LA TRADUCTION DES JEUX VIDÉO - MAGAZINE D'INFORMATION SUR LA LANGUE ET LA COMMUNICATION
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18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:29 Page1 MAGAZINE D’INFORMATION SUR LA LANGUE ET LA COMMUNICATION Numéro 113 • automne 2011 www.ottiaq.org LA TRADUCTION DES JEUX VI DÉO Envoi de publication canadienne convention numéro 1537393
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page2 Les experts en technologie langagière Gestion des opérations Solutions Gestion de Automatisation du Web projets flux de travail Interface de services Web Gestion Mémoire de terminologique Reconnaissance traduction avancée Solutions de Traduction Rédaction Outils de TAO collaboration automatique externe www.multicorpora.com 4ZTUÒNFEFHFTUJPOEFMBUSBEVDUJPO Tél: 877.725.7070 info@multicorpora.com 1PVSMFTHPVWFSOFNFOUTtFOUSFQSJTFTtBHFODFT 1SP¹UF[EFMB.&*--&63&0''3& QPVSWPTBTTVSBODFTBVUPNPCJMFFUIBCJUBUJPO Économie d’au moins 10 % sur vos polices Primes garanties 24 mois Protégez vos ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES et votre ENTREPRISE Que vous soyez travailleur autonome ou que votre entreprise ait pignon sur rue. 2 5*" 05 #nOn¹DJF[BVTTJE±VOF'06-&%±"7"/5"(&4TVSMFTQSPUFDUJPOTTVJWBOUFT F FM± BOD TE Assurances vie, accidents, Assurances maladie, soins C SF TVS invalidité dentaires et frais généraux FN ±BT Assurance médicaments Assurance juridique N QP ; MF T Assurance voyage FE h VS TVS F" F BNN DF 1 877 807-3756 www.dpmm.ca/ottiaq FE nE BO S CJF QSPH NN OT ±BT 1SP OQ 6O HSB * Certaines conditions s’appliquent.
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page3 POUR COMMENCER Si tous les « geeks » du monde… N O 113 AUTOMNE 2011 Sur le vif 4 Betty Cohen, trad. a. Le congrès de la FIT… Une belle réussite ! … pouvaient se donner la main. C’est un peu ce que l’on a envie de dire à la lecture de ce dossier sur la tra- À l’ordre du jour 6 duction des jeux vidéo. Car, détrompez-vous, ce que Le comité des communications. vous lirez dans les pages qui suivent n’a rien de lu- dique, ni de facile, et l’on y découvre au contraire que la traduction de ce qui semble le plus naturel au monde à nos enfants et adolescents est un concentré Notes et contrenotes 8 Des rencontres prestigieuses. de ce qui, probablement, se fait de plus difficile dans le domaine de la localisation. Tout y est, des contraintes techniques aux limites d’espace, en passant par les Dossier 9 adaptations culturelles, sociales et politiques. On serait tenté de faire un pa- Où se rencontrent les domaines de la traduction, de la localisation rallèle avec la traduction littéraire, mais il y manquerait quelque chose. Car il et de la terminologie et celui ne s’agit pas là de faire comprendre une culture à une autre en lui conservant des jeux vidéo. ses particularités, mais bien de « fondre » une culture dans une autre par un savant lissage qui aura pour résultat que deux joueurs se trouvant aux anti- Des livres 18 Autour des énoncés les plus podes se rapprocheront autour… d’un donjon et d’un dragon ! malmenés au Québec. Les nouveautés La mondialisation, c’est aussi cela. Et les créateurs de jeux vidéo l’apprennent tous les jours et découvrent ce faisant que la traduction n’est pas qu’une simple question de mots. Des mots 21 The magical world of scanners. Cela suscite, chez nos auteurs, une réflexion qui les mène à ce que nous, traducteurs, souhaitons tous : la reconnaissance de la difficulté de notre travail. Il y a donc un bel espoir, bien caché au sein même de ce que nous Des revues 22 En vedette : The Linguist avons pour habitude de considérer comme notre pire ennemi, la technologie. et l’Actualité langagière. De « vulgaires » jeux vidéo réussiraient-ils à susciter ce que des siècles de littérature traduite n’ont pas fait ? Pour cela il faudrait que tous les « geeks » Des techniques 23 du monde se donnent la main. Linguee, base de données de centaines de millions Bien loin de notre monde virtuel, mais avec les mêmes contraintes politiques, de textes. sociales et culturelles, Peter Erasmus faisait aussi de la localisation. Pages d’histoire nous raconte la vie de cet homme d’exception qui a su trouver les Pages d’histoire 24 mots, l’art et la manière pour rapprocher deux autres cultures, elles aussi aux Peter Erasmus, traducteur antipodes. Nos autres chroniques, comme toujours, tâchent de vous offrir une et guide-interprète d’ascendance crie et danoise. information pratique qui, nous l’espérons, vous sera utile. Bonne lecture ! Des campus 26 Multiculturalisme, multilinguisme et enjeux actuels de l’enseignement de la traduction.
