L'INFO POLITIQUE - FER Genève
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L’INFO POLITIQUE VOTATIONS DU 19 MAI 2019 photo frank schwarzbach ZOOM SUR LA RÉFORME FISCALE ET LE FINANCEMENT DE L’AVS (RFFA) Une votation cruciale La votation sur la réforme de la fiscalité des entreprises et le financement additionnel de l’AVS (RFFA) et son volet cantonal sont cruciaux pour la Suisse et Genève. Dans le canton, un huitième des recettes fiscales provient en effet de sociétés menant l’essentiel de leurs activités à l’étranger et qui de ce fait sont au bénéfice d’un statut, et de leurs employés. Comme ce traitement fiscal particulier n’est plus compatible avec les standards internationaux et va disparaître, il est nécessaire d’adapter notre système fiscal. Taxer ces sociétés au taux ordinaire sans prendre de mesures complémentaires reviendrait en effet plus ou moins à doubler leur facture fiscale, et en chasserait la plupart. Or, en plus des recettes qu’elles apportent, ces entreprises emploient plus de 22’000 personnes dans notre canton et font également vivre de nombreuses entreprises locales. A Genève, la suppression de ces statuts va conduire à une révision du taux d’imposition ordinaire du bénéfice, qui passera de 24,2% à 13,99%. Si cela représentera une baisse pour la plupart des entreprises, les sociétés actuellement au bénéfice de statuts fiscaux verront leur taux d’imposition augmenter. La réforme devrait dans un premier temps engendrer des pertes fiscales limitées, mais il est à parier que les recettes ne tarderont pas à croître à nouveau, permettant d’absorber rapidement ce manque à gagner, comme le montrent les précédentes réformes. La réforme fiscale est par ailleurs accompagnée d’un volet social. Au niveau fédéral, il consistera à accorder deux milliards de francs supplémentaires à l’AVS, financés par une hausse des cotisations paritaires de 0,3% et une contribution additionnelle de la Confédération. Sur le plan genevois, cinq cent cinquante nouvelles places de crèche seront financées grâce à un prélèvement supplémentaire de 0,07% sur les salaires, à charge des employeurs. Et le nombre de personnes touchant des subsides pour les primes d’assurance maladie passera de 53’000 à 125’000. La Suisse ne peut pas se passer de cette réforme: des dizaines de milliers d’emplois et des milliards de recettes fiscales sont en jeu. A Genève, le refus du volet cantonal serait encore plus critique. Les entreprises, internationales ou non, n’auraient qu’à aller dans le canton de Vaud pour trouver un taux d’imposition des bénéfices presque deux fois plus bas. Comme l’écrit l’ancien conseiller d’Etat des Verts David Hiler, «c’est la dernière qui sonne. Cette fois, nous n’avons plus le droit de nous tromper.»
VOTATION FÉDÉRALE Votations du 19 mai 2019 1 Loi fédérale du 28 septembre 2018 relative à la réforme fiscale et au finan- cement de l’AVS (RFFA) La loi fédérale relative à la réforme fiscale et au financement de l’AVS (RFFA) vise à rendre le système fiscal suisse conforme aux normes internationales tout en préservant sa compétitivité. À l’avenir, toutes les entreprises seront soumises aux mêmes règles d’imposition. De nouveaux outils fiscaux sont mis en place pour encourager les investissements dans la recherche et le développement. Les cantons recevront de la Confédération des ressources financières supplémentaires pour mettre en œuvre la réforme fiscale, en l’adaptant à leur tissu économique. RFFA apporte aussi une contribution importante à la stabilisation de l’AVS, l’assurance sociale la plus importante de Suisse, par le biais d’un financement additionnel de plus de 2 milliards de francs par année. La loi fédérale relative à la réforme fis- leur permettant de mettre en œuvre la Les prestations à la population dimi- cale et au financement de l’AVS a été réforme et, le cas échéant, d’abaisser nueront, notamment dans le domaine adoptée au Conseil national par 112 la charge fiscale des entreprises. Enfin, des soins ou de la formation. La oui contre 67 non et 11 abstentions les partisans considèrent que le projet Suisse joue ainsi le jeu de la concur- et au Conseil des Etats