L'ostéopathie - Formation en Sophrologie Relationnelle Alain Zuili 84000 Avignon - Arnaud Delphine

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L'ostéopathie - Formation en Sophrologie Relationnelle Alain Zuili 84000 Avignon - Arnaud Delphine
Arnaud Delphine

Promotion 29

Fiche n° 1

             L'ostéopathie

      Formation en Sophrologie Relationnelle Alain Zuili 84000 Avignon

                                                                     1
L'ostéopathie - Formation en Sophrologie Relationnelle Alain Zuili 84000 Avignon - Arnaud Delphine
Sommaire :

Introduction

   1. L'ostéopathie, historique et fondements

        A) historique : les fondateurs

        1) A.T.Still

        2) W.G.Sutherland

        B) l'approche globale : les trois principes

        1) La philosophie de l'ostéopathie selon Still est basée sur trois principes

                a) Le mouvement, c'est la Vie

                b) Structure et fonctions

   •    la structure
   •    les structures influencent les fonctions

                c) L'homéostasie

        2) Les rythmes naturels

                a) Le Mécanisme Respiratoire Primaire (MRP)

   •    Anatomie du MRP
   •    Fonction

        3) La pompe thoraco-abdominale

   2. Les bases physiologiques

       A) La lésion ostéopathique

        1) Le concept de la lésion ostéopathique

        2) Le segment facilité

        B) La chaîne lésionnelle adaptative

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L'ostéopathie - Formation en Sophrologie Relationnelle Alain Zuili 84000 Avignon - Arnaud Delphine
1) La lésion primaire

    2) Chaîne lésionnelle verticale

    3) La chaîne lésionnelle horizontale, relation vertèbre /organe, organe/vertèbre

           •    douleur projetée

           •    voie de communication : l'innervation

    C) Systèmes sympathique et parasympathique

    1) Sympathique

    2) Parasympathique

3. Liens avec la sophrologie

    A) La sophrologie

    1) La sophrologie, science de la conscience

    2) La rencontre avec Soi

    B) Technique : quelques exemples d'applications

    1) La relaxation et la relaxation dynamique

    •   Esprit
    •   Corps
    •   Seuil sophroliminal

    2) La respiration

    3) Visualisation

            •   image positive
            •   focalisation
            •

                                                                                       3
Conclusion

Annexe :

1) Le crâne éclaté

2) Le Mécanisme respiratoire primaire

3) Vertèbres et sortie des nerfs rachidiens

4) Relation entre la colonne vertébrale et les viscères par le système nerveux sympathique

Bibliographie

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Introduction

       L'ostéopathie est à la fois une médecine, mais aussi tout comme la sophrologie, une
philosophie de vie. Depuis 25 ans, depuis que mon père est ostéopathe, l'ostéopathie influence
ma vie, autant au quotidien que dans mon approche de la maladie.

        En commençant à pratiquer la sophrologie je me suis rendue compte que là aussi
l'ostéopathie transparaissait, que ce soit dans ma pratique personnelle ou dans ma façon de la
retransmettre en préparant des séances.

        Je me suis donc demandée comment utiliser la sophrologie pour compléter
l'ostéopathie, ou comment je pouvais utiliser des données d'ostéopathie dans ma pratique de la
sophrologie.

       Je n'avais qu'une connaissance approximative de l'ostéopathie, jusqu'à ces derniers
mois où j'ai voulu comprendre; comprendre les bases, les mécanismes...

        Je ne me perdrai pas dans des détails anatomiques, physiologiques.... complexes ce
n'est pas mon domaine. Je ne parlerai que du strict nécessaire à la compréhension. Je
n'aborderai pas non plus l'aspect psychologique des maladies, ni leur symbolisme, ni
l'approche énergétique. Mon sujet est seulement de faire connaître et comprendre l'ostéopathie
comme une approche différente de la maladie. Transmettre ce que moi ou chacun de nous
peut assimiler de cette médecine sans être un professionnel. Transmettre ce qui à moi m'a
"parlé"....

     Je traiterai dans une première partie de l'ostéopathie son origine et ses fondements; dans
une deuxième partie de ses bases physiologiques et dans une troisième et dernière partie
j'aborderai quelques aspects de la complémentarité de l'ostéopathie avec la sophrologie tel que
je le vois en tant qu'élève sophrologue ayant acquis quelques notion d'ostéopathie; et je
conclurai sur ce que cela m'a apporté dans mon approche et ma pratique de la sophrologie.

   1. L'ostéopathie, historique et fondements

       A) Historique : les fondateurs

      Deux hommes sont à l'origine de l'ostéopathie, deux fondateurs d'une nouvelle
approche de la maladie, J. Andrew Taylor Still et William Garner Sutherland.

       1) A.T. Still

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Fils de médecin, il est lui même médecin dans les années 1850, en Virginie (États-
Unis). En 1865, il est confronté au limite de la médecine classique face à une épidémie de
méningite qui emporte quatre membres de sa famille. Il s'intéresse alors à une approche
manuelle de la médecine et crée officiellement en 1874 le terme d' "ostéopathie". Il est
aussitôt rejeté par ses confrères et par le clergé.

       Dans un premier temps il va alors transmettre sa méthode à ses fils, puis en 1892 il
fonde la première école américaine d'ostéopathie.

       2) W. G. Sutherland

       Élève à l'école d'ostéopathie de Still, Sutherland est très vite attiré par l'étude d'un
crâne éclaté ; chaque pièce osseuse présentant des biseaux au niveau des sutures, cela signifie
pour lui qu'il doit y avoir mouvements. Or selon l'enseignement qu'il reçoit les os du crânes
sont soudés.

