Les voix feminines Texte & Uebersetzung - Mara Maria Möritz

 
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Les voix feminines

             Texte &
        Uebersetzung
Lili Boulanger
Clairieres dans le ciel

                                 X. Deux ancolies

                  Deux ancolies se balançaient sur la colline
                       Et l'ancolie disait à sa sœur l'ancolie :
                   Je tremble devant toi et demeure confuse.
                 Et l'autre répondait: si dans la roche qu'use
               l'eau, goutte à goutte, si je me mire, je vois
              que je tremble, et je suis confuse comme toi.

           Le vent de plus en plus les berçait toutes deux,
         les emplissait d'amour et mêlait leurs cœurs bleus.

          XI. Par ce que j’ai souffert

                 Par ce que j'ai souffert, ma mésange bénie,
          je sais ce qu'a souffert l'autre : car j'étais deux...
               Je sais vos longs réveils au milieu de la nuit
                et l'angoisse de moi qui vous gonfle le sein.
                   On dirait par moments qu'une tête chérie,
        confiante et pure, ô vous qui êtes la sœur des lins
            en fleurs et qui parfois fixez le ciel comme eux,
                     on dirait qu'une tête inclinée dans la nuit
              pèse de tout son poids, à jamais, sur ma vie.
Zwei Akeleien

Zwei Akeleien schaukelten auf dem Hügel
Und Akelei sagte zu seiner Schwester Akelei:
Ich zittere vor dir und bleibe verwirrt.
Und die andere antwortete: Wenn in dem Felsen, den das
Wasser aushöhlte, Tropfen für Tropfen, wenn ich mich ansehe, sehe
ich dass ich zittere, und ich bin verwirrt wie du.
Der Wind wiegte sie beide mehr und mehr,
erfüllte sie mit Liebe und vermischte ihre blauen Herzen.

Durch das, was ich gelitten habe

Durch das, was ich litt, meine gesegnete Meise,
Ich weiß, was der andere gelitten hat: weil ich zwei war ...
Ich kenne ihr langes Erwachen mitten in der Nacht
und die Angst um mich, die deine Brust anschwellen lässt.
Es scheint, dass ein geliebter Kopf,
vertrauensvoll und rein, Oh, du die Schwester der blühenden
Leinen, die manchmal wie sie in den Himmel blicken,
es sieht aus, wie wenn ein in der Nacht gebeugter Kopf
wiegt mit all seinem Gewicht, für immer, auf meinem Leben.
La voix humaine 1 :
Allô, c’est toi? Oui, très bien.

                                                        Allô, allô,
Mais non, Madame, nous sommes plusiers sur la ligne, reccrochez,
                                      Vous êt’ avec une abonnée
                           Mais, madame, raccrochez vous-mêm’
                                                 Allô, Mad’moisel!
                       Mais non, ce n’est pas le docteur Schmitt.
                                        Zéro huit, pas zéro sept.
                                              Allô! C’est redicul‘.
                               On me demande; je ne suis pas.
             Allô! Mais, Madam’, que voulez-vous que j’y fass’?
                                comment, ma faut’? pas du tout.
                                                Allô, Mad’moisel’!
                                Dites à cette dame de se retirer.

                                         Allô, c’est toi? Oui, très bien.
C’etait un vrai supplice de t’entendre à travers tout ce monde… Oui
                                   … oui … non… c’est une chance…
                                           Je renter il y a dix minutes.
                                        Tu n’avais pas encore appelé?
                        Ah! Non, non. J‘ai diné dehors, chez Marthe.
                                      Il doit être onze heur‘ un quart.
                                                         Tu es chez toi?
                                  Alors regarde la pendule électrique.
                                               C’est ce que je pensais.
                                       Oui, oui, mon chéri. Hier soir?
Hallo Hallo,
Aber nein, Madam, wir sind mehr in der Leitung, legen Sie auf!
Sie sind mit einer Abonnentin …
Aber, Ma'am, legen Sie selber auf!
Hallo!
Aber nein, es ist nicht Dr. Schmitt.
Null acht, nicht null sieben.
Hallo! Das ist lächerlich.
Man ruft mich an, ich weiß ja nicht.
Hallo! Aber, Madam ’, was soll ich dagegen tun?
Wie, meine Schuld? Überhaupt nicht!
Hallo Fräulein!
Sagen Sie dieser Dame, sie soll sich zurückziehen.
Hallo, bist du das? Ja, sehr gut.
Es war eine echte Tortur, dich durch all diese Leute zu hören ...
Ja ... ja ... nein ... es ist eine Chance ...
Ich bin vor zehn Minuten nach Hause gekommen.
Du hast noch nicht angerufen?
Ah! Nein nein. Ich habe auswärts mit Marthe gegessen.
Es muss Viertel nach elf sein.
Bist du bei dir?
Schau auf die elektrische Uhr!
Das ist, was ich dachte.
Ja, ja, mein Schatz. Letzte Nacht?
Hier soir je me suis couchée tout de suite
               et comme je ne pouvais pas m’endormir,
                                    j’ai pris un comprimé.
                            Non, un seul, à neuf heures.
J’avais un peu mal à la tête, mais je me suis secouée.
            Marthe est venue. Elle a déjeuné avec moi.
                                      J’ai fait des courses.
                             Je suis rentrée à la maison.
                                                J’ai… Quoi?
                                                 Très forte…
                  J’ai beaucoup, beaucoup de courage…
                       Après? Après je me suis habillée,
                           Marthe est venue me prendre.
                                  Je renter de chez elle.
                                          Elle a été parfait.
                   Elle a cet air, mais ell’ ne l’est pas.
                        Tu avais raison, comme toujours.

