LA CULTURE A LIEGE Analyse critique, partiale et prospective - Alain Leens Septembre 2008

La page est créée Yann Dumont
 
CONTINUER À LIRE
LA CULTURE A LIEGE

Analyse critique, partiale et prospective

                   Alain Leens
                 Septembre 2008
Avertisse m e nt :

 1. Ce texte est le fruit de souvenirs et de recherches partielles… Certains
chiffres manquent et des institutions, renseigne m ent s, propositions
peuv ent avoir été oubliées… Je demande donc l’indulgence quant à
certains manquem e nt s et omission s… Le but est d’avoir un état des lieux
destiné à faciliter réflexions, critiques, sugge stion s…
2. L’interculturalité n’a pas été envisagée ici. Outre qu’elle est transversale
(musique, théâtre, livres… visent tous les publics), elle mérite un chapitre
à part.

                     Préalable : Quelques définitions

   A. La Culture :

Des multiples définitions existantes, retenons celle adoptée en 1982 à Mexico
par 130 gouvernements, dont la Belgique, à l’occasion de la conférence
mondiale sur les politiques culturelles organisées par l’UNESCO : « Dans son
sens le plus large, la culture peut aujourd’hui être considérée comme
l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et
affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre
les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamenta ux de l’être
humain, les systèmes, les valeurs, les traditions et les croyances. La culture
donne à l’homme la capacité de réflexion sur lui- même. C’est elle qui fait de
nous des êtres humains, rationnels, critiques et éthiquement engagés . C’est
par elle que nous discernons les valeurs et effectuons des choix. C’est par elle
que l’homme s’exprime, recherche inlassablement de nouvelles significations
et crée des œuvres qui transcendent. »

   B. Les politiques culturelles :

J’ai fait mienne la définition de Alain de Wasseige (Communauté Bx- Wl : quelle
politique culturelle. Quorum, 2000) en l’adaptant au niveau communal :
« lorsqu’on parle de politique culturelle, il faut lui donner, dans le contexte de
cette note, le sens restrictif de politique culturelle publique communale, c.- à-
d. l’ensemble des « mesures ou des systèmes de mesures touchant des biens,
des activités, des professions ou des organismes réputés culturels ». À côté de
ces politiques culturelles publiques, on relève en effet des politiques
culturelles mises en œuvre par d’autres acteurs, ceux qui oeuvrent dans le
secteur privé marchand et non marchand. Les politiques qui ont fait l’objet
d’un commentaire détaillé sont celles qui relèvent de la compétence actuelle de
la ville de Liège »
Une autre définition du Conseil de l’Europe : « dans la plupart des pays
européens, les politiques culturelles sont déterminées par 4 objectifs majeurs :
la promotion de l’identité culturelle, de la diversité culturelle, de la créativité et
de la participation » (in « La culture au cœur. Contribution au débat sur la
culture et le développement en Europe », GT sur culture et développement,
Strasbourg, Conseil de l’Europe, 1988, p.52 – cité par A. De Wasseige :
commu na utés Wl- Bxl, quelles politiques culturelles)

                               PREAMBULE

Liège s’est dotée, dès la fin du XIXe – début du XXe d’infrastr uctures
culturelles lourdes et coûteuses : ORW – OPL – Emulation – Forum…
Cela a entraîné, au cours des décennies, des frais d’entretien et de
fonctionne ment de plus en plus important.

Ces 20 dernières années, alors que la Ville était plongée dans un gouffre
financier (plus de 1 milliard 800 € de dettes), elle a été amenée –et sera amenée
dans un futur proche - à des investissements massifs dans ses « briques »
historiques (avec l’aide de pouvoirs subsidiant européens, régionaux et
commu na ut aires – la part ville est souvent de 10%) :
   - Plus de 7o mi à l’ensemble Curtius (estimation - travaux bientôt
      terminés)
   - plus de 20 mi à l’Emulation (expropriations terminées, travaux à venir,
      avec des subsides important s de la Com. Fr) : 11,1 CF + 3,2 RW + 1,7 Pr
      + entre 2,5 et 5 Ville.
      Depuis 2005, la Ville verse 41.000€ à la Société Emulation (et ce pdt 27
      ans) puis option achat de 600.000€ + versement d’une subvention
      annuelle de 71.000€
        Dans le cadre d’un contrat program me
   - 5 mi au Conservatoire (qui appartient à la CF)
   - 26 mi à l’ORW (à venir, qui appartient à la Ville de Lg), après près de 6 mi
      d’aménagements antérieurs : 40% FEDER, 50% RW, 10% Lg
   - 23,5 mi, à venir, au Mamac (Boverie), 48mi sont prévus au total – voir
      réflexions plus loin
   - 7,3 mi – préalables – au MNEMA (anciens bains de la Sauvenière) : « les
      moyens doivent permettre de rendre irréversible la création de ces
      lieux », dixit notes du collège du 22/05 / 0 8) - le budget prévu est de 21
      mi.

