P.P. N 123 janvier - février - mars 2016 - tournesol-zonnebloem

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P.P. N 123 janvier - février - mars 2016 - tournesol-zonnebloem
Belgique-België
                                                                                            P.P.
                                                                                      1170 Bruxelles 17
                              N° 123 janvier - février - mars 2016                   1-4219 - P006857

édité par l’asbl Tournesol-Zonnebloem vzw
Chaussée de La Hulpe 199 - 1170 Bruxelles - Tél.: 02/675.37.30 - Fax: 02/660.53.38
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Edito
 Que de chemins parcourus depuis le 15 décembre 1985 !
 Cela fait 30 ans que notre asbl a été créée suite à une volonté partagée par plusieurs
 d’utiliser le parc Tournay-Solvay, joyau préservé en lisière de la Forêt de Soignes,
 comme outil de sensibilisation à la Nature. En cela ils ont été soutenus par les
 pouvoirs publics qui, outre l’accord d’un subside de fonctionnement, ont également
 rénové les écuries et garage de l’ancienne propriété, en Centre Régional d’Initiation
 à l’Ecologie (CRIE), premier du genre en Belgique francophone.
 Depuis, des milliers d’enfants (>200 000), mais également d’adultes, ont (re)
 découvert les milles et une facettes que la Nature présentent au fil des saisons. Cette
 réussite a pu être réalisée grâce aux équipements dont Tournesol-Zonnebloem a pu
 bénéficier mais aussi de part la volonté de ses administrateurs et la motivation des
 animateurs qui ont été engagés pour pérenniser et professionnaliser les services
 proposés tant pour les établissements scolaires que pour le grand public.
 La prise de conscience environnementale a évolué en trois décennies et nos activités
 aussi. Nous sommes d’ailleurs chaque semaine et chaque mois davantage sollicités
 tant les besoins d’une plus importante sensibilisation sont croissants.
                                                                                                             Luc Degraer

Sommaire
        Direction: Patrick Bulteel • Rédaction: Luc Degraer, Eline De Blander, Kaat Jans, Heide Buker
         Mise en page/ illustration: Gaëlle Carlier • Image de couverture: Tournesol-Zonnebloem

                              Activités grand public ............................................................................ 3
                              Natuurblad ............................................................................................ 4 - 6
                              Environnement .................................................................................... 7 - 8
                              Bxl et changement climatique ...................................................... 9 -14
                              Nouvelles diverses ......................................................................... 15 - 16
                              Carnet du naturaliste en herbe .................................................. 17 - 20
                              Stages d’été ............................................................................................... 21
                              Bestiaire de chez nous . ................................................................ 22 - 25
                              Ecoconsom’action . ........................................................................ 26 - 28
                              Agenda e  t visites guidées............................................................. 29 -36

 Contact
 a.s.b.l. Tournesol-Zonnebloem
                                                                Devenir membre
                                                                La cotisation, valable pour un an, s’élève à:
                                                                - 9 € pour les membres individuels;
 Chaussée de La Hulpe 199                                       - 13€ pour les familles membres;
 1170 Bruxelles                                                 - 25 € et plus pour les membres protecteurs ..
                                                                 et les écoles membres.
 www.tournesol-zonnebloem.be
                                                                Le montant peut être versé au compte
 Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h                        BE74 0682 0821 8207 de l’asbl avec comme
 Tél: 02 675 37 30 - Fax: 02 660 53 38                          communication: cotisation + nom (+ n° de
 info@tournesol-zonnebloem.be                                   membre, voir étiquette)
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nos activités grand public pour le 1 semestre 2016
Nous avons profité des dernières semaines
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de 2015 pour vous concocter notre nouveau
programme d’activité pour les mois à venir. Il
concerne autant les enfants que les adultes et
les familles.
En plus des activités habituelles, nous
proposons cette année une formation de
base à la production de semences. Vous êtes
jardinier? La problématique des semences
vous interpelle? Venez rejoindre la dynamique
des jardins semenciers bruxellois en suivant la
formation proposée en janvier prochain.
Autre nouveauté pour le prochain hiver: un
cycle de découverte de la céramique pour
les adultes.
Faites donc votre choix mais sachez que
certaines activités annoncées dans notre
newsletter de novembre dernier sont déjà
complètes, Il n’empêche qu’il y a encore de quoi
vous ravir pour vivre ensemble des moments
de partage en toute convivialité.
Vous pourrez donc découvrir les activités
en question dans le feuillet encarté dans ce
bulletin. Les stages d’été pour les enfants
sont annoncés en page 21 du bulletin et les
visites guidées familiales en page 36.

Nouvelle formation «Maîtres-Maraîchers»     Vous êtes un jardinier averti et vous avez envie
                                            d’aider d’autres Bruxellois à cultiver leurs
                                            propres fruits et légumes? Rejoignez le réseau
                                            des Maîtres-Maraîchers !
                                            Encore quelques places disponibles, appel à
                                            candidature prolongé jusqu’au 4 janvier 2016.

                                            Intéressé?
                                            Vous trouverez plus d’informations et le dossier
                                            de candidature sur notre site Internet
                                            http://www.tournesol-zonnebloem.be/fr/
Pour découvrir le réseau des Maîtres-Maraîchers, visiter le site http://maitre-maraicher.be
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Natuurblad
z oogdieren in de hoofdstad
We zien ze niet altijd, maar ze zijn er wel! Boven de stad fladderen ‘s avonds
vleermuizen, de muizen op de grond verschuilen zich dan weer in tuinen, kelders
of op de zolder. In de parken hoppen konijnen rond, maar een van de meest tot de
verbeelding sprekende zoogdieren die in Brussel ronddwalen, is toch wel de vos! De
zoogdierenatlas van Brussel brengt deze zoogdieren in kaart en jij kan daar aan
meehelpen!
Zoogdierenatlas van Brussel                      den of zelfs verdwijnen, zijn er andere die
                                                 het juist beter doen of installeren nieuwe
Verschillende soorten zoogdieren zoeken
                                                 soorten zich. Door te inventariseren kun-
ook in de hoofdstad hun plaatsje. Om te
                                                 nen we een zicht krijgen op hoe onze bio-
weten op welke plek in Brussel een soort
                                                 diversiteit ervoor staat. Deze kennis is ook
voorkomt, zou je er de Brusselse zoo-
                                                 heel belangrijk, want zo kunnen we spe-
gdierenatlas, Mammibru, op kunnen nas-
                                                 cifieke maatregelen ter bescherming van
laan. Hierin kan je per zoogdiersoort een
                                                 het leefmilieu nemen voor die soorten die
kaart vinden van waar in Brussel die soort
                                                 het moeilijk hebben.
voorkomt.
                                                 Om te weten te komen welke
De laatste Brusselse zoogdierenatlas da-         zoogdiersoorten in Brussel wonen en om
teert van 2001 en zou wel eens niet meer         een zo’n goed mogelijk beeld te krijgen
helemaal up-to-date kunnen zijn. De na-          van hun verspreiding is jouw hulp welkom!
tuur is namelijk constant in beweging.           Je kunt je waarnemingen doorgeven via
Terwijl sommige soorten zeldzamer wor-           www.zoogdierenatlasbrussel.be

