Le journal de l'Olivier - N 38 OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2018 - Maison Marie Immaculée
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Chers lecteurs, chères lectrices, Il y a douze mois on se souhaitait une bonne année sans savoir toutes les richesses que nous allions vivre pendant cette période à l’Olivier. Je vous propose une petite comparaison entre ces mois en Belgique et à l’Olivier. Au niveau climatique, nous pouvons parler d’une année particulièrement chaude avec la canicule de cet été et des précipitations moins nombreuses que les années précédentes. Les effets du réchauffement climatique sont bien là. Et à l’Olivier me direz-vous? La canicule s’est aussi fait ressentir mais contrairement aux autres années, les résidents et le personnel pouvaient passer par l’auditorium climatisé pour se rafraîchir un peu. Les différentes équipes ont fait preuve de solidarité dans ces périodes difficiles sans échauffer les esprits. La cellule éco-team, pilotée de main de maître par Jean-François Pottier, s’est mise au travail pour lutter à son niveau contre le réchauffement climatique en optimalisant l’utilisation de différentes énergies dans la maison. La Belgique est connue pour ses festivals en tous genres; à l’Olivier cette année nous avons eu nos habituels bal du 21 juillet et de fin d’année. Des anniversaires à fêter comme les 10 ans du Romarin et de la présence des Sœurs du Berlaymont au rez jardin, nous ont donné l’occasion d’organiser des activités riches en rencontres et en échanges. 2018 restera une grande année pour les sportifs belges qui se sont illustrés, tant dans des sports individuels que collectifs. Nous retiendrons la médaille d’or des Red Lions en hockey sur gazon, la médaille d’or d’une jeune gymnaste aux championnats d’Europe, de nombreuses médailles en athlétisme, une médaille d’or en patinage de vitesse aux JO ,mais encore, huit jours en jaune au tour de France, une troisième place des diables au mondial, un titre aux masters pour le tennis en chaise roulante ainsi qu’une médaille de Bronze en ski aux jeux paralympiques, des sœurs Sana. 2
A l’Olivier, nous avons eu des diplômés en Oliquilibre et de nombreux médaillés en sport cérébral pour les quizz, les conférences, la philosophie et les jeux de société. Tout comme la monarchie Belge, vous avez eu plusieurs occasions de faire vos visites aux serres de Laeken, au bois de Hal ou à la côte en court ou long séjour. Pour rendre tous ces évènements un peu plus festifs, vous avez été initié au brassage de votre bière « L’Olivarius » qui remporta un vif succès lors de notre traditionnel marché de Noël. Je terminerai ce bilan avec la nomination de Julien Crowin au poste de responsable nursing pour encadrer l’équipe soignante et paramédicale avec le soutien de Anne Naze et Sandra Brebion. Contrairement à Charles Michel, j’ai la chance d’être entourée d’équipes dynamiques, enthousiastes et compétentes pour vous ac- compagner au mieux. Je les remercie et je vous invite à ne pas hésiter à les remercier quotidiennement pour toutes leurs petites attentions à votre égard. Je vous remercie pour cette année et je me réjouis de vivre les aventures que nous réserve 2019. Mme Nachtergaele 3
Sommaire Bienvenue à l’ Olivier………………………………..…………...Page 5 Hiver es-tu là?...........................................................................................Page 5 La douceur de l’automne………….…………...………..…..Pages 6 et 7 Soirée cinéma-débat………………………………..…………….Page 8 M. Van Wylick nous ouvre les portes de son histoire…….Pages 9 à 11 De Waterloo à Uccle……………………………………………Page 12 Interview de Aurore, aide soignante……..…..………….Pages 13 et 14 De l’Afrique à la Belgique, découvrons Mme Beudels ...………Page 13 Conférence sur Jacques Brel…..………………………...Pages 16 et 17 Le Saviez-vous?..............…………………………………...…….Page 17 Exposition de peinture et de vidéos………………….……...….Page 18 Surréalisme à l’Olivier …. ........………………..…….........Page 19 et 20 Portfolio d’automne.…….……………………………………...Page 20 Un jour, un bénévole……………………………………………Page 21 Atelier écriture……………………………………..……Pages 22 et 23 Faisons connaissance avec Sœur Muriel...………...……...Pages 9 et 10 Rubrique littéraire………………………………...…………….Page 24 Bonne route Iza………………………………………………. Page 24 Présentation de Sœur Muriel………………….…………...…...Page 25 Hommage à Sœur Marie-Pascale……………………….Pages 26 et 27 Souvenirs………………………………………………………..Page 27 Les jeux de Sœur Marie-Laure………….....……….…...Pages 28 et 29 Petites annonces………………….....…………….………….…Page 30 Texte de Prévert…………...…….……………………………..Page 31 4
Nous leur souhaitons la bienvenue! Nous sommes heureux d’accueillir parmi nous, Mme Claudine Baleux, Mme Marie-Odile Beudels, Mme Catherine De Decker, Mme Elisabeth Dhanis, Mme Annette Jacquemin! Nous accueillons également des nouveaux membres du personnel! Bienvenue à Safia Anouar, Ousmane Ba, Chaimae El Farri, Lydia Jacques et Luminata Florescu. « Même si tu ne sais pas totalement où tu vas, ne cesse jamais d’avancer. » L’hiver est bousculé cette année. A cause des changements climatiques, avez-vous dit? Vigoureux, nous en sommes loin, semble-t-il. Nous ne sommes malgré tout pas à l’abri d’un coup de manivelle en retour, il ne fait que commencer. Sa neige sera-t-elle au rendez-vous? D’antan la neige était partout! Batailles de boules de neige dans la rue, dans les cours d’écoles, les chaînes aux pneus sur les quelques voitures existantes, les bonhommes de neige se multipliaient, froid piquant, les fleurs de glace sur les vitres, « Les tremblants animaux, Que le givre a fait naître, La nuit sur ma fenêtre, Ils broutent des fougères, Dans un bois plein d’étoiles, Et l’on voit la lumière, A travers leurs corps pâles. », racontait Maurice Carême. Un souvenir épique et stressant d’une route montante, subitement verglacée, où la voiture patine dans tous les sens et recule au lieu d’avancer! Les souvenirs de trajet en traîneau pour aller à l’école pour certains ou s’amuser pour d’autres. A quand la neige artificielle comme sur les pistes de ski? Ce qu’il y a de sûr, c’est que l’hiver suscite la réflexion, les souvenirs et la poésie chez les membres du comité du jour- nal! 5