À ces dépenses, il faut ajouter (toutes interventions publiques confondues) :
   - 1mi € pour l’aide aux Grignoux (achat du terrain) + 250.000€ pour
aménagements cour
intérieure
    - 15mi€ (estimation) pour l’aménagement de la salle de fêtes de Droixhe
(qui reçoit de
      nombreux concerts)
    - 3,6mi pour l’aménagement du Manège à la caserne Fonck (CF propriétaire)
    - X pour les aménagements dans les centres culturels
    - 1,44 mi pour la Soundstation (70% de subsides de la CF, soit 40.000€ pour
la Ville)
    - plus de 800.000€ pour le Cirque des Variétés
    - Somme à définir pour le Trianon, en voie de classement
    - 1,1mi pour le projet de création d’un musée de l’armée au Monument
interallié de Cointe
      (asbl « Le devoir de la mémoire »)

Complétons, pour d’autres pouvoirs, les subsides de la CF et de la RW :
   - 15,5mi € pour l’Embarcadère du Savoir
   - 2mi€ (dont 1,2 Feder) pour le « monde des plantes » de l’ULg au Sart-
       Tilman. Fermé
       après quelques années d’existence
   - 9,5mi€ pour le Musée de la Vie Wallonne dont 4,2mi pour la Province
       (transféré par la Ville à la Province en 89)
   - 20mi € pour les Chiroux (transférés par la Ville à la Province et dont la
       demande a été refusée par les Fonds Européens)
   - 32mi pour le Country Hall (à charge de la RW et de la CF)
   - 4,5 mi€ pour l’Archéoforum (471.000€ Feder + 2,4mi€ SRWT pour dalle
       en béton +
       RW)
   -     4,7mi€ pour le trésor Cathédrale - St Paul
Terminons enfin par les interventions dans les bâtiments religieux, très
nombreux à Lg (sacré Charles Le Téméraire). Les plus récents :
   - 12mi € pour la Collégiale St- Barthélemy (9mi RW – 2mi4 Ville – 350.000
       Prov)
   - X pour les Travaux à St- Martin, Ste- Croix (10mi), Basilique…
   - X pour St- Antoine
Et j’en oublie probablement… Évidemment, Lg a sur son territoire plus de 13%
de l’ensemble du patrimoine classé de la Wallonie (40% pour la Province)

Bref, notre ville bat tous les records de subsides Europe - RW- CF pour les
infrastructures de la région.
Heureuse ment, pour la plupart de ces investissements, la part de Lg ne
dépasse pas 10% (et 1% pour les bâtiments religieux classés)

                                Historique

La Ville de Liège souffre d’un manque de politique culturelle depuis les années
soixante. Paradoxalement, doit - on attribuer ce manque au « trop - plein »
d’argent des golden sixties et seventies et à la pléthore dispersée des
investissement s culturels : Musée de la Vie Wallonne, Musée de l’Art Wallon à
St- Gorges, Musée Architecture, démolition du Gymnase pour le (toujours)
provisoire Théâtre de la Place et l’avorté Nouveau Gymnase, Bibliothèque des
Chiroux, ouverture de 32 bibliothèques de quartier, grandes expositions de
prestige, somptueux millénaire de la Principauté…La Culture à Liège a
longtemp s souffert de trois maux :

  -    une non - reconnaissance –qui se manifeste notam me nt par un sous -
       financement (pour ne pas dire un non - financement) des initiatives des
       acteurs culturels « de terrain » (milieu associatif), à l’exception des
       « choses » des échevins (Les Ardentes, Festival bd, Retrouvaille,
       Epicuriales…), voire même les initiatives de Ministres (Festival du film
       policier de Reynders, fête interculturelle de Marcourt p .ex.)
   - Un manque de crédits pour les structures « hors mammou t hs » (OPL-
       ORW) : acquisitions pour les musées, organisation d’expos (à l’exception
       des expos de prestige organisées par l’asbl « Musées de Lg »),
       acquisitions et personnel pour les Chiroux…
       La liste est longue des manifestations qui ne reçoivent que quelques
       considérations de la Ville : Festival de jazz, rencontres internationales du
       théâtre universitaire, festival voix de femmes, biennales de la gravure et
       de la photographie, Fêtes de la musique, itinéraires d’artistes…
   - la non - transversalité (ou mieux percolation) de la culture dans la vie
       communale :
= dispersion des responsabilités culturelles entre échevins « ennemis » (ou au
mieux
s’ignorant)
= non - concertation avec la Province et les communes voisines
= manque de transversalité de la culture dans le quotidien des Liégeois via une
collaboration entre l’ensemble des services et des échevinats de la ville
(jeunesse
et sports, instruction publique, urbanisme et tourisme, travaux, politique
sécuritaire…). Je prendrais comme exemple positif de transversalité les
installations d’artistes réalisées en 85 dans les souterrains de la gare des bus
de la Place
St- Lambert(devenus parkings), intitulée « Saint Lambert investigations »,. Cette
Manifestation rassemblait urbanisme, culture, travaux publics, participation…
Bref des Echevinats Ecolo (sauf la culture RPSW).

