Les Vaccins et le Programme Elargi de la Vaccination - Pr M TALEB

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Les Vaccins et le Programme
  Elargi de la Vaccination
         Pr M TALEB
Plan du cours
            I. Les vaccins
1.   Définition et objectifs généraux de la vaccination
2.   Historique des Vaccins
3.   Bases immunologiques
4.   Classification des principaux vaccins
                   - Voies d’administrations
                  - Indications
                  - Effets indésirables
                  - Contre Indications
II. Le Programme élargi de la Vaccination
1. Les Objectifs du PEV
2. Stratégie du PEV
3. Le calendrier vaccinal Algérien
I- DÉFINITION ET OBJECTIFS
              GÉNÉRAUX
• La pénétration d’un agent potentiellement
  pathogène dans l’organisme détermine une
  infection.

• La vaccination anti-infectieuse consiste à
  introduire chez un sujet une préparation
  antigénique dérivée ou proche de l’agent
  infectieux de manière à créer une réponse
  immunitaire capable de le protéger contre les
  aléas de l’infection naturelle.
• Un vaccin contribue à assurer la prévention
  individuelle, mais c’est la protection de la
  collectivité qui l’emporte dans l’élaboration des
  programmes des vaccinations vis-à-vis des
   maladies à transmission interhumaine ;

• l’immunité de groupe permet même à des sujets
  non immunisés d’éviter la contamination.

• La vaccination s’impose donc comme un
  moyen de prévention collective essentiel
  permettant l’élimination d’une maladie
  infectieuse d’un pays ou d’une région ;
II- HISTORIQUE
• L’idée de la vaccination est ancienne. Faisant suite à
  l’inoculation volontaire de la variole, traditionnelle en
  Asie, Jenner, à la fin du XVIIIe siècle, a utilisé la
  vaccine pour prévenir la variole : ce fut la première
  immunisation rationnelle organisée.

• Avec Pasteur (1882) vint l’idée de l’« atténuation de la
  virulence » en laboratoire ; elle aboutit à de nombreuses
  applications : vaccins contre le charbon, le choléra des
  poules, la rage…

• Par la suite, de nombreux autres vaccins ont été
  proposés : vaccins « tués » ou « inactivés » typhoïdique
  (1896), cholérique (1896) ou coquelucheux (1926),
• Anatoxines diphtérique (1923) et tétanique
  (1926), vaccins « vivants atténués » tels le bacille
  de Calmette- Guérin (BCG) (1927), la fièvre
   jaune (1936)...
• Des stratégies vaccinales se sont développées, ont
  permis d’obtenir l’éradication de la variole avant
  1980.
• Des progrès ont été faits dans la connaissance des
  antigènes bactériens ou viraux permettant la
  production de vaccins sous unités.
• L’amélioration des techniques de culture, le génie
  génétique procurent des possibilités de production
  accrues et diversifiées;
III- Bases immunologiques
• Permettre à l’individu de développer une protection
  active spécifique vis-à-vis d’un agent infectieux : le
  procédé consiste à introduire dans l’organisme une
  substance immunogène dont les caractéristiques
  structurales sont proches de celles de l’agent
  infectieux.
• La vaccination exploite la mémoire immunitaire .
• ANALYSE DE LA RÉPONSE IMMUNE:
    Anticorps :

   - Les vaccins stimulent la production
 d’anticorps protecteurs. La mesure du titre de
 certains anticorps est le moyen le plus utilisé en
 pratique pour évaluer l’immunisation induite par
 les vaccins
 (exemple : anticorps anti-HBs pour la vaccination
 contre l’hépatite B).

    - Les anticorps sont produits par les
 plasmocytes et lymphocytes B après une
 succession de réactions cellulaires et tissulaires
 provoquées par les stimulations antigéniques.
Les lymphocytes T cytotoxiques (Tc) CD8+ reconnaissent
  les fragments protéiques présentés par les molécules de
  classe I du CMH( Complexe majeur d’histocompatibilité)
  : ils possèdent un récepteur (RTL) pour l’antigène;

  - Les lymphocytes B comportent des immunoglobulines
  de surface capables de distinguer la formation des
  antigènes.