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Top twee zoogdieren in het Tournay Sol-                     Op de eerste plaats met 58 waarnemin-
vay park                                                    gen (sinds 09/2010) in hetzelfde kwa-
                                                            drant staat spijtig genoeg de Siberische
We geven dagelijks animaties in het Tournay
                                                            eekhoorn (Tamias sibiricus) (figuur 3). Ik
Solvay park en zelfs met een groep luidruchti-
                                                            zeg spijtig genoeg, want het gaat hier
ge kinderen kunnen we vaak heel wat zoogdie-
                                                            om een exoot. Hij is ook welbekend on-
ren en/of hun sporen aantreffen: bosmuizen,
                                                            der de naam Aziatische gestreepte gron-
rosse woelmuizen, vossen, eekhoorns... noem
                                                            deekhoorn, wat ook meteen zijn uiterlijk,
het maar op. Ik heb even op de website van
de zoogdierenatlas van Brussel het kwadrant                 zijn gedrag en oorspronkelijke versprei-
opgezocht waar o.a. het Tournay – Solvay Park               ding beschrijft. Zijn pels bestaat uit vers-
gelegen is (figuur 1). De meest waargenomen                 chillende tinten bruin en grijs met 5 don-
inheemse soort is de rode eekhoorn (Sciurus                 kere lengtestrepen op de rug en 2 donkere
vulgaris). Deze kleine acrobaat met zijn lan-               strepen aan weerszijden van de kop. Hij
ge pluimstaart is ook één van mijn favoriete                heeft wangzakken om voedsel te hamste-
bewoners van het park.                                      ren. Zoals zijn naam doet vermoeden is hij
                                                            oorspronkelijk afkomstig uit Azië. Echter,

Figuur 1: Op de website van de Zoogdierenatlas Brus-                             Figuur 2: Aangevreten ha-
sel kan je per kwadrant de waargenomen zoogdieren                                zelnoten en dennenappels
opvragen. Zo krijg je een idee welke zoogdieren er in                            door eekhoorn.
jouw buurt voorkomen.
                                                            hij migreerde niet op eigen kracht naar
Je kan de rode eekhoorn nu nog waarne-                      hier. Het begon allemaal met een aantal
men aangezien hij geen winterslaap houdt.                   ontsnapte exemplaren die in de jaren ‘60
Enkel een dikke sneeuwlaag en zeer koud                     geïmporteerd werden als huisdieren en
of warm weer houden hem in zijn hol. Ver-                   uiteindelijk een eigen populatie in het
der kan je ook heel wat sporen terugvin-                    Zoniënwoud opbouwden. En die popu-
den van deze bewoners in het park. Ze                       latie groeide exponentieel. Een factor die
zijn namelijk verlekkerd op hazelnoten en                   een belangrijke rol heeft gespeeld, is het
dennenappels. De eerste vrucht splitsen                     ontbreken van natuurlijke vijanden. Een
ze met hun knaagtanden en handjes exact                     andere factor is hun vrij generalistische
in twee, terwijl de dennenappels nogal op                   voedselkeuze.
een slordige manier afgegeten worden
(afb.2). Ook deze indirecte waarnemingen                    In het park heb ik ze vooral rond ons ge-
kunnen doorgegeven worden op de web-                        bouw gezien. Ze halen onze moestuinbak-
site van de zoogdierenatlas Brussel. Neem                   ken overhoop om er hun wintervoorraad
dan wel een foto zodanig dat de waarne-                     in te verstoppen of ze spelen op ons dak.
ming gecontroleerd kan worden.                              Eenmaal heb ik er zelfs eentje uit onze toi-

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letten moeten halen... Ons gebouw staat              belanden we bij het welbekende vraagstuk
eigenlijk in het bovengelegen kwadrant op            over exoten in ons leefmilieu en hun impact
de website en daar staan tot nu toe slechts          op de inheemse soorten en de biodiversi-
3 waarnemingen van. Ik vermoed daarom                teit. In dit geval is de invloed van de gron-
dat de meeste waarnemingen van op de                 deekhoorn op de rode eekhoorn gelukkig
website uit het aangrenzende deel van                beperkt, ondanks het feit dat ze dezelfde
het Zoniënwoud komen. Daar worden de                 voedselbronnen hebben. Dit komt omdat
grondeekhoorns vooral waargenomen in                 ze ruimtelijk een verschillende plaats inne-
de loofbosgedeelten, en ze voeden zich               men. De grondeekhoorn kan wel heel goed
dan ook met allerlei zaden, boomknop-                klimmen, maar blijft meestal toch eerder
pen, paddenstoelen, bessen,… In tegens-              met zijn pootjes op de grond.
telling tot de rode eekhoorn, houden ze
wel een winterslaap. In België overwinte-            Ook al is tot op heden nog geen sluitend
ren de grondeekhoorns van eind oktober,              bewijs gevonden, toch zou de aanwezi-
begin november tot maart, minder lang                gheid van de grondeekhoorn een nega-
dan in hun gebied van oorsprong, waar                tieve impact kunnen hebben voor ande-
veel strengere winters heersen.                      re inheemse soorten. In jaren met hoge
                                                     dichtheden van grondeekhoorns en een
Exoten
                                                     laag voedselaanbod, is het waarschijnlijk
Dat op de eerste plaats van de waarnemin-            dat de voedselcompetitie met andere (in-
gen een exoot staat, toont ook meteen het            heemse) zaadetende zoogdier- en vogel-
belang van deze monitoring aan want zo               soorten aanzienlijk groot zal zijn.

