Le dossierDécembre 2013 - Filière électroménager, pour un développement industriel, social et de l'emploi
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Le dossier Décembre 2013 Filière électroménager, pour un développement industriel, social et de l’emploi 1
Avant-propos L’industrie joue un rôle moteur dans les exportations et les échanges internationaux, la recherche et l’innovation. Sans industrie, pas de service. Or, les services aux entreprises représentent pourtant 16 % du PIB français. Socialement, la nécessité de sauvegarder et de redévelopper l’emploi industriel est d’autant plus grande que : • l’industrie représente encore plus de 2 millions d’emplois directs qui ne pourront être convertis dans les services ou la construction, • le secteur tertiaire est également menacé par les délocalisations (cf. centres d’appel, services financiers, …) et la recherche de productivité, la montée de la concurrence internationale, • les emplois de la distribution et du BTP, jusqu’alors moins menacés par les délocalisations, sont également en souffrance avec, qui plus est, des conditions de travail dégradées. La nécessaire prise de conscience de l’importance de l’industrie pour l’équilibre économique et social du pays est encore récente et tarde à se traduire par des actions concrètes susceptibles de répondre aux objectifs de ré-industrialisation de la France. L’objectif de ce document est de dresser un état des lieux de l’industrie de l’électroménager en France, d’identifier les enjeux économiques et sociaux qui en découlent et de proposer des alternatives pour une autre stratégie industrielle et sociale. Sommaire La place de l’électroménager en France p. 4 - L’industrie de l’électro est au coeur de nos foyers, lieux de vie et professionnel p. 4 - Au coeur de plusieurs technologies p. 4 - Les principaux acteurs de la filière p. 5 - Situation de l’emploi dans la filière p. 5 - Un marché en pleine expansion p. 7 Quelle efficacité des stratégies des industriels de l’électroménager p. 9 - Pour la CGT, la compétitivité des entreprises passe par une approche socialement responsable ... p. 9 - Ce qui handicape : le coût du capital p. 10 - Le lean manufacturing p. 11 - Développer la solidarité p. 12 Propositions CGT p. 14 2
La filière Electroménager Les produits électroménagers tiennent une place importante dans notre environnement. Ils ont et continuent d’accompagner l’évolution du progrès technique, technologique, au service de l’amélioration du confort de la maison et ont beaucoup œuvré pour l’émancipation des femmes durant les 30 glorieuses. Quel est le périmètre de la filière électroménager ? Comment définir ce secteur ? L’industrie de l’électroménager, telle que définie par le GIFAM (Grou- pement Interprofessionnel des Fabricants d’Appareils Ménagers), se segmente de la façon suivante : • les gros appareils électroménagers, avec trois univers : le lavage (lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge), la cuisson (four, table de cuisson, hotte, cuisinière, four à micro-ondes), le froid (réfrigéra- teur, congélateur), • le petit électroménager, qui se décompose en plusieurs univers : le soin de la personne (sèche-cheveux, rasoir, épilateur, …), le soin du linge (fer vapeur et générateur vapeur), la préparation des aliments et de la boisson (robot, blender, mixeur, bouilloire, …), le petit déjeuner (cafetière filtre, espresso, grille-pain, …), et auxquels on peut ajouter les articles culinaires (poêle et casserole, autocuiseur…) • le confort qui regroupe les climatisations, appareils de chauffage électrique, … Cette segmentation est ouverte par différents acteurs : • les groupes leaders diversifiés et présents à la fois dans le gros électroménager et le petit électroménager, voire le confort (ex : Bosch, Siemens, Fagor, Whirlpool, Electrolux, LG, Samsung, Haier, …) ; • les leaders généralistes du petit électroménager (Seb, Philips, …) ; • les spécialistes de certains segments du petit électroménager (Dy- son, Teraillon, …) ou du gros électroménager (Liebherr, Roblin, …) En France, la filière de l’électroménager se structure autour de trois acteurs : - Les fabricants : les principaux leaders européens des gros appa- reils électroménagers (FagorBrandt, Electrolux, Whirlpool, Candy, Gaggenau), et le leader mondial du petit électroménager et des articles culinaires (Groupe Seb) sont implantés en France ; - La distribution, elle-même segmentée entre les enseignes spéciali- sées (Darty, Boulanger, Saturne, …), les grossistes, les indépendants, la grande distribution (Hypermarchés, supermarchés), les ventes par internet qui connaissent un vrai essor et qui vont modifier le format actuel de la distribution ; - Les sous-traitants et fournisseurs : bien qu’une grande partie des composants soit aujourd’hui achetée dans des pays à bas coûts, les fabricants s’appuient également sur des entreprises implantées en France, y compris sur des achats stratégiques (ex : acier inoxydable, éléments de plasturgie, …) Contact : Le secrétariat FTM-CGT – Electroménager 01.55.82.86.46 revendicatif@ftm-cgt.fr 3