        Après des années de recherche et d'expérimentation sur lui même, il conçoit le
"Mécanisme Respiratoire Primaire". En 1929 il décide de faire connaître ses travaux; sans
résultat. Il faudra attendre 1942 pour qu'il soit entendu et 1946 pour que naisse l'association
d'ostéopathie crânienne (section de l'Académie américaine d'ostéopathie).

       B) L'approche globale : les trois principes

       L'ostéopathie est une thérapie manuelle qui s'appuie sur une connaissance anatomique
et physiologique du corps très précise et qui prend en compte la globalité de l'individu.

        Still écrivait : "le fonctionnement de l'homme est un et indivisible. Quelle que soit la
perturbation au niveau d'un organe, il y aura obligatoirement un retentissement sur la globalité
de l'organisme. La maladie a son langage, le symptôme en est la traduction"

       1) La philosophie de l'ostéopathie selon Still est basée sur trois principes :

               a) Le mouvement, c'est la Vie

                                                                                                  6
Toute l'anatomie est prévue en fonction du mouvement et de la mobilité des différents
tissus entre eux. Toutes les structures anatomiques denses (les os ou les dents) ,molles (les
viscères, les fascias, les muscles, les tendons, les ligaments,....), fluidiques (le sang, la lymphe,
le liquide céphalo-rachidien....) sont en mouvement les unes par rapport aux autres.

       Ces mouvements, loin d'être anarchiques, correspondent à des lois fondamentales de
mobilités articulaires (physiologie articulaire et biomécanique) et de mobilité cranio-sacrée
(mécanisme respiratoire primaire) que l'ostéopathe perçoit avec ses mains.

               b) Structure et fonctions

               •   la structure

    Par structure, l'ostéopathie entend l'armature constituée de l'ensemble du système myo-
fascio-squelettique (myo, pour muscle; fascio ,pour fascias; squelettique pour os et
articulations des os). Les structures du corps déterminent sa forme, sa position, ses
mouvements.

    Elles sont formées de ce que l'on appelle au sens large les tissus conjonctifs issus d'une
même matrice embryonnaire (métamère) et composées (à part les muscles) desmêmes fibres
collagènes, élastiques et constituées en réseau, en proportion différentes dans un même
substance gélatineuse ; Ce sont, en plus des muscles, leur tendons, les ligaments des
articulations, les cartilages et les os, les méninges (crâniennes et leur prolongations ) et les
fascias, grands feuillets qui cloisonnent les muscles, tapissent les viscères, et forment des
fourreaux pour les canaux sanguins et lymphatiques, et les voix nerveuses.

    Le mouvement est permis par les structures, tout changement dans la position des
structures à un bout du corps se répercute à l'autre bout du corps. Une articulation dont le jeu
est perturbé retentit sur tout le tissu conjonctif en continuité, d'autres articulations sont
entraînées dans un jeu faussé et entraîne une pathologie.

     C'est cette articulation défaillante que recherche l'ostéopathe, l'ostéopathie étant basée sur
l'étiologie, c'est à dire la recherche de la cause première à la maladie.

               •   les structures influencent les fonctions

        Still disait : "les structures en harmonie permettent une bonne innervation et une
bonne circulation. Un trouble des structures entraîne des dysfonctions." Il avait pressentit le
      1

rôle capital de la circulation sanguine à l'équilibre du corps.

        Cette charpente neuro-myo-fascio-squelettique, commandée par le système nerveux
central, est une véritable "machinerie primaire"qui nous permet de nous mouvoir. Elle est
entretenue par une autre "machinerie" dite "d'entretien", qui en assure le fonctionnement ; elle
est constituée de l'ensemble des systèmes circulatoires, sanguins et lymphatiques, glandulaires,
des appareils digestif et excrétoire, de l'appareil respiratoire,l'ensemble étant lui aussi
commandé par le système nerveux central.

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Par le jeu des voies de communication que sont les liquides (sang, lymphe...) et les
nerfs, les structures et les fonctions sont en interrelation. Un dysfonctionnement des structures
se répercute sur les fonctions et inversement.

       Toute atteinte à ces voies de communications biologiques, toute entrave au va et vient
des ordres nerveux et des liquides chargés de nutriments ou de déchets entre les structures et
leur "machinerie d'entretien" (viscérale), affaiblit l'adaptabilité de l'individu à son milieu et
ses pouvoirs d'autorégulation.

      L'ostéopathie agit en levant les entraves mécaniques, structurelles, sur ces voies de
communication afin de favoriser la nutrition de tous les organes du corps y compris du
système nerveux et des voies nerveuses.

                      c) L'homéostasie

       L'homéostasie a été mise en évidence au début du XX ème siècle par Cannon à
Harvard. Elle est la tendance à l'équilibre ; tendance qui s'exerce dans tout les domaines
biochimiques, structurels, et psychiques.

        Le corps à le pouvoir de s'autoréguler, de s'auto défendre, et de s'autoguerir, en
réaction aux variations des environnements externe et interne. L'environnement externe c'est
l'alimentation, le climat, les activités physiques et intellectuelles, les relations aux
autres...L'environnement interne susceptible de changer c'est la composition du sang, la
température...Selon les changements le corps modifie spontanément ses fonctions et rétablit
les équilibres, si tout va bien....

       L'ostéopathie est là pour rétablir les communications, lever les entraves, permettre les
transmissions nerveuses et hormonales qui sont à la source du mécanisme d'adaptation et le
corps fait le reste : il s'autoguèrit.

        Sauf qu'à la différence d'une machine qui tombe en panne si une pièce ne fonctionne
plus, le corps humain par sa capacité à s'adapter va pousser le processus à l'extrême. Il va
s'adapter et continuer à fonctionner en entraînant tout une chaîne de compensations, jusqu'à ne
plus pouvoir avancer. Le seul signal d'alerte sera la douleur, plus ou moins forte, car plus ou
moins atténuée par le jeu des compensations.