par 39 oui 4 de loi est équilibré socialement et éco- rence fiscale internationale et conti- non et 2 abstentions. Le référendum a nomiquement. Les quelque 2 milliards nuera à enlever des recettes fiscales été demandé par un comité de gauche de francs supplémentaires versés à aux pays pauvres. Enfin, la compen- ainsi que par deux comités de droite. l’AVS par an permettront de contri- sation sociale en faveur de l’AVS ne Les partisans de la loi estiment qu’elle buer à garantir les rentes. profite pas aux rentiers actuels. Pour permet de se conformer aux stan- Les principaux opposants à la loi esti- les autres comités référendaires, le dards internationaux et ainsi de garan- ment inacceptable d’accorder des pri- lien entre fiscalité et AVS ne permet tir la sécurité juridique indispensable vilèges fiscaux aux grandes entreprises pas aux citoyens de se prononcer de à l’exercice des activités des entre- qui occasionneront d’importantes manière claire. Ce financement addi- prises. Elle propose des outils néces- pertes en termes de rentrées fiscales tionnel retarderait les réformes struc- saires au maintien de la compétitivité pour la Confédération et les cantons. turelles nécessaires pour l’AVS. suisse, dans un contexte de concur- rence mondiale accrue. RFFA permet de conserver durablement des entre- Après l’échec en votation populaire de la troisième réforme de l’imposition prises internationales à forte valeur des entreprises, la Suisse a besoin d’un nouveau système fiscal conforme aux ajoutée et de préserver ainsi une clien- normes internationales et attractif face aux réformes entreprises par les places tèle essentielle pour les PME et les économiques étrangères. La RFFA est un compromis politique équilibré, qui indépendants. Il s’agit aussi de conser- répond à ces objectifs tout en prenant en compte les besoins des cantons et de ver les rentrées fiscales très élevées la population. Cette réforme permettra de maintenir les emplois et les recettes apportées par ces entreprises. Les can- fiscales dont la Suisse a besoin. Le Conseil de direction de la FER Genève recom- tons pourront disposer d’une marge mande ainsi d’accepter cette loi. de manœuvre budgétaire suffisante 2 Mise en œuvre d’une modification de la directive de l’UE sur les armes (développement de l’acquis de Schengen) Pour mieux lutter contre l’utilisation des armes à feu à des fins criminelles, la directive européenne sur les armes a été révisée. La Suisse a participé activement à la discussion, en tant qu’Etat associé à l’espace Schengen. Comme les mêmes règles s’appliquent à tous les membres de l’espace Schengen, la Suisse procède à une révision partielle de la loi fédérale sur les armes. Cette révision, qui préserve la tradition suisse du tir, améliore la traçabilité des armes et renforce l’échange d’information entre les Etats Schengen. Elle prévoit aussi une nouvelle réglementation pour les armes semi-automatiques. Elle permet à la Suisse de poursuivre sa participation à l’espace Schengen/Dublin. Cette coopération est essentielle dans les domaines de la sécurité et de l’asile mais aussi pour le tourisme ou en termes de trafic transfrontalier. La révision partielle a été adoptée au Les partisans de la révision estiment permettent de tirer un grand nombre Conseil national par 120 voix contre qu’elle renforce la protection contre de fois sans être rechargées, sont extrê- 69 et 4 abstentions, et au Conseil des l’utilisation abusive des armes à feu mement raisonnables. Les conditions Etats, par 34 voix contre 6 et 5 absten- tout en préservant la tradition suisse du essentielles d’acquisition d’une arme ne tions. Le référendum a été demandé tir. Les adaptations ponctuelles concer- changent pas. Il sera toujours possible par la Communauté d’intérêts du tir nant les armes semi-automatiques de conserver son fusil d’assaut à la fin suisse. avec chargeur de grande capacité, qui des obligations militaires. Les chasseurs