                                          Ma robe rose…
                                      Mon chapeau noir.
               Oui, j’ai encore mon chapeau sur la tête.
                                      Et toi, tu rentres?
                               Tu es resté à la maison?
                                   Quel procès? Ah, oui
                                             Allô! Chéri…
               Si on coupe, redemandemoi tout de suite.
Gestern Abend bin ich gleich ins Bett gegangen
und da ich nicht einschlafen konnte,
nahm ich eine Pille.
Nein, nur eine, um neun Uhr.
Mein Kopf tat ein wenig weh, aber ich schüttelte mich.
Martha kam. Sie hat mit mir zu Mittag gegessen.
Ich ging einkaufen.
Ich kam zurück nach Hause.
Was habe ich?
Sehr stark…
Ich habe viel, viel Mut ...
Danach? Nachdem ich mich angezogen hatte,
kam Marthe, um mich zu holen.
Ich komme von ihr nach Hause.
Sie war perfekt.
Sie sieht so aus, ist sie aber nicht.
Du hattest wie immer Recht.
Mein rosa Kleid...
Mond schwarzer Hut.
Ja, mein Hut ist immer noch auf meinem Kopf.
Und du, kommst du nach Hause?
Bist du zu Hause geblieben?
Welche Prüfung? Oh ja
Hi! Liebling…
Wenn wir unterbrochen werden, frage mich gleich noch einmal.
Lili Boulanger
Clairieres dans le ciel

                      V. Au pied de mon lit

                    Au pied de mon lit, une Vierge négresse
               fut mise par ma mère. Et j'aime cette Vierge
                               d'une religion un peu italienne.
                  Virgo Lauretana, debout dans un fond d'or,
                   qui me faites penser à mille fruits de mer
        que l'on vend sur les quais où pas un souffle d'air
          n'émeut les pavillons qui lourdement s'endorment,
             Virgo Lauretana, vous savez qu'en ces heures
            où je ne me sens pas digne d'être aimé d'elle
           c'est vous dont le parfum me rafraîchit le cœur.

 VI. Si tout ceci n'est qu'un pauv reve

            Si tout ceci n'est qu'un pauvre rêve, et s'il faut
                 que j'ajoute dans ma vie, une fois encore,
                              la désillusion aux désillusions ;
                 et, si je dois encore, par ma sombre folie,
           chercher dans la douceur du vent et de la pluie
            les seules vaines voix qui m'aient en passion :
                     je ne sais si je guérirai, ô mon amie...
Am Fussende meines Bettes
Am Fußende meines Bettes wurde eine schwarze Jungfrau
von meiner Mutter hingestellt. Und ich liebe diese Jungfrau
mit einer etwas italienischen Frömmigkeit.
Jungfrau Lauretana, stehend auf Goldgrund,
dich mich an tausend Meeresfrüchte erinnert,
die man auf den Kais verkauft, wo keine Luft
die Flaggen schwer schaffender Schiffe bewegt,
Jungfrau Lauretana, die du weißt, dass in diesen Stunden
wo ich mich nicht würdig fühle von ihr geliebt zu werden,
Du bist es, deren Duft mein Herz erfrischt.

Wenn das alles nur ein armer Traum ist
Wenn das alles nur ein armer Traum ist, und wenn es dauert
dass ich in meinem Leben noch einmal
Die Enttäuschung zu den Enttäuschungen hinzufüge,
und wenn ich noch einmal durch meinen dunklen Wahn,
m sanften Wind und Regen
die einzigen vergeblichen Stimmen, die mich lieben, suchen muss,
Ich weiß nicht, ob ich geheilt werde, meine Freundin ...
La voix humaine 2 :
et la mort était longue à venir

                        Allô, c’est toi? Mais non, mad’moiselle,
                                                 On m’a coupée…
                  Je ne sais pas… c’est à dire… si, attendez…
                   Auteuil zéro quat’virgul’sept. Allô! Pas libre?
                      Allô, Mad’moisell‘, il me redemand’. Bien.