La douceur de l’automne et la chaleureuse ambiance à l’Olivier Il a fait bon vivre diront certains, ces trois derniers mois. Tantôt festives, tantôt gourmandes, les semaines ont défilé à folle allure. Une projection sur la question du bonheur suivie d’échanges avec un public nombreux et diversifié donnait le ton. Une chose est sûre, le bonheur n’aurait pas la même saveur si nous ne le partagions pas et si nous ne régalions pas nos papilles! Et...justement en parlant de ça, c’est ce que nous avons fait lors de la semaine du goût! Grâce à la participation de différents membres du personnel, nous avons découvert d’autres cultures et goûté des saveurs jusqu’alors inconnues! Mévi a ouvert le bal en nous présentant des plats typiques des Balkans et d’Albanie, son pays d’origine. Un régal! Salwa et Soukaïna ont poursuivi avec des spécialités Marocaines. Briques de poulet et pâtisseries diverses, sans oublier le célèbre thé à la menthe, ont donné une touche exotique! Quel délice! La douceur de la fleur d’oranger, associée au goût du safran nous ont été présentés par Sahar et son gâteau, une spécialité Iranienne. Succulent! Francesco nous a méticuleusement préparé les fameuses Arancinis siciliennes. Exquis! Enfin nous avons achevé cette semaine avec le Beaujolais Nouveau durant une après-midi festive avec Christian Pourtois et son accordéon. Evènement magnifiquement orchestré par Clémence, nous avons fêté les dix ans de la création du service Romarin! Nous avons eu la chance d’accueillir la Harpiste de renommée Astrid Desantoine. Une auberge espagnole chaleureuse et une nouvelle conférence à l’égard, cette fois- ci, des aidants proches a intéressé plusieurs personnes. Le bal du Roma- rin a conclu la semaine avec encore une fois, un buffet! Préparé par le personnel du Romarin, celui-ci a remporté un vif succès chez tous les gourmands. En parallèle, nous avons fêté les 10 ans de l’arrivée des sœurs du Berlaymont, vous trouverez plus loin, un article à ce propos. Un Saint Nicolas « rajeuni, sympa et loquace », a défilé dans les couloirs avec des friandises le 6 au matin. Sans attendre, nous humions déjà les odeurs de gaufres, vin chaud, chocolat chaud et autres délices grâce au marché de Noël. 6
Celui-ci fut organisé en collaboration avec les bénévoles, les résidents l’ont qualifié de « diversifié, il présentait de jolies choses. Bonne ambiance, dans tout du monde. Nous avons aimé la possibilité d’échanger avec ceux qui tenaient les stands joliment décorés ». L’ambiance conviviale, les gaufres de Bernard, les biscuits de Nathalie, les friandises de Françoise, le service du nouveau bar avec Michel, Patrice et Carlos aux commandes, les décorations et livres de Francine, le stand des tricoteuses, le stand d’Oxfam tenu par Danielle, les jolies choses de Mme Gilmont, l’ensemble vocal Ancora, le groupe de l’ISB et la présence de nombreux élèves accompagnés par Danielle Tylke. Cette fois-ci la cheffe d’orchestre était Natalie, bravo et merci! « C’est la première fois que j’ai aimé aller au marché de Noël », « Un grand merci aux bénévoles et à Natalie ». Clôturons décembre avec la visite du Père Noël et sa hotte remplie de cadeaux ainsi que la présence de Frédéric Lamory pour le traditionnel bal de fin d’année! Rires, vocalises, déhanchés, émotions étaient au rendez-vous! MERCI à tous, pour votre participation. Voici quelques photos souvenir ci-dessous! Rendez-vous très vite, au printemps, pour la prochaine édition! D’ici là, les tulipes et narcisses auront peut-être vu le jour près du verger! Si c’est le cas, vous pourrez alors cueillir vous-même des fleurs pour en faire des bouquets à moindre prix! Une boîte sera dressée pour accueil- lir la monnaie, avec toutes les informations nécessaires! 7
Soirée cinéma-débat… Ce 30 octobre 2018 était organisée à l’Olivier une soirée ciné-débat autour du film de Julien Peron : « C’est quoi le bonheur pour vous ? » La soirée était ouverte au public extérieur ainsi qu’aux résidents. L’assemblée nombreuse et variée participa pleinement à la présentation du documentaire. En début de soirée Julien Peron nous a partagé son parcours de vie et comment il était arrivé à la réalisation de ce documentaire. « Le bonheur est vital et indispensable à notre équilibre. Il est à l’origine de nombreuses vertus et joue un rôle prédominant sur notre santé : être heureux permet de vivre plus longtemps, d’avoir un meilleur système immunitaire et d’être bien dans sa peau, tout simplement ! Cela apparaît comme nécessaire pour mener une vie personnelle et sociale harmonieuse » Pendant 4 ans, Julien Peron a sillonné notre belle planète en autofinancement à la rencontre de ces hommes et femmes qui cherchent à percer les mystères du bonheur. Et le film qu’il nous a présenté en est le résultat. Les prises de vue et les commentaires sont d’une qualité exceptionnelle. Aujourd’hui, le progrès apporte le confort mais pas toujours le bonheur. Chacun et chacune est invité à se poser la question : « C’est quoi le bon- heur pour moi ? » Suite à la projection du documentaire, il y eut un très bon moment d’échange sur le thème du bonheur. Merci pour cette belle soirée, Sœur Paul-Dominique .CSJ Une partie du public nuancera les propos en exprimant une déception quant aux personnes interviewées. Intéressantes certes, mais pas si diversifiées. Pour la plupart, des universitaires, et des personnes d’un certain niveau social et souvent encore actives. La réponse est-elle universelle? Le contenu est une chose, mais les interactions entre les résidents et visiteurs étaient sans aucun doute la plus grande réussite! Céline 8
