LETTRE COLLECTIVE - JUILLET 2009
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LETTRE COLLECTIVE – JUILLET 2009 Très chères amies, Très chers amis, Me voici au terme de ma mission auprès de la Municipalité de Florida et du Programme de Petites Donations (PPD) (31 juillet 2009, exactement). Une étape prend fin, une nouvelle s’ouvre… Dans l’immédiat je pense rester en Uruguay quelque temps, à définir selon les possibilités de travail. Ma sœur est arrivée le 28.07 et va rester en Uruguay une année, dans le cadre d’un travail de recherche pour de thèse ou doctorat. De mon côté, je me sens bien. Satisfaite de terminer mon activité dans le cadre de la coopération et confiante en ce qui viendra. Dans le cadre de mes activités auprès du PPD, je viens de participer d’un cours intensif d’une semaine sur « prévention et traitement des conflits socio environnementaux » (ça sonne bizarre en français, en espagnol : socioambiental). Vraiment très intéressant ! Il a été dicté par une fondation située en Equateur, qui s’appelle « Futuro Latinoamericano », et a été organisé à demande du SNAP, (en espagnol : sistema nacional de áreas protegidas) ; en français : système national de « zones » protégées. L’idée de ce programme (SNAP) est de déclarer « zones protégées » des zones importantes en raison de leur valeur écologique, esthétique ou autre dans le cadre de la protection et conservation de la biodiversité. Bien évidemment cela a pour effet de limiter les droits de propriété et d’usage, ce qui génère des conflits, d’où le cours. La fondation Futuro Latinamericano travaille sur tout le continent et à mon avis réalise un travail très intéressant. Le cours m’a passionnée, il y avait beaucoup d’exercices pratiques à résoudre, basés sur des cas réels. Nous étions une quarantaine de participants de tout le pays, l’ambiance a été excellente, la participation également et j’ai vraiment rencontré des gens motivés et passionnés par ce qu’ils font dans des thèmes qui touchent au social et à l’environnement. MISSION A FLORIDA Quant à Florida, je me sens satisfaite car les projets auxquels j’ai participé ont été menés à terme.
« Intégration de femmes à des politiques publiques de développement productif et de santé » Ce projet me laisse particulièrement contente. Les « Pioneras ProPolen del Yi » ont fait un magnifique chemin d’évolution, tant personnel que collectif, ce qui à mon avis constitue déjà un résultat en soi. Il est vrai aussi que l’aspect productif du projet laisse à désirer. Nous avons eu une réunion, mardi 21.07, avec les apiculteurs et Alejandro (directeur de la Direction de Développement Durable) pour définir comment continuer après mon départ. « Las Pioneras » sont prêtes, elles ont acquis confiance et cohésion et peuvent assurer leur autogestion. Ce sont les apiculteurs qui peinent un peu à se définir, et surtout à définir une proposition concrète pour « las Pioneras ». J’ai été contente de voir que Alejandro les poussait un peu, pression qui me semblait quelque peu absente malgré les accords initiaux. J’aurai encore une dernière réunion avec « las Pioneras » (en fait elle a été suspendue à deux reprises, la première en raison d’une alerte météorologique, la deuxième pour des raisons d’ordre logistique liées à la camionnette) et ensuite début août, Alejandro et les apiculteurs se réuniront avec elles et concréteront la proposition d’extraction et commercialisation de pollen. Ils ont aussi une proposition de fabrication de bonbons de miel artisanaux qui peut être bien intéressante. Heureusement, je sens que Alejandro est là et encadre un peu les apiculteurs. Dans le document final sur cette expérience, entre autres observations, j’ai indiqué qu’il aurait été judicieux de prévoir également un travail