Les réceptions contemporaines de l'oeuvre de Simone de Beauvoir : France, Italie et Espagne 1968-2018 - Université Côte d'Azur
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Les réceptions contemporaines de l’œuvre de Simone de Beauvoir : France, Italie et Espagne 1968-2018 Colloque international interdisciplinaire 3- 4 décembre 2018 1949 : une date-clef pour toutes les femmes, singulièrement pour celles qui reçoivent la parution du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir comme une révélation, à mi-chemin entre une prise de conscience bouleversante de la condition mondiale des femmes et un devoir d’émancipation que ce texte-manifeste induit en filigranes. Près de 70 ans plus tard la surprise, l’étonnement et le questionnement auxquels il nous soumet restent toujours d’actualité. Simone de Beauvoir met en lumière, pour la première fois, l’inégalité structurelle qui régit les relations entre les femmes et les hommes en montrant combien celle-ci ressortit d’un système idéologique et culturel masqué par le recours à une naturalité construite. Jamais auparavant, les femmes n’avaient été pensées comme sujets singuliers, aptes à dire et à porter l’universel. Simone de Beauvoir assène de cruelles vérités : l’altérité est source de négation des femmes et non de leur reconnaissance en tant qu’humains à part entière. A n’être que l’autre des hommes, elles ne peuvent prendre place au sein de l’humanité et elles sont au contraire rabattues du côté du particulier et de l’immanence. Pour la première fois, les différences entre les femmes et les hommes y sont analysées comme étant le produit de savoirs historicisés et masculins, toujours déjà culturellement situés et socialement déterminés. Les sciences elles-mêmes, nous dit-elle, contribuent à maintenir l’antique hiérarchie entre les femmes et les hommes en faisant des premières les éternelles supplétives des seconds. Rien n’échappe, dans ce texte magistral et révolutionnaire, à une lucidité qui inventorie sans complaisance les formes de l’assujettissement des femmes. Immédiatement disponible en plusieurs langues, sa réception précoce Outre-Atlantique permettra aux féministes américaines de déployer dès les années cinquante la richesse de leur réflexion autour des enjeux que cet ouvrage sous-tend. A l’inverse, la société française tardera à s’approprier ce texte transgressif, préférant, à sa sortie, en masquer le durable écho sous les saillies violentes d’un Mauriac, d’un Camus ou d’un Nimier. Paradoxalement, ce manifeste a perdu depuis la fin des années 60, en France du moins, une partie de sa subversivité et a été banalisé à force de sécularisation. Les chercheur-es anglo-saxon-nes continuent de s’étonner du peu de fortune de Simone de Beauvoir en France, et du Deuxième Sexe tout particulièrement. En Italie, dès 1949, on saisit la portée de ce texte (“Simone de Beauvoir, facendo la storia intera della donna, dal mito alla incompleta emancipazione di oggi, mi schiera davanti tutti i miei limiti”, affirme l’écrivaine et journaliste Marise Ferro dans les pages de Milano-Sera dans son article “Difficoltà d’esser donna”) et des bouleversements qu’il va provoquer, même s’il ne sera traduit qu’en 1961. En Espagne, le texte n’aura d’édition espagnole qu’en 1999, la première traduction en castillan venant semble-t-il de l’Argentine, en 1952. Pourtant, 2018 semble marquer un regain d’intérêt pour la pensée et l’œuvre de Simone de Beauvoir. Ainsi ses écrits biographiques novateurs viennent-ils d’être sanctuarisés, à côté du Deuxième Sexe, dans la Pléiade. Doit-on considérer cette reconnaissance comme une conséquence du regain des mobilisations féministes actuelles, comme en témoigne par exemple le mouvement #metoo, ou bien comme une forme de commémoration ? La remise dans le circuit éditorial de textes devenus des long sellers a-t-elle d’ores et déjà