Votations du 19 mai 2019 ne sont pas concernés. Il n’est pas jus- Les opposants à la révision estiment reprise de la directive entraîne une tifié de mettre en péril, sous prétexte que la loi est totalement inutile et ne surcharge administrative et des coûts de cette révision, la participation de permet pas de lutter contre le risque pour les cantons. Cette révision punit la Suisse à l’espace Schengen/Dublin terroriste. Cette révision résulte d’un les citoyens suisses et les soumet à des auquel la Suisse est associée depuis un diktat de l’UE qui aurait pour volonté chicanes administratives. Elle provo- peu plus de dix ans. Les partisans rap- de désarmer les citoyens suisses. La quera la fin du tir sportif. pellent que la Suisse ne peut faire cava- lier seul en matière de lutte contre la criminalité internationale. Elle a besoin La révision de la loi sur les armes encadre de manière raisonnable l’utilisa- de la coopération de ses voisins euro- tion de certaines armes semi-automatiques tout en préservant la tradition péens. Une sortie de Schengen aurait suisse du tir. Elle permet de maintenir l’association de la Suisse dans l’es- aussi des conséquences pour l’industrie pace Schengen/Dublin, d’une grande importance pour la sécurité et la poli- touristique, les aéroports et sur le tra- tique d’asile. Elle représente aussi un intérêt économique élevé. Il convient fic transfrontalier. L’accord de Dublin enfin de ne pas mettre systématiquement en péril les relations de la Suisse est aussi concerné. Sans lui, la Suisse avec l’UE, son premier partenaire économique. Pour ces raisons, le Conseil devrait traiter les demandes d’asile des de direction de la FER Genève recommande d’approuver la révision. requérants déboutés en Europe. VOTATION CANTONALE 1 Loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (LCPEG) (Financement de la CPEG) (B 5 22 – 12228), du 14 décembre 2018 (loi 1) 2 Loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (LCPEG) (B 5 22 – 12404), du 14 décembre 2018 (loi 2) 3 Question subsidiaire: si les deux lois sont acceptées, laquelle des deux a-t- elle votre préférence, loi 1 ou loi 2 ? Ces deux lois trouvent leur origine dans le même constat : en dépit de mesures adoptées en 2013, la caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (CPEG) doit être rapidement recapitalisée. La loi fédérale sur la prévoyance professionnelle impose en effet aux caisses de pension publique qu’elles soient capitalisées à hauteur de 80% d’ici à 2052. Or, le taux de couverture de la CPEG est aujourd’hui d’environ 60% et un deuxième volet de mesures (après un premier en 2014) doit impérativement entrer en vigueur d’ici à 2020, faute de quoi les rentes seront diminuées de 10%. Deux propositions ont été formulées pour corriger cette situation. La gauche a ainsi déposé un pro- a trouvé le soutien du MCG, en sus l’employé à 58%-42%) et le niveau de jet de loi (12228, dite loi 1) propo- des partis qui en sont à l’origine. De rente garanti est légèrement diminué sant une recapitalisation à hauteur son côté, le Conseil d’Etat a déposé (de 5% au plus). Des mesures d’ac- de 75% (d’un coût de 4,7 milliards son propre projet de loi (12404, dite compagnement sont prévues pour les de francs), notamment par le biais loi 2), recapitalisant lui aussi la caisse personnes de 50 ans et plus. La situa- d’un transfert de droits à bâtir (dont à hauteur de 75%, mais l’accompa- tion des rentiers actuels n’est quant ceux situés sur le périmètre Praille- gnant de mesures structurelles. Ainsi, à elle pas modifiée. Ce projet a trou- Acacias-Vernets), dans le but de la primauté de prestation, qui assure vé le soutien de l’Entente, de l’UDC, construire des logements adaptés un niveau de rente garanti basé sur le mais également des Verts, qui ont aux besoins des Genevois. Ces loge- dernier salaire, fait place à la primau- soutenu les deux projets. ments devraient engendrer un ren- té de cotisation, qui prévoit un niveau Pour les partisans de la loi 12228 (loi 1), dement de 3,5% qui permettrait de de rente en fonction des cotisations il s’agit d’un projet gagnant-gagnant, financer la caisse. Si cela ne devait pas accumulées tout au long de la car- dans la mesure où la pérennité de la suffire, l’Etat serait alors invité à com- rière. Les cotisations employeurs-em- caisse est assurée et les besoins des pléter son financement. Le projet ne ployés sont rééquilibrées (on passe Genevois en logements sont satis- prévoit aucune mesure structurelle. Il de 2/3 pour l’employeur et 1/3 pour faits. La fonction publique n’est pas
