La Jeunesse illustrée - LA TORTUE MARINE, par VALVÉRANE
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- ÎO Centimes - 26 Septembre 1909. N° 344. — 7* Année. La Jeunesse illustrée LA TORTUE MARINE, par VALVÉRANE La tortue était un animal sacré et les prêtres « — Crains la vengeance de la grande tortue En ce temps-là, régnait sur les îles Samoa le - marine! » lui dirent les prêtres. Pour toute roi impie Alo-Alo, qui pressurait son peuple et _ défendaient d'y toucher. Alo-Alo n'en tint aucun compte. Bien plus, comme il aimait beaucoup la réponse Alo-Alo fit jeter les prêtres en prison. méprisait les dieux. soupe à la tortue, il organisa la chasse de ces ani- maux et créa un corps de chasseurs de tortues. Le roi Alo-Alo conduisit en barque Toubotahi Et, devant le pêcheur de corail, le roi Alo-Alo et Une grande tortue marine fut même prise et sa suite mangèrent la tortue marine et jetèrent sa mise à mort sous les yeux du pêcheur de corail sur un îlot désert et si éloigné qu'il lui aurait fallu deux jours et deux nuits pour revenir à [a nage, carapace sur les rochers. Toubotahi, homme pieux, qui ne put cacher son ce qui est au-dessus des forces humaines. indignation.. Le roi parti, Toubotahi, qui était ingénieux, vida Avec la carapace ventrale de la tortue, Toubo- Puis, la flottille s'éloigna, abandonnant Toubo- tahi fit une voile rigide, cette carapace étant plate. la carapace de la tortue géante de tout ce qu'elle tahi sur son rocher désert : « — Invoque la reine Il emporta comme nourriture des coquillages contenait. Après quoi, il la jeta à l'eau. La cara- dos tortues pour qu'elle te tire de là ! » lui cria pour deux jours et se mit en route. pace formait ainsi une pirogue suffisante pour ironiquement le roi en partant. porter le pêcheur de corail. Ayant fixé la double carapace autour de son ... par l'ouverture dans la grotte, alors connue de Quand il fut revenu à l'île Samoa, qu'il attei- corps, comme s'il eût été lui-même la tortue lui seul, et qu'un filet de lumière éclaire d'en haut gnit de nuit, le pêcheur de corail se dirigea vers par un trou de la falaise. géante, Toubotahi plongea et pénétra... la grande grotte des tortues, dont les plongeurs peuvent seuls découvrir l'entrée dans les profon- (Voir la suite page 2.) deurs de la mer.
LA JEUNESSE ILLUSTREE 3 2 LA JEUNESSE ILLUSTRÉE — Je vois ce que c'est : le fermier aura été pris en possession de son argent, Fabienne enferma, Qui n'a remarqué, dans certains pays, sur le LA TORTUE MARINE (Fin) d'un coup de sang, et en brave petite fille que tu en soupirant, ses belles pièces d'argent dans bord des routes, ces ormes aux formes bizarres, , tu t'es mise en route pour venir me chercher. une bourse de peau, et lorsque tout le monde aux attitudes comiques, qui, les soirs d'hiver es C'est bien de ta part ; mais la nuit est noire, et fut endormi à la ferme, elle se mit en route. surtout, les font ressembler à autant de person- je suis sûr que c'est la peur de quelque loup- Ses sabots dans une main, sa bourse dans nages fantastiques? Leur tronc se courbe; leurs garou qui t'a mise en cet état. l'autre, elle marchait à petits pas, frissonnant branches se contournent, on dirait un peuple « Le vieux docteur est un peu sorcier, » pensa au moindre bruit. de bossus, de cagneux, de manchots; les uns la jeune fille, qui se garda bien de lui conter D'abord tout alla bien, maïs lorsqu'elle fut ressemblent à des nains, les autres à des géants. son aventure dans tousses détails. arrivée à l'entrée du chemin couvert, la jeune Ces'anomalies, assure-t-on, ont différentes cau- Elle n'en accepta pas moins le cordial qu'on fille s'arrêta. Son cœur battait si fort qu'il lui ses ; mais elles sont dues surtout à l'influence lui offrait, et même une petite place dans le eût été impossible de faire un pas de plus. du terrain. Les ormes, étant d'une croissance cabriolet du médecin, pour retourner à la ferme. difficile, sont plus sujets à ces déformations, Le fermier était dans la force de l'âge : grâce effets d'une croissance contrariée. a une médication énergique, il fut sauvé ; mais Mais revenons à notre jeune servante, que à partir de ce jour, la petite servante perdit sa nous avons laissée près du petit chemin creux, gaieté, son entrain. Elle dépérit, ses fraîches où elles'était trouvée si effrayée, un soir d'hiver. couleurs disparurent; son cousin, Jean-Marie, Cette fois, on était au mois de juin, les arbres qu'elle aimait bien pourtant ne parvenait plus à étaient reverdis, ce qui ne l'empêcha pas de Il en sortait la nuit, pour chercher sa nourri- Un jour, qu'il sortait de son antre plus tôt que Toubotahi put nager, sans être atteint, jusqu'i ramener surses lèvres le gai sourire d'autrefois. reconnaître facilement le groupe dont nous ture. Il ne se séparait jamais de sa double cara- de coutume, le roi -passait sur sa pirogue, allant à la falaise, car les flèches rebondissaient sur s; avons parlé déjà. Comme ahurie d'une pareille — Bien sûr, la Fabienne est malade ! soupi- pace, et s'était confectionné un arc et des flèches. la chasse à la tortue. — « Voilà une tortue géante, carapace. cria le roi! » et il ordonna à ses guerriers de lui rait le jeune gars. découverte, Fabienne s'écria : courir sus à force de pagaies. — Je vois bien ce que c'est, lui dit un soir — Est-il Dieu possible que la