Quoi qu'il en soit, sans choisir program m a tiqueme n t et sciemment sa politique
culturelle, on peut dire que les hasards des désignations des échevins
responsables, des subsides disponibles (Europe, RW, CF) et des lubies des
membres du Collège, révèlent finalement une sorte de « ligne » culturelle :

   - Priorité à la sauvegarde du patrimoine : investissements massifs au
Conservatoire et à l’ORW, choix de l’Emulation pour le nouveau Th. De la Place
(en préférence à un bâtiment à construire à l’Espace Tivoli), restauration des
bâtiments du quadrilatère Curtius pour y implanter ce qui s’appelait au départ
l’EMAHL. Et dans le futur : le projet Boverie et le Mnema à la Sauvenière

  -   Défense des grosses infrastructures du passé : ORW, OPL

  -   Expositions de prestige (Goldine – Magotte)

  -   Utilisation de la culture comme appel (ou appât) économico - touristique

En reconnaissant le plus que constitue le regroupe men t des attributions
culturelles entre les mains d’un seul échevin (à l’exception de l’art urbain chez
Firket et de la coordination des politiques culturelles chez le Bgm), on peut
mettre en avant des lacunes criantes :

  -   Insuffisance des moyens pour l’enseignement artistique : infrastr uctures
      délaissées (état pitoyable de l’Aca), manque d’initiatives en relation avec
      l’enseignement généraliste (aggravé par les exigences –mesquines ?- du
      Receveur Communal), aucun soutien au Conservatoire Grétry et à la
      section Arts de la parole, diminution des budgets pour les bibl.
      publiques, faiblesse des acquisitions d’œuvres d’art pour les musées…
  -   manque de concertation avec les partenaires publics de l’agglomération
      (Province, commune comme Huy, Verviers, Seraing…)
  -   ignorance à peu près totale des initiatives privées, très nombreuses à
      Liège (sauf les infrastructures communales « Courte Echelle » et
      « Moderne »)
  -   aucune structure de dialogue avec les partenaires privés
  -   blocage total du dossier du Centre Culturel Régional

À noter que le projet de ville 2007 - 2012 comprend quelques volontés (seront -
elles tenues ?) d’améliorer l’activité culturelle à Liège :

    - améliorer les relations entre la ville et les acteurs culturels par une
réunion annuelle et la mise en place de plates - formes sectorielles
    - créer un pôle « beaux - arts » à Liège, parallèlement au projet de
rénovation du Mamac (ce qui signifie la suppression de la notion controversée
d’ »art wallon »)
    - créer un pôle d’art contem porain dans le quartier Saint - Léonard afin de
favoriser la création et l’échange de talents (notammen t par le développeme nt
de résidences d’artistes)
    - impliquer la culture dans le tissu social et quotidien des quartiers via une
charte de coopération culturelle
    - mettre en activité deux centres communa utaires (Glain- Rocourt) : pour
rappel, ces centres ont été définis par le Collège du 26/01 / 2 0 0 6, lors du plan
triennal du logement 2004 - 2006 de la RW. Chaque infrastr ucture comprend :
salle de spectacle et de manifestations – 2 ateliers - expo – des bureaux
administratifs et techniques.
Les localisations : rue Hotteuses à Glain (285 m2, salle de 120 places – 400.000
€
Rue Arbre - Courte - Joie à Rocourt (500 m2, salle de 200 places – 700.000€)
80% à charge du Logis Social – 20% Ville

                  1. BUDGET DE LA CULTURE

   Les tableaux de l’Echevinat des finances pour les comptes 2006
nous appren n e n t que la part de la culture est de 15.152.000€ soit
une charge nette par habitant de la culture de 95€ (pour 187.086
habitan t s) ou encore environ 2,5% du Compte Ordinaire . Pour
2007, la charge nette est de 96€
   Au comp te extraordin aire ( = investisse me n t s), la part de la
culture est de 6.094.000 €, soit 33 €/ habitan t ou encore 17,81% du
Compte Extraordinaire . Pour 2007, 2.417.000€, soit 13€ / h a bit a n t.

    Vu la division par fonctions des budgets et comptes
com m u n a u x, il faut retirer 30 à 40% de ces som m es, consacrés à
la Jeunesse er aux Sports.

                        2. INFRASTRUCTURES

A. Grandes institutions :

Les subsides aux grandes institutions (ORW- OPL- Th. De la place)
« bouffent » une partie importa n t e du budget culturel de la Ville :
OPL 640.250€, ORW 154.506€, Th. De la place 181.161€ soit 2/3
des subsides aux « grandes » institutions (reste 117.749€ pour les
Grignoux, 418.172€ pour les foyers culturels et 61.994€ pour le
Trianon).
On peut noter une certaine similitude avec la ville d’Anvers où les
socialistes se sont targués d’avoir réussi à faire passer la part des
grandes institu tio n s de 96% à 94% du budget culture.
Les grandes institu tion s mangent aussi une partie importa n t e des
budgets de la CF : ORW 13mi7, OPL 7.663.000 soit près de 2/3 du
budget CF grandes institutions Wl/Bxls. Après une reprise
substa n tielle, en 1984, par la Comm. Fr. des charges de la Ville
dans ces grandes institutio n s, la ville de Lg continue à dépenser
des som me s significatives, tant en subventionne m e n t annuel que
pour les bâtimen t s ORW et Th. De la place qui appartienne n t à la
Ville.
Le déménage m e n t du Théâtre de la Place (dans un bâtiment
provisoire depuis 30 ans) vers l’Emulation devrait être réalisé en
2010 - 2011. Après une implantation prévue à l’espace Tivoli,le
Théâtre de la Place devrait donc trouver sa place au bâtiment
(classé) de l’Emulation. Coût estimé des travaux : 25 mi €. Il faut
égalemen t noter l’utilisation du Manège à la Caserne Fonck (bvd
de la Constitu tio n) qui fait l’objet de travaux, subsidiés par la CF,
pour un monta n t de 3,6mi€ (après des aménagem e n t s à la
charpen te de 1mi€). Celui - ci, outre l’utilisation par le Théâtre de
la place - Emulation pour sa progra m m a tio n, doit recevoir le
biennal « Festival de Lg ». En outre, il devrait accueillir le festival
« Place des Musiques » (musiques non classiques ), Voix de
Femmes (un an sur deux), les Ateliers d’Art Contem p o r ai n, la
Biennale de la Photograp hie et la Biennale du Design. Enfin, l’asbl
« d’une certaine gaieté » (M. Antaki) y développera ses activités
« Jardin du Paradoxe ».

