LECANADA PACIFIQUE ÀL'ÈRE DU - BUSINESS COUNCIL OF CANADA
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Source : Richard International Limitée Source : MDS Nordion Le Conseil canadien des chefs d’entreprise regroupe les dirigeants d’entreprise dans le but de façonner la politique publique dans l’intérêt d’un Canada plus prospère et d’un monde meilleur.
Table des matières Collectivement, les membres du CCCE dirigent des entreprises qui comptent : • 4,5 billions de dollars d’actifs • 850 milliards 2 Message du président du conseil 4 Message du président et chef de la direction 6 Rétrospective de l’année de recettes • 1,4 million d’employés • 3 milliards de dollars investis en recherche et développement 12 Le Canada à l’ère du Pacifique 16 Combler les lacunes 22 Événements et publications 24 Conseil d’administration 26 Les membres CONSEIL CANADIEN DES CHEFS D’ENTREPRISE 29 Le personnel du Conseil 1
Message du président Conseildu Plus de cinq ans après la crise financière de 2008, l’onde de choc continue de faire sentir ses effets dans l’ensemble de l’économie mondiale. La crise et la récession qui a suivi ont entraîné de nombreux changements dans le mode de fonctionnement des entreprises du monde entier et dans la réglementation des systèmes financiers internationaux. Dans certains pays, ces répercussions ont fait apparaître des faiblesses structurelles et institutionnelles que la période de prospérité économique avait masquées jusque là. Ici au Canada, l’incidence de la crise a été moins marquée. Cela témoigne en partie de la résistance de notre système économique qui se caractérise par une réglementation et une politique gouvernementale guidées par le bon sens. Cela montre aussi les pratiques responsables de gestion du risque adoptées par un grand nombre d’entreprises canadiennes de premier plan. Pour les entreprises comme pour le gouvernement, une vision myope est dangereuse. Les sociétés qui adoptent une vision stratégique à long terme, en gérant leurs ressources avec discernement et en agissant toujours avec intégrité, arrivent à créer une valeur durable et à fidéliser leurs clients. Les activités du Conseil canadien des chefs d’entreprise (CCCE) sont également motivées par une perspective à long terme. À titre de dirigeants d’entreprise, l’avenir du Canada nous Rapport annuel 2013 tient à cœur. Nos secteurs d’activités couvrent une vaste gamme de sujets, mais nous faisons tous la promotion de politiques publiques saines qui favorisent une croissance économique durable et qui renforcent la capacité du Canada à prospérer dans l’économie mondiale. Ce genre de politiques favorise un climat commercial positif qui aide les sociétés à prendre de l’ampleur, à créer des emplois rémunérateurs et à investir dans leurs collectivités. 2
C’est d’ailleurs l’importance que le CCCE accorde à une perspective à long terme qui l’a incité en 2011 à mettre sur pied Le Canada à l’ère du Pacifique, une initiative pluriannuelle visant à maintenir la prospérité de notre pays à une époque où le pouvoir économique se tourne vers l’Asie. Vous trouverez quelque part dans le présent rapport, un compte rendu détaillé de cette initiative, un examen des leçons que nous avons retenues jusqu’à présent, ainsi qu’un résumé des grandes priorités de notre programme stratégique. À mesure que nos travaux relatifs au Canada à l’ère du Pacifique avançaient, nous avons constaté que certains thèmes revenaient constamment : le défi de s’assurer que la main-d’œuvre du Canada est préparée à faire face à une concurrence croissante, les progrès rapides de la technologie et le changement démographique. Au CCCE, nous sommes déterminés à faire notre part pour relever le défi des compétences à long terme pour le Canada. L’économie mondiale évolue et les pays en développement font des investissements sans précédent dans l’éducation et la formation, et produisent un nombre croissant de travailleurs hautement qualifiés. Le Canada a longtemps été un des pays où la main-d’œuvre était la mieux formée, mais notre avantage en capital humain s’amenuise. Afin de préserver notre qualité de vie, d’attirer l’investissement et de créer des emplois de qualité, le Canada doit déployer des efforts concertés pour valoriser les compétences, les connaissances et les talents de sa population. Au CCCE, nous sommes déterminés à faire notre part pour relever le défi des compétences à long terme pour le Canada. Nous lançons cette année une initiative pluriannuelle appelée Agir pour le Canada : compétences et emplois pour le 21e siècle. Notre objectif est de rassem- bler les entreprises, le gouvernement et les éducateurs pour qu’ils trouvent des solutions, partagent des idées et des pratiques exemplaires, et pour qu’ils mobilisent la prochaine génération de travailleurs canadiens. Ce faisant, nous avons l’intention d’examiner de près le système éducatif du Canada pour voir si les diplômés sont dotés des compétences requises pour réussir sur un marché du tra- vail en évolution. Nous étudierons ce que les sociétés et les établissements d’enseignement – universités, collèges et écoles polytechniques – peuvent faire pour améliorer le passage du milieu scolaire au marché du travail. Nous examinerons aussi ce que les entreprises elles- mêmes peuvent faire pour que la main-d’œuvre soit motivée, mobilisée et productive (voir page 16 pour obtenir des exemples de pratiques exemplaires liés à la formation en milieu de travail et au mentorat en leadership). À titre d’employeurs de premier plan, nous sommes conscients de l’importance d’investir dans nos citoyens. Leurs connaissances, leur expérience et leur dynamisme permettent à nos sociétés de croître et de prospérer, autant d’aptitudes qui contribuent éventuellement à l’ensemble de la collectivité. Les défis liés à la main-d’œuvre de notre pays sont complexes et profondément ancrés; de nombreux problèmes sont interdépendants et mettent en cause de multiples intervenants. En partenariat avec d’autres représentants des secteurs public, privé et sans but lucratif, les CONSEIL CANADIEN DES CHEFS D’ENTREPRISE membres du CCCE s’engagent à définir une vision responsable et à long terme qui renforcera l’avantage dont jouit le Canada sur le plan du capital humain. Paul Desmarais, Jr. Président du conseil 3
