LA RÉCEPTION DE L'ENCYCLIQUE FIDEI DONUM DANS LE DIOCÈSE DE LIÈGE - fidei donum dans le diocèse de
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LA RÉCEPTION DE L’ENCYCLIQUE FIDEI DONUM DANS LE DIOCÈSE DE LIÈGE Marcel Villers UCL 15 novembre 2021 INTRODUCTION Saisissant l’occasion du 65ème anniversaire de l’encyclique Fidei donum (Pâques 1957), l’APLM, « aide aux prêtres liégeois en mission », association créée en 1963 pour soutenir les prêtres du diocèse partis à l’étranger, a mis en route un projet qui se veut à la fois un acte de mémoire et un geste d’espérance. C’est toute une page de l’histoire du diocèse que nous voulons conserver. Un livre, un film et un évènement diocésain en seront l’aboutissement. Deux prêtres, Marcel Villers et François-Xavier Jacques, eux-mêmes anciens Fidei donum, se sont attelés à la tâche, assurés de la collaboration des membres de l’association (APLM). Acte de mémoire car nous voulons faire connaître la personnalité et l’action des 89 prêtres diocésains liégeois qui ont répondu à l’appel missionnaire amplifié par l’encyclique Fidei donum. L’Afrique et l’Amérique latine sont les deux destinations majeures, ce qui s’explique par le contexte de l’époque et la situation de l’Église. Nous avons cherché à retracer l’essentiel de la biographie de ces prêtres, partis entre le début des années 1950 et aujourd’hui ; une vingtaine sont encore en vie dont 7 sur place. Nous avons heureusement bénéficié de plusieurs sources de documentation dont la principale est constituée par les archives de l’association d’aide aux prêtres liégeois en mission (APLM). En novembre 1963, une quinzaine de prêtres liégeois restés au pays se constituent en comité et font appel à leurs confrères pour collaborer à l’œuvre missionnaire des prêtres partis en leur apportant une aide matérielle, l’APLM est née. L’objectif est de fournir un appui financier équivalent au traitement d’un vicaire en Belgique. En quelque 50 ans, ont été aidés 81 prêtres, les autres étant partis et revenus avant la création de l’APLM. Cet appoint financier (plus de 3 millions €) a suscité une correspondance dans les deux sens dont l’ensemble constitue les précieuses archives (1963-2021) de l’association diocésaine. En plus des archives (1953-1961) du Fonds Kerkhofs de l’évêché, celles de deux autres associations ont été largement utilisées, surtout pour retracer l’histoire de l’engagement du diocèse au Rwanda ; ce sont les archives des « Amis du collège du Christ-Roi de Nyanza » (1963-2008) et de la « Commission diocésaine Liège- Rwanda » (1994-2012). Deux parties dans notre exposé des résultats de notre travail : 1. l’encyclique Fidei donum et son impact sur la politique missionnaire du diocèse de Liège ; 2. les répercussions sur le clergé et les flux des départs dans le temps et l’espace. 1
L’encyclique Fidei donum et son impact sur la politique missionnaire du diocèse de Liège C’est le 21 avril 1957 que Pie XII publie l’encyclique Fidei donum qui encourage une solidarité effective entre Églises et promeut notamment le partage des prêtres diocésains en faveur surtout de l’Afrique. Cinq ans auparavant, le 21 novembre 1952 à Banneux, Liège adopte le Vicariat apostolique de Nyundo qui vient d’être créé au Rwanda, sous tutelle de la Belgique, et confié au premier évêque indigène de l’Afrique belge, Mgr Bigirumwami (1904-1986). Mgr Kerkhofs promet au jeune pasteur de Nyundo tout son soutien dont il explicite la signification par la responsabilité collégiale de l’évangélisation et la solidarité entre Églises qui en découle : « La mission d’évangéliser toute la terre persiste et elle incombe solidairement à tout l’épiscopat catholique, et notamment aux Évêques et aux fidèles des diocèses qui depuis des siècles bénéficient des trésors de la foi et de la vie chrétienne. Ils ne peuvent pas garder jalousement pour eux seuls ce précieux patrimoine, mais ils doivent le communiquer à leurs frères moins favorisés… »1 Il précédait ainsi les vues développées par l’encyclique Fidei donum en 1957, mais déjà sous-jacentes à divers textes comme à l’action de Pie XII. Cette initiative liégeoise va susciter un vaste questionnement ecclésiologique et une belle espérance, qui fera dire au grand missiologue, le