Le journal de l'Olivier - N 38 OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2018 - Maison Marie Immaculée

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Le journal de l'Olivier - N 38 OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2018 - Maison Marie Immaculée
Le journal de l’Olivier

N°38
OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2018
Le journal de l'Olivier - N 38 OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2018 - Maison Marie Immaculée
Chers lecteurs, chères lectrices,
Il y a douze mois on se souhaitait une bonne année sans savoir toutes
les richesses que nous allions vivre pendant cette période à l’Olivier.
Je vous propose une petite comparaison entre ces mois en Belgique et
à l’Olivier.
Au niveau climatique, nous pouvons parler d’une année
particulièrement chaude avec la canicule de cet été et des
précipitations moins nombreuses que les années précédentes. Les
effets du réchauffement climatique sont bien là.
Et à l’Olivier me direz-vous? La canicule s’est aussi fait ressentir mais
contrairement aux autres années, les résidents et le personnel
pouvaient passer par l’auditorium climatisé pour se rafraîchir un peu.
Les différentes équipes ont fait preuve de solidarité dans ces périodes
difficiles sans échauffer les esprits.
La cellule éco-team, pilotée de main de maître par Jean-François
Pottier, s’est mise au travail pour lutter à son niveau contre le
réchauffement climatique en optimalisant l’utilisation de différentes
énergies dans la maison.
La Belgique est connue pour ses festivals en tous genres; à l’Olivier
cette année nous avons eu nos habituels bal du 21 juillet et de fin
d’année.
Des anniversaires à fêter comme les 10 ans du Romarin et de la
présence des Sœurs du Berlaymont au rez jardin, nous ont donné
l’occasion d’organiser des activités riches en rencontres et en
échanges.
2018 restera une grande année pour les sportifs belges qui se sont
illustrés, tant dans des sports individuels que collectifs. Nous
retiendrons la médaille d’or des Red Lions en hockey sur gazon, la
médaille d’or d’une jeune gymnaste aux championnats d’Europe, de
nombreuses médailles en athlétisme, une médaille d’or en patinage de
vitesse aux JO ,mais encore, huit jours en jaune au tour de France, une
troisième place des diables au mondial, un titre aux masters pour le
tennis en chaise roulante ainsi qu’une médaille de Bronze en ski aux
jeux paralympiques, des sœurs Sana.

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Le journal de l'Olivier - N 38 OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2018 - Maison Marie Immaculée
A l’Olivier, nous avons eu des diplômés en Oliquilibre et de nombreux
médaillés en sport cérébral pour les quizz, les conférences, la
philosophie et les jeux de société.
Tout comme la monarchie Belge, vous avez eu plusieurs occasions de
faire vos visites aux serres de Laeken, au bois de Hal ou à la côte en
court ou long séjour.
Pour rendre tous ces évènements un peu plus festifs, vous avez été
initié au brassage de votre bière « L’Olivarius » qui remporta un vif
succès lors de notre traditionnel marché de Noël.
Je terminerai ce bilan avec la nomination de Julien Crowin au poste de
responsable nursing pour encadrer l’équipe soignante et paramédicale
avec le soutien de Anne Naze et Sandra Brebion.
Contrairement à Charles Michel, j’ai la chance d’être entourée
d’équipes dynamiques, enthousiastes et compétentes pour vous ac-
compagner au mieux. Je les remercie et je vous invite à ne pas hésiter à
les remercier quotidiennement pour toutes leurs petites attentions à
votre égard.
Je vous remercie pour cette année et je me réjouis de vivre les
aventures que nous réserve 2019.
                                                    Mme Nachtergaele

                                                                       3
Le journal de l'Olivier - N 38 OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2018 - Maison Marie Immaculée
Sommaire
Bienvenue à l’ Olivier………………………………..…………...Page 5
Hiver es-tu là?...........................................................................................Page 5
La douceur de l’automne………….…………...………..…..Pages 6 et 7
Soirée cinéma-débat………………………………..…………….Page 8
M. Van Wylick nous ouvre les portes de son histoire…….Pages 9 à 11
De Waterloo à Uccle……………………………………………Page 12
Interview de Aurore, aide soignante……..…..………….Pages 13 et 14
De l’Afrique à la Belgique, découvrons Mme Beudels ...………Page 13
Conférence sur Jacques Brel…..………………………...Pages 16 et 17
Le Saviez-vous?..............…………………………………...…….Page 17
Exposition de peinture et de vidéos………………….……...….Page 18
Surréalisme à l’Olivier …. ........………………..…….........Page 19 et 20
Portfolio d’automne.…….……………………………………...Page 20
Un jour, un bénévole……………………………………………Page 21
Atelier écriture……………………………………..……Pages 22 et 23
Faisons connaissance avec Sœur Muriel...………...……...Pages 9 et 10
Rubrique littéraire………………………………...…………….Page 24
Bonne route Iza………………………………………………. Page 24
Présentation de Sœur Muriel………………….…………...…...Page 25
Hommage à Sœur Marie-Pascale……………………….Pages 26 et 27
Souvenirs………………………………………………………..Page 27
Les jeux de Sœur Marie-Laure………….....……….…...Pages 28 et 29
Petites annonces………………….....…………….………….…Page 30
Texte de Prévert…………...…….……………………………..Page 31
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Nous leur souhaitons la bienvenue!
Nous sommes heureux d’accueillir parmi nous, Mme Claudine
Baleux, Mme Marie-Odile Beudels, Mme Catherine De Decker,
Mme Elisabeth Dhanis, Mme Annette Jacquemin!

Nous accueillons également des nouveaux membres
du personnel! Bienvenue à Safia Anouar, Ousmane Ba, Chaimae
El Farri, Lydia Jacques et Luminata Florescu.
  « Même si tu ne sais pas totalement où tu vas, ne cesse
                   jamais d’avancer. »

L’hiver est bousculé cette année. A cause des changements climatiques,
avez-vous dit? Vigoureux, nous en sommes loin, semble-t-il. Nous ne
sommes malgré tout pas à l’abri d’un coup de manivelle en retour, il ne
fait que commencer. Sa neige sera-t-elle au rendez-vous? D’antan la
neige était partout! Batailles de boules de neige dans la rue, dans les
cours d’écoles, les chaînes aux pneus sur les quelques voitures existantes,
les bonhommes de neige se multipliaient, froid piquant, les fleurs de
glace sur les vitres, « Les tremblants animaux, Que le givre a fait naître,
La nuit sur ma fenêtre, Ils broutent des fougères, Dans un bois plein
d’étoiles, Et l’on voit la lumière, A travers leurs corps pâles. », racontait
Maurice Carême. Un souvenir épique et stressant d’une route montante,
subitement verglacée, où la voiture patine dans tous les sens et recule au
lieu d’avancer! Les souvenirs de trajet en traîneau pour aller à l’école
pour certains ou s’amuser pour d’autres. A quand la neige artificielle
comme sur les pistes de ski? Ce qu’il y a de sûr, c’est que l’hiver suscite la
réflexion, les souvenirs et la poésie chez les membres du comité du jour-
nal!

