La nature en ville - Lorient.bzh
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Promenons-nous dans les parcs, comme ici au Bois-du-Château près du noyer de Chine... ESPACES PUBLICS 122 La nature en ville hectares d’espaces verts gérés et entretenus par 79 agents Qualité de vie, santé, réponse aux défis environnementaux : les services que rend la nature sont inestimables. À Lorient, usage et mise en valeur du végétal ont une longue histoire. Il est aujourd’hui intégré dans tous les projets. 18 000 arbres, dont 9 000 arbres d’alignement AVRIL 2019 - NUMÉRO 336/ 15
DOSSIER ESPACES PUBLICS La nature, notre art de ville La nature est à Lorient un legs historique qui perdure aujourd’hui sous de multiples formes. Avec ses espaces publics, ses jardins, ses aménagements urbains intégrant le végétal, la ville se transforme harmonieusement et durablement. C ’est un beau clin d’œil du Chili, bicentenaires et classés de l’histoire : alors parmi les arbres remarquables de que l’Enclos du port Bretagne. voyait éclore il y a près Les aménagements les plus de 300 ans un jardin destiné à la récents, dont le parc Jules Ferry, culture de plantes médicinales, font aussi écho à cette histoire. voilà que débutera fin mai, en ces Sur le nouveau parvis de la gare, mêmes lieux, un aménagement cordyline australe côtoie manioc paysager remarquable. Un grand rustique et aralie à papier de Chine. mail avec, en son centre, un jardin L’architecte-paysagiste Florence de 1 350 m2 qui accueillera devant Mercier confie avoir voulu « ouvrir la Maison de l’agglomération cet espace sur l’imaginaire et palmiers, pins parasols, eucalyptus, créer du lien ». Il faut dire que dans la ville, du mobilier de loisirs lin de Nouvelle-Zélande… Au début la présence de la nature en ville est prévu dans le parc Jules Ferry, du XVIIIe siècle, il s’agissait de n’est pas qu’une question de mise et une offre de parcours santé est soigner les organismes meurtris en scène, de place dans le décor. mise en place avec les boucles des marins de la Compagnie des « Loin de rester une question « Vital’iti ». Une biodiversité à Indes. Quelques années plus tard, d’experts, la relation nature-ville protéger ? Pionnière dans le zéro- en 1770, un jardin botanique « repo- est devenue un enjeu de société » phyto, la Ville a installé des ruches soir » voit le jour : des espèces affirme ainsi le Conseil économique dans le parc Chevassu et les habi- rares de Ceylan, de Chine ou des social et environnemental (CESE) tants sont incités à fleurir leurs Antilles, y sont accueillies. Confiées dans un avis récent. Les villes façades, à favoriser une végétation notamment aux bons soins du deviennent en effet des refuges spontanée devant chez eux, pour Docteur Galloys, passionné de pour de nombreuses espèces un intérêt esthétique et pour des botanique, elles retrouvent vitalité animales et végétales. fonctions écologiques (apport de et splendeur avant de continuer ressources aux insectes). Mieux se leur route vers les jardins du roi à En connexion nourrir, en cultivant à côté de chez Paris. Toujours choyée, la nature À Lorient, la connexion est soi ? Les projets de jardins et de à Lorient ! Aujourd’hui, dans tous établie depuis longtemps (avec vergers partagés sont encouragés et les quartiers, certaines essences des jardins historiques, ludiques, accompagnés. Une ferme urbaine exotiques rappellent les expédi- botaniques, contemporains, des en maraîchage bio est même en tions des navires marchands. Un promenades littorales…) et la étude au Bois-du-Château, avec cyprès de Louisiane au Bois-du- municipalité répond aux nouveaux l’association Optim-ism aux Château, des érables du Japon au besoins. Un usage ludique et manettes. Vivre en contact avec la parc Chevassu… Et bien sûr, en original des espaces verts ? En nature ? À Bodélio, au Manio, au centre-ville, les deux cocotiers plus des 38 hectares d’aires de jeux Péristyle ou au Bois-du-Château, tous les aménagements urbains portent cette exigence. De manière Art végétal à la médiathèque générale, la bonne gestion