LE COMITÉ PARTENARIAL DE L'ANIMATION DE VIE SOCIALE
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LE COMITÉ
PARTENARIAL DE
L’ANIMATION DE
VIE SOCIALESOMMAIRE
Introduction | p. 3
LE COMITÉ DE PARTENAIRES État des lieux | p.17
DE L'ANIMATION DE LA VIE
LA REMONTÉE DES DIFFICULTÉS
SOCIALE
ET DES BONNES PRATIQUES
État des lieux | p. 5
Conclusion | p. 19
DIFFICULTÉS DES CENTRES
LA NÉCESSITÉ DE
SOCIAUX ET ESPACES DE VIE
DÉCLOISONNER
SOCIALE
Annexe | p. 22
État des lieux | p. 12
GUIDE D'ENTRETIEN
RÉPONSES DES CENTRES
SOCIAUX ET ESPACES DE VIE
Annexe | p. 24
SOCIALE
RESTITUTION DU QUESTION-
État des lieux | p.15 NAIRE « VOTRE AVIS SUR LE
CYCLE D’ATELIERS DU COMITÉ
LES ENJEUX ET LES PRIORITÉS
PARTENARIAL AVS »
STRATÉGIQUES
LIVRABLE ANIMATION DE VIE SOCIALE - CNAF MARS 2021
Rédaction (La Fonda) : Lunetta, Karina Marc, Symone Hélène Hess, Myriam Gargasson,
Charlotte Debray, Bastien Sylvestre, Myriam Bouzeriba, Zoé Renaut et Dorothée Cognez.
Engelbach, Hannah Olivetti. Marion Gabori, Agnès Rat-Patron, La Fonda
Relecture (CNAF) : Théo Bezerra, Marion Garnier, 141 avenue de Wagram
Eric Desroziers, Capucine Lamau, Florence Boittin, Elisabeth Majan, 75017 Paris | 01 45 49 06 58
Christine Bur. Karim Touché, Antonin Cois, fonda@fonda.asso.fr
Magali Galisi, Robin Diaz, Mathilde www.fonda.asso.fr.
Mise en page : Anna Maheu. Bourgerie, Camille Debeugny, Alain
Nous remercions les Cantarutti, Hugo Barthalay, Laure L’ensemble des textes produits par la
participants : Eunice Mangado di Franco, Véronique Marchand, Fonda est soumis à la licence Creative
Commons BY-NC-SA.La Fonda - Mars 2021
INTRODUCTION
LE COMITÉ DES PARTENAIRES DE
L'ANIMATION DE VIE SOCIALE (AVS)
L’animation de la vie sociale (AVS) est
un axe constant de la politique menée par
la Caisse nationale d’allocations familiales
(CNAF). Elle vise à :
— Favoriser la cohésion
Dans ce cadre, les Caf
sociale
des territoires ;
Le Comité des agréent et financent les
partenaires de l’AVS projets des Centres so-
— Rompre l’isolement, ciaux (CS) et des Espaces
prévenir et
mixe administrations de vie sociale (EVS).
réduire les exclusions ; centrales, organismes
Installé début 2020, le Co-
— Renforcer les solidarités
de droit privé chargés mité des partenaires (dit
en intégrant les habitants d’une mission de service COPART) de l’AVS est un
dans des projets participa- public, têtes de réseaux dispositif innovant, qui
tifs ; associatives et un mixe administrations cen-
trales (DJEPVA, DGCS,
— Pour leur permettre syndicat employeur. ANCT), organismes de droit
d’exercer un rôle social au
privé chargés d’une mis-
sein d’un collectif ou sur le
sion de service public (CNAF, CCMSA),
territoire.
une douzaine de têtes de réseaux associa-
tives portant des CS ou des EVS (Afev,
CMJCF, FFMJC1, CNFR, Familles rurales,
FCSF, les Francas, France bénévolat,
Léo Lagrange, Ligue de l’enseignement,
MRJC, Réseau des Accorderies) et un syn-
dicat employeur (Elisfa)2.
3 INTRODUCTIONLa pertinence de ce Copart a été confirmée Entretiens
par la crise sanitaire, qui appelle une com-
munication plus fréquente, et plus d’inter-
connaissances et de mutualisations.
Atelier #1
-temps 1
Etatdes
Etat des
Le comité des partenaires de l’AVS s’est
donné pour objectifs : lieux
lieux
— D’identifier les difficultés que
connaissent les centres sociaux et les EVS, Etat des
Enjeux
en particulier en cette période de crise ;
lieux
prioritaires Atelier #1
-temps 2
— De documenter les réponses apportées
par les réseaux et par les administrations ;
— D’identifier les besoins non-couverts,
Atelier #2
ou insuffisamment couverts ; -temps 1 Etat des
Réponses
— De contribuer à construire, avec les lieux
priorisées
têtes de réseaux et les administrations, des
Atelier #2
réponses pertinentes et efficaces à ces be- -temps 2
soins non-couverts.
Dans cette perspective, la CNAF a confié Seize entretiens semi-directifs ont donc
à la Fonda le soin de dresser un état des été conduits pour établir l’état des lieux,
lieux, et d’animer deux ateliers avec les qui a ensuite été présenté aux membres
partenaires de l’AVS, afin d’identifier col- du CoPart (Atelier #1 – temps 1). Partant
lectivement les enjeux prioritaires et de de cet état des lieux, les membres du Co-
poser ensemble les bases d’une stratégie Part ont ensuite été invités à formuler les
commune pour y répondre. enjeux prioritaires pour l’avenir de l’AVS
(Atelier #1 - temps 2).
2
À partir de cette vision des enjeux prio-
ritaires, les membres du Copart ont en-
suite été invités à lister les réponses per-
tinentes à améliorer ou à créer (Atelier #2
– temps 1), puis à identifier celles à mettre
ateliers en en œuvre en priorité car elles seront fai-
16
intelligence collective sables à court terme et auront le plus d’ef-
fet (Atelier #2 – temps 2).
1.
Depuis les entretiens, les deux réseaux de MJC ont
fusionné.
2.
On trouvera en annexe les fiches d’identité des
entretiens structures mentionnées, ainsi que la signification de
semi-directifs leur sigles.
