LES EFFETS DU SOJA SUR LA SANTÉ - Informations scientifi ques pour les Professionnels de la Santé
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LES EFFETS DU SOJA SUR
LA SANTÉ
Informations scientifiques pour les Professionnels de la Santé
Février 2019
Le soja est
un aliment sain
Empreinte écologique réduite de la fève au produit à base de soja.
Dans la Chine ancienne, on utilisait le soja depuis la nuit des temps et il était
considéré comme une des cinq plantes sacrées, au même titre que le blé, l’orge, le
riz et le millet. À l’origine, les fèves servaient à amender le sol. Ensuite, grâce à des
méthodes de fermentation, elles sont devenues aptes à la consommation humaine. paux pays producteurs sont l’Italie, La France, Production locale et traçabilité
Les produits de soja se transforment alors en composants traditionnels de l’alimen- la Roumanie, la Croatie, la Hongrie et l’Autriche Les entreprises qui adhèrent à l’ENSA
tation en Extrême-Orient et surtout en Chine, au Japon et en Indonésie, où on les (Source : Terres Univia). Le soja est également (European Natural Soy and Plant-based Foods
trouve sous différentes formes comme des boissons, du tofu et du miso. cultivé aux Pays-Bas (800 tonnes en 2017) et Association – Association européenne des
en Belgique (environ 100 tonnes en 2017). aliments végétaux et à base de soja naturel),
Plus tard, un processus spécial (exposition à une Ces fèves de soja européennes entrent dans s’engagent à n’utiliser que des fèves de soja
température élevée) permet de commercialiser la composition des produits à base de soja entières pour leur production d’aliments à
des produits de soja non fermentés. La fève vendus dans les grandes surfaces. Elles ont base de soja. Elles promettent également de
de soja utilisée pour nos denrées alimentaires, été cultivées dans des champs qui n’ont n’avoir recours qu’à des procédés de produc-
provient d’une légumineuse, la Glycine max. Ces nécessité aucune déforestation. tion traditionnels (eau et traitements mécani-
fèves sont parfois aussi appelées “soja jaune”. ques – c’est-à-dire broyer et filtrer). Et pour
Les différentes manières de traiter les fèves Une plante écologique terminer, elles garantissent que leurs produits
donnent une grande diversité de produits finis Le soja puise de l’azote dans l’air et l’utilise sont exempts d’OGM. Tous les membres de
qui ont tous leur place dans une alimentation dans la plante qui n‘a donc pas besoin l’ENSA ont mis des programmes de contrôle
saine. Cette plante de soja ne doit pas être d’engrais azotés. Le soja ne demande pas extrêmement sévères en place pour garantir
confondue avec ce que l’on appelle le “soja non plus de protection intensive contre les la traçabilité et éviter la contamination croisée
vert” ou haricot mungo, dont on consomme les maladies et les parasites. C’est une plante (avec des OGM ou autres), du champ à l’as-
germes. Il s’agit d’une autre légumineuse dont autogame, ce qui signifie qu’elle peut se siette. Les circuits courts à partir des cultiva-
les propriétés sont totalement différentes de reproduire sans l’aide d’une autre plante de la teurs et/ou entrepôts sont privilégiés par les
celles des fèves de soja. La production mondiale même espèce (autofécondation). Ce qui évite entreprises adhérentes. L’ENSA soutient la
du soja est estimée à 350 millions de tonnes la contamination croisée avec des plantes culture écologique et rationnelle du soja, qui
en 2016/17 (Source : Terres Univia), dont 80 % génétiquement modifiées par exemple. ne nécessite aucune déforestation.
proviennent des Etats-Unis, du Brésil et de
l’Argentine et qui est, en grande partie, destiné à En général, les produits d’origine végétale sont moins contraignants pour
l’alimentation du bétail. L’Europe aussi produit du l’environnement. La production de 1 litre d’une boisson au soja demande moins d’eau
soja (2.5 millions de tonnes en 2016). Les princi- et de terres et émet bien moins de CO2 que la production de 1 litre de lait de vache.
Isoflavones PHYTO-ŒSTROGÈNES
Les isoflavones sont des composants naturels des plantes
Flavonoïdes Non-Flavonoïdes
appartenant à la famille des polyphénols.
