Le s leil bruxellois Centre Régional d'Initiation à l'écologie - Ferme d'Uccle - tournesol-zonnebloem

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Le s leil bruxellois Centre Régional d'Initiation à l'écologie - Ferme d'Uccle - tournesol-zonnebloem
N° 129 - juillet - août - septembre 2017

                                                                                     1170 Bruxelles 17
                                                                                         P006857

      Le s leil bruxellois
         Centre Régional d’Initiation à l’écologie - Ferme d’Uccle

édité par l’asbl Tournesol-Zonnebloem vzw - Patrick Bulteel
Chaussée de La Hulpe 199 - 1170 Bruxelles - Tél.: 02/675.37.30 - Fax: 02/660.53.38
Le s leil bruxellois Centre Régional d'Initiation à l'écologie - Ferme d'Uccle - tournesol-zonnebloem
édito
  Vous trouverez dans votre bulletin d’information, le résumé de vos prochaines activités.
  Pour différentes raisons, nous envisageons en 2018, de modifier profondément ce
  bulletin, de le faire passer à un bulletin au format électronique afin de le rendre plus
  interactif, plus à jour, … ce que nous permet pas une publication trimestrielle.
  Aujourd’hui, comme nous avons parfois beaucoup trop de demandes pour un atelier,
  il nous arrive régulièrement d’organiser un deuxième atelier, à une date qui vous
  conviendrait peut-être mieux, mais impossible à vous communiquer via un bulletin
  papier.
  Nous vous conseillons dès lors, si vous souhaitez être prévenu les premiers, de connaître
  les modifications en cours de trimestres, … de vous inscrire à notre newsletter.
  Dans l’attente de vous rencontrer lors de nos prochaines activités, nous vous souhaitons
  un bel et agréable été.

                                                                          Pour l’équipe d’animations, Patrick
Direction : Patrick Bulteel • Rédaction : Luc Degraer, Danielle Blancke, Eline De Blander, Marc De Brouwer •
                   Mise en page : Emilie Ronsmans • Photo de couverture: © Hugo Willocx

                                     Nature : Nature en ville.....................................................................3
                                     Natuurblad : Ondier..........................................................................11
                                     1001 plantes : le mélilot officinal.................................................14

Sommaire                             le carnet du naturaliste : les amphibiens - partie 2...............17
                                     nouvelle diverse : la faune Bruxelloise.......................................21
                                     Bestiaire de chez nous : le blaireau.............................................22
                                     Environnement : Overshoot day 2017.......................................24
                                     Ecoconsommation : T’as ton sac ?...............................................26
                                     Nouvelle diverse : les abeilles de Bruxelles..............................28
                                     Agenda vert et visite guidées.......................................................29

   Contact                                                 Devenir membre
                                                           La cotisation, valable pour un an, s’élève à:
   a.s.b.l. Tournesol-Zonnebloem                           - 9 € pour les membres individuels,
   Chaussée de La Hulpe 199                                - 13€ pour les familles membres,
   1170 Bruxelles                                          - 25 € et plus pour les membres protecteurs et les
   www.tournesol-zonnebloem.be                             écoles membres.

   Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h                 Le montant peut être versé au compte
   Tél: 02 675 37 30 - Fax: 02 660 53 38                   BE74 0682 0821 8207 de l’asbl avec comme
   info@tournesol-zonnebloem.be                            communication: cotisation + nom + n° de
                                                           membre (voir étiquette).
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nature
 Nature en ville,
 Quelle place ? Quelle perception ?
Nature est un mot polysémique, ses sens sont non seulement multiples mais évoluent
aussi avec le temps comme le reflètent les dictionnaires. Si, dans l’édition de 1983, le
petit Larousse indiquait comme première définition de nature : réalité physique exis-
tant indépendamment de l’homme (par opposition à culture), ce qui n’est pas trop
éloignée de la vision des défenseurs de l’environnement, l’édition de 2015 donne une
première définition bien différente de la nature, comme un ensemble de caractères,
des propriétés qui définissent un être, une chose concrète ou abstraite. Il faut attein-
dre la cinquième définition de cette même édition pour lire que c’est aussi tout ce qui
existe dans l’univers hors de l’être humain et de son action ; le milieu physique où vit
l’humanité.
Le mot nature a aussi de nombreux autres             gies, il y a de nombreuses combinaisons et
sens, comme celui d’ensemble des caractè-            de formes intermédiaires qui permettent à
res fondamentaux propres à un être ou une            chacun d’y trouver sa place...
chose, utilisé au sens commun (il est d’une
bonne nature) ou juridique (objets de tou-
te nature), ou encore la composition et la           Quel sens donne-t-on au mot « nature »… ?
matière d’une chose (la nature d’un objet),
etc.                                                 • Le citoyen lambda considère que la natu-
                                                     re c’est tout ce qui est vert : les parcs, les
Les définitions qui nous importent comme             zoos, les prairies, bois et forêts, confondant
protecteurs de la nature sont la première            souvent nature et vivant. La nature c’est ce
de 1983 (réalité physique existant indépen-          qui vit, que ce soit façonné par l’homme ou
damment de l’homme) et la cinquième de               non.
2015 (tout de qui existe dans l’univers hors
de l’être humain et de son action), mais si le
dictionnaire se contorsionne à faire évoluer
la définition du concept de nature, on ne
s’étonnera pas que le sens du mot «nature»
aie des aspects socio-culturels et varie for-
tement d’un individu à l’autre.

