard pour parvenir au minimum légal d’ici 2052. Une
celui de la fonction publique, devra         réforme structurelle est donc indispensable. Le projet de loi 1 (12228) n’apporte
financer un système de retraite bien         aucune solution crédible à la survie de la caisse et est en outre totalement irréa-
plus généreux que celui qu’il connaît.       liste (les droits de superficie des terrains du PAV ont déjà été attribués et l’on
Cette situation n’est pas davantage          imagine difficilement comment des logements à vocation sociale permettraient
respectueuse de la fonction publique         de trouver les milliards nécessaires). Le maintien de la primauté de prestations,
elle-même, puisque le statu quo, qui         système principalement connu dans le secteur public et en voie de disparition,
freine la mobilité professionnelle pour      est une hérésie financière. Ce projet doit donc être rejeté avec vigueur. Le projet
de mauvaises raisons (on ne veut pas         de loi 2 (12404) prévoit des mesures structurelles, supportables par tous et
quitter le système de primauté de            conformes aux attentes de notre société. Il permet d’assurer le financement à
prestations) conduira inéluctable-           long terme de la caisse, tout en garantissant à la fonction publique des condi-
ment à devoir prendre des mesures            tions encore très attractives. Il convient en outre de rappeler que les caisses de
bien plus douloureuses par la suite.         pension privées doivent respecter un taux de couverture de 100% et que celles-
Mesures dont les futurs collabora-           ci n’ont pas attendu pour prendre les mesures structurelles qui s’imposaient.
teurs de l’Etat feront les frais, avec       Le Conseil de direction de la FER Genève recommande donc de rejeter la loi
le risque ultime, en cas de défaut de        12228 (loi 1), de soutenir la loi 12404 (loi 2) et donner la préférence à la loi 2 à
la caisse, que les prestations soient        la question subsidiaire.
ramenées au minimum LPP (soit

                    4      Loi modifiant la loi sur les heures d’ouverture des magasins (LHOM)
                           (Sauvons les emplois du commerce genevois) (I 1 05 – 12372), du 21
                           septembre 2018

La révision de la loi sur les heures d’ouverture des magasins, adoptée par le Grand Conseil, prévoit la possibilité
d’employer du personnel trois dimanches par an jusqu’à 17h sans autorisation, même en l’absence de convention
collective de travail étendue. A défaut de compensations conventionnelles, les commerces sont tenus d’accorder
au personnel occupé les compensations prévues par les usages de leur secteur d’activité pour le travail dominical
exceptionnel. Cette disposition est limitée dans le temps, jusqu’au 31 décembre 2020. Le Conseil d’Etat établira un
rapport sur ses effets.

La loi modifiant la loi sur les heures       genevois, l’ouverture des magasins          prévues par les usages de leur sec-
d’ouverture des magasins a été adop-         trois dimanches par an pourra amé-          teur d’activité pour le travail domi-
tée au Grand Conseil le 21 septembre         liorer la situation du secteur, soumis      nical exceptionnel. A leurs yeux, le
2018, par 54 voix (Entente, UDC et           à la concurrence étrangère et au            renvoi formel aux usages garantit
MCG) contre 36 (Socialistes, Verts,          développement du commerce en                un filet de protection pérenne,
Ensemble à Gauche). Insatisfaits de          ligne, et contribuer ainsi à maintenir      même en l’absence de compensa-
la situation, la Communauté gene-            les emplois dans la branche. Cela per-      tions conventionnelles. De plus, la
voise d’action syndicale (CGAS) et           mettra en particulier aux commerces         loi révisée offre une meilleure sta-
les partis de gauche ont lancé un            d’être ouverts pendant des périodes         bilité car l’expérience a montré que
référendum contre cette loi qui a            clefs et hautement commerciales. Il         lier l’ouverture à l’existence d’une
abouti le 19 décembre 2018, avec             s’agit aussi de répondre à l’évolution      CCT étendue, comme le prévoit la
5’243 signatures valables.                   de la demande des consommateurs.            loi actuellement en vigueur, rendait
Les partisans de la loi estiment qu’au       Ils relèvent que les commerces sont         la possibilité d’ouverture totalement
vu du contexte économique diffi-             tenus d’accorder au personnel occu-         dépendante de la situation en matière
cile dans lequel évolue le commerce          pé les compensations spécifiques            de partenariat social.
Votations du 19 mai 2019