                      Allô! Auteuil zero quat’virgul’sept? Allô!
                                          C’est vous, Joseph?
         C’est Madame. On nous avait coupés avec Monsieur.
                  Pas là? Oui, oui, il ne renter pas ce soir…
                                    c’est vrai, je suis stupide!
                      Monsieur me téléphonait d’un restaurant,
                   on a coupé et je redemande son numéro…
          Excusez-moi, Joseph. Merci, merci. Bonsoir, Joseph.

                                     Allô! ah! Chéri! C’est toi?
             On sonnait, je décrochais et il n’y avait personne.
                      Sans doute… bien sûr… Tu as sommeil?
                        Tu es bon d’avoir téléphoné, très bon.
                                                  Non, je suis là.
                                Quoi? Pardonne, c’est absurde.
                                          Rien, rien, je n’ai rien.
                                       Je te jur’que je n’ai rien.
                     C’est pareil. Rien du tout. Tu te trompes.
                           Seulement, tu comprends, on parle…
                  Ecoute, mon amour. Je ne t’ai jamais menti.
       Oui, je sais, je sais, je te crois, j’en suis convaincue…
                                           non, ce n’est pas ca,
      c’est par ce que ja viens de te mentir là, au telephone,
                           depuis un quart d’heur‘, je te mens.
Hallo, bist du das? Aber nein, Fräulein,
ich wurde unterbrochen…
Ich weiß nicht ... das heißt ... ja, warte ...
Auteuil 0 4, 7. Hallo? Besetzt?
Hallo, Mademoisell, er möchte mich nochmal. Gut.
Hallo! Auteuil 0 4, 7? Hallo ?
Bist du das, Josef?
HIer ist Madame. Wir sind unterbrochen worden.
Nicht hier? Ja, ja, er kommt heute Nacht nicht nach Hause ...
richtig, ich bin dumm!
Monsieur hat mich von einem Restaurant aus angerufen,
wir wurden unterbrochen und ich frage nach seiner Nummer ...
Entschuldigung, Josef. Danke, Danke. Guten Abend, Joseph.
Hallo! Ah! Liebling! Du bist es?
Es klingelte, ich nahm ab und es war niemand da.
Kein Zweifel ... natürlich ... Du bist müde?
Es ist gut, dass Du angerufen hast, sehr gut.
Nein, ich bin hier.
Was? Verzieh mir, aber das ist absurd.
Nichts, nichts, ich habe nichts.
Ich schwöre, ich habe nichts.
Es ist das gleiche. Gar nichts. Du liegst falsch.
Nur, verstehst du, wir reden ...
Hör zu, Liebling. Ich habe dich nie angelogen.
Ja, ich weiß, ich weiß, ich glaube dir, ich bin davon überzeugt...
Nein, das ist es nicht,
Es ist, weil ich dich gerade angelogen habe, am Telefon,
seit einer Viertelstunde lüge ich dich an.
Je sais bien que je n’ai plus aucune chance à attendre,
                                mais mentir ne porte pas la chance
                  et puis je n’aime pas te mentir, je ne peux pas,
                    je ne veux pas te mentir, même pour ton bien.

                                         Oh! Rien de grave, mon chéri.
                      Seulement je mentais en te décrivant ma robe
                      et en te disant que j’avais diné chez Marthe…
                         Je n’ai pas diné, je n’ai pas ma robe rose.
                                      J’ai un manteau sur ma chemise,
                               par qu’a force d‘attendre ton telephone,
          à force de regarder l’appareil, de m’asseoir, de me lever,
                     de marcher de long en large, je devenais folle!
                           Allors j’ai mis un manteau et j’allais sortir,
                  prendre un taxi, me fair’ mener sous tes fenêtres,
        pour attendre… Eh bien! Attendre, attendre je ne sais quoi.
                                          Tu as raison, Si, je t’écoute…
                        je serai sage, je répondrai à tout, je te jure.