jésuite P. Charles : « Si l’initiative de Liège, première en ce genre, trouve des imitateurs, ce sera une date dans l’histoire des missions. » La revue des Missionnaires d’Afrique, Grands Lacs, va multiplier, dans les années suivantes, réflexions et appels à suivre l’exemple liégeois. Liège n’en est pas à son coup d’essai. « C’est à Liège que sont fondées, en 1926, la Société des prêtres auxiliaires des missions (SAM) afin de mettre des prêtres séculiers européens au service des évêques en pays de mission et, en 1936, l’ALM (les auxiliaires laïques et féminines des missions) parallèlement à la SAM. Ces actions missionnaires ont été vivement encouragées par l’évêque Kerkhofs [1927-1961] qui, en 1927, accepte de devenir supérieur majeur de la SAM. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Mgr Kerkhofs ne tarde pas à enseigner à ses diocésains les devoirs des pays riches à l’égard des pays en voie de développement. Précédant d’un an l’invitation pontificale contenue dans l’encyclique Fidei donum (1957), en dépit aussi d’un recrutement sacerdotal en baisse, il invite bien volontiers ses prêtres diocésains à œuvrer apostoliquement dans les pays en développement. »2 Deux perspectives sont dégagées de l’initiative liégeoise de parrainage de Nyundo. D’abord, encourager le recours au clergé séculier ; « il s’agit de mettre à disposition de certains Vicaires Apostoliques, et pour une durée déterminée, un groupe de volontaires. Il ne s’agit pas de confier au clergé diocésain un territoire ecclésiastique dont il aurait seul la charge. »3 On retrouvera la même perspective dans l’encyclique Fidei donum. 1 Nyundo. Notre Trait d’Union, n°1, juillet 1953. 2 Paul GÉRIN, Les évêques de Liège dans le nouveau régime, du Concordat à nos jours. Troisième et dernière partie in Trésors de Liège, Bulletin trimestriel, vol 36, septembre 2013, p. 2. 3 S.T., Impressions missionnaires d’un laïc, in Grands Lacs, n° 175, sept. 1954, Tribune libre, p. 38. 2
D’autre part, le parrainage d’un diocèse de mission par un diocèse de chrétienté, inauguré entre Liège et Nyundo, est considéré comme la formule idéale de collaboration entre Églises, « elle a l’avantage d’être concrète, d’application immédiate et remarquablement favorable au développement spirituel du diocèse parrain comme du diocèse filleul. » Dans les faits, la formule restera exceptionnelle. Il n’empêche que l’encyclique de Pie XII, particulièrement en faveur de l’Afrique et proposant l’envoi de prêtres, a pu apparaître aux yeux de certains, notamment liégeois, comme une confirmation et même une reprise de la politique missionnaire de Liège, incarnée par Mgr Kerkhofs. Liège et l’Afrique centrale Après son ordination épiscopale le 1er juin 1952, Mgr Bigirumwami visite pendant six mois la Belgique en quête de soutien, de ressources et de missionnaires, prêtres et laïcs pour son jeune vicariat ; il ne repartira pas les mains vides car l’accueil fut chaleureux. Gagneront Nyundo au cours du premier semestre 1953, deux prêtres de Malines ; un samiste originaire de Verviers, l’abbé Jean Lacroix ; huit laïques volontaires ; trois A.F.I. (auxiliaires féminines internationales) ; trois Frères des Écoles chrétiennes. Suivra l’abbé Naveau en mai 1953, chargé par l’évêque de Liège de mettre au point un programme concret d’aide au Vicariat de Nyundo. « À Rome, le long pontificat de Pie XII (1939-1958) est sur le point de s'achever. Dans les Églises dites « jeunes », une certaine impatience se manifeste. En 1956 paraît le livre Des prêtres noirs s'interrogent, dans lequel le jeune clergé africain exprime le désir de garder son identité noire à l'intérieur de la foi chrétienne. Le Vatican engage une politique de nominations d'évêques locaux, en Afrique et en Asie. »4 L’encyclique marque la prise de conscience de cette nouvelle donne et fixe son attention sur l’Afrique qui, écrit le pape, « s'ouvre à la vie du monde moderne et traverse les années les plus graves peut-être de son destin millénaire. » Et d’énumérer les risques qu’entraîne pareil bouleversement : les séductions et étroitesses d’un nationalisme exacerbé ; le virus de division que répand le communisme athée ; le succès croissant de l’Islam ; l’ébranlement culturel et religieux produit