Globe-trotteur? M. Van Wylick a posé ses valises à l’Olivier! Voici la première partie de son récit. Je me suis marié en janvier 1952. Ma femme est décédée le jour de Toussaint 2011. Nous avons 6 enfants (4 filles et 2 garçons) dont des triplés. Sans être parfaite notre famille est heureuse. Tout au début du siècle dernier (1925) ma mère, française mais paradoxalement anglophone, me mit au monde en plein cœur de la Chine, à Kuling, petit hameau dans les montagnes bordant le gigantesque fleuve Yangtsé à une nuit de bateau fluvial, en aval de Hankéou, aujourd'hui Wuhan. Je suis donc né anglophone en terre chinoise et le suis resté car mon père architecte (et belge lui) travaillant pour la défunte Société Générale de Belgique se voit muté à Hong Kong en vue de reprendre la direction de la succursale de la Générale en cette stratégique ville portuaire d’Extrême Orient. C'est la que je prends conscience de ce que vis et le mémorise. J’ai 4 ans et m'ouvre a la vie scolaire maternelle et primaire, toujours en anglais. Chaque jour pour me rendre au collège depuis le Peak jusqu'en ville, j'utilise le célèbre funiculaire, ouvert sur de splendides panoramas sur la rade de Hong-Kong, je contemple la flotte britannique (His Majesty's Ships) à l'ancre ainsi que les paquebots aux quais de Kawloon. Le goût de la mer me pénètre. Chance, avant l'âge de 10 ans j'aurai fait le tour du monde par les océans Atlantique, Pacifique, Indien... Mon père rentre tous les 3 ans en Belgique en congé, par la voie 9
maritime. L'aviation intercontinentale n'existe pas encore. Au dernier congé de 1934/1935, il est temps pour moi d'entreprendre des études secondaires en Belgique. Le collège Saint-Pierre et son internat Avenue Coghen à Uccle (à 2 pas de « L’Olivier ») sera choisi. Je m'initie progressivement non sans douleurs à la langue française, latine et grec dans le prix. Sitôt mes parents repartis en Chine, je découvre la solitude. Un matin de mai 1940, l’internat s’éveille en émoi, la guerre est là! Les allemands attaquent la Belgique et la Hollande. La « Blitzkrieg » nous amène rapidement (18 jours) à devoir capituler. J'ai 14 ans. Le collège ne sera pas inquiété. Les cours reprendront. L'axe Allemagne Russie Japon permet de garder contact avec mes parents. Mais en juin 41, le Reich allemand rompt le pacte et attaque la Russie. Du même coup, les japonais attaquent Hong Kong. Tout contact avec mes parents est dès lors coupé. Ils sont internés dans des camps de concentration japonais. Quelques mois plus tard, la Croix Rouge internationale m'assurera qu'ils sont toujours en vie. C'est tout ce qui me sera donné de savoir tant que les japonais seront maîtres des lieux (encore 4 ans). En Belgique, mon père absent du territoire occupé sera considéré comme ennemi par les allemands. Il s’agit de ne pas me faire prendre car, à partir de 16 ans, j’étais menacé de déportation en Allemagne. La rétho terminée en juin 44, le collège se vide sauf moi. J’y garde mon domicile et travaille le jour comme ouvrier dans une usine de Calvoet que je rejoins tous les jours en vélo et salopette. Dans le même temps, je rejoins les unités de secouristes de la Croix Rouge, portant secours aux victimes de bombardements effectués par les alliés, américains en tête. Dans la nuit du 3 au 4 septembre, on se bat dans Bruxelles: les allemands sont chassés! Bruxelles est libérée. Les anglais, libérateurs de Bruxelles, réquisitionnent aussitôt l’hôpital Bordet, tout neuf à la porte de Hal. Les ambulances militaires y affluent en provenance du front. Bon nombre de secouristes s’y voient affectés pour le soin des blessés. 10
Spécialité de mon étage: les blessés à la tête. Les meilleurs chirurgiens de Londres pour la chirurgie du crâne travaillent avec des moyens rudimentaires: une simple radio permettant de repérer le projectile logé dans le crâne et c’est tout. Les blessés du front affluent, ambulance après ambulance; ils sont en souffrance, sales, boueux, nauséabonds, couchés sur leurs civières, à même le sol, dans les couloirs. Il faut les préparer au mieux pour la salle d’op. Nous assistons aux opérations. En octobre, les Hautes Écoles et Universités reprennent les cours. Je m’y suis inscrit en droit à Louvain. Mais l’enthousiasme fait défaut: on a cru la guerre finie avec la libération quasi-totale de la Belgique. Mais pas du tout! Les allemands résistent en Hollande comme en Alsace. Le Rhin n’est pas franchi. La guerre continue: que fais-je sur les bancs de l’université? Je quitte et m’engage comme volontaire de guerre (non sans mal car à 19 ans, on n’est pas majeur et dans l’incapacité de procurer l’autorisation des parents! (Allez voir chez les Japonais...ubuesque). Après discussion, je suis affecté à la deuxième Brigade d’infanterie « Yser », conçue sur modèle de la Brigade Piron, débarquée d’Angleterre. Ce type d’unité vise la rapidité et la souplesse d’intervention. Plus ou moins 3000 hommes disposant de leur propre charroi pour se déplacer rapidement. Je me retrouve affecté au corps motorisé de la brigade. J’obtint mon premier permis de conduire sur tout type de véhicule militaire, grands et lourds comme légers et ra- pides, dont la moto. Me voilà finalement motard, apte à diriger les con- vois sur les ordres des Quartiers Généraux. Nous pénétrons aussitôt en Allemagne. Les villes détruites puent le cadavre. Peu après, l’Allemagne capitule. Nous poursuivons en « occupation », dans un petit village de l’Eifel. Entretemps, la bombe d’Hiroshima est lancée. Le Japon capitule à son tour. Mes parents sont vivants! Ma mère sera transférée en An- gleterre à bord d’un porte-avion. Mon père ne pourra rentrer qu’un an plus tard, sur un hydravion de l’armée Britannique. Nous retrouverez la suite de la passionnante histoire de M. Van Wylick dans la prochaine édition du journal, début avril. 11