                                              Ici… Je n’ai rien mangé.
                             Je ne pouvais pas. J’ai été très malade.
              Hier soir. J’ai voulu prendre un comprimé pour domir;
         je me suis dit que si j’en prenais plus, je dormirais mieux
               et que si je les prenais tous, je dormirais sans rêve,
                                           sans réveil, je serais morte.
                          J’en ai avalé douze dans de l’eau chaude.
                                                   Comme une masse.
                              Et j’ai eu un rêve. J’ai rêvé ce qui est.
      Je me suis réveillée toute contente parce que c’était in rêve,
                  et quand j’ai su que s’était vrai, que j’étais seule,
que je n’avais pas le tête sur ton cou, j’ai senti que je ne pouvais
                                                              pas vivre.
Ich weiß, ich habe keine Chance mehr zu warten,
aber Lügen war noch nie eine Chance
und dann mag ich dich nicht anlügen, ich kann nicht,
ich will dich nicht anlügen, nicht einmal zu deinem Besten.
Oh! Nichts Ernstes, mein Liebling.
Nur ich habe gelogen, dir mein Kleid beschrieben
und dir gesagt, dass ich mit Marthe gegessen habe ...
Ich habe nicht zu Abend gegessen, ich habe mein rosa Kleid nicht.
Ich trage einen Mantel über meinem Hemd,
weil ich auf deinen Anruf gewartet habe,
weil ich vom Starren auf den Apparat, Hinsetzen, Aufstehen
und auf und ab Laufen verrückt geworden bin!
Also zog ich einen Mantel an und wollte rausgehen,
ein Taxi nehmen, mich unter dein Fenster fahren lassen,
um zu warten… Warten, warten, ich weiß nicht, auf was!
Du hast recht, Ja, ich höre ...
Ich werde gut sein, ich werde alles beantworten, ich schwöre.
Hier... Ich habe nicht gegessen.
Ich konnte nicht. Ich war sehr krank.
Letzte Nacht. Ich wollte eine Pille nehmen, um zu schlafen;
Ich sagte mir, wenn ich mehr nehme, würde ich besser schlafen
und wenn ich sie alle nehme, würde ich ohne Traum schlafen,
ohne zu erwachen, ich wäre tot.
Ich habe zwölf davon in heißem Wasser geschluckt.
Wie eine Masse.
Und ich hatte einen Traum. Ich habe davon geträumt, was ist.
Ich wachte sehr glücklich auf, denn es war ein Traum,
und als ich wusste, dass es wahr, dass ich allein war,
dass mein Kopf nicht an deinem Hals lag,
fühlte ich, dass ich nicht mehr leben könnte.
Légère, Légère et froide
                    et je ne sentais plus mon coeur battre
                            et la mort était longue à venir
                et com’ j’avais une angoisse épouvantable,
              au bout d’une heure j’ai téléphoné à Marthe.
                 Je n’avais pas le courag’de mourir seule.
                                              Chéri, chéri….

                              Il était quatre heur’ du matin.
   Elle est arrivée avec docteur qui habite son immeubles.
                                    J’avais plus de quarant’.
                          Le docteur a fait une ordonnance
                       et Marthe est restée jusqu’à ce soir.
                                    Je l’ai suppliée de partir
             parce que tu m’avais dit que te téléphonerais
             et j’avais peur qu’on m’empêche de te parler.

                           Très, tres bien. Ne t’inquite pas.
                         Allô! Je croyais qu’on avait coupé
                                      Tu es bon, mon chéri.
Mon pauvre chéri. Mon pauvre chéri à qui j’ai fait du mal.
                        Oui, parle, parle, dis n’importe quoi.
                          Je souffrais à me rouler par terre
     et il suffit que tu parles pour que je me sente bien,
                                      que je ferme les yeux.

                               Allô! j’entends de la musiq’
                         Je dis: J’entends de la musique.
           Eh bien, tu devrais cogner au mur et empêcher
  ces voisins de jouer du gramophone à des heur‘ pareil‘.
Leicht, leicht und kalt
und ich konnte mein Herz nicht mehr schlagen fühlen,
der Tod ließ lange auf sich warten
und ich war in schrecklicher Angst,
nach einer Stunde rief ich Marthe an.
Ich hatte nicht den Mut, allein zu sterben.
Liebling, Liebling….
Es war vier Uhr morgens.
Sie kam mit einem Arzt, der in ihrem Haus wohnt.
Ich hatte über 40.
Der Arzt hat ein Rezept ausgestellt
und Marthe blieb bis heute Nacht.
Ich habe sie gebeten zu gehen,
weil du mir gesagt hast, dass du dich anrufen würdest
und ich hatte Angst, dass man mich hindert, mit dir zu sprechen.
Sehr, sehr gut. Mach dir keine Sorgen.
Hi! Ich dachte wir wurden unterbrochen.
Du bist gut, mein Liebling.
Mein armer Schatz. Mein armer Liebling, den ich verletzt habe.
Ja, reden, reden, sag irgendwas.
Ich litt, dass ich mich auf dem Boden wälzte,
und es reicht, dass du mit mir sprichst, damit ich mich gut fühle,
damit ich meine Augen schließe.
Hallo! Ich höre Musik.
Ich sage, ich höre Musik.
Nun, du solltest an die Wand klopfen und verhindern,
dass diese Nachbarn zu dieser Zeit Grammophon spielen.
Germaine Tailleferre
Six chansons françaises

                          I Non, la fidélité
                                      Non, non, la fidélité
                        N'a jamais été qu'une imbécillité.
                J'ai quitté par légèreté plus d'une beauté.
                                          Vive la nouveauté!
                              Mais quoi! la probité?Tralala
                                                     Puérilité.
                                          Le serment répété!
                                                  Style usité;
                       A-t-on jamais compté sur un traité
                                       Dicté Par la volupté,
             Sans liberté? On feint par vanité d'être irrité.
                                        L'amant peu regretté
                                                  Est invité ;
                                       a femme avec gaîté,
                             Bientôt s'arrange de son côté.