Votations du 19 mai 2019 impactée, celle-ci ayant déjà été suf- 2’200 francs par mois). Les partisans été acceptés, à la faveur du soutien fisamment mise à contribution dans de la loi 12404 soulignent également des Verts. Des référendums ont été le cadre des mesures prises en 2013. que les mesures structurelles prévues lancés contre ces deux lois, qui seront En outre, ils estiment que ce n’est sont supportables et que le niveau soumises en même temps au verdict pas à elle de payer les manquements des prestations garanties à la fonction du peuple. Une question subsidiaire des différents gouvernements qui ont publique reste élevé. Soumis au vote devra départager les projets en cas de conduit à cette situation inconfor- du Grand Conseil, les deux projets ont double acceptation. table pour la caisse. Pour les défenseurs de la loi 12404 (loi 2), recapitaliser la caisse sans pro- La CPEG se trouve dans une situation financière très difficile et des mesures céder à une réforme structurelle est doivent absolument être prises pour empêcher son naufrage. La réforme de 2013 un exercice vain et conduira l’Etat à a déjà coûté 800 millions de francs injectés en une fois et sans délai, auxquels devoir combler à nouveau les défi- s’ajoutent environ 150 autres millions de francs chaque année. Le refinance- cits. Le contribuable genevois, au ment actuel à hauteur de 75% est estimé à 4,7 milliards de francs et il faudra salaire médian largement inférieur à encore au moins 1,3 milliard pour parvenir au minimum légal d’ici 2052. Une celui de la fonction publique, devra réforme structurelle est donc indispensable. Le projet de loi 1 (12228) n’apporte financer un système de retraite bien aucune solution crédible à la survie de la caisse et est en outre totalement irréa- plus généreux que celui qu’il connaît. liste (les droits de superficie des terrains du PAV ont déjà été attribués et l’on Cette situation n’est pas davantage imagine difficilement comment des logements à vocation sociale permettraient respectueuse de la fonction publique de trouver les milliards nécessaires). Le maintien de la primauté de prestations, elle-même, puisque le statu quo, qui système principalement connu dans le secteur public et en voie de disparition, freine la mobilité professionnelle pour est une hérésie financière. Ce projet doit donc être rejeté avec vigueur. Le projet de mauvaises raisons (on ne veut pas de loi 2 (12404) prévoit des mesures structurelles, supportables par tous et quitter le système de primauté de conformes aux attentes de notre société. Il permet d’assurer le financement à prestations) conduira inéluctable- long terme de la caisse, tout en garantissant à la fonction publique des condi- ment à devoir prendre des mesures tions encore très attractives. Il convient en outre de rappeler que les caisses de bien plus douloureuses par la suite. pension privées doivent respecter un taux de couverture de 100% et que celles- Mesures dont les futurs collabora- ci n’ont pas attendu pour prendre les mesures structurelles qui s’imposaient. teurs de l’Etat feront les frais, avec Le Conseil de direction de la FER Genève recommande donc de rejeter la loi le risque ultime, en cas de défaut de 12228 (loi 1), de soutenir la loi 12404 (loi 2) et donner la préférence à la loi 2 à la caisse, que les prestations soient la question subsidiaire. ramenées au minimum LPP (soit 4 Loi modifiant la loi sur les heures d’ouverture des magasins (LHOM) (Sauvons les emplois du commerce genevois) (I 1 05 – 12372), du 21 septembre 2018 La révision de la loi sur les heures d’ouverture des magasins, adoptée par le Grand Conseil, prévoit la possibilité d’employer du personnel trois dimanches par an jusqu’à 17h sans autorisation, même en l’absence de convention collective de travail étendue. A défaut de compensations conventionnelles, les commerces sont tenus d’accorder au personnel occupé les compensations prévues par les