Les plantes développent ces polyphénols pour se protéger contre les rayons UV, les
Isoflavones Coumestanes Prénylflavonoïdes Lignanes
bactéries, les moisissures et autres micro-organismes nocifs. Des études suggèrent que
ces composants végétaux pourraient également être bénéfiques pour notre santé. Les
polyphénols ont par exemple démontré un effet antioxydant, qui contribue à la protecti- Soja Alfalfa (Luzerne) Houblon Grains de céréales
Pois chiches Trèfle Bière Grains de blé
on des cellules contre les dommages occasionnés par les radicaux libres. Les inflamma- Choux de Bruxelles Légumes/fruits
tions chroniques et certaines maladies liées à l’âge sont assimilées à ces dommages. Haricots Légumineuses
Pois
Composants végétaux naturels
Les isoflavones font partie du groupe de composants végétaux appelés phyto-œstrogènes.
On en trouve dans le soja mais aussi dans de nombreuses autres denrées alimentaires (voir schéma). Différence entre phyto-œstrogènes les activent. Les œstrogènes se lient et activent
Dans notre alimentation, le soja est considéré comme une source importante d’isoflavones. et œstrogènes les deux récepteurs dans une même mesure.
Les deux principaux isoflavones du soja sont la génistéine et la daidzéine. Le soja contient aussi Les isoflavones sont souvent classées parmi (Kuiper et al., 1998). Cette différence est impor-
de la glycitéine mais en moindres quantités. les phyto-œstrogènes parce que leur structure tante, parce que quand ils sont activés, ces
chimique correspond à celle des œstrogènes récepteurs peuvent avoir des effets physiolo-
Boissons Alternatives Tofu Desserts qui sont des hormones humaines. Le terme giques différents et parfois même opposés. Les
à base de soja végétales 22 mg / 100 g à base de soja ‘phyto’ indique qu’elles sont d’origine végétale. isoflavones sont également classés parmi les
9 mg / 100 ml au yaourt 9 mg / 100 g Mais même si elles sont classées parmi les modulateurs sélectifs naturels des récepteurs
10 mg / 100 g phyto-œstrogènes, elles ne se comportent aux œstrogènes (SERM).
pas de la même façon que les œstrogènes
humains. On dénombre deux types différents Isoflavones : activité 1000 x plus
de récepteurs d’œstrogènes (ER) dans le corps faibles que les œstrogènes
humain : alpha (ERα) et béta (ERβ). Sur ce plan, Dans les aliments, les isoflavones sont surtout
les isoflavones se distinguent des œstrogènes présentes sous forme de ‘glycosides’ inactifs
puisqu’elles se lient de préférence aux ERβ et (par ex. liées à une molécule de sucre). Pour
être assimilée par l’organisme, la molécule
de sucre doit être fractionnée. Ce processus
s’appelle la déglycosylation et est effectué par
Les isoflavones sont
une enzyme digestive spécifique. Les isofla-
des phyto-œstrogènes.
PRODUITS AU SOJA Elles se comportent différemment
des œstrogènes humains.
vones ‘aglycones’ (exemptes de molécules de
sucre) sont ensuite assimilées par l’organisme
TENEUR EN ISOFLAVONES
et métabolisées dans le foie.
L’illustration ci-dessus montre la teneur en isoflavones de différents produits au soja.
Les aglycones sont convertis par la glucu- Composant traditionnel de
ronidase et la sulfatase, mais la plus grande l’alimentation asiatique
partie est réabsorbée. En fin de compte, En Asie, où le soja est un composant tradi-
l’activité œstrogène des isoflavones est très tionnel de l’alimentation, on consomme des En Europe, l’ingestion moyenne
faible. (Setchell KD, et al. 2011). Certaines quantités significatives d’isoflavones. Et ce d’isoflavones représente 1 %
formes d’aglycones peuvent à nouveau être depuis plus de 4000 ans ! Dans les pays où le de celle des pays asiatiques.
métabolisées dans l’intestin en présence de soja fait traditionnellement partie de l’alimen-
nos bactéries intestinales. Ces métabolites tation, l’ingestion moyenne en isoflavones se
sont également assimilés. La daidzéine par situe entre 11 et 50 mg par jour et peut même
exemple peut être convertie en équol qui est aller jusqu’à 100 mg par jour (Yang et al.,
plus actif que la substance dans laquelle il 2005; Messina et al., 2006; Lee et al., 2007).