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page4 SUR LE VIF Publié quatre fois l’an par l’Ordre des traducteurs, CHRONIQUE DIRIGÉE PAR BETTY COHEN terminologues et interprètes agréés du Québec Le congrès de la FIT… 2021, avenue Union, bureau 1108 Montréal (Québec) H3A 2S9 Une belle réussite ! Tél. : 514 845-4411, Téléc. : 514 845-9903 Courriel : circuit@ottiaq.org par Philippe Caignon, term. a., trad. a. Site Web : www.ottiaq.org Vice-président, Communications — OTTIAQ Réal Paquette Directrice Betty Cohen Rédactrice en chef Gloria Kearns Rédaction Yolande Amzallag, Philippe Caignon (Des mots), Pierre Cloutier (Pages d’histoire), Lucille Cohen (secrétaire), Marie-Pierre Hétu (Des techniques), Didier Lafond (Curiosités), Solange Lapierre (Des livres), Nils Lovgren, Barbara McClintock, Éric Poirier, Eve Renaud (Sur le vif), Sébastien Stavrinidis (Des revues) Dossier Philippe Caignon et Claudia Gagnon Ont collaboré à ce numéro Kimberly Balanca, Jean Delisle, Margaret Jackson, Bruno Porret, Keith Sanders, Bart Simon, Natalia Teplova, Michèle Valiquette Direction artistique, éditique, prépresse et impression Mardigrafe Publicité Catherine Guillemette-Bédard, OTTIAQ Tél. : 514 845-4411, poste 225 • Téléc. : 514 845-9903 Droits de reproduction Toutes les demandes de reproduction doivent être acheminées à Copibec (reproduction papier). Tél. : 514 288-1664 • 1 800 717-2022 licenses@copibec.qc.ca Le conseil d’administration de la FIT nouvellement élu avec, au centre, la présidente, Mme Marion Boers (Afrique du Sud). Avis de la rédaction La rédaction est responsable du choix des textes publiés, mais les opinions exprimées n’engagent que Du 1er au 4 août 2011, la ville de San Francisco Des séances dignes d’un congrès les auteurs. L’éditeur n’assume aucune responsabilité fut l’hôtesse du XIXe congrès trisannuel international en ce qui concerne les annonces paraissant dans Circuit. © OTTIAQ mondial de la Fédération Internationale des Les premiers conférenciers des séances Dépôt légal - 4e trimestre 2011 Traducteurs (FIT). En harmonie avec le thème Bibliothèque et Archives nationales du Québec plénières ont donné le ton. Les discours sur Bibliothèque et Archives Canada de la Journée mondiale de la traduction 2011, les technologies de la traduction, les défis de ISSN 0821-1876 ce congrès, intitulé « Un pont entre les l’interprétariat pour l’Union européenne, l’his- Tarif d’abonnement Membres de l’OTTIAQ : abonnement gratuit cultures » et ayant le Golden Gate Bridge toire culturelle de Macao et le rôle central des Non-membres : 1 an, 40,26 $ ; 2 ans, 74,77 $. Étudiants comme symbole, fut un grand succès interprètes et des traducteurs dans les cours inscrits à l’OTTIAQ : 28,76 $. À l’extérieur du Canada : 1 an, 46,01 $ ; 2 ans, 86,27 $. Toutes les taxes sont tant par la qualité des discours tenus que de justice américaines révélaient la diversité comprises. Chèque ou mandat-poste à l’ordre de par l’organisation matérielle. On se doit et l’actualité des communications suivantes. « Circuit OTTIAQ » (voir adresse ci-dessus). Cartes de crédit American Express, MasterCard, Visa : d’ailleurs de lever son chapeau à l’American Les exposés auxquels je suis allé avaient www.ottiaq.org/publications/circuit_fr.php Translators Association (ATA), qui était cette d’ailleurs été préparés de main de maître : Deux fois lauréat du Prix de la meilleure fois-ci l’association hôte de l’événement. argumentation juste, exemples concrets, uti- publication nationale en traduction de la lisation correcte des moyens audio-visuels. Le Fédération internationale des traducteurs. Des chiffres impressionnants nombre d’auditeurs étant suffisant, les inter- En effet, environ 160 intervenants ont pré- venants ont pu présenter leur sujet en français senté plus de 120 communications, classées ou en anglais tout en conservant un public en 13 catégories allant de la traduction intéressé suffisant. audiovisuelle aux normes linguistiques en passant par l’interprétariat social, la forma- Un élu canadien Circuit • Automne 2011 tion et l’éducation ainsi que la technologie Au cours de ce congrès, Denis Bousquet, de la traduction, à un auditoire formé de président du Conseil des traducteurs, termi- 100 % PC près de 650 traducteurs, terminologues, nologues et interprètes du Canada (CTTIC), a Imprimé sur papier recyclé 50 % postconsommation (couverture) interprètes et journalistes venant du monde été élu au Conseil de la Fédération pour un et 100 % postconsommation (pages intérieures), fabriqué avec des fibres désencrées sans chlore, à partir d’une énergie récupérée, le biogaz. entier. mandat de trois ans. 4
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page5 Le Réseau panlatin de terminologie (Realiter) à l’honneur à Québec ! Par Michèle Valiquette, term. a. et réd. a. Du 31 mai au 2 juin 2011, le Réseau panla- cohérent des terminologies néolatines, pra- tin de terminologie (Realiter) (www.realiter. tique de la terminologie multilingue dans le net) a tenu à l’Université Laval sa XIIIe As- contexte fédéral canadien, étude autoréféren- semblée générale, la 7e Journée scientifique tielle et diachronique de la terminologie mul- « Multilinguisme et pratiques terminolo- tilingue, reflet des métiers de la mode dans les giques » et la 1re Journée technologique glossaires multilingues, caractère multilingue « Des outils pour le travail terminologique en de la terminologie de l’économie du portugais réseau ». De milieux variés (gouvernements, brésilien, structuration et implantation dans universités, entreprises, associations), les les bases de données de la fiche terminolo- quelque 80 participants provenaient de gique bilingue et pratique du multilinguisme divers pays ou régions (Belgique, Brésil, et de l’asymétrie dans la banque terminolo- Canada, Catalogne, Espagne, France, Galicie, gique des institutions européennes. Italie, Maroc, Mexique, Portugal, Québec, Au cours de la 1re Journée technologique, Roumanie). on a présenté le module Génovoc et les nou- La Direction Terminologie et Industries de veautés du GDT multilingue comme atout la langue (DTIL) de l’Union latine, gestionnaire pour les publications panlatines, les outils du Réseau, l’Office québécois de la langue de travail terminologique collaboratif en ca- française (OQLF), qui célèbre son 50e anni- talan, le poste de travail catalan Terminus versaire, et le Centre interdisciplinaire de la créativité lexicale, de la néologie et de comme système intégré de production de recherches en activités langagières (CIRAL) l’emprunt, emprunts