Aussi, dans le cadre de ces deux définitions,
envisagerai-je, de façon caricaturale, les
différentes perceptions que l’homme peut
avoir de la nature. J’ai rassemblé quelques
regards caractéristiques au travers d’une
typologie subjective de la perception de la
nature. Et comme souvent dans les typolo-
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• Le consommateur, dans la société du même
nom, ne voit dans la nature que ce qu’il peut
exploiter, utiliser à ses propre fins. La nature
est une ressource qui est à sa disposition et
que l’homme peut consommer à sa guise,
presque sans limite jusqu’à son épuisement
total. Par ses achats guidés par la publicité,
il participe inconsciemment à la destruction
de la nature (agriculture intensive, défores-
tation avec exportation des bois d’œuvre
ou à des fins d’agriculture intensive, les prés
pour bœufs ou les palmeraies pour l’huile
de palme, par exemple).
• Le sportif voit dans la nature un environ-
nement vert qui lui offre des possibilités
d’exercer ses qualités athlétiques de cou-
reur, de grimpeur (dans les arbres, sur les
falaises), de sauteur en parapente, de kaya-           • Le chasseur se dit protecteur de la nature,
kiste, etc. Il se rapproche du précédent par           alors qu’il s’arroge le droit de vie et de mort
une vision assez consumériste de la nature.            sur la nature. Celle-ci lui sert de réservoir
Deux exemples : la montagne défigurée par              d’animaux auxquels il pourra ôter toute li-
les sports de glisse, le golfeur pour lequel           berté de vivre. Il prétend protéger la nature
la nature doit se soumettre à la main de               alors que son seul intérêt est de protéger
l’homme pour embellir l’environnement de               l’exercice de sa passion morbide. Il s’appro-
son green.                                             prie la nature lors de ses chasses qui excluent
                                                       toute autre activité et gère la nature à sa fa-
                                                       çon en favorisant la reproduction du gibier
                                                       par nourrissage tout en éliminant ceux qu’il
                                                       considère comme des prédateurs.
                                                       • L’agriculteur conventionnel a une concep-
                                                       tion ambiguë de la nature en mettant en
                                                       opposition ce qui est naturel, comme les
                                                       mauvaises herbes et les insectes nuisibles,
                                                       et ce qui est cultivé, les terres qui produisent.
                                                       Son attitude est essentiellement producti-
                                                       viste, cultiver le sol est un mal nécessaire et
                                                       la culture hors sol une facilité. Il a ainsi de
                                                       nombreux points communs avec celle du
                                                       consommateur. La nature est son gagne-
                                                       pain. Heureusement d’autres agriculteurs,
                                                       entre autres ceux qui cultivent en bio, ont
                                                       une autre approche, tout comme les perma-
                                                       culteurs qui au contraire préservent la terre
                                                       et la biodiversité.

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• L’architecte se rapproche du golfeur en             •  le citadin ne connaît souvent qu’une natu-
considérant la nature comme devant être               re domestiquée, jardinée, transformée, bien
jardinée pour agrémenter les bâtiments                ordonnée et rassurante. Elle lui apporte un
qu’il conçoit sur sa table à dessin (ce qui est       sentiment de quiétude et de bien-être. Il y
sans doute une expression désuète à l’heure           aime le calme et le chant des oiseaux, l’odeur
des plans numériques). Il ne cherche que ra-          des fleurs, le charme des paysages.
rement à concilier habitat et biodiversité.
                                                      • Le bobo aime la nature et voit dans celle-ci
• L’urbaniste aménageur du territoire, voit la        une source de plaisirs, de loisirs, d’inspiration,
nature comme un élément qui agrémente                 de détente. La nature est un environnement
les paysages et permet des perspectives vi-           important pour lui, il considère qu’il faut la
suelles. Pour lui, la nature est trop souvent         protéger, mais sans qu’il ne soit pleinement
synonyme de parcs, d’espaces verts, de pay-           conscient de la réalité de sa complexité bio-
sages, etc.                                           logique. Il est tenté par un retour à la natu-
                                                      re, entendant par là une prise de distance
                                                      vis-à-vis du monde technologique, mais en
                                                      revient souvent, surpris par une complexité
                                                      qu’il ne percevait pas.
                                                      • Le naturaliste considère la nature comme
                                                      l’ensemble du réel ignorant les modifica-
                                                      tions apportées par l’homme, elles-mêmes
                                                      qualifiées d’artificielles. On peut aussi l’appe-
                                                      ler plus simplement la « nature sauvage ».

                                                      Les visions anthropocentriques des précé-
                                                      dents s’opposent à celle du naturaliste. En ef-
                                                      fet, le naturaliste est sans doute l’humain…
                                                      le moins humain, dans la mesure où il es-
                                                      saye de se détacher de ce regard centré sur
                                                      lui-même pour adopter le point de vue, des
                                                      divers autres êtres vivants faisant partie de
                                                      l’environnement, de l’écosystème. Son ap-
                                                      proche de la nature est donc écosystémique
                                                      (un terme que les sciences humaines, psy-
                                                      chologie et sociologie se sont appropriées).
                                                      Son regard est exigeant car il est conscient
                                                      qu’il défend une position ferme et tranchée,
                                                      il ne fait que peu de concessions car chacune
                                                      de celles-ci peut perturber l’écosystème et
                                                      entrainer une diminution de la biodiversité.
                                                      Il est souvent qualifié d’intégriste par ceux
                                                      qui ont une vision différente de la nature,
                                                      dans le seul but de stigmatiser son attitude
                                                      tranchée et de le discréditer. Mais il assume
                                                      cette étiquette car elle exprime le fait qu’il
                                                      est au service de la Nature avant d’être au

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service de l’homme et de sa société consu-               L’homme a occulté la nature sauvage
mériste. Et surtout il est conscient qu’il fait          dans la ville
partie de la nature et que la préserver est              Au cours du dernier siècle, l’homme a pro-
indispensable à sa survie.                               fondément transformé la ville en rendant in-
                                                         visible la nature « sauvage » qu’il a domesti-
Quelle place pour la nature en ville ?                   quée afin de la rendre rassurante, ordonnée
Ces différents regards sur la nature m’ont               et sécurisante. La nature lui faisait peur… en
amené à réfléchir à la place de la nature en             réalité il avait peur de lui-même ! La décou-
ville. Comme la perception de la nature est              verte des microbes et la peur des maladies
plurielle, les politiques en faveur de la na-            ont eu raison de la nature, dans une vision
ture sont à l’image de la perception qu’en               hygiéniste de celle-ci.
ont les décideurs…                                       Les herbes ont été qualifiées de « mauvai-
Regarder la nature sans anthropocentrisme                ses » dès lors qu’elles quittaient les prés.
est difficile car cette approche fait partie             Les herbicides, faciles à appliquer étaient là
d’une éducation dispensée par une société                pour les détruire. Les trottoirs et leurs dalla-
productiviste et consumériste. Cette éduca-              ges étaient ainsi rendus « propres ». Propres
tion ne laisse d’ailleurs que peu de place à             pour l’homme, mais impropres à la vie vé-
l’ErE (éducation relative à l’environnement)             gétale…
de sorte que peu de citoyens ont une per-                Les pelouses devaient être nettes, bien rases,
ception correcte de ce qu’est la nature.                 d’une couleur régulière et uniforme suite à
Pourtant, comprendre la nature pour elle-                l’apport d’engrais et de l’utilisation de pesti-
même est une nécessité si nous voulons la                cides : herbicides, fongicides pour protéger
protéger et la conserver.                                l’herbe des rouilles et autres champignons
Dans l’écosystème urbain, force est de                   responsables des jaunisses. La chimie faisait
constater que l’homme, pièce du puzzle, agit             le bonheur d’un jardin bien ordonné.
comme élément fortement perturbateur.
L’homme est-il conscient qu’en provoquant
la disparition d’autres espèces par son action
directe sur la nature (prédation, destruction
des milieux, fragmentation) ou indirectes
(pollution, modification de la composition
atmosphérique et conséquences climati-
ques), il s’autodétruit, que s’il fait disparaître
la nature qui lui est nécessaire, il disparaîtra
avec elle ?