peur nous fasse une vieille paysanne. Ces jeunesses, ça court le ainsi perdre la cervelle?... Oui, voilà bien le pays à toute heure; les landes, la forêt, rien ne géant!... Voilà le petit bossu, avec ses longs les arrête... Un soir, elles rencontrent les bras; par ici, le tronc que j'avais pris pour leur fadets, ou bien la dame blanche des étangs, qui grand sac. Pour ces voix effrayantes qui leur jettent un sort... interrogez adroitement la criaient à mes oreilles : « La bourse ou la vie ! » petite, vous verrez !... comme dans les histoires de voleurs que nous — Oui, vous avez peut-être raison, répondit le Jean-Marie ne parvenait plus à ramener sur ses lèvres racontait grand'mère, autrefois, le vent seul, le gai sourire d'autrefois. naïf paysan, dès ce soir je la questionnerai. qui soufffait en tempête, devait en être l'au- Il y perdit son temps, Fabienne ne voulut rien A cet instant, un rossignol se mit à chanter ; teur... dire. Cependant, le terme fatal approchait ; pour c'était de bon augure. « Ah ! si mon cousin Jean-Marie savait cette rien au monde, elle n'eût manqué à sa parole. ■— Avançons!... fit-elle avec résolution; aventure, comme il se moquerait de moi!... Chaque nuit, la pauvrette revoyait en révèles mieux vaut en finir tout de suite... Mais je ne suis pas assez sotte, pour aller la lui monstres du chemin creux ; elle entendait leur Cependant, en approchant de l'endroit où raconter à présent!... voix stridente répétant avec menace : « La bourse avait eu lieu la sinistre apparition, elle faiblit Rassurée désormais, la jeune fille eut ensuite ou la vie. » Se cachant alors sous ses couver- de nouveau, un frisson la secoua tout entière, un franc éclat de rire, et remettant dans la tures, elle murmurait : elle ferma les yeux. poche de son jupon, la bourse contenant sa for- Là, il s'adossa au rocher et, bandant son arc, il Profitant du désarroi, le pêcheur de corail re- On le découvrit et il fut proclamé vengeur du Lorsqu'elle les rouvrit, la lune, qui se levait tune, elle reprit, joyeuse et légère, le chemin de lança au roi une flèche qui l'atteignit en plein — Si je ne tiens pas mon serment, ils vien- plongea et so réfugia dans sa grotte sous-marine. peuple opprimé, restaurateur de la religion pro- la ferme, où elle , retrouva promptement sa cœur. Mais quelques-uns des guerriers l'avaient vu dront quelque nuit me tirer par les pieds, c'est claire et splendide dans un ciel étoilé, lui fit fanée et nommé roi des îles Samoa, à la place plonger. On Ht des recherches. d'Alo-Alo. certain !... voir dans toute la réalité l'objet de sa terreur, bonne mine et sa gaieté d'autrefois. Quand l'heure attendue sonna. Depuis le matin dont voici l'explication : L. HAMEAU. CONTES ET NOUVELLES sait; il n'y avait pas à hésiter. Il ne" vint même ne lui vint pas à la pensée de fuir ; sa seule pré- pas à la pensée de Fabienne qu'elle pouvait occupation fut le retard qu'allait causer cette faire quelque mauvaise rencontre. Le Serment de Fabienne La voilà donc traversant les sillons, sautant les échaliers (sortes de barrières de bois, assez aventure à la mission dont elle était chargée. « Bien sûr, se disait la pauvrette, ce sont des voleurs de grands chemins, ils veulent de hautes, en usage dans le pays). Elle approchait l'argent, et je n'en ai pas à leur donner... Neuf heures du soir venaient de sonner à de son but, lorsque, au détour d'un petit chemin Comment faire ?... » Depuis, nombre de voyageurs ont trouvé pratique d'indiquer de la l'église du petit village de B***, en Vendée, et creux où elle s'était engagée, la jeune servante jeta un cri et s'arrêta net. Une idée lui ayant traversé l'esprit, elle Les boutons séditieux. même manière leur nationalité. bien que, pour les campagnards, ce soit une ajouta : C'est là une décoration éminemment populaire et qui a le précieux heure déjà tardive, tout paraissait en révolution Trois ombres fantastiques se dressaient devant « Je n'en ai pas, mais dans trois mois ce avantage d'être utile et de ne pas coûter de droits de chancellerie. à la ferme des Ghâneaux. Des lumières cou- elle : la première, un géant aux formes athléti- Les Américains sont très fiers, et à juste titre, de leur-nationalité, et sera la Saint-Jean, et peut-être que si je leur raient d'une fenêtre à l'autre, les portes s'ou- ques, brandissait une massue, comme s'il eût revendiquent hautement, partout où ils se trouvent, leur qualité de vraient, se refermaient, et l'on entendait des voulu assommer les passants; la seconde était promettais... enfin, essayons toujours... » citoyens de la libre Amérique. Or, leur lan- Une industrie peu connue. — Mes bons messieurs ! supplia la jeune ser- gue nationale étant l'anglais, il leur arrive appels répétés. vante, je n'ai pas une pièce d'argent, pas un souvent d'être confondus avec les fils d'Al- On ne se représente guère le buis que sous l'aspect des minuscules C'est que le fermier, un solide gaillard pour- bijou, laissez-moi passer. bion. Ceci leurdéplaît fort. Aussi pour faire arbustes dont les branches toujours vertes ne dépassent pas 20 à tant, venait d'être pris d'un fort accès de fièvre; — La bourse ou la vie!... la bourse ou la cesser ce malentendu, nombre d'entre eux 30 centimètres de hauteur, et servent de bordure dans les jardins. il criait, se démenait sur son lit, en proie au vie!... répéta plus stridente la voix des mons- ont pris l'habitude, à l'étranger, de porter Tel n'est pas le cas des célèbres buis de la pittoresque vallée d'Ossau délire. tres. d'une façon visible, un insigne qui les fasse dans les Pyrénées. Sans, oser s'élever jusqu'à la cime orgueilleuse des Le matin, ne se sentant pas bien déjà, il avait reconnaître aux yeux de tous. Cet insigne chênes, ils peuvent mesurer jusqu'à 4 et 5 mètres de hauteur. Nous — Mon maître se meurt... je vais cheroherle sommes loin des branchages que l'on envoyé son valet à une foire des environs, pour est formé du drapeau américain, mis en médecin ! implora de nouveau Fabienne. 