Les opposants à la loi sont d’avis que     le dimanche, à condition qu’ils n’oc-       grandes enseignes. Enfin, ils estiment
l’application de celle-ci annihilerait     cupent pas de personnel, ce qui             que l’extension des heures d’ouver-
tout espoir d’amélioration future des      constitue un avantage dans la lutte         ture n’est pas une réponse adéquate
conditions de travail du personnel de      pour survivre à la concurrence face aux     aux problématiques du secteur.
vente, alors que les magasins ouvrent
déjà longtemps en semaine. A leurs
yeux, il n’est pas tolérable de faire      Cette révision de la loi sur les heures d’ouverture des magasins est équili-
travailler les employés de la vente        brée et permettra aux commerces d’ouvrir trois dimanche par an jusqu’à 17h,
trois dimanches par an sans renfor-        dans un contexte difficile pour le commerce de détail, confronté à des enjeux
cement de la protection des travail-       importants notamment en termes de tourisme d’achat et de développement
leurs car cela implique des difficultés    du commerce en ligne. Des compensations spécifiques sont prévues pour le
de conciliation entre vie familiale et     personnel concerné. Le Conseil de direction de la FER Genève recommande
professionnelle. Ils soulignent que        d’accepter cette loi.
les commerces peuvent déjà ouvrir

                  5      Loi modifiant la loi sur l’imposition des personnes morales (LIPM) (D 3 15 –
                         12006) (RFFA), du 31 janvier 2019

La mise en œuvre cantonale de la réforme de l’imposition des entreprises est un projet équilibré qui fait un usage
modéré des outils fiscaux prévu par la réforme fédérale. Le point principal est un taux d’imposition unique de 13,99%,
qui garantit une cohérence régionale. Elle propose des mesures d’accompagnement fortes, avec la hausse des subsides
d’assurance-maladie (voir la présentation de la loi 12416 «modifiant la loi d’application de la loi fédérale sur l’assurance-
maladie» (contreprojet)) et la création de places d’accueil pour la petite enfance. Le frein au déficit est modifié et la part
des communes à la rétrocession de l’impôt fédéral direct (IFD) est augmentée. L’impact de la réforme sur les finances
publiques est limité.

Le Grand Conseil a adopté le 31 jan-       de compensations, en vue de soulager        pour les grandes entreprises, qui pro-
vier 2019 à une large majorité (62 voix    la classe moyenne dans le paiement          voquera des pertes fiscales très éle-
contre 18) le projet genevois de mise      des primes d’assurance maladie et de        vées pour le canton et les communes.
en œuvre de la réforme de l’imposi-        soutenir la création de places d’accueil    Les politiques publiques seront ainsi
tion des entreprises. La révision de       pour la petite enfance. Au contraire        impactées, notamment les prestations
la LIPM est soumise au référendum          de ce que prétendent les opposants,         en faveur de la formation, de la santé
obligatoire.                               ce sont les PME genevoises qui profi-       ou du social. Les opposants critiquent
Pour les partisans de la révision,         teront de cette réforme, puisqu’elles       le manque de contrepartie sous la
l’enjeu est de maintenir un tissu éco-     verront passer leur taux d’imposition       forme de recettes fiscales supplémen-
nomique diversifié, les dizaines de        sur le bénéfice de 24,2% à 13,99%,          taires. Ils considèrent que la levée
milliers d’emplois qui découlent de        alors que les entreprises à statuts ver-    temporaire du frein au déficit n’est pas
la présence des entreprises interna-       ront leur taux d’imposition augmen-         une garantie contre de futures coupes
tionales à Genève et les recettes fis-     ter, passant de 11,6% à 13,99%.             budgétaires. D’autres opposants esti-
cales particulièrement élevées (1,1        Les opposants estiment que cette            ment a contrario que le volet social est
milliard de francs d’impôts cantonaux      révision est un nouveau cadeau fiscal       trop important.
et communaux proviennent des socié-
tés à statut et de leurs employés).
De nombreuses entreprises locales          La mise en place d’un système fiscal conforme aux normes internationales est
fonctionnent grâce à la présence des       un enjeu crucial pour l’avenir de la place économique genevoise. Des rentrées
sociétés internationales. La révision      fiscales élevées pour le canton et les communes et des dizaines de milliers d’em-
harmonise l’imposition des entre-          ploi dépendent du maintien d’une économie diversifiée, avec des entreprises à
prises. Le taux adopté répond à une        forte valeur ajoutée. Le projet genevois est très modéré dans l’utilisation des
préoccupation de cohérence régio-          outils fiscaux et propose un volet social fort. Il prend aussi en considération les
nale, le canton de Vaud ayant déjà un      communes. Pour toutes ces raisons, le Conseil de direction de la FER Genève
taux de 13,79% depuis début 2019. Le       recommande de soutenir cette révision.
projet prévoit d’importantes mesures
Votations du 19 mai 2019