4 INTRODUCTIONLa Fonda - Mars 2021
ÉTAT DES LIEUX
DIFFICULTÉS DES
CENTRES SOCIAUX ET
ESPACES DE VIE SOCIALE
Avant toute chose, rappelons les principales
actions proposées par les têtes de réseau asso- La crise sanitaire que nous traversons de-
ciatives pour accompagner les centres sociaux puis début 2020 a bien évidemment fait
et les espaces de vie sociale : naître de nouvelles difficultés. Mais elle a
— Les fonctions-support (communication, re- aussi révélé, ou amplifié des difficultés plus
cherche de financements, veille juridique.. etc.) ; structurelles. Nous faisons le choix de les
classer par thème plutôt que par ancienne-
— L'accompagnement opérationnel (appui à la té. L’ordre dans lequel nous les présentons
création de CS ou d’EVS, réponse aux problé- reflète le nombre de récurrences observées.
matiques de terrain, conseil juridique etc.) ;
1.1. Autour de l’ingénierie sociale
— La montée en compétences avec la forma-
tion et les échanges entre pairs ; Par « ingénierie sociale », nous entendons les
— Le plaidoyer auprès des pouvoirs publics. ressources et les modalités de travail mobili-
sées autour du Projet social pour le définir, le
Du côté des services de l’Etat et des organi- financer, le mettre en œuvre et l’évaluer.
sations privées chargées de mission de service
public, l’accompagnement consiste à : Des difficultés en la matière sont signalées
dans quasiment l’intégralité des entre-
— Définir un cadre partenarial ; tiens, avec une acuité particulière parmi
— Travailler l’articulation avec les autres po- les associations principalement animées
litiques publiques territoriales ; par des bénévoles (CMJCF, CNFR, France
bénévolat, MRJC). Pour ces dernières,
— Financer des actions. l’élaboration mais aussi l’évaluation de
leur projet social sont jugées difficiles,
tant en termes de posture que d’appropria-
tion des méthodes et outils (CNFR, DGCS,
DJEPVA).
5 ÉTAT DES LIEUXLa Fonda - Mars 2021 Avant même
la question
Ces difficultés sont aussi observées dans un double risque pour l’ave-
des moyens,
les associations bien pourvues en pro- nir : celui d’assécher l’innova- le besoin de
fessionnels : l’accent est alors porté sur tion sociale (car le besoin est travailler
la difficulté à financer et pérenniser ces défini a priori, et non avec les collectivement
fonctions-support structurantes (AFEV, habitants) et celui d’écarter
le fond et la
Familles Rurales, Léo Lagrange, Ligue de des circuits de financements
l’enseignement, FFMJC, MRJC), mais aus- les plus petites associations, forme des
si sur le besoin de montée en compétence animées par des bénévoles et/ projets sociaux
des équipes, les directions en particulier ou des salariés pas forcément est en jeu.
(FCSF, CCMSA, CMJCF, MRJC). armés pour la compétition, ni
outillés pour répondre à des
Avant même la question des moyens, le be-
cahiers de charges complexes.
soin de travailler collectivement le fond et
la forme des projets sociaux est en jeu : « ré- Avec la suspension de certaines activités
inventer l’accompagnement à la parentali- pendant les confinements, de nombreuses
té », « proposer des actions hors les murs », « incertitudes planent : les fonds seront-ils inté-
constituer des équipes mobiles », « trouver gralement versés ? Quelles aides supplémen-
de nouvelles manière d’aller vers » etc. taires pour soutenir les investissements et les
actions déployées alors qu’ils n’étaient pas
A cela s’ajoutent la charge administra-
prévus (gel, masques, vitres, aide alimentaire,
tive et la multitude des démarches de
etc.) ? Seront-elles pérennisées ?
recherche de fonds, régulièrement souli-
gnées : jusqu’à 40 lignes de financement Certains réseaux soulignent l’importance
par centre social, chaque financeur ayant de la « coopération territoriale » et de la
ses attentes et ses contraintes (Ligue de co-construction avec d’autres partenaires.
l’enseignement, FCSF, Léo Lagrange, ...). Cette co-construction est plus délicate
pour les organisations porteuses d’EVS
Certains soulignent que cette surcharge
associatifs, eux-mêmes essentiellement
administrative conduit à éloigner les direc-
animés par des bénévoles : si les mairies
tions du terrain, et a des répercussions sur
sont des interlocuteurs bien repérés par
la qualité de l’animation du CS (CMJCF,
les EVS, les CAF, et plus globalement les
Léo Lagrange). D’autres soulignent qu’elle
institutions agissant à l’échelon départe-
peut conduire à des burn-out et un impor-
mental le sont un peu moins (CNFR). Ces
tant turn-over (voir infra).
coopérations territoriales sont pourtant
Le fait de recourir de plus en plus systé- vues comme un enjeu politique fort : « im-
matiquement à une logique de mise en pliquer les CS dans les diagnostics territo-
concurrence (marché public, appel à pro- riaux de la politique de la ville », « penser en
jets, concours etc.) par des financeurs pu- termes d’animation globale des territoires »
blics comme privés est évidemment perçu (ANCT, CCMSA, FCSF, Elisfa).
comme une contrainte. Il présente aussi
6 ÉTAT DES LIEUXLa Fonda - Mars 2021
1.2. Des besoins sociaux croissants, Sur ce dernier point, le passage au tout nu-
individualisés, passant parfois sous mérique n’est pas sans soulever des diffi-
les radars cultés (voir 1.4).
Isolement social et repli sur soi, bascule- Cette hausse des besoins se conjugue à une
ment dans la pauvreté, détérioration de la transformation des profils sociologiques
santé physique et mentale des habitants, des habitants fréquentant les CS, avec des
détérioration de l’environnement fami- demandes de plus en plus individualisées,
lial, ralentissement des apprentissages, au risque de perdre de vue la dimension col-
décrochage scolaire massif, illectronisme, lective de l’AVS (DJEPVA, FCSF, CCMSA).
invisibilisation de certains habitants… la Pour autant, la structuration de la parti-
crise a amplifié les besoins sociaux aux- cipation des habitants au projet collectif
quels l’AVS cherche précisément à ré- reste une préoccupation constante : c’est
pondre. au cœur de l’AVS, comme rappelé par
Parmi tous ces besoins, trois remontent les administrations et par les porteurs
plus souvent : de Centres sociaux et d’EVS, ces derniers
insistant d’ailleurs sur la
— Invisibilisation. Certains
habitants, dont des jeunes et La crise a amplifié contribution des habitants
à la définition des projets :
des personnes âgées, ont « dis- les besoins sociaux « C’est important d’associer
paru des radars ». Ce phéno- auxquels l’AVS les habitants à la mise en
mène de repli sur soi est loin
œuvre des services, mais aus-
d’être marginal et demande cherche précisément
si à leur conception, et plus
d’inventer de nouvelles fa- à répondre.
globalement à la définition
çons de garder le lien et « d’al-
du projet de territoire ».
ler-vers ».
