GUIDE PRATIQUE " SPORT ET DEFICIENCE VISUELLE " - Association Gabriel DESHAYES - Mars 2009
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Cet ouvrage a été réalisé par Cédric Bras, éducateur sportif du Service pour Jeunes Déficients Visuels d’Auray (56). Il est le fruit d’un travail de recherche et d’observation en étroite collaboration avec : Catherine Nicolas, directrice et enseignante d’EPS du collège St Jean Baptiste d’Arradon Pierre-Yves Quelleuc enseignant de CM2 à l’école ND du Plasker de Locminé Jacqueline Guillemet, enseignante d’EPS au collège St Joseph de Nivillac Des jeunes du service Le service transcription du S.J.D.V. Loïc Livenais, directeur du Service L’association sportive des aveugles du Québec 2
« Le sport consiste à déléguer au corps quelques-unes des vertus les plus fortes de l’âme. » Jean Giraudoux Un sondage sur l’activité physique en 2006 a été envoyé aux parents des enfants ayant une déficience visuelle qui fréquentent les écoles de Montréal. Ce sondage a révélé un manque d’activité physique chez ces jeunes, autant à l’école qu’à la maison. Ce phénomène était plus apparent chez les filles que chez les garçons. Les parents ayant complété le sondage ont souligné que le manque de ressources et d’informations concernant les sports pour les jeunes ayant une déficience visuelle était un obstacle majeur à la participation de leurs enfants aux différents sports. Un sondage similaire a été proposé par le Service pour Jeunes Déficients Visuels du Morbihan, aux jeunes suivis par le service et leur famille en 2008. Le résultat est similaire, il semble qu’il y ait un manque d’informations sur le sport et la déficience visuelle. C’est pour tenter de répondre en partie à ce manque d’information que ce présent guide a été élaboré. Bien conscient que des enseignants adaptent leur pratique sur le terrain tout comme certains éducateurs dans les clubs du département, nous n’avons pas l’ambition à travers cet ouvrage, de présenter les choses qu’il faut faire absolument! L’idée était de mutualiser certaines adaptations, de donner quelques pistes et renseignements. Ce guide, a été rédigé pour montrer diverses possibilités qui s’offrent aux jeunes ayant une déficience visuelle, de s’inclure dans les activités physiques et tenter ainsi de « briser l’isolement »1 dans lequel ils se retrouvent parfois. Le lecteur qu’il soit enseignant, jeune déficient visuel ou parent y trouvera nous espérons quelques pistes et réponses. 1 Extrait de l’introduction du guide « activités physiques pour les personnes Déficientes visuelles » par l’association sportive des aveugles du Québec 3
SOMMAIRE Première partie: LE SPORT ET LA DEFICIENCE VISUELLE Mieux comprendre la déficience visuelle Le sport, de quoi parlons nous ? Les bienfaits et les limites de la relation « sport et déficience visuelle » Deuxième partie : FAIRE DU SPORT A L’ECOLE Les enjeux de l’Education Physique et Sportive Les contenus Les dispenses Troisième partie : DES ACTIVITES A L’ECOLE Athlétisme Badminton Base ball Danse Escalade Gymnastique Natation Handball Tir à l’arc Voile Volley ball Quatrième partie : POUR ALLER PLUS LOIN , DES PRATIQUES EN CLUB Des activités récréatives Les sports de compétitions 4
LA DEFICIENCE VISUELLE ) 1/ Classification internationale des déficients visuels. 1.1 Classification légale. Actuellement, en France, la définition légale de la déficience visuelle se réfère essentiellement à l’acuité visuelle. La limite supérieure se situe à 3 ou 4/10 d’acuité visuelle de loin pour le meilleur œil après correction, la limite inférieure, 1/20 correspond à la cécité. La frontière artificiellement chiffrée à 1/20 d’acuité visuelle de loin, même si elle doit être considérée avec prudence, permet néanmoins de distinguer deux populations : • les déficients visuels ou amblyopes, qui privilégient la vue, • les aveugles, qui sont amenés à mettre en place un système de compensation, en ayant recours à d’autres modalités sensorielles. 1.2 Classification fonctionnelle. L’enseignant d’ EPS. doit savoir que dans l’évaluation du potentiel visuel, l’acuité visuelle de loin ne peut être un critère suffisant. Outre l’étiologie de la déficience, la date et les conditions de son installation, son caractère stable ou évolutif doivent être pris en compte. Seront appréciées également la vision de près, la vision binoculaire, la vision des couleurs, la sensibilité, l’adaptation à la lumière et les altérations du champ visuel. Autant d’éléments qui aideront le pédagogue à construire des contenus d’enseignement autour de variables didactiques très diverses. La vision demeure la modalité sensorielle dominante pour les déficients visuels. Les aveugles, quant à eux, devront s’appuyer sur d’autres modalités sensorielles telle que l’ouïe par exemple. Rappelons que la vision centrale assure essentiellement la discrimination et la vision des couleurs dans de bonnes conditions d’éclairage, et que la vision périphérique joue un rôle prédominant dans la détection du mouvement et l’appréciation globale de l’espace environnant. Ces différences de nature ont des incidences dans la pratique de certaines Activités Physiques et Sportives, notamment celles dont l’environnement est en permanence fluctuant. 6
2/ Piste pour définir la nature des gênes fonctionnelles liées à la déficience visuelle : Acuité visuelle de loin Acuité visuelle de près Champ visuel Photophobie Vision des couleurs Position de blocage du nystagmus (atteinte des muscles oculo-moteurs) Relief Difficultés nocturnes Pour en savoir plus : ⋅ www.deshayes.asso.fr ⋅ www.anpea.asso.fr ⋅ www.avh.asso.fr ⋅ www.enfant-aveugle.com ⋅ www.orpha.net ⋅ www.apedv.fr ⋅ www.retina-france.asso.fr ⋅ www.bassevision.net 7