        La difficulté réside dans la recherche de la cause première de la maladie au sein de
l'organisme, qui fonctionne comme un tout, mais comme un tout malade.

       2) Les rythmes naturels

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Les structures sont animées par des rythmes naturels : rythme venu du cerveau appelé
"respiration primaire" (MRP), rythme venu des poumons, appelé « respiration secondaire».
Ces rythmes combinent leur action avec la pulsation cardiaque pour que s'accomplisse la
fonction de nutrition.

           a) Le Mécanisme Respiratoire Primaire (MRP)

                           •   anatomie du MRP

        Ce mécanisme vital, mis à jour par Sutherland, porte ses pulsations dans toutes les
structures du corps, au profit de toutes les fonctions.

        Sutherland l'a comparé à un mouvement rythmique des os du crâne, en liaison directe
avec le liquide céphalo-rachidien, les membranes intracrâniennes (dure mère) et le sacrum.

        Le cerveau est constitué d'un tissu nerveux, il est animé de pulsations inhérentes, son
volume et sa forme se modifient selon plusieurs rythmes combinés. Ce tissu comprend en son
sein quatre zones, appelées ventricules, emplies de liquide céphalo-rachidien communiquant
entre elles par des canaux. Les ventricules communiquent avec la deuxième méninge, tissu
spongieux gorgé de liquide céphalo- rachidien qui remplit tous les espaces vides entre les os
et les masses cérébrales. Le liquide subit des pulsations constantes autant à l'intérieur des
ventricules que dans les liquides spongieux. Il est riche d'éléments : neuro- transmetteurs,
hormones, protéines, immunoglobulines, endorphines. Il protège donc le système nerveux,
véhicule des substances, évacue les déchets mais aussi il "masse" en permanence les tissus.

        Autour de la deuxième méninge, agissant comme isolant de la boite crânienne qu'elle
tapisse, il y a la dure-mère, laquelle sort du crâne par le cou (nous y reviendrons plus loin).

         Afin que le cerveau ne ballotte pas lors des mouvements de l'individu la dure-mère
lance des expansions, des membranes qui partagent la boule crânienne en quatre parties à la
fois liées et séparées. L'expansion horizontale couvrant le cervelet est appelée, pour cette
raison tente du cervelet ; la cloison verticale, la faux du cerveau, sépare les deux hémisphères
cérébraux. Cet ensemble, d'un seul tenant, d'une seule matière, que constituent la dure- mère
et les cloisons transversales est en tensions réciproques, toujours à la recherche d'un équilibre
parfait. Ce point d'équilibre s'appelle le fulcrum, il n'est pas anatomique mais immatériel et
fluctue au gré des tensions. Les membranes réagissent à toutes les modifications, qu'elles
soient internes et venues du liquide, ou externes et venues de chocs sur les os ou de chutes.
Ces trois tissus, nerveux, liquide, et membraneux, agissant les uns sur les autres entretiennent
un mouvement permanent.

       Le mouvement crânien est donc le résultat d'un rythme interne créé par les pulsations
du cerveau, la fluctuation du liquide céphalo-rachidien, et des tensions réciproques des
membranes. Au toucher cela se traduit par une sensation du crâne qui enfle et désenfle, de
façon harmonieuse (régulière), ou disharmonieuse (irrégulière). Ces mouvements sont
rythmés à l'état normal et dé- rythmés en cas de maladie locale ou générale, ou perturbés en
cas de modifications des tensions et des forces en provenances de l'appareil locomoteur.

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Un dernier composant du Mécanisme Respiratoire Primaire est le sacrum, entraîné dans
ce mouvement directement, mécaniquement par la dure-mère qui sortant du crâne par le cou
s'y accroche sans intermédiaire par le biais de la colonne vertébrale. Ce qui signifie qu'une
simple chute sur les fesses peut influencer le mouvement du crâne et entraîner d'importantes
perturbations.

               •   fonction du MRP

    Le MRP qui prend donc sa source dans le cerveau est présent dans toutes les structures.
C'est un mécanisme d’homéostasie, de rectification permanente des équilibres structurels,
lesquels gouvernent les fonctions

   - par le mouvement constant du crâne et du sacrum;

   - par les tissus conjonctifs (qui mettent en conjonction) , et les tissus de la dure-
mère,lesquels sont porteurs de liquide céphalo-rachidien, ramifiés, reliant tout à tout dans le
corps;

    - par les jeux de pressions des liquides sur les cellules; le corps réajuste ses équilibres
structurels en une symphonie de mouvements ininterrompue, faisant face à toute sollicitation
interne ou externe par une réponse d'autorégulation.

        Le MRP protège et incite les deux fonctions clés de l'organisme, le système
circulatoire et le système nerveux; le premier apporte le matériel, le deuxième l'utilise.

        Une perturbation dans le Mécanisme Respiratoire Primaire par un blocage au niveau
des os du crâne ( un appareil dentaire par exemple) ou dans le rythme du liquide céphalo-
rachidien ( par exemple conséquence d' une chute, d'un accident de voiture même sans gravité,
d'une accélération brutale sur un manège...et qui provoque ce que l'on appelle en ostéopathie
un whiplash injury dont la définition est un passage rapide de l'inertie à la vitesse, ou
réciproquement ,par surprise.) peut avoir de multiples conséquences sans que l'on puisse faire
le rapprochement avec un accident quelconque.

        Je ne donnerai que quelques exemples des répercussions que cela peut avoir sur notre
santé : maux de tête, troubles de la vue ou de l'ouïe, vertiges, dépression, fatigue chronique et
apparemment sans explications, perte d'attention...

        Le traitement consiste alors à remettre en mouvement en traitant crâne-sacrum-fascias,
pour permettre la régulation de l'ensemble des structures et des fonctions, l’homéostasie peut
alors s'enclencher.

