Les éco-innovations du chauffage au fiouL domestique - Documentation technique
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SOMMAIRE Les éco-innovatIONs DU Chauffage Édito / page 3 1 Le fioul domestique dans la dynamique du Grenelle de l’environnement / page 4 la rénovation du parc de chauffage existant dans l’habitat neuf 2 Des technologies éco-innovantes / page 6 la condensation les nouvelles directives « ÉCODESIGN » et « Labelling » les chaudières de demain 3 Les couplages fioul domestique / énergies renouvelables / page 8 fioul et solaire thermique fioul et bois énergie fioul et pompe à chaleur 4 Les énergies et leurs émissions de gaz à effet de serre / page 11 la différenciation des émissions les émissions liées à l’utilisation du fioul domestique la comparaison des émissions de GES des principales énergies pour le chauffage 5 L’évolution d’une énergie de qualité / page 13 la sévérisation des spécifications la réduction de la teneur en soufre la généralisation des fiouls de qualité supérieure les biocombustibles 2
édito Au Fioul domestique Notre énergie s’inscrit pleinement dans la démarche environnementale de réduction des consommations d’énergies du Grenelle de l’environnement. En fixant un objectif de réduction de 38 % de consommation globale d’énergie à l’horizon 2020, le Grenelle de l’environ- nement a constitué un véritable électrochoc pour l’ensemble des filières énergétiques. Cette baisse de consommation des énergies et la préoccupation environnementale qui l’ani- maient ont impliqué une nouvelle approche globale de performance énergétique des bâtiments. La Réglementation Thermique 2012 qui en découle généralise en effet l’implantation de « bâtiments basse consommation » (BBC) et impose de nouvelles exigences en matière de performance globale. Elle doit en outre conduire à l’échéance de 2020 aux bâtiments à énergie positive (BEPOS). Le fioul domestique est aujourd’hui l’un des éléments de cette stratégie globale dans la recherche d’une meilleure efficience énergétique des bâtiments. Sur le plan technique et technologique, l’apparition des brûleurs modulants et le développement des chaudières à condensation, notamment, ont fait réaliser à l’ensemble de la filière un saut tech- nologique sans précédent en matière de réduction des consommations d’énergie. La mise en œuvre de toutes ces solutions permet au fioul domestique de tenir son rôle dans le nouveau paysage énergétique. Rappelons qu’il y a 30 ou 40 ans, une maison individuelle consommait 3 000 à 4 000 litres de fioul par an. Aujourd’hui, une maison rénovée à niveau BBC ne consommerait que 600 à 800 litres de fioul par an. Les niveaux d’émissions de C02 ou de NOx du bâtiment sont donc considérablement réduits et minimisés vis-à-vis des autres postes de dépense énergétique du ménage. Notre énergie s’inscrit pleinement dans la démarche environnementale de réduction des consom- mations d’énergies et des émissions de gaz à effet de serre. Les systèmes technologiques présentés dans ce document pérénnisent le fioul domestique comme un mode de chauffage et de produc- tion d’eau chaude sanitaire d’avenir. Ils inscrivent notre énergie dans les évolutions futures des bâtiments définies dans le Grenelle de l’environnement. L’association Chauffage Fioul 3
Documentation technique 1. Le fioul domestique dans la dynamique du Grenelle de l’environnement La prise de conscience de la dégradation de notre environnement a conduit la France à créer et à appliquer des règles citoyennes nouvelles. La filière fioul domestique s’inscrit activement dans cette démarche. E n 2005, la loi de program- nement 1, la loi dite Grenelle 2 a ment afin de réduire les consomma- mation fixant les orienta- décliné, secteur par secteur, les ar- tions énergétiques des bâtiments et, tions de la politique éner- ticles de loi portant « engagement de fait, les émissions de gaz à effet gétique de la France a national pour l’environnement ». de serre. Son objectif est de diminuer défini quatre axes majeurs : maîtri- Lancé en 2009, le Plan Bâtiment de 38 % la consommation d’énergie ser la demande en énergie, diversi- Grenelle pilote la mise en œuvre des et de 50 % les émissions de gaz à fier le bouquet énergétique, déve- mesures du Grenelle de l’environne- effet de serre jusqu’en 2020. lopper la recherche et l’innovation du secteur de l’énergie et assurer des moyens de transport et de stockage adaptés aux besoins en La recherche d’une « efficience énergies. L’ambition de la France a chiffré un objectif de division par 4 énergétique » des logements de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050. Confirmant les mobilise désormais l’ensemble des acteurs objectifs du Grenelle de l’environ- professionnels concernés.” 4