d’origine anglo- glossaires et l’utilisation des wikis dans les de l’Université Laval, ont organisé ces mani- américaine en publicité, modes de termino- travaux de terminologie. festations. logisation utilisés en mondialisation, renou- Le CIRAL a procédé au lancement du Realiter regroupe des personnes, des ins- veau terminologique (économie actuelle, Volume 33, 2010 de Langues et Linguistique, titutions et des organismes actifs en termi- éducation à distance, migrations), apports revue de l’Université Laval. Cet ouvrage fon- nologie panlatine (catalan, espagnol, fran- de la terminologie catalane, mise à jour du damental constitue une archéologie de la ge- çais, galicien, italien, portugais et roumain), travail terminologique en catalan, nouveaux nèse et de l’histoire de la terminologie grâce tant en Europe qu’en Amérique. Il favorise le modes de production terminologique dans à des extraits tirés de textes fondateurs de la développement harmonisé de ces langues des universités multilingues, développement discipline. d’origine commune, qui ont recours à des modes de formation lexicale voisins et qui utilisent des formants semblables. Un carnet bien rempli Durant la XIIIe Assemblée générale, le Se- crétariat de Realiter a notamment présenté les travaux terminés et en cours (lexiques panlatins dans divers domaines). S’en est suivi une discussion sur le mode de recrute- ment des collaborateurs pour les nouveaux projets. Le Comité de Realiter, où siègent les responsables des diverses langues du Ré- seau, a été renouvelé, et un débat a eu lieu sur l’avenir du Réseau (statu quo ou autre Circuit • Automne 2011 forme juridique). Lors de la 7e Journée scientifique, les thèmes suivants ont été abordés : distinctions entre deux types d’unités terminologiques, carac- téristiques du calque technoscientifique, de 5
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page6 À L’ORDRE DU JOUR CHRONIQUE DIRIGÉE PAR BETTY COHEN Comité des communications Dans son plan d’action 2009-2012, le Conseil d’administration de l’OTTIAQ avait prévu la création de plusieurs comités chargés, chacun, de faire des analyses et de proposer des recommandations pour la réalisation dudit plan. Circuit présente tour à tour ces comités et les travaux accomplis à ce jour. Cette chronique est consacrée au Comité des communications. Par Betty Cohen, trad. a. L es communications de l’Ordre ont été pla- cées tout en haut de la liste des priorités du plan stratégique, le Comité ayant pour objectif « d’aider l’OTTIAQ à prendre sa place à titre de référence dans le domaine langagier, et les membres de l’Ordre à prendre leur place à titre de professionnels et de partenaires stratégiques auprès des donneurs d’ouvrage ». Mais qui dit communications, dit vision, mission, public, axe et message et ne dit surtout pas improvisation. Il fallait donc tout d’abord faire une analyse précise de la situation de l’Ordre et de ses membres, cerner les réalités et les perceptions, examiner les communications actuelles et par- venir enfin à des recommandations réalistes et réalisables. Tout d’abord une méthodologie Afin, justement, d’éviter de tomber dans l’impro- visation, le Comité des communications a com- mencé par établir ses objectifs et sa méthodolo- devaient servir de base à des experts en recherche de l’Université Laval2 et de ses propres gie. Deux constats sont apparus très rapidement : communication auxquels l’Ordre devrait faire observations, le Comité a pu dresser un tableau 1) le champ était trop vaste et il fallait donc le appel par la suite. Pour mieux organiser ses d’analyse de la situation de l’OTTIAQ d’une part circonscrire ; par conséquent la décision a travaux toutefois, le Comité s’est inspiré de et du membre agréé d’autre part, et en tirer les été prise de ne traiter pour l’instant que des la méthodologie de Bernard Dagenais1, pro- constats suivants. membres traducteurs, plus gros contingent fesseur et expert de l’Université Laval. de l’Ordre, sachant qu’une bonne part des L’OTTIAQ est un ordre à titre réservé qui se situe résultats allaient s’appliquer de toute façon Analyse et constats dans la moyenne basse de l’ensemble des Circuit • Automne 2011 aux autres membres et qu’il serait possible ordres professionnels du Québec en termes de de compléter et d’adapter par la suite ; L’analyse a porté non seulement sur les réali- nombre de membres et de budget. Comme tous 2) les membres du Comité n’étaient pas des tés, mais également sur les perceptions. À par- les autres ordres professionnels, il a pour man- experts en communication et, par consé- tir des statistiques de l’Ordre, des résultats du dat de protéger le public par l’encadrement de quent, leurs travaux allaient se limiter à une sondage du Groupe de travail sur la valorisa- ses membres. Cependant, l’OTTIAQ étant un analyse et à des recommandations qui tion de la profession, de ceux des travaux de ordre professionnel à titre réservé, l’adhésion 6
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page7 n’est pas obligatoire et dépend uniquement de son pouvoir d’attraction. Il en résulte que l’OTTIAQ ne regroupe qu’un tiers environ des traducteurs en exercice au Québec. Par ailleurs, le grand public connaît mal la pro- fession, ne sait pas qu’elle est réglementée et n’est souvent pas conscient de l’existence de l’Ordre. En général, les donneurs d’ouvrage eux-mêmes ne savent pas que les traducteurs agréés sont, pour la plupart, des professionnels formés à l’université et qu’ils possèdent les com- pétences nécessaires pour effectuer des tra- ductions spécialisées. Ils ignorent la valeur ajou- tée du traducteur agréé et, surtout, connaissent mal les dangers d’une mauvaise traduction. Les membres, pour leur part, bien qu’ils soient fiers d’être « agréés », ne reconnaissent pas toujours les avantages de leur appartenance à l’Ordre et perçoivent souvent la réglementation comme un poids plutôt que comme un atout. Ils semblent avoir du mal à assumer le rôle de conseiller que peut leur conférer leur statut de professionnel au-delà de la simple prestation d’un service de traduction. Parallèlement, les traducteurs non membres soit connaissent mal l’Ordre, soit jugent qu’il ne leur est pas utile d’y adhérer et perçoivent de toute façon l’agrément comme un processus La communication est un processus de longue L’avenir compliqué. Les étudiants, quant à eux, sont haleine et une réputation ne se bâtit pas en un proportionnellement peu nombreux à présenter jour. En outre, les moyens de l’Ordre étant li- En mai dernier, un rapport