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a) La pompe thoraco-abdominale

         Il s'agit de la respiration pulmonaire, du point de vue structurel. Lors de l'inspiration
d'air dans les poumons, la cage thoracique se gonfle : les côtes s'écartent, le muscles du
diaphragme s'abaisse. Lors de l'expiration, le thorax se resserre, le diaphragme remonte et se
creuse en coupole. Le changement de volume crée une alternance de pression et de dépression
sur les grands collecteurs veineux qui ramènent le sang pollué au coeur. C'est un moyen
d'appel pour le sang et la lymphe venant de presque tout le corps, des membres, de l'abdomen,
et de la moelle. Si bien que le drainage des déchets et le retour du sang au coeur dépendent
l'un et l'autre de la vigueur du jeu alternatif des pressions et dépressions sur les troncs veineux
épais de plusieurs centimètres de diamètre. De plus ce pompage ininterrompu permet le retour
du sang et de la lymphe malgré la pesanteur, et le drainage de la moelle épinière dont les
vaisseaux de par leur ramification ralentissent la circulation.

       Le drainage des déchets est l'autre aspect de la nutrition tout aussi important que la
fonction d'apporter du neuf et du frais. Cela signifie qu'un mauvais drainage nuit au
fonctionnement de la moelle et des nerfs, et peut entraîner la création d'un terrain fragilisé
propice au développement de pathologies.

        Un mauvais fonctionnement de cette pompe naturelle est du à des blocages dans les
structures, par l'intermédiaire des nombreux fascias qui s'accrochent au diaphragme et peuvent
entraver son mouvement.

        Trois cloisons dans le corps ont la fonction de diaphragme. En plus de celui évoqué
précédemment, il y a le diaphragme de la tête, la tente du cervelet dont le mouvement fait
partie du Mécanisme Respiratoire Primaire ; ainsi que le diaphragme du bas ventre, ensemble
de muscles entrecroisés, appelé le plancher pelvien, qui bouge au rythme du Mécanisme
Respiratoire Primaire par l'intermédiaire du sacrum.

        Ces trois diaphragmes sont en continuité, deux à deux, grâce aux fascias et forment
une unité dynamique très impliquée dans l'homéostasie mécanique. Au repos complet les trois
diaphragmes sont synchrones. Si un élément structurel en gêne un dans sa course, l'influence
s'en fera sentir sur les autres et peut alors agir comme force de restriction .Le déséquilibre
ainsi engendré pourra gagner l'ensemble de la structure et sera alors la source, au minimum de
fatigue voir de troubles plus importants.

       2. Les bases physiologiques

         A) La lésion ostéopathique

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1) Le concept de lésion ostéopathique

       Le concept de "lésion ostéopathique "a été conçu par A.T.Still ; selon lui la lésion "est
presque toujours constituée par un déplacement plus ou moins marqué, souvent minime, d'une
vertèbre".

        La lésion ostéopathique est une mine d'informations pour l'ostéopathe sur le mauvais
fonctionnement de nombreux appareils ou organes, et particulièrement de l'appareil
locomoteur. Elle a des origines multiples et variées. Soit les causes sont externes, d'origine
mécanique, comme les traumatismes, soit internes (thermique) ; soit encore un
chevauchement des deux. Une pathologie organique peut provoquer une douleur projetée à la
colonne vertébrale ayant pour origine l'atteinte de l'organe (la vésicule est en rapport avec le
dos et l'épaule, le rein avec la région lombaire, le coeur avec le cou).

        John Littlejohn, fondateur au début du xx ème siècle de la première école d'ostéopathie
anglaise a énoncé ce qui deviendra une priorité de la démarche ostéopathique : la quête de la
lésion primaire." Il faut que celle-ci soit détectée et traitée pour que la guérison soit définitive
et ne pas se laisser tromper par la lésion secondaire dite de compensation, et cela d'autant plus
que la douleur liée à la première peut s'éteindre avec le temps."

               2) Le segment facilité

        Le physiologiste Irvin Korr a donné sa légitimité neurophysiologique à la lésion
ostéopathique. La publication de ses travaux de 1944 à 1975 a été la pierre angulaire sur
laquelle la médecine ostéopathique s'est édifiée. Pour lui la lésion ostéopathique se situe sur
ce qu'il appelle le « segment facilité».

         "Segment " parce qu'il correspond à un segment de la moelle épinière. Plus
précisément la portion de la moelle épinière ayant sous son contrôle, par l'intermédiaire d'un
nerf rachidien bilatéral, des viscères ou portion de viscères, des territoires cutanés, des
territoires nerveux moteurs, sensitifs ou viscéraux, des muscles, des articulations....

       "Facilité", parce qu’électriquement, ce segment a un seuil d'excitabilité beaucoup plus
bas que les autres.

        Schématiquement la moelle est parcourue d'influx nerveux, et les neurones de la
moelle se trouvent à un carrefour d'influx ( voir pus loin); lorsqu'une vertèbre se "coince" les
nerfs propriocepteurs et sensitifs bombardent d'informations les neurones concernés qui se
retrouvent alors dans un état d'excitation extrême, ils sont maintenus en permanence dans un

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état limite du réflexe de décharge d'influx et une stimulation même légère suffit à les
déclencher, ils envoient alors l'ordre de contraction musculaire, ou l'ordre de sécrétion., ou...

       Cette stimulation vient du même niveau que la vertèbre bloquée ou bien de n'importe
quel niveau de la colonne, les informations transitant par tout les segments médullaires (de la
moelle épinière) pour remonter au cerveau. Le segment facilité est devenu hyper excitable, il
canalise tous les influx d'où qu'ils viennent vers les muscles innervés par le segment en lésion.

