Le s leil bruxellois Centre Régional d'Initiation à l'Écologie Ferme d'Uccle - N 135 - janvier - février - mars 2019
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N° 135 - janvier - février - mars 2019
1170 Bruxelles 17
P006857
Le s leil bruxellois
Centre Régional d’Initiation à l’Écologie
Ferme d’Uccle
Édité par l’asbl Tournesol-Zonnebloem vzw - Patrick Bulteel
Chaussée de La Hulpe 199 - 1170 Bruxelles - Tél. : 02 675 37 30 - Fax : 02 660 53 38
édito information importante, à lire absolument
Avant tout, Bonne et Heureuse année 2019. nombreux bulletins, il y avait une plante à
Pour 2019, un de nos priorités sera d’améliorer l’honneur, l’idée serait de regrouper tous les
notre communication, que ce soit la diffusion articles ‘1001 plantes’ en une petite banque
d’information ou celle de documentation de données. Une autre idée pourrait être d’as-
pédagogique et/ou didactique… à l’atten- socier bulletin d’information et newsletter.
tion de nos nombreux lecteurs. Améliorer Si vous souhaitez bénéficier de ce nouveau
veut aussi dire que nous devons changer ou service gratuitement, nous vous invitons à
adapter nos modes de communications. vous inscrire à notre newsletter via notre
Dès lors, nous sommes au regret de vous site internet ou à nous communiquer une
annoncer que ce bulletin d’information sera adresse électronique avec la communica-
le dernier sous format papier envoyé à tous, tion « bulletin électronique » à l’adresse
non sans provoquer chez nous un peu de info@tournesol-zonnebloem.be que nous
nostalgie. Ce bulletin, auquel de nombreux utiliserons dans le respect du RGPD.
animateurs ont collaboré, fut un superbe et Pour les personnes recevant déjà notre news-
remarquable travail d’équipe, mené pendant letter, l’information qu’ils recevront sera donc
plus d’une trentaine d’années. Félicitations à un plus développée.
tous ceux qui y ont contribué. Concernant la cotisation liée aux services
Notre volonté est de créer une nouvelle offerts à nos membres, nos réflexions ne sont
mouture informatique, plus souple et plus pas abouties. Dès lors, nous communique-
interactive… offrant la possibilité de main- rons prochainement la décision prise.
tenir les principales rubriques tout en les Au plaisir de vous revoir.
enrichissant de nombreux articles consul-
Pour l’équipe d’animation,
tables en ligne. Un exemple, si dans de Patrick Bulteel
Sommaire
Lettre ouverte............................................ 3 Eco’consommation................................19
Natuurblad.................................................. 5 Echo’pédagogie......................................20
Nature et environnement...................... 8 Côté lecture..............................................22
1001 plantes.............................................12 Nouvelles diverses.................................23
Flore de Belgique...................................14 Agenda vert..............................................24
Bestiaire de chez nous..........................16 Visites guidée...........................................32
Direction : Patrick Bulteel
Rédaction : Luc Degraer, Eline De Blander, Danielle Blancke • Mise en page : Zosia Firkowski
Contact Devenir membre
a.s.b.l. Tournesol-Zonnebloem La cotisation, valable pour un an, s’élève à :
Chaussée de La Hulpe 199 - 9 € pour les membres individuels,
1170 Bruxelles - 13€ pour les familles membres,
www.tournesol-zonnebloem.be - 25 € et plus pour les membres protecteurs et les
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h écoles membres.
Tél : 02 675 37 30 - Fax : 02 660 53 38 Le montant peut être versé au compte
permanence téléphonique le matin BE74 0682 0821 8207 de l’asbl avec comme
de 8h30 à 12h30 communication : cotisation + nom + n° de membre
info@tournesol-zonnebloem.be si renouvellement (voir étiquette).
lettre ouverte
Un collectif d’une centaine de signataires issus du milieu universitaire, scientifique ou
littéraire d’une vingtaine de pays diffuse une lettre ouverte…
Urgence climatique :
lettre ouverte aux citoyens inquiets du monde entier
Face à la crise environnementale mondiale, il est urgent que le pouvoir politique,
organisations internationales et gouvernements nationaux, fasse de l’urgence
climatique sa principale priorité.
Dans notre écosystème mondial, complexe une croissance économique non durable
et interdépendant, la vie se meurt, à mesure et de les dédommager pour les politiques
que l’extinction des espèces s’accélère. La impérialistes des nations matériellement
crise climatique s’aggrave beaucoup plus privilégiées qui ont pillé la planète.
vite que prévu. Chaque jour, 200 espèces Alors que les phénomènes météorolo-
disparaissent. Cette situation désespérée ne giques extrêmes affectent d’ores et déjà
peut continuer. la production alimentaire, nous exigeons
Les responsables politiques du monde des gouvernements qu’ils agissent dès à
entier restent immobiles face à la crise envi- présent pour éviter tout risque de famine,
ronnementale. Si le capitalisme d’entreprise en réalisant des investissements d’urgence
mondial continue à diriger l’économie inter- dans une production alimentaire agro-
nationale, une catastrophe planétaire est écologique résistante face aux conditions
inévitable. météorologiques extrêmes. Nous récla-
La complaisance et l’inaction observées mons également l’organisation urgente d’un
en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en sommet pour la sauvegarde de la calotte
Australie, au Brésil, en Afrique et en Asie, glaciaire de l’Arctique, afin de ralentir la
etc., sont autant d’illustrations de la para- perturbation des récoltes par les conditions
lysie politique qui fait que l’humanité est climatiques.
en train de renoncer à assumer sa lourde
responsabilité d’intendance vis-à-vis de la
planète.