          II. Souvent un air de vérité

                                   Souvent un air de vérité
                      Se mêle au plus grossier mensonge.
                     [Cette]1 nuit dans l'erreur d'un songe,
                            Au rang des rois j'étais monté.
              Je vous aimais alors et j'osais vous le dire.
           Les dieux à mon réveil ne m'ont pas tout ôté :
                            Je n'ai perdu que mon empire.
I Nein, die Treue
Nein, die Treue
War noch nie etwas anderes, als Blödsinn.
Aus Leichtsinn habe ich mehr als eine Schönheit verlassen.
Es lebe das Neue!
Aber was… die Redlichkeit? Tralala
Kindisch!
Der übliche Schwur!
Gewöhnlicher Stil;
Hat man jemals mit einem von Wollust
Diktierten Vertrag gerechnet?
Ohne Freiheit?
Aus Eitelkeit tut man verstimmt:
Der kaum vermisste Geliebte
Ist eingeladen;
Die Frau – fröhlich gestimmt – arrangiert sich bald ihrerseits.

II. Ein Anschein von Wahrheit
Ein Anschein von Wahrheit
Mischt sich oft mit der gröbsten Lüge:
Eines Nachts war ich in der Täuschung eines Traumes
Zum Rang der Könige aufgestiegen.
Dort liebte ich Euch und wagte es, Euch zu sagen:
Beim Aufwachen haben mir die Götter nicht alles genommen:
Nur mein Reich habe ich verloren.
III. Mon mari m'a diffamée
                   Mon mari m'a diffamée
                Pour l'amour de mon ami,
                   De la longue demeurée
                Que j'ai faite avecque lui.
                             Hé! mon ami,
                    En dépit de mon mari
               qui me va toujours battant,
                  Je ferai pis que devant.
             Aucunes gens m'ont blamée,
                  Disant que j'ai fait ami;
              La chose très fort m'agrée,
                 Mon très gracieux souci.
                           Hé! mon ami,
                   en dépit de mon mari
         Qui ne vaut pas un grand blanc,
                 Je ferai pis que devant.
           Quand je suis la nuit couchée
              Entre les bras de mon ami,
               Je deviens presque pamée
             Du plaisir que prends en lui.
                             Hé! mon ami
               Plût à Dieu que mon mari
               Je ne visse de trente ans!
       Nous nous don'rions du bon temps.
                Si je perds ma renommée
               Pour l'amour de mon ami,
              Point n'en dois être blamée,
                    Car il est coint et joli.
                             Hé! mon ami,
                   Je n'ai bonjour ni demi
                   Avec ce mari méchant.
                  Je ferai pis que devant.
III . Mein Mann hat mich verlaumdet
Mein Mann hat mich verlaumdet
Wegen der Liebe zu meinem Schatz,
und der langen Zeit,
die ich mit ihm verbracht habe.
He! Mein Schatz!
Zum Trotz meines Mannes,
der mich ständig schlägt,
werde ich schlimmer sein, als zuvor.
Kein Mensch hat mich getadelt,
weil ich mir einen Freund genommen habe;
Die Sache ist mir sehr angenehm.
Meine anmutige Sorge.
He, mein Schatz!
Meinem Mann zum Trotz
Der kein Glas Weißwein wert ist,
Werde ich Schlimmeres tun, als je zuvor.
Wenn ich nachts liege
in den Armen meines Freundes,
werde ich fast ohnmächtig
von der Lust, die ich mit ihm habe.
He! Mein Freund!
Möge Gott gefallen, dass ich meinen Mann
Dreißig Jahre nicht sehe.
Würde ich meinen Ruf verlieren
Wegen der Liebe zu meinem Schatz,
sollte ich dafür nicht getadelt werden,
denn er ist anständig und hübsch.
He, mein Freund!
Ich habe nicht mal einen halben, guten Tag
Mit diesem bösen Mann.
Ich werde schlimmer sein, als jemals zuvor.
IV . Vrai Dieu, qui m'y confortera

                  Vrai Dieu, qui m'y confortera
                 Quand ce faux jaloux me tiendra
                En sa chambre seule enfermée ?
                 Mon père m'a donné un vieillard
                            Qui tout le jour crie :
                         Hélas ! Hélas ! Hélas !
                    Et dort au long de la nuitée.

