Le Formulaire de Direc/ves An/cipées de la SRLF - Pr Jean Reignier Service de Médecine Intensive-Réanimation CHU de Nantes
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Le Formulaire de Direc/ves An/cipées de la SRLF Pr Jean Reignier Service de Médecine Intensive-Réanimation CHU de Nantes jean.reignier@chu-nantes.fr
Décision médicale: principes - Les souhaits du pa/ent sont au cœur de la décision qui doit être prise dans son intérêt exclusif. - Le pa/ent doit être informé (des diagnos:cs, des traitements, des différentes op:ons…). - La « compétence » du pa/ent à recevoir et analyser les informa:ons, puis par:ciper aux décisions doit être évaluée et prise en compte. Elle est très fréquemment altérée en réanima:on. - Evolu/vité: Les décisions ne sont pas prises « une fois pour toutes », mais sont évolu:ves avec l’état de santé du pa:ent et ses souhaits. - La complexité des situa:ons, le stress (…) rendent nécessaire l’élabora:on de stratégie communica/ons, incluant des ou:ls tels que des livrets d’accueil.
Les direc:ves an:cipées selon la loi (Loi Claeys-LeoneL, 2016; Ar:cle L1111-11) • Toute personne majeure peut rédiger des direc:ves an:cipées pour le cas où elle serait un jour hors d'état d'exprimer sa volonté. Ces direc:ves an:cipées expriment la volonté de la personne rela:ve à sa fin de vie en ce qui concerne les condi:ons de la poursuite, de la limita:on, de l'arrêt ou du refus de traitement ou d'acte médicaux. • A tout moment et par tout moyen, elles sont révisables et révocables. Elles peuvent être rédigées conformément à un modèle dont le contenu est fixé par décret en Conseil d'Etat pris après avis de la Haute Autorité de santé. Ce modèle prévoit la situa:on de la personne selon qu'elle se sait ou non aYeinte d'une affec:on grave au moment où elle les rédige. • Les direc:ves an:cipées s'imposent au médecin pour toute décision d'inves:ga:on, d'interven:on ou de traitement, sauf en cas d'urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évalua:on complète de la situa:on et lorsque les direc:ves an:cipées apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situa:on médicale. • La décision de refus d'applica:on des direc:ves an:cipées, jugées par le médecin manifestement inappropriées ou non conformes à la situa:on médicale du pa:ent, est prise à l'issue d'une procédure collégiale définie par voie réglementaire et est inscrite au dossier médical. Elle est portée à la connaissance de la personne de confiance désignée par le pa:ent ou, à défaut, de la famille ou des proches. • Un décret en Conseil d'Etat, pris après avis de la Commission na:onale de l'informa:que et des libertés, définit les condi:ons d'informa:on des pa:ents et les condi:ons de validité, de confiden:alité et de conserva:on des direc:ves an:cipées. Les direc:ves an:cipées sont notamment conservées sur un registre na:onal faisant l'objet d'un traitement automa:sé dans le respect de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 rela:ve à l'informa:que, aux fichiers et aux libertés. Lorsqu'elles sont conservées dans ce registre, un rappel de leur existence est régulièrement adressé à leur auteur. • Le médecin traitant informe ses pa:ents de la possibilité et des condi:ons de rédac:on de direc:ves an:cipées. • Lorsqu'une personne fait l'objet d'une mesure de tutelle, au sens du chapitre II du :tre XI du livre Ier du code civil, elle peut rédiger des direc:ves an:cipées avec l'autorisa:on du juge ou du conseil de famille s'il a été cons:tué. Le tuteur ne peut ni l'assister ni la représenter à ceYe occasion.
Les direc:ves an:cipées selon la loi (Loi Claeys-LeoneL, 2016; Ar:cle L1111-11) Toute personne majeure peut rédiger des direc:ves • an:cipées pour le cas où elle serait un jour hors d'état d'exprimer sa volonté. Ces direc:ves an:cipées expriment la volonté de la personne rela:ve à sa fin de vie en ce qui concerne les condi/ons de la poursuite, de la limita/on, de l'arrêt ou du refus de traitement ou d'acte médicaux.
Les direc:ves an:cipées selon la loi (Loi Claeys-LeoneL, 2016; Ar:cle L1111-11) Les direc:ves an:cipées s'imposent au médecin pour toute • décision d'inves:ga:on, d'interven:on ou de traitement, sauf en cas d'urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évalua/on complète de la situa:on et lorsque les direc/ves an/cipées apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situa:on médicale. La décision de refus d'applica/on des direc:ves an:cipées, jugées • par le médecin manifestement inappropriées ou non conformes à la situa:on médicale du pa:ent, est prise à l'issue d'une procédure collégiale définie par voie réglementaire et est inscrite au dossier médical. Elle est portée à la connaissance de la personne de confiance désignée par le pa:ent ou, à défaut, de la famille ou des proches.