Les organisations politiques internationales
et les gouvernements nationaux doivent
immédiatement faire de la question de l’ur-
gence climatique leur principale priorité, en
élaborant le plus tôt possible des politiques
globales afin d’y répondre. Les nations tradi-
tionnellement privilégiées doivent financer
volontairement des politiques exhaustives
de protection de l’environnement dans
les pays pauvres, afin de compenser le
renoncement consenti par ces derniers à
3
Nous exhortons en outre les citoyens inquiets Dr Vandana Shiva, chercheuse, auteure
du monde entier à se soulever et à s’orga- (Inde)
niser contre la complaisance actuelle dans Naomi Klein, journaliste, essayiste (Canada)
les contextes propres à chacun, y compris
Noam Chomsky, linguiste, philosophe
pour défendre les droits des populations
(Etats-Unis)
autochtones et réclamer décolonisation et
justice réparatrice – en rejoignant dès lors Pr A.C. Grayling, philosophe
le mouvement international de rébellion (Grande-Bretagne)
contre l’extinction (par exemple « Extinction Philip Pullman, écrivain (Grande-Bretagne)
Rebellion » au Royaume-Uni). Dr Rowan Williams, théologien
Nous devons faire collectivement tout ce qui (Grande-Bretagne)
est en notre pouvoir, de manière pacifique, Bill McKibben, auteur (Etats-Unis)
pour convaincre les dirigeants politiques
Tiokasin Ghosthorse (Lakota Nation,
et les chefs d’entreprise de renoncer à la
Etats-Unis)
complaisance et au déni. Leur politique
« business as usual » n’est plus possible. Les Sir Jonathan Porritt, auteur
citoyens du monde entier n’accepteront plus (Grande-Bretagne)
ce manquement à notre devoir planétaire. Danny Dorling, professeur
Nous devons tous, autant que nous soyons, (Grande-Bretagne)
en particulier dans les pays matériellement Dr Alison Green, auteur (Grande-Bretagne)
privilégiés, nous engager à accepter la Lily Cole, mannequin (Grande-Bretagne)
nécessité de réduire notre empreinte écolo-
Chris Packham, naturaliste
gique, de consommer beaucoup moins et
(Grande-Bretagne)
de défendre non seulement les droits de
l’homme, mais aussi nos responsabilités Dr Susie Orbach, psychothérapeute
d’intendance vis-à-vis de la planète. (Grande-Bretagne)
Pr Joy Carter, géologue (Grande-Bretagne)
et 85 autres personnalités
4
natuurblad
Burgerwetenschap is hot !
Het idee voor dit Natuurblad haalde ik bij het portaal ‘Iedereen wetenschapper’ van
de website/wetenschapsmagazine EOS. Dit portaal verzamelt allerlei projecten/
initiatieven rond Citizen Science. Dit zijn projecten waarbij iedereen (ja, jij dus
ook !) wetenschappers kan helpen om data te verzamelen of te verwerken voor hun
onderzoek. Klinkt saai ? Ik zocht het voor je uit !
GAMEN VOOR DE WETENSCHAP ? !
Het toffe aan burgerwetenschap is dat het ria veroorzaken helpen identificeren of in
wetenschap(pers) en het grote publiek een tetris-achtige game DNA onderzoek
bij elkaar brengt. Je krijgt een beter idee (genoom sequencing) vooruit helpen. Dat
van wat die rare wetenschappers allemaal laatste spelletje ‘Phylo DNA Puzzle’ snapte
uitzoeken en hoe dat precies in zijn werk ik wel niet zo goed maar ik ben dan ook
gaat. In tijden waarbij meningen van een nooit echt goed in puzzelen geweest.
persoon boven feiten en de wetenschappe-
lijke methode wordt geplaatst, is dit geen EEN DROOM KOMT UIT !
overbodige luxe. Bovendien laat burgerwe- Een onderzoek waar ik helemaal fan van
tenschap toe om potentieel veel data te geworden ben, is de ‘South Soudan Diversity
verzamelen en/of het werk van de weten- Cam’. Hier de link : http://www.zooni-
schappers te verlichten, te versnellen of te verse.org/projects/southsudanwildlife/
verbeteren. Door de grote diversiteit aan south-sudan-diversitycam/classify
projecten (liefst 124 projecten in totaal !) en
Mijn grote kinderdroom was namelijk om net
thema’s kan je je hulp aanbieden aan onde-
als Jane Goodall grote zoogdieren te gaan
rzoek die jij mee vooruit wil helpen : de
bestuderen in het oerwoud. Een deel van
emoties of communicatieve vaardigheden
die droom is uitgekomen. Ik werd biologe
van robots verbeteren, de kwaliteit van de
maar kwam terecht in de Brusselse Jungle in
lucht of vervuiling van de bodem bij je thuis
plaats van het tropisch regenwoud. Met dit
meten, bedreigde diersoorten bescher-
project kan mijn droom toch werkelijkheid
men, ziektes opsporen, oorlogsarchieven
worden, veilig en wel vanuit mijn zetel.
uitpluizen,... De projecten kan je individueel
De bedoeling is namelijk dat je dieren op
maar soms ook samen met je gezin of zelfs
foto’s gaat identificeren (zie afbeelding 1).
met de klas of jeugdbeweging uitvoeren !
Deze foto’s werden gemaakt door beeldge-
Dit doe je door foto’s te klasseren, vragen-
voelige camera’s. We hebben sinds kort
lijsten in te vullen, je mening te geven, enz.
ook zo’n camera in de tuin hangen, tot nu
De meeste onderzoeken kan je dus gewoon
toe, zonder succes. Voor de leek is er een
vanachter je computer vooruithelpen. Soms
eenvoudige zoektool ter beschikking waar-
kan je zelf de handen uit de mouwen steken
bij je de vorm van het dier kan aanklikken
en zelf metingen, observaties doen of stalen
(bijvoorbeeld katachtige), de kleur en/of
nemen. Sommige onderzoeken zijn zelfs
patroon van de vacht, enz. Enkel de dieren
vermomd in de vorm van een game. Zo
die aan alle criteria voldoen worden weer-
kan je onder andere in een ‘Bubble Shooter
gegeven. Door de foto’s en de beschrijving
game’ de verschillende bacteriën die mala-
5
te vergelijken kan je zo het juiste dier terug POKÉMON VOOR VOLWASSENEN.
vinden. Naast de naam, geef je ook aan Het langstlopende en grootste burgerwe-
hoeveel dieren er zijn, wat ze aan het doen tenschapsproject in ons land is volgens mij
zijn en of er jongen zijn. Je hoeft ook niet wel waarnemingen.be. In mei 2008 zag het
bang te zijn om fouten te maken. De foto’s natuurdataportaal het levenslicht. Iedereen
worden door twaalf verschillende mensen kan hier zijn natuurobservaties ingeven.