La place de l’électroménager en France L’industrie de l’électroménager est au coeur de nos foyers et des espaces professionnels... L’électroménager occupe toutes les pièces du foyer : • Salle de bain : brosse à dents électrique, sèche cheveux, sèche serviette électrique, rasoir, pèse- personne, soin de la personne… • Salon : aspirateur, radiateur de- sign, climatisation, ventilateur… • Cuisine : articles culinaire (ra- clette, fondu, grille pain), plaque de cuisson, bouilloire, cafetière, lave- vaisselle, réfrigérateur, congélateur, cave à vin, hotte, four, cuisinière. • Buanderie : lave-linge, sèche- linge… 98% des français possédaient au moins un appareil petit électromé- nager (PEM) en 2010. 308 millions d’appareils de PEM possédés en France. 12 appareils PEM possédés en moyenne par foyer (hors traitement de l’air, radiateurs électriques mo- biles). Elle est aussi au coeur de plusieurs technologies. Contrairement aux idées reçues, trise de la chaine de valeur fragilise les appareils électroménagers ne l’ensemble de l’outil de production sont pas des produits de commo- de la filière. dité. L’industrie se trouve au car- refour de plusieurs technologies (électronique, sidérurgie, domo- Electroménager Sidér urgie Emboutissage tique, plasturgie...) et repose sur un réel savoir-faire, qu’il faut valoriser et soutenir, au même titre que l’ont été les banques ou d’autres sec- C ommerce Distri but ion teurs industriels jugés stratégiques (défense, automobile...).Cela pose Electronique P last urgie Electrique dans la filière des problèmes de qualité et de réactivité grandissant du fait de l’éloignement des sous- traitants et des problèmes de qua- lité (Chine)…Cette perte de mai- 4
Les principaux acteurs de la filière Dans le domaine du gros Document 1 électroménager (GEM) Chiffre d’affaires des principaux groupes de Gros électroménagers Les principaux majors sont encore en 2011 (en Mds€) présents industriellement sur le ter- 16.0 ritoire. C’est notamment le cas : 14.0 14,4 • de l’espagnol Fagor (via sa filiale 12.0 11,3 FagorBrandt) 9,7 10.0 • de l’américain Whirlpool 8.0 7,6 7,2 • du suédois Electrolux, 6.0 • de l’allemand BSH, • de l’italien Candy. 4.0 3,6 3,0 2,8 • Les autres groupes mondiaux sont 2.0 1,4 1,4 ~ 0,9 0,8 0,8 présents (Samsung, LG, Haier, …) 0.0 Electrolux Samsung Whirlpool (Electro) (Electro) (Electro) Liebherr via des filiales commerciales. Gorenje Arcelik Indesit Candy Vestel Fagor Mièle BSH LG Jusqu’en 2013, Fagor-Brandt concentrait l’essentiel des emplois Document 2 industriels, avec environ 2 000 sa- Evolution du petit Electroménager ( en milliers d’appareils et en Milliards d’euros) lariés sur 4 sites dans les régions Centre et Pays de la Loire. L’établissement de Revin-Electro- lux souffre de la politique de délo- calisation du Groupe en Europe de l’Est et d’un positionnement sur un marché du lave-linge top qui ne bé- néficie pas d’actions commerciales ciblées dans des pays, fort nom- breux, où il n’existait pas à l’origine. Les emplois des services supports subissent quant à eux la mise en œuvre de centres de services par- tagés en Pologne. Le site Whirlpool d’Amiens connaît Dans le petit de nouvelles adaptations de leur de grandes difficultés sur le marché électroménager (PEM) organisation dans un Groupe en du sèche-linge, subissant l’échec Les principaux acteurs sont les perpétuelle réorganisation. du lancement de son nouveau groupes Philips (6 Md € de CA) et produit et là encore la stratégie du SEB (4 Md € de CA en 2012). Phi- Groupe Whirlpool qui rationalise lips s’appuie sur un dispositif prin- ses sites de productions. cipalement commercial et a déloca- lisé sa production en Asie. L’ensemble du périmètre Fagor- SEB reste le «dernier des mo- Brandt est, aujourd’hui, sous la hicans» avec une présence indus- menace, le Groupe Fagor ayant an- trielle en France qui repose sur des noncé sa volonté de procéder à un sites de process et d’assemblage. partenariat, qui risque de remettre Le groupe emploie près de 6 000 en cause le dispositif industriel et salariés en France, soit la moitié les fonctions supports. des emplois du secteur électromé- nager avec une forte présence sur Le site de Rosières (Groupe Candy) la région Rhône Alpes. reste spécialisé dans le domaine de Les établissements et les emplois la cuisson. Il a rencontré en 2010 du petit électroménager dépendent des problèmes de qualité sur cer- pour l’essentiel du Groupe Seb, de taines familles de produits. sa situation et de ses orientations stratégiques. Au sein du Groupe Seb, certains sites ou activités res- tent fragiles et/ou pourraient subir 5
Un marché en pleine expansion Depuis plus de 15 ans le marché du Document 3 gros électroménager est en crois- Evolution du marché français du gros électroménager en volumes sance en volume en France. Cela een milliers e s d’appareils d appa e s illustre que les besoins demeurent élevés. L’électroménager est un marché dynamique et porteur mais fragilisé par les exigences de rentabilité à court terme des actionnaires. Depuis plusieurs années, le secteur de l’électroménager se caractérise par : - un marché mondial dual, avec d’un côté les pays émergents, en Document 4 - Les principaux postes d’équipements de la maison en phase de premier équipement et 2009 ( en milliards d’euros) - source : eurostaf d’après Unibol 2010 et ob- de l’autre les pays matures, où servatoire Cetelem 2010 le marché de renouvellement et d’innovation, représente encore des débouchés importants, et offre des perspectives grâce à l’émer- gence de