'distribue à la porte des églises le jour vendre à sa place grains et bestiaux, et le gars guise d'épingle de cravate, de broche, et Voyant que tout était inutile, bravement elle surtout comme bouton attaché au revers de des rameaux. n'était pas encore de retour. Cependant il fallait conclut : Le buis de la vallée d'Ossau est l'habit. courir au bourg, chez le médecin, ot le ramener. — Je vous en prie, ne me faites pas de mal, A ce propos il nous revient un écho l'objet d'une exploitation industrielle ; Les servantes, harassées de fatigue, dormaient et je fais le serment que dans trois mois, à pareil amusant de la dernière campagne électorale le bois de cet arbuste étant très dense, à poings fermés, de ce premier sommeil des jour, je vous apporterai .ici même tout l'argent M. Bryan. des Etats-Unis, terminée on le sait par très dur et d'une jolie couleur jaune travailleurs, si dur parfois. de mes gages. • l'élection de M.Taft. Il est de coutume, pen- clair, c'est avec ces buis que se fabri- — Anne-Marie!... Yvonne!... Fabienne!... dant les périodes électorales, de porter des boutons avec^ le portrait de quent les en- Cela représentait à peine une centaine de appelait la fermière affolée. son candidat préféré. Les démocrates avaient commandé 50.000 de ces criers, coupe- francs. Pour toute une année de rudes travaux, papier, médail- Ce fut cette dernière, quoique la plus jeune, boutons avec le portrait de M. Bryan. Or, ce portrait avait comme c'est peu de chose ; mais le pays n'est pas riche lons, cadres, sta- qui accourut enfin, à peine vêtue. fond le drapeau américain, ce qui est défendu par la loi de l'Etat de et pour une petite servante de ferme, c'est une Massachusets, qui considère cela comme une insulte_ au drapeau tuettes que l'on — Quoi qu'il y a, not' maîtresse? demanda- Pj^ Trois ombres fantastiques se grosse somme. Soit qu'elle se sentît plus tran- aurait grand' national. C'est t-elle ; ça serait-il le feu, par hasard? dressaient devant èùe. peine à retirer quille après cette promesse, soit pure hallucina- ■ pourquoi le quar- — Non, ma petite, non, Dieu merci, ça n'est tion, la jeune fille crut voir à cet instant le tier démocrate fut du buis de nos pas le feu, répond la fermière, mais mon pau- un bossu à la tête énorme, aux bras immenses géant poser sa massue, le bossu laisser retom- envahi et les bou- jardins.- vre homme est bien malade... c'est une grosse qui semblaient s'allonger vers la pauvre enfant tons saisis. Ceux Mais son em- ber ses grands bras et le sac se refermer de fièvre; si le médecin no vient pas tout de suite, pour la saisir. Enfin la troisième ombre, placée qui en portaient ploi est surtout lui-même. bien sûr, il est perdu!... Laquelle de vous déjà furent arrê- apprécié dans la entre les deux autres, ressemblait à un grand Prenant cette pantomime pour une accepta- tés et remis en gravure sur bois autres sera assez brave pour aller le chercher, sac, au fond duquel les brigands faisaient mine tion, elle se glissa hors du sentier et reprit sa liberté après avoir où sa dureté et la puisque oe fainéant do Germain ne revient pas? de vouloir l'étouffer. course vers le bourg, où elle arriva plus morte sacrifié leurs bou- régularité dëson — Moi, fit la jeune servante; je connais le En môme temps, il sembla à Fabienne qu'une que vive. grain sont pré- tons. La proces- chemin ; le temps de mettre une mante et des voix lugubre, mêlée au froissement des branches Rentré tard de ses visites dans les environs, sion de Bryan dut cieuses pour le galoches ; ça no sera pas long, mortes, répétait ces mots terribles : le médecin achevait de souper. Lorsqu'il aper- avoir lieu sans cet travail du burin. Quelques minutes plus tard, Fabienne courait, — La bourse ou la vie 1... .la bourse ou la ornement ! Les dé- L'industrie du buis des Pyrénées constitue du reste depuis longtemps çut la figure bouleversée de la petite servante, en effet, sur la route qui conduisait au-bourg. vie !... il s'écria : mocrates se rat- un des métiers des montagnards, quoique le bénéfice qu'ils en tirent soit A une petite distance de la ferme, la jeune Malgré tous les contes de fadets, de lutins, de trapèrent du reste des plus minime; et parfois dans ces humbles tailleurs de buis, on ren- — D'où sors-tu, mon enfant, que te voilà ainsi contre de véritables artistes sachant faire sortir, des blocs et des racines, fille pensa qu'en prenant à travers champs, elle revenants, dont on avait bercé son enfance, , la de façon originale, en organisant une procession de parapluies aux cou- faite? Le feu est-il à la ferme? de charmantes et naïves statuettes, se montrant en cela les continua- raccourcirait son chemin d'un bon tiers. La jeune fille, qui n'avait que quinze ans, bien leurs de leur candidat, ce qui produisit un effet des plus divertissant. Sur la réponse négative de Fabienne et sans On le voit, le bouton est un insigne bien particulier aux Américains, teurs de leurs aïeux, les grands artisans du moyen âge auxquels nous nuit était sombre, sans lune, mais le temps pres- qu'on lui en eût donné davantage, était brave; il lui laisser le temps de rien ajouter, il reprit : qu'il soit politique ou purement national. devons tant de merveilleux chefs-d'œuvre. 344