par la civilisation technique et matérialiste. Cette situation peut entraîner la perte de l’Afrique noire pour l’Église catholique. Le communisme athée, l’avancée de l’Islam parmi les masses encore païennes, la concurrence des autres confessions chrétiennes peuvent y conduire. « Demain cette terre, travaillée par d’autres ouvriers que ceux du Seigneur, sera peut-être devenue imperméable à la vraie foi. » Le clergé local comme les missionnaires ne sont pas en mesure de répondre efficacement à cet état de choses. Et surtout, écrit le pape, « il ne suffit pas d’annoncer l’Évangile : dans la conjoncture sociale et politique que traverse l’Afrique, il faut très tôt former une élite chrétienne au sein d’un peuple encore néophyte. » Pour former cette élite, il faut « développer sans retard les œuvres indispensables à l’expansion et au rayonnement du catholicisme » : fonder des collèges, créer des organismes d’action sociale, développer la presse et les médias catholiques, promouvoir l’Action catholique, nourrir la foi et la culture des chrétiens. 4 Maurice CHEZA, La dynamique du don de la foi : Fidei donum, in Mission de l’Église, n° 154, janvier-mars 2007, p. 29-34. 3
Dans cette perspective s’inscrivait, dès 1955-56, l’action de Liège à Nyundo où furent envoyés des prêtres pour enseigner au Petit Séminaire, puis à Nyanza où, à la demande de Mgr Bigirumwami, Mgr Kerkhofs envoie le chanoine Ernotte pour construire et diriger un collège d’enseignement général, le premier au Rwanda ; il ouvre la première classe avec 42 élèves le 22 septembre 1956. Liège et l’Amérique latine L’encyclique Fidei donum s’attachait particulièrement à l’Afrique. Quatre ans plus tard, en 1961, Jean XXIII demande le même type d’aide pour l’Amérique latine. « Pourtant, dès le début des années 1950, Rome sollicitait les épiscopats européens pour aider l’Amérique latine en proie « aux avancées communistes, protestantes et spirites », selon le vocabulaire utilisé par Pie XII, notamment dans la lettre apostolique au cardinal Piazza du 29 juin 1955. L’argumentation de Pie XII est alors défensive et entend protéger la citadelle catholique assiégée en Amérique latine ». 5 Des organismes d’aide à l’Amérique latine sont créés dans un certain nombre de pays d’Europe et d’Amérique du nord. « En Belgique, le Collège pour l’Amérique latine de Louvain, séminaire interdiocésain et centre de formation spécifique à l’Amérique latine est fondé en 1953 à la demande du cardinal Van Roey et sur l’impulsion du Saint- Siège. Les premiers départs de prêtres s’organisent en 1955 à destination de la Bolivie et du Brésil. »6 Dans la foulée de son prédécesseur, Mgr van Zuylen (1961-1986), retour du Concile, en 1963, lance le 21 avril un appel aux prêtres de son diocèse pour des volontaires Fidei donum.7 Cette longue lettre est à l’origine d’un bel élan missionnaire des prêtres liégeois. Mgr Van Zuylen fait d’abord une série de constats. « En Amérique Latine et dans le centre de l’Afrique, c’est tout l’avenir de l’Église qui est mis en cause par la pénurie des vocations sacerdotales. L’Amérique du Sud connaît une expansion démographique extraordinaire. Tandis que chez nous la proportion est d’un prêtre pour 500 habitants, en Amérique latine elle est en moyenne d’un prêtre pour 5410 habitants. Quelle sera la situation en l’an 2000 si l’on ne réussit pas à corriger le chiffre du pourcentage sacerdotal ? L’Amérique latine est en grand danger de perdre son caractère chrétien et de devenir la proie du communisme favorisé par l’inadaptation des structures sociales et la misère des masses. Quant à l’Afrique Centrale, et plus spécialement au Congo, Rwanda et Burundi, l’Église y a réalisé dans les dernières années, des progrès gigantesques ; elle a grandi rapidement, trop rapidement peut-être : il y manque des bras pour engranger les moissons qui grandissent et qui, faute de moissonneurs, risquent de se perdre. » Il évoque ensuite ses rencontres entre évêques lors du concile. « Que de fois, au cours de la 1ère session du Concile, des Évêques d’Amérique latine et d’Afrique m’ont abordé pour me demander de leur envoyer des prêtres du diocèse de Liège. Ils invoquaient l’encyclique « Fidei Donum », dans laquelle S.S Pie XII avait lancé un appel à l’aide sacerdotale en faveur des pays démunis de prêtres. Après notre retour ici nous avons reçu de S.S. Jean XXIII une demande d’aide renforcée pour 5 Caroline SAPPIA, Prêtres Fidei donum belges au Brésil au tournant du Concile Vatican II. Pont entre deux continents, in Cahiers Internationaux de Théologie Pratique, Série « Acte » n° 10, Louvain, 2016, p. 54-70. 6 SAPPIA, Idem. 7 Acta, n° 14, 1963, p. 117-121. 4
