LA COOPÉRATION POUR LE DÉVELOPPEMENT EN FAVEUR D'UNE ÉCONOMIE MARITIME DURABLE - Aperçu - OECD
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Un océan durable pour tous LA COOPÉRATION POUR LE DÉVELOPPEMENT EN FAVEUR D’UNE ÉCONOMIE MARITIME DURABLE Aperçu Juin 2021
2| Quel est le montant de l’aide publique au développement perçu par les pays en développement pour favoriser une gestion durable de l’économie maritime ? Quels pays sont les plus grands pourvoyeurs d’aide, à qui leur aide est-elle destinée et pour quelles régions ? Quel montant est affecté à la lutte contre la pollution des océans par les plastiques ? Pour en savoir plus, parcourez cet aperçu fondé sur les données les plus récentes (2019). Ce document est publié sous la responsabilité du Secrétaire général de l’OCDE. Les opinions qui y sont exprimées et les arguments qui y sont avancés ne reflètent pas nécessairement les points de vue officiels des pays membres de l’OCDE. Ce document, ainsi que les données et cartes qu’il peut comprendre, sont sans préjudice du statut de tout territoire, de la souveraineté s’exerçant sur ce dernier, du tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire, ville ou région. La publication du présent document a été avalisée par Jorge Moreira da Silva, Directeur de la Direction de la coopération pour le développement. Veuillez citer ce document comme suit : OCDE (2021) « Aperçu de la coopération pour le développement en faveur d’une économie maritime durable en 2019 », OCDE, Paris. Les observations, questions et autres requêtes sont les bienvenues et peuvent être envoyées à l’adresse suivante : Piera.Tortora@OECD.org. Le présent document est également disponible dans la base de données des documents de l’OCDE, sous la cote DCD(2021)8. Couverture © Shutterstock Pour de plus amples informations, veuillez contacter : • Piera Tortora : Piera.Tortora@OECD.org Participez à la discussion : @OECDdev © OCDE 2021
|3 Pourquoi est-il important de promouvoir une économie maritime durable et comment la coopération pour le développement peut-elle y contribuer ? Les pays en développement sont particulièrement vulnérables face aux conséquences de la dégradation des écosystèmes marins et côtiers, étant donné que l’économie de nombre de ces pays repose sur des secteurs liés à la mer, tels que la pêche et le tourisme. Une économie maritime durable peut offrir des emplois de meilleure qualité, une énergie plus propre, une meilleure sécurité alimentaire et une résilience accrue : le socle d’un développement inclusif et durable, pensé sur le long terme. Parallèlement, elle contribue à la protection des océans de la planète. La coopération pour le développement peut aider les pays en développement à améliorer la durabilité de leurs secteurs liés à la mer et à saisir de nouvelles possibilités d’emprunter le chemin de la durabilité dans des secteurs émergents de l’économie maritime, en facilitant l’accès aux sciences, aux données factuelles, à l’innovation et aux ressources financières nécessaires pour concrétiser ces possibilités. Néanmoins, en dépit de l’attention croissante qu’accordent les acteurs internationaux du développement à cet enjeu, l’aide publique au développement (APD) en faveur d’une économie maritime durable ne représente toujours qu’une fraction de l’APD totale et des efforts supplémentaires s’imposent. En 2019, l’OCDE a lancé l’initiative « Des océans durables pour tous » afin de soutenir la transition vers une économie maritime mondiale véritablement durable, d’une manière qui profite aux pays les plus pauvres et plus vulnérables. Pour en savoir plus sur cette initiative, veuillez cliquer ici. Recommandations à l’intention des fournisseurs de coopération pour le développement • Renforcer la transparence et l'impact des investissements réalisés au titre de l’APD en faveur d'une économie maritime durable en : (i) assurant le suivi de l'aide publique au développement (APD) en faveur d'une économie maritime durable, (ii) identifiant les bonnes pratiques et les orientations, et (iii) élaborant de nouveaux dispositifs de coopération pour le développement destinés à aider les pays en développement à protéger les océans et à mettre à profit les nouvelles opportunités durables offertes par les secteurs d'activité émergents reposant sur les océans. • Contribuer à mobiliser et réorienter les financements privés vers une économie maritime durable, en : (i) utilisant l’APD pour améliorer la viabilité commerciale des investissements dans les activités et les entreprises durables, et