LE SPORT Le sport : • Definition du grand larousse: activité physique visant à améliorer sa condition physique. • Definition encyclopedie larousse: ensemble d'exercices physiques se présentant sous forme de jeux individuels ou collectifs, pratiqués en observant certaines règles précises et sans but utilitaire immédiat. • Définition wikipedia.:: Se dit de la pratique méthodique de toute espèce d'exercices physiques, pouvant donner lieu à des compétitions. Les définitions du sport sont diverses, différentes selon les points de vue, nous sous- entendrons ici à travers le terme « sport », toute action du corps engagé dans un cadre de compétition ou de loisir par une personne ayant l’intention et la conscience « de faire de l’exercice ». Nous aborderons ainsi dans ce guide, deux environnements du sport : L’EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE, que l’on rencontre dans un cadre scolaire LA PRATIQUE DANS UN CLUB, que l’on rencontre dans un cadre associatif Nous ne traiterons pas de la pratique spontanée, qui est pourtant très présente dans la société d’aujourd’hui. Elles prennent la forme de « pratiques de rue » :skateboard, football entre les jeunes d’un quartier et ou encore des pratiques telles que la natation, le « jogging », les ballades en vélo ou l’utilisation chez soi de matériel de musculation ou autre,que l’on ne retrouve pas dans un cadre institutionnel. 8
LE SPORT ET LA DEFICIENCE VISUELLE Les bienfaits d’une activité physique sont nombreux : • Physiques et physiologiques: développement corporel, limitation de la surcharge pondérale, circulation sanguine, respiration.... • Mentaux : « s’aérer l’esprit » • Sociaux : rompre avec l’isolement ; rencontrer d’autres personnes Il existe néanmoins des contre-indications ! Les contre-indications concernent surtout les jeunes amblyopes et parmi les personnes aveugles, les personnes atteintes de cécité partielle, c’est-à-dire celles qui ont des possibilités visuelles même très faibles. Il s’agit essentiellement des atteintes suivantes : LE GLAUCOME qui se traduit par une hypertension oculaire, entraînant une augmentation du volume du globe oculaire, avec risque d’éclatement par distension des membranes externes. L’augmentation de la tension intra- oculaire peut également avoir pour conséquence l’atrophie du nerf optique. LA MYOPIE FORTE qui fragilise la rétine avec risque de décollement. L'ECTOPIE DU CRISTALLIN caractérisée par la faiblesse des ligaments suspenseurs du cristallin, avec risque de luxation. L’aggravation de ces lésions peut aboutir à la cécité. Certaines activités physiques et sportives sont à éviter lorsqu’elles risquent de provoquer : • des traumatismes à la suite de chocs violents : - certains jeux de ballon, - sauts à répétition ou sauts avec réception " dure ", - plongeons à la piscine. • une augmentation de la pression dans la sphère céphalique : - exercices en position verticale, la tête en bas, - exercices en apnée prolongée, - épreuves exigeant un effort intense et prolongé. 9
Deuxième partie FAIRE DU SPORT A L’ECOLE 10
L’EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE = EPS. « L’EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE » le nom de cette matière à lui seul résume bien la place qui lui est réservée à l’école, par l’éducation nationale et les parents « Gymnastique » faisait trop péjoratif....... alors on a changé le nom. Pourtant le caractère secondaire de « la gymnastique » est toujours présent malgré ce changement d’appellation, et puis à vrai dire, on dit encore presque tous « prof de gym, ou prof de sport ». A l’heure où les professeurs D’EPS sont en phase d’être évincés par les nouvelles dispositions de l’Education Nationale. (ils seront bientôt remplacés par des intervenants municipaux). Il est peut-être intéressant de rappeler la place de cette matière dans le système éducatif. Un constat : L’EPS n’est pas une matière déterminante pour le passage d’un niveau de classe à l’autre. ( jamais un élève n’a redoublé à cause de l’éducation physique !) Combien de parents vont écouter le bilan du trimestre en EPS lors des réunions de parents ? Pourtant l’Education Physique a des enjeux ! Les enjeux de l’EPS L’acquisition et l’expression de compétences motrices, à la base de bien d’autres compétences qui pourront se développer. La découverte de son corps, de soi dans des contextes spécifiques et des environnements parfois particuliers (natation, sports collectifs…), à la base de l’estime de soi, de la confiance en soi, d’une meilleur connaissance de soi. Un des aspects qui n’apparaît qu’implicitement dans l’EPS , comme dans les autres matières, c’est le rapport à l’autre, le rapport à la classe………la socialisation L’EPS est en effet SURTOUT un lieu de socialisation dans l’interaction avec les autres (confrontation, compétition, partenariat..) engageant la prise de position d’une place dans un groupe, d’un statut dans une équipe. 11