2008—2018 De Waterloo à Uccle Mais d’où viennent-elles ces 15 nouvelles sœurs qui ont débarqué à l’Olivier le 3 novembre 2008 ? Elles arrivent courageusement avec meubles et bagages, et ont quitté leur Monastère de Waterloo (site du Lycée, école Primaire, internat du Berlaymont). Ce n’est pas le premier déménagement ! En 1962, elles avaient déjà quitté la rue de la Loi pour s’établir en pleine campagne, dans le Brabant Wallon d’alors. Quel changement à nouveau ! Nous « gouvernions » le Monastère, nous « résidons » à l’Olivier. Mais, par chance, toutes les sœurs ont pu déménager ensemble, la communauté n’est pas dispersée et nous sommes prêtes à créer de nouveaux liens. De multiples réunions avec Mme Dasnoy ont préparé cette nouvelle étape du transfert à Uccle. Durant ces 10 ans, 16 sœurs sont décédées. D’autres se sont ajoutées à la communauté . Nous sommes actuellement 11 sœurs en Belgique, dont 7 à l’Olivier. Vu le vieillissement des sœurs, c’est une décision qui a été prise à temps, dans la confiance que la communauté pourrait s’intégrer dans un nouvel ensemble constitué majoritairement de laïcs et où nous aurions une chapelle, une salle communautaire et bénéficierions de sollicitude et de soins. Nous avons voulu souligner ce Xème anniversaire en donnant aux résidents la possibilité de visiter ce « mystérieux » étage – 1, bien connu du personnel qui y a son vestiaire, son lieu de travail, mais quasi ignoré des résidents. Deux après-midis de rencontre y ont été organisés. Nous avons chanté, écouté un bout d’histoire, mieux compris grâce à un power point d’où venaient les sœurs. Puis, par petits groupes, nous avons pris le temps de faire connaissance. MERCI à tous les artisans de cette rencontre, appréciée par les participants. Rendez-vous dans dix ans ! Sœur Edith Pirard 12
Rencontre avec Aurore! Aide soignante à la Lavande. D’où viens-tu ? -Je suis née a Soignies, et j’y ai vécu plusieurs années de ma vie, j’y ai fait mes études d’aide-familiale et d’aide soignante en enseignement secondaire. J’ai vécu également a Poulseur chez mon frère de mes 8 ans jusqu’à mes 10 ans. Quel est ton parcours ? -Je suis la petite dernière d’une fratrie de quatre, deux frères et une sœur, nous sommes une famille très soudée et proches les uns des autres, malgré notre différence d’âge (42ans, 31ans, 29ans, 21 ans). J’ai 3 neveux et 5 nièces. Avant de travailler à l’Olivier j’étais étudiante. D’abord j’ai obtenu mon brevet d’aide-familiale en 6ème secondaire puis une 7ème année en option aide-soignante où j’ai obtenu mon diplôme et mon CESS. En parallèle? chaque été? je m’occupais avec mon frère et son épouse de leur pension canine, dans la région de Liège, où je m’installe tout doucement a mon tour. Pourquoi as-tu choisi de faire aide-soignante ? -Mon papa est tombé malade très jeune, il avait un cancer; après des années de combat contre la maladie il est décédé lorsque j’avais 8 ans. J’ai passé beaucoup de mon temps a l’hôpital, je lui tenais compagnie et j’observais souvent les infirmières et les aides-soignantes prodiguer leurs soins avec tant de gentillesse et de patience que je demandais même pour les aider parfois. Quelques années plus tard, j’ai décidé à mon tour de donner toute ma gentillesse et ma patience et de donner des soins aux personnes. Depuis combien de temps travailles-tu à l’olivier ? -Depuis le 9 janvier 2018, presque 1 an 13
Pourquoi aimes-tu ce métier ? -J’aime le contact avec les personnes âgées, avoir un sourire et un merci à la fin de mes soins suffisent pour rendre ma journée bien meilleure. Raconte nous un beau souvenir ou une belle anecdote depuis ton arrivée a l’Olivier. -Il y en a des tonnes, mais la plus marquante pour moi eut lieu début de mon engagement, j’étais très stressée car c’était mon premier travail, je me souviens que souvent dans les couloirs de la lavande je confondais les noms et les chambres et je ne voulais pas embêter mes collègues, alors j’essayais de me débrouiller; mais Sœur Paul Dominique est souvent venue m’aider ainsi que Sœur Cécile, elles me soutenaient énormément, et avaient toujours des mots gentils pour moi. Quelles-sont tes passions ? Pourquoi aimes-tu cela ? -Ma passion restera à jamais la musique, elle fait partie de ma vie quo- tidienne, j’ai assisté à beaucoup de concerts, j’écoute beaucoup de styles de musique, mais mon style préféré reste le rock. Ma deuxième passion est de voyager; je n’ai pas encore coché toutes les cases de ma liste, mais je compte bien aller partout . Si j’étais un lieu : je serais une plage ensoleillée Si j’étais un sentiment : je serais l’angoisse, car c’est le sentiment qui me domine Si j’étais un plat : une pizza Margherita Il te reste 48h à vivre : où vas-tu, que fais-tu ? -Je retourne une dernière fois dans mon endroit préféré, puis je rejoins ma famille pour passer le reste du temps avec eux. Ma devise, et une phrase que je me répète assez souvent : « Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie ne dévore pas votre rêve. » Antoine de Saint-Exupéry 14