                   6      Initiative 167 «Pour une politique culturelle cohérente à Genève»

Si la cacophonie est un style musical, elle est apparemment également une caractéristique de la politique culturelle
genevoise. Et dans un cas comme dans l’autre, le résultat est peu réjouissant. C’est pour mettre un peu d’harmonie
dans cette situation qu’un comité de personnalités issues de la société civile et notamment des milieux culturels a lancé
l’initiative 167 «Pour une politique culturelle cohérente à Genève».

La Constitution fédérale est claire et     portée et le rayonnement de la poli-      cette révision. Cette initiative, sou-
indique que les cantons sont compé-        tique culturelle genevoise.               tenue par plus de 14’000 signatures,
tents en matière de culture. Pourtant,     L’initiative 167 entend mettre de         a reçu un accueil positif du Conseil
la situation genevoise n’est pas aus-      l’ordre dans ce chaos, en modifiant       d’Etat comme du Grand Conseil, qui
si limpide. Traditionnellement, les        l’article 216 de la Constitution gene-    l’a acceptée sans opposition. Ses par-
communes sont en effet également           voise consacré à l’art et à la culture.   tisans estiment qu’il s’agit d’une pro-
parties prenantes dans ce domaine          Elle garantit le rôle central de l’Etat   position pleine de bon sens, qui per-
(notamment la ville de Genève). Si         mais reconnaît celui des communes         met de corriger la situation de recul
le canton s’est doté en 2013 d’une         et intègre la notion de coopération       dans le domaine culturel, que la révi-
loi sur la culture qui intègre la notion   et de consultation entre et avec les      sion de la LRT de 2016 a consacré.
de coopération entre les différents        acteurs du domaine. La question du        Aucune opposition déclarée à cette
acteurs, une révision de la loi sur la     financement n’est pas abordée dans        initiative n’est connue.
répartition des tâches entre les com-
munes et le canton (LRT), conduite en
2016, indique que le canton œuvre          Acteur économique et social, la culture participe au rayonnement de Genève.
de manière séparée dans le domaine         Or, l’absence de coordination actuelle cloisonne la production locale à
culturel, contredisant ainsi la loi de     quarante-cinq politiques communales déconnectées les unes des autres. L’ini-
2013 sur la culture. Il en résulte un      tiative 167 apporte une réponse adaptée aux besoins du secteur, en posant
manque de coordination qui conduit         les bases d’une réorganisation, gage de plus grande synergie et efficience. Le
à quarante-cinq politiques commu-          Conseil de direction de la FER Genève recommande donc de soutenir cette
nales différentes, dans un territoire      initiative.
restreint; cette situation limite la

                   7      Initiative 170 «Pour des primes d’assurance-maladie plafonnées à 10% du
                          revenu du ménage!»