pour contribuer à créer de nouveaux produits et marchés durables au moyen de nouveaux instruments et structures d'investissement ; (ii) soutenant l’intégration d’exigences en matière de gestion durable des océans dans les services financiers et les investissements traditionnels, notamment l’ensemble des prêts des institutions de financement du développement (qui n’ont pas tous un caractère concessionnel en termes d’APD), ainsi que dans les règles de cotation en bourse. • Promouvoir la cohérence des politiques à l’échelon international de manière à garantir que les politiques aillent au-delà de la coopération pour le développement afin de promouvoir une économie maritime durable, équitable et inclusive, en : (i) soutenant la réalisation d’études indépendantes de la façon dont les politiques – par exemple, dans les domaines de la pêche, du tourisme, de l'investissement et de la finance - influent sur la durabilité des économies maritimes dans les pays en développement, (ii) favorisant un dialogue reposant sur des données concrètes aux échelons national et international consacré à l'impact des politiques sur la durabilité des économies maritimes des pays en développement © OCDE 2021
4| Source : auteurs, sur la base du Système de notification des pays créanciers de l’OCDE. Les données sont disponibles dans leur intégralité à l’adresse suivante : https://oecd-main.shinyapps.io/ocean/. • En 2019, l’APD consacrée à l’économie maritime s’élevait à 2,9 milliards USD, soit moins que les 3,0 milliards USD alloués en 2018. De même, la part de cette somme affectée à l’amélioration de la durabilité des secteurs liés à la mer et à la préservation des océans (l’APD en faveur d’une économie maritime durable) a chuté, passant de 2,3 milliards USD en 2018 à 1,6 milliard USD en 2019. • La diminution marquée de l’APD en faveur d’une économie maritime durable est principalement due à la chute des sorties de fonds des organisations multilatérales, qui avaient atteint un niveau historiquement élevé en 2018 en raison de la conduite de projets d’envergure dans les secteurs du transport maritime et de la pêche. Étant donné que cette diminution fait suite à des hausses encourageantes enregistrées en 2017-2018, il est difficile de déterminer s’il s’agit d’une baisse temporaire ou de l’amorce d’une nouvelle tendance. C’est la première fois que ces apports diminuent de manière significative depuis 2014. © OCDE 2021
|5 • L’APD globale consacrée à l’économie maritime et à l’économie maritime durable a légèrement augmenté ces dix dernières années, le pic enregistré en 2017 étant lié à des investissements portuaires d’envergure en Asie du Sud-Est. • En 2019, la part de l’APD affectée à l’économie maritime avec pour objectif d’améliorer la durabilité de cette économie – en ciblant la préservation et l’utilisation durable des ressources – a stagné à 56 %. Source : auteurs, sur la base du Système de notification des pays créanciers de l’OCDE. Les données sont disponibles dans leur intégralité à l’adresse suivante : https://oecd-main.shinyapps.io/ocean/. • En 2019, environ 0,8 % des engagements bruts d’APD ciblaient l’économie maritime durable et 0,6 % supplémentaires ciblaient d’autres secteurs liés à la mer sans que l’accent ne soit spécifiquement mis sur la durabilité. Si l’on considère l’APD en faveur d’une économie maritime durable comme un moyen d’atteindre l’ODD 14, ces chiffres sont cohérents par rapport à d’autres estimations, selon lesquelles l’ODD 14 est l’ODD le moins financé. © OCDE 2021
6| • L’Afrique a été le principal bénéficiaire de l’APD en faveur d’une économie maritime durable en 2019, en recevant 33 % des engagements allouables par région. L’Asie (30 %) et l’Océanie (25 %) sont arrivées respectivement en deuxième et troisième position. • Les principaux bénéficiaires de l’APD en faveur d’une économie maritime durable étaient : les Philippines (123 millions USD), l’Indonésie (103 millions USD), les Îles Salomon (80 millions USD), Samoa (73 millions USD) et le Kenya (65 millions USD). Le Bangladesh, Madagascar et la Somalie ont également reçu des ressources considérables pour leur économie maritime, mais la part de ces montants qui était directement consacrée à la durabilité s’est avérée plus faible. Un cinquième de l’APD en faveur d’une économie maritime durable ciblait les petits États insulaires en développement. © OCDE 2021