a été déposé auprès un dossier de demande d’admission à la fin mités, il importait d’établir des priorités. Le du Comité exécutif de l’OTTIAQ, qui en a pris de leurs études, ce qui est souvent dû à un Comité a donc proposé les objectifs généraux connaissance, et certains points ont été pré- manque de promotion de l’Ordre par les uni- suivants : sentés par le président à l’assemblée annuelle. versités et le corps enseignant. • Accroître le sentiment d’appartenance des Cependant, tout reste à faire à partir d’ici, à membres commencer par l’entérinement des recomman- En un mot, bien que la demande en traduction dations par le Conseil d’administration. • Accroître la notoriété de l’Ordre et du titre soit très élevée, l’importance de la qualité et du professionnalisme en traduction et, par oppo- • Positionner le membre de l’Ordre comme Mais une fois les formalités passées et les sition, le risque que représente l’absence de un professionnel de choix auprès de sa décisions prises, la mise en œuvre d’un plan qualité et de professionnalisme sont peu re- clientèle aussi ambitieux nécessitera des ressources hu- connus par le public, si bien que l’attrait de • Améliorer l’image de l’Ordre auprès des tra- maines et financières. Dans ses recommanda- l’agrément, et donc de l’Ordre, s’en trouve ducteurs non membres et des étudiants. tions, le Comité a prévu des actions relative- réduit. Et les membres eux-mêmes ont du mal ment faciles à mener, qui pourront donner à faire passer ce message. Dur constat. Le plan de communication éventuel de l’Ordre quelques résultats immédiats. Cependant, si ce aura donc pour publics cibles tout d’abord les plan doit être un succès, il nécessitera des me- Les objectifs membres, puis le grand public et les donneurs sures d’envergure plus grande, qui seront pro- d’ouvrage et enfin les non membres et les étu- bablement coûteuses. Les membres seront-ils Comment faire, devant un tel constat, pour diants, puisqu’il est permis d’espérer qu’une prêts à prendre ce chemin ? C’est l’espoir du Circuit • Automne 2011 changer les perceptions, promouvoir l’Ordre et plus grande notoriété du titre aura un effet Comité. Car on n’a jamais rien sans rien. ses membres, accroître la notoriété et in fine d’entraînement. Le Comité a proposé certains « devenir la référence dans le domaine langa- axes de communication et certaines mesures 1 . D A G E N A I S , B e r n a rd , Le P l a n d e c o m m u n i c a t i o n , P re s s e s d e l ’ U n i ve r s i t é L a va l gier ». Vaste programme. Mais quelle que soit en fonction de ces cibles, mais il appartiendra 2. D’AMOU RS, Mar tine, Résultats préliminaires du la longueur du chemin, on commence toujours au Conseil et aux experts en communication sondage sur les conditions de travail des l a n g a g i e r s m e m b r e s d e l ’ O T T I AQ . U n i ve r s i t é par le premier pas. d’en juger. L a va l , n ove m b re 2 0 0 9 . 7
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page8 NOTES ET CONTRENOTES CHRONIQUE DIRIGÉE PAR EVE RENAUD Rencontres Eve Renaud, trad. a. que desvio signifie autant déviation de circulation que déviance morale. Hélas, mais inévitablement L’ année 2010 a été pour moi une année de rencontres prestigieuses. comme sait chacun qui s’y connaît en mules (papales ou asiniennes), le croisement est resté stérile. Il n’y a Figurez-vous qu’en me retar- pas eu échange de courriels, et le dant de quelques jours, un volcan vieux saint Père et moi-même islandais a fait en sorte que les sommes restés dans notre bulle res- mules du pape et mes pompes de pective. C’est donc sous ces papaux circonstance (chaussures de marche auspices que j’ai entrepris mon sé- puisque j’étais en vacances) ont jour portugais. battu pratiquement en même temps Vous savez déjà que je pose un les pavés du bord du Tage. Je dis œil inquiet sur les portes étran- bien « pratiquement » puisqu’on gères dont je ne comprends pas im- s’affairait déjà à nettoyer la grande médiatement s’il faut les tirer ou les addition. C’est une intervention que dédaigner l’aubaine, j’ai préféré une place où Benoît XVI avait dit la pousser, avant de le poser, critique je trouve toutefois embarrassante, et autre fois une cataplana débordante messe. En réalité, nous nous — et au beurre noir si la première cette gêne se traduisait sans doute de fruits de mer au bife à casa ou sommes croisés, sinon au ciel, dans étape a échoué — sur les menus lo- mieux dans mon regard que dans « bœuf maison » devenu, au profit — l’espace aérien lisboète. caux. Et puisqu’il est si judicieuse- mon propos quand j’ai informé le gar- c’est le cas de le dire — des touristes Sur le chemin de l’aéroport au ment question de beurre, laissez- çom que je ne voulais pas de burro. anglophones : beef on the house. centre-ville, tout en négociant tarifs moi vous rapporter encore quelques Il a souri, a tout laissé sur la table et De bévue en bebida, et des vil- et virages, le taxista commentait la anecdotes. a souligné du doigt sur le couvercle lages pittoresques du nord au très pontificale visite en pestant contre la Dès que vous choisissez une du menu la phrase qui annonçait les touristique Algarve, tout au sud, j’ai religion, cause de tant de desvios, table dans un restaurant portugais, spécialités maritimes du lieu. Ayant un peu fait la connaissance du pays, insistait-il en me lançant un regard en- on vous la garnit de petiscos, litté- mis un ingrédient italien (et mes lisant à mesure le Viagem a Portugal tendu dans le rétroviseur. Mais crai- ralement « gourmandises », qui pieds) dans un plat portugais, je ve- de José Saramago, qui écrivait entre gnant que ma connaissance de la se résument parfois au pain et au nais en effet de lui dire que je ne vou- autres mélancoliquement (en 1995, langue de Ronaldinho ne me suffise beurre. Il est alors habile de prévenir lais pas d’âne. Heureusement que lui mais il le répétera dans A Viagem do pas pour comprendre la subtilité, immédiatement le serveur si vous n’avait rien contre. elefante en 2008) : « dans l’algarve il a tenu à m’expliquer, en pointant n’en voulez pas, sous peine de les re- Fidèle à ce principe végétarien et […] toute plage qui se respecte n’est du doigt les barrières résiduelles, trouver coûte que coûte sur votre animée d’un certain snobisme qui fait pas une plage, mais une beach […] et s’il s’agit d’une agglomération touristique et non plus d’un village, sachons qu’il est mieux de parler de holiday village, ou de village de vacances ou de ferienort. […] On peut dire de l’algarve […] qu’il est la terre de la langue portugaise telle qu’elle se tait 1. » Le Portugal est un petit pays et on y croise facilement beaucoup de gens connus. Et c’est ainsi qu’à la veille du retour, j’ai croisé Saramago. Enfin… « pratique- ment ». Comme pour le pape. J’étais en autobus, lui en corbillard. Lui, l’auteur de langue portugaise, tel qu’il venait de se taire. Circuit • Automne 2011 1. Je cite ici la traduction que Geneviève Leibrich a publiée du second roman, sous le titre Le Voyage de l’éléphant. La traductrice a respecté les fantaisies que Saramago prenait avec la typographie. 8