Message du président chef et de la direction Comme le veut l’adage, les généraux préparent toujours la dernière guerre. Mais pourquoi leur jeter la pierre? Les économistes, les politiciens et bon nombre d’entre nous avons la même habitude de nous soucier des problèmes du passé, au point d’être pris au dépourvu face aux défis que l’avenir nous réserve. Il faut absolument éviter cet écueil au moment où nous sommes appelés à réfléchir sur l’état du marché du travail au Canada. Au début de 2008, 5,9 p. 100 de la population active était au chômage, soit le niveau le plus bas en 30 ans. La récession a fait grimper ce taux à un sommet cyclique de 8,7 p. 100 en septembre 2009. Il a diminué depuis, mais reste bien au-delà des niveaux enregistrés avant la récession. Le marché de l’emploi s’avère encore plus morose pour les jeunes Canadiens. En effet, depuis plusieurs années maintenant, le chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans frise les 14 p. 100, soit le double du taux national. Les experts prédisent une « génération perdue » de Canadiens qui partent du mauvais pied dans le marché du travail et qui risquent de ne jamais atteindre la stabilité professionnelle et le niveau de vie dont bénéficiaient leurs parents. Un récent documentaire de la CBC les a qualifiés de « génération chômage », Rapport annuel 2013 tout en ajoutant que la pénurie d’emplois que subissent les jeunes est une « bombe à retardement » qui menace l’économie dans son ensemble. Il est incontestable que le chômage des jeunes est un enjeu majeur, tout comme le nombre élevé de diplômés de niveau collégial ou universitaire à la recherche d’un emploi. Or, l’histoire se répète et « dans le temps », la situation était pire qu’elle ne l’est actuellement. À la suite de la récession de 1981–1982, le taux de chômage parmi les jeunes de 15 à 24 ans a atteint presque 20 p. 100. La situation s’est améliorée à mesure que l’économie a repris de la vigueur, mais au lendemain du ralentissement économique au début des années 1990, le 4
chômage des jeunes connut une nouvelle flambée qui dépassa les 17 p. 100. Comparée aux creux précédents, la situation actuelle semble considérablement moins alarmante. D’ailleurs, les tendances démographiques semblent favoriser la génération actuelle de jeunes Canadiens. Depuis les trois dernières décennies, la proportion de la population nationale correspondant à la définition traditionnelle d’âge actif (15 à 64 ans) avoisine les 68 p. 100. Mais, étant donné que les baby-boomers sont au seuil de la retraite, la population d’âge actif connaîtra une diminution par rapport à l’ensemble de la population. Les données du Recensement de 2011 ont montré qu’il y a plus de gens sur le point de quitter la population active que de jeunes qui s’apprêtent à y entrer. Statistique Canada prévoit que cet écart se creusera au cours des décennies à venir. En outre, les projections du Bureau indiquent que d’ici 2021, le nombre de Canadiens de 15 à 24 ans baissera en chiffres absolus d’environ 7,1 p. 100. Tout cela semble indiquer que le taux de chômage des Canadiens connaîtra vraisemblable- ment une chute appréciable d’ici une ou deux décennies. Les secteurs qui recrutent le plus souvent des jeunes, tels que la vente au détail, les loisirs et l’hôtellerie, pourraient fort bien se retrouver en pénurie de personnel. De ce fait, les employeurs partout au pays auront fort à faire pour combler les postes laissés vacants par les baby-boomers. Ces nouvelles sont encourageantes pour les jeunes et leurs parents. S’il est vrai que le manque de débouchés ne risque pas de poser un problème significatif aux futurs demandeurs d’emploi, quelle devrait alors être leur préoccupation? Et la nôtre? La vraie question est de savoir si la prochaine génération de travailleurs canadiens sera adéquatement préparée pour réussir sur le marché du travail de demain. Trouver un travail est une chose, mais décrocher un emploi intéressant et durable est une tout autre affaire. Dans quelle mesure notre système d’éducation prépare-t-il les jeunes à suivre une carrière gratifiante et de qualité? Quelles compétences, capacités, aptitudes, et quels centres d’intérêt les jeunes contribueront-ils au marché du travail? À quel point leurs qualifications répondront-elles aux besoins des employeurs et aux réalités de l’économie canadienne du 21e siècle? Et, parlant de bombe à retardement, veiller à ce que l’éducation et la formation répondent aux besoins des employeurs ne soulève peut-être pas les passions autant que le problème relativement simple du chômage des jeunes. Il reste que pour les employeurs et les jeunes Canadiens, le problème est bien réel. Au nom du Conseil canadien des chefs d’entreprise, je vous remercie de l’intérêt que vous portez à nos initiatives et à notre programme stratégique. Les dirigeants d’entreprise du Canada se réjouissent à l’idée de collaborer avec d’autres décideurs de toutes les régions et à tous les niveaux de la société pour accomplir notre mission qui consiste à bâtir un Canada plus fort. L’honorable John P. Manley, C.P., O.C. Président et chef de la direction CONSEIL CANADIEN DES CHEFS D’ENTREPRISE 5