A la rencontre de Marie-Odile Beudels Je suis née à Lubumbashi au Katanga, en 1952, tout comme mon frère et mes deux sœurs. On y a vécu jusqu’en 1967-1968, malgré les évènements dramatiques qui s’y déroulaient (assassinat de Tshombe, les américains ne veulent pas que le Katanga prenne son indépendance). Mon père travaillait à « L’Union minière du Haut Katanga ». Jamais, durant les évènements, il ne nous a transmis de peur. Il avait fait la guerre au Fort de Barchon, c’était un homme qui était joyeux. Il inventait pour nous et nos amis des tas de jeux. Il sifflait tout le temps. Le retour en Belgique (au Berlaymont) pour mes deux dernières années (à l’époque: « la poésie et la Rhéto »), fut un peu difficile. Ma sœur Sylvie a été pensionnaire mais Roseline et moi, allions à cette école en vélo. Nous n’avions pas l’habitude du froid de l’hiver! Il a bien fallu s’y faire. Le Katanga me manquait. Nous vivions à Waterloo. Ensuite, j’ai fait, à Leuven, des études de Philo et Lettres (section histoire contempo- raine), puis, par passion, je me suis lancée dans la biologie à l’Institut Royal des Sciences Naturelles à Bruxelles. On m’y a confié de gros dossiers: les phoques moines de Méditerranée, le lynx pardelle, les ours des Pyrénées, toutes des espèces en voie de disparition. J’adore observer les oiseaux, les papillons, les insectes ainsi que regarder des documentaires sur l’Afrique. Ce continent reste pour moi, le Paradis sur Terre. Du reste, je crois que ce vaste continent, berceau de l’humanité, aura, dans le futur, un rôle important à jouer. Ce que j’aime particulière- ment, ce sont les sourires des gens du Congo, qui, malgré les difficultés, restent positifs et joyeux. Mon rêve d’ailleurs, est de retourner en Afrique et revoir les derniers éléphants sauvages en liberté. Ils sont menacés d’extinction par les amateurs d’ivoire. J’ai trouvé à l’Olivier, un « refuge » et de bons amis, comme les Sœurs Marie-Laure, Sœur Edith et sœur Marie-Pierre. J’avais encore de nombreuses choses à vous narrer, mais je m’arrête ici pour ne point vous ennuyer. Dilou 15
Jacques Brel raconté pas Martine Cadière Se revendiquant d’être Belge, Brel est né à Schaerbeek. D’un père tai- seux, qui n’aurait jamais parlé à Brel et d’une mère très aimante qu’il adorait. La famille émigre à Molenbeek, quartier au logement moins cher. Brel trouve son premier bonheur lorsqu’il devient louveteau et déjà gratte la guitare. Il poursuit ses études à l’Institut Saint Louis, à Botanique, où il se révèle un cancre parfait. Bientôt, il tombe amoureux de Miche, se marie et devient le père de trois filles. Pour gagner sa croûte il travaille, de même que son père, à la cartonnerie Brel. Il a ce boulot en horreur, et voulant surtout chanter il tombe dans la dépression jusqu’à menacer de se suicider. Dès lors, sa mère et son épouse, permettent que Jacques parte à Paris en 1953. Philips enregistre deux de ses chansons, dont 200 exemplaires sont vendus. Son père lui avance son salaire pendant un an, à rembourser. Brel rencontre Brassens chez Patachou, se produit aux « Trois bau- dets » mais crève la faim et boit autant qu’il fume. Il rencontre Léo Ferré qu’il trouve prétentieux et Catherine Sauvage. Entre temps, Brel bénéficie du soutient de son épouse. En 1957, il ob- tient la consécration après 4 ans de galère, avec la chanson « Quand on a que l’amour ». Suite à sa rencontre avec Yves Montant, il abandonne sa guitare et se met à chanter avec son corps. Si Piaf riait, Brel vomit avant son tour de chant et perd un kilo par prestation. S’il n’a aucune caprice en tournée, il n’y a pas de rappel en fin concert. Il est à la vie et à la mort avec ses amis. Juliette Gréco a chanté Brel, Maurane aurait voulu le chanter. En hommage à la Belgique, il chante la « Mer du nord ». En 1966, il donne son dernier récital. S’il ne veut plus chanter, il continue à écrire des chansons. 16
Cependant, très amaigri, il chante dans « L’homme de la mancha ». Au cinéma, on le voit dans « Oncle Benjamin » et « L’aventure c’est l’aventure ». Après sa rencontre avec Maddely, il joue dans « L’emmerdeur » et dans un film avec Barbara. Ensuite, il décide de faire le tour du monde, en avion et en bateau, pour se fixer aux Iles Marquises où il coule des jours heureux. Il transporte ensuite des gens, jardine et il produit son dernier disque: « Les Marquises ». Il apprend qu’il souffre d’un cancer du poumon et est opéré à Paris. Il meurt le 9 octobre 1968 à l’âge de 49 ans. Voici un résumé de ce qu’est pour moi la Belgique profonde, et un homme qui n’a jamais abandonné son caractère de Belge. W.H. Le saviez-vous? Ici réside un Champion Olympique! Non, vous ne rêvez pas! Médaillé par trois fois, une d’argent en Slalom Géant et deux de bronze! Il s’est rendu aux Jeux Spéciaux avec la délégation Belge en 1989 à Reno aux Etats-Unis. « Faut juste imaginer la base qu'est Igor dévalant à fond à ski et attaquant chaque virage quasi accroupi avec une niaque incroyable : redoutable. » Nous raconte Anne, sa sœur. Igor a également participé pendant plusieurs années de suite au « Special Olympics » nationaux qui ont lieu chaque année en alternance dans une des trois régions belge, avec sa famille comme fidèle supportrice. Les premières années pour les courses de natation (50m, 100m et relais) puis pour l’athlétisme (lancement de poids, saut en longueur…). Igor, avec sa maman et sa sœur Anne, au ski 17