l’Amérique latine et en même temps nous parvenait un appel de la hiérarchie du Congo, Rwanda, Burundi, dont le texte vient d’être publié dans la presse. » Enfin, il en tire les conséquences et fait appel au clergé liégeois. « C’est ensemble que nous devons prendre ce problème en charge. Il faudra donc que certains d’entre nous partent là-bas, comme nos 27 prêtres séculiers qui déjà en Amérique latine et en Afrique témoignent du dynamisme missionnaire du diocèse. Ce doivent être des volontaires, n’ayant pas encore atteint 20 années de sacerdoce et disposés à partir pour une période d’au moins 3 ans au service d’un diocèse lointain. Je demande à ceux qui sont prêts à ce service de bien vouloir se faire connaître à leur Evêque qui jugera, d’après les situations, de la suite effective à donner à leur offre. Leur départ d’ici n’ira pas sans nous mettre devant de sérieuses difficultés. Alors que notre diocèse souffre depuis la fin de la guerre d’une crise persistante de vocations, alors que les besoins augmentent chez nous et que le vieillissement relatif de notre clergé s’accentue, l’envoi de prêtres diocésains à l’étranger posera des problèmes graves. C’est indéniable. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour fermer l’oreille à l’appel angoissé de ceux qui ont proportionnellement 10 ou 20 fois moins de prêtres que nous. » Les répercussions sur le clergé liégeois et les flux des départs dans le temps et l’espace Lorsque le Pape Pie XII publie son encyclique à Pâques 1957, six prêtres diocésains liégeois sont déjà à l’œuvre, depuis 1956, en Afrique (trois au Rwanda ; un au Congo belge) et, depuis 1955, en Amérique latine (un en Argentine et un en Bolivie). Ceux qui sont au Rwanda le sont dans le cadre de l’axe Liège-Nyundo, voulu par Mgr Kerkhofs dès 1952 ; les deux en Amérique latine y arrivent l’année même de leur ordination, ce qui laisse à penser qu’ils faisaient partie des premiers envoyés par le Collège pour l’Amérique latine créé par les évêques belges à Louvain en 1953. LA DISTRIBUTION DANS LE TEMPS DES PRÊTRES ENVOYÉS Le nombre de prêtres envoyés par Liège va rester modeste (2 ou 3 par an) jusqu’en 1961. De 1961 à 1964, on est au sommet des départs sur la période envisagée (1955- 2010). Au cours de ces quatre années, 20 prêtres partent : 7 vers l’Afrique et 13 vers l’Amérique latine ce qui constitue 33% du total des prêtres du diocèse de Liège partis en mission sur la période envisagée (sans compter les Limbourgeois qui ont rejoint le diocèse de Hasselt lors de sa création en 1967)8. Comment expliquer cette abondance qui ne se renouvellera pas ? Pour l’Afrique, on ne peut qu’y lire l’impact de l’encyclique Fidei donum qui porte une attention particulière au continent africain ; le développement du collège du Christ-Roi fondé par Liège au Rwanda est aussi un facteur décisif. Pour l’Amérique latine, joue l’appel de Jean XXIII du 25 septembre 1961 pour l’envoi de prêtres dans cette partie du monde. 8 89 prêtres Fidei donum sont répertoriés par l’APLM ; 8 d’entre eux n’ont pas été en lien avec APLM ; 14 ont adhéré à Hasselt : le reste, à savoir 67, est le nombre que nous qualifions de « prêtres liégeois » et à partir duquel nous avons établi les statistiques ici présentées. Voir en annexe les diverses classifications des prêtres Fidei donum. 5