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La douceur de l’automne et la chaleureuse
ambiance à l’Olivier
Il a fait bon vivre diront certains, ces trois derniers mois. Tantôt festives,
tantôt gourmandes, les semaines ont défilé à folle allure.
Une projection sur la question du bonheur suivie d’échanges avec un
public nombreux et diversifié donnait le ton.
Une chose est sûre, le bonheur n’aurait pas la même saveur si nous ne
le partagions pas et si nous ne régalions pas nos papilles! Et...justement
en parlant de ça, c’est ce que nous avons fait lors de la semaine du
goût! Grâce à la participation de différents membres du personnel,
nous avons découvert d’autres cultures et goûté des saveurs jusqu’alors
inconnues! Mévi a ouvert le bal en nous présentant des plats typiques
des Balkans et d’Albanie, son pays d’origine. Un régal! Salwa et
Soukaïna ont poursuivi avec des spécialités Marocaines. Briques de
poulet et pâtisseries diverses, sans oublier le célèbre thé à la menthe,
ont donné une touche exotique! Quel délice! La douceur de la fleur
d’oranger, associée au goût du safran nous ont été présentés par Sahar
et son gâteau, une spécialité Iranienne. Succulent! Francesco nous a
méticuleusement préparé les fameuses Arancinis siciliennes. Exquis!
Enfin nous avons achevé cette semaine avec le Beaujolais Nouveau
durant une après-midi festive avec Christian Pourtois et son accordéon.
Evènement magnifiquement orchestré par Clémence, nous avons fêté
les dix ans de la création du service Romarin! Nous avons eu la chance
d’accueillir la Harpiste de renommée Astrid Desantoine. Une auberge
espagnole chaleureuse et une nouvelle conférence à l’égard, cette fois-
ci, des aidants proches a intéressé plusieurs personnes. Le bal du Roma-
rin a conclu la semaine avec encore une fois, un buffet! Préparé par le
personnel du Romarin, celui-ci a remporté un vif succès chez tous les
gourmands. En parallèle, nous avons fêté les 10 ans de l’arrivée des
sœurs du Berlaymont, vous trouverez plus loin, un article à ce propos.
Un Saint Nicolas « rajeuni, sympa et loquace », a défilé dans les
couloirs avec des friandises le 6 au matin. Sans attendre, nous
humions déjà les odeurs de gaufres, vin chaud, chocolat chaud et autres
délices grâce au marché de Noël.
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Celui-ci fut organisé en collaboration avec les bénévoles, les résidents
l’ont qualifié de « diversifié, il présentait de jolies choses. Bonne
ambiance, dans tout du monde. Nous avons aimé la possibilité
d’échanger avec ceux qui tenaient les stands joliment décorés ».
L’ambiance conviviale, les gaufres de Bernard, les biscuits de Nathalie,
les friandises de Françoise, le service du nouveau bar avec Michel,
Patrice et Carlos aux commandes, les décorations et livres de Francine,
le stand des tricoteuses, le stand d’Oxfam tenu par Danielle, les jolies
choses de Mme Gilmont, l’ensemble vocal Ancora, le groupe de l’ISB et
la présence de nombreux élèves accompagnés par Danielle Tylke. Cette
fois-ci la cheffe d’orchestre était Natalie, bravo et merci!
« C’est la première fois que j’ai aimé aller au marché de Noël », « Un
grand merci aux bénévoles et à Natalie ».
Clôturons décembre avec la visite du Père Noël et sa hotte remplie de
cadeaux ainsi que la présence de Frédéric Lamory pour le traditionnel
bal de fin d’année! Rires, vocalises, déhanchés, émotions étaient au
rendez-vous! MERCI à tous, pour votre participation. Voici quelques
photos souvenir ci-dessous!
Rendez-vous très vite, au printemps, pour la prochaine édition! D’ici là,
les tulipes et narcisses auront peut-être vu le jour près du verger! Si
c’est le cas, vous pourrez alors cueillir vous-même des fleurs pour en
faire des bouquets à moindre prix! Une boîte sera dressée pour accueil-
lir la monnaie, avec toutes les informations nécessaires!