Une chaudière à condensation fioul Dans l’habitat neuf L’utilisation d’une énergie facilement couplée à un système d’énergie stockable telle que le fioul domesti- renouvelable répond parfaitement à la que se prête particulièrement bien aux besoins imposés par la Réglemen- nouvelle Réglementation Thermique 2012.” tation Thermique 2012. Une maison individuelle respectant les exigences de la RT 2012 consomme en moyenne, La recherche d’une « efficience éner- quelque 1,4 million de chaudières pour le chauffage, 300 litres de fioul gétique » des logements, de plus en va permettre de réduire de 1,1 mil- domestique par an. Cette consomma- plus poussée, mobilise désormais lion de tonnes la quantité de CO2 tion est principalement concentrée sur l’ensemble des acteurs profession- émis annuellement. quelques mois, voire quelques semai- nels concernés avec une sensibilisa- Pour respecter le facteur 4 à l’horizon nes dans l’année. tion forte et des incitations auprès 2050 de réduction des émissions de Une chaudière à condensation fioul des maîtres d’ouvrage. GES, la filière professionnelle s’est couplée à un système d’énergie Les systèmes de chauffage parti- engagée dans des démarches en- renouvelable répond parfaitement à cipent à cette recherche avec des core plus efficientes. cette nouvelle réglementation, quelle innovations spectaculaires récentes. Les bouquets de travaux intégrant que soit la zone géographique. La filière de l’énergie fioul domesti- les technologies performantes fioul À partir de 2020, le Grenelle de l’envi- que entretient des liens étroits avec domestique (exemple : chaudière à ronnement prévoit que les nouveaux les centres de recherche et les fabri- condensation) associées aux éner- logements produiront plus d’énergie cants de chauffage à eau chaude gies renouvelables avec une isola- qu’ils n’en consomment. L’exemple dans l’élaboration de techniques tion renforcée divisent par quatre de l’association de la micro-cogé- nouvelles de chauffage au fioul la consommation énergétique des nération fioul domestique ou de la domestique. D’autre part, l’indus- bâtiments chauffés au fioul domes- chaudière à absorption (rendements trie pétrolière ne cesse d’amélio- tique. Ces solutions, les plus perti- de 130 %) aux énergies renouvela- rer la qualité du fioul domestique. nentes, répondent aux exigences bles apportent des solutions techni- Les évolutions permanentes de ces des bâtiments basse consomma- ques aux exigences des bâtiments systèmes de production de chaleur tion (BBC/Effinergie/Rénovation). à énergie positive. avec le fioul domestique permettent ainsi d’agir efficacement sur la maî- le fioul domestique dans la réglementation thermique 2012 trise du budget des ménages consa- (solutions mixtes Fioul/solaire thermique) cré à leur besoin en chauffage, tout en préservant leur confort et la qua- 80 lité de leur environnement. 70 Exigences de la RT 2012 (avec besoins bioclimatiques La rénovation du parc inférieurs de 25 % à l’exigence RT 2012) 60 de chauffage existant Consommation énergétique en kWhep/m2.an Dans notre pays, le secteur du bâtiment résidentiel et tertiaire est 50 de loin, avec environ 40 %, le plus gros consommateur d’énergie finale. 40 Un effort tout particulier doit être mené dans ce type de bâtiment. Le 30 parc résidentiel de chaudières fioul domestique en habitat individuel est de l’ordre de 4 millions. 20 On estime à 35 % la part de celles qui fonctionnent avec des rende- 10 ments moyens compris entre 67 % et 77 %. C’est donc un gisement 0 extrêmement important en termes Île-de-France Alsace Rhône Finistère Charente- Gironde Vienne Provence de réduction de gaz à effet de Maritime serre. Avec un gain moyen de per- Cep Chauffage ECS Autres usages Cepmax Source CETIAT formance de l’installation rénovée de 30 %, le remplacement de ces Les consommations d’énergie sont dans toutes les régions inférieures aux exigences de la RT 2012. 5