LA JEUNESSE ILLUSTRÉE 5 4 LA JEUNESSE ILLUSTRÉE LE PAPILLON ET LA CAPUCINE LE PAPILLON ET LA CAPUCINE w Avant de partir, elle songea à assurer le bon- « Si dans trois mois, disait-elle, l'amour naît ... et pour l'éviter, prononça quelques paroles « — De la sorte, se dit-il, je les sépare, Fia- Là-dessus, il prit la graine de capucine et la La. fée Gracieuse possédait le magnifique châ- metta est une jolie plante, Pipo' une belle che- jeta dans le fossé du château où elle tomba sur de teau des Roses. Un jour, elle fut obligée de le heur de son neveu et de sa nièce, Pipo et Fia- dans leur cœur, au premier baiser qu'ils se don- cabalistiques qui changèrent aussitôt Fiametta en metta, qui avaient été élevés ensemble au châ- neront, ils seront unis et entreront en possession une graine de capucine et Pipo en une chenille nille, je n'encourrai pas la colère de Gracieuse et la terre de bruyère. « — Et d'une, fit-il. quitter afin d'occuper une charge importante dans trois mois, quand je serai maître du château auprès de la reine des Fées. teau. Aussi fit-elle un écrit par lequel elle leur du château et d'une partie de mes pouvoirs de fée. aux mille couleurs. léguait le château des Roses, s'ils s'épousaient. et jeune, je leur rendrai leur première forme et les ferai vivre heureux comme la fée l'ordonne. » L ■ « Si l'amour ne naît pas entre eux, i château Aussi quand la fée, obligée de partir, lui confia Dès que la fée fut partie, il enleva le sceau et Fiametta, devenue graine de capucine, était Pipo, métamorphosé eu chenille, se mit à filer et pouvoirs reviendront à mon astrologue Merlin, son acte scellé, pour le remettre à l'archiviste du lut le contenu de l'acte. Il décida aussitôt d'em; « Quant à Pipo-chenille, laissons-le tranquille- ment sur la terrasse ; du reste, il va bientôt faire tombée sur de la terre de bruyère, qui facilita sa sun cocon. Au bout de quelque temps, il fut à charge pour lui de leur rendre la vie large el château, se promit-il, malgré la défense de Gra- cher le mariage de Pipo et de-Fiametta et de*se pousse, en sorte qu'au bout de peu de temps, sou- enfermé dans sa prison de soie. heureuse. » Merlin, l'astrologue, avait toute la cieuse, d'en prendre connaissance. rendre maître du château et des avantages pro son cocon et sera prisonnier de longs jours. » Et, tranquille, Merlin retourna à son laboratoire. tenue par une brindille de bois, elle était devenue confiance de la fée Gracieuse, qu'il avait séduite mis... une jolie plante. par son hypocrisie. 1 ^tfiW 1 . 1V M M ,1,1 ^ J
LA JEUNESSE ILLUSTRÉE 7 6 LA JEUNESSE ILLUSTRÉE LA MAISON DU BRACONNIER LA MAISON DU BRACONNIER (Fin) Hélas ! arrivé à la ville, il consulta vivement la Désespéré, il but alors pour se consoler et se Puis il reprit le chemin du village en titubant, Lacognée était un ancien bûcheron, qui avait un En braconnant sur les terres du châtelain Le- Cet état de choses gênait le châtelain. Celui-ci, »risa abominablement avec l'argent qui lui restait. mais il était tellement ivre qu'il s'étala bientôt de culte profond pour la dive bouteille. Il exerçait, au riche, il avait pu amasser un peu d'argent, acheter qui était un fort brave homme, résolut d'aller voir liste officielle et dut déchanter. Il ne gagnait même tout son long par terre et qu'il lui fut impossible de moment où commence ce récit, le métier de bra- un terrain et construire une chaumière en plein Lacognée pour lui acheter sa maison et la faire pas le plus petit lot. se relever. connier, malgré les reproches de son honnête milieu de la route. abattre. épouse. « — Comment, c'est encore Lacognée », fit il en Lacognée, abruti par l'alcool, se laissa faire sans Le châtelain revenait en voiture de la ville. Ses Mais, aux premiers mots du châtelain, Lacognée Le châtelain, dérangé dans la jouissance de son chevaux s'arrêtèrent net devant le corps de l'ivro- reconnaissant l'homme qui avait refusé de lui se rendre compte de rien. Qui fut bien ennuyé à cette nouvelle ? Ce fut La- demanda un prix si élevé que M. Leriche n'insista château, résolut de le mettre en vente. Il devait cognée. Il avait toujours cru, en effet, que le châte- gne. « — Quel est cet individu qui barre la route? » vendre sa maison. Allons, cocher, portez-le dans pas et se retira. Lacognée, en voulant trop profiter l'habiter néanmoins jusqu'au moment où il aurait lain finirait par lui payer le prix qu'il avait de- s'écria Leriche, en descendant de voiture. la voiture, sa ménagère est une brave femme, nous de sa situation, ratait une affaire avantageuse. trouvé un acquéreur. mandé pour sa bicoque. Il se consola pourtant. lui ramènerons son mari. » 0 INÎ? 50I9