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L’homme a pollué la nature de ses dé-                  transformés en égouts et enterrés. Le mou-
chets                                                  vement hygiéniste a ainsi conduit au voute-
Les déchets devaient être éloignés de la               ment des ruisseaux alors que les raccorde-
proximité de l’homme, cachés, brûlés ou en-            ments des fosses septiques à ceux-ci se sont
terrés dans des dépotoirs. Jusque dans les             poursuivis jusque dans les années 1970 et
années 1950 les déchets ménagers étaient               qu’enfin la perception d’une action négative
essentiellement minéraux - les cendrées des            sur l’environnement voie le jour et soit sui-
poêles en constituaient la plus grande part -,         vie de la prise de conscience des réalités de
ensuite ils se sont enrichis de matières plasti-       l’écologie.
ques, de détergents et de nombreuses autres
substances produites par la pétrochimie, les           L’homme a remplacé la nature sauvage
rendant de plus en plus polluants. Avant la            dans la ville par une nature artificielle
création de l’agglomération bruxelloise en             Le besoin de nature, symbole de nourri-
1971 et de ses services, chaque commune                ture provenant de nos ancêtres chasseurs
se chargeait de la récolte des immondices.             cueilleurs ou des premiers cultivateurs est
Les anciennes carrières, des vallons encais-           enfui dans la mémoire instinctive du cerveau
sés, ont servis de lieux de décharge. Ainsi à          humain. Tant en ville qu’à la campagne, l’hu-
Uccle la dernière décharge (le stet pour les           main se sent mieux physiquement et psy-
Bruxellois) longeait l’avenue Dolez au Kauw-           chologiquement dans un cadre verdoyant
berg, alors que la Commune se débarrassait             et il recherche ce type d’environnement.
de ses encombrants en remblayant une                   Dans l’espace urbain, la nature sauvage a
carrière au plateau Avijl. Lors des démoli-            fait place à une nature jardinée, artificielle,
tions des bâtiments existants, l’usage était           dominée et contrôlée par l’homme. La ville
de laisser les décombres sur place de sorte            est plantée d’arbres sélectionnés pour leur
que peintures, riches en métaux lourds et              résistance aux pollutions ou pour leur as-
canalisations de plomb polluent encore nos             pect esthétique ou pratiques, les rues et
sous-sols. Il a fallu ainsi plusieurs années et        les jardins sont décorés de plantes fleuries,
le remplacement des terres contaminées                 principalement exotiques horticoles peu
aux métaux lourds pour aménager les pota-              utiles à notre faune sauvage. Les architec-
gers du Keyenbempt le long de la chaussée              tes paysagistes façonnent des jardins bien
de Drogenbos. Ailleurs, on a préféré créer             ordonnés qui ne laissent pas de place à la
des bacs en hauteur pour y cultiver…                   nature sauvage et libre.
Les eaux des ruisseaux ont servi à évacuer             Pourtant, une flore spontanée riche de plus
les déchets, non seulement ceux liés aux               de deux cents espèces, peut coloniser les
excrétions organiques humaines, mais aussi             joints entre dalles, les bords de murs, les
chimiques. Les ruisseaux et rivières devenus           pieds d’arbres en voirie, les toitures, sans
nauséabonds, vecteurs de maladies ont été              compter les plantes des terrains vagues ou

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de friches. La ville offre un refuge aux plan-         Il doit revoir certains règlements commu-
tes opportunistes, tout comme aux animaux              naux d’urbanisme, par exemple ceux qui
(voir le film Bruxelles Sauvage, faune capitale        ne permettent pas toujours d’installer une
qui traite de ce sujet).                               plante grimpante sur sa façade ou encou-
Dans cette perception domestiquée de la                rager l’intégration de cavité de nidification
nature urbaine, même la forêt de Soignes               pour les oiseaux (moineaux, martinets, etc.)
n’échappe pas totalement à cette appro-                et pour les chiroptères (chauve-souris) ac-
priation humaine : la hêtraie cathédrale,              crochés aux façades ou intégrés dans les
plantée artificiellement au départ, est une            toitures.
projection mentale d’une nature ordonnée,
imposante, quoique rassurante. Gardons                 L’homme doit prendre en compte les chan-
nous de nous réfugier dans une attitude                gements climatiques liés aux pollutions
passéiste en feignant d’ignorer que la forêt           gazeuses. Les modifications climatiques et
est un être vivant qui nait, vit et meurt, un          environnementales sont tellement rapides
milieu qui évolue, se modifie et devra aussi           qu’elle ne sont pas sans conséquence sur les
s’adapter aux changements climatiques.                 facultés d’adaptations des espèces à l’évolu-
                                                       tion de leur milieu (par exemple l’abondan-
L’homme peut rendre sa place à la nature               ce de nourriture survient avant le retour des
sauvage dans la ville                                  oiseaux migrateurs). Les études scientifiques
L’homme peut limiter ses effets néfastes sur           ont montré que plus la diversité des espèces
la nature en ayant une approche de l’amé-              est grande plus elles pourront s’adapter et
nagement de la ville qui crée des conditions           résister aux modifications climatiques.
pour que la nature puisse s’y développer               N’est-ce pas une évidence de bannir les pes-
aux côtés des humains. Mais cela impose à              ticides de la ville, ces poisons qui tuent di-
l’homme d’être humble et d’être à l’écoute             rectement et surtout indirectement…
des autres êtres vivants et de repenser la
ville et ses aménagements en laissant de               De nombreuses espèces ont besoin d’eau
la place à la nature indigène, partout ; dans          pour accomplir leur cycle de reproduction :
les cimetières, sur les trottoirs, en façade           par exemple, le nombre de libellules et ba-
des maisons, sur les bermes des voiries, les           traciens est en lien étroit avec la qualité de
squares et en réintégrant la visibilité de l’eau       leur habitat, il est par conséquent indispen-
dans l’espace public.                                  sable d’associer un maillage bleu de qualité
                                                       au maillage vert.