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Soirée cinéma-débat…
Ce 30 octobre 2018 était organisée à l’Olivier une soirée ciné-débat
autour du film de Julien Peron : « C’est quoi le bonheur pour vous ? »
La soirée était ouverte au public extérieur ainsi qu’aux résidents.
L’assemblée nombreuse et variée participa pleinement à la
présentation du documentaire.
En début de soirée Julien Peron nous a partagé son parcours de vie et
comment il était arrivé à la réalisation de ce documentaire.
« Le bonheur est vital et indispensable à notre équilibre. Il est à
l’origine de nombreuses vertus et joue un rôle prédominant sur notre
santé : être heureux permet de vivre plus longtemps, d’avoir un
meilleur système immunitaire et d’être bien dans sa peau, tout
simplement ! Cela apparaît comme nécessaire pour mener une vie
personnelle et sociale harmonieuse »
Pendant 4 ans, Julien Peron a sillonné notre belle planète en
autofinancement à la rencontre de ces hommes et femmes qui
cherchent à percer les mystères du bonheur. Et le film qu’il nous a
présenté en est le résultat. Les prises de vue et les commentaires sont
d’une qualité exceptionnelle.
Aujourd’hui, le progrès apporte le confort mais pas toujours le bonheur.
Chacun et chacune est invité à se poser la question : « C’est quoi le bon-
heur pour moi ? »
Suite à la projection du documentaire, il y eut un très bon moment
d’échange sur le thème du bonheur.
Merci pour cette belle soirée,
                                                Sœur Paul-Dominique .CSJ
Une partie du public nuancera les propos en exprimant une déception
quant aux personnes interviewées. Intéressantes certes, mais pas si
diversifiées. Pour la plupart, des universitaires, et des personnes d’un
certain niveau social et souvent encore actives. La réponse est-elle
universelle? Le contenu est une chose, mais les interactions entre les
résidents et visiteurs étaient sans aucun doute la plus grande réussite!
                                                                  Céline
                                                                        8
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Globe-trotteur? M. Van Wylick a posé ses valises
à l’Olivier!
Voici la première partie de son récit.
                                    Je me suis marié en janvier 1952.
                                    Ma femme est décédée le jour de
                                    Toussaint 2011. Nous avons 6
                                    enfants (4 filles et 2 garçons) dont
                                    des triplés. Sans être parfaite notre
                                    famille est heureuse.
                                    Tout au début du siècle dernier
                                    (1925) ma mère, française mais
                                    paradoxalement anglophone, me
                                    mit au monde en plein cœur de la
                                    Chine, à Kuling, petit hameau dans
                                    les    montagnes       bordant     le
                                    gigantesque fleuve Yangtsé à une
                                    nuit de bateau fluvial, en aval de
                                    Hankéou, aujourd'hui Wuhan.
                                     Je suis donc né anglophone en
terre chinoise et le suis resté car mon père architecte (et belge lui)
travaillant pour la défunte Société Générale de Belgique se voit muté à
Hong Kong en vue de reprendre la direction de la succursale de la
Générale en cette stratégique ville portuaire d’Extrême Orient.
 C'est la que je prends conscience de ce que vis et le mémorise. J’ai 4
ans et m'ouvre a la vie scolaire maternelle et primaire, toujours en
anglais.
Chaque jour pour me rendre au collège depuis le Peak jusqu'en ville,
j'utilise le célèbre funiculaire, ouvert sur de splendides panoramas
sur la rade de Hong-Kong, je contemple la flotte britannique (His
Majesty's Ships) à l'ancre ainsi que les paquebots aux quais de
Kawloon. Le goût de la mer me pénètre. Chance, avant l'âge de 10 ans
j'aurai fait le tour du monde par les océans Atlantique, Pacifique,
Indien...
Mon père rentre tous les 3 ans en Belgique en congé, par la voie
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maritime. L'aviation intercontinentale n'existe pas encore.
Au dernier congé de 1934/1935, il est temps pour moi d'entreprendre
des études secondaires en Belgique. Le collège Saint-Pierre et son
internat Avenue Coghen à Uccle (à 2 pas de « L’Olivier ») sera choisi. Je
m'initie progressivement non sans douleurs à la langue française,
latine et grec dans le prix.
Sitôt mes parents repartis en Chine, je découvre la solitude. Un matin
de mai 1940, l’internat s’éveille en émoi, la guerre est là! Les
allemands attaquent la Belgique et la Hollande.
La « Blitzkrieg » nous amène rapidement (18 jours) à devoir capituler.
J'ai 14 ans.
Le collège ne sera pas inquiété. Les cours reprendront.
L'axe Allemagne Russie Japon permet de garder contact avec mes
parents. Mais en juin 41, le Reich allemand rompt le pacte et attaque
la Russie. Du même coup, les japonais attaquent Hong Kong. Tout
contact avec mes parents est dès lors coupé. Ils sont internés dans des
camps de concentration japonais. Quelques mois plus tard, la Croix
Rouge internationale m'assurera qu'ils sont toujours en vie. C'est tout
ce qui me sera donné de savoir tant que les japonais seront maîtres
des lieux (encore 4 ans). En Belgique, mon père absent du territoire
occupé sera considéré comme ennemi par les allemands. Il s’agit de ne
pas me faire prendre car, à partir de 16 ans, j’étais menacé de
déportation en Allemagne.
La rétho terminée en juin 44, le collège se vide sauf moi. J’y garde mon
domicile et travaille le jour comme ouvrier dans une usine de Calvoet
que je rejoins tous les jours en vélo et salopette. Dans le même temps,
je rejoins les unités de secouristes de la Croix Rouge, portant secours
aux victimes de bombardements effectués par les alliés, américains en
tête.
Dans la nuit du 3 au 4 septembre, on se bat dans Bruxelles: les
allemands sont chassés! Bruxelles est libérée.
Les anglais, libérateurs de Bruxelles, réquisitionnent aussitôt l’hôpital
Bordet, tout neuf à la porte de Hal. Les ambulances militaires y
affluent en provenance du front. Bon nombre de secouristes s’y voient
affectés pour le soin des blessés.
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Spécialité de mon étage: les blessés à la tête. Les meilleurs chirurgiens
de Londres pour la chirurgie du crâne travaillent avec des moyens
rudimentaires: une simple radio permettant de repérer le projectile
logé dans le crâne et c’est tout.
Les blessés du front affluent, ambulance après ambulance; ils sont en
souffrance, sales, boueux, nauséabonds, couchés sur leurs civières, à
même le sol, dans les couloirs. Il faut les préparer au mieux pour la
salle d’op. Nous assistons aux opérations.
En octobre, les Hautes Écoles et Universités reprennent les cours. Je
m’y suis inscrit en droit à Louvain. Mais l’enthousiasme fait défaut: on
a cru la guerre finie avec la libération quasi-totale de la Belgique. Mais
pas du tout! Les allemands résistent en Hollande comme en Alsace. Le
Rhin n’est pas franchi. La guerre continue: que fais-je sur les bancs de
l’université? Je quitte et m’engage comme volontaire de guerre (non
sans mal car à 19 ans, on n’est pas majeur et dans l’incapacité de
procurer l’autorisation des parents! (Allez voir chez les
Japonais...ubuesque). Après discussion, je suis affecté à la deuxième
Brigade d’infanterie « Yser », conçue sur modèle de la Brigade Piron,
débarquée d’Angleterre. Ce type d’unité vise la rapidité et la souplesse
d’intervention. Plus ou moins 3000 hommes disposant de leur propre
charroi pour se déplacer rapidement. Je me retrouve affecté au corps
motorisé de la brigade. J’obtint mon premier permis de conduire sur
tout type de véhicule militaire, grands et lourds comme légers et ra-
pides, dont la moto. Me voilà finalement motard, apte à diriger les con-
vois sur les ordres des Quartiers Généraux. Nous pénétrons aussitôt en
Allemagne. Les villes détruites puent le cadavre. Peu après, l’Allemagne
capitule. Nous poursuivons en « occupation », dans un petit village de
l’Eifel. Entretemps, la bombe d’Hiroshima est lancée. Le Japon capitule
à son tour. Mes parents sont vivants! Ma mère sera transférée en An-
gleterre à bord d’un porte-avion. Mon père ne pourra rentrer qu’un an
plus tard, sur un hydravion de l’armée Britannique.