                Afbeelding 3: Siberische grondeekhoorn te Tervuren. © Yann Coatanéa

Bronnen
• www.zoogdierenatlasbrussel.be
• http://waarnemingen.be/soort/info/1819
• Lange, R. et al. (1994). Zoogdieren van West-Europa.
   KNNV – uitgeverij, Utrecht.
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environnement
comprendre et gérer les étangs
Un étang est un plan d’eau généralement créé artificiellement par la construction
d’une digue. Plusieurs aménagements permettent le maintien et le contrôle des
niveaux d’eau (ouvrages d’évacuation). Chaque étang abrite une forte biodiversité
avec un étagement de la végétation et la présence d’une faune associée (poissons,
insectes, amphibiens, oiseaux, …). Bien géré, un étang constitue un écosystème de
grand intérêt pour la conservation du patrimoine naturel. Il peut également servir
d’escale pour les oiseaux migrateurs. Les zones humides alentour représentent aussi
un site de reproduction privilégié pour une grande variété d’animaux et de végétaux.
L’entretien des étangs passe par la réali-          lisation des vases chargées en matières
sation de mises en assec régulières, qui            organiques) et de contrôler le développe-
consistent à abaisser partiellement ou              ment des plantes aquatiques, ou encore
totalement le niveau d’eau. Les poissons            de tenter d’éliminer des espèces invasives
excédentaires, s’il y en a, sont retirés afin       végétales et animales. C’est aussi l’occa-
de maintenir un milieu favorable pour les           sion, selon les besoins, de faire différents
plantes et la petite faune aquatiques.              travaux : curage pour limiter les risques
Après la vidange, l’étang est laissé sans           d’eutrophisation (richesse en éléments nu-
eau durant l’hiver. Le remplissage se fait au       tritifs), réparation des digues, nettoyage
printemps. Cet assèchement temporaire               des ouvrages hydrauliques, colmatage des
permet de réduire l’envasement (minéra-             éventuelles fuites, élagages…

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Comme chaque hiver, une série
d’étangs régionaux gérés par Bruxelles
Environnement seront vidangés pour
diverses raisons. Les opérations ont
débuté fin octobre. Cette saison est fa-
vorable pour le poisson, aussi bien que
pour les jeunes batraciens hivernant.
Après la vidange, les étangs seront
laissés en assec (ou hors eau) pendant
quelques mois en fonction de la météo,
afin d’aérer les vases et de permettre
leur minéralisation. Cette étape per-
met également de limiter la proliféra-
tion d’espèces indésirables et d’assainir
les vases.

Les étangs concernés par les vidanges 2015-2016 sont les suivants :

•   Sobieski (Bruxelles-Laeken, Avenue Jean Sobieski) : vidange et maintien en assec. Les
    dernières investigations auront lieu afin de préparer un dossier de naturalisation des
    berges.

•   Vivier qui se trouve dans le site de l’Abbaye de la Cambre (Ixelles, Avenue E. Duray).

•   Parc Roi Baudouin phase 1 (Jette, Rue Bonaventure) : vidange et maintien en assec sui-
    te à la présence estivale d’algues toxiques. Un diagnostic de l’étang sera réalisé suite aux
    baisses estivales du niveau d’eau. La naturalisation des berges pourrait être anticipée.

•   Mellaerts grand (Woluwe-Saint-Pierre, Bld du Souverain) : vidange, pêche et maintien
    en assec.

•   Rouge Cloître 5 (Auderghem, Rue du Rouge Cloître) : vidange et maintien en assec. Un
    état des lieux des ouvrages sera réalisé avec la possibilité d’une réparation.

•   Bergoje (Auderghem, Rue Jacques Bassem) : vidange, curage, maintien en assec et en-
    tretien des ouvrages.

•   Tenreuken (Auderghem, Bld du Souverain) : vidange, remplacement du ponton exis-
    tant et entretien du trop-plein.

•   Val Duchesse aval (Auderghem, Bld du Souverain) : vidange, pêche, maintien en assec
    et entretien des ouvrages.

•   Clos des Chênes (Watermael-Boitsfort, Forêt de Soignes) : vidange, curage, maintien
    en assec et entretien des ouvrages.

•   Terlinden (Watermael-Boitsfort, Rue des Bégonias) : vidange, curage, maintien en as-
    sec et simplification des ouvrages.

                                               8
P.P. N 123 janvier - février - mars 2016 - tournesol-zonnebloem
Bruxelles et le changement climatique
la Région bruxelloise face au changement climatique
Introduction
Le réchauffement climatique global est              La Région a dès lors décidé de mettre en
certainement l’un des défis les plus im-            place des mesures destinées à y répondre
portants auxquels nous serons confron-              par l’entremise d’un Plan air-climat-éner-
tés au cours de ce siècle. Ce phénomène             gie, en cours d’adoption. L’une d’entre
et les accords internationaux qui visent à          elles prévoit de tenir compte de l’adapta-
le limiter ont été les enjeux de la dernière        tion aux changements climatiques dans
conférence de l’ONU sur le sujet, la COP21          les différents plans régionaux (Plan de
qui s’est achevé le 12 décembre dernier.            gestion de l’eau, dont le Plan de gestion
La lutte contre ce phénomène doit se fai-           des risques d’inondation fait partie ; Plan
re à deux niveaux : le premier consiste à           de gestion de la forêt de Soignes).
contribuer à l’atténuation de ce réchauf-
fement en réduisant les émissions de gaz
à effet de serre. Le second consiste à an-
ticiper et à s’adapter au changement cli-
matique inévitable attendu dans les dé-
cennies à venir en mettant en œuvre une
stratégie d’adaptation dans chaque sec-
teur de notre société susceptible d’être
impactée, positivement ou négativement,
par ce changement.
En complément des mesures d’atténua-
tion du changement climatique qui vi-
sent à réduire les émissions de gaz à effet
de serre régionales, la Région a décidé de
prendre des mesures pour mieux se pré-
parer à en affronter les effets. Cette étape
nécessitait dans un premier temps d’iden-
tifier et évaluer les vulnérabilités spécifi-
ques de la Région ce qui a été réalisé à tra-
vers une étude qui présente également les
réponses les plus adéquates à leur appor-
ter. Ce sont les principales conclusions de
cette étude que nous vous présentons.
Les vulnérabilités-clés de la Région sont
l’effet de microclimat urbain connu sous le
nom d’îlot de chaleur urbain, et les inon-
dations dues à l’augmentation des préci-
pitations.
                                                9
P.P. N 123 janvier - février - mars 2016 - tournesol-zonnebloem
Caractéristiques météorologiques actuelles               annuels et d’environ 15% des cumuls hi-
La Belgique est caractérisée par un climat               vernaux et printaniers ;
tempéré océanique en raison de sa latitude             • la quantité de précipitations sous forme
moyenne et de la proximité de l’océan At-                de neige a fortement décliné au cours du
lantique. Ce type de climat se caractérise par           20e siècle à Uccle.
des étés relativement frais et humides, et
des hivers relativement doux et pluvieux.              Apport de la phénologie à la détermina-
                                                       tion des changements climatiques passés
La température moyenne annuelle (calculée
sur une période de 30 ans, à savoir 1981–              La phénologie est l’étude de l’apparition
2010) est de 10,5°C, et les quantités annuelles        d’événements biologiques récurrents au
de précipitation s’élèvent à 852 mm d’eau.             sein du monde animal et végétal. L’observa-
                                                       tion de la date de floraison des arbres frui-
évolution du climat passé                              tiers ou celle de la date d’arrivée d’oiseaux
Le rapport «Vigilance climatique» de l’Ins-            migrateurs sont quelques exemples parmi
titut Royal Météorologique (IRM) de 2015               d’autres de ce que cette science recouvre.
dresse les tendances climatiques obser-                La phénologie suscite aujourd’hui un re-
vées sur le territoire de la Belgique et mon-          gain d’intérêt parce qu’elle constitue un
tre que le climat de la Région de Bruxelles-           indicateur robuste de l’évaluation du ré-
Capitale a évolué depuis 1833 :                        chauffement climatique récent. Les lon-
• la température moyenne annuelle a aug-               gues séries d’observations fournissent en
   menté d’environ 2 °C entre 1833 et 2007 ;           effet de précieuses chroniques de données
• la période la plus longue de l’année sans            et de statistiques dont les fluctuations sont
   jours de gel s’est allongée ;                       influencées par les conditions climatiques.
• une hausse significative du nombre an-               Dès lors leur exploitation fournit des indi-
   nuel de vagues de chaleur s’observe vers            cations sur l’évolution du climat passé.
   le milieu des années 1990 et la fréquen-            Des programmes européens se sont ainsi
   ce des vagues de froid a diminué de ma-             intéressés à la collecte de ces données phé-
   nière significative au début des années             nologiques. Une partie des données du
   1970 ;                                              réseau phénologique belge y est reprise
• pour les précipitations, on observe une              (1614 observations réparties sur 54 sta-
   augmentation d’environ 7% des cumuls                tions, entre 1949 et 2004).