Rétrospective de l’année Le Conseil canadien des chefs d’entreprise permet à des dirigeants d’entreprise qui ont à cœur l’intérêt public, œuvrant dans toutes les régions et dans tous les secteurs majeurs de l’industrie, de consacrer temps et énergie aux grands enjeux qui ont une incidence sur l’ensemble du pays. Voici quelques exemples de travaux que nous avons effectués au cours de l’année dernière. Politique budgétaire Dans un contexte de fragilité de l’économie mondiale, la meilleure façon pour les gouvernements d’inspirer la confiance et de favoriser la croissance consiste en une gestion financière responsable. Le CCCE salue la ferme volonté du gouvernement fédéral de rétablir l’équilibre budgétaire d’ici à l’exercice 2015–2016 en rationalisant l’administration de l’État, en modernisant les pratiques de gestion des ressources humaines et en limitant la hausse des dépenses de programmes directes engagées par les ministères fédéraux. Ces mesures contribueront à maintenir les taux d’intérêt et les impôts à un niveau minimal sur le long terme, tout en accompagnant la viabilité des programmes sociaux du Canada et en donnant au gouvernement la flexibilité financière requise pour réagir à l’éventualité d’une autre récession mondiale sérieuse. Rapport annuel 2013 6
La situation budgétaire de certaines provinces du Canada reste néanmoins préoccupante. Le gouvernement de l’Ontario a annoncé un déficit moins élevé que prévu, s’établissant à 9,8 milliards de dollars pour 2012–2013, mais le rapport dette-PIB de la province – 27 p. 100 avant la récession – devrait selon les prévisions dépasser 40 p. 100 dans les trois prochaines années. À première vue, le Québec semble avoir un meilleur rendement finan- cier. En effet, la province affirme qu’elle sera sur le point d’équilibrer son budget à l’exercice 2013–2014, soit quatre ans plus tôt que l’Ontario. Le rapport dette-PIB du Québec atteint néanmoins 50 p. 100, ce qui représente le taux le plus élevé de toutes les provinces. La Saskatchewan, la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse prévoient atteindre l’équilibre budgétaire au cours de la présente année financière. Par contre, les objectifs de l’Alberta ont été reportés à l’année 2014–2015. Partout au pays, les coûts croissants des soins de santé continuent de grever les budgets provinciaux. Des gains d’efficacité et des réformes sont nécessaires pour alléger ce fardeau. Un autre sujet d’inquiétude tient à la décision prise par certains gouvernements provinciaux – le Nouveau-Brunswick, la Colombie-Britannique et l’Ontario – de reporter ou d’annuler la diminution prévue du taux d’imposition des sociétés. Les dirigeants d’entreprise du Canada reconnaissent l’importance de maîtriser les finances provinciales, et la plupart d’entre eux sont prêts à accepter de légères réévaluations des taux d’imposition, dans la mesure où les recettes supplémentaires ne servent pas simplement à hausser les dépenses. À long terme, le CCCE croit néanmoins qu’un taux plus faible d’imposition des sociétés et qu’un système fiscal simplifié constituent des moyens puissants pour favoriser l’investisse- ment, la croissance économique et la création d’emplois. Les membres du CCCE continueront d’insister sur ce message au cours des réunions prévues avec de hauts dirigeants du gouvernement. Entre autres occasions, nos membres ont échangé leurs vues avec le ministre des Finances, Jim Flaherty, et le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, lors de la réunion d’automne des membres du CCCE 2012, avec le premier ministre Stephen Harper à notre réunion du Nouvel an 2013, ainsi qu’avec Stephen Poloz, le nouveau gouverneur de la Banque du Canada, à notre réunion du printemps 2013. Dette en proportion du PIB (en %) pour 2012–2013 60 50 40 30 CONSEIL CANADIEN DES CHEFS D’ENTREPRISE 20 10 0 Féd C-B AB SK MB ON QC N-B N-E Î-P-É T-N-L Source : Services économiques TD 7
Énergie et environnement Profiter au maximum des ressources énergétiques abondantes et diversifiées du Canada constitue un facteur important de la croissance économique, ainsi qu’une source principale d’innovation qui peut renforcer la position du Canada dans l’économie mondiale. Le CCCE continue de soutenir les premiers ministres et les dirigeants territoriaux dans leurs efforts visant à définir une stratégie canadienne en matière d’énergie qui puisse être bénéfique à toutes les régions du pays. Le CCCE a bien accueilli les changements apportés par le gouvernement fédéral aux règles sur l’investissement financier en décembre 2012, et a déclaré que « la décision d’approuver l’acquisition de Nexen Inc. et de Progress Energy Resources Corp. envoie un message positif aux investisseurs du Canada et du monde entier ». Peu de temps après cette décision, nous avons coparrainé un colloque spécial d’une demi-journée à Calgary pour débattre des politiques du Canada relatives à l’investissement direct étranger et au rôle que jouent les entreprises d’État dans l’industrie primaire. Nous continuons en outre de collaborer avec les dirigeants d’entreprise des États-Unis et du Mexique pour nous pencher sur l’objectif d’autosuffisance énergétique de l’Amérique du Nord et pour voir comment s’assurer qu’une production d’énergie accrue offre un avantage concurrentiel à long terme. L’expansion et le renforcement de l’infrastructure sont indispensables pour améliorer la sécurité énergétique, stimuler l’exportation d’énergie canadienne et faire en sorte que les producteurs nationaux obtiennent les meilleurs prix possibles pour leurs produits. Le CCCE s’efforcera de faire valoir une approche équilibrée dans l’adoption de nouveaux pipelines, de nouvelles lignes de transport d’électricité et d’autres équipements d’infrastructure pour veiller à ce que les Canadiens et nos partenaires commerciaux aient accès à une énergie fiable et abordable. L’accès aux marchés mondiaux de l’énergie permettrait au PIB canadien d’accumuler 28 milliards additionnels et au gouvernement