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page9 DOSSIER LA TRADUCTION DES JEUX VIDÉO Jeux vidéo et langagiers P hénomène existant depuis une vingtaine d’années, l’en- gouement pour les jeux vidéo a non seulement contri- bué à la naissance d’une vaste communauté de joueurs, mais a aussi concouru à l’émergence d’une véritable culture pla- nétaire. De nos jours, le jeu intéresse autant les jeunes que les moins jeunes, les femmes que les hommes, les riches que les pauvres. Il traverse les frontières sociales, culturelles et natio- nales. Cet enthousiasme a provoqué une augmentation prodi- gieuse de jeux et de genres disponibles et a rendu nécessaire l’embauche d’une armée de traducteurs et de localisateurs afin de distribuer à temps des produits de qualité sur le marché international. Le jeu vidéo est aujourd’hui un excellent moyen de prendre conscience des défis de la traduction et de la locali- sation que les nouvelles technologies « génèrent ». Le présent numéro de Circuit se veut une rencontre privilégiée entre les domaines de la traduction, de la localisation, de la terminologie et celui des jeux vidéo. C’est ainsi que Bart Simon, directeur du Centre de recherche en technoculture, en art et en jeux de l’Université Concordia, aborde les jeux vidéo. Il nous présente l’humble début d’une in- dustrie en plein essor et nous révèle les rouages de la création de ces jeux. Pour sa part, Claudia Gagnon, étudiante de maîtrise s’intéressant aux problématiques de localisation des jeux vidéo, nous décrit les types de jeu les plus courants. Ensuite, Kimberly Balanca, traductrice en pratique privée, nous entretient briève- ment de quelques difficultés inhérentes à la traduction de l’un Philippe Caignon, term. a., trad. a. Claudia Gagnon des jeux de rôle en ligne massivement multijoueur les plus prisés de la communauté des joueurs, World of Warcraft. Quant à Keith Sanders, spécialiste technique en localisation chez Ubisoft à Montréal, il nous explique en détail les défis de gestion terminologique que doivent relever les créateurs de jeux vidéo afin de maximiser la jouabilité de leurs produits. Enfin, Bruno Porret, responsable du contrôle qualité au sein de la société Dune Sound à Paris, établit, non sans humour, le profil d’un traducteur de jeux Circuit • Automne 2011 vidéo. Attention, la lecture de ce numéro pourrait vous inciter à jouer davantage. Nous préférons vous en avertir. 9
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page10 DOSSIER LA TRADUCTION DES JEUX VIDÉO Translating Video Games Video Games are Software not Media rooted cultural divide fuelled by centuries of mis- placed humanism. I s there anything to translate in lines of computer code? Because, at the root, that is all a video game is. Video games are software like the other I do not wish to dwell on the metaphysics of our deep humanistic fear of machines, but instead I want to suggest that video games represent a kind of cultural kinds of applications that run on our computers and, breakthrough for software. Unlike accounting software increasingly, also on our mobile and other electronic and other applications, we have come to prize video devices. That video games happen to be the most games for their culturally expressive qualities. As au- popular and lucrative genre of software application diences, consumers and players of these “programs,” From original remains a great mystery. With some market esti- we do not merely concern ourselves with what they human ideas mates expecting worldwide video game sales to top $50 billion by 2012, no one working in software de- allow us to do, but also with how they make us think, feel and interact. As an increasingly video-game-play- translated into velopment could have predicted the phenomenal ing culture, we have begun to care greatly about the success of games on computers. Of course, there are qualities of games, and they are received in much the computer codes other important software systems, such as operating same way as we would receive any book, film or tele- readable by systems, accounting software, word processors, and vision show. There are celebrity game designers, fan databases, but while these functional systems are subcultures, an appetite for game industry news and processors, to most certainly embedded in our global infrastructure gossip, and an almost voracious desire for new games. the final localized and economy, they are seldom recognized and valued as objects of cultural engagement. All this for bits of software! And yet what I want to argue here is that video games are not software in the products created It is difficult to conceive of software, computer pro- traditional sense. In the hands of programmers and grams, as cultural objects and yet, like books, music, software engineers alone, games would not achieve for gamers and film, they most certainly are. One can author soft- such cultural prominence. Rather, it is in video games of different ware just as one can author a text and the lines of code that we can see the potential collapse of the age-old function representationally no less than words in a divide, as programmers work with designers, artists, languages and given language. It is certainly possible in this simple writers, producers, and belatedly translators, to create cultures, video sense to translate lines of code into other languages the code that we experience in the form of a game. Of and thereby decrypt the meaning of a line of code, but course, programmers have been working with culture games are more more importantly, the task of a programmer or a soft- creators for some time, especially in the case of than meets ware designer is to translate other languages into one or more forms of code that is readable or executable by Hollywood film-making (it is interesting to compare the cultures of digital programmer-animators with tradi- the eye. the central processor of the computer. Programming in tional artist-animators