                                                  10
Normales climatologiques à la station d’Uccle (1981–2010) : variations mensuelles des quantités de précipita-
         tions et températures moyennes - Source : IRM, site web : les normales mensuelles à Uccle

Projection climatique à l’horizon 2030,                    - Infrastructures et aménagement du territoire :
2050 et 2085                                                 • Un risque d’inondations accru lié à une
L’évolution probable du climat en Région                        urbanisation et imperméabilisation du
bruxelloise peut être succinctement carac-                      sol croissante ;
térisée comme suit, au vu des projections                    • Un risque de perturbation des trans-
des différents modèles :                                        ports lors d’épisodes météorologiques
• un climat plus chaud : entre +0,8°C et 1,9                    extrêmes (gel, tempête) ;
   °C en 2030 ; +1,3°C et 2,8°C en 2050 et                   • Une vulnérabilité accrue et une mauvaise
   +1,9°C et +5,4°C en 2085. Au mois d’août                     adaptation aux canicules et aux séche-
   2085, l’augmentation projetée de la tem-                     resses des infrastructures de transport
   pérature est de 8,9°C selon les projec-                      et du bâti avec un renforcement attendu
   tions les plus pessimistes ;                                 de l’effet d’îlot de chaleur urbain.
• des hivers moins froids et plus pluvieux                 - Ressources en eaux : incertitude sur l’évolu-
   (avec des épisodes de pluies intenses en                tion de la recharge des nappes et de la qua-
   hiver) ;                                                lité des eaux souterraines et de surface, mais
• des canicules estivales plus fréquentes.                 aussi une affectation de la navigation sur le
                                                           canal, en période estivale ;
Les vulnérabilités de la Région bruxelloi-                 - Santé :
se face au changement climatique                             • Aggravation potentielle des risques liés
                                                                à une mauvaise qualité de l’air en été et
La Région bruxelloise présente une vul-
                                                                aux vagues de chaleur en été;
nérabilité particulière compte tenu d’une
forte concentration de population et d’ac-                   • Impacts sanitaires ponctuels à court
tivités économiques sur son territoire : elle                   terme (ex : canicules) ;
pourrait dès lors être très sensible à toute               - Social : contraste social très prononcé avec
évolution brusque de son environnement                     un public vulnérable principalement re-
naturel ou socio-économique. Les vulnéra-                  groupé dans le centre-ville dont le parc du
bilités-clés sont les suivantes :                          logement peut être de moins bonne qualité

                                                      11
et dont l’accès aux zones refuges (espaces            aussi bien au niveau du confort, qu’au ni-
verts, etc.) est moins aisé que pour les po-          veau des consommations énergétiques
pulations situées en périphérie des centres.          (climatisation) et des nuisances associées.
- Biodiversité : risque fort de dépérissement         La minéralisation des villes, caractérisée
de la hêtraie cathédrale de la Forêt de Soi-          par le remplacement de la végétation et
gnes.                                                 des zones humides par du béton et de l’as-
                                                      phalte, contribue à ces problèmes. Ainsi,
Microclimat urbain : l’îlot de chaleur urbain         par exemple :
Les grandes villes développent de plus en             • la réduction de la couverture végétale
plus fréquemment en leur centre un certain              et la multiplication des murs verticaux
nombre de problèmes microclimatiques,                   augmentent la surface collectant le flux
dont le plus connu est l’ «îlot de chaleur ur-          radiatif solaire ;
bain», qui se produit en cas de forte chaleur         • l’utilisation de matériaux de couleurs
par la formation de couches d’air chaud au              sombres pour les routes et les bâtiments
niveau du sol. Celui-ci renforce la pollution           entraîne une absorption plus importante
de l’air en aggravant la formation d’ozone              de l’énergie solaire incidente (albédo) ;
et l’inversion thermique (rôle de couvercle           • la capacité de l’environnement direct à
au-dessus de la ville et bloque l’évacuation            abaisser les températures journalières par
des polluants), ce qui en amplifie les effets           évaporation ou évapotranspiration (eau
sanitaires.                                             et plantes) et par ombrage est réduite.
Il est caractérisé par une augmentation des
                                                      Ces élévations locales de températures
températures dans les zones urbaines, par
                                                      sont aussi liées aux activités humaines plus
comparaison à celles obtenues en zone ru-
                                                      concentrées en ville (rejets de gaz de com-
rale proche.
                                                      bustion, rejets d’air chaud par les systèmes
Cette augmentation des températures est               de climatisation, eaux chaudes circulant
susceptible d’entraîner des perturbations             dans les égouts, etc.).