fédéral de recueillir 4 milliards de dollars en revenus par an. Prendre conscience de l’avantage énergétique du Canada revient aussi à s’assurer que les ressources de notre pays sont exploitées de manière responsable et durable. Le CCCE a toujours insisté sur la nécessité d’adopter une approche nationale cohérente en matière de politique climatique qui aide à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), tout en positionnant le pays de façon à ce qu’il puisse tirer parti de la demande croissante en tech- nologies respectueuses de l’environnement. Le gouvernement fédéral a choisi une approche sectorielle en vue de réglementer les émissions de GES, et nous prévoyons que la prochaine publication du régime applicable aux secteurs de l’exploitation du pétrole et du gaz placera les producteurs du Canada en position favorable pour réduire constamment leur empreinte écologique par unité d’énergie. Rapport annuel 2013 Source : Husky Energy Inc. 8
Innovation et compétitivité Alors que l’économie mondiale évolue et que les marchés émergents poursuivent leur ascension dans l’échelle technologique, les sociétés canadiennes se trouvent devant Classement de l’obligation d’investir dans l’innovation. Une politique publique judicieuse peut con- la compétitivité tribuer à cela en encourageant les entreprises à accroitre leurs capacités en recherche et internationale du développement au Canada et en créant un nombre plus élevé d’emplois importants dans Canada fondé sur ce domaine. Malheureusement, les compressions budgétaires annoncées récemment et la générosité de applicables au programme fédéral de crédits d’impôt pour la recherche scientifique et ses crédits d’impôt le développement expérimental (RS&DE) auront des conséquences disproportionnées en R. et D. accordés sur les grandes sociétés qui représentent plus de la moitié des dépenses en R. et D. du aux grandes Canada. Le CCCE est convaincu que ces changements sont contre-productifs et qu’ils sociétés diminueront l’attrait du Canada en tant que destination pour les entreprises innovatrices. À la fin de 2012, le CCCE avait souscrit aux conclusions de l’examen fédéral indépendant des programmes et des politiques de l’aérospatiale et de l’espace dirigé 1999 : 1er par l’honorable David Emerson. La commission d’examen a indiqué dans son rapport que la demande mondiale en nouveaux aéronefs a toutes les chances d’augmenter con- 2008 : 9e sidérablement au cours des prochaines décennies, en raison de la prospérité croissante des pays en développement et d’une insistance accrue sur l’efficience énergétique. 2014 : 17e* Les secteurs canadiens de l’aviation et de l’espace, qui génèrent 22 milliards de dollars de revenus par an et emploient 80 000 Canadiens, s’apprêtent à tirer profit de cette croissance, mais ont besoin de fonds additionnels pour des projets de démonstration * Compte tenu des technologiques, des programmes de recherche concertée et des ententes de collabora- modifications tion bilatérale entre le Canada et ses principaux partenaires commerciaux. Le rapport de apportées au la commission d’examen Emerson offre aux Canadiens « un plan directeur permettant budget fédéral de faire en sorte que nos secteurs commerciaux de l’aviation, des forces armées, de de 2012. l’aérospatiale et de l’espace soient en mesure de tirer parti de possibilités sans cesse plus grandes », a déclaré John Manley, président et chef de la direction du CCCE. Tout en continuant de militer pour un contexte politique plus propice à l’innovation commerciale, le CCCE croit aussi qu’il est essentiel d’améliorer le rendement du capital humain du Canada. Dans le cadre de l’initiative Le Canada à l’ère du Pacifique, nous avons parrainé, en mars 2013, un colloque sur les besoins du marché du travail cana- dien, les défis que doit relever le système éducatif de la maternelle à la 12e année, et la nécessité d’améliorer la transition entre l’éducation postsecondaire et l’obtention d’un CONSEIL CANADIEN DES CHEFS D’ENTREPRISE emploi à temps plein. Par la suite, le CCCE s’engagera à collaborer avec toute une série d’intervenants pour mieux harmoniser l’enseignement et la formation avec les compétences dont notre pays a besoin pour être concurrentiel dans l’économie mondiale. À partir de la fin 2013, nous publierons une série d’articles visant à désigner les causes profondes de la crise des compétences du Canada et à examiner les options d’une réforme. En 2014 et 2015, nous organiserons une série de réunions et de con- férences ayant pour objectif de rassembler des dirigeants d’entreprise, des éducateurs, des experts en politique et de jeunes Canadiens pour qu’ils trouvent des solutions et mettent en commun les pratiques exemplaires. 9
Amérique du Nord Une collaboration plus étroite entre le Canada et ses partenaires nord-américains est de nature à améliorer la qualité de vie des citoyens de l’ensemble du continent. L’une des principales priorités du CCCE est de limiter les congestions à la frontière canado-américaine et d’essayer de résoudre les différences de réglementation qui font grimper inutilement les coûts pour les entreprises et les consommateurs. En décembre 2012, lorsque les gouverne- ments des deux pays ont publié un rapport d’étape sur les initiatives Par-delà la frontière et le Conseil de coopération en matière de réglementation, nous les avons félicités d’avoir pris des mesures pour rationaliser les échanges et les voyages légitimes. En particulier, nous avons bien accueilli le lancement d’un projet pilote applicable aux cargaisons arrivant au port de Prince Rupert et fondé sur le principe « dédouané une fois, accepté deux fois », de même que les améliorations apportées au programme NEXUS pour les voyageurs qui traversent souvent la frontière. Cependant, nous avons exprimé nos