un impact sur le débat féministe ? La sécularisation de Beauvoir n’a-t-elle pas contribué à estomper la portée transgressive de son discours ? Lors de ce colloque consacré aux modalités de réception de l’œuvre de Simone de Beauvoir dans l’espace méditerranéen, nous souhaitons nous interroger sur l’actualité de ses travaux tant philosophiques que littéraires. Le Deuxième Sexe est un texte fondateur du féminisme, mais Mémoires d’une jeune fille rangée, La Force des choses ou La Force de l’âge ont eu un impact considérable sur les esprits, en France sans doute, mais aussi en Italie et en Espagne. Plusieurs axes de recherche se dégagent autour de la réception problématique des travaux et de la figure de Simone de Beauvoir : quelles ont été l’histoire et les modalités de la traduction de Simone de Beauvoir en anglais, en espagnol et en italien ? Quels en furent l’écho et l’impact médiatique ? Qu’en est-il aujourd’hui de la construction des représentations des sexes et du Genre depuis Le Deuxième Sexe ? Quelle lecture a été faite, à l’époque et puis de nos jours, de sa production dans les milieux intellectuels, littéraires, militants, politiques, médiatiques ? Comment les revues féministes se sont-elles approprié les œuvres de Simone de Beauvoir en France, en Italie et en Espagne ? Son œuvre a-t- elle été partout, comme en France, divisée ou partiellement méconnue, selon les genres littéraires qu’elle a abordés ? Comment enfin les réseaux sociaux appréhendent-ils aujourd’hui son œuvre ? Le point de vue transdisciplinaire et transculturel des propositions sera particulièrement apprécié. Les propositions devront être adressées à projet.exfem@gmail.com en français, en italien, en espagnol ou en anglais, avant le 15 septembre 2018. Elles devront comporter un titre, un bref résumé de la communication (5000 caractères espaces compris) et une bio-bibliographie (7 lignes maximum). Les réponses seront données le 30 septembre au plus tard. Les langues de travail seront le français, l’italien, l’espagnol et l’anglais. Le colloque sera suivi d’une publication. Les frais de séjour des conférencier-es seront pris en charge par l’organisation. Comité scientifique Marie-Joseph BERTINI, Université Côte d’Azur, LIRCES Antonella CAGNOLATI, Università di Foggia Sara CALDERON, Université Côte d’Azur, LIRCES Odile GANNIER, Université Côte d’Azur, CTEL Xavière GAUTHIER Magali GUARESI, Université Côte d’Azur, CMMC Karine LAMBERT, Université Aix-Marseille, TELEMME Audrey LASSERRE, Université de Louvain-la-Neuve Tiphaine MARTIN, Université de Toulon, Babel Milagro MARTÍN CLAVIJO, Universitad de Salamanca Barbara MEAZZI, Université Côte d’Azur, CMMC Francesca Romana RECCHIA LUCIANI, Università di Bari Aldo Moro Maria Grazia SCRIMIERI, Université Côte d’Azur, CMMC Francesca Irene SENSINI, Université Côte d’Azur, CMMC Organisation Marie-Joseph BERTINI, Université Côte d’Azur, LIRCES Sara CALDERON, Université Côte d’Azur, LIRCES Odile GANNIER, Université Côte d’Azur, CTEL Magali GUARESI, Université Côte d’Azur, CMMC Barbara MEAZZI, Université Côte d’Azur, CMMC Maria Grazia SCRIMIERI, Université Côte d’Azur, CMMC Francesca Irene SENSINI, Université Côte d’Azur, CMMC
Contemporary receptions of Simone de Beauvoir’s work: France, Italy and Spain 1968-2018 International Interdisciplinary Conference 3-4 December 2018 1949 is a key date for all women, especially for those who experienced the publication of Simone de Beauvoir’s The Second Sex as a revelation, halfway between an overwhelming awareness of the global condition of women and the duty of emancipation that this text-manifesto contains implicitly. Nearly 70 years later, the surprise, the amazement and the questioning induced by the text still remain relevant. Simone de Beauvoir highlights, for the first time, the structural inequality that rules relationships between women and men by showing how much it emerged from an ideological and cultural system disguised by the use of artificial naturality. Never before had women been considered singular subjects, able to speak and to assume the universal. Simone de Beauvoir reveals cruel truths: alterity negates women instead of recognizing them as fully fledged human beings. If they are only the other of men, they cannot take their place in the heart of humanity and are instead brushed aside and confined to the particular and the immanent. For the first time, the differences between women and men were analysed as the product of historicized and masculine knowledge, always already culturally situated and socially determined. The sciences themselves contribute to maintaining the ancient hierarchy between women and men, by making the former the eternal auxiliaries of the latter. In this masterful and revolutionary text, nothing escapes a clear-headedness which lists uncompromisingly the forms of women’s subjugation. Immediately available in several languages, its early reception across the Atlantic allowed American feminists to deploy in the Fifties the depth of their reflection around the stakes underlying this book. French society, however, was slow in the appropriation of this transgressive text, preferring, at the time of its publication, to conceal its lasting