beoordeeld vooraleer ze geclassificeerd De vele smartphones en apps (bijvoor-
worden. Indien zij het niet met elkaar eens beeld : ObsMapp) hebben het invoeren van
zijn, wordt de foto alsnog door een weten- soorten de laatste jaren nog gemakkelij-
schapper bekeken. Met dit project ontlast ker gemaakt. Dat levert een enorme grote
je dus wetenschappers en help je mee de dataset op. Deze dataset werd zo mogelijk
diversiteit van deze regio in kaart te bren- nog groter gemaakt voor de verjaardag
gen. Op 1/3de van de foto’s staat er niets, op van waarnemingen.be met een wedstrijd
nog 1/3de staat de bosbok (bushbuck, een tussen verschillende natuurgebieden. Ook
blijkbaar veelvoorkomend zoogdier) en op de Brusselse gemeentes wedijverden met
nog 1/3de staat er een ander zoogdier zoals elkaar. In Passer, het boekje van Natuurpunt
olifanten, gordeldier, aardvarken, stekelvar- Brussel, werd er een tussenstand opge-
ken, apen, enz. Je hoeft dus niet veel foto’s maakt. In april 2018 waren er in Anderlecht de
te identificeren alvorens je een spectaculair meeste (nieuwe) soorten ontdekt en bleek er
zoogdier of vogel ziet, wat dit eigenlijk wel in Oudergem de meeste waarnemers actief
een beetje verslavend maakt ! (zo’n 383 stuks). Het merendeel daarvan zijn
echter ‘twitchers’. In het Hertoginnendal
vertoeft sinds vorig jaar de zeer zeldzame
Dwergaalscholver (Microcarbo pygmeus).
Afbeelding 1 : Een baviaan wandelt in beeld.
Beeld van cameraval uit het South Sudan Diversity Cam project.
6
Afbeelding 2 : uitbreiding verspreidingsgebied buxusmot per twee jaar
(bron : waarnemingen.be)
Twitchers is in deze kringen jargon (of scheld- mers en invasieve soorten. In het nummer
woord ?) voor mensen die het hele land 133 van ‘Le Soleil Bruxellois’ hadden we
doorkruisen enkel en alleen om zeldzame het nog over de buxusmot. Zijn opmars in
planten en dieren te spotten om ze zo van België is goed te volgen op waarnemin-
hun lijstje te kunnen schrappen. ‘You gotta gen.be (zie afbeelding 2). Ook fenologische
catch them all !’ Een beetje zoals pokémon processen (en hun veranderingen door de
voor volwassenen maar dan met echte klimaatsverandering) worden duidelijk : de
levende organismen. Nu zijn het wel de aankomst en vertrek van trekvogels, het
dagdagelijkse, losse waarnemingen van de vliegseizoen van vlinders, enz. Daarnaast
gewone mensen die de dataset van waarne- wordt waarnemingen.be ook gebruikt voor
mingen.be zo rijk hebben gemaakt. Op 10 gerichte telprojecten zoals ‘Dieren-onder-
jaar tijd gaven meer dan 30 000 waarnemers de-wielen’ waarbij we een idee krijgen van
maar liefst 27 miljoen waarnemingen door de impact van het verkeer op onze fauna. In
voor België. Desondanks het feit dat het het huidige themanummer van de natuur.
hier om losse waarnemingen gaan, die niet focus wordt de zin en onzin van waarnemin-
voldoen aan gestandaardiseerde methodes gen.be als dataset voor wetenschappelijk
die in wetenschappelijk onderzoek worden onderzoek verder uitgelicht. De artikels van
gebruikt, kan dankzij het groot aantal gege- dit themanummer zijn ook online beschik-
vens én grote geografische verspreiding baar. Veel leesplezier !
er veel informatie uitgehaald worden ! In
de wetenschap geldt, hoe groter de data-
set, hoe robuuster de resultaten. Dankzij al BRONNEN :
deze waarnemingen kunnen we bijvoor-
• http://waarnemingen.be/
beeld verspreidingskaarten maken voor
verschillende soorten en deze in de tijd • http://www.iedereenwetenschapper.be
opvolgen. Het potentieel voor weten- • Passer – Ledenblad Natuurpunt Brussel –
schappelijk onderzoek is enorm. Snelle (april-mei-juni 2018)
veranderingen in verspreiding kunnen • Natuur.focus. (Jaargang 17, n°4, 2018) :
vastgesteld worden voor klimaatnieuwko- Themanummer : 10 jaar waarnemingen.
7
nature et environnement
Deux nouvelles réserves naturelles en Région bruxelloise !
Il y a des informations qui font plaisir. Ce 29 octobre, un communiqué de presse de
la Ministre Céline Fremault (qui a l’environnement dans ses attributions) indiquait la
désignation de deux nouvelles réserves naturelles agréées à Anderlecht. Remarquons
qu’il faut remonter à 20091 pour retrouver la création d’une nouvelle réserve naturelle
agréée en Région bruxelloise.
L A L É G I S L AT I O N B R U X E L L O I S E QUELLES SONT CES DEUX NOUVELLES
DISTINGUE DEUX TYPES DE RÉSERVES RÉSERVES ?
NATURELLES2 : La première est la roselière de Neerpede.
• la réserve naturelle régionale est une Elle fait partie d’un ensemble naturel iden-
réserve naturelle érigée sur des terrains tifié dans la cadre du Plan Communal de
appartenant à la Région, pris en location Développement de la Nature (PCDN) de
par elle ou mis à sa disposition à cette la commune d’Anderlecht. La réserve se
fin ; situe dans les vallons de Neerpede riche en
• la réserve naturelle agréée est une éléments de paysage tels que des aligne-
réserve naturelle érigée sur d’autres ments d’arbres, petit bosquets, vergers,
terrains que ceux visés dans le cadre parcelles de maraichage et les fermes. Outre
de la réserve naturelle régionale, à la les nombreuses espèces végétales rares, on y
demande du propriétaire des terrains et trouve également des oiseaux peu commun
avec l’accord de leurs occupants, et qui comme la Fauvette grisette, la Rousserolle
est gérée par une personne physique verderolle et la Chevêche d’Athéna (repré-
ou morale autre que la Région de sentée sur le côté face de la pièce d’1 euro).
Bruxelles-Capitale. Les mares et les zones humides attirent aussi
la grenouille rousse et le triton tacheté.