Surtout, cet élan missionnaire est une réponse à l’appel de Mgr van Zuylen du 5 avril 1963 ; ce n’est pas pour rien qu’on constate 11 départs en 1963-1964. Les années suivantes, de 1965 à 1969, on compte 10 départs, 8 pour l’Amérique latine et 2 pour l’Afrique centrale. La période faste s’achève : de 1956 à 1970, 46 prêtres sont partis, soit 70% du total, en 14 ans. Les 30% restants vont s’étaler sur 40 ans. Vient alors un premier « trou », c’est-à-dire, une absence de départs de 1971 à 1974. Pourquoi ce « trou » ? Entre l’achèvement du concile Vatican II, fin 1965, et la mort de Paul VI, en 1978, on est en proie à ce que d’aucuns ont appelé la crise catholique 9 : déclin accéléré des vocations sacerdotales et en conséquence vieillissement du clergé ; questionnement exacerbé des prêtres sur leur identité ; pratique régulière en large baisse ; désarroi des fidèles suite à la réforme de la liturgie ; crise des autorités révélée par mai 68 ; mouvement d’émancipation féminine et libération des mœurs. Ce mouvement de crise au sein de l’Église n’est que l’écho d’une mutation de la société européenne. Du côté des pays du Sud, la mutation n’est pas moindre et un vent de libération ou d’indépendance secoue les Églises. Ainsi, certains évêques assimilent l’envoi de prêtres Fidei donum à du néocolonialisme spirituel. L’Europe n’est pas en reste et on y pense que les Africains et les Sud-Américains devraient développer leurs propres Églises indépendamment de l’Occident. Malgré ces contestations, en Europe comme en Afrique ou Amérique latine, le mouvement des Fidei donum connaît une légère reprise : 12 prêtres de 1974 à 1982. Un deuxième « trou » est constaté entre 1983 et 2008 où seulement 5 prêtres sont partis (3 pour l’Afrique et 2 pour l’Amérique latine), la plupart dans le cadre d’un projet personnel approuvé par l’évêque. Les derniers sont deux, partis au Congo, l’un en 2009 sous l’influence des Pères Croisiers avec qui il collaborait dans le ministère paroissial, et l’autre, envoyé en 2010, par le Prado dont il est membre. Sur l’ensemble de la période (1955-2010), on remarque que les départs pour l’Afrique se font à un ou deux et étalés sur la période tandis que pour l’Amérique latine, il y a deux dates majeures : 1961 avec 5 départs et 1964-1965 avec 10 départs, ce qui représente quasi la moitié de tous les départs (31) pour l’Amérique latine. LA DISTRIBUTION DANS L’ESPACE DES PRÊTRES ENVOYÉS Les pays de destination sont au nombre de 22 : 7 pays d’Afrique ; 11 d’Amérique latine ; 2 du Moyen-Orient ; 2 d’Europe de l’Est. Le nombre de prêtres est de 33 pour l’Afrique et de 31 pour l’Amérique latine. Pour l’Afrique, le Rwanda est le premier pays de destination : 21 prêtres (soit 65% des envoyés en Afrique) dont 17 pour le collège de Nyanza et 4 pour Nyundo ; tous s’inscrivent dans le projet diocésain Liège-Nyundo et pour la période 1956-1982. La seconde destination est le Congo avec 7 prêtres dont 5 dans le Katanga-Shaba, dans le domaine de l’enseignement. Cela semble correspondre à un projet initié par les évêques locaux avant l’indépendance du Congo et poursuivi bien après. Les 5 autres pays : Côte d’Ivoire, Mali, Togo, Tchad, Cameroun reçoivent chacun un prêtre, ce qui indique qu’on a affaire vraisemblablement à des projets individuels. 9 Denis PELLETIER, La crise catholique, Payot, 2005. 6
Pour l’Amérique latine, on constate deux traits dominants dans le choix de la destination en fonction du projet pastoral : être avec les plus pauvres et contribuer à la formation des acteurs dans le cadre des séminaires, mouvements d’action catholique et communautés de base. Cela n’ira pas sans un engagement politique et social coûteux dans une Amérique latine marquée par les dictatures militaires comme par la théologie de la libération. La première destination des prêtres liégeois est le Chili avec neuf prêtres, soit à peu près un tiers de l’ensemble de nos prêtres envoyés en Amérique latine. Ils sont quatre à partir en 1961 pour des destinations diverses au sein des diocèses du Chili ; suivront deux prêtres en 1964 et autant en 1965 ; le 9ème viendra en 1966. Le coup d’état du général Pinochet, le 11 septembre 1973, mettra fin à bien des espoirs et se solda par l’expulsion des prêtres étrangers (dont un de nos confrères) trop engagés dans la mouvance du gouvernement socialiste d’Allende (1970-1973). Le Guatemala reçoit six prêtres, dont deux limbourgeois, autour d’un projet nommé « Jocotan », créé en 1961 et connu dans certaines paroisses du diocèse de Liège. La Bolivie accueille quatre prêtres, plus trois confrères limbourgeois, tous basés dans le diocèse de Potosi, la grande cité minière. Ils y sont dans le cadre d’un projet belge soutenu par le COPAL et plusieurs associations