Plus de 80% des budgets « subsides » vont à ces 3 institutions.

B. Theatres :
Trois lieux sont devenus communaux au fil du temps :

a. Moderne : ce bâtiment    de la Ville est occupé depuis 1984 par une asbl
dynamique qui l’a rénové    à ses frais. La Ville a récemment affecté un budget
important à la rénovation   des annexes. Le prix de location de l’infrastructure
pour des répétitions pose   problème aux troupes qui veulent créer un spectacle
ou y répéter.

b. La Courte Echelle : après l’hôtel de Soer de Solières, la Courte Echelle a été
relogée à la rue de Rotterdam (Guillemins) dans l’ancien dépôt des
bibliothèques de quartier. Après aménagements, la Courte Echelle offre une
salle de 200 places et une program m a tion éclectique , notam me n t axée sur les
enfants. Là aussi, les prix de location pour répéter et spectacles sont peu
attractifs.

c. Les ex - oblats : après une occupation précaire d’un bâtiment privé dans le
quartier de la rue Basse- Wez, par plusieurs compagnies, la Ville, sous la
pression des acteurs théâtraux et d’un conseiller communal, s’est décidée à
racheter le bâtiment. Malheureusement, devant les frais de rénovation, la Ville
a fermé (puis revendu en 2006) le bâtiment. Les animateurs ont dissous les
Oblats et, sous le nom de Mezza Luna, loué un lieu rue Souverain - Pont. Devant
le loyer et le refus de la Ville de Lg d’intervenir, le lieu a été déserté et la Mezza
Luna continue ses activités sans lieu de spectacle.

d. Autres lieux :

Liège se distingue par sa multiplicité de lieux et d’associations théâtrales
(Arlequin – Proscenium – Etuve – Franche Scène – Waroux – Trianon…). Ceux- ci
sont soutenus par la Ville via des subsides. A noter le sort favorable réservé au
Trianon (50.000 de subvention communale + 52.000 de la Communau té
Française + 25.000 de la Province).

e. Remarque générale :

Le manque de lieux gratuits de répétition pour des créations, la faiblesse de la
promotion des jeunes acteurs et le peu de subsidiation des projets « jeunes
liégeois » risque de voir un exode de ces jeunes acteurs vers Bruxelles, Namur,
Paris…
Or, Liège bénéficie d’un Conservatoire réputé pour la bonne formation de ses
acteurs (Groupov, Olivier Gourmet, Alain Eloy…). Après l’Emulation, le
Conservatoire occupe maintenan t le Val- Benoit dans des conditions difficiles.
Une synergie entre la Ville et la Communauté Française s’avère nécessaire.
Il faudrait également considérer la demande du Conservatoire « arts de la
parole » de constituer une section à part, détachée de la Musique.
C. CINEMAS

Après une longue période d’indécision (concurrence Kinépolis – UGC pour
l’implantation de cinémas à Rocourt – Bavière puis Médiacité) supposant une
pléthore de salles « commerciales », la situation semble s’être décantée toute
seule.
UGC s’étant retiré de la Médiacité, Kinépolis est candidat pour ce site.
Conséquence, la loi de concurrence lui impose de réduire le nombre de salles à
Rocourt et à la Médiacité. Le poids de Kinépolis en terme de priorité de
program m a tion (atténué par le doublement de salles des Grignoux via « le
Sauvenière »)risque de poser un problème de rentabilité pour les Grignoux.
Ceci dit, la program m a tion à Liège des « classiques » du Musée du Cinéma est
enfin devenue une réalité et s’amplifie cette année via les rétrospectives.
De plus, outre la fermeture des salles Opéra, la fermeture du Palace paraît
inévitable. La menace d’un nouveau chancre urbain et la perte de fréquentation
du centre - ville constituent un bon levier de chantage pour la taxe communale
sur les spectacles.
La taxe sur les spectacles, descendue de 33% à 16% en 1981, abandonne
pendan t un temps pour les cinémas d’art et d’essai a été rétablie pour les
Grignoux à leur demande, moyennant subsides correspon da nt s (justifications
fiscales).