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La lumière en ville, est également une sour-
ce de pollution pour beaucoup d’espèces.
L’éclairage doit être réfléchi pour limiter ses
effets néfastes pour les insectes, les chirop-
tères. Les insectes nocturnes dont de nom-
breux papillons de nuit sont attirés par les
lampadaires et ne peuvent plus quitter cette
source de lumière. Le problème est qu’ils ne
se nourrissent et ne se reproduisent plus, ce
qui entraine leur diminution...

   Mais l’homme ne doit pas se laisser gagner par le greenwashing ou écoblanchiment ou
   verdissement de la ville. Les exemples bruxellois ne manquent malheureusement pas :
   • la promenade (dite) verte a de multiples facettes. Si elle se fait discrète et s’intègre
   parfois dans certains lieux, elle a aussi parfois des allures de route de campagne béton-
   née et a grignoté des zones vertes à haute valeur biologique. Des projets voudraient y
   associer des zones de loisir dans des milieux fragiles et sensibles à l’intrusion humaine,
   faisant passer l’humain avant la protection de la biodiversité ;
   • les belles toitures végétales sont certainement efficaces pour tamponner les pluies
   d’orage, mais constituent-elles des biotopes enrichissant pour la biodiversité ? Peut-être
   qu’à la longue, lorsque des plantes locales amenées par le vent et les oiseaux viennent
   enrichir la flore, ces pelouses sèches deviennent attirantes pour les insectes ;
   • les murs verticaux végétalisés sont à la mode. Ils demandent une irrigation régulière
   et technologiquement régulée. Mais ont-ils autant d’intérêt pour la faune qu’un mur
   envahi de lierre, une des plantes parmi les plus accueillantes et qui se passe de toute
   forme d’irrigation ?
   • une forme à la mode d’agriculture urbaine est la culture en bacs surélevés et irrigués,
   demandant un entretien presque quotidien. N’est-elle pas en contradiction avec les
   principes de la permaculture, une agriculture qui tente de s’intégrer à la nature ?

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Les cours d’architecture ou d’aménagement
du territoire ne devraient-ils pas intégrer la
préservation de la biodiversité en évaluant
l’impact de certains choix peu judicieux (es-
pèces ornementales peu utiles à la faune
sauvage indigène, préservation de la terre
arable pour les cultures potagères urbaines
en priorité, vergers de fruitiers ou fruitiers
pour les arbres d’alignement, intégration
dans l’architecture d’aménagements favo-
rables à la nidification de certaines espèces
d’oiseaux qui se raréfient, ne pas introduire
des espèces invasives…) ? La plupart du
temps, le choix des espèces végétales plan-
tées se fait sur des critères esthétiques ou
pratiques sans intégration à la vie sauvage
indigène… Comment maintenir certaines
espèces d’insectes, de papillons, etc. s’ils ne
trouvent pas de plantes hôtes où pondre
leurs œufs, même si comme l’ortie elles ne
correspondent pas au gout esthétique hu-
main.

   Conclusion
   La nature est indispensable à la survie de l’être humain : l’homme, au centre des éco-
   systèmes, ne dispose que d’une seule planète qu’il continue à appauvrir, à en modifier
   le climat et peut-être à la détruire, autrement dit l’homme risque de faire disparaître sa
   propre espèce en provoquant son extinction.
   Des apiculteurs français ont mis dans la bouche d’Einstein une fausse « vraie » citation
   qui a fait le tour du web : « si l’abeille disparaît, l’humanité en a pour quatre ans à vivre ».
   L’affirmation est pertinente même si l’authenticité de l’auteur est discutable.
   Fin 2015, j’entendais la personne interviewée au sujet du climat et la COP21 au JT conclu-
   re très justement : « Ce n’est pas la nature qui doit s’adapter à l’homme, c’est l’homme qui
   doit s’adapter à la nature ». Je la compléterais de la sorte : « Ce n’est pas la nature qui doit
   s’adapter à l’homme, c’est l’homme qui doit s’adapter à la nature, la respecter, la protéger, la
   favoriser, y compris aussi dans la ville.»

Marc De Brouwer
Secrétaire de l’asbl Entente Nationale pour la
Protection de la Nature, fédération d’associations

                                                     10
natuurblad

 Ondier
Het jaar 2016 was een uitstekend jaar voor steekmuggen en naaktslakken. Dat had-
den we te danken aan de zeer natte en relatief frisse lente/zomermaanden. De over-
last dat ze veroorzaakten was van die magnitude dat ik, als pacifistisch wezen, ze
tijdelijk de oorlog heb verklaard. Achteraf bekeken heb ik mij als een moordzuchtige
maniak gedragen. Om deze zomer wat vredelievender met deze wezens om te gaan,
leer ik ze vandaag wat beter kennen.
Een retrospectie                                        mer muggenvrij maken. Sindsdien zijn mijn
Hoe en wanneer een oorlog ontstaat, is                  muren wel zwart gespikkeld met muggen-
meestal niet exact te zeggen. De slakke-                lijkjes. Een stille herinnering aan het feit dat
noorlog van 2016 had echter wel een duide-              ik mij als een onmens heb gedragen tege-
lijk beginpunt. Hoewel ze de helft van mijn             nover dit (on)gedierte !
moestuin al hadden opgegeten, sloegen de
stoppen bij mij pas door toen ze mijn enigs-            Een dieptegesprek met een naaktslak
te en met een 7-tal bloemknoppen geor-                  Slakken (Gastropoda) behoren tot de Stam
namenteerde pompoenplant reduceerden                    van de weekdieren (Mollusca). Zoals de naam
tot een 3 cm lang stompje. Mijn vier maand              verklapt, hebben ze een week lichaam. Slak-
oude baby... opgevreten! Als wraak ging                 ken zijn de enige weekdieren die ook ver-
ik drie weken lang in alle vroegte naakts-              tegenwoordigers hebben op het land. En
lakken vangen. Eén deel van de populatie                dat is niet zonder reden. Het leven van een
vertoefde graag op de mierikswortelplant,               zachte waterzak (= zo kan je het lichaam van
het andere deel onder de worteldoek. Elke               een naaktslak omschrijven) op het land lijkt
dag evacueerde ik een 40-tal naaktslakken               behoorlijk risicovol : van uitdroging tot een
uit mijn moestuin. Ze werden levend aan de              gemakkelijke snack voor een hongerig we-
kippen gevoerd, verdronken of gevieren-                 zen. Het lijkt onwaarschijnlijk maar iedereen
deeld. ‘s Nachts verplaatste ik mijn jachtge-           die een moestuin heeft, weet dat deze die-
bied naar de slaapkamer, waar ik als een                ren zich goed hebben aangepast aan het le-
ninja alle hoeken van mijn kamer afspeurde              ven op land en eigenlijk best succesvol zijn
naar muggen. Ik ging niet gaan slapen voo-              (foto 1).
raleer het muisstil in de kamer was. Muggen             Een groot deel van deze aanpassingen zijn
bleken een stuk lastiger te vinden dan slak-            gedragsmatig: zo gaat de naaktslak vaak op
ken. Zelfs als ik een moeilijk te vinden schuil-
plaats ontdekte (bijvoorbeeld de achterkant              Foto1: Een slak heeft zich tegoed gedaan aan
                                                         een kool...
van een poster of de onderkant van een
boekenplank), bleken deze schuilplaatsen
niet meer dan één keer te worden bezocht.
Door mijn persistentie, de installatie van een
muggengaas voor het raam en een gesloten
deurbeleid kon ik op enkele weken mijn ka-