Nous retrouverez la suite de la passionnante histoire de M. Van Wylick
dans la prochaine édition du journal, début avril.
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2008—2018 De Waterloo à Uccle
Mais d’où viennent-elles ces 15 nouvelles sœurs qui ont débarqué à
l’Olivier le 3 novembre 2008 ?
Elles arrivent courageusement avec meubles et bagages, et ont quitté
leur Monastère de Waterloo (site du Lycée, école Primaire, internat du
Berlaymont).
Ce n’est pas le premier déménagement ! En 1962, elles avaient déjà
quitté la rue de la Loi pour s’établir en pleine campagne, dans le
Brabant Wallon d’alors.
Quel changement à nouveau ! Nous « gouvernions » le Monastère,
nous « résidons » à l’Olivier. Mais, par chance, toutes les sœurs ont pu
déménager ensemble, la communauté n’est pas dispersée et nous
sommes prêtes à créer de nouveaux liens. De multiples réunions avec
Mme Dasnoy ont préparé cette nouvelle étape du transfert à Uccle.
Durant ces 10 ans, 16 sœurs sont décédées. D’autres se sont ajoutées
à la communauté . Nous sommes actuellement 11 sœurs en Belgique,
dont 7 à l’Olivier.
Vu le vieillissement des sœurs, c’est une décision qui a été prise à
temps, dans la confiance que la communauté pourrait s’intégrer dans
un nouvel ensemble constitué majoritairement de laïcs et où nous
aurions une chapelle, une salle communautaire et bénéficierions de
sollicitude et de soins.
Nous avons voulu souligner ce Xème anniversaire en donnant aux
résidents la possibilité de visiter ce « mystérieux » étage – 1, bien
connu du personnel qui y a son vestiaire, son lieu de travail, mais quasi
ignoré des résidents.
Deux après-midis de rencontre y ont été organisés.
Nous avons chanté, écouté un bout d’histoire, mieux compris grâce à
un power point d’où venaient les sœurs.
Puis, par petits groupes, nous avons pris le temps de faire
connaissance.
MERCI à tous les artisans de cette rencontre, appréciée par les
participants.
Rendez-vous dans dix ans !
                                                      Sœur Edith Pirard
                                                                       12
Rencontre avec Aurore! Aide soignante à la Lavande.
D’où viens-tu ?
-Je suis née a Soignies, et j’y ai vécu
plusieurs années de ma vie, j’y ai fait mes
études d’aide-familiale et d’aide soignante
en enseignement secondaire. J’ai vécu
également a Poulseur chez mon frère de
mes 8 ans jusqu’à mes 10 ans.

Quel est ton parcours ?
-Je suis la petite dernière d’une fratrie de
quatre, deux frères et une sœur, nous
sommes une famille très soudée et proches
les uns des autres, malgré notre
différence d’âge (42ans, 31ans, 29ans, 21
ans). J’ai 3 neveux et 5 nièces.
Avant de travailler à l’Olivier j’étais étudiante. D’abord j’ai obtenu mon
brevet d’aide-familiale en 6ème secondaire puis une 7ème année en
option aide-soignante où j’ai obtenu mon diplôme et mon CESS. En
parallèle? chaque été? je m’occupais avec mon frère et son épouse de leur
pension canine, dans la région de Liège, où je m’installe tout doucement a
mon tour.

Pourquoi as-tu choisi de faire aide-soignante ?
-Mon papa est tombé malade très jeune, il avait un cancer; après des
années de combat contre la maladie il est décédé lorsque j’avais 8 ans.
J’ai passé beaucoup de mon temps a l’hôpital, je lui tenais compagnie et
j’observais souvent les infirmières et les aides-soignantes prodiguer leurs
soins avec tant de gentillesse et de patience que je demandais même pour
les aider parfois. Quelques années plus tard, j’ai décidé à mon tour de
donner toute ma gentillesse et ma patience et de donner des soins aux
personnes.

Depuis combien de temps travailles-tu à l’olivier ?
-Depuis le 9 janvier 2018, presque 1 an
                                                                       13
Pourquoi aimes-tu ce métier ?
-J’aime le contact avec les personnes âgées, avoir un sourire et un
merci à la fin de mes soins suffisent pour rendre ma journée bien
meilleure.

Raconte nous un beau souvenir ou une belle anecdote depuis
ton arrivée a l’Olivier.
-Il y en a des tonnes, mais la plus marquante pour moi eut lieu début
de mon engagement, j’étais très stressée car c’était mon premier
travail, je me souviens que souvent dans les couloirs de la lavande je
confondais les noms et les chambres et je ne voulais pas embêter mes
collègues, alors j’essayais de me débrouiller; mais Sœur Paul
Dominique est souvent venue m’aider ainsi que Sœur Cécile, elles me
soutenaient énormément, et avaient toujours des mots gentils pour
moi.

Quelles-sont tes passions ? Pourquoi aimes-tu cela ?
-Ma passion restera à jamais la musique, elle fait partie de ma vie quo-
tidienne, j’ai assisté à beaucoup de concerts, j’écoute beaucoup de
styles de musique, mais mon style préféré reste le rock.
Ma deuxième passion est de voyager; je n’ai pas encore coché toutes
les cases de ma liste, mais je compte bien aller partout .
Si j’étais un lieu : je serais une plage ensoleillée
Si j’étais un sentiment : je serais l’angoisse, car c’est le sentiment qui
me domine
Si j’étais un plat : une pizza Margherita

Il te reste 48h à vivre : où vas-tu, que fais-tu ?
-Je retourne une dernière fois dans mon endroit préféré, puis je rejoins
ma famille pour passer le reste du temps avec eux.

