Les pratiques sportives de nature en haute montagne à l'épreuve du climat - UNIL

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Les pratiques sportives de nature en haute montagne à l'épreuve du climat - UNIL
Candidature au poste 16010 de Premier Assistant sur les systèmes socio-écologiques de montagne
                                          Projet de recherche

  Les pratiques sportives de nature en haute montagne à l’épreuve du climat
                Évolution des conditions de pratique et de l’adaptation des pratiquants
                        Une étude interdisciplinaire dans les Alpes valaisannes

                                           Dr. Jacques Mourey
                Projet élaboré conjointement avec C. Clivaz (Prof.) et C. Lambiel (MER)

1. Contexte scientifique : le changement climatique et ses effets en montagne
Plusieurs entités telles que l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), le Groupe d’Experts
Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) ou Mountain Research Initiative (MRI)
s’accordent sur le manque de connaissances à propos des effets du changement climatique sur les
milieux montagnards et sur les activités socio-économiques qui s’y déroulent. Ces organismes
soulignent notamment le besoin en données scientifiques, sur un temps long et à grande échelle
spatiale, concernant les pratiques touristiques et sportives de montagne, notamment en dehors des
stations, ces dernières concentrant la majorité des travaux scientifiques (Bourdeau, 2019). En écho à
ce constat, McDowell et al. (2019) dressent un bilan des études sur les actions d’adaptation mises en
place dans les massifs montagnards englacés et montrent que (i) la majorité des stratégies
d’adaptation sont mises en place en réaction directe à des stimuli et (ii) elles ne répondent
généralement pas à des plans réfléchis sur la durée qui prendraient en compte l’ensemble des facteurs
socio-économiques – en interactions dynamiques – et les effets futurs du changement climatique. Il
en résulte un manque important d’efficience à moyen et long terme pour ces stratégies d’adaptation
en montagne.

Dans ce contexte, nous proposons d’étudier, à travers une approche inter- et trans-disciplinaire, les
effets du changement climatique sur les milieux physiques de haute montagne (Fischer et al., 2014 ;
Magnin et al., 2017 ; Failletaz et al., 2015 ; Guerin et al., 2017 ; Ravanel et al., 2018) et sur les activités
sportives et touristiques qui s’y déroulent – notamment en dehors des stations – telles que l’alpinisme,
la randonnée et le ski de randonnée. Les acteurs liés à ces pratiques, et notamment les guides de haute
montagne et les gardiens de cabanes, apparaissent comme des observateurs d’avant-garde des effets
du changement climatique. Ils nous renseignent sur le lien entre l’évolution des milieux et les
possibilités et capacités d’adaptation des sociétés en montagne et les changements à venir pour
d’autres populations.

2. Démarche et objectifs de recherche
Dans le cadre d’une candidature au poste de Premier Assistant au CIRM, nous proposons un projet de
recherche basé sur une approche intégrative s’appuyant sur des données issues des sciences de
l’environnement et des sciences humaines et sociales. Au-delà de la production de ces données, nous
proposons de les croiser dans un raisonnement systémique mettant en avant les interactions nature-
société et les effets induits en termes d’évolution et d’adaptation des pratiques sportives associées
aux territoires de la haute montagne valaisanne. Ce projet porte sur l’alpinisme et la randonnée
pédestre. Cette dernière est prise en compte dans la mesure où de nombreuses cabanes de haute
montagne, définies comme les cabanes support de la pratique de l’alpinisme, sont également
fréquentées par des randonneurs pour qui elles constituent une destination en soi. Notre projet de
recherche contribue donc à traiter la question des interactions entre l’évolution des milieux de haute
montagne et les comportements adaptatifs des acteurs impliqués dans les pratiques sportives qui s’y
déroulent.

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Trois axes de recherche, thématiquement et méthodologiquement complémentaires, structurent ce
projet :
               1. Analyse des effets du changement climatique sur les conditions de pratique de
         l’alpinisme et de la randonnée en haute montagne ;
           2. Étude de l’adaptation aux effets du changement climatique des guides de haute
        montagne et des gardiens de cabanes ;
           3. Analyse de la fréquentation des cabanes et de l’accidentalité en haute montagne,
        comme marqueurs de l’évolution et de l’adaptation des pratiques.