se forme. Il est cependant à noter que 30 % Au Japon, où la consommation de produits à
seulement des hommes et des femmes sont base de soja est moins variée qu’en Chine,
en mesure de finaliser cette conversion, parce l’ingestion moyenne est d‘environ 50 mg
qu’elle est tributaire des caractéristiques indivi- par jour, mais peut également atteindre 100
duelles de la flore intestinale. En laboratoire, mg par jour (Otaki et al., 2009). Les variétés
il a été démontré que l’activité des isoflavones de produits de soja consommées en Asie
aglycones est 1000 fois plus faible que celle diffèrent d’un pays à l’autre. En Chine, à Hong
des œstrogènes endogènes. (Matsumura et Kong et à Singapour, on ne consomme pra-
al., 2005; Zhu et al., 2008). tiquement pas de produits fermentés, alors
qu’en Corée, en Indonésie et au Japon, entre
30 % et 60 % de tous les produits de soja
consommés, le sont sous forme fermentée
EN RÉSUMÉ
(ENSA, 2016). Dans les pays occidentaux,
où la consommation de soja est très faible,
l’ingestion d’isoflavones par l’alimentation Les isoflavones sont des compo- humaine. Mais leur effet sur l’organisme
est réduite, et se situe aux environs de sants naturels présents dans de est nettement différent.
1-2 mg par jour (de Kleijn et al., 2001; nombreuses plantes. Elles appartiennent
Zamora-Ros et al., 2012). à la grande famille des polyphénols. L’activité œstrogène des isofla-
vones est très faible : 1000 fois
Les isoflavones, et plus particulièrement Les isoflavones sont parfois moins importante que celle des œs-
celles présentes dans le soja, font l’objet aussi appelées phyto-œstro- trogènes endogènes. Les isoflavones
de nombreuses controverses. gènes, parce que leur structure chimique doivent d’abord être transformées en
Leurs adeptes disent qu’elles sont bonnes
présente des similitudes avec celle aglycones dans l’intestin, avant qu’elles
pour la santé, d’autres prétendent
de l’œstrogène qui est une hormone ne puissent être absorbées.
qu’elles seraient nocives.
Pour plus de clarté, les preuves sont
à nouveau passées à la loupe.
Fermenté ou
non fermenté
La fermentation est la transformation d’une denrée alimentaire
en une autre denrée alimentaire, à l’aide de bactéries, cultures
cellulaires ou moisissures.
Les alternatives végétales au yaourt par exemple subissent un tel processus de
fermentation. La boisson à base de soja est fermentée au moyen de ferments de
yaourt qui sont également utilisées pour faire du yaourt à partir du lait. C’est ainsi
que la boisson au soja est transformée en alternative végétale au yaourt.
Les avantages pour la santé de la fermentation problème quand l’alimentation est variée,
du soja font l’objet de certains malentendus. avec beaucoup de fruits et de légumes.
Ces malentendus concernent souvent l’ab- La consommation de légumineuses est
sorption de nutriments. Certains pensent que d’ailleurs conseillée par les diététiciens et
leur absorption est activée par la fermentation des instances comme l’Institut Paul Lambin
et désactivée par des produits au soja non (HE Vinci). Le phytate n’est présent qu’en
fermentés. En réalité, les effets sur la santé de très petites quantités dans les produits de
produits au soja fermentés et non fermentés soja (notamment à cause de leur processus
sont identiques. de production, qui comporte l’exposition
à la chaleur des fèves de soja) et n’a donc
Phytate aucune influence significative sur l’absorption
Le soja non fermenté serait une source de des minéraux comme le calcium. Ce qui est
phytate ou d’acide phytique. Cette substance également valable pour les saponines et les
empêcherait l’assimilation par exemple du fer hémagglutinines. Ces substances seraient
dans les intestins. Cette substance naturelle également présentes dans une fève de soja
est contenue dans de nombreux produits (certaines en quantités tellement insignifiantes
comme les légumineuses, et donc aussi dans qu’aucune observation n’a été faite à leur
la fève de soja. Ce qui ne poserait pas de sujet). En raison de ces quantités minimes et
de l’exposition à la chaleur (qui à la maison,
peut se limiter à la cuisson par exemple),
l’influence de ces substances peut être consi-
dérée comme nulle.Le soja, une fève Sources animales
PDCAAS ACIDES AMINÉS ABSENTS
super nourrissante Œufs
Lait et fromages
Viande et poisson
1,0
1,0
1,0
-
-
-
Les avantages du soja lui viennent de ses différents composants nutritionnels
(source de protéines de qualité supérieure, composition saine en acides gras, Sources végétales
présence d’isoflavones). Soja ~0,95 -
Haricots secs ~0,7-0,75 Met-Cys
Protéines de qualité supérieure Riz ~0,65 Lys
Blé ~0,5 Lys
Le soja est une légumineuse et sa valeur nutritionnelle est excellente. Premièrement, cette
Maïs ~0,5 Lys
fève est la plus riche en protéines de tout le règne végétal. De plus, elle contient les 9 acides
aminés essentiels et est très digeste, avec un score moyen de 90 % par rapport aux protéines
Exemples d’indices PDCAAS de différentes denrées alimentaires destinées aux adultes.