Exposition de peinture et de vidéos, à l’Olivier Le 15 décembre 2018, a eu lieu l’exposition de trois tableaux et de trois vidéos, fruit d’une collaboration de l’ISB et de l’Olivier. Ces œuvres, dont les auteurs sont peu connus chez nous, ont fait l’objet de nombreuses expositions internationales. Notamment à la biennale de Venise. Chaque tableau avait une double lecture: Une immédiate et une seconde, complémentaire. Parmi les trois vidéos, une a suscité beaucoup d’intérêt. Une locomotive et ses wagons, traversaient l’écran, de la gauche vers la droite. Lors du premier passage, le train était moderne, lors du second, il était ancien. On comprenait mieux le message lorsqu’on apprenait que la vidéo avait été réalisée en Inde. En fait, le train moderne représentait la société citadine (riche) à l’opposé de la société rurale (pauvre). De mémoire de vieux résident, rarement l’auditorium a connu une telle assistance ! Merci à l’ASBL « Art of Care », Christine et Zsolt. W.H. 18
Le surréalisme n’est pas mort ... à l’Olivier Aucune chute n’a été relevée à ce jour. Dès lors, pourquoi ne pas laisser cette porte ouverte en permanence? Ce qu’elle est effectivement. Depuis l’apposition de l’avis, les poissons sont morts. Faute de nourriture? En période de sécheresse, que faire de l’eau? Le panneau en question ne Tartinage: mot non reconnu retrouvera pas sa place par l’Académie française à ce jour. Il s’agit d’un moyen d’origine, la peinture a été dite de tartiner spécialement trop « érotique ». Mais qui en conçu pour les résidents. est le juge? 19
Après vérification, il n’y a qu’une salle de bain, et non deux superposées, derrière cette porte. En dépit de l’avis affiché « toiletteS » il n’y en a qu’une seule. Ce travail est le fruit d’une collaboration entre un résident (anonyme ou presque) et une étudiante en Art Thérapie, Julie. Il a été réalisé durant l’été. Les photos ne sont pas contractuelles. Bal et Beaujolais Nouveau 20
Un jour, un bénévole Bonjour, les Résidents de l’Olivier. Quel beau nom l’Olivier. Mythique arbre, qui veut dire beaucoup. Cela me fait penser à mon pays lointain, où je me rends souvent. Je ne vous en dirai pas plus, à vous de trouver. Vous attendez peut-être que je me présente, ainsi vous aurez un indice. Bien, je suis un nouveau bénévole, qui s’occupe, une fois par semaine de la boutique… j’ai déjà constaté que vous appréciez. Avec ça je ne vous ai toujours pas dit, qui je suis. Hé bien, je suis Carlos, vous m’avez probablement déjà vu. Je suis aussi un retraité, mais avec tout le respect, plus jeune que vous, si je peux me per- mettre de vous le dire. Mon histoire, je ne vais pas vous la raconter, elle serait bien trop longue à écrire, mais si cela vous intéresse, je veux bien la partager. Je vous dirai que je suis un sportif aimant la nature. Je me retrouve très souvent à partager une partie de moi avec ceux qui en ont besoin, lorsque le temps me le permet. Ma présence auprès de vous, c’est le hasard de la vie et mes présences seront toujours rythmées de plaisir, d’enthousiasme, d’amitié et d’amour. Un sourire, un geste, une parole peut-être, pourraient-ils vous apporter un rayon de soleil? Alors, avez-vous trouvé d’où je viens? Voici un deuxième indice. Saviez -vous qu’un Roi et Empereur de mon pays d’origine eut un Palais ici à Bruxelles? En effet , le château de Coudenberg fut à partir de plus ou moins 1515 sa demeure à Bruxelles. Si vous n’avez toujours pas trouvé, je vous donne un dernier indice: Tous les ans, une reconstitution a lieu la première semaine de juillet. Elle évoque son entrée à Bruxelles et présente son fils Philipe II au peuple. Plus de 1500 figurants y participent. Reconstitution qui est produite par l’OMMEGANG de Bruxelles. Si vous n’avez pas trouvé, venez me voir et je vous dirai d’où je viens. Merci pour votre temps, à bientôt. Carlos 21
L’atelier écriture Depuis deux ans bien sonnés, sous l'égide de l'association Entr'Âges, Isabelle et Alain animent à L'Olivier un atelier d'écriture, un mardi sur deux, de 14h45 à 16h30. Cet atelier est ouvert aux résidents et aux autres personnes désireuses de s'exprimer, d'échanger et de se découvrir les unes les autres. Voici quelques échantillons... Si vous souhaitez vous joindre à nous, merci de contacter Céline. À bientôt ? Voici une sélection de quelques textes. Un lit où j'ai dormi Au Liban, dès la nuit tombée, les cigales s'en donnaient à cœur joie, et c'est bercée par leur chant que je m'endormais. Parfois avec difficulté cependant. La chaleur m'invitait à ouvrir la fenêtre, mais alors le concert devenait presque assourdissant. Je me trouvais donc devant un dilemme : mourir de chaud ou subir ce chant lancinant. Dilemme jamais résolu jusqu'à mon retour, où je jouis d'un calme bénéfique favorable aux doux rêves... Geneviève Van Ruymbeke L'aventure de Nicolas Un jeune garçon, Nicolas, douze ans environ, s'aventura dans un bois en Ardenne. Il marchait au hasard ; soudain, il vit à quelques mètres un sanglier ! Que faire ? Demi-tour ? Se cacher dans les broussailles ? M'a-t-il vu ? Il sentit ses jambes trembler. Va-t-il me charger ? Nicolas n'osait pas bouger, pour ne pas faire de bruit... Le sanglier s'était arrêté et semblait à l'écoute. Et soudain l'animal fit demi-tour et s'éloigna. Ouf ! se dit Nicolas, je l'ai échappé belle ! Soeur Marie-Laure 22