nouvelles habitudes de consommation. - un débat concurrentiel âpre, 20,3 9,1 9 7 6,1 5,1 marqué par un phénomène de concentration de l’industrie d’une Bricolage Ameublement Produits Electroménager Jardin Micro-informatique part, l’émergence de nouveaux bruts grand public opérateurs asiatiques ou turcs dans les pays à bas coût de main notamment le cas en France mais d’autre part. d’œuvre et des délocalisations opé- aussi en Allemagne. - une distribution en pleine rées, qu’au niveau des fonctions évolution, qui se concentre et supports, affectées par la création Dans les pays dits « matures », de développe ses propres marques de centres de services partagés, nouvelles habitudes de consomma- (marques de distributeurs…). Elle implantés en Pologne ou dans tion émergent (retour au fait-mai- voit aussi de nouveaux canaux se d’autres pays moins disant social. son, engouement pour la cuisine, développer (hard discount, vente prise de conscience écologique, ..) par internet…) et exerce une pres- Dans un environnement écono- et ouvrent ainsi de nouveaux poten- sion très forte sur les construc- mique marqué par une crise généra- tiels de développement. teurs. lisée, le marché de l’électroménager a fait preuve d’une résilience remar- Le secteur de l’électroménager Ces évolutions ont donné lieu à une quable et offre des perspectives de n’échappe pas à cette tendance concentration des acteurs, qui n’est croissance. et a subi, ces deux dernières dé- pas achevée, à une internationali- cennies, de profondes restructu- sation des bases, un mouvement D’une façon plus structurelle, à rations en Europe et en France. de délocalisation des productions l’échelle mondiale, les pays émer- vers les pays «low cost» offrant des gents offrent un potentiel de dé- Désindustrialisation perspectives de croissance plus veloppement et un réservoir de Ce phénomène, qui s’est accéléré forte, sous des restructurations per- croissance gigantesque dans une avec les crises de 2008 et plus ré- manentes de sites de production et dynamique de premier équipement, cemment de fin 2011, résulte de de fonctions supports et de ferme- tandis que pour les pays industriali- plusieurs causes : ture de sites. sés, même si certaines économies - la recherche permanente d’une sont actuellement conjoncturelle- rentabilité accrue et de gains de La filière de l’électroménager en ment sinistrées (Espagne, Grèce), productivité, France se voit donc fragilisée la consommation d’appareils élec- - l’externalisation (ou glissement) tant au niveau de la production, troménagers se maintient. C’est vers les services, compte tenu des implantations 6
- le renforcement de la concur- - la fragilisation des sous-traitants La poursuite de ce mouvement de rence internationale. et des filières, désindustrialisation conduit d’une - des pertes de savoir-faire, façon inexorable à une catastrophe Les conséquences de ce phéno- - un appauvrissement des terri- économique et sociale mène sont elles aussi connues toires, Celles-ci se sont traduites par de avec : - une dépendance accrue vis-à- multiples fermetures de sites, délo- - des dizaines de milliers d’em- vis d’autres régions du monde, calisations et des destructions mas- plois détruits dans l’industrie, - des nuisances environnemen- sives d’emplois, essentiellement - une baisse de la part de l’indus- tales accrues, dictées par les choix de groupes trie dans la valeur ajoutée, - une dégradation de la balance internationaux, dans une logique - une baisse des investissements, commerciale… purement financière. La situation de l’emploi Alors que le marché français Document 5 connait une croissance régulière et Evolution de l’emploi du secteur Electroménager reste l’un des principaux débouchés en Europe et dans le monde, le vo- 25 492 lume d’emplois directs dans la fabri- 22 993 21 984 21 289 21 491 cation d’appareils électroménagers 17 778 16 173 15 387 a été divisé par deux au cours des 14 007 12 782 12 377 12 039 11 531 10 864 dix dernières années, soit plus de 10 080 9 050 10 000 emplois supprimés. ( doc 5) Un mouvement de baisse des ef- fectifs qui pourrait se poursuivre 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 E2011 compte tenu de la pyramide des âges et de l’ancienneté des emplois du secteur. Document 6 Cartographie des emplois dans la filière électroménager Picardie Champagne Ardennes Effectifs : 1 240 Effectifs : 620 Whirlpool - Electrolux Electrolux Alsace Effectifs : 1 020 B/S/H/ - Domena Normandie Effectifs : 550 Ile de France SEB Effectifs : 640 SEB - Whirlpool Pays de Loire Indest - Fagor/Brandt effectifs : 1660 Fagor/Brandt Bourgogne Effectifs : 1000 Centre SEB - Magimix - Tefal effectifs : 1550 Fagor/Brandt Rosières Rhône Alpes Effectifs : 3250 Tefal - Calor Fagor/Brandt - SEB Lourdes Effectifs : 220 SEB - en forte densité d’emplois électroménager - en présence moins forte - en présence faible voire nulle 7