at Disney, for instance), but in the this sense is a form of human-to-machine translation case of video games, the programmers were there first. rather than human-to-human translation, but few soft- By Bart Simon ware engineers would ever see themselves as transla- tors in the traditional humanistic sense. The Cultural Recognition of Software The reason I am dwelling on this idea of game pro- gramming as a form of writing and translation is that most software, unlike books, music, or film, is thought to be best when it remains invisible or transparent. Good software enables new kinds of human activity without calling attention to itself or aspects of its me- diation. Outside of their organizations, no one knows The Origins of Game Culture who the virtuoso programmers are (the same could Circuit • Automne 2011 perhaps be said for translators). There is no cultural In the 1980s and early ’90s, game designers work- recognition for “good” software, and programming re- ing for the television console, arcade and PC market mains tied to cultures of computer science, engineer- were invariably programmers working alone or in small ing and science, rather than the arts and humanities. teams, and their game concepts and designs tended This is more than a mere language barrier, it is a deep- to be drawn from their own somewhat male-oriented 10 B a r t S i m o n i s t h e D i re c t o r o f t h e Re s e a rc h C e n t re f o r Te c h n o c u l t u re , A r t a n d G a m e s a t C o n c o rd i a U n i ve r s i t y, M o n t re a l .
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page11 middle-class “geeky” perspectives (cultural differences between North American, European and Japanese designer-programmers notwithstanding). Much of the popular North American perception of video games as quintessentially boyish pop culture stems from this. The software origins of games meant that game con- cepts and designs did not evolve in traditional cross- media spaces of cultural production, where creators of varied backgrounds in a variety of arts have tended to mix, appropriate, hybridize and innovate on each other’s ideas. As programmers, early game design- ers were not trained as culture creators. Instead they approached the culturally expressive aspects of modelled on dollhouse play and soap operas in the their games as consumers of film and literary genres case of The Sims, and gangster films and television in of pulp, fantasy and science fiction, pen-and-paper the case of GTA. Rounding out the list of top fran- role-playing and board games, serial television and chises are Electronic Arts’ FIFA soccer series (1993) comic books. and car racing series, Need for Speed (1994). The play- ers for both these franchises often do not consider themselves to be gamers, but rather sports or car en- thusiasts; boyish, perhaps, but not traditionally “geeky.” All of these franchises provide good illustrations of an increasing cultural value for games that rests on what we might call the expressive dimensions of soft- ware. It is not that games have become more like lit- erature, film or theatre, but rather that the techniques and values of expression in these media have been adapted by game designers as different kinds of cre- This started to change in the 1990s and 2000s with ators began to work with the programmers. Consider the maturity and expansion of the traditional video FIFA soccer further: while the FIFA games are funda- game demographic, the sophistication of low-cost mentally premised on the design of sophisticated hardware, the prevalence of the Internet as a means software for simulating the physics of soccer ball move- of cultivating fan communities and the practice of ment and the artificial intelligence of computer- cross-media licensing, which was bringing different controlled soccer players, a great deal of the game’s kinds of cultural creators together in the video game appeal has to do with the aesthetic dimensions of market space. The top five best-selling video game design, which provide an experience of both what it is franchises help tell the tale: Nintendo’s Mario fran- like to play soccer and what it is like to watch a game chise dates from 1987 and remains the quintessential live or on television. For this reason, designers must example of a boyhood video game. The same is true focus on what the experience of playing soccer feels of an updated form of Nintendo’s Pokemon (1996), but like: what it is like to kick, pass and score; what it is this game was conceived to have a broader cultural like to move up and down the field; how a player’s reach than 1980’s video games, and its success re- sense of time is affected by the ebb and flow of the mains the predominant model of Japanese globalized game. In addition, the video game will borrow radio cross-media cultural production and marketing. The and television conventions for presenting the sound Final Fantasy (Square Enix) series dates from 1987 and and visual experience of the game: colour commen- is a good example of the shift from a programmer-driven tary using recognized local commentators, multiple hypertext adventure game to a heavily cinematic camera views of the game in action, and other sports broadly popular game with multiple layers of narrative television conventions are all put to effective use. On Circuit • Automne 2011 and complex characters. On the opposite side of the top of this, the game adds elements of soccer-fan cul- spectrum are The Sims (Electronic Arts, 2000) and ture, such as modelling and tracking player statistics, Grand Theft Auto (Rockstar, 1997). These very differ- the ability to create and manage one’s own soccer ent games provide open or sandbox virtual worlds club, and even bits of fictional news and gossip about where players create their own stories and adventures teams and players that happen off the virtual pitch. 11