Mais plusieurs freins sont relevés : soit
— Paupérisation. Des franges de la po-
les moyens (financements, compétences
pulation basculent dans la pauvreté, en
clefs, techniques et outils d’animation)
particulier les étudiants. Un indicateur de
s’avèrent insuffisants, soit la gestion des
cette paupérisation est l’augmentation si-
urgences fait passer cet enjeu au second
gnificative du recours à l’aide alimentaire.
plan. Dans de rares cas, la volonté poli-
— Décrochage scolaire. En raison des tique de ne pas « s’enfermer dans une lo-
confinements et des cours en alternance, gique de bouquet de services » est jugée
le nombre d’élèves en situation de ralen- insuffisante. La tendance des pouvoirs
tissement dans les apprentissages, voire de publics à demander aux CS de jouer un
décrochage scolaire, augmente. rôle qui n’est pas le leur (ex : accès à l’em-
ploi dans les QPV) a été indiquée par un
membre du Copart.
7 ÉTAT DES LIEUXLa Fonda - Mars 2021
1.3. Des salariés et des bénévoles (fermeture de certains locaux munici-
sous tension paux, réaménagement des espaces, achat
de gel, masques, vitres de protection etc.)
Entre des besoins sociaux qui explosent et
des moyens financiers qui stagnent voire Charge mentale et manque de visibilité à
diminuent, les salariés et les bénévoles qui moyen terme se traduisent également par
animent les CS et les EVS sont pris en étau, des tensions internes, et un turn-over im-
avec des difficultés qui se traduisent par portant des salariés, voire des pénuries sur
une perte de sens (« faire de l’animation so- certains postes (direction, petite enfance,
ciale en télétravail, c’est contre-intuitif »), auxiliaires de vie) (Elisfa, FCSF, FFMJC).
une démotivation, un découragement, une L’accompagnement à la fonction em-
« crise de foi », mais aussi par ployeur (et notamment sur
un « épuisement des profes- les mesures autour du télé-
sionnels et sur-engagement
des bénévoles », des arrêts ma-
Entre des besoins travail, de l’activité partielle)
est donc jugé essentiel mais
ladies voire burn-out des diri- sociaux qui explosent insuffisant, en particulier
geants (CMJCF, Elisfa, FCSF, et des moyens par les associations princi-
Familles rurales, CMJCF, financiers qui palement animées par des
FFMJC, Ligue de l’enseigne-
stagnent, les salariés bénévoles (CNFR, Familles
ment, Accorderies). rurales, Elisfa, FFMJC, MRJC
et les bénévoles qui
Avec la crise, une nou- etc.)
animent les CS et les
velle couche de complexité Le turn-over est également
s’ajoute aux difficultés liées EVS sont pris en étau. important chez les béné-
à l’ingénierie sociale : à titre voles (CMJCF, Accorderies),
d’exemple, en avril 2020, ce qui empêche le travail dans la durée.
la FCSF a recensé 15 questionnaires diffé- Des pénuries de bénévoles sont vécues ou
rents soumis par les pouvoirs publics pour craintes par certains réseaux où ils sont
remonter des données chiffrées. vieillissants, car « ils ont peur pour leur
Au début de la crise, l’interprétation des santé » (CMJCF, CNFR, Elisfa, Ligue de
protocoles sanitaires « à géométrie va- l’enseignement, France bénévolat).
riable », voire « contradictoires » n’a pas
été simple non plus (différences entre les
préfectures, entre les types d’ERP etc.)
Dans les faits, l’application des protocoles
sanitaires a également généré des difficul-
tés pratiques et des coûts supplémentaires
8 ÉTAT DES LIEUXLa Fonda - Mars 2021
1.4. Le numérique : un pharmakon ? en proposant des activités de substitution
en ligne.
A la fois remède et poison, la transition
numérique est assurément un enjeu fort Mais le numérique est aussi un poison, car
révélé et amplifié par la crise sanitaire. d’une part, l’ensemble des activités de l’AVS
ne peut pas basculer en ligne et requiert une
Remède, car il a permis pendant les confi-
présence physique : « Faire de l’animation
nements de maintenir le lien avec les
en télétravail, c’est assez contre-intuitif ».
habitants, les bénévoles, les partenaires
D’autre part, reste écarté de la transition
(courriels, enquêtes, newsletters, vi-
numérique un nombre important de par-
sioconférences etc.), voire de développer
tie-prenantes de l’AVS, à commencer par les
de nouvelles formes d’intervention (dé-
habitants, mais aussi les bénévoles et parfois
veloppement du mentorat à distance, web
les salariés des CS et EVS.
radio, webinaires, animations en ligne,
aide aux devoirs en ligne etc.) Cette fracture numérique s’observe à deux
niveaux : au niveau de l’équipement, qui
Certaines têtes de réseau associatives ont
représente un investissement non négli-
fait preuve d'adaptation en déployant des
geable, et au niveau des compétences nu-
outils de collaboration à distance : Slack,
mériques (d’après la mission Société nu-
intranet, drive et documents partagés etc.
mérique, l’illectronisme concerne encore
(AFEV, CNFR, Léo Lagrange, Ligue de
13 millions de personnes en France). « Cer-
l’enseignement). Le lien social et l’entraide
tains bénévoles ont décroché face au tout
ont survécu, paradoxalement, grâce au
numérique » (France bénévolat, CCMSA,
numérique.