             Illustration du profil thermique caractéristique d’un îlot de chaleur urbain
                                                 12
Effets de la végétation et de l’eau sur les            matinale et parce qu’elle s’échauffera moins
microclimats urbains                                   vite qu’une allée en plein soleil. L’effet po-
La présence d’eau et de végétation permet              tentiel du parc est également largement
d’abaisser les températures journalières               déterminé par le climat : plus le climat est
par évaporation ou évapotranspiration et               chaud et sec, plus l’effet sera important.
par ombrage notamment.                                 Enfin, les avantages offerts par les dispositifs
Ainsi, en particulier, la présence d’une riviè-        naturels touchent également à des préoc-
re ou d’un bassin d’eau par exemple peut               cupations diverses allant au-delà de l’aspect
considérablement modifier certaines des                purement microclimatique. Celles-ci vont
composantes du climat local, via un mé-                des considérations esthétiques et visuelles
canisme de rafraîchissement par évapora-               aux intérêts structurels et fonctionnels. Ces
tion. Ce mécanisme aura un impact varia-               avantages indirects sont ainsi susceptibles
ble, notamment d’après la surface d’eau en             d’induire des modifications multi-sensoriel-
contact avec l’air.                                    les dans la perception de l’espace urbain
                                                       (notion d’ «ambiance»), car les potentialités
D’autre part, une similitude est observée
                                                       intrinsèques de ces espaces les transfor-
entre la fonction végétale et la fonction du
                                                       ment en lieux de détente, de rencontre et
plan d’eau. Par exemple, la voûte formée
                                                       permettent un grand nombre d’activités.
par le feuillage protège des apports solaires
et des éblouissements (la transmission du
                                                       Obligations internationales
rayonnement solaire à travers une couche
de végétation sera plus ou moins limitée en            Plusieurs dispositions internationales im-
fonction de la saison et du type de feuilla-           posent de mener une réflexion sur l’adapta-
ge) et elle maintient par ailleurs la fraîcheur        tion au changement climatique : au niveau
dégagée par la présence éventuelle d’eau à             international, la Convention-cadre des Na-
proximité. Les végétaux ont ainsi la possibi-          tions-Unies sur le changement climatique
lité de modifier leur environnement thermi-            impose aux Parties signataires de se prépa-
que par leurs actions sur les rayonnements             rer à mettre en œuvre l’adaptation.
de courte et de grande longueur d’onde,                Au niveau européen, l’Union européenne
par leur influence sur les écoulements aé-             a d’abord publié en 2009 un Livre blanc
rauliques (effet «brise-vent»), et par le phé-         sur l’adaptation au changement clima-
nomène d’évapotranspiration.                           tique puis, en avril 2013, sa stratégie
Ainsi, des données concernant différentes              d’adaptation au changement climatique.
villes montrent que les écarts de tempéra-             Une plate-forme européenne consacrée
ture entre un parc et ses environs vont de             à l’adaptation au changement climatique
1°C à 6,8°C, le plus grand écart étant obtenu          (Climate-ADAPT10) regroupe les derniè-
pour de grands parcs. Cependant, pour des              res données relatives à l’action en matière
parcs de taille équivalente, les écarts peu-           d’adaptation dans l’UE ainsi que plusieurs
vent varier de 1,5°C à 4°C. L’extension de             outils d’aide à la décision.
l’effet spatial du rafraîchissement semble             En application de ces obligations interna-
en outre augmenter avec la taille des parcs.           tionales, la Belgique est en train de déve-
D’après les mesures réalisées, les espaces             lopper son Plan national d’adaptation au
urbains végétalisés sont par ailleurs plus             changement climatique au sein de la Com-
chauds que les parcs, mais plus frais que les          mission Nationale Climat11. Ce plan na-
espaces minéraux. Une pelouse sera égale-              tional contiendra notamment les mesures
ment plus fraîche, du fait de son humidité             bruxelloises.
                                                  13
Mesures d’adaptation en Région bruxelloise           Cependant la Région a décidé de mettre en
La Région dispose de compétences-clés                place des mesures additionnelles et complé-
                                                     mentaires aux plans existants. Ces mesures
pour poursuivre le développement et la
                                                     sont définies dans le projet de Plan régio-
mise en œuvre de politiques ambitieuses
                                                     nal air-climat-énergie, en cours d’adoption.
d’adaptation aux changements climati-
                                                     Elles sont principalement orientées autour
ques (environnement, aménagement du
                                                     des axes suivants :
territoire, économie, transports, travaux
publics, énergie...).                                • adapter la gestion de l’eau, y compris au
                                                        niveau communal, pour assurer la prise
Dans le cadre de certaines de ces compé-                en compte de l’évolution climatique ;
tences, il faut signaler que le Règlement
                                                     • adapter les infrastructures pour réduire
Régional d’Urbanisme (RRU) et plusieurs
plans déjà en vigueur contribuent à l’amé-              l’albédo et l’effet d’îlot de chaleur urbain ;
lioration de l’adaptation de la Région de            • développer et adapter le patrimoine vé-
Bruxelles-Capitale aux effets des change-               gétal dans la Région, y compris la Forêt
ments climatiques.                                      de Soignes.

Bibliographie
* Bruxelles Environnement-IBGE, Collection de fiches documentées, thématique Climat, 2015
* Institut Royal Météorologique de Belgique (IRM), mai 2015. « Vigilance climatique 2015 ». 87 pp.
                                                14
Nouvelles diverses
si vous n’avez pas encore de calendrier 2016 …
2016 est l’année internationale des légumineu-
ses. C’est l’occasion de mettre en avant ces ali-
ments pas toujours connus et qui peuvent avan-
tageusement remplacer les protéines animales.
En 12 recettes savoureuses à base de légumi-
neuses, Bruxelles Environnement vous propo-
sons de faire un tour inspiré, et joliment illustré
par Cécile Bertrand, des cuisines du monde, à
travers son calendrier 2016.
Car il faut le savoir, la production intensives de
viande et produits laitiers engendre des problè-
mes au niveau de la qualité des produits et de
l’environnement.
Que les amateurs de bonne chère se rassurent : il est facile et bien agréable d’en manger
moins, mais mieux ! Qui dit protéines, ne dit pas forcément viande : en variant bien les
sources de protéines, on peut même manger végétarien et ne manquer de rien !
Remplacez régulièrement les protéines d’origine animale (viande et poisson) par des
protéines d’origine végétales comme les céréales (blé, maïs, riz...) combinées à des
légumineuses (lentilles, soja, haricots rouges, pois cassés...).
Les abonnés au journal Ma ville notre planète l’ont reçu avec le numéro spécial (le numéro
100 du magazine !) à la mi-novembre.
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                 02 775 75 75 ou info@environnement.irisnet.be

expo-photo

           Du vert en stoemelings
             Quand la nature reprend sa place
                              Natagora Bruxelles a le plaisir de vous présenter sa nouvelle
                              expo-photo «Du vert en stoemelings – Quand la nature
                              reprend sa place ».
                              Cette exposition est le résultat de la 4ème édition de leur
                              concours photo, sur le thème de la végétation spontanée
                              dans l’espace public (rues, parcs, friches…) et dans des
                              lieux inattendus ou insolites de la Région de Bruxelles-
                              Capitale, qui vient de se clôturer. Le moment est donc venu
                              de récompenser les meilleurs clichés.