LA JEUNESSE ILLUSTRÉE 9 8 LA JEUNESSE ILLUSTRÉE Quinze secondes après l'ouverture était com- côté opposé à l'ascenseur et pressa la gâchette. donc à craindre. A certaines particularités de màtion lente les eussent broyés et anéantis dans ligne pâle extrêmement douce sur l'acierdu fusil Une détonation retentit et fut répercutée en □ u construction des colonnes, le phénomène voyait l'irrésistible cristallisation ! et de la baïonnette. plètement bouchée, et le phénomène remettait □ a □ La ificielle a □ G D quelle devait être sa route; et, pendant un quart d'heure, ils avancèrent ainsi, comme des fauves se glissant dans quelque caverne. Puis il songea à des moyens possibles de cap- ture, à une apparition soudaine de ses compa- gnons, le fusil au poing, prêts à tirer, car il ne Le phénomène pouvait évidemment tuer cet homme avec facilité, sans éveiller l'attention des marins peut-être fort éloignés déjà. La détona- le commutateur dans la sacoche de son compa- gnon. Poussant un soupir de soulagement, il redescendit de l'échelle qui, inutile à présent, sonores échos, c'était l'appel convenu. Yvonas plaça ensuite sa lanterne sur l'émi- nence de cristaux bleus, près de l'Américain évanoui, et, croisant les bras, il attendit... a PAR Six cents mètres au plus séparaient l'ascen- voulait certes pas tuer ces gens, chose qu'il eût tion se fût répercutée à l'intérieur en échos demeurait soudée dans la matière nouvellement D a formée. Un quart d'heure après les trois hommes I □ seur du point supposé occupé par Priée et ses pu l'aire électriquement déjà et de cent façons. formidables, mais, à l'extérieur, elle n'eût MARIUS MONN1ER □ perçurent un bruit confus de piétinements et de hommes. Les trois Printaniens devaient être Oui, c'était bien ainsi qu'il fallait agir : les certes pas été entendue par Price et les autres. — Nous sommes chez nous ! exclama Yvonas, a□a□ M alors sous la forêt. marins delà Stella et ce Price, qui devait être Tuer ! non certes. Le sang ainsi répandu momentanément du moins, car ces drôles ont, voix. Darnley et ses compagnons accouraient, le Soudain Yvonas fit un geste d'arrêt en là-bas dans le groupe, mis en joue brusquement je ne sais dans quel but, emporté leurs outils. fusil au poing. dans la douce planète !... Cela lui fit horreur... CHAPITRE XI (Suite) En quelques jours de travail ils peuvent percer — Nul danger ne nous menace, mes amis! levant lu main. et, affolés par vingt-deux hourras sonores, mis Mais, que faire, quelle tactique employer?... de nouveau l'enveloppe ; mais jusque-là bien s'écria le phénomène dès qu'il crut pouvoir être Lorsque quelques centaines de mètres seule- Là-bas, à deux cents mètres à peine, une dans l'impossibilité de faire usage de leurs Tout à coup, une idée géniale naquit en son ment séparèrent les Printaniens du carrefour lueur semblait être, dans les profondes ténèbres, armes ! Ensuite c'eût été la reddition pure et cerveau. Se penchant vers le Japonais, il lui des événements se passeront peut-être... entendu. Dans l'obscurité devenue à peu près complète, Bientôt la troupe armée apparut clans la lueur sud, .Yvouas, prudemment, ralentit l'allure. Len- une pùlo étoile. simple 1 murmura ce simple mot à l'oreille : Jiu-Jitsu. Les trois hommes s'étendirent prudemment une lumière brilla soudainement. Yvonas projetée en avant par la lanterne. tement, très lentement, la cage monta, atteignit Déjà Yvonas se penchait vers Osaki pour Le petit homme eut un faible signe de tête venait d'allumer une lampe électrique porta- — Nous avons un prisonnier ! dit Yvonas à une région compacte de cristaux bleus où elle sur un gros bloc de cristaux; puis Yvonas, l'envoyer porter à ceux de l'ascenseur l'ordre indiquant qu'il avait compris. tive. Suivi de Kônen, il s'approcha du Japonais l'officier qui accourait en tête ; et les autres sont passa comme dans un large puits. sortant une lunette de sa poche, la braqua vers d'agir, lorsque, brusquement il se ravisa. Se débarrassant silencieusement de ses armes La lumière intérieure de la planète ne traver- le point suspect et observa très attentivement... Devant lui leshommesdePrices'étaienldirigés qui maintenait toujours son adversaire sans dehors !... et de ses munitions, Osaki s'éloigna, et, ram- — Bravo! bravo! répondit John Darnley. sait que faiblement les énormes masses bleuâ- — Ils sont là ! dit-il sourdement. La lueur vers les fusils et les outils, pour, armés et munis pant parmi les blocs d'une façon telle que aucune fatigue. Le petit homme, par une clé savante fréquem- Votre capture, c'est l'homme qui est là, étendu? tres; et, sous l'écorce même de Printania, ce que nous voyons vient de l'atmosphère exté- de leurs instruments, sortir ensuite lentement l'homme en faction ne pût à aucun moment ment employée dans le Jiu-Jitsu, appuyait la — Parfaitement. Nos camarades vont l'em- fut le noir presque ab- un par un à la surface l'apercevoir, il fit sur la droite de la sentinelle porter sur leurs épau- solu. extérieure de la pla- un fort détour pour les, car il est ficelé et, Bientôt, la cage d'as- nète. Parmi eux il re- disparaître peu à peu de plus, bel et bien cension s'arrêta, sans connut le banquier aux yeux de ses cama- évanoui. bruit. vêtu en kaki et coiffe rades... White, encore tout Avec précaution, le d'une casquette d'offi- Dix minutes se pas- soufflant de la course phénomène fit glisser cier de marine. Ou sèrent, longues comme sur les