CNFR, Elisfa, Ligue de l’enseignement,
Notons à ce titre que l’enquête du Mouve- MRJC).
ment associatif pendant les confinements
L'accompagnement au numérique des fa-
montre que si plus de 70 % des associations
milles est le plus souvent pris en charge
ont dû suspendre leurs activités habi-
(AFEV, DGCS, CCMSA, Elisfa, Familles
tuelles, près 80 % des associations ont réus-
rurales etc.), mais la montée en compétence
si à maintenir le lien avec leurs membres
des salariés et des bénévoles est aussi un vrai
et leurs bénéficiaires, en prenant des nou-
sujet pour certains réseaux (France bénévo-
velles, en relayant les messages officiels ou
lat, Familles rurales, FFMJC, DGCS).
80 %
des associations ont réussi à maintenir le lien
13 millions
de français sont concernés par l'illectronisme :
avec leurs membres pendant les confinements ils n’utilisent pas ou peu Internet, et se sentent
grâce au numérique (Le Mouvement associatif, en difficulté avec ses usages
juin 2020) (Mission Société numérique, 2017)
9TENDANCES NÉGATIVES
La Fonda - Mars 2021
En atelier le 7 décembre 2020, l’état des lieux tirés des 16 entretiens semi-direc-
tifs a été mis en débat avec les membres du COPART. Cet état des lieux a permis
d’identifier 24 tendances structurantes pour l’avenir de l’AVS. Les participants
ont priorisé 6 tendances négatives parmi les tendances structurantes pour
l’avenir de l’AVS, en bleu ci-dessous :
01
L'ÉPUISEMENT DES SALARIÉS
07
LE MANQUE DE VISIBILITÉ
SUR LES FINANCEMENTS
02
L'ESSOUFFLEMENT DES
BÉNÉVOLES DE L’AVS
08
UNE DIMINUTION DE LA PARTICI-
PATION DES CITOYENS À L’AVS
03
LA PÉNURIE DE BÉNÉVOLES
09
L'INVISIBILISATION ACCRUE
DES POPULATIONS
LES PLUS PRÉCAIRES
04
LA DIFFICULTÉ À RECRUTER
DES SALARIÉS
10
LA MONTÉE DES BESOINS SOCIAUX
(PAUVRETÉ, ISOLEMENT,
DÉCROCHAGE, ETC.)
05
L’INSUFFISANCE DES FINANCE-
MENTS PUBLICS ET PRIVÉS
11
L’ABANDON DU COLLECTIF,
AU PROFIT DE L’ACCOMPAGNEMENT
INDIVIDUEL
06
LA COMPLEXITÉ DES DÉMARCHES
10
ADMINISTRATIVES
12
UNE GÉNÉRALISATION DU TOUT
ÉTAT DES LIEUX
NUMÉRIQUE / ILLECTRONISMELa Fonda - Mars 2021
ÉTAT DES LIEUX
LES RÉPONSES DES
CENTRES SOCIAUX ET
ESPACES DE VIE SOCIALE
2.1. Autour de l’ingénierie sociale
En termes de ressources et de modalités de Du côté des institutions partenaires de
travail mobilisées pour construire, mettre l’AVS, des mesures d’urgence ont égale-
en œuvre, financer et évaluer le projet ment été prises. Ainsi, la proximité avec les
social, il faut distinguer les mesures d’ur- têtes de réseau et l’appui aux acteurs de ter-
gence de celles qui ont une portée sur le rain par les institutions ont pu se traduire
moyen terme. de différentes façons (ANCT, CCMSA,
DGCS, DJEPVA) notamment en :
En urgence, le réflexe de solidarité infra
ou inter-réseaux s’est immédiatement — favorisant l’accès à l’information ;
manifesté : création d’une cellule de crise
— proposant des outils (fiches pratiques) ;
propre au réseau (Familles rurales) et ren-
forcement du dialogue avec les financeurs — facilitant les échanges de bonnes pra-
(Léo Lagrange, FCSF). tiques ;
L’animation du réseau s’est centrée sur la — redirigeant vers d’autres réseaux (aides
gestion de la crise, en proposant le partage d’urgence, plan de relance, prêts garantis
de bonnes pratiques, la diffusion de retours par l’Etat, DLA, PANA etc.)
d’expérience ou le repérage d’outils de fi- Des mesures ayant une portée de plus
nancements (ANCT, Elisfa, MRJC). À ce long terme ont également été observées.
titre, une tête de réseau a même engagé le Il s’agit d’orientations renouvelant l’ingé-
développement d’un site pour outiller les fé- nierie sociale, qui ont pu émerger ou être
dérations (Ligue de l’enseignement - confi- accélérées au cœur de la crise. Ainsi, au
nezutile.laligue.org). sujet du mentorat, l’AFEV a constitué un
Sur le plan financier, la solidarité du ré- collectif pour changer d’échelle. Le réseau
seau a pu être activée pour faire face aux des Accorderies a accéléré la structuration
difficultés de trésorerie (Ligue de l'ensei- d’un pôle de développement avec les par-
gnement, réseau des Accorderies). tenaires nationaux.
11 ÉTAT DES LIEUXLa Fonda - Mars 2021
Autre exemple : le Collectif réseau d'Etres corderies), avec Emmaüs Connect pour
dans les Vosges (auquel contribuent 29 as- fournir des équipements informatiques
sociations dont la fédération régionale des aux familles (AFEV) etc.
MJC) rassemble différents réseaux, avec
Cette crise étant amenée à s’inscrire dans la
comme objectif de lutter contre l'isole-
durée, elle est aussi l’occasion de réinventer
ment des CS non affiliés.
l’accompagnement à la parentalité (AFEV),
Notons une observation faite à plusieurs et d’inventer de nouvelles façons de faire
reprises : dans les territoires où la culture vivre le Projet social, ou du moins de main-
de la coopération est bien ancrée, les tenir le lien : on parle alors d’intervention
centres sociaux et les espaces de vie sociale « hors les murs», d’« aller vers », dans les
ont pu plus facilement « rebondir ». La cages d’escaliers ou au supermarché (FCSF
culture de la coopération apparaît alors et FFMJC).
comme un facteur de résilience.