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page12 DOSSIER LA TRADUCTION DES JEUX VIDÉO Designing Player Engagement encounter these database elements, and the result, more often than not, is just a human version of ma- Simulating the physics of a moving ball in a game chine translation. of soccer is a fundamental software engineering prob- This is cost-effective, but there is no real scope for lem. Simulating the experience of playing with or translation in the current scheme of things. For this to watching that moving ball is a humanistic game design happen, the translator would have to participate up- problem. In today’s video game industry, the process stream in the design process, when the core decisions of game creation has become much more complex for are being made about what players can and should be this reason. Game design is no longer programmer- able to do and say in virtual environments defined by led; rather, the relatively new profession of “game de- code, interface, and traditional representation (art- signer” has taken over as the central creative role that work and narrative). For this, a theoretical, if not a balances the work of programming games on the one practical knowledge, of translation could be im- hand against the more traditional representational mensely useful as designers struggle to conceive of a arts (writing, graphic arts, animation, etc.) on the player-interlocutor who is culturally and linguistically other. The challenges the game designer faces are diverse and yet able to grasp and engage with the ex- multiple and diverse as they often involve balancing perience that is being designed. FIFA soccer is as easy software engineering tasks against the coherence of as it gets, since soccer is already the world’s most a game’s narrative, against the level and style of ubiquitous game and so is a perfect example of player representational detail, and against the degree of a engageability, despite linguistic and cultural diversity. player’s engagement. This last factor is, in the end, what sets game de- sign apart from other forms of media creation, and it The Case for Translation in Games is at the heart of why games should matter to the sci- Whether one finds the solution to this in so-called ence and art of translation. For the vast majority of “universals” (our shared psychological or cognitive game production, translation, and even localization, is propensities), or in flexible sensitivity to context (the treated as a second- or third-order Chinese box problem. ability to forge communication in the midst of irre- The few audio or textual lines of narrative that help es- ducible cultural differences), it would seem to me that tablish the story or context for a game tend to exist in translation is at the heart of the matter in game de- a database driven by an algorithm that seldom cares sign. Unlike authors, translators need to care deeply about the content being combined. It is common for about audiences and reception, and game designers game translation to occur post-production by third- are more like translators in this sense than authors. party specialists who simply substitute the best ap- Perhaps, by some strange magic, we will see that the proximate translation in multiple languages for each cultural apotheosis of games and the celebrity of de- “textual” element in a database. The translators, even signers will bring the problem of translation, trans- if they are given time to play the game, know almost formed into a problem of cross-cultural player en- nothing about the contexts in which players might gagement, to centre stage. Circuit • Automne 2011 12
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page13 Les types de jeux vidéo T out comme la littérature ou le cinéma, le jeu vidéo se définit par son genre. Que ce soit par l’aspect de l’interactivité ou par un contenu narratif volumi- Le TPS (Third-Person Shooter) ou jeu de tir à la troi- sième personne : jeu de tir 3D où l’avatar est visible à l’écran. Exemple : Tomb Raider. Les compagnies neux et développé, le jeu-type des Le jeu d’aventure : jeu qui se carac- années 1980 a vécu une transforma- térise par un univers axé sur l’explora- de jeux vidéo sont tion fulgurante : il ne suffit plus de se tion et la découverte, où il y a souvent aujourd’hui appelées débarrasser du plus grand nombre de une part importante de narration. vilains dans un décor pixélisé. Le Exemple : Myst. à répondre à une joueur d’aujourd’hui peut vivre une histoire interactive complète selon le Le RPG (Role-Playing Game) : jeu de rôle exigeant du joueur qu’il incarne demande de plus type de jeu choisi. Partout dans le un ou un plusieurs personnages, sou- en plus importante monde, une panoplie de jeux vidéo vent à la manière du jeu de table Don- adaptés aux goûts et aux cultures de jons et Dragons, afin de progresser jus- de jeux diversifiés millions de joueurs de tous les âges qu’à l’intrigue finale. Le contenu de grande qualité. sont disponibles. La qualité qui les narratif est habituellement volumi- caractérise exige que les textes tech- neux. Exemple : Final Fantasy. Du jeu en ligne ou sur niques et narratifs soient localisés et traduits de façon à ce que l’immersion Le RTS (Real-Time Strategy) : jeu de stratégie en temps réel qui exige console à l’application du joueur soit équivalente à celle du une grande habileté et vitesse de la mobile, les différents joueur qui a accès à la version originale. Idéalement, part des joueurs, puisque des affrontements peu- la localisation et la traduction devraient donc décou- vent être déclenchés en même temps qu’une autre genres se bousculent ler de la compréhension du jeu, de ses règles, de ses intervention. Il faut donc gérer des situations en si- et s’entremêlent pour textes, mais aussi de son genre, afin de conserver la multané, sans l’attente qu’un tour soit terminé. saveur et la « réalité » du jeu. Tout bon joueur a ses Exemple : Warcraft. satisfaire les goûts des préférences pour un ou plusieurs genres, et déve- Le MMOG (Massively Multiplayer Online Game) : joueurs. Ils créent un loppe des compétences spécifiques à ces types de jeu en ligne massivement multijoueur accessible par In- jeux. Il en est de même pour les traducteurs, qui doi- ternet qui est disponible en tout temps pour au moins nouveau défi pour vent non seulement développer une culture du jeu, mais une spécialisation pour un genre spécifique 128 joueurs. On trouve aussi le MMORPG (Massively Multiplayer Online Role-Playing Game ou jeu de rôle en les traducteurs et pour ne pas le dénaturer. Il existe divers genres de ligne massivement multijoueurs) et le MMOFPS (Mas- localisateurs. jeux vidéo. Le site Internet spécialisé www.ign.com, sively Multiplayer Online First-Person Shooter ou jeu de par exemple, classe les jeux vidéo selon 48 types dif- tir à la première personne en ligne massivement mul- férents, le site www.gamespot.com les catégorise tijoueur). Exemple : World of Warcraft. Par Claudia Gagnon en 38 genres, et Wikipédia présente dix types prin- Le Beat’em Up (jeu de combat à progression) : jeu cipaux qui comptent chacun quelques sous-types. de combat où le joueur