                         Il me faut un vert galant
                   Qui fût de l'âge de trente ans
                         Et qui dormit la matinée.
                     Rossignolet du bois plaisant,
                  Pourquoi me va ainsi chantant,
                 Puisqu'au vieillard suis mariée ?

                        Ami tu sois le bienvenu ;
                     Longtemps a que t'ai attendu
                      Au joli bois, sous la ramée.
IV. Wahrer Gott, wer wird mich trösten
Wahrer Gott, wer wird mich trösten,
wenn dieser falsche Eifersüchtige mich einsperren wird
in seiner Kammer ganz alleine?
Mein Vater hat mir einen alten Mann gegeben,
der den ganzen Tag schreit:
O Weh! O Weh! O Weh!
Und der die ganze Nacht schläft.
Einen Schürzenjäger
In seinen 30ern brauche ich,
der nur vormittags schläft.
Kleine Nachtigall im schönen Wald,
warum singe ich unaufhörlich,
da ich mit einem Greis vermählt bin?
Freund, sei Willkommen;
Seit langem erwarte ich dich
Im hübschen Wald unterm Laubdach.
V. On a dit mal de mon ami

                   On a dit mal de mon ami,
                 Dont j'ai le coeur bien marri,
                 Qu'ont-ils affaire quel il soit,
          ou qu'il soit beau ou qu'il soit laid,
         Quand je lui plais et qu'il me plait ?

             Un médisant ne veut onc bien :
          Quand le cas ne lui touche en rien,
                   Pourquoi va-t-il médire ?
                       Il fait vivre en martyre
             Ceux qui ne lui demandent rien.

               Quand j'ai tout bien considéré,
             Femme n'est de quoi n'est parlé.
                       Voilà ce qui m'avance
                   De prendre ma plaisance.
                Aussi dit-on bien que je l'ai.

                     Plût or à Dieu qu'il fut ici
                  Celui que j'ai pris et choisi,
                 Puisqu'on en a voulu parler !
                  Et, dussent-ils tous enrager,
                  Je coucherais avecque lui !

        VI. Les trois présents

           Je vous donne, avec grand plaisir,
               De trois présents un à choisir.
            La belle, c'est à vous de prendre
            Celui des trois qui plus vous duit.
          Les voici, sans vous faire attendre :
               Bonjour, bonsoir et bonne nuit.
V. Man hat schlecht geredet
Man hat schlecht über meinen Freund geredet
Warüber mein Her sich sehr grämt;
Was geht sie das an, wer er sei,
ob er schön ist oder hässlich,
wenn ich ihm gefalle und er mir gefällt?
Ein Lästermaul will nie etwas Gutes:
Wenn ihn der Fall in keinster Weise angeht,
warum muss er lästern?
Er quält nur
Diejenigen, die ihn nicht gefragt haben.
Wenn ich alles in Betracht ziehe,
wird über eine Frau immer geredet;
Genau das ermutigt mich,
mich um mein Vergnügen zu kümmern.
Man sagt sowieso, dass ich das tue.
Müge Gott dann, dass er hier sei,
derjenige, den ich genommen und ausgewählt habe,
da man schon darüber geredet hat!
Und wenn auch alle wüten,
würde ich mit ihm schlafen.

VI. Die drei Geschenke
Ich gebe dir, mit großem Vergnügen,
drei Geschenke zur Auswahl.
Schöne, es liegt an Euch, dieses zu nehmen,
welches Euch am besten gefällt.
Hier sind sie, ohne Euch länger warten zu lassen:
Guten Tag, guten Abend und gute Nacht.
La voix humaine 2 :
Je m’aime

                                Allô! Allô! Madam’, retirez-vous.
                Vous êt’ avec abonnés. Allô! mais non, madam’,
        Mais, madam’ nous ne cherchons pas à être intéressants.
                                  Si vous nous trouvez ridicules.
        Pourquoi perdez-vous votre temps au lieu de raccrocher?

                                     Oh! Ne te fâche pas… Enfin!
   Non, non. Elle a raccroché après avoir dit cette chose ignoble.
          Tu as l’air frappé, Si, tu es frappé, je connais ta voix.
                  Mais, mon chéri, cette femme doit être très mal
                                         et elle ne te connaît pas.
                  Ell’ croit que tu es comme les autres hommes.

               Mais non, mon chéri, ce n’est pas du tout pareil.
                    Pour les gens, on s’aime ou on se déteste.
              Les ruptures sont des ruptures. Ils regardant vite.
                            Tu ne leur feras jamais comprendre…
            Te ne leur feras jamais comprendre certaines choses.
                               Le mieux est de faire somme moi
                           et de s’en moquer complètement. Oh!