Les contenus de l’EPS Dans les textes : Ces programmes sont définis par le Bulletin Officiel de L’Education Nationale (B.O.E.N). Ecole maternelle et primaire On peut y lire ainsi les principaux enjeux dès l’école maternelle : « Ainsi à l’école maternelle l’éducation physique et sportive poursuit trois objectifs - Favoriser la construction des actions motrices fondamentales( locomotion, équilibres, manipulations.) - Permettre une première prise de contact avec les diverses activités physiques ( pratiques sociales de référence ) ; - Faire acquérir les compétences et connaissances utiles pour mieux connaître son corps, le respecter et le garder( en bonne santé.) En ce sens ce domaine d’activité apporte une contribution originale au développement de la personne. » le B.O Hors Série n° 1 du 14 /2 /200 2. Collège Durant les quatre années du collège l’enseignement de l’E.P.S sera structuré autour de huit groupements d’activités : ⋅ Athlétiques : lancers , en saut, course de haies de vitesse et de relais ⋅ Aquatiques ⋅ Gymnique ⋅ Physiques artistiques ⋅ Physiques de combat (autour de l’éthique ) ⋅ D’opposition duelle : sports de raquette ⋅ De coopération et d’opposition : sports collectifs ⋅ Physiques de pleine nature. Lycée Huit compétences finalisent l’enseignement et se déclinent selon deux composantes : : culturelle et méthodologique. L’ensemble Commun (composante culturelle): volley ball / basket ball / hand ball / football / rugby, badminton / tennis de table / courses sauts / lancers / triathlon / natation / gymnastique acrobatique / artistique/ escalade / course d’orientation / danse /judo / lutte / course en durée. L’ensemble Complémentaire (composante méthodologique) : activités de cirque / boxe française / étirements / gymnastique rythmique / gymnastique aérobic / techniques de relaxation, musculation, tir à l’arc etc.… 12
Les dispenses en EPS La pratique sportive est UN DROIT ET UNE CHANCE. C’est ce que l’école a de formidable car elle offre la possibilité de découvrir et d’essayer ! Certains jeunes déficients visuels n’ont pas cette chance de découverte du sport alors que souvent cela ne tiendrait qu’à quelques adaptations. C’est donc ici l’occasion de rappeler le cadre des dispenses en EPS Celles-ci ne devraient être qu’exceptionnelles , et non généralisées pour certains jeunes. a. Trois textes : 1 - Pour suivre l’enseignement d’EPS, il n’y a plus de contrôle médical préalable. Par contre en cas d’inaptitude un certificat doit indiquer le caractère total ou partiel de l’inaptitude ; il ne peut excéder l’année scolaire en cours. En cas d’inaptitude partiel on doit mentionner les adaptations possibles. Le contrôle médical est régi par la Circulaire n° 90-107 du 17 mai 1990 (Education nationale, Jeunesse et sports). . 2 - « Seuls peuvent être dispensés des épreuves les candidats reconnus totalement inaptes pour la durée de l’année scolaire … Dans les cas d’inaptitudes totales ou partielles pour une durée limitée, il appartient à l’enseignant d’apprécier si les cours suivis par l’élève au cours de l’année scolaire lui permettent de formuler une proposition de note ou si les éléments d’appréciation étant réduits ils doivent conduire à la mention » dispensé d’éducation physique et sportive pour raisons médicales. …….Les candidats reconnus handicapés physiques et déclarés aptes à subir l’épreuve ……peuvent demander à participer à une épreuve d’éducation physique et sportive aménagée selon des modalités précisées par décret. » Les dispenses de l’épreuve d’E.P.S dans les examens de l’enseignement du second degré est régie par le Décret n° 92-109 du 30 janvi er 1992 3 -« La classification des élèves par handicap permet de proposer aux candidats des niveaux de difficultés compatibles avec leurs possibilités motrices et perceptives. Le candidat est classé par un médecin scolaire ou e la C.D.E.S en accord avec l’élève et l’enseignant de la classe, dans un groupe selon ses déficiences…… » Le déroulement des épreuves et examens d’éducation physique et sportive ; elles sont régies par la Circulaire 94- 137 du 30mars 1994 (Education Nationale ) Ainsi l’Education Nationale classe t elle les élèves déficients visuels en 3 classes : DV 1 : Pas de perception lumineuse DV 2 : Perception lumineuse à < 1 / 50 DV 3 : 1 / 50 à 1 /10 13
b. Aspect médical Les inaptitudes peuvent être : - Du fait même du handicap visuel - De l’état oculaire qui implique un risque d’aggravation (lors de chute, projection, roulades..) Poser une telle inaptitude suppose de connaître la prédisposition de l’élève : - Séquelles de rétinopathie… - Risque d’éclatement du globe ( lors d’une contusion)… - Fragilisation de l’œil du fait d’un glaucome… c. Conclusion à propos des inaptitudes Les contre-indications pour des atteintes purement oculaires sont assez rares et ne justifient qu’exceptionnellement une exemption totale d’EPS. Elles peuvent conduire à une exemption temporaire ( après une intervention chirurgicale par exemple ) ou partielle, en sélectionnant ou en adaptant les activités physiques. Cela suppose une bonne collaboration entre l’équipe médicale et l’équipe pédagogique. Très souvent le déficit visuel s’inscrit dans un syndrome plus complexe, dont les manifestations sont multiples (par exemple fragilité cardio-vasculaire dans le syndrome de Marfan, qui entraîne une moindre résistance à l’effort). 14
Troisième partie DES ACTIVITES SPORTIVES A L’ECOLE Comment évaluer les compétences requises par une activité sportive en prenant en compte la déficience visuelle ? Comment l’élève malvoyant ou aveugle peut-il évoluer et s’inscrire activement dans l’interaction ? C’est dans ces réflexions que tentent de se situer les adaptations suivantes. 15