Documentation technique 2. Des technologies éco-innovantes Les matériels de chauffage au fioul domestique, toujours plus économes en énergie avec un bilan environnemental très performant, accompagnent le durcissement des nouvelles directives. C hauffage et production d’ECS inférieur (PCI) et, en plus, une partie de un durcissement conduisant à la dispa- représentent les deux tiers de l’énergie disponible dans le pouvoir ca- rition de la catégorie « standard » déjà la consommation d’énergie lorifique supérieur (PCS). Ce qui nous initiée par la RT sur l’existant. des ménages. En France, une conduit à exprimer des valeurs de rende- Quant à la directive « LABELLING », elle chaudière fioul domestique sur quatre ment supérieures à 100 % sur PCI. introduit une labellisation de type « éner- a plus de 25 ans. Les évolutions tech- gie » qualifiant la performance globale nologiques apportées à ces matériels du système en considérant, d’une part, réduisent les consommations d’énergie LES NOUVELLES DIRECTIVES le générateur et, d’autre part, l’ensemble de plus de 30 %. « ÉCODESIGN » ET « LABELLING » de l’installation, notamment le couplage La nouvelle directive « ÉCODESIGN », qui aux énergies renouvelables. Des exigen- entre prochainement en application, s’at- ces sur les émissions de NOx et sur le ni- LA CONDENSATION tache au bilan environnemental de tous veau sonore sont également prévues. Ce procédé permet de récupérer, au-delà les produits consommateurs d’énergie, Ces directives visent deux objectifs : amé- de la chaleur « sensible » des fumées de leur fabrication jusqu’à leur destruc- liorer l’information des consommateurs et (récupération se traduisant par un abais- tion en passant par la phase d’utilisation. des professionnels, et s’inscrire dans une sement de température), la chaleur Les générateurs de chauffage et des sys- démarche de réglementation thermique. « latente » de changement d’état de la tèmes de production d’ECS constituent Le prochain durcissement des directives vapeur d’eau contenue dans les fumées. deux des vingt lots faisant l’objet de cette va rendre les matériels fioul domesti- Ce mode de fonctionnement permet directive pour des puissances n’excédant que encore plus performants et encore donc d’exploiter la totalité de l’énergie pas 400 kW. De nouvelles exigences de plus contributifs à la préservation de disponible dans le pouvoir calorifique rendements minimaux s’imposent avec l’environnement. 6
LES CHAUDIÈRES DE DEMAIN : Les performances écologiques des brûleurs la MICRO-COGÉNÉRATION • Les émissions de CO Il est essentiel d’améliorer le bilan La combustion du fioul domestique est considérée comme exempte de CO. « énergie primaire » de l’électricité, La technologie des brûleurs fioul à pulvérisation mécanique, en particulier notamment par la production locale la surveillance de flamme par cellule photo-résistante, les met dans la d’électricité. Actuellement pour 1 kWh quasi-impossibilité d’en produire, la luminosité de la flamme diminuant électrique disponible chez le consomma- parallèlement à l’excès d’air. teur final, 2,58 kWh d’énergie primaire • Les émissions de NOx ont été nécessaires. La recirculation des produits de combustion dans les brûleurs fioul Les besoins simultanés de chaleur et de domestique réduit les émissions de NOX de près de 30 %. Les NOX production d’électricité peuvent être satis- ne se forment pas en présence d’une basse température de flamme faits avec une chaudière électrogène ou (≤ 1 200 °C). Cette technologie, bien éprouvée, est commercialisée une unité micro-cogénération permettant par tous les fabricants. un gain de rendement global de 15 % • Les brûleurs modulants Sur une chaudière à condensation, le brûleur modulant fioul domestique ajuste en permanence la puissance aux besoins réels en chaleur. Les cycles de fonctionnement sont considérablement allongés, les économies d’énergie induites réelles et, de fait, les émissions de GES. Les technologies par atomiseur ou par pompe modulante assurent un rendement maximum en modulant sur une plage de 50 à 100 %. Les brûleurs recourant à l’évaporation du fioul par flamme froide modulent de 25 à 100 % et peuvent atteindre une