Ce projet est ainsi fondé sur une approche interdisciplinaire qui ambitionne de lier sciences de
l’environnement (géomorphologie, glaciologie, climatologie ; Axe 1) et sciences humaines et sociales
(géographie et sociologie en particulier ; Axes 2 et 3) ; les connaissances acquises dans chacun des axes
étant indispensables aux autres. À travers l’analyse du cas des pratiques sportives et touristiques de
montagne, l’objectif principal est de contribuer à mieux appréhender la menace que représente le
changement climatique pour les sociétés de montagne et les modalités d’adaptation qu’elles sont
capables de développer. Les données acquises auront aussi un intérêt pour des thématiques de
recherche sans lien direct avec le changement climatique, telles que l’évolution des pratiques
récréatives et de la fréquentation des milieux montagnards.

Axe 1. Effets du changement climatique sur les itinéraires de randonnée et d’alpinisme en
haute montagne (accès aux cabanes et itinéraires d’alpinisme)
Dans mon travail de thèse de Doctorat en géographie, nous avons réalisé une analyse diachronique
des 100 plus belles courses du massif du Mont-Blanc (Rébuffat, 1973), principalement via la
comparaison de topoguides et d’entretiens semi-directifs avec des guides de haute montagne et des
gardiens de cabanes. Nous avons ainsi pu montrer que 25 phénomènes géomorphologiques et
glaciologiques affectent les itinéraires d’alpinisme et les accès aux cabanes de haute montagne
concernés et entrainent une augmentation de leur dangerosité et de leur difficulté technique. Ces
résultats ont été intégrés au rapport spécial du GIEC sur les océans et la cryosphère (IPCC, 2019, p.
182). Cependant, jusqu’à présent, seuls les itinéraires d’alpinisme du massif du Mont Blanc ont fait
l’objet d’études détaillées (Mourey et Ravanel, 2017a ; Mourey et al., 2019a, 2019b) alors que
l’ensemble des massifs de haute altitude semble affecté par cette tendance.

Nous proposons dès lors de réaliser une étude détaillée de l’évolution des itinéraires d’alpinisme pour
les Alpes valaisannes, en nous basant sur l’ouvrage homologue Les Alpes Valaisannes. Les 100 plus
Belles courses (Vaucher, 1979). Les 100 courses qui y sont décrites forment un échantillon adapté à
une telle étude avec des voies de tous types (neige, rocher, mixte) et de tous niveaux (les courses sont
classées dans un ordre croissant de difficulté). L’expérience, notamment méthodologique, acquise sur
le massif du Mont Blanc constitue une base solide pour la conduite de ce travail qui sera principalement
basé sur des entretiens semi-directifs avec des guides de haute montagne et des gardiens de cabanes
qui fréquentent ces itinéraires depuis les années 1980. Une trentaine d’entretiens seront nécessaires
et réalisés dès l’automne 2020. Ces derniers alimenteront aussi les deux autres axes de recherche.

La méthodologie développée dans le cadre de ma thèse sera améliorée, en particulier quant à la
spatialisation et à la quantification des processus mis en évidence. La localisation et les caractéristiques
générales des aléas identifiés lors des entretiens que nous mènerons permettront de produire des
supports cartographiques adaptés aux besoins des pratiquants de la montagne (notamment
professionnels) en termes d’adaptation de leur pratique. La quantification des processus sera réalisée
à travers des études détaillées sur certains secteurs ou itinéraires clés, par exemple sur le modèle de
l’étude du couloir du Goûter (voie « normale » d’ascension du mont Blanc ; Mourey et al., 2020b ;
https://www.petzl.com/fondation/projets/accidents-couloir-gouter?language=fr) avec le double
intérêt     de      (i)   caractériser     par    des     mesures      quantitatives       les    processus

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géomorphologiques/glaciologiques à l’œuvre en contexte de changement climatique et (ii) mieux
évaluer la vulnérabilité des alpinistes. Ces études détaillées pourront en partie être conduites dans le
cadre du mémoire de Master de Jérémie Gentizon (UNIL) sur la période 2020-2022 (encadrement C.
Lambiel, MER-UNIL et L. Ravanel, CR CNRS-USMB) , en collaboration avec Ludovic Ravanel, spécialiste
des milieux de haute montagne et chercheur invité au CIRM au cours du premier semestre 2021.

Un article de référence sur les effets du changement climatique sur les itinéraires d’alpinisme dans les
Alpes occidentales (processus géomorphologiques à l’œuvre et degré de modification des itinéraires)
et comparant le massif du Mont Blanc et les Alpes valaisannes pourra être soumis à une revue
internationale à l’automne 2021.