Aujourd’hui, la pyramide des Document 7 âges souligne les enjeux liés à la Evolution des effectifs de l’électroménagers par tranche nécessité de mettre en place une d’âge (en milliers) politique de formation et d’em- bauches attractives pour péren- niser la filière en France. (doc 7) Une érosion des emplois qui s’inscrit dans une logique de court terme et purement financière Les groupes privilégient aujourd’hui une vision financière à court terme et cherchent à rationaliser leurs dispositifs industriels et leurs ser- vices dans les pays industrialisés, à les transférer vers des pays émer- gents pour bénéficier des coûts de main d’œuvre inférieurs, des pari- tés monétaires et des contraintes Lyon, la fermeture a été estimée à législatives et environnementales 50 millions d’euros. plus faibles tout en se rapprochant de marché à fort potentiel de crois- Ces stratégies de rationalisation sance. des capitaux engagés ont été à l’origine de nombreuses suppres- La logique d’internationalisation des sions d’emplois et fermetures de bases procède également d’une vo- sites. Sur les dix dernières années, lonté de réduire les risques pays. Le de nombreux sites ont été fermés groupe SEB affiche par exemple un (Brandt Lesquin, Electrolux Reims, portefeuille d’activités réparties sur Indesit Thionville, Moulinex Fres- toutes les zones géographiques du nay-Villaines, Tefal Dampierre, Seb globe. A l’inverse, le groupe Fagor- Les Vosges, …), vendus (Fagor- Brandt est insuffisamment présent Brandt Lyon) ou restructurés (Calor, à l’international et dépend de trois Moulinex St Lô, …). principaux débouchés : France, Es- pagne, Pologne. Dernier exemple en date, le site de FagorBrandt de Lyon qui a été vendu à une société STIL créée pour reconvertir le site et gérer la décroissance programmée de la production de lave-linge top déloca- lisée en Pologne. A l’instar de cet exemple, on s’aper- çoit que les groupes tentent de sous-traiter la fermeture des sites : - La pérennité des activités appor- tées reste à démontrer. - Le groupe qui sous-traite la fer- meture s’évite une mauvaise com- munication/image de marque - Ensuite, les groupes restent no- tamment motivés par les aspects économiques. Les ré-industriali- sations leur permettent de réduire la facture « sociale », c’est-à-dire le coût induit par la fermeture (in- demnités de licenciements, coûts de dépollution,…). Pour le site de 8
Quelle efficacité des stratégies des industriels de l’électroménager ? Pour la CGT, la compétitivité des entreprises passe par une approche socialement responsable et pas dans les délocalisations Les stratégies adoptées par les le renforcement et le développe- fabricants et les distributeurs ont ment des compétences des sala- contribué au développement des riés. productions importées de zones à bas coûts, et notamment d’Europe C’est avec ce type de stratégie que de l’Est pour le gros électroména- des groupes comme BSH ou Miele ger (Pologne, Slovaquie, Rouma- conservent la majorité de leur base nie, …) et de Chine pour le petit industrielle en Allemagne. électroménager au détriment des productions européennes et natio- Document 8 nales et des emplois. Pourcentage de production dans les pays à faible niveau social La compétitivté de ces produits est 2005 2010 50 basée sur des faibles coûts sala- 45 riaux, de faibles contraintes légis- latives, fiscales et environnemen- 40 tales, la sous-évaluation de leur 35 monnaie, pratiquant ainsi un dum- ping fiscal, social, environnemental 30 et monétaire. 25 20 Ces éléments de compétitivité de ces fabrications sont pourtant rela- 15 tifs et sont en train d’être remis en 10 cause. Ces évolutions militent pour la défense de la production sur le 5 territoire français, d’autant plus que 0 le consommateur aspire à plus de BSH Electrolux Whirlpool Indesit traçabilité sur l’origine des produits - BSH reste très majoritairement implanté en zone à fort niveau so- et que ce dernier est prêt à payer cial. plus cher pour un produit fabriqué - c’est le groupe le plus dynamique, en France. FagorBrandt a été, à - c’est le groupe le plus profitable et rentable. titre d’exemple, le premier fabricant - Electrolux est le groupe qui a le plus «basculé» sa production vers d’électroménager bénéficiant de la des zones à faible niveau social. norme « Origine France Garantie ». - sans pour autant doper la croissance et la profitabilité bien au contraire, Les entreprises doivent miser - le groupe est en panne de croissance, il affiche un taux de profita- sur des facteurs compétitivité bilité parmi les plus bas du secteur. hors coûts, tels que l’innovation - Ces constats permettent d’interroger l’efficacité des modèles basés produit, la recherche et dévelop- sur la délocalisation des productions dans les pays à faible niveau pement, l’efficacité des organi- social. sations, la qualité des produits, 9
Le coût du capital est un handicap Le travail à des industrialisations dans des sitivement ou négativement selon est une richesse pays où la rémunération du travail les mouvements. Pour éviter cette La rémunération du travail ne re- est moindre. spéculation sur les parités moné- présente qu’une part mineure dans - soutien financier (Oséo, …) taires, les groupes doivent veiller le coût de fabrication d’un produit. à conserver les équilibres dans la Par exemple, un lave-linge vendu Elles ont par ailleurs «bénéficié» de localisation de leur production entre dans le commerce 600 euros ne dispositifs pour se restructurer : zone euro et zone dollar. «supporte» que 45 euros de coût - plan amiante, On peut donc s’interroger à l’in- de main d’œuvre directe. - aides à la formation, fini sur le bon niveau de parité - aides à la restructuration, … euro/dollar. Ce qui handicape La