puissance minimale de 3 kW. Actuellement, au niveau européen, la chaudières thermodynamiques ou pom- Source Senertec : Unité de micro-cogénération - Technologie Moteur Dachs filère fioul domestique soutient active- pes à chaleur à absorption. À l’instar des ment les constructeurs autour des tech- pompes à chaleur électrique, ces nou- nologies utilisant les moteurs « stirling » veaux générateurs fonctionnent suivant par rapport à une production sur deux et « rankine ». un cycle thermodynamique. L’absorbeur sites séparés. Pour cette raison, la Régle- peut être constitué d’un fluide ou d’un mentation Thermique 2012 valorise la LES CHAUDIÈRES thermodynamiques solide comme la zéolite. production locale d’électricité par micro- Autres sauts technologiques permet- Ces matériels actuellement en test terrain cogénération comme une alternative aux tant aux générateurs d’afficher des ren- devraient avoir atteint leur phase de com- recours aux énergies renouvelables. dements de 120 à 130 % sur PCS, les mercialisation d’ici deux à trois ans. Évolution des rendements des équipements et perspectives 120 Pac zéolithe Condensation Chaudière Chaudière modulante Rendement moyen en % en PCS Chaudière à condensation 100 standard haut basse température Chaudière rendement classique 80 60 40 Essais Norme NF Directive Directive Directives Directives CETIAT D 30-002 92/42/CE 92/42/CE Écodesign et Labelling Écodesign et Labelling 1970 1989 1996 2001 2013 2016 Les technologies de chauffage au fioul domestique accompagnent l’évolution des normes et directives et s’inscrivent durablement dans le panel des solutions de chauffage les plus efficientes. 7
Documentation technique Les couplages fioul domestique / énergies renouvelables 3. Les solutions hybrides, associant énergie renouvelable et énergie stockée, proposent des conditions très avantageuses en termes de performance et de protection de l’environnement. A ujourd’hui, la Régle- d’énergie et faible impact envi- Le fioul domestique mentation Thermique ronnemental. et le solaire thermique 2012 rend obligatoire Le fioul domestique répond par- Le couplage des énergies fioul l’utilisation d’une éner- faitement à ces critères. Mais il est domestique et solaire constitue gie renouvelable à hauteur de possible de réduire encore plus son toujours un choix particulièrement 5 kWh/m2.an des consommations impact environnemental en l’asso- vertueux en termes de recher- en énergie primaire d’une maison ciant aux énergies renouvelables : che d’efficience énergétique. Une individuelle. Pour tout logement l’énergie solaire, le bois énergie, la chaudière à condensation fioul neuf ou rénové, il convient de pompe à chaleur performante, sans domestique avec une production mettre en œuvre des équipements perdre de vue l’incorporation pos- d’eau chaude sanitaire solaire (CESI) assurant un chauffage de qua- sible (≤ 7 %) d’agrocombustibles équipée de capteurs thermiques lité qui garantit à ses occupants : à un fioul domestique améliorant de 4 m2 réduit la consommation confort d’utilisation, économies ainsi sensiblement le bilan CO2. d’énergie fossile de 2 500 kWh. La 8
Un système solaire combiné peut quente reste la bûche. Mais avec l’évolution des appareils de chauf- assurer plus des 3/4 des besoins fage au bois, l’utilisation des pla- quettes, pellets et autres granulés en eau chaude sanitaire et plus du quart devient de plus en plus courante. de ceux en chauffage.” L’association d’un insert, d’un poêle à convection ou d’un poê- le hydraulique à une chaudière fioul domestique constitue une partie solaire peut couvrir jusqu’à tique répond aux objectifs du solution avantageuse en matière 70 % des besoins annuels en ECS. « facteur 4 » et à celui du label économique et de protection de En outre, un système solaire com- BBC rénovation. l’environnement. Le label « flam- biné (SSC) avec une surface de me verte » garantit la performan- capteurs de 10 à 20 m2 peut assu- ce de ces matériels. rer plus des 3/4 des besoins en ECS Le fioul domestique et plus du quart de ceux en chauf- et le bois énergie fage. Ces systèmes éprouvés sont Le bois est reconnu comme une Le fioul domestique proposés par des constructeurs énergie renouvelable à bilan GES et la pompe à chaleur intégrant la chaudière à condensa- neutre puisque