echo behind the violent witticisms of Mauriac, Camus, or Nimier. Paradoxically, since the end of the 60s, this manifesto has lost, in France at least, a part of its subversiveness and has been trivialized by secularization. Anglo-Saxon researchers are still astonished by the lack of fortune of Simone de Beauvoir in France, and of The Second Sex in particular. In Italy, as early as 1949, the impact of this text was well understood. “Simone de Beauvoir, reproducing the entire history of women, from the myth to today’s incomplete emancipation, deploys all my limits in front of me”, as Marise Ferro, journalist and writer, wrote in the pages of the newspaper Milano-Sera in her article “Difficoltà d’esser donna”, “The difficulty of being a woman”. In Italy The Second Sex was translated in 1961, and in Spain it was published in 1999, after an Argentinean translation in 1952. 2018 seems to witness, however, a renewed interest in the thought and work of Simone de Beauvoir. Thus her biographical texts, like Memoirs of a Dutiful Daughter or Force of Circumstance, have just been consecrated by their edition in the Bibliothèque de la Pléiade, alongside The Second Sex. Should we consider this recognition a consequence of the revival of feminist mobilization today, as shown by the #metoo movement - or a form of commemoration? Does the renewed availability in the editorial circuit of texts that have become "long sellers" already have an influence on the feminist debate? Has the distribution of Simone de Beauvoir to the general public caused to undermine the transgressive nature of her message? On the occasion of this conference dedicated to the reception of the work of Simone de Beauvoir in the Mediterranean area, the focus will be placed on the relevance of the author’s philosophical and literary works today: The Second Sex is a fundamental essay for the feminist debate, but Memoirs of a Dutiful Daughter, Force of Circumstance and The Prime of Life have also had their impact in France - see for example the text by Bianca Lamblin entitled Mémoire d’une jeune fille dérangée, published in English in 1996 under the title, A Disgraceful Affair – and in Italy and Spain, too. Several questions emerge around the problematic reception of the works written by the philosopher and writer: what were the history and the modalities of the translation of her works into English, Italian and Spanish? How were they received, particularly in the media? How has the construction of gender representations evolved since The Second Sex? What interpretation was given at the time and what interpretation do we give today of her production in intellectual and literary circles, in activist groups, in politics, and in the media? How did the French, Italian and Spanish feminist magazines endorse Simone de Beauvoir’s work? Was her work everywhere divided or partially underestimated according to the literary genres that she worked in, as it happened in France? How do social networks grasp her work today? A transdisciplinary and transcultural approach will be particularly valued. To submit a proposal for a paper, please send an abstract of no more than 300 words in English along with a brief biographical note (100 words) which includes your contact details and institutional affiliation, if any, to projet.exfem@gmail.com by September 15th, 2018. Submissions will be accepted in French, Italian, Spanish and English. Accommodation costs (two nights) will be borne by the organization. Selected papers will be included in a special issue.
La ricezione contemporanea dell’opera di Simone de Beauvoir : Francia, Italia e Spagna 1968-2018 Convegno internazionale interdisciplinare 3-4 dicembre 2018 1949 : una data chiave per tutte le donne, in particolare per quelle che vedono la pubblicazione del Secondo sesso di Simone de Beauvoir come una rivelazione, a metà strada tra una sconvolgente presa di coscienza della condizione mondiale delle donne e il dovere di emancipazione cui questo testo-manifesto in filigrana induce. Circa 70 anni più tardi la sorpresa e gli interrogativi sollevati da quest’opera restano sempre di attualità. Simone de Beauvoir mette in luce, per la prima volta, l’ineguaglianza strutturale che regola le relazioni tra donne e uomini mostrando quanto essa derivi da un sistema ideologico e culturale mascherato dal ricorso a una naturalità costruita. Mai prima le donne erano state pensato come soggetti individuali, capaci di dire e di rappresentare l’universale. Simone de Beauvoir ci sbatte in faccia