                              L’exposition est visible aux Halles St-Géry (Place St-
                              Géry, 1000 Bruxelles) jusqu’au 31/01/2016.
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idée de cadeau ...
Avez-vous vu fin 2014 ou début 2015 le film Bruxelles Sauvage, faune capitale ? Il vous a
certainement plu. Vous avez peut-être même acheté le DVD. Actuellement est disponible le
livre ‘Bruxelles Sauvage’ édité par La Renaissance du Livre. L’ouvrage, illustré par des images
extraites du film, revient sur les coulisses du tournage.
Au format 24x21cm, il comprend 96 pages et est préfacé par Claudine Brasseur (Jardin
Extraordinaire). Le DVD du film est maintenant disponible en 2 formats : la version TV 52 min
FR+NL et la version longue en français (1h05).

Prix :
4 Livre : 19,90 € + frais d’expédition (4 € pour la Belgique, 5 € pour l’Europe);
4 DVD : 12 € (10 € à partir de 2 exemplaires) + frais d’expédition (3 € pour la Belgique, 4 €
  pour l’Europe);
4 Pack Livre + DVD : 30 € + frais d’expédition (4 € pour la Belgique, 5 € pour l’Europe);
             Livre et DVD peuvent être commandés sur le site du film :
                           www.bruxelles-sauvage.be
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l’hibernation
                                 Hmmm, l’hiver… Dehors, il fait froid, le gel colorie le
                                 jardin en blanc, des petites étoiles de givre se dessinent
                                 sur les fenêtres. Et dedans, quel bonheur de s’asseoir
                                 près du chauffage avec une bonne tasse de chocolat
                                 chaud, quelques pains d’épices et un bon livre. On ne
                                 mettrait décidément pas un chien dehors…
                                 Mais une pensée inconfortable s’immisce dans un coin
                                 de l’esprit : comment font tous les compagnons des
                                 jardins et forêts qui n’ont pas de maison, de chauffage,
                                 de chocolat pour se réchauffer ?
Tenez, prenons par exemple ce petit chenapan aux piquants hérissés qu’on rencontre
parfois à la tombée du jour avec son nez dans la gamelle du chat. Vous avez deviné,
c’est bien du hérisson que je parle.
Malgré cet égarement dans une nourriture plutôt industrielle et indéfinissable,
l’hérisson fait partie du groupe des insectivores comme la taupe et la musaraigne.
Ses repas nocturnes incluent donc chenilles, coléoptères, papillons de nuit… Dans
une nuit, un hérisson peut dévorer 30 chenilles (qui auraient autrement dévoré
choux, salades et fleurs…). Mais il ne s’arrête pas là : limaces, mille-pattes, vers de terre
constituent d’autres mets de choix. Ses dents aiguisées lui permettent également
de croquer les coquilles des escargots et les œufs d’oiseaux nichant par terre.
Le souci avec ces délices commence avec l’arrivée des froids d’hiver : insectes et
mille-pattes disparaissent, vers de terre, limaces et escargots s’enterrent
bien profondément et ne montrent plus leurs tentacules en
surface… Il ne reste alors plus qu’une seule solution pour
l’hérisson s’il ne veut pas mourir de faim (et de froid, parce
que ses piquants ont remplacé une fourrure bien épaisse) :
hiberner, passer l’hiver en complète léthargie jusqu’à ce
que la température devienne plus clémente et que les
friandises, avec ou sans pattes, fassent à nouveau leur
apparition.
Mais pour passer plusieurs mois à
dormir, mieux vaut faire ses réserves.
Et c’est ainsi que l’animal va se gaver
littéralement au cours de l’automne
pour atteindre un poids royal de 800 à
1200 g.
 Puis, vers novembre, lorsque la température
tombe durablement en dessous des 8 à 10°C, il
est temps de chercher un endroit bien abrité pour installer
l’abri d’hiver. Chaque hérisson se fabrique le sien, mais parfois,
les jeunes d’une même portée vont se trouver un abri commun.
Un vieux tas de bois, une haie, un massif de ronces, voire une
cavité en dessous de la cabane du jardin ou une vieille remise
font parfaitement l’affaire.
 Le hérisson se met à rassembler des feuilles, mousses et autres
végétaux qu’il entasse dans l’abri de son choix. Pour finir, il creuse un trou dans son
tas de feuilles, se place au milieu et y tourne sur lui-même de manière à brosser les
feuilles avec ses 5000 à 6000 pointes. Il résulte de cette action une chambre en forme
de boule aux parois lisses. Le brossage a déposé les feuilles comme les écailles d’un
poisson, se chevauchant et interdisant ainsi l’entrée du nid aux plus froids des vents
de nord d’hiver.

                                                 Après une ou deux nuits de travail
                                                 acharné, le nid est prêt et l’hérisson n’a
                                                 plus qu’à mettre son réveil sur le mois
                                                 de mars….
                                                  Lorsque le hérisson hiberne, sa
                                                 température corporelle passe de 35°C
                                                 à 5°C. Le cœur ne bat plus que 8 fois
                                                 pas minute, au lieu de 180 en temps
                                                 normal. La respiration aussi ralentit : de
                                                  30 à 40 respirations par minute, il passe
                                                  à 3 ou 4.
                                                   Tout son corps fonctionne ainsi
                                                  beaucoup plus lentement qu’à
                                                  l’habitude ce qui lui permet de
                                                  consommer très lentement les calories
                                                   accumulées dans la graisse.