ATHLETISME COURSE DE LONGUE DUREE Compétences Connaissances Difficultés attendues engagées rencontrées Courir pendant une durée donnée à une vitesse correspondant à ses capacités aérobie proche du maximum • Endurance, dosage et régularité de l’intensité - Se repérer dans de l’effort l’espace Quelques définitions • Connaître sa VMA - Avoir confiance Capacité aérobie = utilisation de l’oxygène par • Souplesse, l’organisme relâchement, continuité - Ne pas se et rythme des actions décourager VMA = c’est la vitesse de (l’endurance est course maximale qu’un aussi une activité coureur peut soutenir en mentale) condition aérobie VO2 max = La - L’observation consommation maximale d'oxygène ou VO² Max est l'aptitude maximale de l'individu à capter l'oxygène, à le transporter et à l'utiliser au niveau musculaire 16
ADAPTATIONS POSSIBLES pour un élève aveugle en course de demi- fond Il est préconisé de mettre l’élève en situation avec un guide . Mais Pour que les conditions soient idéales, l’élève qui guide doit avoir la même VMA. Les adaptations suivantes ont été réalisées par Mme Nicolas (enseignante d’EPS d’une classe de troisième) suite à certaines observations : L’élève aveugle court avec une ou deux copines qui la guident, voire avec l’AVS. Or elles n’ont pas la même VMA, qui détermine l’allure. L’objectif des adaptations suivantes est donc d’aller vers une quasi autonomie de l’élève aveugle dans son allure, sa foulée…. sa course. Adaptations situationnelles et Matérielles : A .avec guide + relais-mousse B . élastique + gant + foulards C . à la voix « tac tac tac tac » 17
Remarques - L’espace de la situation (B et C) étant bien défini l’élève prend de l’assurance, se redresse, - Ses gestes ont plus d’amplitude, - Ses foulées sont plus grandes - Sa vitesse croît au fil des séances. - Elle semble apprécier de courir seule en quasi autonomie et il s’avère qu’elle était sans doute freinée lorsqu’elle courait avec une camarade la guidant. ADAPTATIONS POSSIBLES pour un élève malvoyant en course de demi-fond « Chaque élève déficient visuel est particulier et unique. Il n’est pas possible de traiter tous les cas possibles. Il appartient à l’enseignant de s’adapter aux spécificités de chaque personne en différenciant le traitement de l’ activité et son approche pédagogique par l’élève. » extrait de inspection régionale EPS , Académie de Versailles . septembre 2004. - Eviter la course sur terrain accidenté - Le rôle d’observateur pour cet élève est difficile si son potentiel visuel est insuffisant. (utiliser un chronomètre à gros chiffes, un maillot de couleur vive et contrastée pour l’élève observé. - Piste balisée (plots, drapeaux) - Même sens de course pour tous les élèves - Si cet aménagement ne permet pas à l’élève de se repérer suffisamment, possibilité de courir en ligne droite sur une piste (de 100m balisée tous les 25m) autour de 2 plots aux extrémités .Si nécessaires deux camarades l’aident à changer de direction . - Course en couple avec un élève de même allure (même VMA), en fonction des besoins évoqués par l’élève. Le cas échéant, on peut accrocher une clochette à la chaussure du coureur devant. Autres activités en athlétisme : La course de vitesse Les adaptations peuvent s’inspirer de celles du demi-fond. Le saut en longueur Pour un élève malvoyant , course d’appel raccourcie, piste d’élan contrastée Pour un élève aveugle, moquette pour planche d’appel,possible, mais idéal = zone de farine ou poudre, de laquelle on mesure le dernier appui et la zone de réception. Le saut en hauteur Pour un élève malvoyant, idem que pour prise d’élan saut en longueur. Utilisation de la cordelette élastique pour la barre. Lancers Possibles sans adaptations 18
LE BADMINTON L’activité n’est pas du tout idéale, car il s’agit de s’adapter à un engin volant en hauteur, rapide et dans l’incertitude jusqu’au dernier moment de la trajectoire proposée par un adversaire. Toujours dans un esprit d’évaluations de compétences et d’approche culturelle du sport, voici quelques propositions. Pour les élèves aveugles Impossible. Des petits ateliers peuvent être mis en place pour une approche des sensations et des compétences gestuelles. On peut envisager un travail avec ballon classique (service comme au volley) ou bien encore avec un ballon de baudruche doté de clochettes à l’intérieur. Un travail sur le déplacement peut par contre prendre du sens s’il est proposé à toute la classe, en adaptant le mythique « shadow » que tous les joueurs de badminton connaissent, qui consiste à se déplacer sur les 6 coins du terrains de façon répétitive et rapide. Pour les élèves malvoyants Certains jeunes en fonction de leur potentiel visuel pourront pratiquer le badminton en adaptant certaines conditions de jeu : Faire attention au terrain, sa position dans le gymnase par rapport à d’éventuelles baies vitrées, et situation de l’éclairage Possibilité d’utiliser des bandes podo-tactiles pour bien marquer les lignes du terrain Réduire le terrain s’il le faut (demi-terrain) Il existe différentes couleurs de volants (blanc, rouge, fluo) Possibilité de les lester (avec un ruban par exemple, ou un ballon de baudruche dégonflé ?) ce qui permet de le ralentir,sinon utiliser un « vieux » volant. Des raquettes de différentes tailles existent (la tige peut- être plus ou moins courte , rapprochant ainsi le tamis du manche ) 19