préoccupations du fait que d’autres projets importants ont pris du retard. Au début de 2013, le CCCE a vivement recommandé aux deux parties de respecter leurs engagements ayant trait aux ententes de simplification de la réglementation et de facilitation des échanges. Il est particulièrement nécessaire de transformer les projets pilotes et autres engagements semblables en pratiques généralement appliquées pour gérer notre frontière commune et nos systèmes de réglementation. Pendant ce temps, nous continuons de prôner une intégration accrue du marché de l’énergie nord-américain. L’importance de renforcer les réseaux de transport du pétrole, du gaz naturel et de l’électricité qui relient les trois pays a été l’un des messages livrés par John Manley lors d’un débat d’experts sur les relations canado-américaines qui fut télévisé en direct dans les deux pays en février 2013. Nous avons également entrepris un travail d’analyse substantiel pour comprendre comment la production accrue de pétrole et de gaz aux États-Unis se répercutera sur les exportations canadiennes d’énergie et sur les marchés mondiaux se rapportant à ces produits. Afin d’accompagner le programme nord-américain du CCCE, John Manley et son personnel ont fait de fréquentes visites à Washington D.C. en cours d’année pour rencon- trer des représentants du Congrès et de l’Administration, ainsi que des guides d’opinion influents. M. Manley a aussi prononcé des discours et rencontré des dirigeants d’entreprise dans des lieux aussi divers qu’Erie en Pennsylvanie et Los Angeles en Californie. L’énergie, la gestion des frontières et la coopération en matière de réglementation ont été les trois principaux centres d’intérêt d’une réunion tenue en septembre 2012 dans le cadre du Forum des PDG d’Amérique du Nord. Les dirigeants d’entreprise représentant le CCCE, la Business Roundtable de Washington et le Consejo de Hombres de Negocios établi au Mexique ont convenu de constituer des groupes de travail pour chacun de ces trois secteurs des politiques et ont accepté de rédiger une lettre aux dirigeants de ces trois pays pour leur présenter leurs priorités. Le Mexique est un partenaire économique de plus en plus important pour le Canada et représente un lien indispensable dans les chaînes Rapport annuel 2013 d’approvisionnement nord-américaines. Afin de mieux comprendre certaines des forces qui contribuent à réorganiser le secteur manufacturier de l’Amérique du Nord, John Manley a visité un parc industriel de Tijuana en mai 2013. Il a également prononcé un discours sur le programme nord-américain et la liste des vastes priorités interaméricaines du Canada à l’Institute of the Americas implanté à San Diego. Dans le prolongement de ces initiatives, M. Manley prévoit effectuer d’autres voyages au Mexique au cours de l’année à venir. 10
International Afin de créer des emplois et d’accroître les occasions offertes aux travailleurs du Canada, les entreprises canadiennes ont besoin d’un meilleur accès aux marchés interna- tionaux. Les États-Unis ont longtemps été la destination de la plupart des exportations de notre pays, mais au cours des décennies à venir, la croissance de la demande mondiale sera orientée principalement vers l’Asie et vers d’autres économies en développement rapide. Le projet du Canada à l’ère du Pacifique organisé par le CCCE a contribué à mieux faire connaître la nécessité de resserrer les liens du Canada avec la Chine, l’Inde et d’autres pays asiatiques (voir page 12). Par le truchement de nos activités avec le Conseil commercial Canada-Chine, la Fondation Asie-Pacifique du Canada et d’autres organisations, nous avons tenté de définir une voie à suivre pour approfondir l’engage- ment économique du Canada en Asie. En octobre 2012, le Canada a intégré officiellement le Partenariat transpacifique (PTP), une initiative commerciale qui regroupe 11 nations, englobe un marché de plus de 664 millions de personnes et cumule un PIB de presque 22 billions de dollars. Le CCCE apporte son soutien à l’équipe de négociation du Canada à cette occasion et voit le PTP comme un moyen crucial de faire avancer les intérêts commerciaux de notre pays dans la région Asie-Pacifique. Bien que la Chine ne fasse pas partie du PTP, il convient de ne pas sous-estimer son importance en tant que source d’investissement étranger pour le Canada, et en tant que marché pour les produits et services canadiens. À la fin de 2012, le CCCE a accueilli favorablement l’intention du gouvernement fédéral de ratifier un accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers avec la Chine. Cet accord offrira aux investisseurs canadiens faisant affaire avec la Chine d’importantes protections contre les traitements arbitraires dans l’un des marchés les plus importants et connaissant la croissance la plus rapide à l’échelle mondiale. Entre autres marchés prioritaires pour le Canada, l’Inde et le Brésil sont deux représentants parmi les plus notables. Le CCCE a joué un rôle actif pour rassembler les dirigeants d’entreprise de chaque pays pour faire progresser la libéralisation des échanges commerciaux et des investissements. En novembre 2012, nous avons participé à une réunion organisée à l’occasion du Forum des PDG Inde-Canada, qui permet l’élab- oration d’un plan d’action visant à améliorer les relations bilatérales. Au cours du même mois, nous avons accueilli un Groupe de travail mixte pour contribuer au Forum des CONSEIL CANADIEN DES CHEFS D’ENTREPRISE PDG Canada-Brésil, dont l’objectif est d’encourager les investissements bilatéraux, les échanges commerciaux et le renforcement des liens interpersonnels. Le Forum est censé offrir des recommandations stratégiques aux deux gouvernements à la fin de 2013. Le CCCE a continué d’offrir ses conseils et son aide au gouvernement du Canada qui compte bien parvenir à un accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne. « L’aboutissement de l’AECG est essentiel au programme commercial du Canada », a déclaré John Manley, président et chef de la direction du CCCE, dans un article publié dans le National Post en février 2013. « Une entente Canada-UE capable d’agir sur des enjeux tels que la protection de l’agriculture, et qui défend la propriété intellectuelle comme élément moteur de l’innovation améliorera l’image de marque de notre pays et indiquera au monde que nous sommes en mesure de négocier un accord commercial moderne et de grande envergure. » 11