Enfin, les Centres sociaux ont fait preuve
de réactivité et d’adaptabilité en repensant
2.2. Des besoins sociaux également des activités compatibles avec
nouveaux et croissants les mesures barrières : dématérialisation
de certaines activités, mentorat en ligne
Les CS et les EVS ont également su inventer
(AFEV), activités en ligne – sport, bien-
des réponses aux nouveaux besoins sociaux
être, arts (CMJCF), Web radio (CMJCF).
révélés ou amplifiés par la
crise sanitaire. Accompa- 2.3. Des salariés et des
gnant les élans de solidarité Les centres sociaux et les bénévoles sous tension
(plus marqués lors du pre- espaces de vie sociale ont
mier confinement d’ail- également su inventer des La crise sanitaire a évidem-
leurs), les CS et les habitants ment conduit les équipes à
réponses aux nouveaux se réorganiser. Recours au
se sont mobilisés dans diffé-
rentes réponses d’urgence : besoins sociaux révélés télétravail (Léo Lagrange) et
aide alimentaire, distribu- ou amplifiés par la crise mise en place temps partiel
tion de produits locaux, sanitaire. (MRJC) sont les aspects les
transports solidaires, fabri- plus entendus.
cation de masques pour ne Des formations spécifiques aux gestes
citer qu’eux (Familles rurales, CFMJCF et barrières et au recueil de la parole des ha-
Accorderies) bitants en sortie de confinements ont pu
Certains réseaux, pour répondre aux be- être organisées (CMJCF). De manière gé-
soins des habitants, ont mis en place de nérale, le recours aux webinaires a été fré-
nouveaux partenariats : avec le réseau des quent (MRJC, CMJCF, etc.)
AMAP pour l’accès à l’alimentation (Ac- Toujours sur le plan de la formation, des
12 ÉTAT DES LIEUXLa Fonda - Mars 2021
formations au numérique pour les sala- sement dans les outils a pu aussi se traduire
riés et les bénévoles ont vu le jour (Elisfa, par un travail avec Emmaüs Connect pour
Familles rurales), de même qu’un accom- fournir du matériel aux familles (AFEV).
pagnement des bénévoles à la fonction
Certains réseaux se sont encore plus inves-
employeur (Elisfa).
tis dans la transition numérique de leurs
Afin de répondre à la pénurie de béné- membres, en accompagnant la montée en
voles, on a pu voir la Réserve civique et la compétences sur les réseaux sociaux no-
plateforme jeveuxaider.com mobilisées tamment (ANCT), en organisant des webi-
(France bénévolat). naires thématiques (CNFR, Accorderies),
en créant une plateforme de formation
Certains réseaux ont également proposé
au numérique (Familles rurales), ou en
aux bénévoles un accompagnement psy-
proposant des ateliers d’in-
chologique (CNFR), étendu
formatique « Promeneurs
dans certains cas aux habi- Le numérique est du net » (CMJCF). A ce titre,
tants (Familles rurales). toujours vu comme la solidité de la tête de réseau
un problème quand a été déterminante.3
2.4. Le numérique au
les habitants ne Le numérique est dans le
service de nos missions
La situation l’imposait, la sont ni équipés contexte de la crise toujours
ni formés, mais vu comme un problème
transition numérique des as-
quand les habitants ne sont
sociations a été accélérée : créa- également comme une
ni équipés ni formés, mais il
tion de webinaires (CMJCF), formidable occasion
est également vu comme une
création de listes de groupes
virtuels sur Discord ou What- d’assurer la continuité formidable occasion d’assu-
des missions. rer la continuité des missions
sApp (CMJCF), ou de news let-
et de compléter les modes
ter dédiées (Elisfa et CMJCF)
d’intervention.
ont été légion. D’autres sont allés encre
plus loin en développant un Intranet
(AFEV et Assopratiques de CNFR).
Certains réseaux ont essayé de faciliter la
bascule numérique, par exemple, tout sim-
plement en prenant en charge de licences
Zoom – logiciel de visioconférence (France
3.
bénévolat). On l’a vu plus haut, l’investis- L’évaluation du programme PANA copiloté par la Fonda,
le Mouvement associatif et Helloasso montre par ailleurs
que les Ligues de l’enseignement et les Centres sociaux font
partie des trois premiers utilisateurs des journées de montée
en compétence numérique proposées aux acteurs de l’ac-
compagnement associatif.
13 ÉTAT DES LIEUXTENDANCES POSITIVES
La Fonda - Mars 2021
En atelier le 7 décembre 2020, l’état des lieux tirés des 16 entretiens semi-direc-
tifs a été mis en débat avec les membres du COPART. Cet état des lieux a permis
d’identifier 24 tendances structurantes pour l’avenir de l’AVS. Les participants
ont priorisé 6 tendances positives parmi les tendances structurantes pour l’ave-
nir de l’AVS, en bleu ci-dessous :
01
LA PÉRENNISATION DES
ÉLANS DE SOLIDARITÉ
07
LA PARTICIPATION À DES
RÉSEAUX D’ACTEURS
02
L’INNOVATION DANS LE
08
LE NUMÉRIQUE COMME
OUTIL COMPLÉMENTAIRE À LA
« ALLER-VERS » LES HABITANTS
CONTINUITÉ DES ACTIONS
03
LA RÉACTIVITÉ DES STRUCTURES
AVS POUR RÉPONDRE AUX
09
L'INVESTISSEMENT DANS
LA MÉDIATION NUMÉRIQUE
BESOINS SOCIAUX INCLUSIVE
04
FORT ANCRAGE TERRITORIAL
10
LA MUTUALISATION DES
BONNES PRATIQUES ENTRE LES
05
STRUCTURES DE L’AVS
LA COOPÉRATION ENTRE
ACTEURS COMME PILIER DE
RÉSILIENCE TERRITORIALE
11
LA RECONNAISSANCE (POLITIQUE ?)
DE L’UTILITÉ ET DE L’IMPACT DES
06
STRUCTURES DE L’AVS
14 ACCOMPAGNEMENT DES
TÊTES DE RÉSEAUX SOLIDARITÉ
12
ÉTAT DES LIEUX
DE TRÉSORERIELa Fonda - Mars 2021
ÉTAT DES LIEUX
LES ENJEUX
ET LES PRIORITÉS
STRATÉGIQUES
En atelier, les membres du COPART ont
été invités à délibérer sur les enjeux prio-
ritaires pour l’avenir de l’AVS et de ses
partenaires. Par enjeu, nous entendons « ce — Numérique : comment allons-nous mettre
que nous souhaitons obtenir, défendre ou en place des stratégies territoriales pluri-ac-
améliorer ». teurs pour accompagner, orienter, former
toute personne qui en exprime le besoin ?