LE BASE-BALL Les jeunes aveugles n’auront pas accès à un cycle base-ball, mais certains élèves malvoyants du service d’Auray ont pu goûter aux joies de ce sport collectif. Voici les principales adaptations qui ont été apportées. Niveau 1 Compétences Connaissances Problèmes rencontrés Différencier les rôles d’attaquants S’inscrire dans un jeu collectif et chercher à • Le frappeur : Frappeur marquer plus de points manque la balle que l’adversaire • Les coureurs Coureur Actions engagées : ne s’arrête pas à temps • Frapper, courrir • Observer les défenseurs et la balle De défenseurs • Arrêter l’adversaire • Eliminer un ou Défenseur : Maîtriser des techniques plusieurs problème d’organisation, nécessaires à la forme de attaquants de précision dans le renvoi jeu développée de la balle à la base Actions engagées : • Attraper /lancer Lanceur • Occuper l’espace manque de précision 20
IDEES D’ADAPTATIONS pour les élèves malvoyants Chasubles et maillots bien contrastés (attaque/défense) Différentes balles à disposition (matière, couleur,diamètre) Panel d’objets de frappe (batte, petites raquettes, grandes...) Si besoin, marquer de scotch ou de grip l’extrémité « tapante »de la batte Instaurer la mise en place de différentes techniques de frappe si besoin : avec lanceur, seul, avec tee Schémas possibles pour expliquer le terrain Bien marquer les bases et les différentes zones du terrain Mise en volume des bases par des ballons de baudruche ou bien des drapeaux. Couleurs bien marquées. 21
DANSE : CHOREGRAPHIE COLLECTIVE Niveau 1 Compétences attendues Connaissances requises Difficultés rencontrées Maîtriser des Intérioriser les Approche des notions ⋅ Formes « rendus » d’expressions suivantes : ⋅ Déplacements (postures,formes ⋅ Volumes gestuelles) ⋅ Trajets Production gérer son stress (tenir un Création Différencier « début - rôle devant ses Composition développement- fin » camarades) Interprétation Relation avec monde utiliser tout l’espace Etre spectateur suivant un sonore code Concret /abstrait très difficile d’apprécier les autres prestations pour les Relation avec élèves déficients visuels partenaires (élèves aveugles impossible), IDEES D’AMENAGEMENTS pour les élèves aveugles et malvoyants Guider tactilement Décrire verbalement les déplacements Se repérer dans le temps grâce à la musique, les rythmes Délimiter l’espace= bandes podo-tactiles entourant la scène (voire tapis ?) Schématiser : dessiner les déplacements (pour les enfants aveugles,sur une feuille spéciale* qui permet le dessin en relief) *feuille et planche à dessiner spécifique avec poinçon disponible au service. (site internet pour contact) 22
PISTES DE JEUX ET D’EXERCICES . Le déplacement, la locomotion. Dans tout l’espace, les élèves marchent en changeant de direction à un signal sonore (peut-être l’arrêt de la musique, ou si l’exercice s’effectue sur le silence : coup de tambourin ?) Les élèves ne doivent pas se toucher en se croisant ⋅ « se caler » sur un rythme et le varier suivant les évolutions sonores ⋅ chacun choisit un mode de déplacement, debout, accroupi, sur les pointes et le change au signal sonore ⋅ chacun choisit une vitesse de déplacement (course, grands pas, tout doucement, normal) et la change au signal sonore. ⋅ Se déplacer normalement, et prendre une pause à un signal (possibilité de proposer trois pauses au choix :une au sol, une fléchie et une debout) Le travail en groupe sur une chorégraphie commune Ce genre d’activité (comme en acro-gym) permet un travail de partenariat qui est très intéressant pour un jeune élève malvoyant ou aveugle. 23
ESCALADE Compétences Connaissances Difficultés rencontrées attendues engagées Différents rôles : Niveau 1 Le grimpeur : ⋅ Accepter de perdre « en tête, conduire momentanément des son déplacement appuis en s’économisant • S’équiper selon des itinéraires • Prendre des ⋅ Gérer ses appréhensions variés en direction informations ⋅ (hauteur, perte afin de réaliser une judicieuses lors d’équilibre..) performance tout en de sa montée conservant assez de (lecture des ⋅ faire confiance à son E lucidité pour assurer prises) partenaire sa sécurité à la • Gérer sa tonicité S montée et à la musculaire ⋅ avoir confiance dans le descente » matériel C extrait du BO session 2008 ⋅ se détendre A L’assureur musculairement à certains niveau 2 moments L « en tête, conduire • Gérer la ⋅ savoir mettre en jeu tous A son déplacement de longueur de ces membres (la poussée manière fluide selon corde à des jambes est souvent D des itinéraires variés travers des laissée au profit des bras, en direction et en prises de qui sont à hauteur du E volumes afin de repères regard) réaliser une (kinesthésiqu performance et es) conserver assez de • Etre à lucidité pour assurer l’écoute sa sécurité lors de manipulations de cordes » 24
ADAPTATIONS POSSIBLES : • Description orale des nœuds.. et manipulation • Importance du partenariat assureur –grimpeur, lorsque l’élève aveugle ou malvoyant grimpe, l’assureur renseigne (et guide) le cas échéant sur la localisation des prises. • Mettre des repères tels que des foulards (sur certaines prises) , pour symboliser les limites de la voie. (= repères tactiles pour les élèves aveugles et visuels pour les élèves malvoyants) , et symboliser aussi l’évolution sur celle-ci (la hauteur) • Lors de l’évaluation, pas de voie « flash », seulement des voies connues, et faire attention aux conditions de bruits, pour que le jeune est une meilleur relation auditive et orale avec son partenaire 25