part salariale en Allemagne est Et cela sans aucun contrôle pu- les entreprises du secteur est proche de celui de la France. Ce blic de l’utilisation de ces fonds bien le coût du capital. qui n’empêche pas des groupes ni de leur efficacité sur le main- comme Miele, BSH ou Liebherr de tien ou la création d’emplois. Les bons résultats du conserver la majorité de leurs em- secteur plois en Allemagne. L’actualité 2013 a été marquée par Les groupes du secteur affichent La part socialisée du travail ( coti- l’effet d’aubaine que représente le des résultats financiers démontrant sations) finance en fait la protection CICE (crédit d’impôt pour la compé- la viabilité de ces organisations. La sociale qui a permis à des pays titivité et de l’emploi). Cette mesure rentabilité moyenne du secteur comme la France ou l’Allemagne constitue une forme supplémentaire est de l’ordre de 12%, soit un ni- de mieux résister à la crise. aux allégements Fillon. veau qui répond aux exigences exorbitantes des actionnaires et Les coûts cachés des marchés financiers. Les fabri- des délocalisations cants se sont désendettés et dis- Les entreprises considèrent la part posent, en outre, de moyens finan- salariale en termes de coût en oc- ciers conséquents pour procéder à cultant d’autres paramètres : perte des acquisitions, au détriment des de productivité (là où il y a un sa- investissements, sur le territoire larié européen, il y a peut-être 4 à français. 5 salariés chinois), soutien en for- Le Groupe SEB, leader mondial du mation pour superviser les équipes, petit électroménager, a ainsi pro- dérives qualitatives, pertes de réac- cédé à de multiples acquisitions en tivité, contraintes environnemen- 2011, en Inde, en Colombie, tout en tales, empreinte écologique des augmentant sa participation dans le produits,… Groupe Chinois Supor. De même, en 2011 le groupe Electrolux a La flambée des coûts de trans- fait l’acquisition d’un site en Egypte ports et de l’énergie. Aujourd’hui et en Ukraine et a annoncé le sup- en France, sur près de 15 millions pression de 5 000 emplois dans le Contrairement au de produits blancs vendus chaque monde principalement en Europe discours dominant, année, moins de 20% sont assem- et aux Etats-Unis. Il a notamment les entreprises ne sont blés dans l’hexagone. Quelle est la annoncé l’arrêt de fabrication de pas étranglées par les logique de développement durable? sèche-linge à Revin et la recherche cotisations d’un repreneur pour le site. Enfin, le Elles ont bénéficié de multiples La parité monétaire est l’argument groupe Whirlpool lui a emboité le aides et exonérations de cotisa- sur lequel s’appuient les directions pas en annonçant la destruction de tions : pour justifier des délocalisations. 1 000 emplois sur les mêmes zones - allègement de charges sur les Or, on ne construit pas une com- géographiques. bas salaires, pétitivité durable sur des éléments Sur la même période, la moyenne - réformes de la taxe profes- aussi fluctuants que les devises. des rémunérations des 4 principaux sionnelle, En effet, un euro fort permet de ré- dirigeants s’est élevée à 22 millions - Le Crédit Impôt Recherche duire considérablement le coût des de dollars soit l’équivalent de 735 qui permet de réduire leur fisca- achats pour les groupes situés en emplois avec un salaire annuel de lité. Pour autant, les montants zone euro. A l’inverse, il pénalise 30 000 dollars. déclarés n’ont pas forcément bé- les exportations. Ces annonces et les perspectives néficié aux études et productions Au cours de ces trois dernières de gains pour les actionnaires sont françaises. Certains projets déve- années, on a assisté à une forte saluées par les marchés financiers loppés en France ont donné lieu volatilité des devises qui joue po- et se traduisent par un redresse- 10
ment spectaculaire des cours de Les principaux fabricants de gros est essentielle, ce niveau élevé la bourse. Ce qui prouve que les appareils électroménagers ont, par de dividendes rapporté aux inves- marchés financiers ne sont pas au exemple versés, en 2010, plus de tissements est une réelle source service du développement de l’in- 140 millions d’€ de dividendes à d’inquiétude pour la stratégie à long dustrie et de l’emploi. leurs actionnaires contre 190 mil- terme de ces groupes. Ces résultats sont mis à profit des lions d’€ pour les investissements. actionnaires et des dirigeants mais Ainsi, en 2011, le groupe SEB a ne permettent pas de renforcer l’ef- versé 130 millions d’€ pour les in- ficacité sociale. Pire, ils accélèrent vestissements contre 100 millions le processus de désindustrialisa- de dividendes à leurs actionnaires. tion. Dans un secteur où l’innovation Lean manufacturing : une organisation inefficace industriellement et socialement Dans les groupes de la métallurgie, production sans stock l’interdé- Réviser les schémas les directions ne jurent plus que par pendance entre les salariés est d’organisation cette organisation du travail. Il est plus forte. Cette organisation im- L’industrie de l’électroménager a présenté comme une méthode anti- pose aux salariés de travailler sur été pensée pour être une industrie crise. Pis encore depuis les Etats le même rythme et davantage de de volume, impliquant la saturation Généraux de l’Industrie, des crédits fléxibilité. des outils de