usages de leur secteur d’activité pour le travail dominical exceptionnel. Cette disposition est limitée dans le temps, jusqu’au 31 décembre 2020. Le Conseil d’Etat établira un rapport sur ses effets. La loi modifiant la loi sur les heures genevois, l’ouverture des magasins prévues par les usages de leur sec- d’ouverture des magasins a été adop- trois dimanches par an pourra amé- teur d’activité pour le travail domi- tée au Grand Conseil le 21 septembre liorer la situation du secteur, soumis nical exceptionnel. A leurs yeux, le 2018, par 54 voix (Entente, UDC et à la concurrence étrangère et au renvoi formel aux usages garantit MCG) contre 36 (Socialistes, Verts, développement du commerce en un filet de protection pérenne, Ensemble à Gauche). Insatisfaits de ligne, et contribuer ainsi à maintenir même en l’absence de compensa- la situation, la Communauté gene- les emplois dans la branche. Cela per- tions conventionnelles. De plus, la voise d’action syndicale (CGAS) et mettra en particulier aux commerces loi révisée offre une meilleure sta- les partis de gauche ont lancé un d’être ouverts pendant des périodes bilité car l’expérience a montré que référendum contre cette loi qui a clefs et hautement commerciales. Il lier l’ouverture à l’existence d’une abouti le 19 décembre 2018, avec s’agit aussi de répondre à l’évolution CCT étendue, comme le prévoit la 5’243 signatures valables. de la demande des consommateurs. loi actuellement en vigueur, rendait Les partisans de la loi estiment qu’au Ils relèvent que les commerces sont la possibilité d’ouverture totalement vu du contexte économique diffi- tenus d’accorder au personnel occu- dépendante de la situation en matière cile dans lequel évolue le commerce pé les compensations spécifiques de partenariat social.
Votations du 19 mai 2019 Les opposants à la loi sont d’avis que le dimanche, à condition qu’ils n’oc- grandes enseignes. Enfin, ils estiment l’application de celle-ci annihilerait cupent pas de personnel, ce qui que l’extension des heures d’ouver- tout espoir d’amélioration future des constitue un avantage dans la lutte ture n’est pas une réponse adéquate conditions de travail du personnel de pour survivre à la concurrence face aux aux problématiques du secteur. vente, alors que les magasins ouvrent déjà longtemps en semaine. A leurs yeux, il n’est pas tolérable de faire Cette révision de la loi sur les heures d’ouverture des magasins est équili- travailler les employés de la vente brée et permettra aux commerces d’ouvrir trois dimanche par an jusqu’à 17h, trois dimanches par an sans renfor- dans un contexte difficile pour le commerce de détail, confronté à des enjeux cement de la protection des travail- importants notamment en termes de tourisme d’achat et de développement leurs car cela implique des difficultés du commerce en ligne. Des compensations spécifiques sont prévues pour le de conciliation entre vie familiale et personnel concerné. Le Conseil de direction de la FER Genève recommande professionnelle. Ils soulignent que d’accepter cette loi. les commerces peuvent déjà ouvrir 5 Loi modifiant la loi sur l’imposition des personnes morales (LIPM) (D 3 15 – 12006) (RFFA), du 31 janvier 2019 La mise en œuvre cantonale de la réforme de l’imposition des entreprises est un projet équilibré qui fait un usage modéré des outils fiscaux prévu par la réforme fédérale. Le point principal est un taux d’imposition unique de 13,99%, qui garantit une cohérence régionale. Elle propose des mesures d’accompagnement fortes, avec la hausse des subsides d’assurance-maladie (voir la présentation de la loi 12416 «modifiant la loi d’application de la loi fédérale sur l’assurance- maladie» (contreprojet)) et la création de places d’accueil pour la petite enfance. Le frein au déficit est modifié et la part des communes à la rétrocession de l’impôt fédéral direct (IFD) est augmentée. L’impact de la réforme sur les finances publiques est limité. Le Grand Conseil a adopté le 31 jan- de compensations, en vue de soulager pour les grandes entreprises, qui pro- vier 2019 à une large majorité (62 voix la classe moyenne dans le paiement voquera des