de référence (WHO/FAO/UNO, 2007), ce qui fait que la qualité de ses protéines est comparable
à la qualité des protéines d’origine animale. digestibilité de chaque acide aminé prit indi- brée. Les boissons au soja et les alternatives
viduellement (FAO, 2014). Et même si l’indice végétales au yaourt, les desserts et les glaces
La qualité des protéines est déterminée par deux critères : la digestibilité et la présence d’acides DIAAS de la protéine de soja est légèrement à base de soja proposent de nouvelles sensa-
aminés essentiels. Le Protein Digestibility Corrected Amino Acid Score, ou PDCAAS (Indice inférieur à l’indice PDCAAS, il se situe toujours tions gustatives et élargissent les possibilités
chimique corrigé de la digestibilité des protéines) - , est une échelle qui a été utilisée pendant des aux environs de 0,9, ce qui signifie que le soja culinaires. Les burgers au soja et plats cuisinés
années pour exprimer la qualité des protéines. Elle compare les peut être considéré comme une protéine de au soja et aux légumes sont de bonnes alter-
acides aminés présents dans la protéine avec nos besoins haute qualité. natives à nos repas traditionnels et habituels.
en acides aminés, tout en tenant compte de la Une alimentation variée, dans laquelle des
digestibilité. Les protéines de l’alimentation sont Le soja apporte de la variété dans produits d’origine animale sont remplacés par
classifiées selon ces critères avec un score une alimentation saine des produits à base de soja, peut contribuer
maximum de 1 qui correspond à la qualité Le large choix de produits au soja disponibles, à réduire l’apport en graisses saturées et en
la plus élevée pour une protéine. En ainsi que leurs excellentes qualités nutrition- même temps augmenter l’apport en acides
Comme le soja est 100 % végétal, les produits
2014 , la FAO a proposé de prendre nelles, en font des aliments parfaits à intégrer gras insaturés, pour arriver à une composition
au soja ne contiennent pas de cholestérol.
ses distances par rapport au dans une alimentation variée, saine et équili- en acides gras plus saine et un apport plus
PDCAAS et de passer au Diges-
De plus, les fèves de soja présentent une
composition en acides gras saine : elles tible Indispensable Amino Acid
contiennent des quantités réduites en acides Score (Indice de digestibilité des
gras saturés (15 % de la teneur totale en acides aminés indispensables
graisses) et se composent en majeure partie DIAAS). Le DIAAS, qui se base
d’acides gras insaturés (85 % de la teneur sur une autre méthode, est
totale en graisses, y compris 7 % d’acides gras considéré comme la manière
polyinsaturés oméga-3). Voilà pourquoi les la plus précise de mesurer la
produits au soja ont amplement leur place dans
les régimes où une composition saine en acides
gras est importante.important en fibres. Les alternatives végétales par des personnes souffrant d’intolérance au Des aliments végétaux à la base de Le modèle recommande de limiter la
à la crème sont également très utiles. Elles lactose et/ou d’allergie aux protéines de lait de tous les repas consommation de produits d’origine animale
s’utilisent comme des produits laitiers avec vache. Dans la plupart des cas, ils sont enrichis La nouvelle pyramide alimentaire du Vlaams et plus particulièrement de viande rouge et de
en prime le fait qu’elles sont exemptes de en calcium, vit D, B2 et B12, de façon à ce que Instituut Gezond Leven s’articule autour charcuteries et d’introduire plus de produits
cholestérol, que leur teneur en acides gras les utilisateurs consomment ces nutriments de trois priorités : plus d’aliments d’origine végétaux dans nos repas de chaque jour.