Ma devise, et une phrase que je me répète assez souvent :
« Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie ne dévore pas
votre rêve. » Antoine de Saint-Exupéry
                                                                         14
A la rencontre de Marie-Odile Beudels
Je suis née à Lubumbashi au Katanga, en 1952,
tout comme mon frère et mes deux sœurs. On y a
vécu jusqu’en 1967-1968, malgré les évènements
dramatiques qui s’y déroulaient (assassinat de
Tshombe, les américains ne veulent pas que le
Katanga prenne son indépendance). Mon père
travaillait à « L’Union minière du Haut Katanga ».
Jamais, durant les évènements, il ne nous a
transmis de peur. Il avait fait la guerre au Fort de
Barchon, c’était un homme qui était joyeux. Il inventait pour nous et nos
amis des tas de jeux. Il sifflait tout le temps.
Le retour en Belgique (au Berlaymont) pour mes deux dernières années
(à l’époque: « la poésie et la Rhéto »), fut un peu difficile. Ma sœur
Sylvie a été pensionnaire mais Roseline et moi, allions à cette école en
vélo. Nous n’avions pas l’habitude du froid de l’hiver! Il a bien fallu s’y
faire. Le Katanga me manquait. Nous vivions à Waterloo. Ensuite, j’ai
fait, à Leuven, des études de Philo et Lettres (section histoire contempo-
raine), puis, par passion, je me suis lancée dans la biologie à l’Institut
Royal des Sciences Naturelles à Bruxelles. On m’y a confié de gros
dossiers: les phoques moines de Méditerranée, le lynx pardelle, les ours
des Pyrénées, toutes des espèces en voie de disparition. J’adore
observer les oiseaux, les papillons, les insectes ainsi que regarder des
documentaires sur l’Afrique. Ce continent reste pour moi, le Paradis sur
Terre. Du reste, je crois que ce vaste continent, berceau de l’humanité,
aura, dans le futur, un rôle important à jouer. Ce que j’aime particulière-
ment, ce sont les sourires des gens du Congo, qui, malgré les difficultés,
restent positifs et joyeux. Mon rêve d’ailleurs, est de retourner en
Afrique et revoir les derniers éléphants sauvages en liberté. Ils sont
menacés d’extinction par les amateurs d’ivoire.
J’ai trouvé à l’Olivier, un « refuge » et de bons amis, comme les Sœurs
Marie-Laure, Sœur Edith et sœur Marie-Pierre. J’avais encore de
nombreuses choses à vous narrer, mais je m’arrête ici pour ne point
vous ennuyer.
                                                                      Dilou
                                                                       15
Jacques Brel raconté pas Martine Cadière
Se revendiquant d’être Belge, Brel est né à Schaerbeek. D’un père tai-
seux, qui n’aurait jamais parlé à Brel et d’une mère très aimante qu’il
adorait.
La famille émigre à Molenbeek, quartier au logement moins cher. Brel
trouve son premier bonheur lorsqu’il devient louveteau et déjà gratte
la guitare. Il poursuit ses études à l’Institut Saint Louis, à Botanique, où
il se révèle un cancre parfait.
Bientôt, il tombe amoureux de Miche, se marie et devient le père de
trois filles. Pour gagner sa croûte il travaille, de même que son père, à
la cartonnerie Brel. Il a ce boulot en horreur, et voulant surtout chanter
il tombe dans la dépression jusqu’à menacer de se suicider. Dès lors, sa
mère et son épouse, permettent que Jacques parte à Paris en 1953.
Philips enregistre deux de ses chansons, dont 200 exemplaires sont
vendus. Son père lui avance son salaire pendant un an, à rembourser.
Brel rencontre Brassens chez Patachou, se produit aux « Trois bau-
dets » mais crève la faim et boit autant qu’il fume.
Il rencontre Léo Ferré qu’il trouve prétentieux et Catherine Sauvage.
Entre temps, Brel bénéficie du soutient de son épouse. En 1957, il ob-
tient la consécration après 4 ans de galère, avec la chanson « Quand on
a que l’amour ». Suite à sa rencontre avec Yves Montant, il abandonne
sa guitare et se met à chanter avec son corps. Si Piaf riait, Brel vomit
avant son tour de chant et perd un kilo par prestation. S’il n’a aucune
caprice en tournée, il n’y a pas de rappel en fin concert. Il est à la vie et
à la mort avec ses amis. Juliette Gréco a chanté Brel, Maurane aurait
voulu le chanter. En hommage à la Belgique, il chante la « Mer du
nord ». En 1966, il donne son dernier récital. S’il ne veut plus chanter, il
continue à écrire des chansons.
                                                                           16
Cependant, très amaigri, il chante dans « L’homme de la mancha ». Au
 cinéma, on le voit dans « Oncle Benjamin » et « L’aventure c’est
 l’aventure ». Après sa rencontre avec Maddely, il joue dans
 « L’emmerdeur » et dans un film avec Barbara. Ensuite, il décide de
 faire le tour du monde, en avion et en bateau, pour se fixer aux Iles
 Marquises où il coule des jours heureux. Il transporte ensuite des
 gens, jardine et il produit son dernier disque: « Les Marquises ». Il
 apprend qu’il souffre d’un cancer du poumon et est opéré à Paris. Il
 meurt le 9 octobre 1968 à l’âge de 49 ans.
 Voici un résumé de ce qu’est pour moi la Belgique profonde, et un
 homme qui n’a jamais abandonné son caractère de Belge.
                                                                 W.H.

                 Le saviez-vous?
Ici réside un Champion Olympique! Non, vous ne rêvez
pas! Médaillé par trois fois, une d’argent en Slalom
Géant et deux de bronze! Il s’est rendu aux Jeux
Spéciaux avec la délégation Belge en 1989 à Reno aux
Etats-Unis. « Faut juste imaginer la base qu'est Igor
dévalant à fond à ski et attaquant chaque virage quasi
accroupi avec une niaque incroyable : redoutable. »
Nous raconte Anne, sa sœur. Igor a également participé
pendant plusieurs années de suite au « Special
Olympics » nationaux qui ont lieu chaque année en alternance dans une
des trois régions belge, avec sa famille comme fidèle supportrice. Les
premières années pour les courses de natation (50m, 100m et relais) puis
pour l’athlétisme (lancement de poids, saut en longueur…).