                                                   11
pad ‘s nachts wanneer het koeler en vochti-           Als je het zo bekijkt, moet je toegeven dat
ger is. Ook bij regen komen ze tevoorschijn.          het wonderbaarlijke wezens zijn die het ver-
Bij heel droog weer kan de naaktslak zich ver         dienen met wat meer respect behandelt te
ingraven om niet uit te drogen. Daarnaast             worden.
hebben ze ook fysiologische aanpassingen
waardoor ze heel goed hun vocht kunnen                Een kennismaking met de familie der
vasthouden en grote uitdroging kunnen                 steekmuggen
weerstaan. Arion die ik vaak aantref in de            Er bestaan duizenden soorten muggen. De
moestuin kan tot 60 à 66 % vochtverlies aan.          muggen die bij ons al wel eens een vloek
Limax zelfs tot 70 à 80 %. Dat zouden wij             ontlokken, zijn de vrouwelijke leden van
niet moeten proberen... Het vele slijm die ze         de familie der steekmuggen of Culicidae.
produceren, is ook een belangrijke aanpas-            Jawel, enkel de volwassen vrouwtjes zijn
sing tegen uitdroging en ook van belang bij           verantwoordelijk voor het irritant gezoem
de voortbeweging. Daarnaast helpt het na-             en muggenbeten. Zij hebben ons eiwitrijk
tuurlijk dat elke slak tot enkele honderden           bloed namelijk nodig om hun eieren te on-
eitjes kan leggen en ook nog eens herma-              twikkelen. Je kan het ze dus moeilijk kwalijk
frodiet is. Dit wil zeggen dat ze zowel man-          nemen. Bij het steken worden er anti-stol-
nelijke als vrouwelijke voortplantingsstruc-          lingsmiddelen ingespoten die aanleiding
turen hebben. Hoewel sommige soorten                  geven tot de bekende jeuk en muggenbul-
zichzelf kunnen bevruchten gaan de mees-              ten. De mannetjes wassen hun zes poten
ten toch voor de uitwisseling van genen               in onschuld, zij leven van nectar en andere
en bevruchten ze bij de paring elkaar. De             plantensappen.
spermatozoa worden in een spermatheek
(een inwendige zaadbank) bewaard tot ze               Ook het gezoem dat je ‘s nachts wakker
gebruikt worden. De spermatozoa zijn on-              houdt, is afkomstig van de vrouwtjes. Om el-
geveer 1 jaar houdbaar maar meestal wordt             kaar in het donker terug te vinden, commu-
er niet zo lang gewacht en worden de eerste           niceren muggen door middel van geluid. De
eitjes 15 dagen naar de paring gelegd. Dit            vrouwtjes zoemen en de mannetjes vangen
gebeurt vooral in de zomer en de herfst. Per          dit geluid op met hun geveerde antennes.
legsel worden er 20 à 50 eitjes in de grond           Elke soort zoemt op een andere manier. Zo
verstopt. Elke naaktslak kan meerdere leg-            worden paringen tussen verschillende soor-
sels afzetten tot enkele honderden eitjes             ten vermeden. Vrouwtjesmuggen zoemen
per jaar. Na enkele weken komen de eerste             dus rond op zoek naar een partner. Ok, dat
slakjes tevoorschijn. Gelukkig groeit niet            is misschien niet zo netjes van hun: ‘Neem in
elk eitje uit tot een vraatzuchtige naaktslak.        het vervolg jullie eigen kamer, hé!’
Veel eitjes drogen uit of worden opgegeten
of geparasiteerd. Slechts 5% overleeft en             Na de paring en het bloedmaal kan het
groeit uit tot een grote, glorieuze, slijmeri-        vrouwtje tot enkele honderden eitjes afzet-
ge naaktslak. De naaktslakken zijn ook een            ten in het water. Dit hoeft geen grote vijver
mooi voorbeeld van convergente evolutie.              te zijn, een kleine, tijdelijke waterplas is vol-
Het verliezen van de schelp is onafhankelijk          doende. Uit elk eitje komt een larve die zijn
gebeurt in verschillende Orden en Families            hele leven in het water zal doorbrengen. De
van slakken. Verder spelen ze ook een be-             larve hangt juist onder het wateroppervlak
langrijke rol in het ecosysteem als afvale-           vast met zijn adembuis (siphon) waarlangs
ters en zijn ze een belangrijke voedselbron           de larve kan ademhalen. De larve filtert het
voor heel wat dieren zoals kikkers, vogels...         water en eet ronddrijvende algen en afval
                                                 12
(detritus) op. Na enige tijd vormt de larve               jdragen aan de voedselketen. Hoera, voor
een pop waaruit na enkele dagen de volwas-                al het nieuwe leven dat wij ondersteunen!
sen mug het water zal verlaten (foto 2). De               Denk daar maar eens aan, de volgende keer
muggenlarven en poppen vormen een be-                     dat je wordt gestoken...
langrijke voedselbron voor heel wat andere
dieren zoals insecten(larven), amfibieën en
vissen. Dankzij de vrouwelijke steekmug-
gen kunnen wij, zelfs voor onze dood, bi-

Foto 2 : Mannelijke gewone steekmug (Culex pipiens) kruipt uit zijn pophuid op het wateroppervlak.
Bron: www.soortenbank.nl, copywright: H. Bellmann

Bronnen:
- Guide des escargots et limaces d’Europe: identification et biologie de plus de 300 espèces. Kerney, M.P. Et
Cameron, R.A.D. (1999). Delachaux et Niestlé. 370 pages.
- How to be Sluggish. Burton, D.W., (1982). Tuatara: Volume 25, Issue 2.
-  Vijver, sloot en plas. Scheffer, M. & Cuppen, J. (2006). Tirion uitgevers. 237 pagina’s.