production. publics ont été débloqués pour permettre de diffuser le Lean dans Lean et inefficacité La spécialisation des sites montre les entreprises afin d’améliorer leur industrielle ses limites. Les industriels auraient efficacité. Il est devenu un «dogme Dans la filière, cette organisation plutôt intérêt à privilégier des sites patronal». du travail est développée par multi-produits pour une meilleure SEB via la méthode OPS (Opéra- dilution des risques et une organi- Dégradation tion Performances Seb). En appa- sation du travail ayant un moindre des conditions de travail rence le salarié est partie prenante besoin de flexibilité. Un rapport du centre d’étude de de l’organisation de son travail, l’emploi sur les conditions de travail de sa réorganisation. La sécurité, Et dans le même ordre d’idée, mé- et la santé au travail des salariés l’amélioration continue de la qua- langer des produits haut et moyen de l’Union européenne (recherche lité sont présentées comme gages de gamme avec une logique de réalisée par la Darès, Ministère du d’excellence. Cela se concrétise production lissée sur l’année. Pour travail), a montré le lien entre la dans l’organisation de l’ensemble cela, il faut maitriser toute la chaîne santé (risques psychosociaux) et des secteurs d’activité du groupe de valeur productive et donc inté- les formes d’organisation du travail (en passant de l’atelier aux fonc- grer des R&D sur les sites de pro- en Europe. Les conditions de tra- tions supports) avec la mise en duction qui travailleront en étroite vail et la santé au travail sont bien place d’indicateurs et de tableaux collaboration avec les équipes meilleures dans les organisations de bord permettant en temps réels de productions et de SAV. Cette apprenantes que dans les organi- de contrôler le taux de qualité et étroite collaboration permettra les sations en lean production. Cette rendement de la chaine de produc- meilleures innovations au plus forme d’organisation du travail où tion. Dans les fonctions supports, proche du besoin de la population. l’aliénation à l’organisation du tra- notamment la R&D, cela se traduit vail est forte, engendre TMS, mala- par du travail dans l’urgence une dies professionnelles, absentéisme, baisse des moyens et la préconisa- Définition du lean manufacturing stress, problèmes psychiques… tion d’objectifs inatteignables. L’école de gestion d’entreprise dite lean (littéralement C’est toute la chaine industrielle «mince») vise la performance de la productivité grâce Pour les salariés, la chasse aux qui se trouve affaiblit avec des à une amélioration continue. Celle-ci passe par l’élimi- temps morts n’est pas neutre, car pertes de compétences, de sa- nation des gaspillages, des temps morts et des réduc- pour optimiser la présence des sa- voirs, de qualité des produits, tions d’emplois pour un accroissement permanent de lariés sur leur lieu de travail, le lean d’inéfficacité,... la rentabilité financière de l’entreprise. manufacturing va faire en sorte de Les véritables perspectives, pour diminuer les déplacements qu’un la filière électroménager, c’est Sur ces bases, l’école de gestion lean est en constante salarié peut faire (par exemple, pour répondre aux besoins et ses évolution. Ces dernières années, elle a d’ailleurs chercher un outil) de sorte que celui- évolutions en garantissant des dépassé son cadre initial pour s’étendre rapidement ci soit en permanence en activité. emplois de qualité, tout en res- aux services administratifs ( lean Office), au dévelop- Les dangers du zéro stock. Dans pectant l’environnement. pement de produits ( lean development) et même au le cadre d’une organisation de la développement informatique. 11
attachés aux marques, gage d’in- novation, de sécurité des produits, de qualité, … - la proximité géographique offre une meilleure réactivité sur l’en- semble de la chaine, - le consommateur est de plus en plus sensible à l’origine des pro- duits. Chaque territoire doit pouvoir sub- venir à une majorité, voire à la to- talité des besoins de sa population et l’ensemble de ces mesures s’en- tend dans un cadre de coopération internationale renforcé, dans le but d’harmoniser les normes et les pra- tiques environnementales, fiscales, sociales, et de renforcer ainsi les Pour le consommateur, du 600 euros prix public, le prix droits des salariés, et le degré d’exi- il faut un meilleur de vente du fabricant en France gence en matière de responsabilité encadrement des relations à la distribution est inférieure à sociétale des entreprises pour que entre distributeurs 200 €, un niveau qui permet tout disparaisse la mise en concurrence et fabricants juste de couvrir les coûts variables d’un bout à l’autre de la planète des La pression exercée par la distri- de fabrication (matières premières, salariés. Une industrie de biens de bution est souvent avancée pour main d’œuvre…). La différence est consommation ayant pour finalité la justifier les choix des fabricants en constituée des coûts et des marges meilleure réponse aux besoins des matière de localisation de leur pro- de la distribution. consommateurs, dans le respect duction. Cependant, on peut s’intér- L’état doit intervenir sur les relations des salariés et des territoires. roger sur la répartition de la valeur distributeurs – fabricants et ceci est