Axe 2. Adaptation des professionnels aux effets du changement climatique
De nombreuses études s’intéressent aux impacts du changement climatique sur les activités sportives
en montagne et notamment sur le ski (Perrin-Malterre, 2016 ; Rutty et al., 2015 ; Schrot et al., 2019).
En revanche, peu d’études ont été menées spécifiquement sur les professionnels de la montagne qui
encadrent et structurent ces pratiques, pourtant moteurs des trajectoires territoriales actuelles et à
venir. Leurs perceptions des impacts du changement climatique, les difficultés qu’ils rencontrent et les
modalités d’adaptation qu’ils développent restent mal connues. Dans la continuité de l’Axe 1, nous
proposons d’étudier le lien entre l’évolution concrète des conditions de pratique de l’alpinisme et les
modalités d’adaptation des professionnels liés à cette pratique (guides de haute montagne et gardiens
de cabane) afin de mieux comprendre leur vulnérabilité et leur capacité de résilience face aux effets
du changement climatique.

A. Les guides de haute montagne
Les travaux sur l’adaptation des guides de haute montagne français menés au cours de ma thèse
suggèrent que leur sensibilité aux effets du changement climatique est variable d’un territoire à un
autre, en fonction notamment du type de clientèle (Mourey et al., 2020a ; Salim et al., 2019). Aussi,
afin de mettre en perspective et de mieux comprendre les facteurs explicatifs de la vulnérabilité
différentielle des guides de haute montagne, une étude sur les guides suisses sera particulièrement
intéressante à mener. Méthodologiquement, cette question sera intégrée aux entretiens semi-
directifs réalisés au cours de l’automne 2020 dans le cadre du premier axe de recherche proposé ci-
avant, pour ensuite construire – en collaboration avec l’Association Suisse des Guides de Montagne
(ASGM) – et administrer un questionnaire reprenant celui envoyé aux guides français et valdotains
dans le cadre de de ma thèse. Ce dernier pourra être administré durant l’automne 2021, période de
l’année lors de laquelle les guides sont les moins actifs et donc les plus enclins à répondre positivement
à ce type de démarche. L’ensemble des données acquises sur les guides de haute montagne français,
suisses et valdotains permettra de rédiger un article de synthèse pendant l’hiver 2021-2022 sur leurs
vulnérabilités et leurs modalités d’adaptation au changement climatique.

B. Adaptation de l’accès à l’eau dans les cabanes de haute montagne dans le Val d’Hérens
Dans le cas des cabanes, la difficulté principale des gardiens est de devoir composer leur adaptation
sans avoir la possibilité de se déplacer et en se basant sur l’espace très spécifique qu’est celui situé à
proximité de la cabane. Par conséquent, ils s’engagent en général dans la redéfinition en profondeur
de leur métier et des usages des cabanes. La difficulté dans l’étude de l’adaptation des gardiens au
changement climatique est liée à l’évolution en cours du rôle et des usages des cabanes, en lien avec
l’évolution des modes de pratique des activités sportives et touristiques de montagne. Par exemple, la
clientèle est de plus en plus exigeante en termes de confort et les normes sur les établissements
accueillant du public sont plus contraignantes. Le rôle de la variable climatique est particulièrement
délicat à identifier et à isoler des nombreux autres facteurs qui affectent les gardiens. Pour parer à
cette difficulté, il sera nécessaire d’acquérir et de croiser des données de sources et de nature
différentes, pour partie étudiées dans les Axes 1 et 3 de ce projet (entretiens, questionnaires, données

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de fréquentation, observations et mesures dans et à proximité des cabanes, etc.), qui permettront de
construire une compréhension globale des enjeux.