Rêver c'est… Rêver c'est croire que tout ce que tu as aimé dans le passé pourrait à nouveau exister. Que tout ce que tu as connu de mal dans le passé n'a jamais existé. Mme Cassart Avec la Mer du Nord comme dernier terrain vague… Atmosphère toute empreinte de brume, de solitude, où je me sens face à l'inconnu, admirant cette mer aux couleurs grise et blanche. Je me suis assise dans le sable fin et me sens ainsi à l'écoute du vent, des réflexions qui me viennent, paisible. Une tout autre sensation me vient de la Mer Méditerranée, où le jeu des couleurs, des lumières me surprend. J'aime sa chaleur et cette nonchalance qui fait rêver. J'aime le soleil animant les vagues si fines et les reflets qui se jouent des galets. Elisabeth Simon Sous un ciel nuageux Quand j'étais petite, j'allais parfois au cimetière avec ma grand-mère pour entretenir la tombe de « Bon-Papa-qui-est-mort ». Il était décédé un an avant ma naissance, et je l'ai toujours sésigné ainsi pour le distinguer de « Bon-Papa-de-La Louvière ». Au cimetière, je demande : « Mais où est-il ? » Ma grand-mère répond : « Il est au Ciel, il vous voit ». J'ai vraiment envie de le voir moi aussi, je monte sur le caveau et je crie à pleins poumons : « Bon-Papa-qui-est-mort ! Montre-toi ! Je suis là et je nettoie ta tombe ! » Quand le ciel était nuageux, j'espérais enfin le voir, penché au bord d'un nuage. Je l'espérais tellement que j'étais parfois persuadée de l'avoir aperçu. Et je craignais qu'il se penche trop loin ; je craignais qu'il fasse une chute... mortelle. Marina 23
La rubrique littéraire par Mme Ruelle Francine La petite musique du silence - Yves Duteil Yves Duteil est un artiste connu pour ses chansons (« Prendre un enfant par la main », « Le petit pont de bois », « Les enfants du monde entier », …). Dans ces chroniques, on le découvre autrement. Comme auteur, comme écrivain qui éprouve le besoin de prendre la plume pour confier son regard in- térieur sur les êtres, la vie, le monde. Ses paroles sont pleines de ten- dresse et d’amour, mais aussi de révolte. Dans ces méditations, publiées mensuellement dans la revue Panorama, il trouve les mots justes pour dire ce qui lui tient à cœur et il nous fait réfléchir à l’essentiel. C’est une occasion de découvrir ce chanteur dans un autre aspect de sa personnalité. Le lire est un vrai bonheur ! Vous trouverez ce livre dans la bibliothèque de l’Olivier où je vous attends tous les mercredi matin de 10h à 11h30. « Tour à tour inquiètes et sereines Les années s'écoulent sans bruit Laissant comme un manteau de laine Sur tous les hivers de nos vies. » Yves Duteil Bonne route Iza! Notre chère manucure, pédicure Iza a décidé de prendre le chemin de la pension et de profiter de son temps libre. Nous la remercions sincèrement pour ces 7 années de collaboration, accompagnées de son sourire, sa discrétion, sa gentillesse et sa bonne humeur. Nous souhaitons la bienvenue à Malorie Banza qui rejoint l’Olivier dans cette même fonction! 24
Active avez-vous dit? Sœur Muriel se présente! Née en 1944 dans le Hainaut, j’ai grandi chez mes grands-parents maternels, à la campagne, jusqu’à l’âge de 8 ans. Quand ma sœur est née, j’ai rejoint mes parents dans l’agglomération Bruxelloise, successivement à Molenbeek, Zellig, Koekelberg et Forest. Je suis entrée chez les Sœurs de la Charité de Jésus et de Marie le 8 septembre 1964, j’avais 20 ans! Le noviciat se trouvait ici à Uccle dans le bâtiment préfabriqué « provisoire ». Il y est toujours après 54 ans. Ayant fait des études de commerce avant d’entrer, j’ai travaillé comme aide-comptable à la polyclinique du Parnasse à Ixelles et puis comme économe à Bouge à l’Institut médico-pédagogique, près de Namur. Après des études d’infirmière psychiatrique à St Servais de 1972 à 1975, je suis engagée dans le service d’accueil des nouveaux patients. En 1984, je passe une année comme infirmière en Israël, sur le Mont Carmel dans une maison de repos palestinienne qui héberge une vingtaine de personnes. Ce fut pour moi un privilège de vivre là où Jésus a marché et où il est ressuscité. Israël n’est pas un pays à évangéliser, c’est le pays qui nous évangélise. De retour en Belgique, j’atterris à Uccle, pour la réouverture d’une communauté de formation. Je fais partie de l’équipe d’aumônerie à la Clinique des 2 Alice et à mi-temps comme infirmière à l’Olivier où la communauté comptait une bonne vingtaine de Sœurs. En 2006, après une pause de 3 ans, je suis intégrée dans une communauté à Bouffioulx. Nous sommes quatre au service des pauvres et des démunis, des S.D.F. de Charleroi, St Vincent de Paul (banque alimentaire, école des devoirs et vestiaires). Nous participons également à l’animation paroissiale (catéchèse, liturgie etc…). Cette année, en septembre, il m’est proposé d’intégrer la communauté du Buisson sis à l’Olivier. J’ai accepté et essaie aujourd’hui de m’adapter à l’organisation de la maison. Tant bien que mal, avec le temps, tout s’arrangera. Sœur Muriel Mercier 25
Hommage à Sœur Marie-Pascale « C’est une grande dame du milieu associatif carolo qui s’en est allée ce mardi 4 décembre », écrit Sud Presse dans l’édition du 8 décembre 2018. C’est à Charleroi que naquit le 27 août 1928, la cinquième enfant de la famille Lemaître, qui en compta onze. Foyer au sein duquel se vivent dans la générosité, le don de soi, la joie qui ont marqué Maria dès l’enfance et qu’elle rayonnera toute sa vie. Elle est pensionnaire au Roule, de la troisième primaire à la rhéto et se montre appliquée et studieuse. Au terme de ses études secondaires elle soulage sa maman en l’aidant et prenant en charge ses frères et sœurs plus jeunes. A cela s’ajoute la responsabilité d’Akela dans une meute des louveteaux à Marcinelle. Elle est si contente de ce service, du contact avec les enfants. Le 1er août 1949, elle entre au Roule, prendra l’habit le 27 juillet 1950. Elle fera son Noviciat à Verneuil et y prononcera ses premiers vœux le 12 septembre 1951. Elle fera sa profession perpétuelle au Roule en 1954. De 1960 à 1965, elle