                                 Igor, avec sa maman et sa sœur Anne, au ski
                                                                         17
Exposition de peinture et de vidéos, à l’Olivier
Le 15 décembre 2018, a eu lieu l’exposition de trois tableaux et de trois
vidéos, fruit d’une collaboration de l’ISB et de l’Olivier. Ces œuvres, dont
les auteurs sont peu connus chez nous, ont fait l’objet de nombreuses
expositions internationales. Notamment à la biennale de Venise.
Chaque tableau avait une double lecture: Une immédiate et une seconde,
complémentaire. Parmi les trois vidéos, une a suscité beaucoup d’intérêt.
Une locomotive et ses wagons, traversaient l’écran, de la gauche vers la
droite. Lors du premier passage, le train était moderne, lors du second, il
était ancien. On comprenait mieux le message lorsqu’on apprenait que la
vidéo avait été réalisée en Inde. En fait, le train moderne représentait la
société citadine (riche) à l’opposé de la société rurale (pauvre). De
mémoire de vieux résident, rarement l’auditorium a connu une telle
assistance ! Merci à l’ASBL « Art of Care », Christine et Zsolt.
                                                                        W.H.

                                                                        18
Le surréalisme n’est pas mort ...
                                                      à l’Olivier

                                    Aucune chute n’a été relevée à
                                    ce jour. Dès lors, pourquoi ne
                                    pas laisser cette porte ouverte
                                    en permanence? Ce qu’elle est
                                    effectivement.

  Depuis l’apposition de l’avis, les poissons
  sont morts. Faute de nourriture?
  En période de sécheresse, que faire de
  l’eau?

Le panneau en question ne                 Tartinage: mot non reconnu
retrouvera pas sa place                   par l’Académie française à
                                          ce jour. Il s’agit d’un moyen
d’origine, la peinture a été dite
                                          de tartiner spécialement
trop « érotique ». Mais qui en
                                          conçu pour les résidents.
est le juge?
                                                                  19
Après vérification, il n’y a
              qu’une salle de bain, et
              non deux superposées,
              derrière cette porte.

    En dépit de l’avis affiché
    « toiletteS » il n’y en a qu’une
    seule.

 Ce travail est le fruit d’une collaboration entre un résident (anonyme
 ou presque) et une étudiante en Art Thérapie, Julie. Il a été réalisé
 durant l’été. Les photos ne sont pas contractuelles.

Bal et Beaujolais Nouveau

                                                                     20
Un jour, un bénévole
Bonjour, les Résidents de l’Olivier. Quel beau nom
l’Olivier. Mythique arbre, qui veut dire beaucoup.
Cela me fait penser à mon pays lointain, où je me
rends souvent. Je ne vous en dirai pas plus, à vous de
trouver.
Vous attendez peut-être que je me présente, ainsi
vous aurez un indice. Bien, je suis un nouveau
bénévole, qui s’occupe, une fois par semaine de la
boutique… j’ai déjà constaté que vous appréciez.
Avec ça je ne vous ai toujours pas dit, qui je suis. Hé bien, je suis
Carlos, vous m’avez probablement déjà vu. Je suis aussi un retraité,
mais avec tout le respect, plus jeune que vous, si je peux me per-
mettre de vous le dire.
Mon histoire, je ne vais pas vous la raconter, elle serait bien trop
longue à écrire, mais si cela vous intéresse, je veux bien la partager.
Je vous dirai que je suis un sportif aimant la nature. Je me retrouve
très souvent à partager une partie de moi avec ceux qui en ont besoin,
lorsque le temps me le permet. Ma présence auprès de vous, c’est le
hasard de la vie et mes présences seront toujours rythmées de plaisir,
d’enthousiasme, d’amitié et d’amour. Un sourire, un geste, une parole
peut-être, pourraient-ils vous apporter un rayon de soleil?
Alors, avez-vous trouvé d’où je viens? Voici un deuxième indice. Saviez
-vous qu’un Roi et Empereur de mon pays d’origine eut un Palais ici à
Bruxelles? En effet , le château de Coudenberg fut à partir de plus ou
moins 1515 sa demeure à Bruxelles.
Si vous n’avez toujours pas trouvé, je vous donne un dernier indice:
Tous les ans, une reconstitution a lieu la première semaine de juillet.
Elle évoque son entrée à Bruxelles et présente son fils Philipe II au
peuple. Plus de 1500 figurants y participent. Reconstitution qui est
produite par l’OMMEGANG de Bruxelles.
Si vous n’avez pas trouvé, venez me voir et je vous dirai d’où je viens.
Merci pour votre temps, à bientôt.
                                                                    Carlos
                                                                        21
L’atelier écriture
Depuis deux ans bien sonnés, sous l'égide de l'association Entr'Âges,
Isabelle et Alain animent à L'Olivier un atelier d'écriture, un mardi sur
deux, de 14h45 à 16h30. Cet atelier est ouvert aux résidents et aux
autres personnes désireuses de s'exprimer, d'échanger et de se
découvrir les unes les autres.
Voici quelques échantillons... Si vous souhaitez vous joindre à nous,
merci de contacter Céline. À bientôt ? Voici une sélection de
quelques textes.

Un lit où j'ai dormi

Au Liban, dès la nuit tombée, les cigales s'en donnaient à cœur joie, et
c'est bercée par leur chant que je m'endormais. Parfois avec difficulté
cependant. La chaleur m'invitait à ouvrir la fenêtre, mais alors le
concert devenait presque assourdissant. Je me trouvais donc devant un
dilemme : mourir de chaud ou subir ce chant lancinant.
Dilemme jamais résolu jusqu'à mon retour, où je jouis d'un calme
bénéfique favorable aux doux rêves...

                                                Geneviève Van Ruymbeke
L'aventure de Nicolas

Un jeune garçon, Nicolas, douze ans environ, s'aventura dans un bois
en Ardenne. Il marchait au hasard ; soudain, il vit à quelques mètres un
sanglier ! Que faire ? Demi-tour ? Se cacher dans les broussailles ?
M'a-t-il vu ? Il sentit ses jambes trembler. Va-t-il me charger ? Nicolas
n'osait pas bouger, pour ne pas faire de bruit... Le sanglier s'était arrêté
et semblait à l'écoute. Et soudain l'animal fit demi-tour et s'éloigna.
Ouf ! se dit Nicolas, je l'ai échappé belle !

                                                       Soeur Marie-Laure

                                                                           22
Rêver c'est…

Rêver c'est croire que tout ce que tu as aimé dans le passé pourrait à
nouveau exister.
Que tout ce que tu as connu de mal dans le passé n'a jamais existé.