        Donc, lorsqu'un stress mécanique, infectieux ou psycho- émotionnel sera vécu par une
personne, la somatisation s'exprimera préférentiellement au niveau de ce segment facilité.
C'est donc un dérèglement vers l'excitabilité de ces systèmes organiques, les amenant à
répondre en masse à un stress minime vis à -vis duquel ils devraient normalement rester muets.
Ce mini stress sert d'élément déclenchant, d'épine irritative et est responsable de toute une
suite d'adaptations physiologiques de défense.

        En bref : un tissu lésé, par le biais des nerfs envoi des signaux d'alarme à un segment
médullaire; le bombardement intensif entraîne une hyperexcitation de celui- ci, qui par la suite
au moindre influx le traversant et lui faisant dépasser un seuil, se met à décharger en direction
des tissus dont il assure l'innervation.

        Par exemple, une personne se plaint d'avoir le foie fragile car lorsqu'elle est soumise
à un stress ou lorsqu'elle fait un écart alimentaire elle fait une crise de foie. En fait son foie
appartient à en segment médullaire (dorsale, D10), qui chez elle est en facilitation.

       B) La chaîne lésionnelle adaptative

       1) lésion primaire

        Une lésion ostéopathique s'exprime par une perte ou une diminution de mobilité
tissulaire au niveau d'un élément anatomique (os, ligament, fascia, viscère, muscle...) qui est
en liaison nerveuse avec ce segment facilité. Cette lésion évolue insidieusement, se répercute
sur les structures et entraîne ce que la médecine classique qualifie de maladies ou troubles
fonctionnels tels que fatigue, maux de tête, hypertension....,ou plus violemment, lumbago,
migraine ,torticolis...

        Sans traitement la lésion ostéopathique évoluera dans un deuxième temps vers une
atteinte plus grave de la structure, telle qu'une déchirure tissulaire, une inflammation , une
sclérose...Résultat les tissus seront moins bien irrigués localement à cause de contractures
musculaires, de spasmes viscéraux, et de compressions vasculaires; l'apport énergétique, le
drainage des déchets, seront entravés.

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2) Chaîne lésionnelle verticale

       Et finalement cette lésion originelle va entraîner comme nous l'avons vu plus haut, des
compensations à distance. Compensations dont le seul but est de permettre au corps de
fonctionner, de permettre à la vie de continuer malgré tout.

        Concrètement, s' il y a une lombalgie aiguë, il y a compensation par création d'une
position antalgique, qui dans un premier temps soulage la personne dans sa douleur mais qui
à long terme déséquilibre l'ensemble de la posture créant ainsi à long terme également
d'autres douleurs ,d'autres lésions : le cercle vicieux des compensations est enclenché.

        Autre exemple, une entorse de la cheville, laquelle est bien souvent liée au blocage
d'un os du pied (l'astragale). Si elle n'est pas traitée, la personne pourra au bout de quelques
jours ou quelques semaines remarcher, grâce au mécanisme d'adaptation, mais une gêne, une
faiblesse articulaire s'est installée, amenant la personne à déplacer le poids de son corps sur
l'autre pied, entraînant une souffrance principalement du genou, articulation fragile et
mécaniquement instable. Tandis que du coté de l'entorse le mouvement du péroné se retrouve
gêné, amenant un étirement du muscle au niveau du genou, lequel provoque en se
contracturant un basculement du sacrum, puis un adaptation des lombaires et ainsi de suite,
bien souvent jusqu'à l'articulation temporo-mandibulaire ,la mâchoire.

        Le corps est donc capable de compenser cette lésion primaire, par une adaptation plus
ou moins bien supportée par certains éléments anatomiques. Mais ils ne sont pas prévus pour
cela et il s'ensuit une fatigue de la structure créant dans un deuxième temps des lésions
secondaires d'adaptation; on parle alors de lésion totale comprenant une lésion primaire et sa
chaîne lésionnelle adaptative.

        Cette nécessité de compensation utilise la voie des fascias (les fascias servant de
doublure à chaque muscle, chaque organe, chaque tendon... et je le rappelle, permettent le
passage des canaux de transmission du système nerveux) lesquels servent également de
support mémoriel à la lésion ostéopathique. Les fascias se trouvent sur une zone frontière
entre deux tissus différenciés, ce que l'on appelle une articulation; de même qu'il existe les
articulations osseuses, il existe des articulations des muscles, des fascias, des viscères, des
ligaments, des fluides. Toutes ces articulations sont prévues pour être libres les unes par
rapport aux autres, lors des différents mouvements locomoteurs. Elles sont également prévues
pour répondre à une dynamique générale de mobilité interne, comme la mobilité viscérale liée
à la respiration ventilatoire, ou le Mécanisme Respiratoire Primaire. Toute entrave à ces
mobilités est le signe de la présence d'une lésion ostéopathique.

       3) la chaîne lésionnelle horizontale, relations vertèbre/organe et organe/vertèbre

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•   la douleur projetée

    Sans entrer dans des détails très complexes, issus des recherches d'I.Korr, pour
comprendre en quoi des symptômes parfois très éloignés les uns des autres sont l'expression
d'une même lésion ostéopathique, il faut aborder la notion de tissus métamères qui expliquent
le rapport existant entre un viscère, une vertèbre, et un segment de moelle épinière. La notion
de métamère est un des fondements de l'ostéopathie moderne.

    "Un métamère est un segment de l'organisme résultant de la division primitive des tissus
de l'embryon : il est donc constitué d'un ensemble de tissus (musculaires, nerveux, fibreux,
osseux...) reliés à un niveau vertébral et disposant d'une relative indépendance fonctionnelle.
En dépit des migrations de certains tissus qui interviennent pendant le développement
embryonnaire, les mammifères adultes restent globalement structurés en tranche, chacune
relative à une vertèbre."