ajoutée sur la chaîne de valeur. Par d’autant plus souhaitable que : exemple, pour un lave-linge ven- - les consommateurs restent très Pour la CGT, il faut développer des solidarités internationales et des droits pour l’ensemble des travailleurs La généralisation des modes de capital qui jonglent d’un groupe Pour la CGT, avant d’être chinois, consommations similaires sur toute à l’autre par la spéculation, les indiens, tunisiens ou français, nous la planète est une autre illustration mêmes qui sont soumis à leur do- sommes des travailleurs qui faisons de la mondialisation actuelle. mination, les travailleurs du monde face au même patronat. Nous avons Elle est la conséquence de la entier. les mêmes intérêts à défendre face guerre économique que se livrent Elle est conjointe au déploiement à nos employeurs. les grands groupes multinationaux, mondial des grands groupes qui La première nécessité est donc de avec d’un côté toujours les mêmes ont deux objectifs. Le premier est nous organiser. C’est pourquoi la vainqueurs, les propriétaires du la prise de parts de marché dans CGT participe activement aux fédé- les zones géographiques où ils rations syndicales européennes et s’implantent, le second, qui avant internationales d’industries. tout prédomine dans la stratégie Notre objectif est que les salariés du patronat français, est la mise d’un même groupe multinational en concurrence des travailleurs en s’organisent en réseau syndical jouant sur les différences de niveau afin de faire front commun face à économique et social pour tirer l’en- l’employeur. semble vers le bas, ce qu’ils nom- Cela nous amène à préciser nos ment la compétitivité. orientations et propositions pour C’est la course au moins disant mondialiser le progrès social, pour social qui est organisée au sein solidariser les travailleurs du monde même des groupes. entier. 12
Nous considérons que la recherche sont inférieurs en droits. La clause de la santé des travailleurs et des et le développement, la fabrication la plus favorable doit se générali- populations environnantes, sans et le recyclage des produits indus- ser. cette coopération technologique, triels sont intimement liés et doivent facteur essentiel de maîtrise de donc s’effectuer à proximité les uns • Ces sites de R&D et de produc- leur avenir et de capacité à éla- des autres. tion ne doivent pas se faire au borer leur propre stratégie de Nous affirmons qu’il est économi- détriment de l’emploi de toute ca- développement au service des quement inefficace de séparer dans tégorie en France. Nous revendi- peuples. l’espace la R&D et la fabrication. De quons le développement de l’em- plus, dans tous les pays, vivent des ploi ici et ailleurs, sans opposer La généralisation de droits écono- personnes au niveau de qualifica- les choses. miques, sociaux, culturels de haut tions du plus faible au plus élevé. C’est pourquoi nous demandons niveau partout dans le monde est Tous doivent pouvoir trouver un que des représentants élus par seule garante du développement travail qui leur permette de vivre di- les salariés siègent en nombre de l’emploi de qualité dans tous les gnement proches de leur domicile. dans les conseils d’administra- pays du monde. Telle est notre am- tion ainsi que des droits écono- bition, notre combat. Il est donc légitime que chaque miques nouveaux pour les Comi- pays ambitionne de maitriser la conception et les productions en ré- ponse aux besoins sociaux de ses populations. Nous affirmons que des coopérations mutuellement avantageuses et respectueuses des populations et salarié(e)s peu- vent se concevoir en dehors de liens de subordination et d’objec- tifs de délocalisations guidées par des impératifs d’exploitation et de bas coût. Nous sommes donc fa- vorables à l’implantation de sites de conception et de fabrication de nos entreprises sous conditions. • Les produits et services, conçus et fabriqués par une entreprise qui s’implante dans un pays étranger, doivent répondre prioritairement aux besoins économiques, cultu- rels et sociaux des populations locales. Nous sommes donc opposés aux zones d’exportations dans les pays en développement dans leur conception actuelle. • Les droits humains, sociaux, le tés d’Entreprises pour intervenir droit du travail, les normes fonda- sur la stratégie des entreprises. mentales du travail et les principes Nous sommes les créateurs de directeurs de l’OCDE, doivent être richesses, nous avons notre mot à respectés. Cela relève de la res- dire, nous devons être entendus. ponsabilité de l’employeur, de la direction générale ici en France • Pour servir les intérêts de tous pour nos entreprises. les peuples, nous sommes favo- C’est pour cela que nous revendi- rables aux transferts de coopéra- quons l’ouverture de négociations tions permettant aux pays émer- et la signature d’un Accord Cadre gents de développer leur propre Mondial qui contraint l’employeur industrie. Par exemple, il ne peut à respecter les droits sociaux des y avoir d’amélioration des condi- travailleurs dans le monde entier, tions de travail, des conditions même si les lois et usages locaux écologiques de productions, donc 13