                                                             Mme Cassart

Avec la Mer du Nord comme dernier terrain vague…

Atmosphère toute empreinte de brume, de solitude, où je me sens face
à l'inconnu, admirant cette mer aux couleurs grise et blanche. Je me
suis assise dans le sable fin et me sens ainsi à l'écoute du vent, des
réflexions qui me viennent, paisible.
Une tout autre sensation me vient de la Mer Méditerranée, où le jeu des
couleurs, des lumières me surprend. J'aime sa chaleur et cette
nonchalance qui fait rêver. J'aime le soleil animant les vagues si fines et
les reflets qui se jouent des galets.

                                                         Elisabeth Simon

Sous un ciel nuageux

Quand j'étais petite, j'allais parfois au cimetière avec ma grand-mère
pour entretenir la tombe de « Bon-Papa-qui-est-mort ». Il était décédé
un an avant ma naissance, et je l'ai toujours sésigné ainsi pour le
distinguer de « Bon-Papa-de-La Louvière ».
Au cimetière, je demande : « Mais où est-il ? » Ma grand-mère
répond : « Il est au Ciel, il vous voit ». J'ai vraiment envie de le voir
moi aussi, je monte sur le caveau et je crie à pleins poumons :
« Bon-Papa-qui-est-mort ! Montre-toi ! Je suis là et je nettoie ta
tombe ! »
Quand le ciel était nuageux, j'espérais enfin le voir, penché au bord
d'un nuage. Je l'espérais tellement que j'étais parfois persuadée de
l'avoir aperçu.
Et je craignais qu'il se penche trop loin ; je craignais qu'il fasse une
chute... mortelle.

                                                                   Marina
                                                                         23
La rubrique littéraire
par Mme Ruelle Francine

La petite musique du silence - Yves Duteil
Yves Duteil est un artiste connu pour ses
chansons (« Prendre un enfant par la main »,
« Le petit pont de bois », « Les enfants du
monde entier », …). Dans ces chroniques, on
le découvre autrement. Comme auteur,
comme écrivain qui éprouve le besoin de
prendre la plume pour confier son regard in-
térieur sur les êtres, la vie, le monde. Ses paroles sont pleines de ten-
dresse et d’amour, mais aussi de révolte.
Dans ces méditations, publiées mensuellement dans la revue
Panorama, il trouve les mots justes pour dire ce qui lui tient à cœur et
il nous fait réfléchir à l’essentiel.
C’est une occasion de découvrir ce chanteur dans un autre aspect de
sa personnalité. Le lire est un vrai bonheur !
Vous trouverez ce livre dans la bibliothèque de l’Olivier où je vous
attends tous les mercredi matin de 10h à 11h30.
« Tour à tour inquiètes et sereines Les années s'écoulent sans bruit
Laissant comme un manteau de laine Sur tous les hivers de nos vies. »
Yves Duteil

Bonne route Iza!
Notre chère manucure, pédicure Iza a décidé de prendre le chemin de
la pension et de profiter de son temps libre. Nous la remercions
sincèrement pour ces 7 années de collaboration, accompagnées de
son sourire, sa discrétion, sa gentillesse et sa bonne humeur.
Nous souhaitons la bienvenue à Malorie Banza qui rejoint l’Olivier
dans cette même fonction!
                                                                       24
Active avez-vous dit? Sœur Muriel se
présente!
Née en 1944 dans le Hainaut, j’ai grandi chez mes
grands-parents        maternels, à la campagne, jusqu’à
l’âge de 8 ans. Quand ma sœur est née, j’ai rejoint
mes parents dans l’agglomération Bruxelloise,
successivement à Molenbeek, Zellig, Koekelberg et
Forest.
Je suis entrée chez les Sœurs de la Charité de Jésus et de Marie le 8
septembre 1964, j’avais 20 ans! Le noviciat se trouvait ici à Uccle dans le
bâtiment préfabriqué « provisoire ». Il y est toujours après 54 ans.
Ayant fait des études de commerce avant d’entrer, j’ai travaillé comme
aide-comptable à la polyclinique du Parnasse à Ixelles et puis comme
économe à Bouge à l’Institut médico-pédagogique, près de Namur.
Après des études d’infirmière psychiatrique à St Servais de 1972 à 1975, je
suis engagée dans le service d’accueil des nouveaux patients. En 1984, je
passe une année comme infirmière en Israël, sur le Mont Carmel dans
une maison de repos palestinienne qui héberge une vingtaine de
personnes. Ce fut pour moi un privilège de vivre là où Jésus a marché et
où il est ressuscité. Israël n’est pas un pays à évangéliser, c’est le pays qui
nous évangélise.
De retour en Belgique, j’atterris à Uccle, pour la réouverture d’une
communauté de formation. Je fais partie de l’équipe d’aumônerie à la
Clinique des 2 Alice et à mi-temps comme infirmière à l’Olivier où la
communauté comptait une bonne vingtaine de Sœurs.
En 2006, après une pause de 3 ans, je suis intégrée dans une
communauté à Bouffioulx. Nous sommes quatre au service des pauvres et
des démunis, des S.D.F. de Charleroi, St Vincent de Paul (banque
alimentaire, école des devoirs et vestiaires). Nous participons également à
l’animation paroissiale (catéchèse, liturgie etc…).
Cette année, en septembre, il m’est proposé d’intégrer la
communauté du Buisson sis à l’Olivier. J’ai accepté et essaie aujourd’hui
de m’adapter à l’organisation de la maison. Tant bien que mal, avec le
temps, tout s’arrangera.
                                                       Sœur Muriel Mercier
                                                                           25
Hommage à Sœur Marie-Pascale
« C’est une grande dame du milieu associatif carolo qui
s’en est allée ce mardi 4 décembre », écrit Sud Presse
dans l’édition du 8 décembre 2018.
C’est à Charleroi que naquit le 27 août 1928, la
cinquième enfant de la famille Lemaître, qui en compta
onze.
Foyer au sein duquel se vivent dans la générosité, le don de soi, la joie
qui ont marqué Maria dès l’enfance et qu’elle rayonnera toute sa vie.
Elle est pensionnaire au Roule, de la troisième primaire à la rhéto et se
montre appliquée et studieuse. Au terme de ses études secondaires
elle soulage sa maman en l’aidant et prenant en charge ses frères et
sœurs plus jeunes. A cela s’ajoute la responsabilité d’Akela dans une
meute des louveteaux à Marcinelle. Elle est si contente de ce service,
du contact avec les enfants.
Le 1er août 1949, elle entre au Roule, prendra l’habit le 27 juillet 1950.
Elle fera son Noviciat à Verneuil et y prononcera ses premiers vœux le
12 septembre 1951. Elle fera sa profession perpétuelle au Roule en
1954. De 1960 à 1965, elle sera, à Saint-Michel le Mont (France)
adjointe à la Direction de la maison d’enfants et responsable des
colonies de vacances d’enfants de Paris. Evoquer Pascale, c’est dès le
départ, rappeler son regard admiratif de la beauté de la nature, son
goût des promenades. Tant de fois l’avons-nous vue revenir de sa
marche avec un bouquet, des plumes d’oiseaux, des cailloux, des
belles feuilles automnales (à faire sécher dans du papier journal entre
les assiettes de la communauté!). Tous ces trésors prenaient place sur
l’appui de fenêtre de sa chambre. Et s’il lui arrivait de rencontrer des
enfants, elle oubliait tout et courait vers eux pour entamer un brin de
causette qui les rendait heureux.
De retour en 1963 en Belgique, de Waterloo en passant par Pierrelaye,
Jumet, Charleroi… elle œuvrera avec le mouvement ATD Quart-Monde
ainsi que dans les associations telles que Solidarités Nouvelles ou le
Rebond, qui luttent en faveur des SDF. Ajoutons à la liste un centre de
santé mentale, une halte-garderie, des logements sociaux et
                                                                        26
l’animation des cités. Elle déploie son ardeur pour faire bouger la
situation précaire de ceux parmi lesquels elle vit, est de toutes les
manifestations pour sortir de la pauvreté. Elle-même n’est pas
exigeante et se contente de très peu. « Elle était très investie, dans
tout ce qui était social. Elle venait toujours en aide aux autres, peu
importe où elle se trouvait. Elle était fondamentalement attachée aux
autres » confie Denir Uvier de l ‘ASBL Solidarités Nouvelles, dans
l’article du 8 décembre paru dans Sud Presse.
Dans la Congrégation, elle faisait partie du Secrétariat pour la Justice,
groupe militant pour la Justice, attentif aux analyses de société et
traduisant ses convictions solides en maints écrits. Elle nourrit sa Foi
par de nombreuses lectures et conférences, a de multiples carnets où
les mots en majuscule reflètent l’objet de ses réflexions et décisions.
Depuis juin 2009 elle est à l’Olivier et c’est pour elle un réel
changement de vie au sein de la MRS et de la communauté des sœurs.
Elle parle d’un retour à l’internat!
Avant cela elle a fait des séjours au Nicaragua. Artisanat et photos
ramenées sont autant de souvenirs qui la maintiennent en lien avec les
réalités du Tiers-Monde.
Merci, Pascale, pour le chemin d’Alliance que tu as tissé avec Dieu et
dont nous avons deviné dans ton sourire épanoui, ta tendresse pour
les petits, la force de tes convictions, toute la profondeur de Foi qui en
était le socle.
                                          La communauté du Berlaymont