saturés est très réduite et qu’elles contiennent précieux en quantités suffisantes. Les boissons végétale, des choix alimentaires durables et Les légumes, les fruits, les aliments à base de
des acides gras essentiels de qualité. à base de soja enrichies et les alternatives de la variation dans l’alimentation. céréales complètes et les légumineuses,
végétales au yaourt à base de soja, sont con- et en moindres quantités les fruits à coque
Produits à base de soja : sidérées, d’un point de vue nutritionnel, comme et les huiles végétales devraient idéalement
des alternatives pratiques des alternatives à part entière aux produits constituer la base de chaque repas.
Les produits à base de soja sont naturellement laitiers. Les produits au soja figurent à côté des Les produits à base de soja enrichis au calcium
sans lactose et ne contiennent pas de protéines produits laitiers dans les différents modèles de ont toujours leur place dans ce nouveau
de lait de vache. Ils peuvent donc être utilisés pyramide alimentaire belges. modèle alimentaire, avec non seulement les
boissons, mais à présent aussi les alterna-
tives au yaourt. Par ailleurs, les boissons
SOJA ET CALCIUM à base de fruits à coque, de graines et de
céréales – qui ne sont pas considérées
La plupart des produits à base de soja sont enrichis en calcium et contiennent comme des alternatives aux boissons à base
120 mg de calcium par 100 g, soit la même quantité que les produits laitiers. de soja ou au lait – ont fait leur entrée dans
Une étude, publiée dans The Journal of Nutrition (Zhao et al., 2005) indique que la pyramide parce qu’elles ont amplement
l’absorption de calcium provenant de produits au soja est comparable à celle leur place dans une alimentation végétale.
de produits laitiers, mais avec moins de perte de calcium, et donc une meilleure
disponibilité biologique (Macdonald, 2005; Matsuzaki, 2006; Kitchin, 2007).
La pyramide alimentaire
Les produits de soja enrichis en calcium
EN RÉSUMÉ
font partie de la Pyramide Alimentaire active
élaborée par Food in Action en collabora- Le soja est consommé depuis une partie intégrante d’une alimentation
tion avec l’Institut Paul Lambin (HE Vinci). des milliers d’années en Asie et variée et équilibrée.
Les autres Boissons végétales enrichies en est toujours un pilier de la culture
calcium et en vitamines à base d’amandes, alimentaire sur ce continent. Les habitudes Le soja permet d’augmenter
de noisettes, d’avoine, de noix de de coco culinaires européennes laissent actuelle- la consommation de protéines
et de riz ont également leur place dans une ment une part de plus en plus importante végétales et de réduire les
alimentation saine et équilibrée car malgré le au soja. Il est considéré comme une “alter- acides gras saturés et le cholestérol de
manque de protéines de qualité, elles sont native aux produits laitiers” et est devenu l’alimentation.
une source de calcium, de vit D , B2 et B12.Soja et cancer du sein EFSA
L’exposition à vie aux œstrogènes humains augmente le risque du cancer du sein. L’EFSA, l’Agence européenne de Sécurité alimentaire, a publié un
Une constatation qui inquiète certaines personnes. Mais les isoflavones et en rapport d’experts en 2015, qui arrivait à la conclusion qu’il n’y avait pas
particulier les phyto-œstrogènes contribuent-ils également à augmenter le risque de de risque d’augmentation de cancers du sein ni aucun effet sur l’utérus
ni sur les concentrations d’hormones thyroïdiennes chez les femmes
cancer du sein ?
ménopausées, qui utilisaient chaque jour un supplément de 150 mg
d’isoflavones. Une telle dose dépasse largement l’ingestion d’isoflavones
Cette crainte est-elle justifiée ? Il semblerait que non. Les données disponibles démontrent
par l’alimentation ; un verre de 200 ml d’une boisson à base de soja
que le soja a, au contraire, un effet protecteur contre le développement de cancers du sein contient à peine 10 mg d’isoflavones.