               Rien. Je crois que nous parlons comme d’habitude
                          et puis tout a coup la vérité me revient.
          Dans le temps, on se voyait. On pouvait perdre la tête.
                       Oublier ses promesses, risquer l’impossible,
                 convaincre ceux qu’on adorait en les embrassant,
           en s’accrochant à eux. Un regard pouvait changer tout.
                    Mais avec cet appareil, ce qui est fini est fini.
Hallo! Hallo! Madame, ziehen Sie sich zurück.
Sie sprechen mit Abonnenten. Hallo! Aber nein, Madame.
Aber, Madam, wir versuchen nicht, interessant zu sein.
Wenn Sie uns lächerlich finden,
warum verschwenden Sie Ihre Zeit, anstatt aufzulegen?
Oh! Nicht böse werden ... Endlich!
Nein, nein. Sie legte auf, nachdem sie das heimtückische Zeug
gesagt hatte. Du wirkt schockiert, ja, ich kenne ich deine Stimme.
Aber, mein Liebling, diese Frau muss sehr schlecht sein
und sie kennt dich nicht.
Sie denkt, du bist wie andere Männer.
Aber nein, Liebling, es ist überhaupt nicht dasselbe.
Für die Menschen liebt oder hasst man sich.
Trennungen sind Trennungen. Ihr Blick ist oberflächlich.
Du wirst ihnen nie verständlich machen ...
Sie werden ihnen bestimmte Dinge nie verständlich machen.
Am besten machst du es wie ich
und scherst dich nicht darum. Oh!
Nichts. Ich dachte, wir reden wie immer
und dann kommt mit plötzlich die Wahrheit.
Früher hat man sich gesehen. Man hat den Verstand verloren.
Vergas die Versprechen, riskierte das Unmögliche,
überzeugten die Verehrten, indem man sie umarmte,
an ihnen festhielt. Ein Blick konnte alles verändern.
Aber mit diesem Gerät ist fertig, was fertig ist.
Sois tranquille. On ne se suicide pas deux fois.
                          Je ne saurais pas acheter un révolver…
                          Tu ne me vois pas acheter un révolver.
             Où trouverais-je la force de combiner un mensonge,
                                             mon pauvre adore?
                           Aucune? J’aurais dû avoir du courage.

                   Il y a de circonstances où le mensonge utile.
    Toi, si tu e mentais pour rendre la séparation mois pénible…
                                    je ne dis pas que tu mentes.
                        Je dis: si tu mentais et que je le sache.

  Si, par exemple, tu n’étais pas chez toi, et que tu me dises…
                      Non, non, mon chéri! Ecoute…. Je te crois.
                                Si, tu prends une voix méchante.
    Je disais simplement que si tu me trompais par bonté d’âme
                                        et que je m’en aperçoive,
                   je n’en aurais que plus de tendresse pour toi.

                                                        Allô! Allô!
Mon Dieu, fait’ qu’il redemande. Mon Dieu, fait’ qu’il redemande.
                               Mon Dieu, fait’ … On avait coupé.
     J‘étais en train de te dire que si tu me mentais par bonté
                                       et que je m’en aperçoive,
                  je m’en aurais que plus de tendresse pour toi.
            Bien sûr… Tu es fou! Mon amour, Mon cher amour.
Beruhige sich. Man bringt sich nicht zweimal um.
Ich weiß nicht, wie man eine Waffe kauft ...
Du wirst mich nicht sehen, wie ich eine Waffe kaufe.
Wo sollte ich die Kraft finden, mir eine Lüge auszudenken,
mein armer Liebling?
Keine? Ich hätte Mut haben sollen.
Es gibt Zeiten, in denen Lügen nützlich ist.
Wenn Du gelogen hast, um die Trennung leichter zu machen ...
ich sage nicht, dass du lügst.
Ich sage: Wenn du lügen würdest und ich es erfahren würde.
Wenn Du zum Beispiel nicht zu Hause wärst und mir sagen ...
Nein, nein, mein Liebling! Hör zu…. Ich glaube Dir
Ja, deine Stimme wird böse.
Ich sagte nur, wenn du mich aus Güte betrügen würdest
und ich es merken würde,
würde ich nur noch mehr Zuneigung für Dich haben.
Hallo! Hallo!
Mein Gott, lass ihn noch einmal Anrufen. Gott, mach dass er noch
einmal anruft. Oh Gott, mach… wir wurden unterbrochen. Ich war
dabei, dir zu sagen, dass wenn du mich aus Güte anlügen würdest
und ich es herausfinde,
würde ich mehr Zuneigung für dich haben.
Natürlich… Du bist verrückt! Meine Liebe, meine lieber Schatz.
Je sais bien qu’il faut, mais c’est atroce.
                                  Jamais je n’aurai ce courage. Oui.
                              On a l’illusion d’être l’un contre l’autre
                      et brusquement on met des caves, des égouts,
                                              toute une ville entre soi.
                                        J’ai le fil autour de mon cou.
       J’ai ta voix autour de mon cou. Ta voix autour de mon cou.