En tenant compte de la durée du projet, et dans la perspective de l’obtention d’un financement Lead
Agency ANR – FNS, demandé au printemps 2020 par C. Clivaz (Prof., UNIL-CIRM) et P. Bourdeau (Prof.,
Université Grenoble Alpes) pour le développement dès septembre 2021 d’un observatoire de la
transition récréative en haute montagne à partir des cabanes dans les Alpes Valaisannes et Vaudoises,
nous proposons de traiter via des entretiens semi-directifs avec les gardiens et les gestionnaires et par
des observations de terrain la question de la difficulté d’accès à l’eau dans les cabanes de haute
montagne en lien avec les effets du changement climatique et les modalités d’adaptation développées
en conséquence par les gardiens. Cette question est centrale et conditionne le fonctionnement des
cabanes mais aussi la capacité des gardiens à les adapter à l’évolution des pratiques sportives de
montagne d’une manière générale (ouverture au printemps pour profiter de l’essor du ski de
randonnée, modernisation pour accueillir une nouvelle clientèle, réduction des coûts
d’approvisionnement, etc.). Cette étude sera réalisée en priorité pour les cabanes de haute montagne
du Val d’Hérens (Prafleuri, Dix, Vignettes, Bertol, Dent Blanche, La Tsa). Ce secteur a été sélectionné
car il est un terrain d’étude privilégié du CIRM sur lequel des études ont déjà été menées sur l’évolution
des itinéraires d’accès aux cabanes de haute montagne (Strecker, 2015, Mourey et al., 2019b). En
fonction du temps disponible, l’étude pourra être étendue au Val d’Anniviers et au Val de Bagnes pour
lesquels nous disposons déjà d’informations – à compléter – issues du projet ALCOTRA Eco-Innovation
en Altitude (Vuilleumier, 2014).

Ce travail s’inscrit dans la continuité d’études réalisées dans les massifs des Écrins et du Mont Blanc
(Dunand, 2020, stage de Master que j’ai co-encadré) et débutera à l’automne 2020 par des entretiens
semi-directifs qui alimenteront en même temps les deux autres axes de recherche de ce projet. Il sera
ensuite complété par une phase de terrain au cours de l’été 2021. Cette thématique de l’accès à l’eau
dans les cabanes de haute montagne aura alors été traitée dans les massifs du Mont Blanc, des Écrins
et des Alpes valaisannes. Un article intégrant l’ensemble de ces données pourra alors être publié.

Axe 3. Fréquentation des cabanes et accidentalité en haute montagne, marqueurs de
l’adaptation/évolution des pratiques
Groupés en populations bien identifiées et institutionnalisées, les professionnels de la montagne sont
méthodologiquement plus faciles à étudier que les pratiquants amateurs. Afin de prendre davantage
en compte ces derniers, nous proposons d’étudier l’adaptation des pratiquants au changement
climatique comme un facteur contribuant plus largement à l’évolution des pratiques des sports de
montagne et à la transition récréative en cours, à travers deux types de données quantitatives : (i) la
fréquentation des cabanes de haute montagne et (ii) l’accidentalité en alpinisme et en randonnée. Ces
différentes données reflètent l’évolution des modalités de fréquentation des milieux de montagne par
les pratiquants des sports de nature. En effet, les variations à différentes échelles spatio-temporelles
du nombre et du type de pratiquants, ainsi que les accidents qui se produisent, renseignent sur la prise
en compte des conditions en haute montagne, les difficultés d’adaptation, l’évolution des modalités
de pratiques, etc.

A. Fréquentation des cabanes de haute montagne dans le Val d’Hérens
La fréquentation des milieux naturels pour les activités sportives, et d’autant plus en dehors des
stations, reste mal connue et mal documentée. Une des données les plus complètes pour étudier ces
secteurs est le nombre de nuitées dans les cabanes par saison hivernale et estivale. Malgré un certain
nombre de limites déjà identifiées (Mourey, 2019), ces données renseignent sur de nombreux aspects
de l’évolution des pratiques sportives en montagne, du métier de gardien et des usages des cabanes.
En couplant l’analyse du nombre de nuitées à des entretiens semi-directifs avec les gardiens – utiles
aux Axes 1 et 2 de ce projet – nous proposons d’évaluer si les effets du changement climatique sur les

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itinéraires d’alpinisme et de randonnée (principalement l’accès aux cabanes) entrainent ou non une
diminution de la fréquentation estivale des cabanes de haute montagne dans le Val d’Hérens, identifié
comme un secteur d’étude privilégié dans ce projet, notamment lors des périodes où les conditions
pour la pratique de l’alpinisme sont particulièrement défavorables. Ces variations de fréquentation
renseigneront aussi sur la prise en compte et l’adaptation des alpinistes aux conditions. De plus,
l’évolution du nombre de nuitées sur la période hivernale/printanière étant principalement liée à la
pratique du ski de randonnée, elle permettra de montrer à partir de quand la pratique s’est
démocratisée et si elle permet ou non aujourd’hui de compenser une éventuelle diminution de la
fréquentation estivale.