D. LECTURE PUBLIQUE

La Ville de Liège a longtemps favorisé la lecture publique, et ce, dès les années
70 (Chiroux + 34 bibliothèques de quartier). En butte à une concurrence avec
la Province (les deux libres accès, situés dans le même bâtiment, étaient
séparés par un mur), la Ville, vu ses problèmes financiers, n’a plus respecté ni
la convention la liant avec la Province ni ses obligations découlant du Décret
sur la lecture publique. De plus, une grande majorité des lecteurs ne venaient
pas de Liège- Ville. Poussée par les preuves de volonté d’économies de son plan
de gestion conclu avec le CRAC (RW), la Ville s’est décidée (Ecolo a poussé
pour) à remettre son libre - accès, sa salle des périodiques et sa « centrale
pédagogique » à la Province.
Économie : traitement de 16 agents passés à la Province, entretien et
rénovation coûteuse et urgente des bâtiments.
Pertes de rentrées : subventions - traitements en moins + subsides diminués vu
la perte du statut de « centrale ».
Je réclame, en vain, depuis 3 ans le chiffrement budgétaire de cette cession.
J’avais espéré qu’une question écrite amènerait une réponse… sans nouvelles
depuis le 12/06 / 2 0 0 8.
Par ailleurs, la Ville redéveloppe les bibliothèques de quartier (après en avoir
fermé la moitié) et multiplie les initiatives en matière d’apprentissage de la
lecture et d’éducation permanente.
Reste le problème des fonds patrimoniaux, non accessibles pour l’instant, qui
devraient être relogés au Val- Benoit, après une installation provisoire à l’ex-
vaissellerie de la rue Féronstrée dont les travaux commencent enfin à avancer
(conseil communal du 20/10 / 0 8).

E. BANDE DESSINEE

Liège bénéficie de deux grandes écoles de bd ((Aca et St- Luc) et ne compte
plus les dessinateurs, scénaristes célèbres. Mis à part les librairies spécialisées
en bd et les manifestations « économiques » de M. Yerna, rien n’est fait pour
aider ce secteur (si ce n’est bien sûr l’enseignement communal artistique)

F.MUSEES

Après avoir été la Ville la plus dotée en musées (14), Liège a désinvesti dans les
années 80 : état pitoyable du Musée du Verre et du Musée d’Art Moderne et
Contemp orain (MAMAC) – fermeture du Musée d’architecture (actuellement
loué à 1.500€ par mois à un restaurant) – remise de musées à d’autres
institutions (Musée de la Vie Wallonne, Musée de la Métallurgie).
Le projet, subsidié par le Feder et la RW, de l’ensemble Curtius, à ouvrir en
2009, permet de fédérer 4 grands musées et a pour ambition de faire passer le
nombre de visiteurs de 40.000 à 150.000 par an (pour mémoire, 400.000
initialement avancés). Une liaison piétonne avec St- Barthélemy est maintenant
terminée.
Ce projet, suite aux protestations des associations de défense du patrimoine et
au procès avec l’auteur de projet désavoué, a vu son coût dépasser les 70
millions d’euros (dont une subsidiation de plus ou moins 10% par la Ville de
Lg).

Autre projet récemment doté par les Fonds Européens, le « Centre d’art » à La
Boverie, destiné uniquement à des expositions temporaires sur le thème de « la
Modernité » (extension du Mamac rénové et agrandi vers le bâtiment nautique
et vers la Dérivation) : 23,5 mi € + 10 à 15 mi€ du privé. Frais de
fonctionne ment annuel prévus : 8 mi€. Problèmes : les collections actuelles du
Mamac devraient partir et l’Echevin envisage de les porter vers St- Georges
pour créer « un pôle beaux - arts ». Vu le manque de place, une extension de
l’actuel musée d’art wallon est prévue, parallèlement au projet de rénovation
du Mamac (date prévue : 2011 - 2013). Par rapport aux grosses expositions de
prestige susceptibles d’attirer des visiteurs, il faut insister sur la difficulté et le
coût pour obtenir les prêts d’œuvres d’art connues (l’exposition « Picasso à
Paris coûte déjà 790.000 € pour les frais d’assurance soit 1/5 du budget total).
Nombre de visiteurs escomptés pour atteindre le seuil de rentabilité : 600.000
(dur, quand on sait que le Cinquantenaire, le Musée des Beaux- Arts ou le
Musée des Sciences Naturelles de Bruxelles font 250.000 à 350.000 visiteurs
alors que Bxls est une ville à destination touristique / écono mique de plusieurs
jours). Pour plus de détails, voir ma note spécifique.
À noter la faible politique d’acquisition d’œuvres (20.000€ / a n alors qu’Anvers
engage 750.000€ / a n) et l’arrêt de l’organisation par l’asbl « Les Musées de
Liège » des expositions « de prestige » (220.000 visiteurs pour Monet, 150.000
pour Gauguin, 80.000 pour Chagall).
Une inquiétude : le rôle joué par l’asbl communale « Musées de Lg », mise en
place en 91 pour gérer les bénéfices envisagés de l’expo Monet (et empêcher
leur retour dans le trou du déficit communal). Elle tend de plus en plus à
remplacer une politique commun ale d’exposition et de maintien des
infrastructures. Après avoir subsidié les aménagements des Musées d’Art
wallon, du MAMAC, elle subsidie en effet des expositions « normales » (Cobra –
Fondation Darchis – Le Sidaner – Jean Delcourt…).