pertes fiscales très éle- contre 18) le projet genevois de mise des primes d’assurance maladie et de vées pour le canton et les communes. en œuvre de la réforme de l’imposi- soutenir la création de places d’accueil Les politiques publiques seront ainsi tion des entreprises. La révision de pour la petite enfance. Au contraire impactées, notamment les prestations la LIPM est soumise au référendum de ce que prétendent les opposants, en faveur de la formation, de la santé obligatoire. ce sont les PME genevoises qui profi- ou du social. Les opposants critiquent Pour les partisans de la révision, teront de cette réforme, puisqu’elles le manque de contrepartie sous la l’enjeu est de maintenir un tissu éco- verront passer leur taux d’imposition forme de recettes fiscales supplémen- nomique diversifié, les dizaines de sur le bénéfice de 24,2% à 13,99%, taires. Ils considèrent que la levée milliers d’emplois qui découlent de alors que les entreprises à statuts ver- temporaire du frein au déficit n’est pas la présence des entreprises interna- ront leur taux d’imposition augmen- une garantie contre de futures coupes tionales à Genève et les recettes fis- ter, passant de 11,6% à 13,99%. budgétaires. D’autres opposants esti- cales particulièrement élevées (1,1 Les opposants estiment que cette ment a contrario que le volet social est milliard de francs d’impôts cantonaux révision est un nouveau cadeau fiscal trop important. et communaux proviennent des socié- tés à statut et de leurs employés). De nombreuses entreprises locales La mise en place d’un système fiscal conforme aux normes internationales est fonctionnent grâce à la présence des un enjeu crucial pour l’avenir de la place économique genevoise. Des rentrées sociétés internationales. La révision fiscales élevées pour le canton et les communes et des dizaines de milliers d’em- harmonise l’imposition des entre- ploi dépendent du maintien d’une économie diversifiée, avec des entreprises à prises. Le taux adopté répond à une forte valeur ajoutée. Le projet genevois est très modéré dans l’utilisation des préoccupation de cohérence régio- outils fiscaux et propose un volet social fort. Il prend aussi en considération les nale, le canton de Vaud ayant déjà un communes. Pour toutes ces raisons, le Conseil de direction de la FER Genève taux de 13,79% depuis début 2019. Le recommande de soutenir cette révision. projet prévoit d’importantes mesures
Votations du 19 mai 2019 6 Initiative 167 «Pour une politique culturelle cohérente à Genève» Si la cacophonie est un style musical, elle est apparemment également une caractéristique de la politique culturelle genevoise. Et dans un cas comme dans l’autre, le résultat est peu réjouissant. C’est pour mettre un peu d’harmonie dans cette situation qu’un comité de personnalités issues de la société civile et notamment des milieux culturels a lancé l’initiative 167 «Pour une politique culturelle cohérente à Genève». La Constitution fédérale est claire et portée et le rayonnement de la poli- cette révision. Cette initiative, sou- indique que les cantons sont compé- tique culturelle genevoise. tenue par plus de 14’000 signatures, tents en matière de culture. Pourtant, L’initiative 167 entend mettre de a reçu un accueil positif du Conseil la situation genevoise n’est pas aus- l’ordre dans ce chaos, en modifiant d’Etat comme du Grand Conseil, qui si limpide. Traditionnellement, les l’article 216 de la Constitution gene- l’a acceptée sans opposition. Ses par- communes sont en effet également voise consacré à l’art et à la culture. tisans estiment qu’il s’agit d’une pro- parties prenantes dans ce domaine Elle garantit le rôle central de l’Etat position pleine de bon sens, qui per- (notamment la ville de Genève). Si mais reconnaît celui des communes met de corriger la situation de recul le canton s’est doté en 2013 d’une et intègre la notion de coopération dans le domaine culturel, que la révi- loi sur la culture qui intègre la notion et de consultation entre et avec les sion de la LRT de 2016 a consacré. de coopération entre les différents acteurs du domaine. La question du Aucune opposition déclarée à cette