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1001 plantes

Le Mélilot officinal
Trèfle jaune, trèfle des mouches ou trèfle des sorciers

                                             et le Mélilot blanc
Les mélilots, que ce soit l’officinal aux fleurs jaunes, ou le blanc… aux fleurs blanches,
abondent en cette saison aux abords des voies ferrées, des terrains vagues ou des ta-
lus. Même si elles ne sont pas indigènes, ces deux espèces proches sont aujourd’hui
présentes un peu partout en Belgique !
Toutes deux affectionnent particulièrement                fleur, est typique de la famille des Fabacées,
les situations pleinement ensoleillées et                 anciennement appelées Papilionacées ou
supportent bien la sécheresse grâce à leurs               Légumineuses. Composées de cinq pétales,
racines très profondes. Vous les reconnaî-                les fleurs sont particulièrement bien adap-
trez facilement à leurs fines tiges rameuses              tées pour profiter de la visite des insectes
de près de 1 m de haut, leurs feuilles com-               qu’elles attirent. Le pétale le plus grand,
posées de trois folioles, rappelant celles des            dirigé vers le haut, l’étendard, est destiné
trèfles - le mélilot officinal est d’ailleurs aus-        à signaler la fleur et attirer les abeilles et
si connu sous le nom de trèfle jaune... - et              autres insectes de passage en vue d’assurer
leurs fines grappes de fleurs terminales.                 sa reproduction. Le parfum qu’elle diffuse
Malgré leur taille relativement importante,               et le nectar qu’elle produit y contribuent
les mélilots ne sont pourtant pas des plan-               largement aussi. Deux plus petits pétales
tes vivaces, mais des bisannuelles. Tout leur             dirigés latéralement, les ailes, permettent
cycle de vie se déroule en moins de deux                  aux insectes de se poser le temps de boire
ans : la première année, la graine germe et               le précieux nectar disponible tout au fond
ne produit que des feuilles. Après un repos               de la fleur. Ce faisant, ceux-ci effectuent une
hivernal, la plante reprend sa croissance et              pression sur les deux derniers pétales situés
se ramifie, avant de fleurir en été pour mou-             en dessous, libérant alors les organes repro-
rir en automne après avoir dispersé ses grai-             ducteurs de la fleur, étamines et pistil, avant
nes. Ainsi, vous trouverez des mélilots en                de se voir entièrement aspergés de pollen.
pleine floraison, du mois de juin au mois de              Passant alors de fleur en fleur, ils distribuent
septembre-octobre. Les petites fleurs qui                 le pollen au passage. Les pistils se transfor-
ne mesurent que 5 à 6 mm chacune sont ri-                 ment en petites gousses contenant chacune
ches en nectar. Elles dégagent un agréable                une à deux graines. Ainsi, tout en se repro-
parfum qui attire les abeilles et autres polli-           duisant, le mélilot attire et nourrit tout un
nisateurs (papillons, syrphes…) d’où le nom               cortège d’insectes butineurs d’où le nom de
de mélilot, issu du grec méli, miel et Lôtos,             trèfle des mouches, autre nom vernaculaire
lotier, Lotiers, autres plantes de la même fa-            donné au mélilot officinal.
mille, dont les fleurs, bien que plus grandes,            Mais qui dit fabacée ou légumineuse, dit
ont la même structure. Et de fait, en y regar-            aussi plante fixatrice d’azote. Ainsi, le mé-
dant de plus près, on constate que chaque                 lilot, s’avère également être un excellent

                                                     14
engrais vert. Son action bénéfi-
que et restructurante sur le sol
ne s’explique pas seulement par
sa capacité à fixer l’azote, mais
aussi par le fait que sa longue ra-
cine décompacte les sols tassés
tout en allant rechercher des élé-
ments minéraux en profondeur,
éléments qui sont restitués en
surface au moment de la décom-
position de la plante. De plus, la
croissance rapide apporte aussi
une grande quantité de matière
organique pouvant être réincor-
porée superficiellement au sol
après avoir été fauchée. Attention                        ciers, témoignent du long passé médicinal
toutefois, si vous le laissez fleurir, il est par-        du mélilot officinal. Connu de longue date
fois difficile de se débarrasser du mélilot car           pour ses propriétés calmantes et sédatives,
ses graines peuvent survivre plusieurs an-                anti-inflammatoires et antispasmodiques,
nées dans le sol avant de germer.                         il est toujours étudié et utilisé de nos jours
Le terme officinalis, nom de l’espèce, ainsi              comme tonique du système circulatoire vei-
que le nom vernaculaire trèfle des sor-                   neux et lymphatique. Les autres mélilots

                                                     15
bénéficieraient des mêmes propriétés.                 gère a d’ailleurs été responsable, en France,
Les mélilots sont aussi d’excellentes plan-           d’une épidémie d’hémorragies spontanées
tes comestibles qui parfument agréable-               chez le bétail. Cette épidémie due au mau-
ment crèmes, sorbets, sauces… Sachez que              vais séchage du foin et donc du mélilot, est
la coumarine, substance responsable de                connue sous le nom de « maladie du foin
l’agréable odeur de vanille qui se dégage de          gâté ».
la plante, se développe essentiellement lors          Que ce soit pour ses propriétés mellifères,
du séchage. Prudence toutefois : si le sécha-         médicinales, ou culinaires, ou encore, pour
ge amplifie fortement le parfum, sa qualité           restructurer et enrichir un sol appauvri, n’hé-
est primordiale ! En effet, en présence d’hu-         sitez pas, moyennant quelques précautions,
midité, des moisissures se développent sur            à installer et utiliser le mélilot au jardin et
la plante et transforment la coumarine en di-         tester la recette ci-dessous !
coumarol, un puissant anticoagulant ! Dans
les années 1920, le mélilot qui
était utilisé comme plante fourra-

  Tuiles au mélilot
  - Faire fondre 50 g de beurre et laisser refroidir.
  - Mélanger deux blancs d’œufs avec 100g de sucre glace sans les monter en neige.
  - Ajouter le beurre fondu, 20 g de farine, 3 à 4 cuillères à soupe de fleurs (de préférence
  séchées) de mélilot et 50 g d’amandes effilées.
  - Disposer de petits tas sur une plaque de four recouverte d’un film de silicone ou d’un
  papier cuisson.
  - Faire cuire pendant une quinzaine de minutes dans un four préchauffé à 160°C.
  - Placer les tuiles encore chaudes sur un rouleau à pâtisserie ou sur bouteille afin de
  leur donner une forme bombée.