Depuis plusieurs années, de nombreux
Donc, dans ce cas-ci, il s’agit de deux
partenaires veillaient à la préservation de
nouvelles réserves agréées qui ne seront
cette zone : la commune d’Anderlecht,
pas gérées par les autorités régionales.
la « Maison verte et bleue », Natagora et
En fait, à la différence des réserves agréées, Natuurpunt, appuyés par la Région. C’est
les autorités publiques ont toutes les cartes Natagora qui sera le futur gestionnaire de
en main lorsqu’il s’agit de réaliser une réserve cette réserve.
naturelle régionale. Il suffit d’une volonté
politique réelle. Pourtant, dans certains
cas cette volonté se fait attendre. Plusieurs
espaces verts semi-naturels (hé oui, l’être
humain est déjà passé par là) auraient déjà
pu acquérir ce statut de réserve naturelle 1
Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Ca-
régionale vu leur affectation en zone verte pitale du 14 mai 2009 octroyant au site du Vogelzang-
beek le statut de réserve naturelle agréée.
de haute valeur biologique et leur indiscu- 2
Article 26 de l’Ordonnance du 1er mars 2012 relative à
table biodiversité. la conservation de la nature.
8
La seconde zone protégée, la future réserve des sites avec des informations administra-
naturelle du Koeivijverdal, se situe égale- tives, l’historique de la zone, une description
ment à Neerpede. Le communiqué de presse de l’écologie de la zone naturelle, des expli-
la décrit en ces termes : « Le Koeivijverdal cations de la faune et la flore présentes, ainsi
est un petit affluent du Neerpedebeek. Ces que les objectifs naturels et des mesures de
cours d’eau forment une zone prioritaire pour gestion.
renforcer la continuité écologique le long de
ce ruisseau principal et de ses zones de source,
Enfin, comme une bonne nouvelle n’ar-
et comme structure écologique principale
rive souvent jamais seule, le communiqué
entre la zone urbaine bruxelloise et la zone
précise que la création d’une troisième
extérieure. Délimitée au Nord par la rue de
réserve naturelle est également à l’étude :
Koeivijver, à l’est par la rue des Betteraves et
celle de l’Hof ter Musschen (près du moulin
au Sud par la ligne de chemin de fer Bruxelles-
du même nom) à Woluwe-Saint-Lambert !
Gand, la réserve abrite des biotopes typiques,
des lièvres, des perdrix, la Chevêche d’Athé-
na, mais aussi des espèces rares de papillons Madame la Ministre Fremault s’explique par
comme le Thécla du bouleau. ». ces propos : « Face aux multiples pressions
Sa gestion future sera assurée par humaines s’exerçant sur l’environnement - et,
Natuurpunt. notamment, sur la biodiversité - les autori-
tés publiques se doivent de donner un statut
Ceux deux zones vertes avaient déjà l’affec-
de protection fort pour protéger dans le long
tation de « zones vertes de haute valeur
terme les zones riches de nature. ».
biologique ». Dorénavant, elles bénéficie-
ront du titre de réserves naturelles et d’un Nos vœux pour 2019 ? Que cet effort et cette
plan de gestion. Car qui dit « réserve natu- volonté perdurent !
relle » dit « protection » mais aussi « gestion » !
La désignation d’une réserve naturelle va
donc toujours de pair avec l’approbation
d’un plan de gestion et la présence d’un
gestionnaire. Ces plans comportent tous les
éléments nécessaires à la gestion naturelle
9
Bruxelles a trop perdu ses eaux
« Nos villes et nos paysages devront subir des transformations pour être en mesure
de faire face aux fluctuations extrêmes de précipitations et de température liées aux
changements climatiques ». Joachim Declerck, commissaire de l’exposition « Rising
Waters-Shaping our Gardens, Streets and Urban Valleys », qui s’est tenue au Bozar,
est catégorique : « Il faut repenser le paysage urbain ».
Pour sa seconde édition, la Brussels Urban Landscape Biennial (BULB, jusqu’au
6/01/2019) met l’accent sur la problématique de l’eau dans un monde en pleine
mutation climatique. La capitale belge, construite sur des vallées de ruisseaux et le
marais de la Senne, n’échappe pas à cette préoccupation.
L’ARCHITECTURE PAYSAGÈRE À LA démarche collective et fédérant ceux-ci
RESCOUSSE dans une vision commune et cohérente.
Bruxelles, née en bordure d’un marais, a
été recouverte uniformément de béton au UN INCUBATEUR À IDÉES
cours des dernières décennies. Ce faisant, Les solutions actuelles ont montré leurs
la ville s’est développée en tenant peu limites. D’autres doivent être trouvées
compte du devenir de l’eau. Qui dit béton afin de contrer les problèmes présents et
dit imperméabilité. Les eaux de pluie et de à venir. C’est ce que propose la biennale,
ruissellement n’enrichissent plus les nappes cette chambre d’incubation où architectes,
phréatiques en s’infiltrant dans le sol. Elles chercheurs et pouvoirs publics réfléchissent
ruissellent à grande vitesse vers les égouts à un nouvel avenir urbain où l’eau serait au
pour aboutir directement dans les rivières centre des préoccupations.
provoquant inondations et pollution. Il est essentiel de partir de l’individu pour
Il est nécessaire de réintégrer l’eau dans la élargir vers la cité entière. Transformer les
ville. L’architecture paysagère peut appor- îlots de jardins privatifs en espaces collectifs,
ter ses solutions. Le paysagisme est une modifier la voirie afin d’installer des zones
nouvelle approche d’urbanisme transdis- dans lesquelles l’eau pourra s’infiltrer en
ciplinaire replaçant le citoyen dans une privilégiant une mobilité partagée afin de
© Myriam-Rispens © Sabine Lippens
10libérer de l’espace, les parcs doivent retrou- maximisation du potentiel écologique de
ver leur rôle d’éponge… L’eau ne s’arrête l’espace public par un maillage vert et bleu.
pas aux frontières régionales. Une généra- Il faut penser globalement et agir locale-
lisation d’une meilleure gestion de celle-ci ment afin de réconcilier l’homme avec son
profitera à tous. environnement.