chez les femmes asiatiques. Lorsque ces femmes s’installent dans des pays européens et
changent leurs habitudes alimentaires traditionnelles qui comportent beaucoup de soja, les
données indiquent que cet effet protecteur disparait et qu’elles sont plus exposées au cancer Antécédents familiaux de cancer du sein de soja après que la maladie ait été diagnosti-
du sein (Stanford et al, 1995). Les études épidémiologiques les plus récentes montrent que la Des modèles animaux suggèrent que l’expo- quée, était associée à une réduction significa-
consommation de soja réduit le risque de développer un cancer du sein, surtout quand cette sition aux isoflavones stimulerait la crois- tive des récidives et de la mortalité (Chi, 2013).
consommation commence très tôt (avant l’adolescence) et se poursuit tout au long de la vie sance rapide de tumeurs chez les femmes De l’étude effectuée à Shanghai, sur plus
(Shu et al, 2000; Yamamoto et al, 2003). ménopausées qui ont des antécédents de 5000 patientes suivies pendant près de
familiaux de cancer du sein. Les études sur quatre ans, il ressort que les femmes qui
les animaux n’ont cependant qu’une valeur avaient consommé le plus de protéines de
anecdotique, parce que les rongeurs métabo- soja (< 15,3 g/jour), présentaient 30 % moins
lisent les isoflavones du soja de façon tout à de mortalité et d’incidents de récidive que
fait différente que les humains. le groupe des femmes dont l’ingestion était
beaucoup plus faible (≤ 5,3 g/jour) (Shu, 2009).
On dispose actuellement d’une quantité Dans cette étude, il est apparu que la consom-
impressionnante de données issues d’études mation de soja avait un effet protecteur tant
épidémiologiques qui indiquent que les chez les femmes pré-ménopausées que chez
produits à base de soja n’aggravent pas le les femmes ménopausées. La méta-analyse
pronostic chez les patientes atteints de cancer de Nechuta (2012) a constaté qu’une consom-
du sein, et au contraire, qu’il n’est pas exclu mation de plus de 10 mg d’isoflavones par
qu’ils l’améliorent. Une méta-analyse de cinq jour, après le diagnostic d’un cancer du sein,
études prospectives (deux aux Etats-Unis : était associée à une réduction de 25 % du
Caan, 2011 et Guha, 2009 ; et trois en Chine risque de récidive. Il est important de signaler
: Kang, 2010, Shu, 2009 et Zhang, 2012),
menées sur plus de 11 000 femmes atteintes De nombreuses études laissent
d’un cancer du sein, suivies pendant des penser, à présent, que le soja
périodes différentes allant de 4-7 ans, est aurait un effet protecteur contre
le cancer du sein.
arrivée à la conclusion que la consommationque l’effet protecteur de la consommation anticancéreux comme le Tamoxifen, des
de soja a été observé tant chez les femmes données épidémiologiques récentes concer-
asiatiques que non asiatiques (Nechuta, nant l’homme font état d’une amélioration des
2012). Deux études ont été menées aux résultats obtenus par de tels médicaments
Etats-Unis, principalement sur des femmes quand ils sont associés à la consommation
de race blanche : l’étude WHEL (Women’s de soja. (Guha, 2009; Nechuta, 2012; Kang,
Healthy Eating and Living study, Caan, 2011 2010). D’autre part, contrairement aux études
– Etude sur l’alimentation et le mode de vie menées sur des animaux, des études basées
sains des femmes ), portait sur près de 3000 sur l’intervention humaine suggèrent que les
patientes et l’étude LACE, impliquait près de isoflavones ne représentent aucun risque
2000 patientes (Guha, 2009). Dans ces deux pour les patientes ayant des antécédents de
études, la consommation de doses élevées cancer du sein. Les produits à base de soja
de soja est associée à un meilleur pronostic. n’accélèrent pas une croissance rapide des
De plus, alors que des études menées sur des cellules cancéreuses chez les femmes ayant
animaux suggèrent un effet négatif des isofla- subi une biopsie, ni avant, ni après avoir été
vones de soja sur l’efficacité des médicaments exposées à des isoflavones (Messina & Wood,
2008; Khan et al., 2012).