    - Le complexe antigène-immunoglobulines est
  internalisé par endocytose. Puis, ces lymphocytes vont
  exprimer à leur surface un peptide (issu de l’antigène)
  associé au récepteur de classe II du CMH.
IV -Classification des principaux
                    vaccins
1.Vaccins inactivés ou inertes :

• On distingue les vaccins complets où l’agent bactérien
  ou viral entier est seulement inactivé par formaline ou
  propionolactone (vaccin hépatite A),

• Les fractions antigéniques ou sous-unités vaccinantes :
  particules virales déshabitées (HBs d’origine sérique),
  anatoxines, antigènes capsulaires (polysaccharides de
  pneumocoques ou de méningocoques) ou membranaires
  (protéines bactériennes ou virales).
2. Vaccins « vivants » atténués :

L’agent infectieux est atténué par différents
  procédés de culture (BCG, vaccin
  antipoliomyélitique oral type Sabin), mais il reste
  capable de se multiplier chez l’hôte naturel où il
  créera une infection inapparente ou atténuée.
3. Avantages et inconvénients respectifs :

Les vaccins atténués sont plus proches de
  l’immunité naturelle que les vaccins inertes ;
  une dose unique est habituellement suffisante.
• Ils ne sont pas dépourvus de risques infectieux
  (réversion du virus Sabin polio oral, BCGites,
  vaccine généralisée).
VI- VOIES D’ADMINISTRATION DES VACCINS

• Voie parentérale :

  La majorité des vaccins sont inoculés par voie
  parentérale,intramusculaire (deltoïde ou fesse) ou
  sous-cutanée (région sou sépineuse ou deltoïde).
  La voie intradermique (injection, scarification,
  inoculation percutanée) produit une stimulation
  immunitaire intense mais la dose de vaccin
  inoculée est difficile à quantifier.
• Voie muqueuse :

La voie muqueuse serait - en principe - la voie la
  plus appropriée pour les vaccins vivants
  atténués des infections des voies respiratoires
  ou digestives (vaccin antipoliomyélitique).
VII- Effets indésirables. Contre-indications
                   Précautions d’emploi

• RÉACTIONS VACCINALES :

Des réactions précoces locales (douleur, inflammation) ou
  générales (fièvre) sont observées lors de l’utilisation de
  vaccins bactériens ou d’anatoxine.

Des réactions tardives peuvent apparaître après l’injection de
  vaccins viraux vivants (fièvre 5 jours après le vaccin
  amarile, fièvre et parfois éruption après la vaccination anti-
  rougeoleuse, arthralgies après la vaccination
  antirubéolique...).
INCIDENTS :

Des nodules sous-cutanés consécutifs à l’utilisation du
  vaccin antidiphtérique, antitétanique et
  anticoquelucheux (DTC) adsorbé, des BCGites sous-
  cutanées avec parfois adénites sont couramment
  signalés.

Des convulsions hyperthermiques, le syndrome des cris
  persistants font partie des incidents signalés après
  l’inoculation du vaccin coquelucheux ; des arthralgies
  peuvent survenir après la vaccination rubéole.
ACCIDENTS :

Les événements graves en rapport avec
  l’inoculation de vaccins sont exceptionnels :
– chocs anaphylactiques immédiats ;
– accidents neurologiques (encéphalopathies
  précoces après le vaccin anticoquelucheux, ou
  retardées après le vaccin contre la rougeole :
  myélites, névrites) ;
– BCGites, vaccines cutanées généralisées chez les
  atopiques
VACCINOVIGILANCE :
 Les accidents et incidents de la vaccination doivent être
  signalés aux services de pharmacovigilance ;
 IMPUTABILITÉ :
 Souvent présumée, elle est rarement confirmée. Ainsi, le
  DTCP a été accusé de morts subites du nourrisson.
 À tort ! Plusieurs enquêtes épidémiologiques ont permis
  de démontrer l’absence de surmortalité après
  vaccination.
Le vaccin contre l’hépatite B a été suspecté de provoquer
  des scléroses en plaques : un recensement des cas est en
  cours ; les données actuelles ne confirment pas cette
  accusation
• CONTRE-INDICATIONS :
Les contre-indications des vaccins sont devenues
  extrêmement rares.
Deux situations méritent d’être individualisées,
  celle des immunodéprimés, celle de la femme
  enceinte.
Immunodéprimé
• Les vaccins inactivés ne sont pas contre-indiqués chez
  les immunodéprimés. On peut craindre seulement que le
  vaccin soit moins efficace chez les patients sous
  immunosuppresseurs (corticoïdes, chimiothérapies
  lymphotropes).
• Les vaccins vivants sont contre-indiqués lors des phases
  d’immunodépressions profonde;
Femme enceinte :