cristaux, s'ap- latéralement le pan- allaient-ils? Yvonas ne des siècles... procha de l'Américain neau de sortie. pouvait le savoir. Mais Mais bientôt, der- et l'observa attentive- — C'est par ici, dit- lorsque le dernier dos rière l'immobile sil- ment. il à voix basse, en in- marins disparut dans houette du veilleur, — Qu'est-il arrivé diquant l'ombre en la lumineuse ouver- une ombre, lentement, à cet homme? deman- face de la porte. turesupérieure, lephé- se dressa, tragique... da-t-il. Puis, pendant un nomène eu L un frémis- Fixement, Yvonas Yvonas raconta la moment; il écouta... sement de joie. Ne et Kônen regardaient prouesse d'Osaki. Puis Nul bruit suspect pouvait-il pas, après Osaki venant d'appa- il expliqua comment ne vint frapper son quelques minutes de raître ! avait été réparée l'é- oreille. Seul, le gron- patience attentive, Puis brusquement, corce à'yvonine. dement de l'abîme après s'être assuré que avec une souplesse de — Vous avez agi montait avec des alter- les matelots ne revien- léopard, le Japonais se avec humanité, sang- nances régulières de draient pas de suite, jeta sur l'homme dont froid et courage! ex- coups sourds et de ne pouvait-il pas met- le fusil tomba et rebon- bruissements prolon- clama White. Grâce tre à exécution l'un de dit avec un bruit so- à vous nos ennemis gés. ses projets consistant, nore. — Osaki ! Kônen ! sont pour un moment si l'on peut s'exprimer Il y eut un cri bref, appela-t-il, murmura- inoffensifs ; et pas une , ainsi, en un empri- puis un hurlement t-il plutôt. goutte de sang n'a sonnement à l'exté- rauque de douleur et été versée! Quant à Les deux hommes rieur de ceux qui de colère. Et les deux s'avaiicèi'cnL cet homme inerte, son avaient disparu? Kô- hommes demeurèrent — Vous m'accom- état est peu grave. nen était muni des ins- immobiles, Osaki pagnez, dit simple- Tous les Printa- truments destinés à maintenant irrésisti- ment Yvonas. Nous niens félicitèrent cette opération... blement son adver- partons tous trois en chaudement les trois Après une courte et saire. reconnaissance. Au braves. Mais Yvonas, nerveuse attente, le Voyant le veilleur premier coup de feu, se dérobant aux lou- phénomène se dispo- au pouvoir du Japo- ajouta-t-il en s'adres- anges, fit, avec John sait à se lever, aban- nais, Yvonas résolut sant cette fois au capi- Darnley, une minu- donnant toute pru- de mettre immédiate- taine, accourez sur les tieuse visite de l'an- dence, lorsque la ment son projet de cristaux, avec tous nos Dans les ténèbres, le doigt d'Osaki indiquait devant eux, légèrement à droite, un endroit — Il n'y a plus aucun danger, mon cher ami, dit le phénomène au Japonais, lâchez-le ; cien lieu de refuge de poigne de fer d'Osaki fermeture à exécu- nous allons vous aider à lui lier les poignets. des masses cristallines... Price et des marins de compagnons, dans la le main tint à sa place, tion. Il fit un signe à direction d'une lumière qui vous indiquera rieure, de leur porte de sortie. Avançons main droite sur le menton de son adversaire et la Stella. Ils ne trouvèrent ni vivres, ni mu- tapi derrière les cristaux. Une inquiétude s'em- Kônen et tous deux se précipitèrent vers l'ou- notre situation; s'il y a danger, défendez-nous. encore... prenait là un point d'appui, tandis que, de sa nitions, ni outils. Seules les. pépites d'or dis- para d'Yvonas. Pourquoi cette brutale interven- verture que le phénomène atteignit en montant Le phénomène, suivi d'Osaki et de Kônen, , La marche fut reprise; et, après un nouveau main gauche tenant le bras tendu de l'Améri- parues de la forêt et du carrefour nord lui- tion du Japonais? Il regarda le petit homme... à l'échelle de corde. sortit alors do l'ascenseur-kiosque pour s'en- quart d'heure dé petites ascensions et de glis- Dans les ténèbres, le doigt d'Osaki indiquait cain, il pressait doucement ce membre sur saient là en un tas respectable, dans un creux Au-dessus de lui la fine paroi A'yvonine était foncer immédiatement dans les ténèbres,.. sades silencieuses, les trois Printaniens s'arrê- devant eux, légèrement à droite, un endroit des son genou. Osaki pouvait briser ce bras comme des cristaux. Cet amas de métal précieux,repré- surmontée de toute l'épaisseur du terrain qui Laissons John Darnley, Wulter Grogg et les taient à cent mètres au plus de leurs ennemis.- sentant assurément plusieurs centaines de mil- masses cristallines, très haut, à quatre pieds au atteignait trois mètres. Cette ouverture avait, verre ! autres patienter dans la cage d'ascenseur, prêts Tapis derrière une agglomération bleue, ils L'autre, un grand maigre, imberbe, râlait, lions, n'attira que peu l'attention de nos amis, plus de l'écorce planétaire. en somme, l'aspect d'un puits, à la sortie supé- à voler au secours de leurs trois aventureux regardèrent on retenant leur souffle... Une ombre était juchée là, à vingt mètres de tout pâle... qui n'y touchèrent même pas. rieure duquel était fixée l'échelle. amis, et suivons ces derniers dans l'ombre Là-bas, les hommes de Price étaient bien une distance à peine. — Il n'y a plus aucun danger, mon chèr ami, L'Américain, fouillé, n'avait sur lui que son Le phénomène ne prit même pas le temps de dangereuse. trentaine, allant et venant près de la sortie où dit le phénomène au Japonais, lâchez-le ; nous mouchoir et un porte-monnaie contenant