                   Il faudrait que le bureau nous soupe par hasard.
                         Oh! Mon chéri! Comment peux-tu imaginer
                                   que je pense une chose si laide?
     Je sais bien que cette opération est encore plus cruelle à faire
                                de ton côté que du mien…non…non…

                                        A Marseill`? Ecoute, chéri,
puisque vous serez à Marseill’ après demain soir, je voudrais.. enfin
                                                         j’aimerais…
                      j’aimerais que tu ne descendes pas a l’hotel
              ou nous descendons d’habitude. Tu n’es pas faché ?

         Parce que les choses que je n’imagine pas n’existent pas,
         ou bien elles existent dans une espèce de lieu très vague
                        et qui fait moins de mal…. Tu comprends?
                                Merci… merci. Tu es bon. Je t’aime.

                            Allors, voilà. J’allais dire machinalement:
    à tout de suite. J’en doute. Oh! C’est mieux. Beaucoup mieux.

                                        Mon chéri… mon beau chéri.
               Je suis forte. Dépêche-toi. Vasy. Coupe! Coupe vite!
                                     Je t’aime…Je t’aime, Je t’aime,
                                                Je m’aime… m’aime.
Ich weiß, dass es so sein muss, aber es ist entsetzlich.
Diesen Mut werde ich nie haben.
Jawohl. Wir haben die Illusion, nebeneinander zu sein
und plötzlich stehen Keller, Kanalisation,
eine ganze Stadt zwischen uns.
Ich habe das Kabel um meinen Hals.
Ich habe deine Stimme um meinen Hals.
Das Büro würde uns zufällig unterbrechen müssen.
Oh! Mein Schatz! Wie kannst du dir vorstellen,
dass ich so etwas Hässliches machen würde?
Ich weiß sehr gut, dass diese Operation für dich viel grausamer ist
als für mich… nein ... nein ...
In Marseille? Hör zu, Schatz,
da ihr übermorgen Abend in Marseill‘ sein werdet, möchte ich ...
also ich würde mich wünschen…
Ich wünschte, ihr würdet nicht in dem Hotel übernachtet,
in dem wir normalerweise übernachten. Du bist nicht böse?
Denn die Dinge, die ich mir nicht vorstelle, existieren nicht,
oder sie existieren an einem sehr vagen Ort,
und der richtet weniger Schaden an... Du verstehst?
Danke, Danke. Du bist gut. Ich liebe dich.
Hier bitteschön. Ich wollte automatisch sagen:
Bis später. Ich bezweifle es. Oh! Es ist besser. Viel besser.
Mein Liebling ... mein schöner Liebling.
Ich bin stark. Beeil dich. Fortfahren. Leg auf! Leg schnell auf!
Ich liebe dich…Ich liebe dich, ich liebe dich,
ich liebe mich ... liebe mich.
Lili Boulanger
Clairieres dans le ciel

        III. Parfois, je suis triste.

         Parfois, je suis triste. Et soudain, je pense à elle.
               Alors, je suis joyeux. Mais je redeviens triste
            de ce que je ne sais pas combien elle m'aime.
                   Elle est la jeune fille à l'âme toute claire,
              et qui, dedans son cœur, garde avec jalousie
                 l'unique passion que l'on donne à un seul.
              Elle est partie avant que s'ouvrent les tilleuls,
           et, comme ils ont fleuri depuis qu'elle est partie,
                    Je me suis étonné de voir, ô mes amis,
        des branches de tilleuls qui n'avaient pas de fleurs.

           II. Elle est gravement gaie

          Elle est gravement gaie. Par moments son regard
               se levait comme pour surprendre ma pensée.
              Elle était douce alors comme quand il est tard
           le velours jaune et bleu d'une allée de pensées.
Manchmal bin ich traurig.
Manchmal bin ich traurig. Und plötzlich denke ich an sie.
Also, ich bin glücklich. Aber ich werde wieder traurig
weil ich nicht weiß, wie sehr sie mich liebt.
Sie ist das junge Mädchen mit einer ganz klaren Seele,
und die in ihrem Herzen mit Eifer
die Leidenschaft hütet, die man nur einem einzigen schenkt.
Sie ging, bevor sich die Linden öffneten,
und da sie seit ihrer Abreise geblüht haben,
wunderte ich mich, oh meine Freunde,
Lindenzweige zu sehen, die keine Blüten hatten.

Sie ist ernsthaft fröhlich
Sie ist ernsthaft fröhlich. Manchmal hebt sich ihr Blick
als wollte ich meine Gedanken lesen.
Sie war dann weich, wie - wenn es spät ist -
der gelb-blaue Samt einer Stiefmütterchenallee.
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