GYMNASTIQUE La gymnastique est une activité à privilégier pour un élève présentant une déficience visuelle. Le travail au sol et aux agrès permet en effet de travailler : Le repérage dans l’espace L’équilibre La proprioception Tout comme peut le proposer la natation, la Gymnastique offre un panel de situations inhabituelles et demande une adaptation à des repères nouveaux. Le but même de l’activité est l’expression du corps (à des fins d’image != production du corps pour lui-même, c’est-à-dire que son engagement ne sert ni à envoyer un projectile ni à influer dans le temps) ce qui en fait un lieu de rapport particulier à son corps. « Il est important pour certains élèves de s’approprier, en début de cours, l’espace de la salle avec la disposition de tous les ateliers, de prévoir des protections, éventuellement une assistance pour les déplacements et des repères visuels pour permettre à l’élève de se repérer dans la salle » extrait de Inspection Pédagogique Régionale EPS . Académie de Versailles ATTENTION POUR LES ELEVES PRESENTANT UNE FRAGILITE OCULAIRE : Pas de saut Pas de réception en contre bas ou en contre haut Pas d’entrée avec impulsion Prudence avec les rotations en fonction des avis médicaux Il est à rappeler enfin et cela comme pour les autres pratiques, de prendre le temps de verbaliser et de décrire précisément les actions du corps attendues et les situations. 26
NIVEAU 1 Difficultés et conditions Compétences attendues Connaissances à envisager Adapter sa motricité aux différents appareils : Spatialiser pour repérage « monter sur, se balancer, aisé Investir l’espace dans tourner autour, franchir, toutes ces dimensions sauter, se renverser, se réceptionner » Construire les positions, postures, figures Projeter (présenter des Démonstration des figures Réaliser un enchaînement difficultés avec intention par autre biais que visuel= de formes corporelles esthétique ou S’approprier les formes avec divers engins ou sur acrobatique,) corporelles par des différents agrès sensations et des Produire une continuité explications précises des actions Relever et différencier les Très difficile. Juger une prestation au fautes dans la prestation Associer à la vue d’autres moyen d’un code d’un camarade repères de prises d’informations : (le son d’une réception, d’un retournement ? fluide ?) Oser perdre ses repères habituels Situations inhabituelles Dépasser ses =perte de repères appréhensions (d’équilibre par exemple Bien sécuriser, accompagner , rassurer encourager, parader DES ADAPTATIONS POSSIBLES : La prise en charge de l’échauffement par les élèves (par 2 ?) est intéressante. (changement de binôme à chaque cours) La poutre Adaptations matérielles o Jouer sur la hauteur de la poutre (tapis à même hauteur) o Evoluer sur des bancs suédois o Matérialiser les extrémités de la poutre (sur 50 cm) avec du ruban adhésif ou du grip= pour repères visuels et tactiles 27
Adaptations des contenus • Travailler sur les déplacements (avants, arrières, sauts, tours..) • Travailler les équilibres • Travailler les sorties Sol et barres • Foulards ou marquage des différentes barres (extrémités) • Marquer l’espace d’évolution pour le travail au sol. Saut de cheval et trampoline INTERDIT AUX ELEVES PRESENTANT UNE FRAGILITE OCULAIRE Adaptations matérielles • Possibilité d’utiliser un cheval en mousse, protéger avec bloc-mousse le cheval classique • Matérialiser la course d’élan (plots, tapis..) • Matérialiser la zone d’impulsion (plots, tapis) Adaptations des consignes • Réduire si besoin la course d’élan (3 pas ?) • Sans élan : Départ possible de la plinthe ou du trampoline (si potentiel visuel insuffisant) La gymnastique fait partie des activités gymniques dans lesquelles on retrouve « l’acro- gym », la gymnastique rythmique, et l’activité cirque. Toutes ces activités sont idéales pour un jeune déficient visuel, tant en termes de compétences techniques à acquérir (qui sollicite l’équilibre, le rythme...) que par l’aspect projet de groupe qu’elles peuvent proposer. Ainsi tous ces travaux de coopération et de coordination sont intéressant quels que soit la classe. Exemple de site internet proposant des contenus et des figures : www.eps.roudneff.com / www.eps.ac-rouen.fr 28
LA NATATION Les compétences attendues, vont dépendre bien évidemment, de l’âge, du niveau de classe dans lequel se trouve le jeune et son rapport à l’eau ; mais cela est valable pour tous les jeunes comme les adultes d’ailleurs et cela dépendra de son histoire personnel avec le milieu aquatique (baignades l’été ?....) • Le milieu aquatique est un milieu où le terrien perd ses repères, cette perte une fois surpassée, l’eau est l’endroit propice à la détente, au relâchement de cette tonicité musculaire qui accompagne le quotidien des personnes déficientes visuelles (appréhension dans les déplacements, concentration permanente..) . • Les travaux sur la respiration, l’équilibration, qui font partie des fondamentaux de la natation, ne pourront s’instaurer que si le jeune déficient visuel n’a plus peur du milieu. • Les jeux ludiques et les parcours aquatiques sont donc essentiels. Les situations imaginaires, du genre de jeux de rôle (pirates, trésor…….) quel que soit l’âge des nageurs débutants (même les grands pour l’avoir travaillé avec des adolescents et des personnes âgées) font souvent l’objet de dépassement de soi inconscients. En effet le jeune, à travers des jeux de ballons ou des chasses au trésor dans l’eau, va progresser et appréhender le milieu, de façon souvent inconscient. II conviendra à l’enseignant de faire un retour verbal pour que cela devienne conscient. Pour les élèves aveugles Les adaptations seront surtout d’ordre spatial. Il faut que le jeune conceptualise bien le bassin, et que lors de sa nage, une personne soit toujours sur le bord pour lui donner des repères par rapport au bord. Il existe la technique du « tapping ». La natation est intéressante pour l’équilibration, la posture et les ressentis kinesthésiques que l’immersion dans l’eau procure. Pour les élèves malvoyants Repères contrastés en plus des bandes déjà présentes au fond du bassin. L’adaptation des lunettes de piscine à la vue est possible. (voir avec les opticiens) 29