    Dans bien des cas de maladie viscérale on ne ressent pas de douleur au niveau de l'organe
mais au niveau du soma, c'est à dire au niveau de la peau, des muscles...et bien souvent
éloignée de la région malade. En fait il a été démontré que la zone de projection de la douleur
avait une relation métamérique avec l'organe malade; tous les deux sont innervés à partir du
même segment de la moelle épinière. C'est ce qu'on appelle une douleur projetée.

               •   voie de communication : l'innervation.

    Tous les tissus du corps humain sont innervés, que ce soit un muscle, un viscère, un
ligament, un morceau de peau....Les fonctions nerveuses se divisent en deux branches, l'une
commandée par le système cérébro-spinal (volontaire) dont on a conscience tandis que l'autre
est commandée par le système neurovégétatif (autonome) dont on n'a pas conscience, qui
correspond au fonctionnement automatique viscéral.

     Le cerveau est à la fois le régulateur et l'initiateur de ces fonctions. Ses instructions sont
véhiculées par des nerfs issus de la base du cerveau ou provenant de la moelle épinière. Le
cerveau et la moelle épinière baignent dans le liquide céphalo-rachidien à la fois protecteur et
nourricier entouré des méninges, le tout protégé par par une structure osseuse articulée, le
crâne et les vertèbres. Pour sortir du cadre osseux, les nerfs crâniens traversent les méninges,
et les nerfs rachidiens (de rachis, la colonne vertébrale) sortent par les trous de conjugaison
intervertébraux.

    Chacun des deux systèmes nerveux emprunte la même voie unique qu'est le nerf rachidien,
puis il se différencie afin d'avoir un réseau de nerfs qui lui soit propre. La fonction de ces
nerfs est d'amener des informations périphériques à la moelle épinière et au cerveau, et
d'emmener des ordres vers les tissus cibles. Donc à chaque vertèbre correspond un segment de
moelle épinière et un nerf rachidien bilatéral ayant un territoire d'innervation très précis :

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•   pour le système cérébro-spinal, commande de certains muscles striés
                   assurant le mouvement volontaire, et sensibilité d'une portion de peau, de
                   certaines articulations et fascias...

               •   pour le système neurovégétatif, commande de la musculature lisse de
                   certains viscères, vaisseaux sanguins, sphincters, glandes,.... et sensibilité
                   de ces viscères.

C) Sympathique et parasympathique

        Le système neurovégétatif règle de façon autonome l'homéostasie du corps. Il s'adapte
instantanément au besoin du corps lorsque celui-ci réagit au monde extérieur. Charger de
maintenir l'équilibre biologique du corps il se divise en fait en deux systèmes : le sympathique
(ou orthosympathique) et le parasympathique Leurs rôles sont à la fois opposés et
complémentaires.

       1) Système sympathique

       Toutes les fonctions d'harmonisation, les ajustements continuels de la machinerie
viscérale aux besoins de la machinerie primaire qui ont pour but d'empêcher les activités
musculo-squelettique extrêmes de drainer les ressources du corps détruisant ainsi l'individu
sont contrôlées par la fonction du système nerveux sympathique.

        Il reçoit des ordres des centres supérieurs qui lorsqu'ils ordonnent une activité
physique ordonnent en même temps un ajustement viscéral qui permettra cette activité il
reçoit aussi des informations sensitives à partir des différentes parties du corps et qui lui
parviennent principalement par les racines dorsales de la moelle épinière ; il est également
extrêmement sensible aux changement infinitésimaux de la chimie du sang.

        Tous les tissus du corps reçoivent une innervation sympathique et notamment les
vaisseaux sanguins .Par le contrôle de la vasomotricité dans les différentes partie du corps et
par son influence sur la fréquence et la force de la contraction cardiaque il peut modifier le
débit sanguin mais aussi la répartition du sang entre les différentes partie du corps en fonction
des besoins, de l'action accomplie et du type de régulation nécessaire. En résumé cela signifie
que le système nerveux sympathique est chargé de notre sauvegarde, de la capacité de
fonctionnement et de la survie de notre corps. Et je m'arrêterai là sur le rôle du système
sympathique...

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2) Système parasympathique

        Le système sympathique a pour fonction essentielle de protéger l'environnement
interne. Il se charge de la nutrition, du réapprovisionnement des ressources épuisées lors d'une
activité musculo-squelettique. Par contre il est absent de la" machinerie primaire",
l’innervation neurovégétative de l'appareil locomoteur est exclusivement sympathique.
L'influence du parasympathique est uniquement limitée aux organes viscéraux, soit la
"machinerie d'entretien".

      En bref le premier accélère la fréquence cardiaque, augmente la pression artérielle en
commandant le rétrécissement des vaisseaux sanguins, contracte les sphincters,....Le
deuxième, au contraire ralentit la fréquence cardiaque, dilate les vaisseaux..

      Pour schématiser le système sympathique permet la réponse au stress par un
comportement de fuite ou de combat, donc augmente la vigilance par la décharge d'adrénaline.

        A l'inverse le parasympathique donne la priorité aux fonctions métaboliques, accélère
la digestion et induit le lâcher-prise.

      Les instructions de ces deux systèmes sont véhiculées par deux réseaux de nerfs.
Ceux-ci émergent de la base du crâne et des trous de conjugaisons vertébraux et permettent à
chaque organe de recevoir la double innervation neurovégétative nécessaire à son
métabolisme.

        Cela explique qu'une restriction de mobilité crânienne ou vertébrale engendre des
compressions nerveuses ou vasculaires générant un dysfonctionnement dans le
fonctionnement du système neuro- végétatif ce qui se répercute sur sa fonction régulatrice en
même temps qu'il entraîne un dysfonctionnement de tout le segment médullaire qui devient
alors facilité.

        Je conclurai cette partie sur une citation d I. Korr : ce sont tous les aspects de la vie de
l'individu qui déterminent et conditionnent ses réactions. L'ostéopathie n'est pas seulement
une forme de thérapie, mais aussi une philosophie très ouverte, un guide de pensée et d'action
dans les problèmes de santé et de maladie.