delle spietate verità : l’alterità è fonte di negazione delle donne e non del loro riconoscimento in quanto esseri umani a pieno titolo. Essere solamente l’altro degli uomini non dà loro la possibilità di prendere posto nel consesso umano, e le relega nell’angolo del particolare e dell’immanenza. Per la prima volta, le differenze tra donne e uomini sono analizzate come prodotto di sapere storicizzati e maschili, già culturalmente situati e socialmente determinati. Le scienze stesse, ci dice la filosofa, contribuiscono alla conservazione dell’antica gerarchia tra donne e uomini facendo delle prime le eterne supplenti dei primi. Nulla sfugge alla lucidità di questo testo rivoluzionario e magistrale, che passa in rassegna senza compiacenza le forme della sottomissione delle donne. Immediatamente disponibile in più lingue, la precoce ricezione oltre Atlantico permetterà alle femministe americane di applicare la ricchezza della loro riflessione sui temi cardine sottesi a quest’opera. Differentemente, la società francese tarderà a far proprio questo testo trasgressivo, preferendo, alla sua uscita, soffocare la sua eco durevole con le battute violente di un Mauriac, di un Camus o di un Nimier. . Paradossalmente questo manifesto ha perso, dalla fine degli anni 60, quanto meno in Francia, una parte della sua forza sovversiva, venendo banalizzato nella divulgazione. Le ricercatrici e i ricercatori anglosassoni continuano a stupirsi della poca fortuna conosciuta in Francia da Simone de Beauvoir e dal Secondo sesso in particolare. In Italia, la portata di questo testo e gli sconvolgimenti che provocherà vengono colti fin dal 1949 (“Simone de Beauvoir, facendo la storia intera della donna, dal mito alla incompleta emancipazione di oggi, mi schiera davanti tutti i miei limiti”, scrive la scrittrice e giornalista Marise Ferro sulla pagine di Milano-Sera nel suo articolo, di quell’anno, “Difficoltà d’esser donna”) anche se non verrà tradotto prima del 1961. La prima traduzione in castigliano, invece, sembra arrivare dall’Argentina nel 1952. Il 2018 sembra tuttavia segnare un rinnovato interesse per il pensiero e l’opera di Simone de Beauvoir. I suoi scritti autobiografici vengono consacrati, accanto al Secondo sesso, nell’edizione francese della Pléiade. Dobbiamo considerare questo riconoscimento come una conseguenza delle recenti mobilitazioni femministe, quali ad esempio il movimento #metoo, o come una forma di commemorazione? La riedizione di testi diventati dei long sellers ha già un impatto sul dibattito femminista ? Davvero e, in caso di la risposta affermativa, in che misura, la divulgazione di Simone de Beauvoir ha contribuito a smorzare la carica trasgressiva del suo discorso ? In occasione di questo convegno, dedicato alle modalità di ricezione dell’opera di Simone de Beauvoir nell’area del Mediterraneo, intendiamo interrogarci sull’attualità delle sue opere filosofiche e letterarie. Il Secondo sesso è un testo fondamentale per il femminismo ma Memorie di una ragazza perbene, La forza delle cose e L’età forte hanno avuto un impatto notevole sul pubblico, in Francia senza dubbio, ma anche in Italia e Spagna. Diversi assi di ricerca si profilano intorno al tema della ricezione problematica delle opere e della figura di Simone de Beauvoir: quali sono state la storia e le modalità di ricezione di Simone de Beauvoir in inglese, spagnolo, italiano? Quale fu l’eco l’impatto mediatico? A che punto siamo oggi nella costruzione delle rappresentazioni dei sessi e del genere dall’epoca del Secondo sesso? Quale lettura è stata fatta, all’epoca, quale oggi, della sua produzione nelle cerchie intellettuali, letterarie, dell’attivismo, della politica e dei media? Come le riviste femministe si sono appropriate dell’opera di Simone de Beauvoir in Francia, Italia e Spagna? Per finire, come i social media trattano attualmente la sua opera? Il punto di vista transdisciplinare e transculturale delle proposte sarà particolarmente apprezzato. Le proposte dovranno essere inviate a projet.exfem@gmail.com in francese, italiano, spagnolo o inglese entro e non oltre il 15 settembre 2018 ; dovranno presentare un titolo, un breve sunto dell’intervento (5000 caratteri spazi inclusi) e una bio-bibliografia (7 righe al massimo). Le risposte verranno inviate entro e non oltre il 30 settembre. Le lingue del convegno saranno il francese, l’italiano, lo spagnolo e l’inglese. Al convegno seguirà una pubblicazione. Le spese di soggiorno (pernottamento di due notti) saranno a carico dell’organizzazione.