HAND-BALL Le handball fait partie des activités qui ne sont pas adaptées et qui sont peu adaptables pour les jeunes malvoyants et non-voyants. Durant ces cycles, des séances en parallèle, surtout pour les jeunes aveugles, sont préférables (renforcement musculaire, tandem, petits ateliers-jeux de ballons à 2 ou 3) et possibles avec 2 camarades et une Auxiliaire de Vie Scolaire par exemple. Une séance pour toute la classe peut-être consacrée au torball, activité conçue pour les personnes déficientes visuelles et qui rappelle certaines compétences du hand-ball (c’est de l’intégration « renversée »). Si un match, et un travail en équipe peut sembler difficile, il est intéressant néanmoins que le jeune puisse avoir connaissance de la forme du sport, de ses règles (intérêt culturel) et des gestes engagés (intérêt de compétences). Ce travail peut prendre la forme suivante avec un jeune aveugle : Le groupe-classe est divisé en 3 équipes. L’équipe qui ne joue pas est elle aussi divisée, un groupe arbitre le match des 2 autres équipes et l’autre groupe travaille en atelier avec le jeune aveugle. Exemple d’atelier : notion de marquage. 1. objectif se démarquer 2. objectif marquer (contact tactile permanent) 3. donner la balle à un coéquipier démarqué, quand il fait l’appel JDV : Jeune Déficient Visuel : ballon 30
TIR A L’ARC Matériel : Arc classique. Flèches avec un bout en plastique, pour éviter de dégrader le lieu, mais aussi pour donner un repère auditif dans le cas ou la personne touche la cible. Cible : une plaque de carton, plastique épaisse ou une cible classique (en paille) Sécurité : Un rideau ou vieille couverture pour éviter que les flèches n’aillent partout et qu’elles rebondissent. Remarque : Pour les personnes qui ne voient pas, l’importance de la taille de la cible est relative. Arc de droitier, la flèche du coté gauche, main droite qui tire. Situation 1 : TIR avec GUIDE (voix) Tir simple à 5m guidé par une personne voyante, située en arrière du tireur. Problème pas d’autonomie de la personne, elle ne fait que suivre les indications donnés par le guide (haut, bas, droite et gauche) On peut travailler ici la position des doigts sur la corde mais aussi sur le visage. On peut travailler la mise en tension de l’arc, utiliser les muscles du dos et non du biceps pour tirer sur la corde. Situation 2 : TIR SEUL Il faut des adaptations : (l’idéal étant de se procurer une cible sonore que l’on placera derrière le centre de la cible) Deux lattes au sol doivent permettre au tireur de se placer seul face à la cible. Position pour un droitier : CIBLE pieds écartés (largeur des épaules) talons collés à la latte 31
Pour la hauteur de l’arc : Une corde du pied à l’arc, limite le tireur pour monter l’arc. Pour le repère droite gauche placer un repère à la main qui touche l’arc. Avant de passer à la potence, il est important de bien comprendre les notions d’actions sur l’arc et de direction de flèche. Attention à la position des mains sur la corde et le visage. Situation 3 : POTENCE Pour une personne non voyante on peut utiliser une potence avec une surface de contact de moins en moins grande. Punching ball Potence avec une balle de golf Potence classique Pour les personnes malvoyantes, on peut travailler avec une potence et un arc adapté. Système de visé sur l’arc avec un carré en carton à la place du viseur classique. La potence est une cible intermédiaire avec deux couleurs visibles et distinctes (une foncé au milieu et une claire au milieu). Les limites de la potence : la notion d’équilibre (avant, arrière) qui peut modifier la direction de la flèche 32
VOILE Niveau 1 Compétences Connaissances Difficultés possibles attendues engagées S’équiper seul, le système de drisse, le préparer et vérifier Gréer/dégréer blocage de safran, mise l’état de son en place des bouchons matériel Une fois sur l’eau, Identifier l’axe du vent retrouver l’axe du vent (drapeaux) Lire le milieu Repérer la zone de navigation (repéré à terre) (bouées) Se représenter la zone d’évolution du plan d’eau Propulser son Dissocier Tirer/relâcher sur l’écoute bateau Ralentir en relâchant et repartir propulsion/direction - Régler sa voile en tirant (= action sur la barre/ sur - Varier la vitesse (notions :vent de travers, au l’écoute) prendre des volontairement près, vent arrière….) repères sur la voile Pousser/tirer la barre Diriger son bateau (virer de bord, empanner) Barre à droite= bateau va - Aller d’une bouée à à gauche l’autre Barre à gauche= à droite - S’arrêter Repères d’orientation - Faire demi-tour Faire contrepoids et se (voile,vent,bouées) déplacer dans le bateau Equilibrer son Savoir remettre son bateau à bateau plat Réagir vite et de façon - Se déplacer sans heurter lucide dans une situation les autres d’urgence - Choisir la bonne taille de gilet de sauvetage - Respecter les consignes de sécurité : Agir en sécurité Tenir son bateau par l’avant face au vent lors de la mise à l’eau et avant de dégréer Rester en contact avec son bateau lors d’un déssalage Difficulté d’anticipation Rester dans la zone de navigation pour éviter les autres Attacher correctement son bateau à une bouée; sécu Anticiper la dérive due au vent 33