sa combustion ne Aujourd’hui, la pompe à chaleur tion fioul domestique, le ballon de dégage que les quantités de CO2 (PAC) aérothermique en relève de stockage d’eau chaude solaire, les absorbées lors de sa croissance. chaudière est un système perfor- panneaux solaires thermiques avec Il est disponible en qualité et en mant à condition de respecter des le kit de raccordement. quantité satisfaisantes à peu près règles très strictes d’installation et Le bouquet de travaux composé partout en France. des choix technologiques dépen- du système solaire et d’une chau- Le bois énergie est utilisé sous dant de son environnement. dière à condensation fioul domes- différentes formes. La plus fré- En effet, plus l’air extérieur est Principe de fonctionnement d’un système solaire combiné associé à une chaudière fioul Ballon Capteurs de stockage solaires (500 à 1000 litres) (12 à 20 m2) Radiateurs Eau chaude Chaudière fioul sanitaire domestique Arrivée d’eau froide L’association d’une chaudière à condensation à un SSC constitue le bouquet de travaux le plus efficace avec une réduction de l’ordre de 60 à 70 % de la consommation d’énergie de chauffage et ECS. 9
Documentation technique froid, plus le potentiel de la source froide est faible et la performance Le choix des solutions de confort de la PAC diminue d’autant que par l’eau chaude permet de bénéficier le besoin de chauffage va en augmentant. des évolutions, de l’interchangeabilité et Pour un fonctionnement efficace, il convient d’assembler la pompe à de la diversité des systèmes de génération chaleur avec des émetteurs basse de chaleur.” température : plancher chauffant ou radiateurs « chaleur douce ». La PAC doit être dimensionnée par solutions hybrides ou multi-éner- de la facture énergétique et des rapport aux besoins de chauffage gies vont devenir la référence : émissions de GES avec le souci de de l’intersaison et au potentiel de une pompe à chaleur, de puissan- limiter le phénomène de pointe sa source froide. ce inférieure à 4 kW, qui assure la et le renforcement des réseaux Ce mode de fonctionnement base du chauffage et le préchauf- électriques. garantit un coefficient de per- fage de l’ECS pendant les pério- Les solutions hybrides, à l’ins- formance (COP) élevé – qui doit des favorables avec un COP élevé. tar du secteur automobile, se être supérieur à 2,58 (coefficient La température de basculement développent dans le bâtiment. de conversion de l’électricité en (PAC/chaudière) se situe autour En associant énergies renouvela- énergie primaire) –, qui évite de 3° C extérieur. bles à énergie stockée, un nou- toute sollicitation supplémentaire Ces solutions permettent d’exploi- vel équilibre se dessine. Il justifie des réseaux électriques lors des ter les meilleures performances pleinement le choix des solutions demandes importantes de chauf- énergétiques des deux technolo- de confort par l’eau chaude, seul fage et des « pointes » qui peu- gies : chaudière performante et mode qui permette de bénéficier vent générer jusqu’à 900 g CO2/ système thermodynamique. Elles des évolutions, de l’interchangea- kWh (voir chapitre suivant). répondent à la fois à des objectifs bilité et de la diversité des systè- Dans un futur (très) proche, ces de réduction des consommations, mes de génération de chaleur. Performance des PAC, chaudières et systèmes hybrides en fonction de la température extérieure 1,4 Coefficient de performance sur énergie primaire des systèmes 1,2 1,0 0,8 0,6 PAC électrique Système hybride 0,4 Chaudière condensation 0,2 Source CETIAT 0 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 Température extérieure (°C) Les systèmes hybrides utilisant le meilleur des deux technologies (chaudière à condensation et PAC de petite puissance) permettent d’afficher des rendements saisonniers sur énergie primaire de 110 % à 120 %. 10