de groupe et de suivi avec les apiculteurs. Enfin, voilà, je me sens vraiment très émue car j’ai créé un lien affectif intense avec « las Pioneras » et je sens qu’elles vont me manquer d’une certaine manière. Je sais qu’il est bon aussi qu’elles volent de leurs propres ailes et qu’elles en ont les moyens. « Vers un plan d’aménagement du lac de Paso Severino » Je rappelle que ce projet avait pour objectif le renforcement des organisations de la société civile de la région sud-ouest du département de Florida, afin de générer un plan micro régional relatif au lac de Paso Severino, qui constitue une source d’eau potable d’importance nationale. La clôture officielle de ce projet aura lieu le 7 août. C’est une clôture et un commencement à la fois puisque le projet s’achève avec la constitution d’une commission de gestion du lac de Paso Severino. Cette commission sera intégrée par des acteurs publics et privés, dont des représentants des organisations de la société civile. Elle constituera un espace d’articulation et de coordination des
actions qui seront exécutées dans le cadre du projet « Uruguay Intègre, Vers un développement durable du bassin du « Río Santa Lucía Chico » récemment approuvé et financé en grande partie para l’Union Européenne. Pour que cela soit plus clair, je précise que le bassin du Santa Lucía Chico, comprend justement le lac de Paso Severino. PROGRAMME DE PETITES DONATIONS En ce qui concerne ma mission auprès du PPD, je me sens également très heureuse. Cela a constitué une magnifique expérience, tant au niveau des activités réalisées qui m’ont permis de connaître d’autres régions plus reculées de l’Uruguay, et personnes engagées pour améliorer leur qualité de vie dans une relation respectueuse et responsable avec l’environnement. En plus, l’ambiance de travail avec Sandra, Virginia et Inti, chargés de l’exécution du programme, a été excellente. Je me suis sentie bien encadrée, appuyée et surtout appréciée tant au niveau professionnel qu’humain. Quant à mes tâches, j’ai terminé la rédaction d’un document de synthèse et d’analyse de quatre projets, mentionnés dans ma lettre précédente. L’idée est de le publier pour contribuer à la diffusion de ces expériences et à la recherche de fonds pour pouvoir maintenir le financement de tels projets. Quant aux projets d’éducation environnementale, dont j’ai assuré le suivi ces mois, l’un d’eux est terminé, quatre autres vont bon train, et l’un patouille un peu. Projet “Eduquer pour grandir dans un environnement sain” Ce projet, réalisé dans le département de Treinta y Tres, avait pour but de renforcer l’éducation environnementale dans une localité de l’intérieur du pays et de former des multiplicateurs, ainsi que de promouvoir une amélioration de la qualité de vie à travers un usage responsable des recours naturels. Il a inclu la réalisation d’ateliers de sensibilisation et de formation dans des écoles et avec l’institut de formation d’enseignants, ainsi que des ateliers ouverts à la communauté. Il a conclu avec la publication d’un livre et l’élaboration de jeux didactiques. Ce projet a été élaboré et exécuté par une ONG et le PPD a apporté la plus grande partie du financement et a assuré le suivi du projet. Je vous envoie ci-dessous des photos du projet réalisé dans une école rurale du département de Treinta y Tres.
Journée de clôture officielle du projet avec entre autres activités, présentation du livre et des jeux pédagogiques
Les autres projets en cours sont: SOS Marais de Carrasco – Education pour une Culture Durable Les Marais de Carrasco constituent un écosystème situé dans les départements de Montevideo et Canelones. Cet écosystème a souffert d’actions d’asséchement et ensuite de contamination de ses eaux pour diverses causes.