Le 7 décembre, suite à l’exploration des
tendances structurantes, nous avons col- — Métiers et qualité de vie au tra-
lectivement identifié six domaines d’en- vail : comment allons-nous permettre
jeux à travailler en priorité aux salariés, en particuliers les directeurs,
d’être épanouis dans leur travail ?
— Le numérique
— Coopérations territoriales : com-
— Les métiers et la qualité de vie au travail ment allons-nous permettre la mobilisa-
— Les coopérations territoriales tion durable des acteurs de l’AVS dans des
copart locaux, tout en restant ouverts ?
— La participation des habitants
— Participation des habitants : com-
— Le bénévolat ment allons-nous encourager et pérenni-
— La reconnaissance de l’AVS ser la participation des habitants ?
et de ses partenaires — Bénévolat : comment allons-nous en-
Le 12 janvier, nous avons à nouveau réuni le courager et accueillir le bénévolat sous
COPART, pour préciser ces enjeux et leur toutes ses formes ?
déclinaison en objectifs stratégiques auxquels — Reconnaissance de l’AVS et de ses
il conviendrait de répondre ensemble. Ce tra- partenaires : comment allons-nous faire
vail a abouti la formulation de questions es- comprendre l’apport de l’AVS et de l’en-
sentielles pour l’avenir : semble de ses parties-prenantes au déve-
loppement des territoires ?
15 ÉTAT DES LIEUXLa Fonda - Mars 2021
Pour répondre à ces questions essentielles pour l’avenir, nous avons proposé
aux membres du COPART d’identifier les actions à mettre en place de façon
prioritaire pour y répondre :
NUMÉRIQUE
Comment allons-nous mettre en place
des stratégies territoriales pluri-acteurs
pour accompagner, orienter, former PARTICIPATION DES HABITANTS
toute personne qui en exprime le besoin Comment allons-nous encourager la par-
sur le numérique ? ticipation des habitants (dans la durée) ?
— Formation de personnes dédiées et — Reconnaître et faire durer les dé-
montée en compétence collective marches « d’aller vers »
— Intégrer les réseaux d’acteurs pri- — Apporter un soutien technique et
vés et publics mobilisés autour du financier aux dynamiques proposées
numérique par les citoyens
MÉTIERS ET QUALITÉ DE VIE AU
TRAVAIL BÉNÉVOLAT
Comment allons-nous permettre aux Comment allons-nous encourager le
salariés, et en particulier aux directeurs, bénévolat sous toutes ses formes ?
d’être épanouis dans leur travail (moins — Casser les tranches d’âge
d’absentéisme, moins de burn out, moins — Construire des parcours d’enga-
de turn-over etc.) ? gement pour accompagner les nou-
— Simplifier l’ingénierie financière, veaux bénévoles et former les anciens
créer des critères communs aux diffé-
rents partenaires financiers de l’AVS
RECONNAISSANCE DE L’AVS ET
— Organiser des groupes de pairs in- DE SES PARTENAIRES
ter-réseaux Comment allons-nous faire comprendre
l’apport considérable de l’AVS et de
COOPÉRATIONS TERRITORIALES l’ensemble de ses parties-prenantes au
Comment allons-nous permettre la mo- développement du territoire ?
bilisation durable des acteurs liés à l’AVS — Construire un référentiel d’éva-
dans des CoPart locaux et nationaux, luation commun (du moins un tronc
tout en restant ouverts ? commun d’indicateurs)
— Doter les organisations de res- — Mettre en place un kit de commu-
sources dédiées à la coopération nication clair et lisible à destination
— Créer une plateforme de ressources des élus, des usagers et des partenaires
collaborative pour les acteurs de l’AVS notamment
16 ÉTAT DES LIEUXLa Fonda - Mars 2021
ÉTAT DES LIEUX
LA REMONTÉE DES
DIFFICULTÉS ET DES
BONNES PRATIQUES
La mission confiée à la Fonda a permis éga-
lement d’identifier des modalités de remon-
tée d’informations propres à nourrir les
choix stratégiques des acteurs du COPART. Certaines têtes de réseaux disposent de postes
Si elles sont diverses, probablement perfec- dédiés à l’animation, et nomment également
tibles et insuffisamment appropriées par les des référents thématiques (CJMCF, MRJC…)
acteurs, elles permettent de capter des « si- et se sont dotés d’outils pour faire remonter
gnaux faibles » et de mettre en lumière des certaines difficultés, comme celles de nature
réponses pertinentes aux besoins nouveaux financière (CMJCF).
ou mal-couverts. La FFMJC a développé l’utilisation d’un outil
4.1. Les instruments et espaces libre et collaboratif dédié à la remontée des
d’échanges difficultés : framavox. Et France bénévolat
dispose également d’un espace numérique
La diversité des instruments pour remon- collaboratif. D’autres têtes de réseaux orga-
ter les difficultés tient principalement à nisent des séminaires, des regroupements ou
la diversité des organisations, à la solidi- des groupes de travail thématiques qui mo-
té de leur tête de réseau, à leurs modèles bilisent les fédérations membres, représen-
socio-économiques. D’autres facteurs tées par les directeurs et/ou les membres des
interviennent également et notamment conseils d’administration (FFMJC, Familles
leur degré d’appropriation à la culture du Rurales, Elisfa, FCSF) et permettent ou visent
suivi et de l’évaluation. la remontée des difficultés.