PRIVILÉGIER L’APPROCHE SYSTÉMIQUE UN URBANISME ENTRE TERRE ET CIEL
Quatre bureaux de paysagisme bruxellois Bas Smets prône un urbanisme biosphé-
développent leurs visions et propositions rique, un urbanisme qui prendrait en
pour préparer quartiers, rues et vallées aux compte les réalités géologiques et les effets
changements climatiques. météorologiques : « A l’image d’une plante
La pluie tombe sur la ville, chaque centi- qui s’enracine dans le sol pour mieux capter
mètre carré est un catalyseur potentiel. l’énergie solaire, l’Homme devrait être capable
Chaque utilisateur de l’espace urbain est un de s’installer intelligemment dans le sous-sol de
acteur potentiel. Latitude Plateform éveille son territoire pour mieux profiter des éléments
l’imaginaire en présentant des pratiques, météorologiques (soleil, pluie et vent) ». Un
des objets pour arrêter, retenir et traiter changement radical, qui prendra… 100 ans.
l’eau. De nouvelles coalitions ou des arran- Afin de pouvoir agir et préparer l’horizon
gements socio-écologiques complexes 2100 en termes de pluviométrie, des stra-
d’éléments mouillés de la ville surgiraient tégies d’actions qui priorisent l’action sur
dans un mouvement collectif pour l’eau. des paysages latents sont formulées : infras-
Every space counts, financé par Innoviris, est tructures ferroviaires et zoning industriels ;
un projet de Latitude Platform basée sur les qui revendiquent l’adaptation de paysages
recherches du Dr Marco Ranzato, postdoc- « figés » : parcs classés, etc.
torant à la Faculté d’Architecture La Cambre L’objectif étant d’aborder la question de l’eau
Horta (ULB). en ville à travers des œuvres d’art, des vidéos,
La gestion alternative des eaux de pluie est des installations, des cartes, des documents
au centre du projet de JNC International. officiels. Plus qu’une rétrospective, « Rising
S’y rajoute la restitution de l’accès à l’eau Waters » est une vision sur l’avenir et pousse
dans l’espace public en y faisant resur- à l’action sur le long terme.
gir l’eau claire du fond de la vallée. Et une
Connaître et suivre l’état de l’environnement
en Région bruxelloise ? C’est possible !
La synthèse 2015-2016 du rapport sur l’état de l’environnement bruxellois est consultable en
ligne sur le site de Bruxelles Environnement. Ce document regroupe les principales consta-
tations et tendances d’évolution de 9 thématiques environnementales clés pour Bruxelles et
ses habitants : air, énergie et changement climatique, bruit, espaces verts et biodiversité, eau
et environnement aquatique, déchets, environnement et santé, gestion des risques environ-
nementaux et environnement pour une ville durable.
https://environnement.brussels/etat-de-lenvironnement/synthese-2015-2016
111001 plantes
Le Séneçon commun Séneçon des oiseaux, toute-venue
Petit-à-petit, les fleurs disparaissent de nos paysages, signe que l’hiver s’installe.
Pourtant, certaines plantes plus résistantes que d’autres traversent, la tête haute, le
froid, l’humidité, la neige même et n’arrêtent quasiment jamais de fleurir. Le Séneçon
commun Senecio vulgaris est l’une d’elles.
Pas très grand, pas très visible, il passe Les fleurs jaunes présentes presque tout au
souvent inaperçu et ceux qui le connaissent long de l’année sont regroupées en capi-
diront peut-être qu’il ne paie pas de mine. tules à l’extrémité des rameaux.
Pourtant avec un peu d’attention, vous Tout comme le pissenlit, le séneçon commun
découvrirez qu’il est plutôt assez répandu. fait partie de la famille des Astéracées,
Appelé autrefois toute-venue, vous le trou- autrefois appelées Composées et les fleurs
verez au bord des chemins, le long des quais que l’on pense apercevoir au premier
de chemin de fer, dans les terrains vagues, les coup d’œil sont en fait des agglomérats de
jardins et les potagers… C’est que le séne- plusieurs fleurs, les capitules. Allongés et
çon commun affectionne particulièrement cylindriques chez le séneçon, ils sont entou-
les sols bien drainés, riches en minéraux et rés de petites bractées pointues, noires sur
en azote. le bout. En coupant un capitule en deux
Petite plante annuelle, il ne dépasse géné- dans la longueur, on distingue à l’aide d’une
ralement pas 20 à 40 cm de haut. Sa tige est bonne loupe plusieurs petites fleurs acco-
dressée et ramifiée dans la partie supérieure. lées en forme de tube allongé. À la base
Les feuilles, de consistance légèrement de celui-ci, une petite boule verdâtre ou
charnue, sont découpées un peu comme brunâtre, l’ovaire, est destinée à se transfor-
les feuilles du chêne, mais avec des lobes mer en fruit et assurer la reproduction de la
anguleux et dentés. À la base de la plante, plante. Les capitules jaunes prennent alors
elles sont portées par un court pétiole alors l’allure de petits pompons de soies blanches
que le long de la tige, elles lui sont directe- rappelant quelque peu la chevelure ou la
ment accolées, l’entourant même de deux barbe argentée des vieillards, d’où le nom
petites oreillettes : on les dit embrassantes. de la plante, Senecio, venant du latin, senex,
© Danielle Blancke
12© Danielle Blancke
vieillard. Chaque fleur s’y est transformée Malheureusement, à côté de ces proprié-
en un akène, fruit sec à une seule graine, tés thérapeutiques bien réelles, le séneçon
surmonté d’une aigrette de soies qui assu- commun est aussi un empoisonneur bien
rera sa dissémination au gré du vent. Si l’on caché. Et de fait, certaines substances qu’il
prend en compte tous les capitules d’une contient, des alcaloïdes pyrolizidiniques,
seule et même plante, ce sont chaque fois s’attaquent progressivement au foie de
plusieurs centaines de fruits, et donc de celui qui le consomme, pouvant provoquer
graines, qui s’en vont coloniser les terres à terme une insuffisance hépatique grave.
avoisinantes. Comme en plus, le cycle de la Cette toxicité chronique, mais bien réelle,
graine à la graine est très rapide - il peut se ne se manifeste qu’après un certain temps
dérouler en quelques semaines seulement de prise. Si elle a mis du temps avant d’être
- et que les semis ne craignent pas le froid, décelée, elle est aujourd’hui bien connue.
plusieurs générations peuvent se succéder Gardez-vous donc de le consommer car il
tout au long d’une même année ! vous fera plus de tort que de bien !