                   8      Loi 12416 «modifiant la loi d’application de la loi fédérale sur l’assurance-
                          maladie» (contreprojet)

                   9      Question subsidiaire: si l’initiative et le contreprojet sont acceptés, lequel
                          des deux a-t-il votre préférence?

L’initiative 170 demande que le canton de Genève adapte les subsides d’assurance-maladie afin de ramener la charge de
la prime à 10% du revenu déterminant. Le coût serait de 450 millions de francs par an.
La loi 12416 (contreprojet à l’initiative 170) propose d’étendre les limites de revenus pour l’ouverture du droit aux
subsides et d’augmenter les montants accordés aux bénéficiaires. Il s’agit d’une amélioration importante par rapport
au système actuel. Le coût serait de 186 millions de francs par an. Il représente la principale mesure de compensation
sociale à la réforme fiscale genevoise des entreprises (voir l’article RFFA cantonale).

L’initiative 170 a été lancée par la       coûteuse (450 millions de francs          du bénéfice des entreprises) qui
gauche dans l’objectif d’alléger la        par an, en sus des 335 millions déjà      constitue la mesure de compensa-
charge des ménages en termes d’as-         consacrés aux subsides maladie).          tion sociale à la réforme fiscale can-
surance-maladie. Celle-ci a abouti le      Il propose aux députés du Grand           tonale. Cette loi (contreprojet) a été
30 mai 2018, accompagnée de 5’205          Conseil un projet de loi (PL 12416)       acceptée le 13 décembre 2018 par les
signatures valables. Le 26 septembre       moins onéreux (186 millions de            députés du Grand Conseil par 73 voix
2018, le rapport du Conseil d’Etat         francs supplémentaires par an, soit la    contre 15 et 4 abstentions.
a recommandé de refuser cette ini-         somme que coûtera dans un premier         Les partisans de l’initiative 170 esti-
tiative au motif qu’elle serait trop       temps la baisse du taux d’imposition      ment que le contreprojet va dans le
Votations du 19 mai 2019

bon sens, mais il n’est à leurs yeux       coûts supplémentaires, devisés à           un système simple, transparent et
qu’une demi-mesure. L’initiative irait     450 millions de francs la première         connu des Genevois, tout en maîtri-
plus loin en exigeant de plafonner les     année, en plus des 335 millions déjà       sant les dépenses et en permettant
primes d’assurance-maladie à 10% du        accordés au titre de subsides maladie,     dans le même temps à un plus grand
revenu du ménage. Ils reprochent la        pourraient vite prendre l’ascenseur,       nombre de personnes de bénéficier
non-linéarité de l’aide octroyée dans      pour atteindre un milliard de francs       de subsides (125’000 bénéficiaires,
le contreprojet, les effets de seuils      au total, soit un huitième du budget       au lieu de 53’000 aujourd’hui). Ils
ainsi que le fait que le système propo-    cantonal! Ils soutiennent donc un          relèvent par ailleurs qu’il s’agit d’un
sé resterait statique, contrairement à     contreprojet devisé à 186 millions de      contreprojet pragmatique et négocié
l’initiative qui intègre une perspective   francs supplémentaires par an et cor-      dans le cadre de la réforme fiscale
évolutive des subsides. Ils soulignent     respondant à une nette amélioration        cantonale, qui introduit une compen-
que l’initiative permettrait de soute-     du système actuel. Cette loi (contre-      sation sociale équivalente au coût de
nir un plus grand nombre de ménages        projet) permettrait de sauvegarder         la réforme.
par des subsides, dans la majorité des
cas, supérieurs à ceux prévu dans le
contreprojet.                              L’initiative 170 impliquerait des coûts énormes et non maîtrisés pour le budget
Les opposants à l’initiative 170 sont      de l’Etat. Il est piquant de constater que ce texte entend limiter la prime à
d’avis que celle-ci va beaucoup trop       10% du revenu, mais que son coût pourrait en revanche être largement supé-
loin et qu’elle aurait de lourdes consé-   rieur à 10% du budget annuel de l’Etat. A l’inverse, la loi 12416 représente une
quences financières pour le budget         solution alternative pragmatique et généreuse, tout en gardant une maîtrise
de l’Etat. En incitant les assurés à       sur les futurs coûts. Elle constitue en outre un élément lié à la RFFA cantonale,
prendre des franchises basses (dans        en attribuant le montant identique du coût de la RFFA à une prestation à la
la mesure où la prime plus élevée          population. Le Conseil de direction de la FER Genève recommande ainsi de
serait dans ce cas en partie prise en      rejeter l’initiative 170, d’accepter la loi 12416 (contreprojet) et de privilégier
charge par l’Etat), le système influen-    le contreprojet à la question subsidiaire.
cera la consommation médicale. Les
RAPPEL PRISE DE POSITION
                                 VOTATIONS DU 19 MAI 2019