deux — Sentinelle... murmura le Japonais d'une monter jusqu'en haut pour voir au loin si Yvonas marchait prudemment en tête, la il leur était facile de monter à l'aide d'une voix si faible qu'elle semblait un souffle. allons vous aider à lui lier les poignets. dollars. On crut devoir lui laisser sa modique l'ennemi revenait. Saisissant en hâte fébrile les carabine à la main ; derrière lui vouaient ses échelle de corde. Sur les cristaux environ- Là-haut, sur les cristaux, c'était bien une L'opération fut facile, car le matelot semblait fortune. instruments que lui tendait Kônen, il fixa sur camarades, à quelques pas. Leurs yeux étaient nants ils avaient installé leur matériel: quel- silhouette humaine dont Osaki avait découvert anéanti par la douleur. Rien ne retenant plus les Printaniens en cet les aspérités à'yvonine entourant l'irrégulière habitués déjà aux ténèbres presque absolues ques provisions, des outils. L'un à côté de la présence. 0 miracle ! ce veilleur ne les avait — Mais il est évanoui! dit tout à coup Yvonas endroit, Yvonas donna le signal du départ. ouverture, de nombreux crochets auxquels régnant en cet endroit. l'autre, bien alignés, Yvonas compta trente pas découverts ; leur marche silencieuse, féline en promenant sa lumière sur le visage de l'Amé- Six hommes s'emparèrent de l'Américain ; un étaient adaptés des fils de platine. Ces fils, Dans le chaos des cristaux ils trouvaient fusils aux canons desquels étaient adaptés et rampante, parmi l'amoncellement des blocs, ricain. La chose se complique; nous ne pouvons septième prit son springfleld, et toute la troupe bientôt, s'entrecroisèrent en tous sens, formant assez facilement un chemin possible, extrême- autant de couteaux-baïonnettes larges et courts, était demeurée insoupçonnée! Chose angois- l'emmener à trois; l'aide des camarades va nous suivit le phénomène qui marchait en tête, por- une trame métallique. ment accidenté toutefois, les obligeant à mon- à l'américaine. sante, l'homme, armé d'un fusil, regardait du être indispensable. Donnez-moi d'abord son tant la lanterne. A cet enchevêtrement, Yvonas pendit rapide- . ter, à se hisser, à descendre, à se laisser glisser « Où étaient ces gens lorsque les cristaux se côté des trois Printaniens ! fusil, pour le signal. ment l'instrument qu'il avait, au départ, appelé (A suivre.) sur ces surfaces atrocement inégales. Parfois formèrent? pensait le phénomène.'Accrochés Immobile, retenant son souffle, Yvonas fixait Kônen descendit ramasser l'arme. commutateur. Sur le côté, il fit jouer un déclic. ils se heurtaient aux colonnes A'yvonine. En après quelque entrecroisement de colonnes la ténébreuse apparition qui, de temps à autre, — Une belle pièce, dit Yvonas en prenant le Les fils de platine devinrent incandescents, aucun endroit de la planète, les cristaux ne lou- à'yvonine sans doute et, heureusement, près de remuait doucement. La lumière mourante fusil des mains de son compagnon, un spring- tandis qu'autour d'eux, de Ytjvonine nouvelle chaient à l'écorce; nul obstacle sérieux n'était la surface; autrement ces masses .bleues en for J venue de l'ouverture, là-bas, dessinait une field à chargeur. Puis il dirigea le canon du naissait, épaississait, grandissait.
10 LA JEUNESSE ILLUSTRÉE LA JEUNESSE ILLUSTRÉE 11 LA DERNIÈRE IVRESSE DE M. POMPE ra Un jour que M. Pompe était rentré Il vint alors une idée a sa femme. Elle Mais, avant que Pompe n'eut terminé Quand notre ivrogne se réveilla, il se gris, comme à son habitude, il s'assit lui barbouilla la figure avec de la farine, son somma, il se mit à tomber une sentit la flgQre humide et froide, il dans la cour et s'endormit d'un sommeil pensant qu'à son rëvail, il se oroirait petite pluie fine qui humecta la farine voulut bailler et se sentit la peau toute de brute. malade en se voyant si pale, et se gué- et en fit de la pftte. encollée. rirait de son ivrognerie. Dans une administration se trouvent deux em- ...à bicyclette, les mètres parcourus en nageant, On lui fait des niches, dont il sourit le premier. ployés dissemblables, Ledoux et Lagardaz. Lagar- les heures passées à boxer, tout ça entremêlé de On abuse de sa bonté... On enferme des crapauds, dazest grand, fort, brun; Ledoux, blond et mince; combats contre les apaches. des couleuvres dans son bureau... A leur vue, Lagardaz, bruyant; Ledoux, silencieux. Quand on Ses confrères l'admirent... Ledoux ne dit rien... ouvrant la table, Ledoux saute et Lagardaz hurle : rentre le lundi, après le repos dominical, Lagardaz Lagardaz termine toujours ainsi : « — C'est pas « — Ah! sacré Ledoux!... Quel peureux!... Il a raconte les exploits sportifs accomplis la veille, car Ledoux qui ferait ça?... » Ledoux ne répond rien peur d'une bestiole!... Qu'aurait-il dit s'il avait ilfaitdu sport, dit-il. Et il roule lesyeux, faitsaillir et continue à travailler. Cette douceur le fait deve- été attaqué comme moi par quatre apachesI... » ses biceps, énumérant les kilomètres couverts... nir la tête de Turc du bureau. Il voulut se lever, mais il tituba et en Enfin, il rentra, s'approcha du feu pour Sentant sa figure toute raide, Pompe Alors il courut chez le médecin le plus tombant, entraîna une salade, qui était se réchauffer. Mais à mesure qu'il se se regarda dans une glace et fut épou- proche pour lui conter son cas. sur le