4. Les énergies et leurs émissions de gaz à effet de serre Des réductions significatives de gaz à effet de serre et de polluants, résultant de l’évolution des technologies, permettent aux chaudières fioul domestique de rivaliser avec les autres énergies. phériques mais nous sommes aujourd’hui amélioration de la performance d’un gé- La différenciation convaincus que leur concentration crois- nérateur (une chaudière) se traduit immé- des émissions sante dans l’atmosphère va entraîner des diatement par une réduction de même Pour une approche aussi claire que possi- variations climatiques à long terme. importance de l’émission de GES. ble, il faut bien différencier les gaz à effet • les polluants atmosphériques : les oxy- Des réductions significatives d’émis- de serre (GES) des polluants atmosphéri- des d’azote (NOx) et le dioxyde de soufre sions de NOx et de CO ont également ques liés à l’utilisation des combustibles (SO2) sont considérés comme des pol- été obtenues. Elles résultent de l’évolu- fossiles, bois, charbon et hydrocarbures luants atmosphériques. À ce titre, on leur tion de la technologie des brûleurs fioul liquides ou gazeux. impute d’être à l’origine des pluies acides domestique, notamment de la techno- Ces émissions sont essentiellement de lorsque, libérés dans l’atmosphère, ils se logie « Low NOx ». La lecture des résul- deux natures : recombinent avec la vapeur. tats des essais pratiques réalisés par le • les gaz à effet de serre tels que le Un autre gaz peut être émis lors d’une CETIAT (Centre technique des indus- dioxyde de carbone (CO2) et le méthane mauvaise utilisation des combustibles fos- tries aérauliques et thermiques) sur des (CH4), principaux constituants du gaz de siles : le monoxyde de carbone (CO), qui chaudières anciennes et les données réseau. présente des risques graves d’intoxication. constructeurs des chaudières actuelles Le CO2 a pour origine la présence de les mettent en évidence (tableau 2). carbone dans les combustibles fossiles. L’abaissement significatif de la teneur Le CH4 provient de sources multiples Les émissions liées en soufre dans le fioul conjointement dont la décomposition de matières or- à l’utilisation du fioul à la diminution des consommations de ganiques et végétales, l’élevage et les domestique combustible réduit considérablement installations d’extraction et de transport La réduction des émissions de CO2 est di- les rejets de SO2 dans l’atmosphère. Ils du gaz naturel. rectement proportionnelle à la consom- ont été divisés par 8 au cours des quatre Ces gaz ne sont pas des polluants atmos- mation de combustible (tableau 1). Toute dernières décennies. 11
Documentation technique Tableau 1 Réduction des consommations = réduction des émissions des centrales thermiques au charbon, au gaz ou au fioul lourd. HIER RT 2012 Cela a conduit à adopter une méthode Consommation annuelle / d’estimation du contenu CO2 de l’élec- 2,4 m3 0,7 m3 tricité appelée « méthode des conte- logement nus saisonnalisés par usages » car ni le Émission annuelle 6,4 t 1,3 t contenu « moyen » de 70 g CO2/kWh, ni le contenu « instantané » qui peut La réduction des besoins et l’amélioration des performances ont permis la division par 5 des émissions de CO2. atteindre jusqu’à 900 g CO2/kWh ne satisfont à une évaluation crédible. Pour l’usage chauffage de l’électricité, direct ou par pompe à chaleur, ce contenu a été Tableau 2 Comparaison des émissions instantanées de certaines chaudières estimé à 180 g CO2/kWh dans le DPE. Chaudière standard 27 kW Chaudière actuelle Pour toute nouvelle installation de (1985) 25 kW chauffage ou de PAC, qui constitue une Monoxyde de carbone sollicitation supplémentaire, les moyens 199 mg/kWh utile < 10 mg/kWh utile CO de production utilisés sont essentielle- Oxydes d’azote ment thermiques (production nationale 234 mg/kWh utile < 90 mg/kWh utile ou importation), appelés « contenu mar- NOx ginal » (de 500 à 600 g CO2/kWh). L’évolution des brûleurs fioul a divisé les émissions de CO par 20 et de Nox par 2,5. Pour estimer l’impact des futures instal- lations, ce chiffre doit être pondéré par le recours croissant aux EnR et à la réduc- l’arrêté du 15 septembre 2006 pour les tion des consommations des bâtiments La comparaison des DPE. nouveaux ou rénovés, ce qui conduit à la émissions de GES des principales De nombreuses études ont été menées méthode « prospective » proposée par énergies utilisées pour à ce sujet mais seule une comparaison RTE avec une estimation pour 2020 à le chauffage comptabilisant l’ensemble du processus 330 g CO2/kWh (tableau 3). La comparaison des émissions de GES est « du puits à l’usage » appelée « Ana- Nous constatons donc qu’hormis les polémique, il existe différentes