Une association nationale comme l’AFEV Des enquêtes internes peuvent être orga-
par exemple, est particulièrement organi- nisées (Léo Lagrange, Accorderies, AFEV)
sée pour assurer le suivi de ses activités (ta- mais restent rares. Les temps de formation
bleaux de bord remplis quotidiennement sont parfois mis à profit pour cette remontée
par les salariés, consolidés par les pôles lo- (FFMJC, FCSF, Elisfa etc.)
caux et l’association nationale, baromètres
Elisfa assure également un accompa-
des Engagés chaque année, réunions heb-
gnement des régions, en réunion indivi-
domadaires et échanges informels).
duelle voire sur le terrain. Les appels ou
17 ÉTAT DES LIEUXLa Fonda - Mars 2021
les mails au service juridique, mais aussi par les DDVA, mais ils sont en nombre in-
les échanges avec d’autres partenaires suffisant, et ne sont pas à 100 % sur la vie
(branches, UDES) sont un bon vecteur de associative. Néanmoins, le suivi du parte-
remontée des difficultés, de même que les nariat est réalisé au moment du bilan de
formations métiers. Un groupe transversal la convention triennale. Et, à la DJEPVA,
est en train de se structurer pour mettre en une personne assure un suivi des associa-
commun ces remontées, mais ne s’est pas tions conventionnées sur la base de leur
encore doté d’indicateurs de suivi. santé financière, mais elle identifie aussi
des alertes non-financières (comme le
Dans d’autres réseaux, c’est plutôt à l’échelle
fonctionnement des instances)
du terrain, le plus souvent dans le dialogue
avec les acteurs du département, que se 4.2. Drapeaux rouges : des indica-
jouent les choses : c’est le cas de la CNFR, où teurs pour identifier les difficultés
les fédérations départementales assurent
la remontée des difficultés - mais aussi les Voici un certain nombre d’indicateurs aux-
échanges de bonnes pratiques. Chez France quels sont attentives les personnes interro-
bénévolat, c’est au niveau régional que s’or- gées ; ils signalent des difficultés en cours ou à
ganise la remontée d’information. venir, mais aussi des impacts positifs :
C’est aussi le cas à la FFMJC ou à la FCSF, — Variation du nombre d’adhérents ;
où réunions informelles et dialogue per- — Tenue des instances de gouvernance ;
manent avec les fédérations régionales
permettent de remonter les difficultés. — Postes vacants au CA ;
Dans ce réseau la question de l’évaluation — Turn over des professionnels ;
est fortement travaillée, que ce soit sous
forme d’expérimentation, d’échanges de — Nombre de structures ouvertes ;
pratiques ou de formations. — Nombre de projets développés ;
Enfin, Elisfa comme la CNAF, la FCSF ou — Recul de la précarité ;
Léo Lagrange disposent d’un observatoire où
-— Recul des violences .
des études spécifiques sont conduites (égali-
tés femmes-hommes, risques psychosociaux Les entretiens semi-directifs conduits
etc.) Du côté des partenaires institutionnels, par la Fonda n’étaient pas exclusivement
peu de choses sont formalisées. centré sur cette question, et ce très rapide
inventaire mériterait évidemment d’être
À la CCMSA ce sont les élus et les sala-
approfondi. Il laisse néanmoins apparaitre
riés des caisses locales qui font remonter
que la culture de l’évaluation est encore
les informations du terrain. A la DGCS :
faible. De fait, un travail sur les démarches
rien n’est formalisé, mais les échanges
et instruments de suivi et d’évaluation est
de mails sont nombreux. Du côté de la
apparu dans le cadre des ateliers comme
DJEPVA, les retours du terrain sont faits
une des priorités stratégiques du COPART.
18 ÉTAT DES LIEUXLa Fonda - Mars 2021
CONCLUSION
LA NÉCESSITÉ DE
DÉCLOISONNER
Améliorer
l'intercon-
naissance
On peut en retenir deux enseignements
principaux :
— La pertinence du COPART en
Se doter d'une
COPART lui-même, espace hybride et innovant
vision partagée
Etat des permettant d’une part d’améliorer l’in-
un lieux
espace
terconnaissance, le partage de bonnes pra-
hybride tiques et la circulation de l’information
et d’autre part d’aider les partenaires de
Pertinence
Etat des l’AVS se doter d’une vision partagée des
de la
lieux enjeux et des objectifs prioritaires
démarche — La pertinence de la démarche
Élaboration conduite par la CNAF et la Fonda
d’une stratégie
d’impact (entretiens et cycle d’ateliers) a été una-
collectif
nimement saluée. Elle contribue à dé-
montrer que l’élaboration d’une stratégie
d’impact collectif à l’échelle nationale est
La démarche conduite avec le COPART a possible, et invite à décliner la méthode à
fait l’objet d’un questionnaire de satisfac- l’échelon territorial.
tion dont les résultats détaillés sont en an-
nexe. Globalement, le taux de satisfaction
est très élevé et nous nous en réjouissons.
19 INTRODUCTIONLa Fonda - Mars 2021
Si l’on monte en généralités, cette dé-
marche souligne, s’il le faut, la nécessité
de décloisonner et de mettre en co-
hérence les actions de chacun, afin De fait, la réponse aux questions essen-
d’avoir plus d’impact ensemble que si l’on tielles pour l’avenir appelle prolonge-
agit isolément, ce qui est malheureuse- ments et approfondissements. Les prio-
ment le mode d’action encore prévalent. rités stratégiques sont maintenant plus
Les participants, tant du côté des institu- claires, tout l’enjeu va être de maintenir
tions que des têtes de réseaux associatives l’engagement de chaque acteur dans la
souhaitent sincèrement que la démarche construction des actions à mettre en
soit prolongée. Certains œuvre, tant au sein des réseaux associatifs,
parlent même de « sanc- qui ont des transforma-
tuariser » des temps dédiés Cette démarche souligne, tions à engager, qu’au ni-
au COPART. s’il le faut, la nécessité de veau du COPART.
Dans leur immense di- décloisonner et de mettre Pour y répondre, il nous
versité, les membres du en cohérence les actions de semble que la maîtrise
COPART ont en partage d’outils et de méthodes
chacun, afin d’avoir plus est propre à renforcer leur
des valeurs : ne laisser per-
sonne de côté, développer
d’impact ensemble que si capacité d’action, leur
le pouvoir d’agir des per- l’on agit isolément, ce qui est reconnaissance, leur effi-
sonnes et des collectifs, malheureusement le mode cience et leur pertinence.
agir en partenariat. Ils Dans le climat de défiance
d’action encore prévalent. et de fragmentation que
ont également le sou-
ci de créer- ensemble, nous connaissons, c’est
encore plus de valeur sociale : pour les salutaire de constater que l’enjeu de la
personnes concernées, mais aussi pour les coopération pluri-acteurs au service
partenaires du COPART et leurs membres, de l’intérêt général commence à être
et plus globalement pour les territoires. compris. Nous souhaitons sincèrement
que cette démarche innovante, comme
d’autres observées sur les territoires, per-
mette d’accompagner durablement la
transformation des politiques publiques.