acteurs, une révision de la loi sur la financement n’est pas abordée dans initiative n’est connue. répartition des tâches entre les com- munes et le canton (LRT), conduite en 2016, indique que le canton œuvre Acteur économique et social, la culture participe au rayonnement de Genève. de manière séparée dans le domaine Or, l’absence de coordination actuelle cloisonne la production locale à culturel, contredisant ainsi la loi de quarante-cinq politiques communales déconnectées les unes des autres. L’ini- 2013 sur la culture. Il en résulte un tiative 167 apporte une réponse adaptée aux besoins du secteur, en posant manque de coordination qui conduit les bases d’une réorganisation, gage de plus grande synergie et efficience. Le à quarante-cinq politiques commu- Conseil de direction de la FER Genève recommande donc de soutenir cette nales différentes, dans un territoire initiative. restreint; cette situation limite la 7 Initiative 170 «Pour des primes d’assurance-maladie plafonnées à 10% du revenu du ménage!» 8 Loi 12416 «modifiant la loi d’application de la loi fédérale sur l’assurance- maladie» (contreprojet) 9 Question subsidiaire: si l’initiative et le contreprojet sont acceptés, lequel des deux a-t-il votre préférence? L’initiative 170 demande que le canton de Genève adapte les subsides d’assurance-maladie afin de ramener la charge de la prime à 10% du revenu déterminant. Le coût serait de 450 millions de francs par an. La loi 12416 (contreprojet à l’initiative 170) propose d’étendre les limites de revenus pour l’ouverture du droit aux subsides et d’augmenter les montants accordés aux bénéficiaires. Il s’agit d’une amélioration importante par rapport au système actuel. Le coût serait de 186 millions de francs par an. Il représente la principale mesure de compensation sociale à la réforme fiscale genevoise des entreprises (voir l’article RFFA cantonale). L’initiative 170 a été lancée par la coûteuse (450 millions de francs du bénéfice des entreprises) qui gauche dans l’objectif d’alléger la par an, en sus des 335 millions déjà constitue la mesure de compensa- charge des ménages en termes d’as- consacrés aux subsides maladie). tion sociale à la réforme fiscale can- surance-maladie. Celle-ci a abouti le Il propose aux députés du Grand tonale. Cette loi (contreprojet) a été 30 mai 2018, accompagnée de 5’205 Conseil un projet de loi (PL 12416) acceptée le 13 décembre 2018 par les signatures valables. Le 26 septembre moins onéreux (186 millions de députés du Grand Conseil par 73 voix 2018, le rapport du Conseil d’Etat francs supplémentaires par an, soit la contre 15 et 4 abstentions. a recommandé de refuser cette ini- somme que coûtera dans un premier Les partisans de l’initiative 170 esti- tiative au motif qu’elle serait trop temps la baisse du taux d’imposition ment que le contreprojet va dans le
Votations du 19 mai 2019 bon sens, mais il n’est à leurs yeux coûts supplémentaires, devisés à un système simple, transparent et qu’une demi-mesure. L’initiative irait 450 millions de francs la première connu des Genevois, tout en maîtri- plus loin en exigeant de plafonner les année, en plus des 335 millions déjà sant les dépenses et en permettant primes d’assurance-maladie à 10% du accordés au titre de subsides maladie, dans le même temps à un plus grand revenu du ménage. Ils reprochent la pourraient vite prendre l’ascenseur, nombre de personnes de bénéficier non-linéarité de l’aide octroyée dans pour atteindre un milliard de francs de subsides (125’000 bénéficiaires, le contreprojet, les effets de seuils au total, soit un huitième du budget au lieu de 53’000 aujourd’hui). Ils ainsi que le fait que le système propo- cantonal! Ils soutiennent donc un relèvent par ailleurs qu’il s’agit d’un sé resterait statique, contrairement à contreprojet devisé à 186 millions de contreprojet pragmatique et négocié l’initiative qui intègre une perspective francs supplémentaires par an et cor- dans le cadre de la réforme fiscale évolutive des subsides. Ils soulignent respondant à une nette amélioration cantonale, qui introduit une compen- que l’initiative permettrait de soute- du système actuel. Cette