|7 Source : auteurs, sur la base du Système de notification des pays créanciers de l’OCDE. Les données sont disponibles dans leur intégralité à l’adresse suivante : https://oecd-main.shinyapps.io/ocean/. • En 2019, les principaux pourvoyeurs d’APD pour l’économie maritime ont été le Japon (654 millions USD), les institutions de l’UE (429 millions USD), l’Allemagne (221 millions USD), l’Association internationale de développement (205 millions USD) et la Corée (194 millions USD). Pour ce qui est de l’APD uniquement consacrée à la durabilité de l’économie maritime, les principaux bailleurs de fonds ont été l’Allemagne (221 millions USD), les institutions de l’UE (178 millions USD), la France (128 millions USD), la Corée (120 millions USD) et la Norvège (109 millions USD). • Quant à la part de l’APD globale consacrée à la promotion d’une économie maritime durable, les bailleurs bilatéraux et multilatéraux ayant le plus accordé la priorité à l’économie maritime durable en 2019 ont été l’Islande (13,8 % de l’aide allouable), l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (10,6 %), le Fonds international de développement agricole (8,3 %), l’Institut mondial de la croissance verte (7,4 %), la Nouvelle-Zélande (5,5 %), le Fonds vert pour le climat (5,1 %), l’Australie (4,5 %), la Suède (3,8 %), la Norvège (3,3 %) et le Fonds pour l’environnement mondial (3,3 %). © OCDE 2021
8| Source : auteurs, sur la base du Système de notification des pays créanciers de l’OCDE. Les données sont disponibles dans leur intégralité à l’adresse suivante : https://oecd-main.shinyapps.io/ocean/. • En 2019, l’APD en faveur d’une économie maritime durable a principalement ciblé trois secteurs : la protection du milieu marin (35,6 %), le transport maritime durable (21,1 %) et la pêche durable (20,8 %). • Les subventions ont représenté 80 % des fonds pour l’ensemble des secteurs liés à l’économie maritime durable. Dans les secteurs davantage axés sur le commerce, tels que le transport maritime, la part de subventions est moindre (57 % du montant total des fonds engagés) que dans des domaines tels que la pêche durable et la protection du milieu marin (respectivement 80 % et 82 % des fonds). • La protection du milieu marin est le seul secteur pour lequel l’APD a augmenté en 2019, atteignant le niveau record de 587 millions USD. Ce montant représente une augmentation de 8 % par rapport à 2018 et équivaut à 9,7 % de l’APD consacrée à la protection de l’environnement en général. L’APD affectée à la protection du milieu marin a principalement ciblé l’Asie (142 millions USD), puis les Amériques (106 millions USD), l’Afrique (89 millions USD) et l’Océanie (58 millions USD). • Le transport maritime durable s’est vu allouer 348 millions USD en 2019, contre 569 millions USD l’année précédente. Ces fonds ont permis d’appuyer des mesures allant de la compensation des répercussions négatives des nouvelles infrastructures portuaires sur l’environnement jusqu’à la mise en place d’infrastructures maritimes résilientes aux changements climatiques, en passant par l’adoption de technologies sobres en carbone pour le transport maritime. Le transport maritime a bénéficié de 763 millions USD d’ADP supplémentaires ne portant pas directement sur la durabilité, ce qui en fait le secteur qui a reçu la plus grande part de l’APD consacrée à l’économie maritime. • En 2019, la pêche durable en mer a reçu 342 millions USD, ce qui constitue une nette baisse par rapport aux 623 millions USD affecté à ce secteur l’année précédente. Ces fonds ont favorisé l’adoption de systèmes de gestion de la pêche fondés sur les écosystèmes, l’intégration de mesures d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets, ainsi que d’autres initiatives en faveur d’une pêche durable. La pêche en mer a bénéficié de 262 millions USD d’APD supplémentaires qui ne visaient pas directement à améliorer la durabilité du secteur. © OCDE 2021
|9 Source : auteurs, sur la base du Système de notification des pays créanciers de l’OCDE. Les données sont disponibles dans leur intégralité à l’adresse suivante : https://oecd-main.shinyapps.io/ocean/. • La lutte contre la pollution d’origine tellurique des océans est aussi importante pour la préservation de la santé des océans que pour l’amélioration de la durabilité des activités liées à la mer. L’APD consacrée à la lutte contre la pollution d’origine tellurique des océans s’est élevée à 1,37 milliard USD en 2019, soit légèrement moins que la moyenne annuelle de 1,5 milliard USD pour la période 2010-2018. Le deuxième indicateur est l’APD allouée à la gestion des déchets solides en général et l’APD expressément allouée à la gestion des matières