La lutte contre les rongeurs aquatiques envahissants en Loire Atlantique - Communautés de Communes Châteaubriant Derval - Polleniz

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La lutte contre les rongeurs aquatiques envahissants en Loire Atlantique - Communautés de Communes Châteaubriant Derval - Polleniz
La lutte contre les rongeurs
aquatiques envahissants en
Loire Atlantique

        Communautés de Communes Châteaubriant Derval
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Qui sommes-nous ?
La FDGDON 44 est un syndicat professionnel agricole en charge de la santé du végétal.

L’arrêté du 31 mars 2014 a reconnu le réseau FREDON/FDGDON comme Organisme à
Vocation Sanitaire (OVS) végétal.

Dans tous les domaines qui sont liés aux végétaux (y compris les produits stockés), nous
devons assurer la surveillance, la prévention et les luttes, afin de garantir et préserver
les enjeux liés à des productions alimentaires de qualité, à la santé publique et à la
préservation de l’environnement.

Nos missions sont aussi reconnues dans les domaines de l’environnement et de la
préservation de la santé publique (ordonnance 7 octobre 2015 modifiant le code rural).

Notre réseau est délégataire de missions de service public pour la surveillance des
organismes réglementés (arrêté ministériel du 31 juillet 2000 – Annexes A et B).
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L’OVS et les PCV
« Les organismes à vocation sanitaire sont des personnes morales reconnues par
l'autorité administrative, dont l'objet essentiel est la protection de l'état sanitaire des
animaux, des végétaux, des produits végétaux, des aliments pour animaux ou des
denrées alimentaires d'origine animale, dans le secteur d'activité et l'aire géographique
sur lesquels elles interviennent. »

Le réseau POLLENIZ est reconnu OVS végétal pour la région des Pays de la Loire, pour un
mandat de 5 ans, renouvelable.

Un PCV (Programme Collectif Volontaire) est un document rédigé par l’OVS, qui
formalise à l’échelle régionale les modalités de surveillance, de prévention et de lutte
contre un danger sanitaire, en cohérence avec la réglementation en vigueur.

Il y a un PCV par danger sanitaire.

Le réseau POLLENIZ a finalisé la rédaction du PCV Rongeurs Aquatiques Envahissants.
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Les rongeurs aquatiques nuisibles

Ragondin (Myocastor coypus)   Rat musqué (Ondatra zibethicus)
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Biologie et mœurs
      Ragondin
Originaire d’Amérique du sud, le ragondin est un gros rongeur semi aquatique (5 à 7 kg
à l’âge adulte), possédant de grandes moustaches et des incisives orange très visibles.
Les pattes postérieures sont palmées et sa queue est de section ronde.

Le ragondin est un opportuniste alimentaire, essentiellement herbivore, qui ne
possède pas de prédateur naturel en France.

Un couple engendre environ 92 descendants en 2 ans.

     Rat musqué
Le rat musqué, originaire d’Amérique du nord, fréquente les mêmes milieux. Beaucoup
plus petit que le ragondin (1,2 kg environ), sa queue est de section plate. Ses pattes ne
sont pas palmées, mais elles possèdent de petits poils natatoires.
Le rat musqué est principalement herbivore.
Un couple de rats musqués engendre environ 420 descendants en 2 ans.
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Statut réglementaire
Le ragondin (Myocastor coypus) et le rat musqué (Ondatra zibethicus) sont concernés par deux
réglementations nationales :

     Au titre de la chasse et de la faune sauvage
- Arrêté du 29 janvier 2007 relatif au piégeage des animaux classés nuisibles
- Décret du 23 mars 2012 relatif aux espèces d’animaux classés nuisibles
- Arrêté du 30 juin 2015 fixant la liste, les périodes et les modalités de destruction des animaux
  d’espèces classées nuisibles sur l’ensemble du territoire métropolitain

     Au titre de la protection des végétaux
- Arrêté ministériel du 31 juillet 2000 modifié établissant la liste des organismes nuisibles aux
  végétaux, produits végétaux et autres objets soumis à des mesures de lutte obligatoire
- Arrêté ministériel du 6 avril 2007 relatif aux contrôles des populations de ragondins et rats
  musqués
- Arrêté préfectoral du 13 octobre 2011 pour la Loire Atlantique

Et une réglementation européenne : RÈGLEMENT (UE) N°1143/2014 du 22 octobre 2014 relatif
à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques
envahissantes, pour le ragondin uniquement.
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Pourquoi lutter contre les ragondins et les rats musqués ?
La lutte contre le ragondin et le rat musqué est obligatoire sur tout le département de la
Loire Atlantique (arrêté préfectoral du 13 octobre 2011).