Petit et insignifiant, notre séneçon ? Ayant perdu sa réputation de plante médi-
Question de point de vue, car il a ainsi réussi cinale, le séneçon commun est souvent
à se propager au point de gagner presque considéré aujourd’hui comme une vulgaire
toutes les zones tempérées du globe. Mais mauvaise herbe. Mais c’est oublier le rôle
ce côté conquérant n’est pas toujours appré- qu’il joue dans l’écosystème. Colonisant les
cié et certains iront même jusqu’à le traiter terres mises à nu, il empêche leur érosion,
d’invasif surtout que, même après arrachage prépare le sol pour d’autres végétaux plus
les fruits continuent à se développer jusqu’à exigeants et accueille une faune spécifique
maturité. C’est dire la vitalité de la plante, et variée. Certains oiseaux sont particulière-
même si à côté de cela, il se montre plutôt ment friands des pousses florales alors que
mal à l’aise en présence d’autres végétaux, d’autres comme les chardonnerets, verdiers,
préférant de loin les terrains découverts et linottes, bruants et bouvreuils se nourrissent
les terres nues où il joue le rôle de pionnier, plutôt des graines. Les pucerons noirs qui
préparant le sol pour d’autres espèces plus ne manquent pas de coloniser la plante en
sociables. certaines périodes de l’année attirent, eux,
Reconnu autrefois comme plante médici- d’autres prédateurs et plusieurs papillons
nale, le séneçon commun était notamment viennent y pondre leurs œufs, sachant que
utilisé pour réguler le cycle de la femme leurs chenilles y trouveront tout ce dont
et stimuler la circulation veineuse. Il jouis- elles ont besoin pour se développer. Avec
sait alors d’une bien meilleure réputation. un peu d’attention, vous ne manquerez
13certainement pas d’observer les chenilles
d’un magnifique papillon de nuit rouge et
noir, l’écaille du séneçon ou goutte de sang.
Annelées de jaune et de noir, ces chenilles
bien reconnaissables des apprentis natura-
listes que nous sommes, le sont aussi des
oiseaux pour qui ce signal coloré avertit qu’il
y a danger car les chenilles tout comme le
papillon adulte renferment des composés
toxiques et ne sont pas comestibles.
Et si le séneçon commun vient à s’implanter
chez vous, tirez-en les conclusions qui s’im-
posent. Remerciez-le pour ce qu’il apporte
et pensez à couvrir votre sol, été comme
hiver, si vous ne voulez pas qu’il finisse par
prendre trop de place ou, pire, que votre sol
ne se dégrade tout à fait !
© Georges Verhulst
Pour votre bibliothèque « nature » :
une nouvelle flore de Belgique
Tous les naturalistes et férus de botanique ont eu dans les mains
la Flore de la Belgique de Bastin, De Sloover, Evrard et Moens,
botanistes et agronomes de l’UCL, parue pour la première fois
dans les années 1970 et d’abord destinée aux étudiants.
Cette petite flore pratique, pas trop lourde et facilement glis-
sable dans une musette, a connu de nombreuses rééditions et
mises à jour. Elle a rencontré un grand succès auprès des bota-
nistes amateurs et guides-nature.
On s’attendait donc, tout naturellement, à une ixième réédition
de cet excellent outil. Or, c’est une version profondément modi-
fiée, concoctée par une nouvelle équipe de l’UCL qui vient de
paraître aux éditions Averbode/Erasme.
Quelles sont les innovations apportées par cette publication ?
Cette Flore suit la classification proposée systématique, APG IV modifie de façon
par l’Angiosperm Phylogeny Group (APG IV spectaculaire certains ordres ou familles de
2016). Cette classification apporte des modi- végétaux.
fications majeures fondées sur les nouvelles La Flore écologique de Belgique est ainsi
méthodes de la phylogénie (cladistique), les la première flore belge à adopter cette
caractères génétiques (séquence ADN) et nouvelle classification. En en-tête, une
biochimiques (molécules spécifiques). notice descriptive reprenant les caractéris-
Sans bouleverser de fond en comble la tiques de chaque famille peut s’avérer très
14utile quand on "rame" un peu dans une Chaînon manquant entre l’austère Flore
détermination. Cela manquait dans la Flore bleue et les flores, plus simples et plus colo-
de la Belgique. Des critères végétatifs et rées, gageons que cette nouvelle Flore
écologiques (biotopes) ont aussi été pris en écologique de Belgique rencontrera un franc
compte. succès auprès des amateurs botanistes et
L’ouvrage est précédé d’une description autres fous de fleurs.
des principaux biotopes de Belgique. Cette Peut-être une idée de cadeau, quelle que
description suit la typologie des biotopes soit l’occasion ?
européens adaptée à la Belgique. Les
plantes peuvent donc y être mises en rela-
« Flore écologique de Belgique »,
tion avec leur milieu, la Flore justifiant ainsi
son épithète d’écologique. Anne-Laure Jacquemart & Charlotte
Descamps,
A la différence de la Flore Bleue, cet opus
Editions Averbode/Erasme SA, août 2018,
ne couvre que le territoire de la Belgique et
25 €.
non les régions voisines. La distribution des
plantes a été précisée. L’iconographie a été
enrichie de dessins au trait emprunté à la
Flore Bleue.
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40% des Bruxellois sont âgés de moins de 30
ans ! Cette génération considérable, enthou-
siaste et motivée s’engage pleinement pour un
meilleur environnement. En mettant à l’honneur
leurs actions, Bruxelles Environnement souhaite
d’une part encourager les jeunes et donner plus
de visibilité à leurs projets et, d’autre part, moti-
ver d’autres Bruxellois à s’engager également
pour l’environnement.
Chaque mois, vous trouverez en plus des photos et d’une brève description du projet,
un lien vers une page Internet reprenant des conseils pratiques pour votre quotidien.
La jeunesse prend son avenir en mains et nous espérons que vous - concitoyens, asso-
ciations et entreprises - aurez envie d’entreprendre également des actions en faveur de
l’environnement !
COMMANDEZ
dès aujourd’hui votre calendrier 2019 gratuit auprès du service Info Environnement :
02 775 75 75 ou info@environnement.brussels.