plastiques, laquelle fait l’objet d’une attention croissante. • L’APD cible de plus en plus la réduction de la pollution par les plastiques, avec des montants qui sont passés de 95 millions USD en 2017 à 149 millions USD en 2019, soit une hausse de 57 %. Davantage de fonds ont également été consacrés à la gestion des déchets solides de manière plus générale, pour atteindre 476 millions USD (0,2 % de l’APD totale) en 2019. • L’APD consacrée à la gestion des déchets solides et des matières plastiques est fortement concentrée sur quelques territoires. Les cinq plus grands bénéficiaires de cette APD en 2019 ont été la Turquie (40 % de l’APD consacrée à la gestion des déchets solides et des matières plastiques), la Serbie (8 %), les Tonga (4 %), la Cisjordanie et Gaza (3 %) et l’État plurinational de Bolivie (2 %). Ce sont les institutions bilatérales qui ont fourni la majeure partie de l’APD consacrée à la gestion des déchets solides et des matières plastiques (94 % en 2019). © OCDE 2021
10 | Source : https://oe.cd/foundations • Les organisations philanthropiques s’intéressent de plus en plus aux problématiques liées aux océans. Elles ont récemment investi dans de grands projets de protection du milieu marin et elles accroissent leur soutien en faveur de la pêche durable et de la lutte contre la pollution marine. • En 2019, les contributions des organisations philanthropiques à la réalisation de l’ODD 14 ont baissé, passant de 200 millions USD en 2018 à 139 millions USD. Les principaux bénéficiaires de cette APD consacrée à l’ODD 14 ont été l’Indonésie (7,3 millions USD), la Chine (6,4 millions USD) et le Kenya (5,4 millions USD). Les plus grands pourvoyeurs d’aide philanthropique en faveur de l’ODD 14 en 2019 ont été la Fondation David et Lucille Packard (31 millions USD), la Fondation Oak (28,4 millions USD) et la loterie nationale néerlandaise (26,3 millions USD). © OCDE 2021
| 11 Source : https://oe.cd/mobilisation. • Les prestataires de la coopération pour le développement utilisent l’APD pour mobiliser des financements privés, y compris en faveur de l’économie maritime. Les prestataires de la coopération pour le développement améliorent l’attractivité et la viabilité des investissements commerciaux, en réduisant les risques de ces investissements ou en contribuant à structurer les retours au travers de modalités de financement mixtes nouvelles et émergentes. Les partenaires de développement fournissent par ailleurs souvent une assistance technique lors de la phase de préparation des projets, un élément crucial pour la réussite globale des projets. • En 2019, le montant des financements privés mobilisés grâce à l’APD en faveur d’activités liées à la mer a légèrement baissé par rapport à 2018, mais reste bien supérieur à la moyenne enregistrée pour la période 2012-2017. En 2019, les financements privés mobilisés grâce à l’APD en faveur d’activités liées à la mer s’élevaient à 1,7 milliard USD, contre 1,8 milliard USD l’année précédente. Ces financements recouvrent à la fois les financements consacrés à l’économie maritime et ceux consacrés aux activités terrestres qui ont une incidence sur les océans. Le pic de 2018 et le montant enregistré en 2019 reflètent des investissements considérables dans des activités terrestres en Chine, principalement en rapport avec la gestion des déchets (1,3 milliard USD, soit 68 % des financements privés totaux mobilisés en 2018), et en Angola en 2019 (0,9 milliard USD, soit 55 % des financements privés totaux mobilisés en 2019). © OCDE 2021
12 | Annexe A. Méthodologie Que couvrent les données ? Dans le cadre de l’initiative « Des océans durables pour tous », l’OCDE suit les apports d’aide publique au développement (APD) qui contribuent à une économie maritime durable. Cet aperçu présente les principaux messages tirés de cet exercice. Une explication plus détaillée de la méthodologie ainsi que l’ensemble des données sont disponibles sur la plateforme de données en ligne (voir https://oecd- main.shinyapps.io/ocean/). Les données présentées dans cet aperçu couvrent les engagements d’APD en 2019, sauf mention contraire. Le présent aperçu couvre également des données sur les financements issus d’organisations philanthropiques privées en faveur de la réalisation de l’Objectif de développement durable 14 ainsi que sur les fonds mobilisés auprès du secteur privé au moyen d’interventions du secteur public au titre du financement du développement en faveur de l’économie maritime. © OCDE 2021
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