De plus, la récente création de la « Fondation Patrimoine », avec pour Président
Hector Magotte, entraîne un chevauchement d’objectifs des deux structures.
À terme, un risque d’un non - engagement du Collège dans une politique
cohérente d’expositions et une « dé- subsidiation » et une débudgétisation
commu nale.
L’avenir : l’ouverture de l’ensemble Curtius est prévue en 2009, mais rien n’a
encore été organisé en matière de gestion (Directeur à engager sans appel
international suite au traitement « minable » de conservateur communal) et de
structuration public- privé.
Les réserves devraient être stockées au Val- Benoit, pour laquelle la SPI+ a
également annoncé son intérêt. Certains dénoncent les mauvaises conditions
pour la conservation de ce lieu, l’Echevin des Travaux avançant quant à lui la
résistance au sol.

G. CENTRES CULTURELS

Liège est dotée d’un centre culturel au centre (Les Chiroux) et de 3 en
périphérie (Chênée, Angleur, Jupille). Le projet de centre culturel régional
semble toujours quelque peu bloqué (depuis 20 ans). Malgré un accord tardif
entre communes liégeoises (centre administratif à Seraing sans
investissement s dans un lieu de spectacle), la Communau té Française bloque,
faute d’argent, tout projet.
La program m a tion est plutôt faible (les Chiroux étant surtout un lieu d’accueil)
et la création rare… quoiqu’une amélioration soit perceptible. Son Président,
Pierre Stassart, a notam men t instauré la biennale de la photographie.
D’autres lieux privés jouent également un important rôle de centre culturel :
Barricade, Centre Agora, Carlo Levi, d’une certaine gaieté (ex cirque divers)…

H. ART URBAIN

La seule attribution culturelle –attribuée à l’Echevin CDH de l’Urbanisme - qui
échappe à l’Echevin de la culture (en dehors de la « coordination des politiques
culturelles », espèce de porte d’entrée de secours que s’est réservé le Bgm).
Quelques opérations d’envergure réalisées par l’asbl 251 Nord avec la
collaboration de la Ville en 1985 (« place St Lambert investigation ») et de la
Province en 2006 ( »Images publiques », 1 ère d’une triennale d’art public).
Quelques œuvres installées, souvent à l’initiative de Daniel Dutrieux,
« conseiller » de l’Echevin Fir ket en la matière

.

I. ORGANISMES D’EDUCATION PERMANENTE

De nombreuses associations d’éducation permanente permettent d’initier
jeunes et moins jeunes à l’art, la création artistique et la lecture : Jeunesses
Musicales, Contredanse, « Jeunes et opéra », Ecoles de devoirs, asbl PARI, Art-
académie… Sans oublier les –devenus indispensables - Ateliers d’Art
Contemp orain.

J. DIVERS : Les artistes et initiatives privées à Liège

a. Subsides aux associations : les aides de la Ville aux associations culturelles
–tant en services qu’en subsides - ont toujours été faibles et un peu « en
arrosage » sans choix politiques. En 1989, la Ville a restreint uniformé ment ses
subsides de 40%. Confrontées à l’obligation d’intervenir dans le paiement du
person nel à statut précaire (ACS, Prime…), de nombreuses asbl font de la
corde raide ou disparaissent.

b. Plasticien s : Liège est réputée pour de multiples raisons en matière de
créations plastiques : deux écoles (Saint- Luc et l’Académie), de nombreuses
galeries publiques et privées ainsi que des centres d’exposition (Espace Nord,
Brasseurs, Marielle, Flux, Lerhmann, Périscope…) qui accueillent régulièremen t
de jeunes artistes… sans que l’on puisse décerner une réelle politique
d’exposition de l’art actuel.
Malgré cette réputation, la subsidiation et l’aide communale aux artistes
vivants est faible. Les galeries ne sont même pas répertoriées par la Ville de
Liège et ne reçoivent aucune aide ni subsidiation.

À noter le rayonneme nt du MAD- Musée qui s’adresse à la création artistique
des handicapés mentaux. Leur bâtiment (Trink - Hall au Bvd d’Avroye)
appartient à la ville. Celle- ci prévoit d’important s travaux, notam men t pour
éviter les régulières inondations du sous - sol.
Pour 2010 : la création de 3 résidences d’artistes (près de la brasserie Haecht),
initiée par la SPI+

c. Musiciens : Outre le Conservatoire et l’Opéra, Liège est aussi patrie du jazz
et est réputée pour ses académies de musique et ses initiatives en matière de
musiques « jeunes » et autres : Maison du jazz qui organise le Festival « Jazz à
Lg ». A l’étroit dans le bâtiment communal de la rue des Foulons, son
déménagement vers la Soundstation est envisagé. À noter également le club
« jazz - Pelzer » et des program m ations à « La Péniche ».
En matière de Rock, la Soundstation est bien sûr à mettre en avant avec
l’Escalier… Las, la demande de subside est actuellement coincée par le Service
« Finances » de la CF et la Soundstation vient de fermer. De multiples salles
existent : Péniche, Ex- Cale, In- side out, Aquilone…