Les direc:ves an:cipées selon la loi (Loi Claeys-LeoneL, 2016; Ar:cle L1111-11) A tout moment et par tout moyen, elles sont • révisables et révocables. Elles peuvent être rédigées conformément à un modèle • dont le contenu est fixé par décret en Conseil d'Etat pris après avis de la Haute Autorité de santé. Ce modèle prévoit la situa:on de la personne selon qu'elle se sait ou non aYeinte d'une affec:on grave au moment où elle les rédige.
Les direc:ves an:cipées selon la loi (Loi Claeys-LeoneL, 2016; Ar:cle L1111-11) Le médecin traitant informe ses pa/ents de la • possibilité et des condi:ons de rédac:on de direc:ves an:cipées.
Les direc:ves an:cipées: points clés • Les directives anticipées expriment la volonté de la personne relative à sa fin de vie • C’est un document écrit, daté et signé par le patient. • Le patient peut les modifier ou les révoquer à tout moment (en le notifiant par écrit). • Elément majeur de la décision chez le patient inconscient, elles ne s’appliquent que dans les situations où le patient est hors d’état d’exprimer sa volonté. • Lorsqu’un médecin envisage de prendre une décision de limitation ou d’arrêt des traitements, il doit obligatoirement en rechercher l’existence (demande à la personne de confiance, à la famille et/ou aux proches). • Circonstances de non application des directives anticipées: • Contexte de l’urgence vitale • Lorsque le médecin les juge manifestement inappropriées à l’état du patientà procédure collégiale + décision motivée dans le dossier + information de la personne de confiance et/ ou des proches. • Mais: Très peu de personnes en ont rédigées (
Des Direc/ves an/cipées, pour quoi faire? Ø Deux modèles sont proposés, selon que vous êtes actuellement bien portant ou aMeint d’une grave maladie. Ø Est-il possible d’exprimer des souhaits ou des volontés autres que les volontés de nature médicale qui sont men/onnées dans les modèles A et B ? Ø Avec qui en parler ? Ø Le médecin devra-t-il respecter vos direc/ves ? Ø Après avoir rédigé des direc/ves, est-il possible de les modifier ? Ø Où conserver vos direc/ves ? L’essen/el, répétons-le, est que vous informiez votre médecin et vos proches que vous avez rédigé des direc/ves an/cipées en leur indiquant où elles sont conservées. Ainsi vous serez assuré que, lors de votre fin de vie, vos volontés seront respectées.
• De plus en plus de patients meurent à l’hôpital. En France, 55% des décès surviennent à l’hôpital. • Une forte proportion des décès surviennent en réanimation. 22% des décès en établissement de soins surviennent en « Soins critiques » 20 à 25% des patients admis en réanimation vont y mourir • 50 à 80% des décès en réanimation surviennent dans un contexte de décision de limitation ou d’arrêt des traitements de support. • Tous les traitements de support peuvent être concernés (LATAREA. Lancet 2001; EPILAT AIC 2015)
• De plus en plus de patients meurent à l’hôpital. En France, 55% des décès surviennent à l’hôpital. • Une forte proportion des décès surviennent en réanimation. Au CHU 22% des dedécès Nantes, 13% des en établissement décès de soins surviennent surviennent en « Soins critiques » dans20leà service de Médecine 25% des patients Intensive- admis en réanimation vont y mourir Réanimation • 50 à 80% des décès en réanimation surviennent dans un contexte de décision de limitation ou d’arrêt des traitements de support. • Tous les traitements de support peuvent être concernés (LATAREA. Lancet 2001; EPILAT AIC 2015)
Au 21ème siècle… Plus de 500 000 patients/an
La réanima:on est mal connue et source stéréotypes auxquels sont confrontés quo:diennement les professionnels des services: • de la part des pa:ents (« Pas d’acharnement thérapeu:que », « Ne le débranchez pas »…), • mais aussi de leurs médecins (“acharnement”, “passer un cap”...)
La réanima:on est mal connue et source stéréotypes auxquels sont confrontés quo:diennement les professionnels des services: • de la part des pa:ents (« Pas d’acharnement thérapeu:que », « Ne le débranchez pas »…), • mais aussi de leurs médecins (“acharnement”, “passer un cap”...)
Les « spécificités de la réanima:on » 1. Contexte aigu (ni les proches, ni le pa:ent ne sont « préparés ») 2. Le pa:ent n’est pas conscient ou très souvent incapable d’exprimer ses souhaits et ses besoins. 3. U:lisa:on de nombreux traitements qui peuvent (doivent…) prolonger la vie.