du diocèse de Liège. Le Brésil accueille cinq prêtres. Les quatre premiers, en 1975 et 1979, sont tous affectés à l’enseignement au séminaire et à la pastorale des vocations, avec une insertion dans le domaine paroissial ; trois d’entre eux sont affectés dans le diocèse de Lins (État de Sao Paulo), ce qui permet de penser à une certaine continuité au service d’un même diocèse. Deux prêtres limbourgeois les rejoindront. Au Venezuela, quatre prêtres sont affectés en paroisse dans divers diocèses. Suite à l’appel, en 1963, de Mgr van Zuylen, trois prêtres, deux liégeois et un limbourgeois, partent pour Cuba prendre en charge une paroisse qui sera soumise aux tracasseries et mêmes persécutions du régime castriste. Ils seront interdits de séjour ou expulsés après trois ou quatre ans. Les autres pays d’Amérique latine concernés par nos prêtres Fidei donum, Argentine, Panama, Honduras, Pérou, Mexique accueillent chacun un prêtre. Hors Afrique et Amérique latine, un prêtre liégeois est envoyé, souvent à sa demande et en accord avec notre évêque, en Jordanie, au Liban, en Lettonie et en Hongrie. ÂGE DU DÉPART ET DURÉE DU SÉJOUR DANS LE PAYS DE DESTINATION La moyenne d’âge du départ en Afrique est de 38,6 ans, ce qui peut s’expliquer par la prédominance des prêtres partis au collège de Nyanza pour y être enseignants ce qui suppose une formation plus longue et une expérience préalable en Belgique. Pour l’Amérique latine, l’âge moyen du départ est de 33 ans, ce qui se comprend, en grande partie, par le fait que la vocation missionnaire est, chez eux, souvent première et conduit à une formation spécifique à Louvain au sein du Collège pour l’Amérique latine. La moitié des prêtres liégeois envoyés en Amérique latine l’ont été par le COPAL. Ceci explique le petit nombre d’années d’ordination au moment du départ : 11 des 31 prêtres partis en Amérique latine ont moins de 3 ans d’ordination. L’âge moyen d’années d’ordination est de 7 pour les partants en Amérique latine alors qu’elle est de 13 ans pour ceux partis en Afrique. 7
En ce qui concerne la durée du séjour dans le pays de destination, on constate qu’elle est de moins de 10 ans pour 66% des prêtres envoyés en Afrique et de plus de 40 ans pour près de 40 % des prêtres partis en Amérique latine. La différence se comprend dans la mesure où l’engagement missionnaire pour l’Amérique latine est précoce et souvent sans rupture avec un ministère déjà exercé dans le diocèse de Liège ; on a affaire à un choix missionnaire initial, souvent affermi et développé par une formation spécifique au Collège pour l’Amérique latine. Il ne s’agit plus, comme l’encyclique Fidei donum le recommandait, d’un envoi temporaire, mais d’un don total. QUESTIONS POSÉES PAR LES PRÊTRES FIDEI DONUM La première a trait à l’aide matérielle relative aux frais de voyage et aux moyens de subsistance sur place. A Liège, la réponse a été rapide. Dès novembre 1963, se crée une association de fait dans le but de solliciter les prêtres du diocèse en faveur de leurs confrères partis dans le cadre Fidei donum. De cette initiative naîtra l’Aide aux Prêtres Liégeois en Mission (APLM). La seconde question est celle du statut de ces prêtres souvent tiraillés entre leur évêque d’origine et celui du pays où ils exercent leur ministère. La diminution du clergé en Europe pousse certains évêques à rappeler « leur » prêtre avant terme ; les conflits entre le prêtre et l’évêque d’origine ou du diocèse de destination ne sont pas rares ; les conditions de vie sur place sont aléatoires ; bref, ces différents problèmes vont conduire à mettre au point un contrat entre les deux évêques concernés par le prêtre Fidei donum. La question de la préparation des prêtres Fidei donum au pays et à l’Église qui les accueillent s’est posée très vite et a mené à douter de l’efficacité de la formule Fidei donum. Pour ces prêtres généreux, le dépaysement inévitable est souvent vécu sans une formation et une transition accompagnée, ce qui va rendre très difficile une intégration dans le pays et une adaptation aux perspectives pastorales du diocèse d’accueil. Le déficit de formation spécifique, la durée limitée de leur présence font douter du bien-fondé de la formule. Le retour du prêtre Fidei donum