   2. Liens avec la Sophrologie

      A) La sophrologie

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1) La sophrologie, science de la conscience.

   La sophrologie utilise des techniques d'éveil de la conscience pour mettre l'homme en
harmonie avec soi, les autres et le Monde.

    L'objectif de la sophrologie étant d'apporter bien être, sérénité et harmonie, le lien est alors
évident avec l'ostéopathie ; si l'homme vit mieux il est donc moins sujet à la maladie.

    La sophrologie comme l'ostéopathie s'intègre dans une approche holistique de la médecine.
L'individu y est pris dans sa globalité, corporelle et environnementale.

    Une grande partie des maladies, que l'on peut appeler maladies de civilisation est due au
stress. L'homme est malade du stress ; si à l'origine le stress permettait à l'homme des
cavernes de prendre la fuite devant un danger ou de se battre, aujourd'hui l'homme moderne
est dans l'obligation de gérer différemment et ne peut se permettre de réagir de même devant
un patron qui le stresse par ses demandes. La limite entre stress positif et stress négatif est vite
franchie, et la maladie par somatisation est vite là!

     La Philosophie orientale nous montre la voie à suivre; relaxation, méditation, vivre dans
l'instant présent, ici et maintenant.

    La sophrologie s'inspire de cette philosophie. Par les différentes méthodes qu'elle utilise,
que leur origine soit orientale ou occidentale, elle donne à l'individu les outils sous forme de
techniques pour aborder la Vie d'une façon différente et vivre mieux autant au quotidien que
face aux difficultés. L'individu, le sophronisant est actif, et c'est par sa volonté propre qu'il
agit sur sa santé, et sa façon d'être au monde.

    La sophrologie est un travail sur la Conscience, sur les capacités de la Conscience :
capacité de vigilance, agir sur son cycle veille-sommeil et programmer volontairement ses
phases de récupération; conscience de son schéma corporel; capacité à sentir (notamment par
le biais de la proprioception et de l'interoception), et donc en retour capacité à agir sur le
fonctionnement de son corps...

    Le travail sur la Conscience est la base, à l'origine de tout changement sur le regard que
l'on porte sur soi, sur les autres, sur le monde.

   J'emprunterai une phrase de J. Y. Pecollo : "aujourd'hui est une gare de départ, demain
une destination, la vie est un chemin, l'existence un voyage avec pour seul bagage la
conscience"

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2) La sophrologie, une rencontre avec soi

        Les techniques d'éveil de la Conscience, travail fondamental en sophrologie, donnent
la possibilité à une personne de prendre conscience des cuirasses qu'elle a mises en place en
réaction au monde extérieur. Ces cuirasses isolent son "centre central "appelé « être
essentiel », pour reprendre le terminologie de K.Durkheim, celui qui permet de dire "je" .Elles
isolent de son "centre périphérique, le " moi" lequel petit à petit apprend à fonctionner de
façon autonome pour réagir rapidement aux contraintes extérieures. Le" je" se retrouve coupé
du "moi" qui gouverne alors seul et la personne ne se reconnaît plus "je "n'ai plus confiance
en "moi" ", le "moi" ne correspond plus avec ce que la personne ressent au fond elle. Par
exemple une attitude timide, craintive dans sa relation au monde, ne correspond pas à la force ,
à la puissance intérieure que ressent la personne.

        Ces cuirasses finissent toujours par se refléter sur le plan corporel et c'est quand on en
arrive à ce stade que l'on se dit qu'il y a peut être quelque chose à faire; quand se déclenchent
des tensions musculaires, des problèmes articulaires,ou des pathologies fonctionnelles
(migraines ,troubles cardiaques...).

        La sophrologie permet de prendre conscience de ces blocages, premier pas vers la
libération, jusqu’à ce qu'on soit en capacité de les lever.

        Tout le travail de rencontre avec soi par le biais du corps se fait dans un état de
conscience particulier, appelé le seuil sophroliminal, "le bord du sommeil". Ce travail permet
à la personne de recontacter ses valeurs potentielles, ses capacités, que tout un chacun a au
fond de lui, dans ce "centre central". Cela lui permet de reprendre confiance en soi et donc de
changer son rapport à soi et à partir de là, de modifier son rapport aux autres et au Monde. Il
est plus facile de s'adapter au monde que de le modifier pour le faire correspondre à nos
attentes !

        Cela donne à la personne la possibilité de vivre l'harmonie entre son corps et son esprit
et de là elle sera moins enclinte à la somatisation.

       B) Les techniques : quelques exemples d'applications

     Mon but dans ce cadre n'est pas de traiter de la sophrologie dans son ensemble mais
seulement d'en aborder quelques aspects pour essayer de faire le lien avec les données de
l'ostéopathie évoquées précédemment. .

        1) La relaxation et la relaxation dynamique : faire le calme dans son corps et dans
       son esprit

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•   mettre l'esprit au repos :

        Les techniques de mise en relaxation permettent l'apprentissage du "lâcher prise", ce
qui entraîne une prise de recul, une meilleure gestion de son stress, et de ses émotions .Ne pas
se laisser envahir par le stress diminue d'autant le risque de voir surgir des maladies
somatiques telles que des tensions musculaires qui génèrent à la longue des blocages,
cervicaux ou autres...

                           •   relaxer son corps :

         L’écoute et la connaissance de son corps que l'on acquiert par la pratique de la
sophrologie peuvent permettre d’éviter les lésions dues aux mauvaises postures, et d'être
attentif à une douleur qui s'installe, aussi minime soit elle; cela permet également de sentir ses
répercussions sur le corps et par conséquent d'entendre la douleur comme un signal d'alerte.
Les exercices de RD1, de travail en relaxation différenciée apprennent à avoir la juste tension
nécessaire dans le mouvement alors que le reste du corps non sollicité reste détendu. Du point
de vue ostéopathique cela évite les contractions permanentes du muscle à l'origine de lésions
et facilitation.