Ces données récentes ont conduit l’American
Cancer Society (Rock et al., 2012) et l’American Institute
for Cancer Research (2012) à revoir leur position
concernant le soja et le risque de cancer du sein. Les
deux instituts affirment que les produits à base de
soja peuvent être utilisés comme composants d’une
alimentation variée et équilibrée pour les femmes
atteintes d’un cancer du sein.
Ce qui vient d’être confirmé par le World Cancer
Research Fund International (2018) qui dans ses
conclusions admet qu’il existe un lien entre la
consommation de produits à base de soja et un
pronostic plus favorable après un cancer du sein.Le soja et les enfants Dans les pays asiatiques, les aliments
solides, y compris le tofu, sont introduits
progressivement à partir de l‘âge de quatre
les maladies hormonales, etc. Les auteurs en
ont conclu que les aliments pour nourrissons à
base de soja ne présentaient pas de risque.
Depuis des milliers d’années, les enfants mangent des produits à base
mois. En Europe, c’est généralement plus
de soja dans les pays asiatiques.
tard, à partir de six mois ou de l’apparition Une étude plus récente, menée aux Etats-Unis
Lorsqu’on envisage d‘introduire des produits à base de soja dans l’alimentation des de la première dent. sur 399 jeunes filles de 12 à 18 ans, apparte-
enfants, il est important de prendre deux phases différentes de la vie en considération : nant à la communauté de l’Eglise adventiste
Le développement sexuel des du septième jour (donc généralement végé-
• La période au cours de laquelle le nourrisson est exclusivement nourri au lait enfants peut-il être influencé par la tariennes et consommant des produits à base
maternel ou avec des aliments pour nourrissons (le lait maternel est la meilleure consommation de soja ? de soja), a démontré que la consommation
option pour les nourrissons et les très jeunes enfants) Comme la structure chimique des isofla- de soja n’avait aucun lien avec l’âge du début
• La période au cours de laquelle des aliments solides sont introduits vones présente des similitudes avec celle de la puberté (en moyenne vers douze ans
de l’hormone œstrogène, on pourrait se
demander si les isoflavones ont une influence
sur la croissance, le début de la puberté et une
fertilité plus tardive des enfants. Tout d’abord,
il est important de rappeler que même si les
structures chimiques des isoflavones et des
œstrogènes présentent des similitudes, leurs
effets sur notre organisme sont en fait très
différents. L’activité œstrogène des isoflavones
par exemple est 1000 fois inférieure à celle de
l’œstrogène à celle de l’oestrogène humain.
Les recommandations pour
Études sur l‘organisme humain l’introduction de produits à
Des études sur l’organisme humain ne
base de soja dans l’alimentation
sont les mêmes que pour les
montrent aucun effet négatif sur le développe-
autres denrées alimentaires :
ment sexuel des enfants. Une étude publiée
l’introduction doit être progressive,
en 2001 comparait des adultes nourris de la
par petites quantités, dans une
naissance à quatre mois avec des aliments alimentation variée et équilibrée.
pour nourrissons à base de lait de vache, avec
des adultes nourris pendant la même période À partir de 1 an, les enfants peuvent
avec des aliments pour nourrissons à base de consommer des produits à base
soja (Strom, 2001). Les résultats n’ont montré de soja ordinaires en tant que
aucune différence significative sur le début composants d’une alimentation saine.
de la puberté, la régularité des menstruations,et demi). La consommation moyenne de soja et au développement de bébés et d’enfants
de ces adolescentes était de 12,9 portions par nourris au lait maternel, au lait de vache ou
semaine (Segovia, 2014). aux aliments pour nourrissons à base de soja.
Aucune différence n’est ressortie dans les 31
Influence du soja sur la croissance et paramètres de croissance et de développe-
le développement des enfants ment et parmi ceux-ci l’immunité, la croissan-
Toutes les données disponibles provenant ce, les fonctions sexuelles et reproductives,
d’études cliniques montrent que la croissance le développement mental et neurologique.
et le développement sont tout à fait normaux La crainte que les aliments pour nourrissons
chez les enfants qui ont été nourris avec des à base de soja aient un effet négatif sur les
aliments pour nourrissons à base de soja, bébés n’a pas été confirmée dans cette vaste
comparés à la croissance et au développe- étude bibliographique. En comparaison des
ment d’enfants nourris avec des aliments pour nourrissons nourris avec des aliments à base
nourrissons à base de lait de vache. Aucune de lait de vache aucune différence n’a été
différence n’a été enregistrée quant à l’âge constatée sur le plan du développement
du début de la puberté, ni quant à la fertilité sexuel, reproductif et mental, la croissance et
des adultes. Vandenplas et al (2014) ont passé l’état nutritionnel.