Elle vise à limiter :

           - la prolifération de ces deux espèces invasives

           - les dégâts agricoles

           - les dégâts aux berges, aux ouvrages et aux écosystèmes

           - l’envasement des cours d’eau, lié au déblais des terriers

           - la dispersion de certaines espèces envahissantes (jussie)

           - les risques en terme de santé humaine et animale
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Impacts sur l’agriculture

• Dégâts sur cultures de céréales

• Ecorçage sur peupliers, saules, …

• Risque important de blessures sur le bétail lié à la présence de terriers, ou par
  effondrement des berges
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Impacts sur les berges et les écosystèmes

• Conséquences du creusement des terriers : effondrement des berges, perçage des
  digues, affaiblissement des ouvrages, augmentation des risques et des phénomènes
  de crues, ...

• Envasement, diminution de la profondeur d’eau, liés aux déblais des terriers : de 0,4
  à 1 m³ par terrier

• Dégradation de la qualité de l’eau (turbidité, qualité physico-chimique)

• Augmentation du rythme des curages, recalibrages des cours d’eau et
  alourdissement des budgets dédiés

• Dispersion de nombreuses plantes aquatiques, notamment la jussie, lors de la
  constitution de la litière ou des huttes
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Impacts sur la santé humaine et animale

Les RAE sont porteurs de nombreuses maladies transmissibles à l’homme :
    ‐ Leptospirose : plus d’un million de cas sévères par an dans le monde
       avec un taux de mortalité d’environ 10%
    ‐ Douve du foie
    ‐ Toxoplasmose
    ‐ Ténias
Et aux animaux :
    ‐ Grande Douve
    ‐ Salmonelloses
    ‐ Leptospirose
Combien de cas de leptospirose en France ?
                                         700
Cas de leptospirose recensés en France

                                                                                                                                                  Plus d’1 cas par jour
                                         600

                                         500
                                                                                                                                                  628 cas en 2014
            métropolitaine

                                         400                                                                                                         Le nombre de cas de
                                                                                                                                                    leptospirose a doublé
                                         300
                                                                                                                                                          en 2 ans !
                                         200
                                                                                                                                                  L’incidence la plus élevée
                                         100                                                                                                     depuis 80 ans
                                           0
                                                      2011              2012               2013              2014
                                         Source: (1) Rapport d’activité 2014 du Centre National de Référence de la Leptospirose – Inst. Pasteur Paris
Comment la lutte est-elle organisée ?
La lutte contre les rongeurs aquatiques nuisibles menée sur le département de
la Loire Atlantique se décline autour de 3 actions :

         - les suivis densitaires de population

         - les luttes intensives

         - la régulation par les bénévoles des réseaux communaux
Les suivis densitaires de population
Préalablement à toute lutte, conformément à l’arrêté ministériel du 6 avril 2007, notre
Fédération réalise des suivis de l’évolution des populations de rongeurs sur chaque bassin
hydrographique.

Il s’agit de mesurer par piégeage l’évolution des populations deux fois par an (printemps
et automne) sur au moins deux tronçons de 1 km (amont et aval) par bassin versant.
Pose des cages-pièges   Capture des animaux

 Pesée des animaux      Sexage des animaux
Les luttes intensives

Ces interventions sont réalisées dans le cadre de programmes annuels par les techniciens
de la FDGDON 44, généralement sur le réseau hydrographique primaire et sur des secteurs
non couverts par les piégeurs bénévoles des réseaux communaux.

La méthode de lutte s’appuie sur le piégeage intensif, avec une cage tous les 50 mètres.

Le matériel utilisé est la cage-piège, non blessante et parfaitement sélective.

La durée d’une campagne de lutte intensive est de 3 semaines.