Bibliographie :
- Le petit Larousse des plantes qui guérissent - François Couplan - Larousse
- Le régal Végétal, Plantes sauvages comestibles - François Couplan - Ed. Sang de la Terre
- Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques - François Couplan, Eva Styner - Ed. delachaux et
niestlé
- L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices (vol. 1) - Gérard Ducerf - Ed. De Terran

                                                 16
Les amphibiens - 2                        ème
                                                 partie
       les Urodèles : tritons et salamandres

Dans le bulletin précédent, nous avions entamé la découverte des amphibiens, ces
étranges animaux sortis d’un autre âge, qui reviennent tous les printemps dans
les mares et les étangs afin de se reproduire. Pour rappel, les amphibiens sont des
animaux vertébrés qui ont quatre pattes et la peau nue.

Cette fois-ci, nous allons nous intéresser au deuxième groupe présent chez nous :
les urodèles. Souvenez-vous, les animaux de ce groupe, contrairement aux anou-
res (les crapauds et les grenouilles), conservent leur queue à l’âge adulte. Il s’agit
des tritons et des salamandres.

Les tritons

Les tritons se reconnaissent à leur corps long et mince comme celui d’un lézard,
mais avec une queue aplatie qui leur permet de nager facilement en ondulant le
corps. Chez nous, trois espèces de tritons sont relativement communes: il s’agit

                                      17
du triton ponctué (ou triton vulgaire), du triton alpestre et du triton palmé. La dis-
tinction entre ces espèces est relativement aisée en période de reproduction (au
printemps). C’est en effet à cette période que les tritons revêtent leurs plus belles
couleurs, surtout les mâles. A ce moment, il est également aisé de distinguer les mâ-
les qui présentent une crête sur le dos, des femelles. C’est en observant les couleurs
et les motifs du ventre et du cou que nous pouvons distinguer ces trois espèces.
                                                2

 1

                                      3
  1 Triton alpestre
  2 Triton palmé
  3 Triton ponctué

Afin de charmer la femelle en vue de se reproduire, le mâle effectue dans l’eau une
sorte de danse durant laquelle il va faire tournoyer sa queue dans tous les sens. Si la
femelle accepte ses avances, elle sera fécondée et pourra pondre ses œufs. Elle les
déposera un à un ou par petits groupes sur les tiges ou sur les feuilles des plantes
aquatiques 1. Les larves, qui naissent sans pattes, se reconnaissent facilement aux
trois branchies plumeuses qu’elles portent de part et d’autre de la tête 2. Après deux
semaines, les pattes avant vont apparaître 3. Une dizaine de jours plus tard, se sera
au tour des pattes arrières 4. La larve continuera de se développer pendant plus d’un
mois, jusqu’à avoir atteint sa forme définitive.

  1                            2                           3
         <

  4                           5

                                              18
Les tritons sont des animaux très voraces. Leurs repas se composent de petits crus-
tacés, d’insectes, de mollusques, d’œufs et de têtards de grenouilles. Il arrive même
qu’ils s’attaquent à d’autres tritons. Après la période de reproduction, ils retournent
à terre et s’en vont en forêt ou dans un petit bois où ils pourront passer la mauvaise
saison, cachés dans la litière ou à faible profondeur dans le sol. A terre, c’est surtout
de petits insectes et de vers dont ils se nourrissent.

Les salamandres

La salamandre se reconnaît à son corps
d’une vingtaine de centimètres, cou-
vert d’une peau lisse, noire et jaune,
qui renferme de nombreuses glandes
à venin. Contrairement aux tritons, la
queue de la salamandre est ronde. Ses
doigts courts sont bien adaptés à la vie
terrestre. En effet, la salamandre vit es-
sentiellement en forêt. Elle est surtout
active la nuit, et ses mouvements lents
ne lui permettent d’attraper que des
proies peu mobiles comme des vers
de terre, des escargots ou des limaces.
Il arrive qu’on la rencontre en plein jour
après une bonne averse.

Les salamandres s’accouplent hors de l’eau, et curieusement elles ne pondent pas
d’œufs. En réalité, les œufs éclosent dans le ventre de la mère qui va donner nais-
sance directement aux petites larves, on appelle cela l’ovoviviparité. Les adultes
sont de très mauvais nageurs, et il arrive fréquemment que les femelles se noient
en libérant les jeunes dans l’eau. Les larves, qui possèdent déjà leurs quatre pattes,
sont quant à elles entièrement aquatiques. Après quelques mois, elles vont pouvoir
se transformer en adultes et quitter les étangs ou la petite mare dans laquelle leur
mère les a installés. Mais elles devront encore attendre trois ans avant de pouvoir à
leur tour se reproduire.

Malheureusement, chez nous, les amphibiens sont menacés et certains sont même
en voie de disparition. Une des raisons principales est le manque de lieux pour la
reproduction (lacs, étangs, mares). Et quand ces lieux existent, ils sont très souvent
inhospitaliers ou sujets à la pollution.

Une autre cause majeure de la disparition de ces animaux est le fait que souvent,
les lieux de reproduction sont séparés des zones occupées pendant la mauvaise
saison par des routes sur lesquelles la circulation est importante. C’est pourquoi le
nombre de décès est fort élevé lors des migrations depuis les lieux d’hibernation
vers les lieux de ponte. Ainsi, divers techniques ont été mises au point pour éviter
ou du moins diminuer ce carnage. Par exemple, on a construit à certains endroits
                                      19
stratégiques des petits tunnels appelés crapauducs, pour permettre aux amphi-
biens de franchir la route sans risquer leur vie. Mais comme de tels aménagement
coûtent fort cher, on fait le plus souvent appel à des volontaires pour aider les
animaux : des petites barrières sont posées sur le bord des routes, les amphibiens
sont récupérés dans des seaux et transportés à la main de l’autre côté.

  Depuis plusieurs années, les amphibiens connaissent un déclin dramatique
  dû à des maladies infectieuses causées par des champignons d’origine
  asiatique, Batrachochytrium salamandrivorans (Bsal) et Batrachochytrium
  dendrobatidis (Bd) et des ranavirus. Ces champignons provoquent une
  infection mortelle de la peau chez de nombreux amphibiens. Des populations
  entières ont assez vite diminué dans certaines régions et plus de 200
  espèces ont ainsi déjà disparu à travers le monde ! Ces champignons ont
  malheureusement été observés en Belgique.