                           •   le seuil sophroliminal

        Qua à ce niveau de conscience particulier dans lequel "descend" le sophronisant pour
vivre les activations de la séance, il déclenche l'activation du système parasympathique qui
permet au corps de récupérer, de se nourrir ou de se soigner; ce qui explique la sensation de
récupération en terme de repos ressentie à la fin d'une séance.

       2)la respiration

    Peu de gens respirent correctement, et encore moins savent consciemment respirer par le
ventre. Cette respiration pourtant naturelle, que l'on retrouve naturellement en dormant, est
bloquée lorsque l'on vaque à nos occupations quotidiennes. Bloquée lorsqu'on oublie de
respirer en proie à une émotion, bloquée lorsqu'on rentre le ventre...

    Pourtant la respiration abdominale est essentielle, vitale. Respirer par le ventre permet le
massage des organes internes de cette région, permet au diaphragme de faire son travail de
pompe essentiel dans la circulation du sang donc au bon fonctionnement du corps . Sans une
bonne respiration le corps s'affaiblit, le cerveau est mal oxygéné et donc forcément fonctionne
mal. Apprendre à respirer avec la sophrologie c'est simplement prendre soin de son corps et
de sa santé.

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A titre d'exemple il suffit de voir le résultat poussé à l'extrême sur quelqu'un de stressé par
un examen qui "oublie" de respirer : résultat immédiat "la tête est vide", le cerveau fonctionne
au minimum, mal oxygéné il ne permet plus ni réflexion ni travail intellectuel productif.

    Mais même au quotidien, stress ou pas stress, les gens respirent mal. Une grande partie du
travail en sophrologie, dont la Relaxation Dynamique du premier degré, se fait sur la
respiration; apprendre à respirer et le faire en conscience : respiration synchronique,
abdominale, des trois étages, comptée pour gérer une émotion,....utiliser la respiration comme
un outil c'est donc aussi apprendre à ne pas laisser de prise au stress négatif sur notre mental,
stress qui est source de déséquilibres physiques pouvant nécessiter l'intervention d'un
ostéopathe afin de lever les blocages structurels.

        3) La visualisation

      Les techniques de visualisation peuvent être utilisées à des fins thérapeutiques. Deux
exemples :

                              •   focalisation

       La focalisation sur un organe malade, ou une lésion peut faciliter et accélérer la
guérison par l'utilisation de différentes visualisations libres ou induites .Ce travail que la
personne fait consciemment sur son corps peut accompagner, compléter efficacement les
soins donnés par l'ostéopathe. Le patient se trouve alors impliqué consciemment dans le
processus de guérison, il n'est plus passif mais il a la possibilité de devenir actif dans ce
processus et de se prendre en charge tant dans la maladie que dans la guérison.

                              •   la sophro-acceptation progressive (SAP)

        De même que la personne peut visualiser la réparation de ses tissus, elle peut se
projeter dans le futur et se visualiser sous l'angle le plus positif. Dans ce cas le but à atteindre,
être guéri. Retrouvant sa confiance en elle, elle peut dès lors activer toutes les capacités dont
elle aura besoin pour parvenir à ce but.

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Conclusion

        Je n'avais que quelques notions d'ostéopathie, ce travail de recherche dans un domaine
que je ne maîtrisais pas a été long mais très fructueux. J'ai du synthétiser tout ce que j'ai lu
pour l'assimiler et le transmettre; cela m'a permis d'approfondir et de clarifier ma
connaissance de l'ostéopathie.

        Cette connaissance accrue me permet d'utiliser maintenant en conscience des données
de l'ostéopathie, dans ma pratique de la sophrologie, au seuil sophroliminal; j'ai une "écoute"
différente de mon corps, je sens chaque partie de mon corps dans ses plus petits détails avec
une extrême sensibilité et cela se traduit par une extrême lenteur dans la réalisation des
mouvements de RD1!

Dans ma pratique en tant qu’élève sophrologue, cela m'a amenée à m'interroger sur ce que
cela m'apportait, et à réfléchir comment je pouvais maintenant utiliser les apports de
l'ostéopathie quand je prépare une séance. Cela me donne un éclairage complémentaire dans
le choix de mes techniques, en fonction de l'intentionnalité de ma séance.

J’appréhende également mieux le travail qui peut être fait dans le domaine de la
sophrothérapie, de la prophylaxie, et même en sophro-pédagogie et de mesurer à quel point
sophrologie et ostéopathie peuvent être complémentaires.

                                                                                              22
Annexe

(Croquis extraits de L et M Issartel, l’ostéopathie exactement)

1) Le crâne éclaté

                                                                  23
1. Faux de cerveau
                   2 .tente du cervelet
                   3 .Le fulcrum, à leur intersection

2) Le Mécanisme Respiratoire primaire

                                                        24
3) Vertèbres et sortie des nerfs rachidiens

                                              25
4) Relation entre la colonne vertébrale et les viscères par le système neveux sympathique

                                                                                       26
Bibliographie d ostéopathie :

ISSARTEL L. et M., L'ostéopathie exactement. Au bout des doigts qui sentent, pensent, et
voient : LA SANTE, ed. Robert Laffont.

SUEUR G., L'ostéopathie, la santé au bout des mains, ed Poche.

Dr SAINTE-ROSE M., La santé au bout des doigts, ed. Robert Laffont.

KORR I., Bases physiologiques de l'ostéopathie, ed.SBORTM.

HAMMOND P., La mémoire du corps. L'approche ostéopathique, ed. Presse de la
renaissance.

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