Recepciones contemporáneas de la obra de Simone de Beauvoir: Francia, Italia y España 1968-2018 Conferencia internacional interdisciplinaria 3-4 diciembre 2018 1949: fecha importante para todas las mujeres, especialmente para aquellas que reciben la publicación del Segundo Sexo de Simone de Beauvoir como una revelación, a medio camino entre una conciencia demoledora de la condición mundial de la mujer y el deber de emancipación que este texto-manifiesto contiene. Casi 70 años después, la sorpresa, el asombro y el cuestionamiento a los que nos somete siguen siendo relevantes. Simone de Beauvoir saca a la luz, por primera vez, la desigualdad estructural que gobierna las relaciones entre mujeres y hombres al mostrar el producto de un sistema ideológico y cultural enmascarado por el uso de la naturalidad construida. Nunca antes se había pensado a las mujeres como sujetos singulares, capaces de decir y encarnar lo universal. Simone de Beauvoir afirma verdades crueles: la alteridad es la fuente de la negación de las mujeres y no de su reconocimiento como seres humanos por derecho propio. Por ser sólo el otro de los hombres, no pueden tener lugar en el seno de la humanidad y, por el contrario, están replegadas del lado de lo particular y de lo inmanente. Por primera vez, se analizan las diferencias entre mujeres y hombres como el producto de conocimientos históricos y masculinos, desde siempre culturalmente situados y socialmente determinados. Incluso las ciencias, nos dice Beauvoir, contribuyen a mantener la antigua jerarquía entre mujeres y hombres haciendo de las primeras las eternas reemplazantes de los segundos. Nada escapa, en este texto magistral y revolucionario, a una lucidez que inventa sin concesiones las formas de sujeción de la mujer. Inmediatamente disponible en varios idiomas, su recepción temprana a través del Atlántico permitirá a las feministas norteamericanas desplegar, a partir de los años cincuenta, la riqueza de su reflexión en torno a los temas que subyacen a este trabajo. Por el contrario, la sociedad francesa tardó en apropiarse de este texto transgresor, prefiriendo, al salir, enmascarar su eco duradero bajo las violentas proyecciones de un Mauriac, un Camus o un Nimier. Paradójicamente, desde finales de los años sesenta, al menos en Francia, este manifiesto ha perdido parte de su subversión y ha sido trivializado a través de la secularización. Los investigadores anglosajones siguen sorprendidos por la poca fortuna de Simone de Beauvoir en Francia, y de Segundo Sexo en particular. En Italia, ya desde 1949 se observa el alcance de este texto (“Simone de Beauvoir, facendo la storia intera della donna, dal mito alla incompleta emancipazione di oggi, mi schiera davanti tutti i miei limiti”, dice la escritora y periodista Marise Ferro en las páginas de Milano-Sera en su artículo “Difficoltà d’esser donna”) y los trastornos que causará, por más que recién se traduzca en 1961. En España, el texto no se publicará hasta 1999: la primera traducción al castellano viene de Argentina y se publicó en 1952. Sin embargo, 2018 parece marcar un renovado interés por el pensamiento y la obra de Simone de Beauvoir. Así, sus innovadores escritos biográficos acaban de ser santificados, junto con el Segundo Sexo, en La Pléiade. ¿Debemos considerar este reconocimiento como una consecuencia de la reactivación de las movilizaciones feministas actuales, como testifica el movimiento #metoo, por ejemplo, o como una forma de conmemoración? ¿El retorno al circuito editorial de textos que se han convertido long sellers ya ha tenido un impacto en el debate feminista? ¿No contribuyó la secularización de Beauvoir a desdibujar el alcance transgresor de su discurso? Durante esta conferencia dedicada a las modalidades de recepción de la obra de Simone de Beauvoir en el espacio mediterráneo, queremos cuestionar la actualidad de sus obras filosóficas y literarias. El Segundo Sexo es un texto fundador del feminismo, pero Mémoires d’une jeune fille rangée, La Force des chosesy La Force de l’âge han tenido un impacto considerable en el espíritu colectivo, sin duda en Francia, pero también en Italia y España. En torno a la recepción problemática de las obras y de la figura de Simone de Beauvoir surgen varias líneas de investigación: ¿cuál fue la historia y las modalidades de la traducción de Simone de Beauvoir al inglés, al castellano y al italiano? ¿Cuál fue el eco y el impacto mediático? ¿Cuál es la situación actual en cuanto a la construcción de las representaciones de género desde el Segundo Sexo? ¿Qué lectura se hizo, entonces y hoy, de su producción en los círculos intelectuales, literarios, militantes, políticos y mediáticos? ¿Cómo se apropiaron las revistas feministas de las obras de Simone de Beauvoir en Francia, Italia y España? ¿Era su obra en todas partes, como en Francia, dividida o parcialmente desconocida, según los géneros literarios que abordaba? ¿Cómo las redes sociales se apropian su trabajo hoy en día? Se valorará especialmente la perspectiva transdisciplinaria y transcultural de las propuestas. Las propuestas deberán enviarse a projet.exfem@gmail.com en francés, italiano, español o en inglés antes del 15 de septiembre de 2018. Deberán incluir un título, un breve resumen (5000 caracteres incluyendo espacios) y una bio- bibliografía (máximo 7 líneas). Las respuestas se darán a más tardar el 30 de septiembre. Los idiomas de trabajo serán el francés, el italiano, el español y el inglés. El simposio irá seguido de una publicación. Los gastos de alojamiento de los ponentes correrán a cargo de la organización.
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