Dès lors, il est facile de comprendre que les amphibiens sont protégés par la loi
et qu’ainsi, à Bruxelles, il est strictement interdit de les tuer, de les prendre en vue
de les élever, et même de les déranger, qu’il s’agisse d’œufs, de larves (têtards) ou
d’adultes.

Tachons donc plutôt de les respecter et de les protéger. Ils sont le reflet de la santé
de notre environnement.

                                                20
Nouvelle diverse
Découvrez la faune bruxelloise avec de
     nouveaux dépliants d’identification

            La faune bruxelloise : on aime ce que l’on connaît !
            Triton alpestre, Lérot, Belle-dame... Connaissez-vous réelle-
            ment la faune bruxelloise ? Apprenez à reconnaître les diffé-
            rentes espèces animales et observez-les dans la nature grâce
            à la nouvelle série de dépliants d’identification que Bruxelles
            Environnement a réalisés dans le cadre de l’année thématique
            ‘Nature en ville’.
            Les 3 premiers numéros de cette nouvelle série sont :
            - Amphibiens et reptiles
            - Mammifères
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            Une fois que vous y avez pris goût, vous pouvez aller plus loin
            que la simple observation de la faune bruxelloise. Il vous est en
            effet possible d’enregistrer vos observations en ligne via www.
            herpetobru.be, www.atlasmammiferesbruxelles.be ou www.ob-
            servations.be. Vous aidez ainsi les associations de défense de
            la nature et les pouvoirs publics bruxellois dans leurs projets
            d’inventaires, ce qui permet de suivre les populations d’ani-
            maux, et de corriger, le cas échéant, les mesures de gestion
            appliquées dans les parcs et les bois.

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              Service Info Environnement :
              02 775 75 75 ou info@environnement.brussels

                           21
Bestiaire de chez nous
 Le Blaireau de retour en forêt de Soignes
                                                          à la demande de Bruxelles Environnement,
                                                          de telles infrastructures avaient déjà été mi-
                                                          ses en place en Forêt de Soignes par Infra-
                                                          bel en 2012 au-dessus et sous la voie ferrée
                                                          L161 dans le cadre du dédoublement de
                                                          cette dernière. Aujourd’hui, toujours à la
                                                          demande de Bruxelles Environnement, c’est
                                                          Sibelga qui installe deux écobuses sous la
                                                          chaussée de La Hulpe en accompagnement
                                                          de l’enfouissement de nouvelles conduites
                                                          de gaz.
Le blaireau saisit par une caméra de surveillance de la
faune sauvage © cc Bruxelles Environnement                Défragmenter la forêt :
                                                          un impératif pour protéger la faune
                                                          Le nombre important d’animaux trouvés
C’est une observation exceptionnelle car le               morts sur nos routes montre à quel point
blaireau n’avait plus été vu en Forêt de Soi-             il est nécessaire de créer des passages sûrs
gnes depuis 1993. L’image a été capturée                  entre les différentes parties de la Forêt de
par une caméra de surveillance de la faune                Soignes.
sauvage installée dans la partie bruxelloise              Les partenaires du projet Life+OZON pose-
de la forêt.                                              ront dans les mois à venir une clôture à fau-
Depuis 2007, quatre dépouilles de blaireaux               ne le long de l’E411 et du Ring 0 de manière
avaient néanmoins été recensées, notam-                   à limiter les accidents routiers et à guider
ment le long de l’E411 et du Ring 0, laissant             les animaux sauvages vers le nouvel écoduc
présager une future observation en forêt.                 qui enjambera prochainement le Ring 0 à
La présence de ce blaireau en Forêt de Soi-               hauteur de Groenendaal (voir l’article dans
gnes arrive à point nommé pour les par-                   Le soleil bruxellois n°127).
tenaires du projet Life+Ozon (voir Le soleil              Le blaireau avait disparu de la Forêt de Soi-
bruxellois n°127 de l’hiver 2017) qui collabo-            gnes il y a une vingtaine d’années mais est
rent activement à reconnecter écologique-                 aujourd’hui de retour parmi nous. Il imite
ment les différentes parties de la Forêt de               en cela le sanglier qui, en 2006, faisait son
Soignes fragmentées par les grands axes                   étonnante réapparition (!) dans le massif
de circulation (voie ferrée Bruxelles-Namur,              après près d’un siècle d’absence. Bien pré-
E411, Ring 0, etc.). Dans le cadre de ce pro-             sent en Wallonie, le blaireau recolonise
jet, plusieurs infrastructures de reconnexion             aujourd’hui le plateau brabançon. L’espoir
ont été ou sont en cours de construction                  de le voir s’installer durablement en Forêt
parmi lesquelles un écoduc (pont pour la                  de Soignes en utilisant les infrastructures de
faune sauvage) et plusieurs écobuses (tun-                reconnexion n’est donc pas vain. Gageons
nels à faune).                                            qu’il copiera son congénère le renard qui a
                                                          déjà bien compris l’utilité des écobuses.
                                                     22
Qui suis-je ?
Bien reconnaissable à sa frimousse rayée              et la nuit. C’est un omnivore typique qui se
blanc et noir, le blaireau est un animal de la        nourrit de vers de terre, champignons, fruits,
famille des Mustélidés, comme le putois, la           invertébrés et petits vertébrés divers.
fouine et la belette. Son museau assez éffilé         Les petits bois sont le domaine préféré de
est un peu retroussé. Ses yeux sont petits.           ce mammifère que certains surnomment le
Court sur pattes, il peut atteindre de 60 à           panda de nos forêts.
90 cm à l’âge adulte (du bout du museau à             En hiver, il n’hiberne pas, contrairement à la
la base de la queue) pour un poids de cinq            croyance populaire, mais réduit fortement
à six kilos.                                          son activité.
Plantigrade, il laisse une large empreinte
avec la paume et les cinq doigts griffus bien
marqués. Il est meilleur fouisseur que le re-
nard. Dans son terrier complexe, la femelle
met bas deux à cinq jeunes qui y demeu-
reront environ deux mois. Cet animal entre-
tient proprement son logis et aménage des
latrines à l’extérieur. Parfois il partage son
terrier avec le renard, ce qui a conduit à la
réduction de ses effectifs lorsque ce dernier
était gazé en vue d’éradiquer la rage.
Il est actif essentiellement au crépuscule

Un renard sort d’une écobuse
© cc Bruxelles Environnement

                                                 23
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