15bestiaire de chez nous
Le Rougegorge familier, un oiseau populaire
Pour être un oiseau populaire, il faut réunir Dès que retentit sa tendre mélodie presque
plusieurs critères : être plutôt abondant, confidentielle, force est de reconnaitre
facile à reconnaitre, avoir un beau plumage, qu’elle ne nous laisse pas indifférents. Nul
un beau chant, ou les deux à la fois, vivre autre passereau ne sait toucher les humains,
en confiance ou en confidence avec les excepté peut-être le merle. Ses phrases
humains, véhiculer un mythe ou nourrir une mêlant panache et modestie possèdent le
légende… don de nous mettre le cœur en émoi, parta-
Qu’en est-il du Rougegorge familier Erithacus gés entre ravissement et mélancolie.
rubecula ? Mais il n’en est rien pour un autre rouge-
Petit passereau des forêts, parcs et jardins, gorge. Le message délivré est clair : je suis
il n’hésite pas à se faire voir, est plein de tics ici chez moi et je ne tolérerai aucun autre
dans ses attitudes et sa voix, et arbore un congénère auquel je conseille de ne point
plastron orange, qui fait tout son charme. essayer de me défier sur mon fief. Plus
Sans ce plastron, cet oiseau serait insignifiant prosaïquement, c’est sa façon naturelle de
et ne prêterait pas la moindre attention. Ce survivre en s’assurant, là où il faut et quand
plastron fait le rougegorge comme l’habit il le faut, les ressources d’un territoire. Même
fait le moine. A force de l’observer, on finit la femelle doit adopter des attitudes de
par lui accorder d’autres charmes dont sa soumission sinon elle n’a aucune chance de
bonhomie qui le rend sympathique et son se faire accepter !
chant qu’il égrène de l’automne au prin- Chaque espèce a inventé et doit réin-
temps. Celui-ci semble être un filet d’eau qui venter en permanence sa manière de se
coule paisiblement. débrouiller dans la nature qui n’est pas
plus généreuse avec les uns qu’avec les
autres. Cela peut donc aller de l’individua-
lisme forcené à la communauté d’intérêts.
Le tout est que cela marche.
De la famille des Turdidés, le rougegorge
est un petit oiseau rond aux yeux sombres
relativement grands (« c’est pour mieux te
voir… »), il parait sans cou, assez haut sur
pattes. Sa gorge rouge orangé se prolonge
vers le haut de la poitrine mais aussi vers le
front et autour de l’œil. Ce plastron est bordé
d’un liseré gris clair. Le reste du plumage
est uniformément brun-olive sombre sur
le dessus et crémeux sur le dessous. Une
étroite barre jaune marque l’aile fermée.
Son bec est fin, court, droit et sombre. Les
pattes sont rougeâtres ou brunâtres suivant
la lumière. Taille et poids varient quelque
peu, notamment entre les deux genres pour
16lesquels le plumage est semblable : 12,5 à 14
cm et 15 à 20 g.
Il est généralement observé perché dans
un buisson ou sur le sol à la recherche d’in-
sectes ou autres invertébrés. Il utilise aussi
la technique de l’affût : il se perche sur une
branche, vole pour attraper une proie et
revient se percher. Ce n’est que pour chan-
ter qu’il s’envole vers la couronne des arbres.
Au sol, il sautille rapidement, fait comme
une révérence et relève brièvement la
queue, s’arrête, se déplace subitement,
s’arrête à nouveau, et ainsi de suite, en poin- fins comme les poils, les fibres végétales et
tant ici et là le bec au sol pour capturer la parfois des plumes.
proie surprise.
La femelle pond quatre à six œufs, blancs ou
Il lance souvent des « tic tic tic », comme légèrement bleutés, avec parfois des taches
énervé, prêt en permanence à affronter l’in- couleurs rouge brun. Elle incube seule les
trus à portée de vue et d’ouïe. œufs pendant quelque quatorze jours. Les
C’est un lève-tôt et un couche-tard : il jeunes sont nourris par les deux parents
diffuse déjà son chant un peu avant le lever mais si la femelle commence une deuxième
du soleil mais également un peu après le couvée, le mâle continue seul à nourrir les
coucher, comme d’autres turdidés (merle, jeunes de la première couvée. L’envol des
grives, rougequeues), certains étant même jeunes a lieu après environ deux semaines.
chanteurs nocturnes (rossignol). Le juvénile a une silhouette semblable à celle
Familier, il l’est assurément, en maintes occa- de l’adulte, mais un aspect très différent. La
sions, là où l’homme le respecte et le protège. couleur orange est absente. L’ensemble du
Il suit attentivement les faits et gestes du corps est brun, largement moucheté de
jardinier dans l’attente que la bêche mette chamois roussâtre. Ainsi, il ne subira pas
à jour quelque larve ou vermisseau. Craintif l’agressivité impulsive du mâle. Il faudra
mais pas farouche, il se rapproche témérai- attendre la mue post-juvénile pour voir
rement des habitations, s’infiltre dans les apparaître les premières plumes orangées.
terrasses couvertes à la recherche d’une Sur l’aile fermée se distingue plus nette-
quelconque nourriture. ment la barre jaune. Ce caractère persistera
La période de reproduction commence après la première mue et permettra l’année
fin mars ou début avril. Il niche dans une suivante de savoir qu’on a affaire à un oiseau
souche d’un arbre creux, dans une fente de deuxième année.
d’un rocher, entre les racines d’arbres, dans La longévité dépasse rarement trois ans
le lierre ou une cavité ouverte d’un talus. mais peut atteindre malgré tout la dizaine
Généralement le nid est situé entre le sol et d’années. Pour autant, trois individus sur
5 m de hauteur, rarement plus haut. Il peut quatre ne dépassent pas la première année.
également utiliser diverses cavités prove- Parmi ses prédateurs, citons l’épervier, la
nant des installations humaines, voire dans chouette et, comme il niche au sol ou près
un nichoir semi ouvert. Le nid est une struc- du sol, le renard, la belette mais également
ture volumineuse formée de feuilles mortes, les petits rongeurs tels les mulots et campa-
de mousses d’herbes, doublée de matériels gnols. Autour des maisons, beaucoup paient
17un lourd tribu aux chats et, près des routes, et fruits de genévrier, if, pomme, fraise,
à la circulation. sorbier, vigne, gui, groseille, sureau, chêne,
L’espèce est présente dans la quasi-totalité cornouiller, olivier, pistache… et ver de
des pays d’Europe et d’Asie du Nord. On le farine présenté à la main par grands froids !