 Malgré cela, l’hibernation constitue un régime amaigrissant très efficace: au réveil,
l’hérisson ne pèse plus que 400g. Les jeunes hérissons qui n’ont eu que peu de temps
pour accumuler de la graisse paient chaque année un lourd tribut : environ la moitié
ne survit pas à son premier hiver.
Le sommeil d’hibernation est profond, mais l’hérisson devra quand même se réveiller
de temps en temps, pour faire des pauses pipi. C’est que même au ralenti, les déchets
s’accumulent dans le corps ce qui est très dangereux pour l’animal. Ces réveils, aussi
courts soient-ils, coûtent énormément d’énergie à l’animal, jusqu’à 90 % de ce qu’il a
emmagasiné ! C’est pourquoi il faut surtout éviter de réveiller inutilement un hibernant,
même si la tentation est parfois grande d’aller voir comment va le petit dormeur au
fonds du jardin !

Après un long hiver, arrive enfin le mois de mars et ses premières douceurs. Temps
pour le hérisson de se réveiller. Quelques étirements plus tard (il vient quand même de
dormir pendant 4 à 5 mois), vous devinerez aisément quel sera sa première occupation:
se remplir l’estomac et se refaire un peu de graisse. Avant de penser aux amours du
printemps…

Comment aider l’hérisson dans son jardin?
                                 •     Laisser ou créer des abris potentiels : tas de bois,
                                 haies, roncier, compost… et ne pas ramasser toutes les
                                 feuilles dès qu’elles tombent (c’est aussi meilleur pour
                                 le sol).

                                 •     Avant d’enlever ou de brûler un tas de bois et de
                                 feuilles mortes, vérifier s’il n’est pas occupé par un nid
                                 de hérisson (en hiver comme en été : une hérissonne y
                                 a peut-être installé sa maternité).

• Créer des passages entre jardins : le hérisson a besoin d’un territoire de minimum
1000m².

• Insecticides et limacides tuent aussi le hérisson qui mange ces animaux, alors qu’il
s’occupait justement de débarrasser le jardinier de ces hôtes indésirables.

•   Ne pas perturber l’hérisson en hiver.

• Les pièces d’eau aux bords trop raides ou des
piscines peuvent devenir des pièges mortelles
pour le hérisson. Il vaut mieux penser à installer
une planche comme remonte-pente.

• Pour survivre un hérisson doit peser
minimum 800 gr. Si vous en rencontrez un
qui semble mal en point, conduisez-le dans
un centre C.R.E.A.V.E.S. (Centre de revalidation
des espèces animales vivant à l’état sauvage)
(rens.: 02 521 28 50 ou www.protectiondesoiseaux.be)
Et les autres vertébrés …
Comme le hérisson, d’autres animaux laissent l’hiver
être l’hiver et entrent en léthargie pratiquement
ininterrompu du début de l’hiver jusqu’au printemps.
Parmi ces animaux, on retrouve par exemple le loir, le
lérot, les chauve-souris, la marmotte et la grenouille.
Ces animaux dorment profondément, leur température
corporelle baisse très fortement, ils respirent très
lentement et le cœur ralentit fortement. On dit que

                                                               © J.-L. Gathoye-Plecotus
l’animal est en hibernation.

D’autres, comme l’écureuil, l’ours et le blaireau, passeront
seulement les jours les plus froids et humides à dormir
dans leur nid ou leur terrier. Leur température corporelle
baisse légèrement, mais ils se réveillent facilement
et sortent pour se nourrir lorsque les températures
sont plus clémentes. On parle alors de somnolence
hivernale ou hivernation.

Il y a aussi des animaux qui restent actifs tout l’hiver,
comme le renard et le chevreuil. Ils ont une bonne double protection contre le froid,
formée par une couche de graisse sous la peau et une fourrure, un pelage qui s’est
épaissi avec l’arrivée de l’hiver.

D’autres, comme beaucoup d’oiseaux insectivores (hirondelles, coucous, etc), choisissent
comme quartiers d’hiver le Sud de l’Europe ou l’Afrique, où les ressources en nourriture
sont disponibles. Ils sont donc partis en migration.
stages pour enfants - été 2016
Comme chaque année, nous proposons
des stages d’été pour enfants tant au
Centre Régional d’Initiation à l’Ecologie
(parc Tournay- Solvay) qu’à la Ferme d’Uccle
(parc Fond’Roy).

Les périodes et groupes d’âge proposés sont :
- du lundi 4 au vendredi 8 juillet 2016
- du lundi 11 au vendredi 15 juillet 2016
- du lundi 22 au vendredi 26 août 2016
                                                           Les informations complètes seront disponi-
- 6-8 ans (fin 3ème maternelle à fin 2ème primaire)        bles sur notre site Internet pour le 1er février
- 9-12 ans (fin 3ème primaire à fin 6ème primaire)         2016 au moment de l’ouverture des inscrip-
                                                           tions (formulaire en ligne ou à la demande).

         Renseignements : 02 675 37 30 ou stage@tournesol-zonnebloem.be
                        www.tournesol-zonnebloem.be

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Bestiaire de chez nous
la saga des perruches bruxelloises
Alors que le crépuscule s’installe progressivement dans le parc, les cris aigus qui ont
intrigué durant la journée le promeneur vont se multiplier et signaler le début du
rassemblement nocturne de milliers d’oiseaux…

Entourant la Basilique de Koekelberg,
le parc Élisabeth constitue chaque soir
la destination finale de vols rapides
se succédant par vagues de dizaines
d’exemplaires qu’on imagine échappés
d’une gigantesque volière exotique. Au
lieu d’oiseaux indigènes connus pour
leur sociabilité – étourneaux sansonnets
à la livrée sombre ou pigeons ramiers au
corps gris bleu –, il s’agit ici d’oiseaux vert
émeraude, plus familiers des tropiques que
du 50e degré de latitude nord !