Malgré tout cela, les aides et appuis publics sont rares… La pauvreté des
« Fêtes de la Musique » (2.5000€ de subventions, sauf cette année 2008) et le
désintérêt sont patents et les subsides communa ux sont faibles.
Pour la venue de grands spectacles à Lg, le manque d’infrastructures
adéquates a souvent été mis en avant (capacité insuffisante du Forum et du
Palais des Congrès ainsi que des centres culturels, inadéquation du Halle des
Foires…). L’ouverture du Country Hall au Sart Tilman a pu laisser de grands
espoirs. Las, après un essai de gestion par le Forum et après le vain appel d’un
nouveau gestionnaire dont le cahier des charges n’imposait que l’organisation
de 4 spectacles « culturels » par an, le Forum a repris, bon gré mal gré, la
gestion des spectacles.

d. Centre multiculturel : Proposé par Ecolo dès 1984, l’idée d’un centre
multiculturel avait été acceptée par tous les partis démocratiques. Hélas, tout
reste en plan.
e. Université de Liège : Quoique trop peu impliquée dans la vie culturelle
liégeoise, on doit mentionner les très actifs Théâtre Universitaire, Maison de la
Science et Aquarium et Musée en plein air du Sart- Tilman ainsi que la
Fondation Wittert.

K. Projets culturels intersectoriels :

Un certain individualisme des acteurs / c réa teur s liégeois a déjà été mis en
avant dans les rares études existantes. Le cloisonnement –qui existe dans les
administrations de la CF- se retrouve auprès des artistes liégeois… un
mélange du style Kunstfestivaal des arts reste absent à Liège (en dehors de
quelques lieux qui reçoivent différentes disciplines artistiques)

L. Design et mode :

La biennale du design (inaugurée à Liège en 2002 à l’initiative de l’Office
Provincial des métiers d’art et Liège Province Culture), les formations design et
stylisme de St- Luc, l’asbl Wallonie Design… Liège s’est taillé peu à peu une
place de choix en la matière.
L’attribution d’un financement de 1,5mi € par le Feder pour la création d’un
centre du design, dont la SPI+ est l’opérateur du projet, permettra peut - être
de réaliser le chaînon reliant les designers aux entreprises.
Alors que sa localisation était prévue rue Paradis, sur un terrain appartena nt à
la Ville (sous la forme d’un bail emphytéotique de 27 ans), celle- ci est remise
en cause par la vente du show - room de l’éditeur wl de design Vange. Celui- ci a
préféré regrouper ses activités à Seraing, vu l’incertitude planant sur le devenir
de cette rue dans le cadre de l’esplanade Calatrava.

Quant à la mode, mis à part « cap’mode », créée pour la 2eme fois en 2008 par
un cercle de stylistes et de créateurs liégeois, pas beaucoup d’initiatives
publiques.

             3. PROPOSITIONS PRATIQUES ECOLO
Les propositions des program m es Ecolo 1994 - 2000 - 2006 semblent toujours
d’actualité. Les grands axes proposés (éducation permanente – ouverture au
public – promotion des initiatives et des artistes de Liège –interculturalité)
permettraient d’augmenter le rôle eurorégional de Liège (par les échanges
d’initiatives et d’artistes) et l’impact de la culture sur « l’appropriation de l’acte
créatif ».

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs axes seraient à négocier dans le cadre
d’une participation d’Ecolo à une majorité (et, dans l’opposition, à privilégier
dans les contacts et les interventions communales) :

   -    Regrouper l’ensemble des activités culturelles dans les mains d’un seul
       Echevin : il manque encore à Hupkens l’art urbain (M. Firket). On peut
       s’interroger sur l’intérêt d’y ajouter les compétences touristiques. De
       plus, une politique culturelle ne peut se concevoir qu’en concertation
       avec l’échevin chargé des infrastr uctures. C’est loin d’être le cas
       actuellement.

   -   Mettre en place une structure de collaboration entre la ville – les
       communes de la Communau té Urbaine (via le Centre Culturel Régional ?)
       – la Province

    -   Créer un service « promotion des musées et des initiatives culturelles »
en engageant
        des artistes - chômeurs destinés à dynamiser, promouvoir et guider
dans les musées
        et autres manifestations (via SMART p.ex.)

   -    Prévoir les synergies entre Echevins de la Culture et l’Echevinat de
   l’Instruction            Publique pour des initiatives culturelles dans les
   différents réseaux d’enseignement de Liège (en collaboration avec les
   associations existantes, bien sûr)

   -   Imposer des collaborations CPAS/Echevinat Culture pour des opérations
       d’aide à la « réinsertion » des minimexés (par le Théâtre - action,
       l’extension de l’art.27 aux chômeur s…)

   -   Augmenter les subsides aux associations d’éducation permanente et
       d’initiation à l’art et à la culture pour les jeunes adultes

   -   Augmenter les budgets d’acquisition d’œuvres d’art pour les musées

   -   Redéfinir les statuts de l’asbl « Musées de Lg » pour permettre
       l’utilisation d’une partie de ses fonds pour la promotion des
       artistes /i nitiatives de Liège. Actuellement, les statuts prévoient la seule
       subsidiation aux musées et à leurs initiatives. Prévoir 50.000 €
       annuellement pour cette promotion semblerait porteur d’actions.
-    Création d’une petite cellule communale « soutien aux initiatives
    culturelles » (2 ou 3 person nes dynamiques) ayant pour but de fournir
    les aides logistiques, de rechercher des subsides, de promotionner Liège
    à l’extérieur, de chercher des collaborations eurégionales.