sera, à Saint-Michel le Mont (France) adjointe à la Direction de la maison d’enfants et responsable des colonies de vacances d’enfants de Paris. Evoquer Pascale, c’est dès le départ, rappeler son regard admiratif de la beauté de la nature, son goût des promenades. Tant de fois l’avons-nous vue revenir de sa marche avec un bouquet, des plumes d’oiseaux, des cailloux, des belles feuilles automnales (à faire sécher dans du papier journal entre les assiettes de la communauté!). Tous ces trésors prenaient place sur l’appui de fenêtre de sa chambre. Et s’il lui arrivait de rencontrer des enfants, elle oubliait tout et courait vers eux pour entamer un brin de causette qui les rendait heureux. De retour en 1963 en Belgique, de Waterloo en passant par Pierrelaye, Jumet, Charleroi… elle œuvrera avec le mouvement ATD Quart-Monde ainsi que dans les associations telles que Solidarités Nouvelles ou le Rebond, qui luttent en faveur des SDF. Ajoutons à la liste un centre de santé mentale, une halte-garderie, des logements sociaux et 26
l’animation des cités. Elle déploie son ardeur pour faire bouger la situation précaire de ceux parmi lesquels elle vit, est de toutes les manifestations pour sortir de la pauvreté. Elle-même n’est pas exigeante et se contente de très peu. « Elle était très investie, dans tout ce qui était social. Elle venait toujours en aide aux autres, peu importe où elle se trouvait. Elle était fondamentalement attachée aux autres » confie Denir Uvier de l ‘ASBL Solidarités Nouvelles, dans l’article du 8 décembre paru dans Sud Presse. Dans la Congrégation, elle faisait partie du Secrétariat pour la Justice, groupe militant pour la Justice, attentif aux analyses de société et traduisant ses convictions solides en maints écrits. Elle nourrit sa Foi par de nombreuses lectures et conférences, a de multiples carnets où les mots en majuscule reflètent l’objet de ses réflexions et décisions. Depuis juin 2009 elle est à l’Olivier et c’est pour elle un réel changement de vie au sein de la MRS et de la communauté des sœurs. Elle parle d’un retour à l’internat! Avant cela elle a fait des séjours au Nicaragua. Artisanat et photos ramenées sont autant de souvenirs qui la maintiennent en lien avec les réalités du Tiers-Monde. Merci, Pascale, pour le chemin d’Alliance que tu as tissé avec Dieu et dont nous avons deviné dans ton sourire épanoui, ta tendresse pour les petits, la force de tes convictions, toute la profondeur de Foi qui en était le socle. La communauté du Berlaymont Souvenirs Mme Jeanine Uythethofken, Mme Suzanne Dereck, Sœur Marie-Pascale Lemaître, M. Walter Nesa, Mme Ghislaine Vandenbogaerde nous ont quittés. « Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants ». Jean d’Ormesson Merci pour toutes ces années ou ces quelques mois passés à nos côtes.. 27
Les jeux de Sœur Marie-Laure Mots cachés O 28
Jeu des 10 différences Anagrammes Avec les différents groupes de lettres, faites chaque fois un mot qui évoque l’hiver. SAINTP EFURDORI EENIG EPATGIAN RLEGSAV ERGLE SFOCLNO IKRSE UTAREANI IRVEG 29
Vous désirez déguster une Vous désirez passer un message ou bière de l’Olivier ou une spé- faire une dédicace à un membre de ciale, lors de votre visite? Si la votre famille ou ami résident, dans boutique est ouverte, vous le prochain journal ou participer pouvez en demander une au ponctuellement pour rédiger un bénévole présent ! article, contactez Céline de l’animation! Vous désirez rejoindre le comité du journal ou proposer un article de Nous recherchons un tonneau manière ponctuelle pour la afin de récupérer l’eau pour prochaine édition? Parlez-en arroser le potager. Adressez- à Céline, l’animatrice, qui vous à l’animation si vous en vous donnera plus avez un à donner. d’informations! L’Olivier recrute des Bénévoles! Pour tenir la boutique, accompagner les résidents à divers rendez-vous, redonner vie à la chorale, papoter, tenir un atelier artistique ou autre, des conférences, accompagner aux sorties, aider l’animation pour l’affichage… Veuillez vous adresser auprès de Natalie ou Céline (animations.olv@asbl-mmi.be) 30
Ce mois-ci, Sœur Edith partage avec observer le plus profond silence nous un texte de Prévert. attendre que l’oiseau entre dans la Pour faire le portrait d’un cage et quand il est entré oiseau fermer doucement la porte avec le Peindre d’abord une cage pinceau avec une porte ouverte puis peindre ensuite effacer un à un tous les barreaux quelque chose de joli en ayant soin de ne toucher aucune quelque chose de simple des plumes de l’oiseau quelque chose de beau Faire ensuite le portrait de l’arbre quelque chose d’utile en choisissant la plus belle de ses pour l’oiseau branches placer ensuite la toile contre un pour l’oiseau arbre peindre aussi le vert feuillage et la dans un jardin fraîcheur du vent dans un bois la poussière du soleil ou dans une forêt et le bruit des bêtes de l’herbe dans se cacher derrière l’arbre la chaleur de l’été sans rien dire et puis attendre que l’oiseau se sans bouger… décide à chanter Parfois l’oiseau arrive vite Si l’oiseau ne chante pas mais il peut aussi bien mettre de c’est mauvais signe longues années signe que le tableau est mauvais avant de se décider mais s’il chante c’est bon signe Ne pas se décourager signe que vous pouvez signer attendre Alors vous arrachez tout doucement attendre s’il le faut pendant des an- une des plumes de l’oiseau nées et vous écrivez votre nom dans un la vitesse ou la lenteur de l’arrivée coin du tableau. de l’oiseau n’ayant aucun rapport avec la réussite du tableau Quand l’oiseau arrive, s’il arrive 31
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