Propositions CGT Agir en faveur d’un développement industriel Emploi • De nouvelles prérogatives pour les comités Près de 30% des salariés de l’électroménager partiront d’entreprises, permettant de véritablement prendre en en retraite d’ici à 2015, soit l’équivalent d’environ 2 000 compte les propositions des élus du personnel et de emplois. La CGT revendique une embauche pour un leurs experts, au-delà du simple droit de consultation. départ, avec l’embauche en CDI des intérimaires. Un droit suspensif doit être créé. Une véritable campagne de communication doit être • Permettre à l’ensemble des salariés de la filière de engagée auprès des centres d’apprentissage, les bénéficier des mêmes droits et statuts. lycées professionnels, les universités, afin d’attirer les jeunes vers nos métiers. Investissement, innovation, recherche et développement : Certains groupes sont La formation un enjeu pour le développement de sérieusement à la traîne concernant l’effort R&D. la filière, un droit pour les salariés Trop souvent à vouloir favoriser la marge financière Le constat sur la démographie que nous connaissons, maximale, des projets intéressants sont abandonnés. le manque de mixité femme/homme dans les filières L’avenir de la filière passe par un renouvellement de visent à augmenter les budgets formation au-delà du nos procédés de fabrication, un renouvellement de minimum légal et de les fixer au moins à 4% de la masse nos produits, dans un souci constant d’amélioration salariale, avec un effort important sur les formations de nos conditions de travail et de nos performances qualifiantes. industrielles et environnementales. Le tutorat est essentiel pour une transmission de La CGT revendique un budget R&D au moins égal à qualité des savoir-faire dans nos entreprises. Il doit être 2% de la valeur ajoutée de nos entreprises. Elle doit valorisé par un statut et reconnu dans la qualification. alimenter une production répondant davantage aux besoins. Politique salariale Cela passe par une réorientation des richesses créées, Actuellement le travail n’est pas rémunéré à sa juste pour qu’elles profitent au développement de notre outil valeur. Tout au long de notre parcours professionnel industriel. on accroit sa qualification et quelle que soit sa catégorie, elle doit être reconnue par une revalorisation Une réorientation des aides publiques : du salaire. Elle est fondamentale pour l’efficacité Les groupes de l’électroménager sont passés ces économique, industrielle et sociale. Elle est le pilier dernières années à la caisse de l’Etat, via le crédit impôt de toute notre protection sociale (santé, retraite…). La recherche, les aides au chômage partiel, à la formation, CGT revendique un autre partage des richesses se les exonérations de cotisations, la suppression de la traduisant par une autre politique salariale. taxe professionnelle... il est inadmissible que des aides publiques puissent servir à la destruction d’emplois. Développer une organisation du travail La CGT exige une transparence de ces aides et surtout efficace. Pour étudier, rechercher, développer, l’imposition par l’Etat de contreparties aux entreprises fabriquer des produits de qualité et dans de bonnes en termes d’investissements industriels et humains, de conditions il faut une organisation du travail qui valorise politique sociale. l’individu (participe, propose, liberté de parole) mais dans une prise en compte d’un travail collectif. C’est La CGT propose la création d’un pôle financier tout le sens d’une véritable efficacité du travail : Qualité, public reposant sur la mise en réseau d’un ensemble délai, sécurité, conditions de travail, satisfaction du d’institutions financières de statut public ou semi public client, fiabilité. exerçant des missions d’intérêt général. Ce pôle doit être placé sous le contrôle public et social. Ces De nouveaux droits pour les salariés. financements seraient basés sur des critères d’emplois Ces dernières années, où l’on voit une stratégie et d’efficacité économique et sociale. financière prendre le pas sur une véritable politique industrielle, il y a urgence à donner de nouveaux droits La mise en place de comités stratégiques aux salariés : de filières permettant au niveau national et dans les • La mise en place du droit à l’information des salariés territoires d’implantation forte de réunir pouvoirs publics, par les organisations syndicales représentatives sur le patrons, syndicats, afin de travailler en commun sur temps de travail. le développement durable de la filière, dans un souci • La mise en place de représentants élus par constant d’amélioration les salariés aux Conseils d’Administration et de surveillance là où ils existent. 14
Un regard différent sur l’information sociale et juridique © Photos : Andres Rodriguez - Fotolia
CONSEIL l EXPERTISE l ASSISTANCE l PRÉVENTION l FORMATION Bruxelles Lille Paris Metz LE RÉSEAU Nantes Réunion DE PROXIMITÉ Nouvelle-Calédonie Lyon qui reçoit la confiance Bordeaux du plus grand nombre de CE et de CHSCT Toulouse Marseille pour • Des alternatives viables pour les salariés • Des solutions concrètes aux projets de réorganisation • Un dialogue constructif entre les acteurs de l’entreprise Diagnostic social et stratégique Conseil face aux changements permanents Qualité de vie au travail Santé au travail, risques psychosociaux SECAFI, une société du contact@secafi.com Tél. 01 53 62 24 40 www.secafi.com
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