Le Canada l’ère du À Pacifique Le Canada peut-il continuer de prospérer dans un monde où le pouvoir économique et l’influence politique effectuent un virage vers l’Asie? Comment les gouvernements, les entreprises et les travailleurs du Canada peuvent-ils se préparer à une concurrence accrue provenant des économies de l’Asie-Pacifique en plein essor? Les 24 et 25 septembre 2012, le Conseil canadien des chefs d’entreprise a accueilli la conférence intitulée Le Canada à l’ère du Pacifique, qui rassemblait plus de 200 chefs d’entreprise, hauts fonctionnaires du gouvernement, éducateurs et autres chefs de file de partout au pays. « L’essor de l’Asie bouleverse en profondeur l’économie mondiale », a déclaré John Manley, président et chef de la direction du CCCE, dans son discours d’ouverture de la conférence qui a eu lieu au nouveau Centre des congrès d’Ottawa, situé non loin de la Colline du Parlement. « À titre d’organisation de dirigeants d’entreprise, nous croyons qu’il est important de travailler en étroite collaboration avec les autres secteurs de la société afin d’élaborer une vision de l’engagement du Canada dans la région de l’Asie-Pacifique », a-t-il ajouté. À cette fin, le CCCE avait invité un groupe représentatif d’experts en politiques et de décideurs à participer à la conférence. Parmi eux figuraient des politiciens fédéraux et provinciaux ainsi que des hauts fonctionnaires, des membres de tous les partis politiques du gouvernement fédéral, des chefs autochtones, des représentants du mouvement syndical, Rapport annuel 2013 des économistes, des recteurs d’université et des universitaires émérites. Durant ces deux journées d’assemblées plénières, de réunions en petits groupes et d’occasions de réseautage, ces experts ont débattu, échangé leurs points de vue et délibéré sur des recommandations, non seulement entre eux, mais aussi avec des dirigeants de nombreuses entreprises canadiennes. 12
Les orateurs principaux étaient : Dominic Barton, natif du Canada et admin- istrateur délégué de McKinsey & Company; Anil Gupta, titulaire de la chaire en stratégie mondiale et en entrepreneuriat à la Smith School of Business de l’Univer- sité du Maryland; Ian Bremmer, président du Groupe Eurasia; Kishore Mahbubani, doyen de l’École Lee Kuan Yew des politiques publiques de Singapour; John Baird, ministre des Affaires étrangères et Jim Flaherty, ministre des Finances. Tous les participants ont reconnu que les Canadiens doivent saisir les occasions engendrées par la croissance sans précédent des marchés émergents et par l’aug- mentation vertigineuse du nombre de consommateurs de la classe moyenne. « Cette occasion est historique, gigantesque et en évolution très rapide », a déclaré M. Barton dans son discours liminaire. « Si nous ne nous mettons pas de la partie pour nous tourner vers [l’Asie], nous serons privés d’une étape absolument essenti- elle à la réussite de notre pays », a-t-il ajouté. Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, qui a participé à une discussion entre experts sur l’essor de l’Asie, les occasions et les défis qui en découlent pour le Canada, a affirmé que les entreprises canadiennes doivent se recentrer sur les marchés en forte expansion, renouveler leurs processus de produc- tion et perfectionner leurs effectifs pour être en mesure de profiter des fluctuations de la demande mondiale. Il a admis que les taux de croissance de l’Asie connaîtront des fluctuations, tout en mettant en garde les membres de l’assemblée contre le piège consistant à penser que la récente montée de l’Asie est un phénomène de courte durée. Les changements qui sous-tendent la transition de l’Asie – notamment l’urbanisation à grande échelle, l’accroissement spectaculaire de la productivité, ainsi que les progrès rapides en matière d’éducation – constituent « des forces implacables [et] fondamentales » qui transformeront l’économie en profondeur, a-t-il affirmé. M. Gupta a fait observer quant à lui que l’influence de l’Asie sur le 21e siècle sera multidimensionnelle. « Manifestement, plus de deux milliards de nouveaux consom- mateurs font désormais partie du marché mondial. Cela étant, il y a aussi plus d’un milliard de nouveaux travailleurs qui font partie du système de production mondial. » La leçon que doivent tirer les Canadiens, indique-t-il, est d’éviter d’envisager les économies de l’Asie de manière simpliste, en s’imaginant par exemple qu’il ne s’agit que d’une source de main d’œuvre peu coûteuse. « Chaque sous-région de l’Asie constitue un marché, mais chacune d’entre elles peut aussi s’avérer être une plate- forme d’efficience économique ou d’innovation, elle peut aussi constituer une source de capitaux à faible coût, un endroit où il est possible de trouver des partenaires, ou même servir de tremplin [pour les sociétés qui ciblent] des pays tiers. » À l’approche de la conférence, le CCCE avait publié une série d’articles et d’essais portant sur différents aspects des relations entre le Canada et la région Asie-Pacifique. Deux articles étaient consacrés aux défis que doit relever le système éducatif du Canada. Un défend l’idée qu’il faut insister davantage sur les compétences STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), en particulier à l’école primaire et secondaire, et l’autre souligne la nécessité de mettre en œuvre une stratégie globale d’éducation internationale assortie d’une recherche plus solide, de CONSEIL CANADIEN DES CHEFS D’ENTREPRISE partenariats entre universités canadiennes et asiatiques, et d’un plus vaste éventail de programmes d’études et de travail à l’étranger pour les étudiants canadiens. D’autres articles liés à la série de publications se rapportant au Canada à l’ère du Pacifique comportent aussi une analyse de l’ascension économique de la Chine et des enjeux qu’elle présente aux décideurs canadiens; un examen du rôle et du comportement des sociétés appartenant à l’État chinois; la proposition d’un nouveau cadre de référence pour évaluer si l’acquisition d’entreprises canadiennes par des intérêts étrangers constitue une menace à la sécurité et, pour finir, un examen détaillé consistant à analyser comment l’appétit grandissant de l’Asie pour les aliments importés pourrait profiter au secteur agricole canadien. Plusieurs orateurs de la conférence ont fait ressortir à quel point la prospérité grandissante de l’Asie stimulera la croissance et la création d’emplois au Canada. 13
« La réussite de l’Asie est aussi notre réussite », a dit André Desmarais, président délégué du conseil et co-chef de la direction de Power Corporation du Canada. M. Desmarais, qui a coprésidé le comité directeur de la conférence, a indiqué que la prospérité de plus en plus importante des marchés émergents est intimement liée à l’augmentation de la demande mondiale en énergie et en ressources naturelles dont le Canada est un exportateur de premier plan. « Pour le Canada, sur le plan de la création d’emplois et de la production de richesses, il s’agit là d’une formidable occasion. » Jim Prentice, ancien ministre du Cabinet fédéral, partage cet avis : « L’Asie revêt une très grande importance pour l’avenir économique du Canada », précise M. Prentice, actuellement premier vice-président à la direction et vice-président du conseil de la Banque Canadienne Impériale de Commerce. « Qu’il s’agisse d’énergie, d’infrastructure, de finance ou de biens de consommation, c’est la demande de l’Asie qui fera tourner l’économie [mondiale] pendant une génération », a-t-il ajouté. Ce message a été repris lors de discussions d’experts portant sur divers sujets, notamment : les occasions et les défis que rencontre le secteur canadien de l’éner- gie; l’avenir de l’industrie manufacturière du Canada; les réussites exemplaires et les leçons retenues des activités commerciales en Asie; la stratégie commerciale du Canada et la nécessité d’un meilleur accès aux marchés asiatiques; comment constituer la main-d’œuvre canadienne du 21e siècle; et le maintien d’un juste équilibre entre les intérêts économiques et les intérêts en matière de sécurité du Canada à une époque de concurrence géopolitique entre la Chine et les États-Unis. Bien que les participants aient énoncé des opinions très diverses sur chacun de ces domaines, il y a eu un large consensus sur les éléments essentiels de la voie à suivre pour que le Canada connaisse la réussite à l’ère du Pacifique. 1. Nous devons faire plus d’efforts pour sensibiliser l’opinion publique à l’importance de l’Asie pour la prospérité future du Canada. Pour des raisons historiques, géographiques et culturelles, les États-Unis et l’Europe ont tradi- tionnellement occupé une place importante dans notre conscience nationale. Néanmoins, si la tendance actuelle persiste, d’ici 2050, l’Asie sera à l’origine de plus de la moitié de la production économique. 2. La réussite du Canada dans les décennies à venir nécessitera un leadership vigoureux ainsi qu’une mobilisation active et soutenue à tous les niveaux de la société canadienne. Pour citer Wendy Dobson, codirectrice de la Rotman Institute for International Business à l’Université de Toronto, « il est impossible d’élaborer une telle stratégie du jour au lendemain, mais nous devons nous y atteler : le Canada y gagnerait beaucoup, et il pourrait y perdre tout autant si la réponse qu’il apporte n’est pas adaptée à un monde multipolaire en pleine évolution. » 3. En tant qu’acteur relativement modeste de l’économie mondiale, le Canada doit jouer ses cartes maîtresses de manière à relever les défis que présentent les sociétés asiatiques. Le Canada dispose de richesses en énergie et en ressources naturelles, mais notre pays est également réputé pour son excellent système éducatif, la force et la stabilité de son secteur des services financiers, ses soins de santé de grande qualité, et ses villes sécuritaires où il fait bon vivre. Il existe dans chacun de ces domaines des occasions de partager les connaissances et l’expérience canadiennes. 4. Le Canada doit mettre les bouchées doubles pour établir son image de marque sur un marché asiatique bondé et extrêmement concurrentiel. À cette fin, de solides relations diplomatiques, un programme commercial dynamique ainsi que de fréquentes visites en région de la part des chefs du gouvernement Rapport annuel 2013 sont des éléments essentiels. Afin de saisir les occasions de croissance considérables des marchés émergents, nous devons mesurer à quel point la réussite commerciale du Canada sur les marchés asiatiques dépendent d’une coopération active entre États. « En premier lieu, nous devons comprendre que nous ne sommes plus en concurrence avec des entreprises internationales, mais avec des chaînes de valeur entières, à l’échelle mondiale », affirme Pierre Beaudoin, president et chef de la direction de Bombardier Inc. Une diplomatie économique résolue, ajoute-t-il, peut « aider à ouvrir la voie », vers des 14 marchés qui, autrement, resteraient inaccessibles aux entreprises implantées au Canada.