FERTILITÉ CHEZ LES ADULTES
35 études en revue relatives à la croissance
Chez les femmes adultes, la consomma- sexuelle liant la globuline), la testostérone
tion de produits à base de soja n’a aucun libre, ou le FAI (index androgène libre)
impact sur leur statut hormonal. La possibili- (Hamilton-Reeves, 2010). De plus, après
té existe que le cycle soit légèrement plus qu’une étude pilote initiale ait suggéré
long, ce qui n’empêche en rien l’ovulation que le nombre des spermatozoïdes était
(Hooper, 2009). Les cycles menstruels plus plus faible après la consommation de soja
longs sont considérés comme un facteur (Chavarro, 2008), le même groupe de
de prévention contre le risque du cancer recherche a publié une étude transversale
du sein. montrant que la consommation de soja
n’influençait ni la vitesse d’implantation, ni la
En ce qui concerne les hommes adultes, il grossesse, ni la naissance (Minguez, 2015).
ressort d’une compilation de la littérature et Deux études cliniques corroborent ces
d’une méta-analyse de 32 études cliniques, données observationnelles et montrent que
que le soja et les isoflavones n’ont aucun les isoflavones de soja n’ont aucun effet sur
effet sur les hormones masculines, y la reproduction masculine.
Un groupe international de pédiatres compris la testostérone, la SHBG (hormone
a confirmé que les bébés nourris avec
des aliments pour nourrissons à base de
soja avaient un développement sexuel
et une croissance tout à fait normaux.force végétale
Plus de RICHE EN PROTÉINES DE
dans une alimentation saine
QUALITÉ SUPÉRIEURE n Sucré Sucré
No
avec une boisson au soja
70 kcal 78 kcal
6,5 g 4% 4%
de l’apport journalier recommandé
Les protéines contribuent
200 ML au maintien de la masse musculaire
en énergie
BOISSON NATURE et d’une ossature normale
À BASE DE SOJA n Sucré Sucré
No
ENRICHIE EN CALCIUM 3,6 g
ET VITAMINES de matières 0,6 g 5g
ISOFLAVONES
grasses
5% 1% 6%
de l’apport journalier recommandé de l’apport journalier recommandé
en graisses en sucres
18 mg
SOURCE DE CALCIUM
ET DE VITAMINE D
Une alimentation variée et un mode de vie
NATURELLEMENT PAUVRE SOURCE DE de vie sain sont recommandés pour être en
EN ACIDES GRAS SATURÉS VITAMINE B12 240 mg 1,5 µg bonne sante. Les boissons à base de soja ont
parfaitement leur place dans une alimentation
DE CALCIUM VITAMINE D et un style de vie sains. Les chiffres sont basés
0,69 g 0,76 µg 30% 30% sur les valeurs de 4 boissons à base de soja
actuellement disponibles sur le marché, à l’ex-
3% 30%
ception des boissons bio (qui aux termes de la
loi, ne peuvent pas être enrichies en vitamines
et minéraux) et des boissons à base de soja qui
de l’apport journalier recommandé ont été spécialement développées par exemple
Le calcium est nécessaire au maintien d’une pour les enfants entre 1 et 3 ans.
dentition normale. Le calcium et la vitamine D sont
de l’apport journalier de l’apport journalier nécessaires au maintien d’une ossature normale. Apports journaliers recommandés en énergie
recommandé recommandé La vitamine D soutient le fonctionnement normal et nutriments : législation UE 2011 (information
La réduction de la consommation de graisses La vitamine B12 aide en cas de fatigue et du système immunitaire. Le calcium contribue au du consommateur sur les denrées alimentaires,
parties A&B annexe XIII)
saturées contribue au maintien de taux soutient le fonctionnement normal fonctionnement normal des enzymes digestives et
normaux de cholestérol dans le sang. du système immunitaire et du métabolisme des muscles ainsi que du métabolisme énergétique.
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