Un essaimage volontaire
Lors de l’Exposition universelle de Bruxelles
de 1958, la marque Meli disposait sur le                 Seul le mâle de la Perruche à collier possède la
                                                         caractéristique qui donne le nom à l’espèce.
plateau du Heysel à Laeken de son propre                 Copyright Magalie Tomas Millan
pavillon au pied de l’Atomium où elle
présentait le processus de fabrication
                                                       étendue : en Afrique, du Sénégal au nord de
du miel. Après la clôture de l’événement
                                                       la Somalie, et en Asie, du Pakistan jusqu’en
international, Meli reçut l’autorisation de
                                                       Birmanie. Aguerrie dans ce territoire
réaliser un parc d’attractions sur les anciens
                                                       immense à occuper des milieux très variés
terrains de « La Belgique Joyeuse ». Jusqu’à
                                                       et à supporter des climats très différents,
sa fermeture en 1987, on y trouvait aussi une
                                                       elle n’a pas eu de difficultés à s’adapter à
volière dont les gestionnaires, convaincus
                                                       la météo et aux parcs bruxellois.Au tout
de contribuer à la « diversification » de
                                                       début des années 1990, la population
l’avifaune bruxelloise, allaient procéder,
                                                       nicheuse y était comprise entre 120 et 300
dès 1974, à un premier lâcher de perruches
                                                       couples pour s’établir à un effectif estimé,
à collier.
                                                       au début des années 2000, entre 480 et
                                                       1200 couples.
Une couronne vert émeraude autour de
                                                       Mais ce sont le repérage et le suivi des
Bruxelles
                                                       dortoirs qui allaient livrer les chiffres les
De tous les perroquets et perruches                    plus étonnants (voir encadré), témoignant
(famille des psittacidés), la Perruche à               sans équivoque de l’expansion en régions
collier possède l’aire de répartition la plus          flamande et wallonne.
                                                  22
Une cousine venue du Sud                                 Perruche alexandre. En 1998, celle-ci était
Tandis que les populations «historiques»                 repérée dans le dortoir des perruches à
de perruches à collier du nord de Bruxelles              collier à Evere et, l’année suivante, 6 couples
s’adaptaient progressivement à leur nouveau              nicheurs étaient découverts à Jette. La
territoire et préparaient leur dispersion                progression des effectifs est depuis lors
tous azimuts, une autre espèce faisait son               continue, la population étant estimée de
apparition à Uccle, au sud de l’agglomération.           nos jours à plus de 40 couples.
De taille légèrement inférieure, la «Perriche»
jeune-veuve ou Conure veuve, possède un
mode de reproduction unique. Délaissant les
trous d’arbres recherchés par la majorité des
psittacidés, cette sud-américaine construit
des nids communautaires fait de brindilles
et de branches où chaque couple occupe
une logette. Cette construction, positionnée
naturellement dans un arbre, peut reposer
en milieu urbain sur d’autres supports
(pylônes, conduites d’aération et même…
grue de chantier active !). Longtemps sujets
à des fluctuations, les effectifs actuels sont
estimés à 125 à 250 couples.

                                                           Contrairement à la Perruche à collier, la Perruche
                                                           alexandre a une tache bordeaux sur l’avant de
                                                           l’aile. De même, un collier est aussi présent chez
                                                           le mâle mais pas chez la femelle.
                                                           Copyright Magalie Tomas Millan

                                                         Des oiseaux de cage recherchés
                                                         Le succès des perruches bruxelloises ne
  On reconnaît la Perriche jeune-veuve, chez             doit pas faire oublier le sort peu enviable
  laquelle il n’y a pas de dimorphisme sexuel,           de quantité d’autres espèces voisines.
  au devant du corps gris clair.                         Recherchés comme oiseaux de volière pour
  Copyright Magalie Tomas Millan                         leurs magnifiques coloris et l’aptitude de
                                                         certaines espèces à imiter la voix humaine,
Dans les bagages d’Alexandre le Grand                    les Psittacidés font l’objet d’un commerce
Les premiers psittacidés apprivoisés auraient            qui n’a pas cessé de se développer. Ce trafic
été introduits d’Orient en Europe par les                international, conjugué à la destruction des
Grecs qu’Alexandre le Grand avait entraînés              forêts tropicales, a progressivement entraîné
jusqu’aux Indes lors de ses expéditions                  la raréfaction de nombreuses espèces à tel
militaires. Deux espèces de perruches très               point que, de nos jours, sur les 330 espèces
semblables ont d’ailleurs été associées au               recensées, 71 sont menacées de disparition.
nom du célèbre souverain macédonien. La                  Pour 10 autres espèces, il est déjà trop tard :
plus petite n’est autre que la Perruche à collier        elles n’existent plus qu’à l’état de spécimens
et la plus grande est toujours dénommée                  naturalisés dans des musées.

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Un observatoire bruxellois des perruches               Quelles sont les causes d’une telle «
                                                       success-story » ? L’offre importante de sites
L’incroyable essor des rassemblements
                                                       de nidification, la diversité des sources de
nocturnes de perruches à collier et
                                                       nourriture dont les mangeoires, la rareté
alexandre est suivi par Aves, le pôle
                                                       des hivers rudes depuis près de vingt-ans
ornithologique de Natagora, épaulé par                 ans ainsi que, sans doute, une assez faible
de nombreux bénévoles, dans le cadre                   prédation.
d’un programme de surveillance de l’état
de l’environnement bruxellois, initié par
Bruxelles Environnement(-IBGE).
Dès 1974, un dortoir s’est formé à proximité du
Heysel, ensuite il s’est déplacé à Sterrebeek,
puis à proximité de l’OTAN (Evere) jusqu’en
2002, pour finalement s’installer à l’intérieur
de son enceinte. En 1998, il rassemblait plus
de 2 000 exemplaires et pas moins de 5 300
en 2002. Depuis 2004, le dortoir s’est scindé
et le parc Élisabeth à Koekelberg, déjà
utilisé comme pré-dortoir, sert désormais
de refuge nocturne à une part majoritaire                 Perriches jeunes-veuves au nid.
des perruches. Les comptages simultanés                   Copyright Luc Degraer
réalisés au cours de l’été 2007 ont permis
d’évaluer la population drainée par les deux           La progression de la Perruche à collier
dortoirs à plus de 8 000 individus.                    suscite des craintes, surtout concernant des
                                                       risques de compétition avec les espèces
                                                       indigènes. Ces appréhensions sont-elles
                                                       fondées?
                                                       En cas de compétition effective pour une
                                                       cavité, les observations montrent que la
                                                       perruche est souvent dominante. Sa grande
                                                       taille et l’occupation des trous dans les
                                                       arbres dès l’hiver constituent des avantages
                                                       certains. Toutefois, l’offre actuelle en cavités
                                                       est énorme vu l’âge avancé des peuplements
                                                       dans la majorité des parcs bruxellois et la
                                                       capacité des perruches à agrandir la moindre
                                                       amorce dans le bois. Les « points d’écoute
                                                       » indiquent d’ailleurs une bonne santé des
                                                       populations régionales de cavernicoles
                                                       indigènes. S’il n’y a donc pas d’impact majeur
                                                       de nos jours, il est important de continuer à
                                                       suivre l’évolution de l’avifaune et aussi de
                                                       veiller à ne pas réduire brutalement l’offre
  Certaines perruches à collier occupent des           en arbres adéquats.
  trous de boulin de nos immeubles !                                                     Jean Rommes
  Copyright Luc Degraer                                                                      Natagora

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