approches lyse de Cycle de Vie » (ACV) permet une installations existantes de chauffage donnant des valeurs très différentes selon mesure réaliste de l’impact environne- électrique pour lesquelles on considère les critères pris en compte : mental de l’utilisation de chaque énergie un contenu « saisonnalisé » de 180 g • émissions liées au seul usage (la com- (tabeau 3). CO2/kWh, toute installation nouvelle de bustion), Malgré le nucléaire et l’hydraulique, la chauffage faisant appel à l’électricité – • émissions liées à l’extraction, au trans- production d’électricité fait en partie ap- directe ou par pompe à chaleur – ou port, à la production et à la combustion, pel à des moyens fortement émetteurs toute substitution d’une chaudière fioul • émissions liées à l‘usage et au mode de de CO2, notamment en période hivernale par une PAC génère actuellement près production dans le cas de l’électricité, où la satisfaction des « pointes » dues au de deux fois plus de CO2 qu’un chauffa- • émissions conventionnelles fixées par chauffage électrique exige le recours à ge performant au fioul domestique. Tableau 3 émissions comparées du fioul domestique, du gaz de pétrole liquéfié, du gaz naturel et de l’électricité (usage chauffage) en gramme de CO2 par kWh Énergies Émissions de combustion Émissions totales « ACV » Émissions convention « DPE » Fioul domestique 270 300 300 Gaz de pétrole liquéfié 230 274 274 Gaz naturel 205 234 234 Électricité - usage chauffage Méthode saisonnalisée 180 180 - nouvel usage Méthode marginale 500 à 600 - évolutions futures Méthode prospective 330 Les émissions rapportées à l’analyse de cycle de vie font apparaître des divergences entre énergies et relativisent les écarts liés à la seule phase d’utilisation. (Source : Bilan carbone - ADEME et Mission interministérielle de l’effet de serre – avril 2005. Note ADEME – RTE avril 2007. Bilan prévisionnel RTE 2009. Arrêté du 15 septembre 2006) 12
5. L’évolution d’une énergie de qualité L’évolution des spécifications de qualité du fioul domestique favorise le développement de technologies nouvelles de chauffage. L a qualité du fioul domes- • les spécifications « intersyndica- tique est une préoccu- LA SÉVÉRISATION les » qui fixent le niveau de qualité pation permanente de la DES SPÉCIFICATIONS minimale requise pour les échan- profession pétrolière. Les Les spécifications qui définissent ges de produits entre les produc- spécifications de qualité, qu’elles les caractéristiques physico-chimi- teurs opérant en France. soient administratives ou intersyn- ques du fioul domestique sont de Au travers de ces exigences de plus dicales, évoluent et se durcissent deux natures : en plus rigoureuses, on constate régulièrement, comme en témoi- • les spécifications « administrati- que le fioul domestique est une gnent les modifications majeures ves » qui fixent le niveau de qua- énergie sûre, car faisant l’objet de portant sur la masse volumique, lité minimale requise du produit spécifications de qualité précises la viscosité, la teneur en eau, la pour que celui-ci puisse être mis et complètes. stabilité à l’oxydation, le résidu de à la consommation sur le marché Cette énergie conserve toute sa carbone et la teneur en soufre. français, modernité car elle est adaptée 13
Documentation technique Évolution des teneurs en soufre du fioul domestique 0,8 0,8 % 0,7 0,7 % 0,6 0,55 % 0,5 0,5 % 0,4 0,3 0,3 % 0,2 0,2 % 0,1 0,1 % 0,0 1960 1967 1973 1976 1981 1994 2000 La teneur en soufre du fioul domestique est aujourd’hui extrêmement faible : 1 000 ppm (parties par million). aux besoins des matériels actuels • la qualité de la combustion par mettant ainsi un meilleur mélange de haute technologie, particuliè- un abaissement de la masse volu- avec l’air comburant. Il en résulte rement dans les domaines de la mique et de la viscosité. une combustion plus complète, performance intrinsèque des ins- Plus la masse volumique est faible, c’est-à-dire une récupération maxi- tallations et de la protection de plus la teneur en hydrogène est male d’énergie pour chaque litre l’environnement. importante. Plus la teneur en hy- de fioul consommé. drogène est élevée, moins la com- Cette amélioration de la qualité bustion produit de CO2 et moins de la combustion se traduit pro- LA RÉDUCTION il