Les cages sont relevées quotidiennement avant 12h00, en application de l’Arrêté
ministériel du 29 janvier 2007, et les animaux évacués vers l’équarrissage.
Piégeage sur radeau flottant
Piégeage au sol
La régulation par les bénévoles
La lutte collective par piégeage

Sur les réseaux hydrographiques secondaires et tertiaires, la lutte s’organise avec des
bénévoles formés, encadrés et animés par la FDGDON 44.

Ils agissent sur l’ensemble du territoire de leur commune, sous couvert de la
réglementation « protection des végétaux ».

Ils bénéficient d’un défraiement à l’animal capturé.

L’agrément préfectoral de piégeage (réglementation chasse) n’est de fait pas
nécessaire pour la capture du ragondin et du rat musqué à l’aide de pièges de la
première catégorie (cages-pièges).

Ce dispositif peut être complété par des actions collectives de tir au fusil.

Le recours à des bénévoles permet de contenir les coûts de la lutte.
Analyse de la situation actuelle

Du point de vue des capacités d’accueil du milieu pour les RAE, nous sommes sur un
contexte très favorable, tant par la superficie que par les caractéristiques.

A l’échelle du territoire considéré, le dispositif actuel ne permet pas de limiter la
population des RAE pour les raisons suivantes :

          ‐ pas de dispositif de piégeage dans toutes les communes
          ‐ pas d’homogénéité dans les dispositifs existants
          ‐ mobilisation des piégeurs bénévoles globalement insuffisante
          ‐ pas d’opérations de lutte intensive menées sur les cours d’eau principaux

Il convient de repenser la lutte sur l’ensemble du bassin versant et dimensionner les
moyens à mettre en œuvre avec l’importance des populations à gérer.
Les actions à envisager

Création de réseaux communaux de piégeurs bénévoles dans les communes qui n’en
bénéficient pas et redynamisation des réseaux existants.

Revalorisation et harmonisation des montants des primes à la capture à l’échelle du
territoire de l’EPCI.

Opérations de lutte intensive conduites sur les cours d’eau suivants :

       ‐ 52 kilomètres sur la Chère (non navigable)
       ‐ 53,4 kilomètres sur le Don (non navigable)
       ‐ 24,5 kilomètres sur la Brutz (non navigable)
       ‐ 10 kilomètres sur le Semnon (non navigable)
Quelques simulations sur votre territoire
                        Gestion adaptée au                     Lutte optimisée                        Estimation du coût
                        contexte                                                                      des dégâts (données
                        hydrographique                                                                2016)

Coût total                        90 127 €                              140 767 €                              273 358 €

Coût par habitant                    2,04 €                                 3,19 €                                6,19 €
(base de 44 124 hab.)

                        Expertise et diagnostic                Expertise et diagnostic                Chiffrage des pertes agricoles liées
Détail des actions                                                                                    au nombre de rongeurs détruits
                        Suivis de population                   Suivis de population                   lors de la dernière campagne de
                                                                                                      lutte (8 411 animaux)
                        Animation et encadrement des           Animation et encadrement des
                        bénévoles (piégeage)                   bénévoles (piégeage)                   Ce montant n’intègre pas les coûts
                                                                                                      à l’hydraulique, ni sur la santé
                        Primes à la capture (montant           Primes à la capture (montant           humaine ou animale
                        harmonisé à 3,00 €)                    harmonisé à 3,00 €)

                        Lutte intensive annuelle sur 25        Lutte intensive annuelle sur 50
                        kilomètres de cours d’eau (à définir   kilomètres de cours d’eau (à définir
                        selon enjeux prioritaires)             selon enjeux prioritaires)
Comment ces actions peuvent-elles se financer ?

Ces actions de lutte obligatoire peuvent s’appuyer sur la taxe GEMAPI, avec les
avantages suivants :

    ‐ Harmonisation technique de la lutte et solidarité territoriale : tout le
      territoire de l’EPCI est couvert et le schéma est raisonné à cette échelle

    ‐ Financement réparti sur la population, pour une action d’intérêt général

    ‐ Simplification budgétaire : le budget couvre toute l’action, avec plus de
      lisibilité sur « qui finance quoi »

    ‐ Soulage les budgets propres des collectivités

    ‐ N’empêche pas les collectivités de rechercher des financements
      complémentaires (Agence de l’Eau par exemple)
Merci de votre attention
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