20 INTRODUCTIONLa Tribune Fonda n°249 - Mars 2021
La Tribune Fonda n°249Annexes
- Mars 2021
GUIDE D'ENTRETIEN | p. 22
Guide d'entretien utilisé pour la rédaction des fiches
d'identité des structures du comité partenarial AVS
CONTEXTUALISATION | p. 24
Contexte et répondants au questionnaire
« Votre avis sur le cycle d’ateliers du comité partenarial AVS »
STRATÉGIE COMMUNE | p. 25
Retours sur les bases d’une stratégie commune
au comité partenarial de l’AVS
Sur la sélection des actions prioritaires
pour l’avenir de l’AVS
Sur les bases d’une stratégie commune
pour l’avenir de l’AVS
CYCLE D'ATELIERS | p. 28
Retours sur le cycle d’ateliers animé par la Fonda
Sur les entretiens individuels
Sur l’animation du cycle d’ateliers
Retours qualitatifs sur le cycle d’ateliers
ATTENTES | p. 30
Attentes des répondants sur le
comité partenarial de l’AVS
Sur les points positifs et d’amélioration
Sur les attentes et contraintes
21 DOSSIER
DOSSIERANNEXE
GUIDE D'ENTRETIEN
Introduction
Le comité partenarial de l’AVS s’est donné Carte d'identité de l'organisation
pour objectifs Structure / Nom de la personne(s) interrogée(s)
— D’identifier les difficultés que Fonction de la personne(s) interrogée(s)
connaissent les centres sociaux et les EVS
en cette période de crise 1. En quelques mots, pouvez-vous décrire
— De documenter les réponses appor- la mission de votre organisation ?
tées par les têtes de réseau et par les 2. Date de création
administrations 3. Nombre d’associations membres (le cas
— D’identifier les besoins non-couverts échéant) ou de réseaux départementaux
— De contribuer à construire, avec les 4. Nombre de structures AVS adhé-
têtes de réseaux et les administrations, rentes et la répartition CS / EVS
des réponses pertinentes et efficaces à ces 5. Quelle proportion représentent ces
besoins non-couverts structures sur l’ensemble de votre
Deux temps de réunion sont prévus les activité ?
27 novembre matin et 7 décembre après- 6. Comment est organisé votre réseau
midi. Afin de faciliter les échanges, la territorial ?
CNAF a confié à la Fonda le soin de dresser Relance : découpage en grandes régions ? En
un état des lieux et de repérer au préalable régions administratives ? Présence de bureau
les pratiques en cours dans les réseaux locaux ? Spécificités de votre organisation
partenaires. territoriale ?
C’est pourquoi nous interrogeons l’en-
7. Par rapport à l’AVS, pouvez-vous
semble des membres du Comité partena-
préciser les activités proposées par la
rial de l’AVS. Merci du temps que vous
tête de réseau à ses membres ?
nous consacrez.
L’ensemble des entretiens doit nous 8. Pour mener à bien la mission
permettre d’élaborer une cartographie des d’accompagnement des structures
difficultés et des réponses existantes, qui AVS adhérentes, mobilisez-vous :
servira de support aux temps de réunions. — Ressources humaines salariées (en ETP)
Afin de ne pas perdre la moindre miette — Ressources humaines bénévoles (en ETP)
de vos réponses, nous permettons d’enre- — Financements (budget annuel en € )
gistrer. Si vous vous y opposez, merci de — Moyens techniques et logistiques
nous l’indiquer. (internet / intranet, locaux, etc. )
— Autres : …
22 ANNEXESLa Fonda - Mars 2021
Venons-en aux difficultés
1. En temps normal, quels types de
difficultés rencontrent les centres
sociaux et les EVS de votre réseau /
dont vous êtes partenaires ?
Relance : Avez-vous par exemple identifié
des besoins de financement, ou d’accompa-
gnement sur la montée en compétences des Relance : Il peut s’agir de conséquences
professionnels et des bénévoles, la gouver- négatives, mais vous pouvez aussi évoquer
nance, le numérique, le modèle économique, des effets positifs sur lesquels nous pourrions
les regroupements et alliances ? Autres ? prendre appui pour structurer des réponses
pertinentes aux besoins des acteurs.
2. Disposez-vous d’instruments pour
faire remonter ces difficultés (suivi
personnalisé, enquêtes, tableau Les réponses aux difficultés
de bord, si oui, quels indicateurs
faites-vous remonter ? et lesquels 1. Face à ces difficultés, quelles réponses
vous mettent en alerte ? ) votre réseau/institution apporte-t-il à
ses membres/partenaires ?
3. Depuis le début de la crise sanitaire,
quelles difficultés rencontrent les centres 2. Pouvez-vous donner des exemples
sociaux et les EVS de votre réseau ? concrets d’actions proposées à vos
membres pour répondre à leurs
Relance : Diriez-vous que la crise a révélé difficultés ?
des difficultés nouvelles ? Ou amplifié des
difficultés déjà existantes ? Par exemple ? 3. Avez-vous connaissance de réponses
proposées par d’autres réseaux ou
4. Les objectifs de l’AVS sont de acteurs institutionnels ? Lesquelles
favoriser la cohésion sociale des mobilisez-vous ?
habitants, rompre l’isolement,
prévenir et réduire les exclusions, Relance : Par exemple : cellules de crise
renforcer les solidarités en intégrant territoriales, le DLA, le collectif PANA sur
les habitants dans des projets les besoins d’accompagnement au numérique,
participatifs, pour leur permettre les maisons des associations, etc.
d’exercer un rôle social au sein d’un 4. Qu’est-ce qui selon vous pourrait être
collectif ou sur le territoire. D’après- amélioré ? Ou inventé ?
vous, quelles conséquences la crise
sanitaire a-t-elle sur l’atteinte de ces C’est terminé, avez-vous quelque
objectifs ? chose à ajouter ?
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