y a de risques d’encrassement portionnellement par une réduc- DE LA TENEUR EN SOUFRE du foyer. tion de la consommation et des La teneur en soufre du fioul do- Plus la viscosité est faible, plus la émissions de gaz à effet de serre mestique a été considérablement pulvérisation du fioul est fine, per- et de polluants. réduite par l’industrie du raffi- nage, consciente des enjeux de la protection de l’environnement. Schéma de fabrication des fiouls de qualité supérieure Elle est aujourd’hui extrêmement faible – 1 000 ppm (parties par million) au maximum (0,1 %). Fioul de qualité supérieure la GÉNÉRALISATION Fioul ordinaire DES FIOULS DE QUALITÉ Additifs SUPÉRIEURE de performance Au-delà de spécifications déjà très Base gazole ou strictes, les fiouls domestiques de Base de qualité additifs de performance Base de qualité qualité supérieure répondent à de ordinaire : supérieure : nouvelles exigences en termes d’uti- PT : ≤ +2° C PT : -5° C lisation et de qualité de combustion. TLF : ≤ -4° C TLF : -15° C L’amélioration des spécifications de PE : ≤ -9° C PE : -18° C ces fiouls est de deux ordres : • les limites d’utilisation par rap- PT : point de trouble TLF : température limite de filtrabilité PE : point d’écoulement port au froid que sont la tempéra- ture limite de filtrabilité et le point Outre une meilleure tenue au froid, les fiouls de qualité supérieure permettent d’écoulement, de réduire la consommation d’énergie. 14
LES BIOCOMBUSTIBLES On désigne sous cette appellation La profession est mobilisée des combustibles d’origine végé- à la recherche et à la mise au point tale utilisables pour le chauffage des bâtiments. Des expérimenta- de combustibles à émissions réduites tions ont été menées dès le début des années 1990 avec l’incorpora- de gaz à effet de serre.” tion d’esters méthyliques d’huile de colza. Elles ont débouché sur un arrêté, d’une attention particulière. Un étude in situ sur plusieurs dizaines en date du 9 août 1994, autori- échéancier européen inscrit dans d’installations afin de tester une sant leur incorporation dans le la directive 2009/30/CE prévoit incorporation d’EMHV dans le fioul fioul domestique. notamment une sévérisation pro- domestique. Il existe deux familles d’agrocom- gressive de la qualité environne- Les premiers résultats montrent bustibles : les huiles végétales mentale des agrocombustibles. que l’incorporation jusqu’à 10 % pures (HVP) et les esters méthyli- Aussi, la filière travaille actuellement d’EMHV dans le fioul domestique ques d’huiles végétales (EMHV). au développement de bio-combus- ne nécessite aucune modifica- Les esters méthyliques d’huiles tibles de seconde génération issus tion majeure sur l’installation de végétales sont produits à partir de des déchets de la biomasse (voir chauffage. la réaction de l’huile végétale avec encadré ci-dessous). La profession est donc mobilisée le méthanol, dérivé de l’éthanol, lui- Un accord a été conclu entre l’Euro- depuis de nombreuses années à la même obtenu à partir de betteraves, pean Heating Industry (EHI – Fédéra- recherche et à la mise au point de de cannes à sucre ou de céréales. tion européenne des constructeurs combustibles à émissions réduites Les impacts sociaux et environ- de chaudières) et Eurofuel (Fédéra- de gaz à effet de serre qui feraient nementaux liés aux agrocom- tion européenne de promotion du du fioul domestique une énergie bustibles font aujourd’hui l’objet fioul domestique) pour mener une « presque » renouvelable. Les biocombustibles de seconde génération • Les biocarburants et les biocombustibles de 2e génération utilisent comme matière première la biomasse dite lignocellulosique. Ce sont des végétaux non alimentaires : résidus de bois, déchets agricoles comme les pailles de céréales ou les déchets forestiers ou encore la culture énergétique comme les taillis à courte rotation. • Les cultures consacrées à la production de cette nouvelle génération nécessitent moins de surfaces et offrent de meilleurs rendements à l’hectare. Quelques usines pilotes en Europe et aux États-Unis produisent déjà ce biocarburant. Résidus agricoles et cultures dédiées Mélange Gaz de au gazole/FOD synthèse Biocombustibles Les procédés de fabrication des BIOCOMBUSTIBLES 15
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