Actuellement, de nombreuses activités de conservation, d’investigation, de diffusion et d’éducation en relation avec cet écosystème sont prévues au niveau national, parmi lesquelles celles du projet “SOS Marais de Carrasco”. Celui-ci a pour but de faire connaître aux enfants et aux enseignants de diverses écoles comment fonctionne les marais de Carrasco et quels sont les principaux problèmes qui affectent cet écosystème. Ceci se réalise au travers d’ateliers ludiques dans les écoles, une visite guiée dans les marais et la présentation d’une oeuvre de marionnettes. Ce projet est exécuté par l’ONG ABC Rural en coordination avec des écoles de la zone des marais de Carrasco et avec le cofinancement du PPD et sa supervision. Ecologie Côtière Ce projet est exécuté par l’ONG “Luna Nueva” et un groupe de jeunes en situation de vulnérabilité socio-économique de “La Ciudad de la Costa”, localité située dans le département de Canelones. Il a pour but de diffuser et sensibiliser aux problèmes de dégradation côtière du Rio de la Plata. Ceci se fera au travers de spots audiovisuels présentés à la télé et lors de projections de ciné, ainsi qu’au travers de programmes de radio, préparés par les jeunes. Ce projet fortifie et approfondit le processus de gestion intégrée de la zone côtière commencé par l’ONG Luna Nueva en 2006. Capacités locales en prévention et transformation de conflits environnementaux L’impact du projet se centre principalement à Conchillas, localité située sur la côte ouest du département de Colonia. Il poursuit la création d’une instance plurale de dialogue pour traiter le thème de l’installation du système de traitement de cellulose de l’entreprise ENCE, l’expansion de la forestation et les impacts sur l’environnement. Le projet est coordonné par le Comité des Amis de Conchillas, organisation locale de la zone, et le CLAEH (Centre Latinoaméricain d’Economie Humaine) qui travaillent avec des organisations et réseaux sociaux locaux, ainsi que des centres éducatifs de la zone. Ce projet prévoit la création d’un blog et/ou bulletin avec des informations sur des thèmes d’environnement significatifs pour la communauté locale. Classifier, reutiliser et composter les déchêts domiciliaires Ce projet est réalisé dans la localité “Colonia Valdense”, située dans le département de Colonia, par l’ONG DEMAVAL (Défense de l’Environnement Colonia Valdense) qui a une grande expérience sur le thème du recyclage. Elle fut
la promotrice et organisatrice de la recolection et classification de détritus de et de la création de composts à Colonia Valdense. Dans ce projet elle travaille dans diverses localités du département de Colonia, avec des jeunes et des adultes, avec l’idée de transmettre l’expérience réalisée à Colonia Valdense et de stimuler la réalisation d’activités de classification, recyclage et compostage dans d’autres lieux du département. Multiplicateurs de techniques soutenables Ce projet poursuit la formation de jeunes de la ville de Paysandú sur des questions liées à l’environnement. La formation a trait à l’adquisition de pratiques respectueuses de l’environnement, ainsi que la conception et la construction de systèmes de traitement des eaux. Le projet est à la charge du Centre juvénil MOPI (Mouvement de Protection de l’Enfance) qui travaille depuis plusieurs années avec des jeunes de quartiers défavorisés. En plus du suivi et de l’accompagnement des groupes locaux impliqués dans ces projets, Sandra, coordinatrice nationale du PPD, a su tirer profit de mon profil professionnel pour coordonner des rencontres de négociation et médiation dans certains projets. En effet, de nombreux projets du PPD prévoient la participation d’acteurs divers, par exemple ONG, communautés, autorités locales et leurs relations et interactions ne sont pas toujours harmonieuses. L’équipe du PPD est composée de Sandra, coordinatrice nationale, engagée de façon permanente, elle est ingénieure agronome, Virginia, asistante de coordination, également engagée de façon permanente, elle est ingénieure en chimie (en espagnol: ingeniera-química) et Inti, biologiste, engagé de façon temporaire. Je suis donc la seule à avoir un profit social et en particulier d’accompagnement de processus de groupes. Or un des objectifs du PPD est de renforcer les organisations de la société civile dans des thèmes de protection de l’environnement afin qu’elles puissent avoir plus de participation et d’incidence. Sandra estime qu’il serait important de renforcer l’équipe du PPD dans ce sens afin de développer l’apport du PPD à ce niveau. Cette façon de voir est en accord avec la position des organismes internationaux qui cherchent à renforcer la participation des acteurs locaux dans les questions de développement durable, développement local, protection de l’environnement, politiques sociales.
Et voilà, pleine d’entrain et de satisfaction, je termine ma mission en tant que volontaire GVOM et me tourne avec confiance vers l’avenir. Je vous embrasse toutes et tous très affectueusement et vous remercie du fond du cœur pour votre soutien constant Elena Montevideo, juillet 2009
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