                                Souvenirs
   Mme Jeanine Uythethofken, Mme Suzanne Dereck, Sœur Marie-Pascale
 Lemaître, M. Walter Nesa, Mme Ghislaine Vandenbogaerde nous ont quittés.

 « Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents
                dans la mémoire des vivants ». Jean d’Ormesson
  Merci pour toutes ces années ou ces quelques mois passés à nos côtes..

                                                                              27
Les jeux de Sœur Marie-Laure
            Mots cachés

O

                                   28
Jeu des 10 différences

                           Anagrammes
Avec les différents groupes de lettres, faites chaque fois un mot qui
évoque l’hiver.
SAINTP                               EFURDORI
EENIG                                EPATGIAN
RLEGSAV                              ERGLE
SFOCLNO                              IKRSE
UTAREANI                             IRVEG

                                                                        29
Vous désirez déguster une
Vous désirez passer un message ou     bière de l’Olivier ou une spé-
faire une dédicace à un membre de     ciale, lors de votre visite? Si la
votre famille ou ami résident, dans     boutique est ouverte, vous
  le prochain journal ou participer    pouvez en demander une au
  ponctuellement pour rédiger un
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  Nous recherchons un tonneau
                                      manière ponctuelle pour la
  afin de récupérer l’eau pour
                                      prochaine édition? Parlez-en
  arroser le potager. Adressez-       à Céline, l’animatrice, qui
  vous à l’animation si vous en       vous       donnera      plus
  avez un à donner.                   d’informations!

L’Olivier recrute des Bénévoles! Pour tenir la boutique,
accompagner les résidents à divers rendez-vous,
redonner vie à la chorale, papoter, tenir un atelier
artistique ou autre, des conférences, accompagner aux
sorties, aider l’animation pour l’affichage… Veuillez vous
adresser      auprès      de     Natalie    ou      Céline
(animations.olv@asbl-mmi.be)
                                                                       30
Ce mois-ci, Sœur Edith partage avec observer le plus profond silence
       nous un texte de Prévert.      attendre que l’oiseau entre dans la
Pour faire le portrait d’un cage
                                      et quand il est entré
                oiseau                fermer doucement la porte avec le
Peindre d’abord une cage              pinceau
avec une porte ouverte                puis
peindre ensuite                       effacer un à un tous les barreaux
quelque chose de joli                 en ayant soin de ne toucher aucune
quelque chose de simple               des plumes de l’oiseau
quelque chose de beau                 Faire ensuite le portrait de l’arbre
quelque chose d’utile                 en choisissant la plus belle de ses
pour l’oiseau                         branches
placer ensuite la toile contre un     pour l’oiseau
arbre                                 peindre aussi le vert feuillage et la
dans un jardin                        fraîcheur du vent
dans un bois                          la poussière du soleil
ou dans une forêt                     et le bruit des bêtes de l’herbe dans
se cacher derrière l’arbre            la chaleur de l’été
sans rien dire                        et puis attendre que l’oiseau se
sans bouger…                          décide à chanter
Parfois l’oiseau arrive vite          Si l’oiseau ne chante pas
mais il peut aussi bien mettre de     c’est mauvais signe
longues années                        signe que le tableau est mauvais
avant de se décider                   mais s’il chante c’est bon signe
Ne pas se décourager                  signe que vous pouvez signer
attendre                              Alors vous arrachez tout doucement
attendre s’il le faut pendant des an- une des plumes de l’oiseau
nées                                  et vous écrivez votre nom dans un
la vitesse ou la lenteur de l’arrivée coin du tableau.
de l’oiseau
n’ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l’oiseau arrive,
s’il arrive
                                                                        31
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