environ- nementale de l’ensemble du patri- moine vert, la prise en compte de la Du 12 avril au 15 mai, Marc Pouyet expose ses œuvres à la médiathèque François biodiversité et la mise en place de Mitterrand. Du « land art », ou street art végétal, qui anime les murs et les éléments lieux ouverts et conviviaux favori- urbains : fontaines décorées de branchages, mandalas de fleurs, tags de mousse… sant le lien social ont sûrement été Et le vendredi 19 avril, un atelier créatif est proposé dans le parc Jules Ferry en des éléments déterminants pour partenariat avec l’EESAB et l’association Made in (www.le-made-in.fr). Réalisez des l’obtention de la labellisation « 4e fresques, des linogravures, avec des feuilles ou des écorces ! fleur », reçue par la Ville de Lorient À partir de 10 ans, inscription obligatoire au 02 97 02 59 11. fin 2018 ! ◆ 16 AVRIL 2019 - NUMÉRO 336
AN NATUR E KÊR Kalite ar vuhez, yec’hed, taliñ ouzh kudennoù liesseurt an endro : dibriz eo ar servijoù a vez rentet gant an natur. En Oriant, ar plant a vez implijet ha gounezet abaoe pell zo, pa oa bet kempennet ul liorzh diskuizhiñ e Kloz ar Porzh kerkent ha deroù an XVIIIvet kantved. En deiz hiziv e kaver er park Jules Ferry pe e karter ar gar, da skouer, evel un heklev ag an istor-se. Meriñ mat endro ar glad glas en e bezh, derc’hel kont ag ar vevliesseurted, ha sevel lec’hioù digor evit aesaat al liammoù sokial en holl garterioù, zo e-kreiz an oberoù kaset da benn Grands projets urbains ou aménagements de quartier, le végétal prend racine. gant Kêr an Oriant. 2 QUESTIONS À… BRUNO BLANCHARD, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, de l’habitat, de la voirie, de la mobilité et de la commande publique ANNIE RAYNAUD, conseillère municipale déléguée aux espaces verts et à la biodiversité Quelle place pour le végétal dans les grands projets ? à la Compagnie des Indes, en fera décor, d’esthétisme. Possédant Bruno Blanchard : Depuis plusieurs une nouvelle fois la démonstration. Il bien du potentiel, elle nous rend de années, la place du végétal a la part s’agit là de répondre à un désir fort précieux services, notamment en ville : belle dans tous nos grands projets des Lorientais, tout en contribuant écologique, avec des effets avérés d’aménagement. Des Rives du Scorff à la qualité du cadre de vie comme sur le climat, sur la préservation de la au rond-point de Cornouailles, sans à l’attractivité de notre territoire. En biodiversité. Elle entretient la variété oublier le parcours du Triskell, à cultivant aussi la dimension participative et donc la richesse des espèces chaque fois les espaces verts sont de la nature, comme nous le faisons végétales comme faunistiques. Elle joue partie intégrante de nos transformations pour le fleurissement de façades des également un rôle dans la fertilité des d’espaces publics. Nous invitons des rues de Merville et Kerjulaude, notre sols, par exemple en stimulant l’activité architectes-paysagistes de renom à campagne Jardinons notre ville, ou biologique. Elle offre des ambiances y poser leur touche : dans le centre- encore les futurs jardins mobiles ! différentes, loin de l’uniformité des ville, Jacqueline Osty ou dernièrement parterres de fleurs « à l’ancienne ». Florence Mercier pour le parvis de la Le regard porté sur la végétation Bref, cette végétation est dynamique, gare nous ont apporté leur sens du spontanée en ville doit-il évoluer ? inattendue. C’est du vivant, auquel il paysage et leurs qualités créatives. Annie Raynaud : Oui, et il a déjà faut s’habituer, qu’il faut connaître, Après la métamorphose du parc Jules quelque peu évolué. Nous sommes pour mieux l’accepter et composer ; Ferry, la réalisation du mail et du jardin nombreux à considérer que la nature car c’est l’autre part sensible de nos de l’Enclos du port, faisant référence n’a pas seulement des qualités de espaces verts. AVRIL 2019 - NUMÉRO 336/ 17