dans son diocèse d’origine va poser aussi question. Comment lui assurer une réintégration heureuse ? On a pensé à lui proposer un temps de repos et de soins, puis un recyclage afin de l’acclimater à la nouvelle situation pastorale de son diocèse. Malgré tout, le retour au pays fut douloureux pour beaucoup confrontés à l’écart entre l’Église jeune, en croissance, qu’ils venaient de quitter et l’Église vieillissante, frileuse qu’ils retrouvent. L’AVENIR DE LA FORMULE FIDEI DONUM En 1963, alors qu’on est en plein questionnement sur l’avenir des missions, Dominique Nothomb, Père Blanc d’Afrique au Rwanda à l’époque, évalue la formule Fidei donum. Son analyse est intéressante pour nous aujourd’hui confrontés à l’arrivée de confrères africains. 8
« Il pointe quatre arguments favorables : c’est la mise en application de la collégialité épiscopale ; la formule est utile quand il s’agit d’apostolat spécialisé ; le caractère transitoire facilite la passation des pouvoirs au clergé local ; la société connaît de nombreux échanges supranationaux. Nothomb relève ensuite quatre arguments allant en sens contraire : préparation insuffisante des Fidei donum ; insertion difficile puisqu’ils ne sont ni missionnaires, ni membres du clergé local ; isolement psychologique dangereux ; chances d’intégration affaiblies du fait du caractère provisoire de leur présence (langue, coutumes, etc.) »10 Une autre théologie de la mission s’est fait progressivement jour pour justifier la formule Fidei donum. On ne parle plus alors d’envoyés ou de missionnaires, mais de devenir des ponts entre l’Église de départ et celle du pays de destination, d’assurer un va-et-vient, un échange entre deux Églises locales, manifestant ainsi la solidarité, la communion entre Églises comme l’universalité de la mission. Ainsi, l’archevêque de Dakar dès 1973, « voyait dans les Fidei donum l’opportunité pour les Églises du Sud de s’enrichir et de bénéficier de l’expérience du catholicisme occidental. Il affirmait qu’ils devaient être les ambassadeurs et les témoins des jeunes Églises, une fois revenus dans leur diocèse d’origine. »11 Aujourd’hui, on va plus loin en affirmant qu’ils doivent enrichir les Églises d’Europe de l’expérience et de la vitalité des Églises du Sud dans un échange réciproque et non à sens unique. Serait-ce le don que l’Esprit nous offre par la présence des nombreux prêtres, surtout africains, en activité dans notre pays ? 10 Maurice CHEZA, La dynamique du don de la foi : Fidei donum, in Mission de l’Église, n° 154, janvier-mars 2007, p. 29-34. 11 Olivier LANDRON, Les prêtres Fidei Donum : l’exemple français, in Histoire et Missions Chrétiennes, n°5, mars 2008, p. 167. 9
PRÊTRES LIEGEOIS FIDEI DONUM ET AUTRES PARTIS EN MISSION LISTES12 Prêtres soutenus par l’APLM En italique les prêtres qui ont adhéré au diocèse de Hasselt lors de sa création en 1967 1. ADAM Pierre Congo, 1956-1968 2. BAILLY Jean Bolivie, 1956 – décédé dans le pays en 2018 3. BALTUS Joseph Chili, 1966-1973 4. BLEUS Jan Formation au Copal mais pas parti 5. BOUVY Paul Bolivie, 1962-1971, décédé dans le pays le 15/8/1986 6. BOUVY Philippe Rwanda, 1963-1966 7. BOVY Adelin Vénézuéla, 1965 – décédé en 1975 dans le pays 8. BOXUS Jean-Marie Guatemala, 1970 – mars 2018 9. BRUYERE Hugues Guatemala, 1961 ; Mexique, 1981-2000 10. CLAESSENS Guillaume Rwanda, 1959-1994 11. CROIMANS Jan Brésil, 1966 12. D’ANS Hugues Brésil, 1975 – y est toujours 13. DE BEER de LAER André Chili, 1964 – décédé dans le pays le 23/1/2020 14. DECKERS Pieter/ Pierre Rwanda, 1959 ; Chili, 1961 – décédé dans le pays le 29/1/1968 ; 15. DEMOULIN Auguste Rwanda, 1963-1964 16. DESSART Joseph Bolivie, 1958-2002 17. DUMONT Georges Jordanie, 1951 – décédé dans le pays le 30/9/1998 18. EICHER Félix Argentine 1955, Chili 1961 – décédé dans le pays le 20/12/2014 19. ERNOTTE Eugène Rwanda, 1956-1979 20. EVENS Gustave Bolivie, 1965-1990 21. FOCCROULLE Joseph Rwanda, 1958-1974 ; 1982-1983 22. FRAIPONT Joseph Rwanda, 1957-1980 23. FLOHIMONT Jean Rwanda, 1960-1969 24. FRANSSEN Paul Bolivie, 1965 25. FRANSOLET Claude Rwanda, 1973-1976 26. GEENEN Paul Rwanda, 1966-1979 27. GISLAIN Victor Chili, 1964-1985 28. GOOR Joseph Vénézuéla, 1968 – décédé dans le pays le 1/10/2017 29. GREGOIRE Christian Rwanda, 1980-1982 ; Tanzanie, 1991-1994 30. HEINEN Franz-Joseph Panama, 1978 – décédé dans le pays en 2008 31. HENDRICK Victor Congo, 1957-1975 12 Listes établies par François-Xavier JACQUES 10