ADAPTATIONS POSSIBLES pour les élèves malvoyants Ne pas avoir d’exigences trop importantes sur la gestion du matériel au niveau 1 au risque de réduire le temps de séance sur l’eau. ⋅ Multiplier les informations ⋅ Faire des binômes ⋅ Utiliser des bouées avec pavillons ⋅ Bien différencier les couleurs de bouées utiliser par le groupe ⋅ Utiliser les voiles ballons pour repérer l’axe du vent ⋅ Ne pas utiliser de bouts blancs ADAPTATIONS POSSIBLES pour les élèves AVEUGLES ⋅ Balises sonores ⋅ Manipuler voile, safran, toutes les zones du bateau ⋅ Prise de repères sonores et kinesthésiques ⋅ Schéma de la zone d’évolution sur le plan d’eau et différents repères ⋅ possibilité de cartographier : (sur feuille A3,zone de terre =peinture à l’huile mélangée à du sable, zone d’eau et estran =peinture à l’huile) ⋅ Contre-gîte ⋅ Fassayement des voiles ⋅ Intensité du vent sur le visage Ces repères associés doivent permettre de définir la position de son embarcation par rapport au vent (trop sous le vent, trop au vent….) L’association Orion à Brest dispose de balises sonores et s’est spécialisée dans l’activité voile pour les personnes déficientes visuelles. (coordonnées en fin de guide) 34
VOLLEY-BALL Le jeune malvoyant, en fonction de son potentiel visuel, pourra avoir une approche du volley. A condition de contraster ballon, filet et partenaires. Le jeu ne pourra s’opérer pour l’évaluation, uniquement sur des phases offensives (le jeune à la passe par exemple). Le volley-ball n’est pas une activité adaptée aux jeunes aveugles, néanmoins il est possible de le détourner en effectuant des adaptations dans un but culturel d’une part (que le jeune connaisse ce sport et ce en quoi il consiste) et d’autre part, afin de l’évaluer en cours d’EPS, sur les compétences requises par la pratique. L’enjeu est aussi le plaisir et l’interaction. Compétences et connaissances requises par le volley NIVEAU 1 domaines connaissances Problèmes principaux / « pistes » de remédiation Avoir l’intention de se déplacer stratégie très tôt vers la Lecture de la trajectoire de balle = prise balle pour d’informations par le son intercepter le ballon et le renvoyer Interaction dans/avec une équipe très difficile= Envoyer la balle ateliers fermés à 2-3-4 directement dans tactique une zone libre ou l’envoyer à un Maîtrise du ballon = manipuler le ballon au partenaire proche travers des différents coups techniques ou rapprocher la (manchette, passe « à dix doigts », service) balle de la zone adverse Différencier les interventions en technique fonction de la Appréhension = bien spatialiser (sécuriser) trajectoire de balle et maitriser l’énergie transmise au ballon Les adaptations suivantes sont le cheminement d’essais, d’observations, de tests effectués en partenariat avec l’enseignant et le jeune. En voici les étapes. 35
Premières idées d’adaptation pour un élève aveugle : le ballon. Ballon gonflable de type « plage » un peu plus gros qu’un ballon normal de volley Riz, lentilles à l’intérieur, et petites clochettes Remarques et problèmes rencontrés : Le ballon est plus léger donc plus lent Le ballon n’est sonore qu’à l’impact ou au sol L’interaction ne s’effectue qu’avec l’AVS La séance est vécue comme trop longue du fait de cette interaction limitée Nouvelles adaptations testées : objectif = un ballon sonore aussi en vol Sac plastique Clochettes glissées entre le ballon et le sac (ballon peu agréable au toucher, son utilisation doit être temporaire). Propositions de situations : (objectif de prises d’informations, de maitrise du ballon…) Les consignes orales peuvent être accompagnées de schémas retranscrits en relief (au préalable ou à l’aide d’un dessin sur « papier-bille » fait en présence de l’élève ). Pour aider à l’orientation, il est intéressant d’utiliser les termes « gauches et droite » évidemment, mais on peut affiner les descriptions avec « à 3h, à 9h…. ». L’échauffement est un moment privilégié où l’élève aveugle peut être avec les autres et faire la même chose. Il peut être instauré un système de « meneur » d’échauffement, à chaque séance où l’un des élève dirige l’échauffement. Dans ce cadre, le jeune élève aveugle peut mener en demandant (et en faisant en même temps) d’échauffer telle ou telle articulation, proposant telle ou telle foulée sur une très courte distance (montée de genoux……) 36
Situation 1 : Envoyer le ballon à un partenaire là où il se trouve (guidage par le partenaire et localisation à la voix . Distance entre les partenaires doit être variable (en rapport avec les dimensions d’un terrain de volley) Techniques gestuelles : Par poussée (rappelle la passe « à dix doigts ») En le frappant (rappelle manchette et service) On attrape le ballon avant chaque passe Situation 2 Mêmes transmissions, mais déplacement du partenaire dans l’espace (espace réduit et bien défini avant l’exercice) Le partenaire se déplace où il veut en signalant par la voix lorsqu’il est prêt à recevoir la passe. Il peut être intéressant d’utiliser un tapis comme en torball à l’angle du terrain, afin de symboliser longueur et largeur de sa partie. Cela est un repère fiable pour l’orientation combiné à la voix. Situation 2 bis Face au mur : passe au mur et récupération à 2 mains ou aller chercher le ballon « sonnant avant qu’il ne s’arrête. Puis se repositionner seul devant le mur (en avançant jusqu’à celui-ci, sécurisant car le ballon protège ; une fois près du mur, se reculer jusqu’à la distance désirée) cet exercice peut s’effectuer en poussée et en manchette 37
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