DOSSIER ENVIRONNEMENT La nature, un bien précieux La présence de la nature en ville a de nombreuses vertus. Au-delà du cadre de vie, c’est tout un écosystème qui se développe pour notre santé… et celle de la planète. Pour le climat et l’environnement. De l’air Des feuilles en forme d’éventail, tout un symbole ! Le beau feuillage du Ginkgo Biloba, surnommé « l’arbre aux quarante écus » et visible dans le parc Chevassu, rappelle que les arbres apportent de nombreux bien- faits pour la qualité de l’air. Purificateurs et climati- seurs naturels, ils protègent également la structure des sols et préservent la qualité de l’eau. Dix-huit mille arbres composent notre patrimoine arboré d’une remarquable diversité : feuillus, résineux, jeunes pousses… Et aussi quelques arbres centenaires, comme le châtaignier de la rue Sainte-Catherine ! Pour le corps et l’esprit. C’est la santé ! Un espace vert, c’est toujours motivant pour une balade à pied ou un footing ! Des lieux de repos, égale- ment, de contemplation, de méditation même où l’on peut se ressourcer, évacuer le stress, se changer les idées. Avec ses parcs, ses jardins, ses équipements sportifs en plein air mais aussi les promenades litto- rales (rives du Scorff, Péristyle) ou le vallon de Kerulvé, Lorient est un bon terrain d’exercices. On parle aujourd’hui de « vitamine G » (comme « green ») pour vanter les vertus thérapeutiques de la nature sur nos humeurs, nos émotions et nos pensées ! Pour la cohésion sociale. Ensemble, c’est encore mieux Jardiner, planter, semer, ça crée des liens ! Jardins et vergers partagés, pieds d’arbres fleuris, ateliers parti- cipatifs, animations sur l’espace public… La nature rapproche les habitants. Toutes les générations se sentent concernées par la préservation de l’environne- ment ou l’embellissement urbain. La Ville de Lorient encourage le « faire ensemble », dans une rue ou dans un quartier, en soutenant les initiatives qui permettent de cultiver l’échange, comme ici à Frébault. 18 AVRIL 2019 - NUMÉRO 336
DOSSIER Pour la biodiversité. En toute complicité Entre ville et nature, on se rend bien des services. En dehors des périodes de floraison des grandes cultures, les insectes pollinisateurs éprouvent de plus en plus de difficultés à trouver des ressources en campagne : la ville devient leur refuge. Ils participent à l’équilibre d’un écosystème qui se développe sans pesticides et grâce à la mise en œuvre de techniques d’entretien favorisant la biodiversité. Dans son jardin, son potager ou devant chez soi, chacun peut contribuer à offrir du nectar aux insectes et de la nourriture aux oiseaux : ©© Philippe Guilbert plantes sauvages, façades végétalisées... C’est tout le sens de l’opération « Jardinons notre ville » lancée au printemps 2017. Pour apprendre sur le terrain. Faites-en l’expérience ! Faire « l’expérience » de la nature dès le plus jeune âge, c’est important pour une prise de conscience précoce des enjeux. Avec une sortie sur le terrain pour observer au plus près, par exemple, ou un programme de sciences participatives ! Les jardins potagers et les bacs de culture fleurissent dans les cours d’écoles, supports pédagogiques pour les enseignants. Plusieurs établissements sont engagés dans la dynamique « éco-école » et la Ville de Lorient organise chaque année des classes-dé- couvertes à la ferme pédagogique de Soye, de la moyenne section au CE1. Quatre thématiques y sont explorées : « Sur la piste de la biodiversité », « L’eau et les énergies », « Les déchets », « L’alimentation ». ©© DR Pour s’émerveiller. Jolie nature La nature fait bien les choses. C’est même souvent remarquable et source inépui- sable d’émerveillement. La floraison des cerisiers du Japon (ici place du Dr Louis Cousyn, près du pont Saint-Christophe) est un exemple, mais il y en a tant d’autres ! Pour s’en tenir aux arbres, certains affec- tionnent tout particulièrement les hêtres, « roi des forêts », vigoureux et majestueux ; d’autres ne se lassent pas de se promener à l’ombre des pins de Monterey sur les rives du Scorff, ou d’admirer le grand cèdre du parc du Bois-du-Château… À chacun de se DR faire son avis, pas à pas ! AVRIL 2019 - NUMÉRO 336/ 19
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