32. HONNAY Robert Côte d’Ivoire, 1994-1995 33. JACQUES François-Xavier Mali, 2003-2008 ; contacts réguliers depuis 2018 34. JAMINET Armand Chili, 1961 – années 1990 35. JERUMANIS André-Marie Lettonie, 1998-1999 ; Suisse 1999, y est toujours 36. JONGMANS Jacques Brésil, 1979-2020 37. KESENNE Paul Rwanda, incardiné Nyundo en 1957 – tué dans le pays le 15 juillet 1994 38. KOELEN Paul Brésil, 1957 39. LAMBRECHT Xavier Rwanda, 1990-1992 40. LAMMENS Luc Bolivie, 1964 41. LANGOHR Guy Brésil, 1975 42. MAIRLOT André Chili, 1961-1970 43. MAIRLOT Joseph Chili, 1964 – décédé dans le pays le 28/8/2012 44. MALBROUCK Lambert Liban, 1991-1994 45. MARECHAL Gaston Rwanda, 1962-1982 46. MARTENS Matthieu Guatemala, 1959 47. MARTERNE André Chili, 1965-1973 ; 1977-1979 48. MERTES Aloys Cuba, 1964-1967 49. MEYERS Joseph Togo, 1982 ; Bénin, 1999 ; Burkina Faso, y est toujours 50. MOORS Jan Congo, 1952 51. MULLER Louis Congo, 1968-1976 52. MUYSHONDT Orlando Honduras, 2007 – 2014 53. ORIS Eugène Zaïre, 1979-1986 54. PETIT Pierre Rwanda, 1964-1973 55. PIROTTON Jean-Claude Tchad, 1981-1987 56. PLEVOETS Mauritius Congo, 1962 57. REGAL Jan San Salvador, 1964 58. RENAUD Bruno Vénézuéla, 1967- y est toujours 59. RENYES Imre Hongrie, 1992 – décédé dans le pays le 30/8/2017 60. RIXEN Eugène, Mgr Brésil, 1980 – y est toujours 61. ROULLING Joseph Cameroun, 1968-1986 62. ROUSCHOP Jean Rwanda, 1963-1964 63. RUMMENS André Vénézuéla, 1959-1965 ; 1978, Décède dans le pays le 7/11/2007 64. RUWET Léon Guatemala, 1964 – a quitté le sacerdoce, tjrs vivant dans le pays 65. SCHEPPERS Léon Congo, 1969-1975 66. SCHIFFLERS Joseph Rwanda, 1956-1965 67. SCHMETZ Joseph (senior) Rwanda, incardiné Nyundo 1959 – y est toujours 68. SCHMETS Joseph (Moresnet) RDC, 2009-2010 69. SCHOOFS François Congo, 1960, 70. SCHUURMANS Gisbert Rwanda, 1959-1960 ; Guatemala, 1960 71. SERDONS Jozef Cuba, 1964 11
72. SIMONS Pierre Rwanda, 1969 – décédé dans le pays le 2/8/2020 73. THIELS Karel Bolivie, 1957 74. TOSSENS Winand Cuba, 1964-1968 ; Vénézuéla, 1968 – décédé dans le pays le 31/10/2005 75. TRUYENS Marc RDC (Congo) 2010 – y est toujours 76. VAN HAM Guy Amérique Latine, 1968 77. VILLERS Marcel Rwanda, 1976-1982 78. WAFFLARD Paul Brésil, 2000-2018 79. WERNER Robert Rwanda, 1961-1976 80. WOLLSEIFEN Claude Pérou, 1964 – décédé dans le pays le 8/12/ 2016 81. XHROUET Jean-Marie Guatemala, 1974 ; Mexique en 1981, y décède le 21/4/1999 Prêtres partis et revenus avant la création de l’APLM 1. DANZE Louis Rwanda, Nyundo, 1956-1958 2. DEFOSSE Jean-Pascal Chili, 1940-1954 3. D’HAUWE Ferdinand Rwanda, 1960-1961 4. LEVARLET Paul Rwanda, 1960-1963 5. NAVEAU Léon Rwanda, 1953-1963 6. RAMSCHEIDT Peter Uruguay, 1958-1964 ; Guatemala, 1967-1968 Prêtres partis sans solliciter le soutien de l’APLM 1. ANCIA Alain Suisse, 1993-2014 2. PROMPER Werner Allemagne, 1964-1984 Prêtres ayant adhéré au diocèse de Hasselt lors de sa création en 1967 1. BLEUS Jan Pas parti 2. CROIMANS Jan Brésil – 1966 3. DECKERS Pieter/Pierre Rwanda 1959, Chili 1961, décédé là en 1968 4. FRANSSEN Paul Bolivie - 1965 5. KOELEN Paul Brésil – 1957 6. LAMMENS Luc Bolivie - 1964 7. MARTENS Matthieu Guatemala - 1959 8. MOORS Jan Congo - 1952 9. PLEVOETS Mauritius Congo - 1960 10. REGAL Jan San Salvador - 1964 11. SCHOOFS François Congo – 1960 ? 12. SCHUURMANS Gisbert Rwanda, 1959-1960 ; Guatemala, 1960 13. SERDONS Jozef Cuba - 1964 14. THIELS Karel Bolivie – 1957 12
Prêtres liégeois toujours à l’étranger 1. D’ANS Hugues 2. JERUMANIS André-Marie 3. MEYERS Joseph 4. RENAUD Bruno 5. RIXEN Eugène (Evêque émérite de Goias au Brésil) 6. SCHMETZ Joseph, Senior (incardiné dans le diocèse de Nuyndo au Rwanda) 7. TRUYENS Marc Prêtres liégeois revenus et toujours en vie 1. BOXUS Jean-Marie 2. FRANSOLET Claude 3. HONNAY Robert 4. JACQUES François-Xavier, au Mali une partie de l’année 5. JONGMANS Jacques 6. LAMBRECHT Xavier 7. MALBROUCK Lambert 8. MUYSHONDT Orlando 9. PETIT Pierre 10. SCHMETZ Joseph (Moresnet) 11. VILLERS Marcel 12. WAFFLARD Paul 13
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