      Votation fédérale
  1   Acceptez-vous la loi fédérale du 28 septembre 2018 relative à la réforme fiscale                     Oui
      et au financement de l’AVS (RFFA)?

  2   Acceptez-vous l’arrêté fédéral du 28 septembre 2018 portant approbation                              Oui
      et mise en œuvre de l’échange de notes entre la Suisse et l’UE concernant
      la reprise de la directive (UE) modifiant la directive de l’UE sur les armes
      (développement de l’acquis de Schengen)?

      Votation cantonale
  1   Acceptez-vous la loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance de l’Etat                  Non
      de Genève (LCPEG) (financement de la CPEG) (B 5 22 – 12228), du 14 décembre
      2018 (loi 1)?

  2   Acceptez-vous la loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance de l’Etat                   Oui
      de Genève (LCPEG) (B 5 22 – 12404), du 14 décembre 2018 (loi 2)?

  3   Questions subsidiaire: Si la loi 1, loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance        Loi 2
      de l’Etat de Genève (LCPEG) (Financement de la CPEG) (B 5 22 – 12228), du 14 décembre
      2018 et la loi 2, loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève
      (LCPEG) (b 5 22 – 12404), du 14 décembre 2018 sont acceptées, laquelle des deux
      a-t-elle votre préférence? Loi 1? Loi 2?

  4   Acceptez-vous la loi modifiant la loi sur les heures d’ouverture des magasins (LHOM)                 Oui
      (Sauvons les emplois du commerce genevois) (12372), du 21 septembre 2018?

  5   Acceptez-vous la loi modifiant la loi sur l’imposition des personnes morales (LIPM)                  Oui
      (D 3 15 – 12006) (RFFA), du 31 janvier 2019?

  6   Acceptez-vous l’initiative populaire cantonale 167 «Pour une politique culturelle                    Oui
      cohérente à Genève»?

  7   Acceptez-vous l’initiative populaire cantonale 170 «Pour des primes d’assurance-maladie             Non
      plafonnées à 10% du revenu du ménage!»?

  8   Acceptez-vous la loi modifiant la loi d’application de la loi fédérale sur l’assurance               Oui
      maladie (La LAMal) (J 3 05 – 12416) (Contreprojet à l’IN 170), du 31 janvier 2019?

  9   Question subsidiaire: Si l’initiative (IN 170 «Pour des primes d’assurance-maladie                    CP
      plafonnées à 10% du revenu ménage!») et le contreprojet sont acceptés, lequel
      des deux a-t-il votre préférence?

      Le Conseil de direction de la FER Genève:
      Albert Bonelli − Nadine Couderq − Claude Devillard − Thomas Duhamel – Claude Ehretsmann
      Bernard Erny − Jean-Luc Favre − Norbert Foerster − René Haus − Serge Hiltpold – Denis Hostettler
      Thierry Lavalley − Michel Alexandre Matter − Richard Maury − Bénédicte Montant − Vincent Mottet
      Gilles Rufenacht − Stéphane Tanner − Camille Vial

                       Ivan Slatkine				                               Blaise Matthey
                       Président					                                  Directeur général

      Pour des informations complémentaires, rendez-vous sur le site du canton de Genève: www.ge.ch/votations ou
      sur le site des autorités suisse en ligne: www.ch.ch
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