doit battre des ennemis en Voici une description des types de jeux vidéo les cheminant dans des niveaux de jeu de plus en plus dif- plus courants. ficiles. Exemple : God of War. Le casual game : jeu vidéo grand public qui vise Les types de jeu le large bassin des joueurs occasionnels. Exemple : Rayman Raving Rabbids. Le jeu de plateforme : jeu où le déplacement La classification précédente est une introduction au habile de l’avatar dans l’espace par le joueur et large monde des jeux vidéo. Comme l’industrie est en l’affrontement d’éléments offensifs sont des objectifs mouvement et qu’elle progresse vite en fonction des de- pour l’avancement et l’atteinte d’autres niveaux de mandes de la communauté de joueurs, il est fort à pa- jeu. Exemple : Super Mario Bros. rier que les besoins en traduction se feront croissants Le FPS (First-Person Shooter) ou jeu de tir à la et de plus en plus exigeants. En conséquence, il est re- première personne : jeu de tir où la perspective uti- commandable que tout traducteur intéressé par la tra- lisée est celle de la première personne, c’est-à-dire duction des jeux vidéo se spécialise dans un type de jeu Circuit • Automne 2011 que le joueur voit l’environnement virtuel par les et reste à l’affût des besoins de l’industrie. Le jeu vidéo yeux de l’avatar. Ses déplacements et visées sont est un moyen efficace de valoriser les traducteurs, lo- une forme de prolongement du joueur, effet qui calisateurs et terminologues, qui voient le résultat de est accentué par l’environnement graphique 3D. leur travail être déployé dans diverses formes dans le Exemple : Half-Life. monde entier. C l a u d i a G a g n o n e s t é t u d i a n t e à l a m a î t r i s e e n t ra d u c t o l o g i e à l ’ U n i ve r s i t é C o n c o rd i a . S o n p ro j e t d e m a î t r i s e s ’ i n t é re s s e a u j e u v i d é o c o m m e m o - d è l e s t ra t é g i q u e d e l é g i t i m a t i o n d e l a l o c a l i s a t i o n . S e s re c h e rc h e s s ’ e f f e c t u e n t d a n s l e s b u re a u x d ’ U b i s o f t , à M o n t r é a l , o ù e l l e t ra va i l l e a u s s i 13 c o m m e t e c h n i c i e n n e a u x re s s o u rc e s h u m a i n e s .
18598_Circuit_no113_Circuit 11-11-28 16:30 Page14 DOSSIER LA TRADUCTION DES JEUX VIDÉO Challenges of Translation in World of Warcraft: Translating Virtual Games More than One World of Warcraft, A translator’s job has greatly changed: gone are the days of paperback thesauruses and dictionaries and in have come online databases and search en- Programming Language gines. Not only do translators need to worry about the While it is obvious that translators have their work a concentrate meaning and cohesiveness of their translation, they cut out for them when it comes to World of Warcraft, of translation also need to worry about algorithms, computer pro- as with all web-based technology, translators also gramming language, interface, etc. I will use an online need to worry about interface and programming. All crasftsmanship role-playing game called World of Warcraft (WoW) to il- World of Warcraft content is created with two pro- lustrate the challenges translators encounter when gramming languages. The programming language faced with virtual games. used by Blizzard is C++, but the programming What is World language for User Inter- face and AddOns is Lua. of Warcraft? In other words, the main World of Warcraft is components of the game a massive online role- itself are in C++ but all playing game with 11.4 extra components that million players as of are optional and that are March 2011 and it is the most-subscribed MMORPG downloaded and added on later by users are created (massive multiplayer online role-playing game) in the in Lua. A translator therefore needs to be comfortable world. It is available in 8 different languages (originally with both in order to correctly translate text within the in U.S. English). There are even invented languages program. Much as when translating a web page, a that exist within the game. The game is updated every translator must modify only the content to be trans- Tuesday with new content, which means new spells lated and must be careful not to touch the actual pro- and storylines to be translated. However, bigger gramming language. Simply erasing a comma is changes can take place, called “expansion sets,” enough to render the entire command useless until which are extensions of the game that have to be pur- the error is found and corrected! chased to gain access to new worlds and monsters. World of Warcraft is a dynamic virtual entity that challenges translators with its programming lan- guages and with content that evolves with its players. Different Laws, Different Scenarios Recently, websites such as WoWSlang have even been Sometimes, socio-cultural factors impede the created, where players document their own invented process of translating expansions, such as in China, language. where the December 2010 expansion “Cataclysm” was only just released on July 12. Translators were still working on the previous expansion set, “Wrath of the Works Cited Accredited Language Services. “World of Warcraft in Translation: Wrath of Lich King,” and could not move on to “Cataclysm” con- the Censors.” Accredited Language Services. Web. tent. This is a good example of what happens when . Blizzard. “What Is WoW?” World of Warcraft. Web. legal delays come into play in translation. According . Lua. “Lua 5.1 Reference Manual.” The Programming Language Lua. Web. to Accredited Language Services: “Censorship laws in 6 Dec. 2010. . China prohibited World of Warcraft from showing Thompson, Robert. “Language - WoWWiki - Your Guide to the World of War- craft.” World of Warcraft Universe Guide - WoWWiki. Web. 29 Nov. 2010. things such as skeletons and gore. Since “Wrath” fo- . cused very heavily on ghouls and zombies, it failed to Wiley. “An Introduction to C.” How-To Help and Videos - For Dummies. Web. 4 Dec. 2010. . Circuit • Automne 2011 game’s creators needed to alter the game content so “World of Warcraft Dictionary - Terms Starting With A.” World of Warcraft Slang Dictionary & Translator. Web. 7 Dec. 2010. it could be released in China. This affected the trans- . lator’s work as names, scenarios and cities all had to be changed. 14 K i m b e r l y B a l a n c a i s a re c e n t u n i ve r s i t y g ra d u a t e p a r t i c u l a r l y i n t e re s t e d i n w e b, l i t e ra r y, a n d l e g a l t ra n s l a t i o n .
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