Mortalité Retour à domicile Long séjour, réhabilita:on Systemic Inflammatory Response Syndrome Criteria in Defining Severe Sepsis. Kaukonen, NEJM 2015
Survie 109 pa:ents ayant survécu à un SDRA Suivi pendant 5 ans Age : 44 ans Durée de ven:la:on: 22 j Marche Durée de séjour en réanima:on: 25 j Curarisés: 62% EER: 13% Reprise du travail: Ø A un an: 48% A 5 ans: 77% Marche (6min): Qualité de vie Ø A un an: 66% théor A 5 ans: 76%
Séquelles psychologiques Psychiatric symptoms a]er acute respiratory distress syndrome: a 5-year longitudinal study. Bienvenu, Intensive Care Med, 2017
Le vieillard et la réanima:on Admission favorisée (1518) Procédure habituelle (1518) Mortalité à 6 mois • Age: 85 ans` • 85 ans • IGS2 64 • IGS2 59 • Dépendance «(ADLs): 6 • ADLs: 6 • Pa:ents ou proches consultés: 49% 24% • Pa:ents favorables à une admission: 88% 66% • Admis en réa: 61% 34% Ø « Admission en réanima/on favorisée » = Mortalité à 6 mois supérieure (pas de différence après ajustement) Ø Qualité de vie iden/que Effect of Systema/c Intensive Care Unit Triage on Long-term Mortality Among Cri/cally Ill Elderly Pa/ents in France Guidet, JAMA, 2017
Le vieillard et la réanima:on Admission favorisée (1518) Procédure habituelle (1518) Mortalité à 6 mois • Age: 85 ans` • 85 ans • IGS2 64 • IGS2 59 • Dépendance «(ADLs): 6 • ADLs: 6 L’admission en réanima:on d’une personne de plus de • Pa:ents ou proches consultés: 49%24% 75 ans doit : • Pa:ents favorables à une admission: 88% 66% 1. être examinée • Admis en réa: 61% 34% au cas par cas 2. Rigoureusement correspondre aux souhaits d’un pa:ent (bien eninformé) Ø « Admission réanima/on favorisée » = Mortalité à 6 mois supérieure (pas de différence après ajustement) Ø Qualité de vie iden/que Effect of Systema/c Intensive Care Unit Triage on Long-term Mortality Among Cri/cally Ill Elderly Pa/ents in France Guidet, JAMA, 2017
Les souhaits antérieurs du pa:ent sont mal connus en réanima:on Au moment de la décision de fin de vie, les souhaits des pa:ents n’étaient connus que chez 181 (23 %): – Exprimés oralement (73 cas, 9.4 %), – Écrits sous forme de direc/ves avancées (10 cas, 1.3 %) – Exprimés par une personne de confiance désignée au préalable (1.3 %) – Rapportés par un proche (108 cas, 13.9 %). Un consultant extérieur a été impliqué dans 46 % des décisions. Withholding or withdrawal of treatment under French rules: a study performed in 43 intensive care units. The EPILAT study Lesieur, Ann Int Care, 2015
Les proches souffrent Dépression sévère « Mal être psychologique » Qualité de vie altérée One-Year Outcomes in Caregivers of Cri/cally Ill Pa/ents Cameron, N Engl J Med, 2016
Symptômes de stress post trauma:que (PTSD) PTSD = association de symptômes d’intrusion (cauchemars et de flash-backs), de symptômes « physiques » (irritabilité, insomnies, troubles de la concentration) àdes symptômes d’évitement 10-20% après le décès inattendu d’un proche 30-40% des proches 3 mois après la réanimation • Risque accru: – Décès du patient après limitation des soins 60% – Information ressentie comme incomplète 48% – Partage des prises de décisions 48% – Décès du patient en réanimation 50%
Les proches souffrent • D’un manque d’informa:on • D’être étroitement associés aux décisions de fin de vie Azoulay Am F Respir Crit Care Med 2005
Les décisions de fin de vie peuvent être source de conflits et burn-out Azoulay Am F Respir Crit Care Med 2009
L’équipe Le garant de soins de qualité Associa:on de tous les membres de l’équipe à toutes les étapes de la prise en charge du pa:ent
• Concerta:on lors de la visite clinique – Évalua:on et traitement des symptômes d’inconfort – Besoin du pa:ent – Besoins des proches • Staff (quo:dien) avec par:cipa:on des infirmières et des aides soignantes • Implica:on dans le projet thérapeu/que • Par:cipa:on des infirmières et aides-soignantes aux entre:ens avec les proches • Élabora:on en commun de protocoles
• Elaborée par la Commission d’éthique de la Société de Réanima:on de Langue Française avec le plein sou:en et la volonté du Conseil d’administra:on (Pr Jean-Paul Mira) • Deux ans. • Valida:on externe (100 volontaires non médecins et médecins réanimateurs) • Diffusées en janvier 2018 lors du congrès na:onal • Diffusion et informa:on aux autres spécialités • Large “publicité”
3 « rubriques »: 1. Traitements 2. Séquelles 3. Condi:ons de la fin de vie
Vous pouvez aussi lire