5. Pour relever les défis d’une économie mondiale rééquilibrée, le Canada doit trouver des moyens de mieux harmoniser l’enseignement et la formation avec les compétences requises pour attirer l’investissement et les emplois importants. La main-d’œuvre diversifiée et bien formée du Canada a longtemps constitué un de ses avantages concur- rentiels, mais certains pays d’Asie autrefois défavorisés et dont les travailleurs étaient peu spécialisés investissent plus que jamais dans l’éducation et l’amélioration des compétences. Pour connaître la réussite et la prospérité au 21e siècle, il faudra fournir un effort national considérable pour renforcer l’avantage en capital humain du Canada. Les participants admettent qu’aucun de ces objectifs ne sera facile à atteindre. De nom- breuses années d’efforts concertés, un leadership tourné vers l’avenir, des mesures fermes et une collaboration étroite entre les gouvernements, le milieu des affaires et d’autres secteurs de la société canadienne seront nécessaires. Mais tous ceux qui ont participé à la conférence du Canada à l’ère du Pacifique organisée par le CCCE ont convenu que l’effort en vaut la chandelle et qu’il est temps d’agir. Répartition de la classe moyenne dans le monde 2010 2050 Autres UE 33,5 % Autres 29,2 % 35,7 % Inde 31,4 % UE É.-U. 7,4 % 20,3 % Chine Inde Japon É.-U. 22,4 % 3,4 % 1,6 % 8,4 % Chine Japon 4,7 % 1,9 % Plan d’action Canada-Asie Afin de tirer pleinement parti des occasions de croissance du Canada en Asie, le CCCE s’engage à : • promouvoir la libéralisation du commerce et de l’investissement ainsi que la réforme réglementaire. Les priorités comprennent notamment le partenariat transpacifique, le commerce libéralisé des services, ainsi que l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et l’Inde; CONSEIL CANADIEN DES CHEFS D’ENTREPRISE • encourager des relations plus étroites entre le Canada et la Chine, en accordant une importance particulière à la diplomatie économique, ainsi qu’à un dialogue stratégique contribuant à des relations économiques et politiques de haut niveau; • appuyer le Forum des PDG Inde-Canada qui constitue le point de départ à un engagement interentreprises à long terme; • veiller à une saine réciprocité des mouvements des investissements étrangers; • favoriser une saine gouvernance d’entreprise et des pratiques axées sur le marché dans la région Asie-Pacifique; • mettre en place l’infrastructure nécessaire pour tirer parti de la demande de l’Asie portant sur les ressources énergétiques et les autres exportations canadiennes. 15
. Combler les lacunes Source : Husky Energy Inc.
Aux prises avec un besoin croissant en main-d’œuvre qualifiée, un grand nombre d’entreprises canadiennes de premier plan accroissent leurs investissements dans la formation des employés et le perfectionnement professionnel. Les experts reconnaissent généralement que l’un des goulots ensemble, et s’étend du secteur manufacturier aux d’étranglement économique les plus importants du Canada professionnels des services financiers en passant par tient au fait que de nombreuses personnes peu spécialisées le secteur pétrolier, l’industrie gazière et les infirmières sont incapables de trouver un emploi stable, alors que les autorisées. » employeurs font état de difficultés à trouver des candidats Selon une présentation donnée récemment par Deloitte, qualifiés pour combler des postes vacants. un bon tiers des employeurs canadiens éprouvent des Pour les entreprises canadiennes, combler les lacunes en difficultés à recruter des candidats dotés des compétences matière de compétences représente plus qu’un défi lié aux requises pour combler certaines offres d’emploi. Et le pro ressources humaines. Lorsque des entreprises ne sont pas blème ne se limite pas au Canada. En effet, des entreprises en mesure de trouver le personnel dont elles ont besoin, des États-Unis, du Royaume Uni et de nombreux autres pays elles sont souvent obligées de reporter ou d’annuler leurs sont également à l’affût de travailleurs qualifiés. « La course plans d’expansion. La perte d’activité économique qui aux talents rares assortis de compétences spécialisées ne en résulte réduit le PIB du Canada, amoindrit le niveau connaît pas de frontières », indique le rapport de Deloitte. de vie collectif de la population canadienne et coûte aux Comment le Canada peut-il améliorer le niveau de gouvernements des milliards de dollars en recettes fiscales compétence de sa population active et faire en sorte potentielles. qu’un nombre accru de personnes au chômage puissent « Il s’agit d’un problème grave et réel qui pourrait trouver un emploi satisfaisant et viable? Résoudre de tels ébranler la solidité des entreprises individuelles ainsi problèmes nécessitera une collaboration étroite entre les que la prospérité globale du Canada », a déclaré Michael employeurs, les éducateurs et les gouvernements. Les Denham, directeur générale d’Accenture Inc. au Canada universités et autres établissements postsecondaires devront dans un discours prononcé au Toronto Board of Trade en mieux harmoniser leurs programmes avec les besoins du avril 2013. marché, et les jeunes Canadiens devront être encouragés « Il ne s’agit pas simplement des métiers spécialisés, à tenir compte des secteurs en pénurie de main-d’œuvre. a ajouté M. Denham. Ce n’est pas juste une situation, Tout cela prendra du temps. Or déjà, les dirigeants comme certains le décriraient, où il y a trop de diplômés d’entreprise canadiens intensifient leurs efforts pour universitaires et pas assez de tuyauteurs. La pénurie de améliorer le niveau de compétence de leurs effectifs. À compétences porte sur la conjoncture des affaires dans son ce titre, Accenture annonce que pas moins de 80 p. 100 CONSEIL CANADIEN DES CHEFS D’ENTREPRISE Ce n’est pas juste une situation, comme certains le décriraient, où il y a trop de diplômés universitaires et pas assez de tuyauteurs. La pénurie de compétences porte sur la conjoncture des affaires dans son ensemble, et s’étend du secteur manufacturier aux professionnels des services financiers en passant par le secteur pétrolier, l’industrie gazière et les infirmières autorisées. 17
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