retrouve également dans les pays d’Afrique Des légendes et des croyances populaires
du pourtour méditerranéen. se sont créées autour de cet oiseau qui frap-
La plupart des populations sont partiel- pa l’imagination par sa forte personnalité,
lement migratrices, les mâles étant plus au point de jouir d’une ferveur supersti-
sédentaires que les femelles afin d’occuper tieuse, traduite en poèmes et chansons. En
les territoires les plus convoités au plus tôt. Irlande, on prétend que la main qui frappe
L’espèce est totalement migratrice dans le l’oiseau sera prise de tremblements rendant
nord-est de l’Europe et en grande partie tout travail impossible. Semblable crimi-
sédentaire dans le sud. La migration se fait nel au Yorkshire verra le lait de ses vaches
principalement de nuit. virer au rouge. Avant la connaissance des
migrations d’oiseaux, certains villageois des
En dehors de la saison de reproduction, les
vallées montagnardes croyaient qu’en vue
deux sexes défendent un territoire indivi-
de l’hiver, les rougegorges se muaient en
duel. Pour ce faire, fait rare, la femelle chante
rougequeues, ces derniers descendant des
à cette période ! Le chant ‘hivernal’ est
montagnes à la recherche d’un climat plus
quelque peu différent de celui du mâle au
clément.
printemps et, donc, vous ne pourrez déter-
miner le genre du rougegorge qui chante
dans votre jardin.
BIBLIOGRAPHIE
Pour conserver sa chaleur au cœur de l’hiver,
le rougegorge bénéficie de 13 couches de • « Le guide ornitho », collectif,
duvet, qu’il gonfle pour former une couche Delachaux et Niestlé
isolante autour de lui. Il ressemble alors à • « Le rougegorge », Paul Isenmann,
une boule hérissée posée sur deux pattes. Belin Eveil nature
Les proies suivantes ont déjà été relevées :
demoiselles, libellules, grillons, perce-
oreilles, fourmis, mouches, coléoptères,
acariens, araignées, mollusques, petits pois-
sons, vers de terre, petits lézards, graines
© Luc Degraer
18Eco’consommation
Carte solaire : combien peut rapporter votre toiture ?
Bruxelles Environnement publie sa carte solaire, un nouvel outil qui permet aux
Bruxellois d’estimer le coût et les gains d’une installation photovoltaïque ! En entrant
votre adresse sur http://cartesolaire.brussels, vous disposez d’une estimation du
potentiel solaire photovoltaïque et thermique de votre toit.
COMMENT ÇA MARCHE ? tion. En effet, si la carte calcule bien l’impact
Après avoir tapé votre adresse, vous aurez global de l’ombrage sur un pan de toiture,
accès à une représentation visuelle de votre le rôle de l’installateur est primordial afin de
toiture. Vous serez informé des zones de déterminer où placer les panneaux et donc
votre toit qui représentent un potentiel confirmer le potentiel plus précisément.
solaire, de la quantité de panneaux photo-
voltaïques nécessaires pour maximiser sa Q UA D R U P L E R L A P R O D U C T I O N
production et du coût de l’installation. Vous D’ÉNERGIE RENOUVELABLE D’ICI 2030
recevez également une estimation des gains A Bruxelles, le photovoltaïque est la
que celle-ci peut engendrer, grâce à la vente technologie qui représente le plus haut
des certificats verts pendant 10 ans d’une potentiel de production d’énergie verte.
part et aux économies d’énergie d’autre part, Cette Carte solaire est donc l’un des fers
sans oublier les gains environnementaux. de lance de la politique de déploiement
D’autres informations sont également dispo- de l’énergie renouvelable en Région de
nibles, comme la liste des installateurs certifiés Bruxelles-Capitale.
et le calcul des mensualités de rembour- En 2030, la Région souhaite produire annuel-
sement en cas d’emprunt. Rappelons que lement quelque 185 GWh de son énergie
depuis 2017, le Prêt vert bruxellois est aussi à l’aide de panneaux photovoltaïques. En
éligible pour l’installation de panneaux 2016, la production annuelle s’élevait à près
photovoltaïques. de 43 GWh. Le défi est de taille et la Région
L’utilisateur peut aussi télécharger un rapport souhaite continuer sur sa lancée mais avec
de simulation et contacter un installateur, l’engagement des particuliers.
qui viendra peaufiner davantage l’estima- http://cartesolaire.brussels
19Echo’pédagogie
Dossier pédagogique « à toi de jouer »
Bruxelles Environnement vous présente des outils directement liés à la réduction des
déchets scolaires. Mais réduire ses déchets, c’est aussi consommer différemment.
Notamment en période de fêtes de distribution de cadeaux pour les enfants.
Ce dossier sur les jeux reprend 11 fiches d’activité à mener avec
des élèves de 8 à 10 ans. Comment choisir un bon jouet, un
jouet qui, tout en participant à l’éveil de l’enfant, respecte aussi
l’environnement ? Elles seront l’occasion d’éveiller les enfants
aux problématiques liées à l’achat de jouets : l’adaptation à l’âge
et les choix éducatifs, certes, mais aussi l’effet de mode, la publi-
cité et l’économie de nos ressources.
Il concerne la tranche d’âge entre 8 et 10 ans.
Tous les dossiers et dépliants proposés en téléchargement sont
mis à la disposition de tous et peuvent être utilisés et photoco-
piés en dehors de la Région.
Les versions «papier» des outils pédagogiques sont par contre réservées aux enseignants
exerçant en Région de Bruxelles-Capitale et peuvent être obtenues gratuitement auprès de
Bruxelles Environnement par courriel ou par téléphone au 02/775.75.75.
CONTACT
Commandez auprès du service Info Environnement : 02 775 75 75 ou
info@environnement.brussels ou téléchargez-le directement :
https://environnement.brussels/ > dechets-ressources > à l’école > le zéro déchet l’école
Des infos et du matériel éducatif sur le climat
Le climat est en train de changer. Quelles en sont les conséquences - et plus important
encore - que pouvons-nous faire concrètement ? C’est ce que vous pouvez découvrir
sur Climate Challenge en mots mais aussi en images ! Curieux de voir de quoi il s’agit ?
En visionnant la vidéo de présentation, vous aurez directement un bon aperçu de tout
ce que vous pouvez trouver sur Climate Challenge.
Les enseignants du deuxième et troisième degré de l’enseignement secondaire
peuvent également télécharger des séquences de cours à partir de la page pour les
enseignants, pour parler de manière dynamique de la question climatique avec leurs
élèves.
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