-   Etablissement de calendriers annuels d’ »essaimage culturel » dans les
    quartiers avec les différents concernés et inscription d’une somme au
    budget communal (25.000 € par an p.ex.)

-   Inscrire un lieu culturel (pour réunion des associations, répétition pour
    les artistes…) dans chaque mairie de quartier

-   Ouvrir un (ou plusieurs) lieux gratuits pour les artistes afin de faciliter
    répétitions, création de spectacles et échanges culturels. A cet effet,
    pour répondre à la sentence « la ville n’a plus de bâtiments
    disponibles », étudier la réaffectation de quelques - uns des 16 bâtiments
    libérés par la prochaine centralisation dans le bâtiment de la Poste, rue
    de Namur

    -    Multiplier les résidences d’artistes permettant de recevoir les
    artistes de l’Eurégio et au- delà. Lyon prend pour exemple les buildings,
    friches urbaines et maisons abandonnées qui ont créé un vivier
    d’échanges artistiques et d’échanges sociaux dans les quartiers affectés
    aux artistes

-   Réorienter les économies réalisées par la remise à la Province des
    Chiroux vers les bibliothèques de quartier (surtout de jeunesse) et des
    actions en collaboration avec l’enseignement en matière
    d’alphabétisation

-   Mettre enfin en place la structure public- privé destinée à piloter
    l’ensemble Curtius

-   Mettre en place une structure d’étude associant politiques -
    administration - artistes - sociétés privées - population pour étudier
    l’évolution du dossier « ensemble d’art contempor ain ». Le but : créer un
    courant positif et éviter le parachutage d’un « machin » purement
    touristique sans participation de la population et des artistes régionaux
    (comme le disait un responsable culturel d’Anvers : « tout ce que vous
    faites sans nous (la population) est contre nous »)

-   Prendre en compte et faciliter, pratiquement et financièrement, la mise
    en place d’un « réseau » des initiatives issues du monde associatif
    (galeries d’art, ciné- clubs, théâtres, lieux de concerts…)

-   Coordonner les agendas publics et s’inscrire plus volontairement dans
    l’agenda Eurégio

-   Etablir une program m a tion culturelle pendant les vacances d’été. Liège
    se targue de compter plus de nuitées d’hôtel que Namur - Mons - Tournai
réunis, mais ; mis à part les Ardentes en juillet (du 10 au 13 cette année),
       pas grand - chose à se mettre sous la dent avant le 15 août

   -   Etablir un atlas des pratiques culturelles par quartier et un recensement
       des artistes / a s s ociations

                    4. CONCLUSIONS GENERALES

Comme l’ont confirmé les rencontres avec des responsables culturels de Lyon
et Anvers, organisées par le Service Général d’Inspection pour la Culture de la
Commu na uté Française et l’Echevinat de la Culture, les lignes de force d’une
politique culturelle passent par :

   -   Une véritable transversalité de la culture dans l’ensemble des politiques
       communales, notam me nt via les services communaux
   -   un projet culturel portant sur plusieurs années permettant de dégager
       de grandes lignes et évitant les « dadas » des échevins ou autres
       « cabinetar ds », voire les opérations « électoralistes »
   -   un choix de secteurs prioritaires donnant à Liège une image de marque
       (sans exclure, bien sûr, les autres secteurs. P.ex. Charleroi est devenu
       centre de la danse et de la photographie, Anvers de la Mode, Namur de
       F. Rops, tapisserie à Tournai, art contem porain au Grand Hornu, gravure
       à La Louvière….)
   -   une connaissance des potentialités locales de la Communauté Urbaine,
       via ses associations actives, ses acteurs, ses initiatives…
   -   une participation / a s s ociation de tous les quartiers de la ville, pour un
       vrai essaimage culturel. P.ex., Lyon a conclu une charte de coopération
       culturelle dans 10 quartiers choisis visant à une approche culturelle
       intégrée par territoire
   -   profiter de la réputation de Liège pour ses aspects d’accueil et festif
       pour multiplier et promotionner ceux- ci

Enfin, je terminerai en disant mon scepticisme face à une politique
essentiellement « événementielle » : multiplication de festivals, parades (à
propos, la technoparade est de retour), biennales. Celle- ci offre certes
l’avantage de rassembler les énergies (et l’inconvénient de nécessiter de gros
budgets) mais représente parfois une grande frustration pour les « acteurs du
quotidien ». Priorité me semble devoir être donnée à des actions plus
permanen tes, même si elles sont moins visibles. Au moins, auront - elles un
effet à long terme, moins ponctuel et touristique.
Vous pouvez aussi lire