loi (contre- sation sociale équivalente au coût de nir un plus grand nombre de ménages projet) permettrait de sauvegarder la réforme. par des subsides, dans la majorité des cas, supérieurs à ceux prévu dans le contreprojet. L’initiative 170 impliquerait des coûts énormes et non maîtrisés pour le budget Les opposants à l’initiative 170 sont de l’Etat. Il est piquant de constater que ce texte entend limiter la prime à d’avis que celle-ci va beaucoup trop 10% du revenu, mais que son coût pourrait en revanche être largement supé- loin et qu’elle aurait de lourdes consé- rieur à 10% du budget annuel de l’Etat. A l’inverse, la loi 12416 représente une quences financières pour le budget solution alternative pragmatique et généreuse, tout en gardant une maîtrise de l’Etat. En incitant les assurés à sur les futurs coûts. Elle constitue en outre un élément lié à la RFFA cantonale, prendre des franchises basses (dans en attribuant le montant identique du coût de la RFFA à une prestation à la la mesure où la prime plus élevée population. Le Conseil de direction de la FER Genève recommande ainsi de serait dans ce cas en partie prise en rejeter l’initiative 170, d’accepter la loi 12416 (contreprojet) et de privilégier charge par l’Etat), le système influen- le contreprojet à la question subsidiaire. cera la consommation médicale. Les
RAPPEL PRISE DE POSITION VOTATIONS DU 19 MAI 2019 Votation fédérale 1 Acceptez-vous la loi fédérale du 28 septembre 2018 relative à la réforme fiscale Oui et au financement de l’AVS (RFFA)? 2 Acceptez-vous l’arrêté fédéral du 28 septembre 2018 portant approbation Oui et mise en œuvre de l’échange de notes entre la Suisse et l’UE concernant la reprise de la directive (UE) modifiant la directive de l’UE sur les armes (développement de l’acquis de Schengen)? Votation cantonale 1 Acceptez-vous la loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance de l’Etat Non de Genève (LCPEG) (financement de la CPEG) (B 5 22 – 12228), du 14 décembre 2018 (loi 1)? 2 Acceptez-vous la loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance de l’Etat Oui de Genève (LCPEG) (B 5 22 – 12404), du 14 décembre 2018 (loi 2)? 3 Questions subsidiaire: Si la loi 1, loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance Loi 2 de l’Etat de Genève (LCPEG) (Financement de la CPEG) (B 5 22 – 12228), du 14 décembre 2018 et la loi 2, loi modifiant la loi instituant la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (LCPEG) (b 5 22 – 12404), du 14 décembre 2018 sont acceptées, laquelle des deux a-t-elle votre préférence? Loi 1? Loi 2? 4 Acceptez-vous la loi modifiant la loi sur les heures d’ouverture des magasins (LHOM) Oui (Sauvons les emplois du commerce genevois) (12372), du 21 septembre 2018? 5 Acceptez-vous la loi modifiant la loi sur l’imposition des personnes morales (LIPM) Oui (D 3 15 – 12006) (RFFA), du 31 janvier 2019? 6 Acceptez-vous l’initiative populaire cantonale 167 «Pour une politique culturelle Oui cohérente à Genève»? 7 Acceptez-vous l’initiative populaire cantonale 170 «Pour des primes d’assurance-maladie Non plafonnées à 10% du revenu du ménage!»? 8 Acceptez-vous la loi modifiant la loi d’application de la loi fédérale sur l’assurance Oui maladie (La LAMal) (J 3 05 – 12416) (Contreprojet à l’IN 170), du 31 janvier 2019? 9 Question subsidiaire: Si l’initiative (IN 170 «Pour des primes d’assurance-maladie CP plafonnées à 10% du revenu ménage!») et le contreprojet sont acceptés, lequel des deux a-t-il votre préférence? Le Conseil de direction de la FER Genève: Albert Bonelli − Nadine Couderq − Claude Devillard − Thomas Duhamel – Claude Ehretsmann Bernard Erny − Jean-Luc Favre − Norbert Foerster − René Haus − Serge Hiltpold – Denis Hostettler Thierry Lavalley − Michel Alexandre Matter − Richard Maury − Bénédicte Montant − Vincent Mottet Gilles Rufenacht − Stéphane Tanner − Camille Vial Ivan Slatkine Blaise Matthey Président Directeur général Pour des informations complémentaires, rendez-vous sur le site du canton de Genève: www.ge.ch/votations ou sur le site des autorités suisse en ligne: www.ch.ch
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