bord d'une fenêtre ét qu'il reçut chpuffa.it, la paie cuisait et prenait con- vanté de se voir une peau toute rissolée sur la tête. sistance. et une perruque hirsute. Et il narre un nouvel exploit... Les niches continuent Lui, il est accompagné de sa fiancée et sa Si, là, en bas, quelqu'un, qu'on n'avait pas contre Ledoux qui ne s'en plaint pas. Aussi, Lagardaz mère... Voilà la bande partie et bientôt arrivée au vu d'abord... Un pêcheur... Il n'est pas gênant... clame : « — C'est un lâche !... je vous dis... un bord de la rivière... On suit son cours... On cher- Soudain un des messieurs dit : « — Mais ce lâche !... On lui mangerait la soupe sur la tète, il ne che un coin pour déjeuner... On arrive dans un pêcheur, c'est Ledoux!... » En effet, c'est lui !... On dirait rien... » Et Ledoux, effectivement, ne dit mot... site délicieux... La rivière fait une courbe On pouffe... Lagardaz crie : « — Ah!... ça lui va de Les beaux jours viennent... Avec quelques amis est dans la verdure... « — On se croirait très loin pêcher à la ligne... ça lui convient... Tandis que du bureau, leurs sœurs,' leurs cousines, Lagardaz de Paris, disent les jeunes filles... » L'endroit est moi, fichtre!... il me faut remuer : la natation, Le médecin vit ce que c'était. II prit Le dooteur allait Jeter oe masque, Elle l'a mise sous un globe, bien en décide d'aller se promener au bord de la Marne... solitaire... Personne... Double charme... l'aviron, voilà ce que j'aime... » Hélas! sur son chemin, il fut la risée évidence dans l'appartement. Et aujour- de tout le monde et il traversa tout le un couteau, détacha la pâte cuite qui quand la femme de l'ivrogne arriva, et formait un masque et M. Pompe lut demanda à emporter chez elle cette d'hui quand son mari a envie de sortir pays sous les moqueries .des passants. pour aller boire, rien que la vue du délivré. étrange-pâte culte. masque suffit pour l'en empêcher. CONCOURS DES VHX^^TROISIÈWIE SÉRIE La carte géographique que vous voyez ici représente la France dans sa partie sud. Tous les points noirs qu'elle contient sont des villes. Dans la phrase ci-dessous, vous remarquez que certaine mots ou parties de MALADIES*»* . rose, dartres, eczéma, t PEAU iilliorsgotosoiis. Notiocgratu ! Boutons, acné, coupe- f dcmangealsons, Inflammation des paupières, fiuérison certaine pur la Powaade ANTIDERMATOSi phrases sont soulignés. Ceux-ci doivent être remplacés par le nom d une des villes de la carte, ce.qui ne VINCENT, le pot : 2 fr. 26 franco timbres ou maudit; VINCENT, pharmacien, 12, r. du Pont-Neuf, Pirll. changera pas le gins de la phrase. Bien entendu, l'orthographe n'a pas besoin d'être respectée. Toutes le. villes indiquées par des points doivent être employées, et une fois seulement. Pour plus amples détails, voir le numéro 342. , , , .. ,., , , m N. B. — Ce concours comprendra huit séries. Ce n'est qu'après l'apparition de la dernière qu il faudia envoyer les solutions. CONSEILS AUX MAMANS Les Joyeux ébats de vos enfants prennent fin avec l'ouverture des classes.Ifilles et Garçons vont retourner
12 LA JEUNESSE ILLUSTRÉE LAROSE Larose était un petit cochon qui Ce travers fut pour lë pauvre Cette pierre servait de cale à un Quand on délivra le pauvre porc, il n'avait qu'un défaut, celui d'être Larose une source de mésaventures. tonneau de vin de Bourgogne. La cale avait un museau long et effilé qui indiscret et de fourrer son nez par- Un soir il poussa de son groin une enlevée, l'équilibre fut rompu et la lui donnait un aspect des plus comi- tout. pierre. barrique roula, aplatissant le groin ques. * de Larose. Cette mésaventure ne le guérit Plouf!... La boule, lancée d'une Le choc fut si violent qu'il eut pour C'est la saison des truffes. Notre pas de son indiscrétion. Le voici main sûre par l'un des joueurs, vint heureux effet de rendre au museau petitpore qui lesadorefouille la prai- maintenant furetant dans un jeu de frapper le groin de Larose. du cochon sa forme première. rie pour les dévorer. quilles. Son maître, qui n'aime pas qu'on Voilà donc Larose se promenant Ces réflexions sont interrompues Larose, pour se débarrasser de abîme les sillons de ses champs, fait dans la basse-cour avec son anneau... par un choc douloureux. L'anneau l'instrument, se dresse sur ses pattes adapterait nez de Larose, par le char- Ça le gêne bien un peu, mais il s'est enfilé sur le manche d'un de derrière et donne un coup de ron de l'endroit, un superbe anneau. compte s'y habituer. râteau qui reposait sur une pierre. tête. - Ce mouvement a pour résultat de ...pointes en avant, sur l'échine de. ... pousse des cris affreux et s'en- faire basculer le râteau qui vient Depuis ce joui-, Larose est devenu | Larose. Le pauvre cochon, la peau fuit jusqu'à la porcherie où il se prudent. La saison des,truffes est S tomber... percée par les dards de l'instrument laisse choir, à moitié évanoui, sur passée, on lui a enlevé son anneau. agricole... son lit de paille. Le petit cochon rose est heureux. ? ABONNEMENTS : Paris et Départements : TJaa. an, « far. Six mois, 3 fr. 50. Etranger : TJn an., ® fr ADMINISTRATION : 18 et 20, ?ue du Saint-Gothard, PARIS (1*=) Lt Çtirant: G, RUBIÎÏ. Imp. de la Société anonyme du Petit Echo de la Mode, £7, tue Lemaignan,. Paris (xrv). — P. ORSONI, imprimeur.
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