• Le BCG et les vaccins viraux vivants sont contre-
  indiqués de principe chez la femme enceinte, le
  vaccin anti-rubéoleux ou le vaccin contre la fièvre
  jaune tout particulièrement de crainte d’une
  embryo-foetopathie ;
• cependant, aucune pathologie congénitale
  consécutive à une vaccination n’a jamais été
  rapportée : leur inoculation par inadvertance ne
  justifie pas un avortement
• FAUSSES CONTRE-INDICATIONS :

 Les épisodes infectieux mineurs, l’asthme, l’eczéma,
 les dermatoses chroniques, les affections chroniques
 cardiaques, respiratoires, rénales, hépatiques, les
 séquelles neurologiques, le diabète, la malnutrition, la
 prématurité ne sont pas des contre-indications aux
 vaccinations .
Objectifs du PEV
• Réduire la morbidité et la mortalité des maladies
  contrôlables par la vaccination
• Réduction ou l’élimination des maladies contrôlables par la
  vaccination :TBC, rougeole, coqueluche, diphtérie,
  poliomyélite, HVB
• Maintenir un taux de couverture au dessus de 80% pour
  couper la chaine de transmission.
• Eradiquer la poliomyélite
• Eliminer le tétanos néonatal
• Eliminer la rougeole
Stratégie du PEV
• Organisation du Calendrier vaccinal au niveau de
   l’unité sanitaire de base:
   - Assurer la gratuité du vaccin
   - Suivi régulier des enfants, principalement des
   moins d’un an du statut vaccinal au niveau des
   PMI et des consultations de médecine générale.
  - Tenu du carnet de santé de l’enfant depuis la
   naissance à l’âge adulte
• Captation active des naissance: coordination
   maternité , APC et unités de bases.
• Réduction des taux d’abondant :
   -Captation des abondants : Convocation
  - Organisation des séances de rattrapage de la
  vaccination: à domicile et au niveau de l’unité de base.
  - Organisation des campagnes de vaccinations régional
  et national .
• Extension de la vaccination en milieu scolaire et
  universitaire.
• Respect de la chaine de froid : garantir un vaccin
  efficace
• Formation de la ressource humaine.
• Evaluation périodique des taux de couverture par type de
  vaccin.
• Education et sensibilisation de la population.
Calendrier vaccinal Appliqué en Algérie
1. Enfants jusqu’à l’ âge de 2 Ans
   Ages de la    Vaccins
   Vaccination
   Naissance       -   BCG
                   -   Anti- poliomyélitique ( polio orale)
                   -   Anti hépatique B
   2mois           -   Anti-diphtérique ; Antitétanique ,
                       Anticoquelucheux(Vaccin associé DTC)
                   -   Antihaemophilusinfluenzea B
                   -   Anti- poliomyélitique (polio orale)
                   -   Anti hépatique B
                   -   Anti pneumococcique
   3mois           -   Anti- poliomyélitique (polio injectable)
   4mois           -   Anti-diphtérique ; Antitétanique ,
                       Anticoquelucheux(Vaccin associé DTC)
                   -   Antihaemophilus influenzea tye B
                   -   Anti- poliomyélitique (polio orale)
                   -   Anti hépatique B
                   -   Anti pneumococcique
Calendrier vaccinal Appliqué en Algérie
                              (suite)

Ages de la          Vaccins
Vaccination
11mois                 - Anti rougeoleux, Anti ourlien, Anti
                         rubéoleux (Vaccin associé ROR)
12mois                 - Anti-diphtérique ; Antitétanique ,
                         Anticoquelucheux(Vaccin associé DTC)
                       - Antihaemophilusinfluenzea Type B
                       - Anti- poliomyélitique (polio orale)
                       - Anti hépatique B
                       - Anti pneumococcique
18mois                 - Anti rougeoleux, Anti ourlien, Anti
                         rubéoleux (Vaccin associé ROR)
2. Enfants d’âge scolaire et les Adultes
     Ages de la        Vaccins
     Vaccination
     6 ans               - Anti-diphtérique ; Antitétanique ,
                           Anticoquelucheux(Vaccin associé DTC)
                         - Anti- poliomyélitique (polio orale)
     11- 13ans           - Anti- poliomyélitique (polio orale)
                         - Anti-diphtérique ,Antitétanique( DT
                           Adulte)
     16- 18 ans          - Anti-diphtérique ,Antitétanique( DT
                           Adulte)
     Tous les 10 ans     - Anti-diphtérique ,Antitétanique( DT
                           Adulte)
Conclusion
• L’ application du calendrier vaccinal a permis
  une réduction très notable de la mortalité
  infantile .
• Les programmes d’éradication de la
  poliomyélite ,du tétanos néonatal et
  l’élimination de la Rougeole nécessite un
  renforcement du PEV
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