Nous avons déjà acquis les données de fréquentation (nombre de nuitées) de l’ensemble des cabanes
gérées par le Club Alpin Suisse (CAS) depuis 1969. L’évolution du nombre de nuitées pourra alors être
analysée rapidement dès l’automne 2020 pour être mobilisée lors des entretiens avec les gardiens (cf. :
Axe 2) pendant l’automne et l’hiver 2020. Cette étude confirme par ailleurs la complémentarité entre
le travail proposé ici et le projet d’Observatoire de la transition récréative en haute montagne à partir
des cabanes qui devrait démarrer à l’automne 2021.

B. Accidentalité en alpinisme et en randonnée dans les Alpes valaisannes
Les données d’accidentalité en montagne sont principalement issues de la Garde Aérienne Suisses
(REGA), du Secours Alpin Suisse (SAS) et de l’Organisation Cantonale Valaisanne des Secours (OCVS) et
sont compilées chaque année par le CAS qui en fait une analyse succincte et disponible sur son site
Internet (https://www.sac-cas.ch/fr/formation-et-connaissance/diminution-des-cas-de-detresse-et-
des-accidents-mortels-22952/). Dans ce projet, l’objectif sera d’évaluer si les effets du changement
climatique sur les itinéraires d’alpinisme entrainent des modifications quantitatives et/ou qualitatives
de l’accidentalité en haute montagne dans les Alpes valaisannes. On peut notamment s’attendre à une
augmentation du nombre d’accidents liés à des déstabilisations rocheuses ou à des chutes en crevasses
et à l’identification d’itinéraires particulièrement accidentogènes. Une comparaison entre les causes
des accidents et les principaux processus géomorphologiques et glaciologiques identifiés dans l’Axe 1
sera particulièrement intéressante : les processus qui entrainent une modification des itinéraires
causent-ils de plus en plus d’accidents ? L’évolution de l’accidentalité permettra aussi d’évaluer
l’efficacité des modalités d’adaptation mises en place par les pratiquants et spécifiquement par les
guides de haute montagne.

Bien que les données d’accidentalité soient rapidement accessibles auprès du CAS, cette étude sera
réalisée pendant l’hiver 2021-22, en complément des résultats des Axes 1 et 2. Les résultats
alimenteront notamment l’article sur les guides et pourront éventuellement, en fonction du temps
disponible, donner lieu à une autre publication. Les résultats permettront aussi d’orienter la formation
et la prévention réalisée notamment par le CAS auprès de ses adhérents.

Remarques conclusives
Dans le cadre de cette candidature au poste de Premier Assistant sur les systèmes socio-écologiques
de montagne au CIRM, nous proposons un projet de recherche principalement centré sur les effets du
changement climatique sur la pratique de l’alpinisme et de la randonnée dans les Alpes valaisannes. Il
s’agit d’un projet interdisciplinaire, à l’interface entre les sciences de l’environnement (mesure des
modifications géomorphologiques et glaciologiques des milieux de haute montagne) et les sciences
humaine et sociales (étude de l’adaptation des acteurs concernés par la pratique en tenant compte du
contexte socio-économique et culturelle). L’objectif est aussi de produire, par une approche
transdisciplinaire, des connaissances qui favorisent la mise en place de stratégies d’adaptation
durables et de les rendre disponibles, comme cela a été fait lors de mon travail de thèse, via des
rapports et des conférences grand public notamment.

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La réalisation de ce projet, suivant le planning présenté ci-dessous, contribuera à la construction d’une
base de données très complète sur les effets du changement climatique sur les pratiques sportives de
haute montagne à l’échelle des Alpes occidentales et permettra de consolider un réseau
pluridisciplinaire de chercheurs français et suisses sur cette thématique. Il mènera à la publication
d’articles dans des revues internationales à comité de lecture et la participation à des colloques
nationaux et internationaux.

À long terme, l’approche proposée qui étudie l’interaction entre l’évolution concrète des conditions
de pratique des activités sportives de montagne et les modalités d’adaptation des pratiquants pourra
être transposée à d’autres pratiques sportives affectées par le changement climatique, notamment le
ski alpin – les moniteurs semblent particulièrement vulnérables face à la diminution de l’enneigement
(Klein et al., 2016) et à leurs prérogatives professionnelles limitées.

                          Planning indicatif de la mise en application du projet de recherche

Références
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